L.aconit
Limoges, trois jours plus tôt.
Nicolas se lève le pas mal assuré dans la pénombre installée d'une courtepointe sur le carreau, laissant filtrer un trait de lumière dans lequel le blondin lève la missive pour la lire, la mine froissée, une fine chair de poule grignotant sa peau laiteuse. Missive écrite par Ansoald avant de rejoindre une certaine Andréa, encore une, qui l'invitât à assister, et à saccager si affinités, une cérémonie de mariage à Ventadour. Les sentiments d'Anso, entre cuisants regrets et ivresse d'une liberté nouvelle, sont forts ambivalents. - Ceux de L'Aconit risquent de suivre dans la foulée.
Chauffé à blanc, blond beugle au travers de sa manche, avant bras plaqué sur sa bouche. Ho les réponses ne tarderaient pas. Toutes plus créatives les unes que les autres. Limoges était ennuyeuse, et lui aussi avait toujours de quoi s'occuper. Si Anso batifolait dans les églises, lui, irait écumer les tripots. Et pour cela, pas question de vagabonder sans son dé. Il irait se faire un plaisir d'aller le chercher chez son ravisseur, tel qu'il se l'était promis. Cap sur l'Alençonnais.
Sabaude Renard, j'espère que tu aimes la coupe mulet!
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Nicolas se lève le pas mal assuré dans la pénombre installée d'une courtepointe sur le carreau, laissant filtrer un trait de lumière dans lequel le blondin lève la missive pour la lire, la mine froissée, une fine chair de poule grignotant sa peau laiteuse. Missive écrite par Ansoald avant de rejoindre une certaine Andréa, encore une, qui l'invitât à assister, et à saccager si affinités, une cérémonie de mariage à Ventadour. Les sentiments d'Anso, entre cuisants regrets et ivresse d'une liberté nouvelle, sont forts ambivalents. - Ceux de L'Aconit risquent de suivre dans la foulée.
Nicolas,
Au matin, tu trouveras, fichée contre la porte au moyen d'un couteau - Nicolas regarde le couteau de boucher, ayant saccagé quelques mots au passage - cette lettre, aussi brève de mots - Il la mesure avec la longueur de sa main, constatant qu'elle dépasse d'une bonne phalange - qu'elle fût longue à écrire, consumant pour son labeur une chandelle neuve. - Il étire ses braies entre son nombril et sa main, vérifiant que tout est toujours là - Combien de mots inutiles placés sous séquestre entre des parenthèses, combien de phrases réécrites sur les lignes d'horizon de mes ratures, combien de bulles d'encre, soleils noirs qui obrombrent mes peines? - Qui quoi? - J'usais mon temps pour des arguments vains, car je sais au fond de moi que notre départ, moi vers là-bas et toi ailleurs aussi, était inéluctable. Tu le comprendras aussi bien que je l'ai accepté. - Nicolas inspire. - - Chaque jour, cet appartement se fait un peu trop grand, un peu plus vide et ce lit, plus petit chaque nuit. - Tu m'étonnes avec toute la place qu'il prend quand il se déplie, surtout au réveil - Nos paroles résonnent sans réponses, nos râles ne suffisent plus à combler nos silences, - Pourtant, à ronfler comme il le fait, ce n'est pas tout à fait le terme adéquat - nos rires se font rares et l'on finit par se frapper pour se faire mal. - Mal, mal... Le mâle est un mal nécessaire. Non? -
La dose de laudanum que j'ai mis dans ton vin à la Flèche était peut-être trop forte? - Tu m'étonnes, mon salaud! - Je m'en vais faire repentance de cette mauvaise action, cause majeure de nos malheurs présents, car j'ai compris que tu détestes que l'on te force la main, - Tout est relatif ... - serait-ce pour me couvrir de caresses, sauf par qui porte haut des titres armoricains... - Il cherche la marde là, non? - Ne t'inquiète pas. Je ne t'en veux point de m'avoir entraîné dans de périlleuses missions pour le compte d'un prince qui voulut m'éxécuter pour crime d'affection à ton encontre. - L'avoir entrainé... Voyez-vous ça. Il se souvient du moment ou le Retz leur est tombé sur le râble, étant Lui en fugue, dans le giron de son voleur. - Au contraire, c'est moi qui vais me réfugier, quelque part, solitaire, ermite, anachorète, pour méditer sur les vices qui ont corrompu ta vertu d'éphèbe. - Ce drama. - Oui, j'ai roulé sur le palladium de ton front d'albâtre les nuées de sortilèges opiacés et j'ai placé, ô sacrilège, ma main obséquieuse sur ton obsédante virilité pour te conduire à ma suite comme un paysan tire par le licol sa vache préférée... - Et poète. - Mais voilà que je m'égare. Notre histoire est maudite, il faut la purifier, qu'elle retrouve, libéré de nos fautes, la vigueur de ces premiers moments, où nous étions complices et non pas adversaires, aiguillonant - Pour ne pas dire bourinnant ? - chacun les sentiments - T'es sûr? - de l'autre pour le faire avancer.
J'aurai envie, là, maintenant, tout de suite, de me pencher sur ton visage endormi et de baiser tes lèvres, dans l'espoir qu'un filet de ton souffle regonfle le moral du pauvre pécheur que je suis. - Awww.... - Hélas....Quand la lame est dégainée, il faut planter le couteau. - Ha oui! - Mais, avant d'abîmer la porte de notre appartement, dont je te dois la moitié du paiement, - Merci de ne pas l'oublier - je ne peux résister au désir qui me tance de prélever sur ta chevelure blonde une mèche sacrée... - Hum? Il porte sa main fine à na nuque - Certes la lame est un peu large et la boucle amputée à ta jolie crinière mettra du temps à repousser,
- Ho Puterelle de toi!! -
mais c'est encore le moindre des maux que je peux t'infliger, je te prie de me croire. - La main effleure le vide ras de sa crinière enfantine, écourtée dans la nuit, au passage de l'Ansoaldienne brebis - Si tu veux me répondre, il suffira d'adresser ta lettre à l'église de Ventadour. Là-bas, ils savent où je suis, je te prie de me croire. - Va chier Ansoald! Et comme si on te trouvait dans les églises! je vais t'en raccourcir du calice moi ! -
Je t'aime,
Tu es le seul homme de ma vie, - C'est sûr! -
Ansoald
Chauffé à blanc, blond beugle au travers de sa manche, avant bras plaqué sur sa bouche. Ho les réponses ne tarderaient pas. Toutes plus créatives les unes que les autres. Limoges était ennuyeuse, et lui aussi avait toujours de quoi s'occuper. Si Anso batifolait dans les églises, lui, irait écumer les tripots. Et pour cela, pas question de vagabonder sans son dé. Il irait se faire un plaisir d'aller le chercher chez son ravisseur, tel qu'il se l'était promis. Cap sur l'Alençonnais.
Sabaude Renard, j'espère que tu aimes la coupe mulet!
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- (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) - Recueil