Umbra
Citation:
RP ouvert à tout voyageur sur les noeuds/villes de l'Archiduché d'Anjou.
[Entre Saumur et Chinon]
-Run to the hills, run for your life.-
Iron Maiden - Run to the hills.
Dernière ligne droite avant de quitter l'Archiduché. Pas si droite que ça, d'ailleurs. Après avoir franchi les remparts assaillis de Saumur, la route longe un temps la Loire avant de s'enfoncer un peu plus dans les terres. A l'abri dans la voiture, l'Ombre se laisse bercer par le balancement des essieux. Sur ses genoux, son fils somnole, blotti sous une fine fourrure. C'est Albin, l'homme de main Lisréen qui guide les montures en cette fin de matinée hivernale.
Les iris de jais suivent le défilement du paysage givré angevin. Ils n'ont croisés que des soldats depuis leur départ aux aurores. Les plus expérimentés chevauchent de bons chevaux de guerre, sûrement en direction d'Angers tandis que les troufions pataugent dans la glaise , à l'étroit dans quelques plaques éparses. La mine d'Umbra est mauvaise. Ce sont à cause d'eux qu'elle quitte ses terres. La rancune laisse un goût amer en bouche, la Sainte-Patronne n'aura pas su sauver ses ouailles.
La mercenaire n'est plus que mère, maintenant, elle pèse le coût de la vie et n'est pas prête pour payer ses dettes. C'est pourquoi elle fuit comme beaucoup de femmes et d'enfants. Elle range la bure et les armes pour partir vers d'autres horizons plus sereins. La Dénérée-Malines lui a promit sa place si la Foi revenait. Sa Chapelle l'attendrait toujours à Brissac et c'est le regard bas que la Corneille prend son envol.
Après une halte pour le déjeuner, le trio repart. Délaissant les infirmiers et leurs blessés au milieu des bois, dans des campements précaires. Par moult endroits, la terre est fraichement retournée. Les corps suivants sont bandés et entassés sur des charrettes en attendant leur trou. Quel funeste destin. Les lieues déroulent au fur et à mesure de l'après-midi et les présences se parsèment finalement. La voiture foule le pays tourangeau en début de soirée pour une brève halte, laissant alors derrière elle, l'horreur des batailles.
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