Jenifael..luna
Les vases ont des fleurs de givre,
Sous la charmille aux blancs réseaux ;
Et sur la neige on voit se suivre
Les pas étoilés des oiseaux.
Et les arbres, comme aux féeries,
Sont en filigrane dargent.
Théophile Gautier
Sous la charmille aux blancs réseaux ;
Et sur la neige on voit se suivre
Les pas étoilés des oiseaux.
Et les arbres, comme aux féeries,
Sont en filigrane dargent.
Théophile Gautier
Sous une grande porte cochère et à travers la cours, carrosses savancent, courbe leur étant imposée par la présence au coeur des lieux dune imposante statue représentant lAiglon maître des lieux. Marbre blanc clinquant, fastueux, à limage du Prince qui accueille lévénement.
Sortant de leurs voitures, les invités sont ensuite menés jusquà la Grande Galerie par un valet. Arcades illuminées de bougies blanches sont passées, large escalier de pierre est emprunté et finalement, après avoir traversé le balcon par lequel on accède aux lieux, on se laisse charmer par féérie subtile. Nous voilà dans lantre merveilleux de Chioné la Scintillante.
De lentrée sélance un grand tapis à la blancheur éclatante qui, traversant la galerie de part en part, trace au sol un huit dont lautre extrémité rejoint les coulisses. Tout au long de celui-ci, à environ un mètre cinquante de ce blanc catwalk, sont disposées deux rangées de chaises tendues de soie au bleu glacier. En sus, au creux de la boucle, lon peut repérer quelques chaises, couvertes elles de soie blanche, et posées à seulement un mètre de là où les tenues défileront : icelles sont réservées à quelques élus parmi les invités dores et déjà triés sur le volet.
Les coulisses ne sont en vérité simples tentures de toile immaculée tirée en deux épaisseurs afin de les rendre parfaitement opaques et à lintérieur desquels, toujours à laide de toile blanche, des box ont été aménagés, offrant aux mannequins et aux créateurs quils représentent un minimum dintimité.
Ceci toutefois ne sera point entrevu par les invités dont les regards seront, de toute façon, bien occupés par les détails charmants du paysage de conte de fée que lon se sera employé à recréer aux abords desdits coulisses. Là, au sol, neige de tissus blanc toute semée de fleurs cousues dans un doux camaïeu des teintes glacées a été recréée. Dans des cages aux fins barreaux argentés pépient quelques mésanges albinos, petits invités surprises à ce fantasmagorique événement. Une infinité de bougies éclairent ce bel et singulier jardin, leur lueur se reflétant à locéan discret des perles de cristal que lon a placé là - qui au sol, qui suspendues à dinvisibles fils de soie - et qui, donnant lillusion que des flocons sont en train de tomber, font briller la scène de mille feux. Détails jolis, quelques fourrures ont été, ici et là, savamment disposées et, à labri de cages discrètes, trottinent quelques petits lapins - blancs eux aussi - dont les adorables frimousses donnent vie (et terrible touche de mignonnerie) à lensemble. Complétant avec majesté ce rêve dhivernale nymphette, encadrant lentrée des coulisses, trônent deux impressionnantes sculptures de glace, hommage muet à la beauté sculpturale dune déesse trop longtemps oubliée.
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Et en ce second jour, où durant la nuit, le décor avait été rafraîchi, les animaux nourris, les statuts de glace remplacer par de nouvelles, les bougies rallumées et changer pour d'autres ... la féerie était toujours de mise. Elle portait une tenue noir et blanche sobre, de façon à ne pas éclipser, la beauté des tenues qui suivrons dans la journée. De nouveau, sur le balcon, elle attendait les premiers invités de cette seconde journée, qui de nouveau se ferait annoncer. La grande pompe était de mise à Nesle et pour la jeune fille, elle était même plus de mise qu'au Louvre, puisque l'hôtel pouvait se targuer de recevoir en son sein de prestigieux invités, que même le palais royal n'avait pas. Elle ferma les yeux, se laissant aller à une inspiration profonde et porta une main à son ventre, songeant à ses trois coéquipières pour l'évènement. La première, la plus impliquée, étant Lucie, qui l'avait aider, tant avec le décor, que l'organisation et la communication, la seconde étant sa tante, Axel, qui l'avait inspirée dans le thème et lui avait souffler le nom de l'évènement ... La dernière et non des moindres était la belle Elianor, qui s'était fait sa muse, comme les deux autres pour la création.
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