Astana
« Quoi ? Tu t'attendais à un gage pute ? »
Hyacinthe a les châsses dépareillées mais c'est un gars prévenant. Il ne donne pas de gage « pute » comme le commun des mortels. L'histoire ne dit pas si c'est parce qu'il n'a pas eu beaucoup d'amis au village quand il était gosse avec qui jouer à ça, et qu'il ne connait donc pas les règles. Ce qu'elle dit, en revanche, c'est qu'il connaissait déjà tout gamin le nom qu'on donne aux girondes qui procurent chaleur et exercice aux chevaliers moyennant quelques piécettes, et que depuis ce jour, il n'aime plus tellement se risquer à viser au travers d'une meurtrière de peur de navrer un innocent.
Hyacinthe veut des fleurs. Grand prince, il donne pour seule condition qu'elles doivent être cueillies de sa main et trois jours de délai pour ce faire. Comme si les fleurs ne poussaient pas en février et que ça risquait d'être galère de mettre la main sur un spécimen. Sørensen se gondole légèrement, le nez dans sa prune. C'est que t'as la gueule à cueillir bien des choses, Sa Blondeur, mais pas des fleurs. Plutôt des châtaignes, ou l'or des cadavres. C'est pas de sa faute, il sait pas. Ou alors, il s'en fout.
À deux pionceries de là, une pâquerette posée sur un vélin griffonné au pas d'une porte.
Hyacinthe a les châsses dépareillées mais c'est un gars prévenant. Il ne donne pas de gage « pute » comme le commun des mortels. L'histoire ne dit pas si c'est parce qu'il n'a pas eu beaucoup d'amis au village quand il était gosse avec qui jouer à ça, et qu'il ne connait donc pas les règles. Ce qu'elle dit, en revanche, c'est qu'il connaissait déjà tout gamin le nom qu'on donne aux girondes qui procurent chaleur et exercice aux chevaliers moyennant quelques piécettes, et que depuis ce jour, il n'aime plus tellement se risquer à viser au travers d'une meurtrière de peur de navrer un innocent.
Hyacinthe veut des fleurs. Grand prince, il donne pour seule condition qu'elles doivent être cueillies de sa main et trois jours de délai pour ce faire. Comme si les fleurs ne poussaient pas en février et que ça risquait d'être galère de mettre la main sur un spécimen. Sørensen se gondole légèrement, le nez dans sa prune. C'est que t'as la gueule à cueillir bien des choses, Sa Blondeur, mais pas des fleurs. Plutôt des châtaignes, ou l'or des cadavres. C'est pas de sa faute, il sait pas. Ou alors, il s'en fout.
À deux pionceries de là, une pâquerette posée sur un vélin griffonné au pas d'une porte.
Citation:
Non, la totale résolution de mon gage ne se trouve pas entre tes mains, ou sous tes pieds (selon si tu as écrasé cette pauvre pâquerette ou non en sortant de ta piaule). À dire vrai, ça m'emmerdait de t'offrir, seulement, un bouquet cueilli par mes soins, sans me marrer un poil dans l'histoire. D'autant que j'arrivais pas à m'imaginer faire une révérence tout en te l'offrant, avec des airs empruntés aux tendrons que je croise parfois - comprends-moi, j'ai un mauvais genou à ménager. Alors, j'ai décidé de changer les règles du jeu. Encore qu'elles ne le sont pas réellement, dans la mesure où tu n'as pas précisé de quelle manière je me devais de te le présenter. Je m'explique : tu trouveras bientôt trois coffres, qui contiennent chacun un bouquet. Tu ne peux arrêter ton choix que sur l'un d'eux, et abandonner tout espoir de découvrir le contenu des deux autres. Pour t'aider à ne pas trancher à l'aveuglette, je te laisse ça, fais-en bon usage :
- ❀ Le premier te fera peut-être marrer, maintenant qu'on est tombés d'accord sur le fait que ça n'avait rien de sérieux.
❀ Le deuxième n'a pas la forme attendue, est laid peu importe l'angle, et très porté sur la gauche.
❀ Le troisième perce des choses, et peut, dans la symbolique, lever un pont-levis ou traverser sans risque des meurtrières.
Et comme j'ai oublié d'être conne, forcément, ils ne sont pas dans l'ordre.
Ça y est, t'as choisi Hyacinthe ? Je t'attends.
En bas des escaliers. Porte de gauche.
- Barbara.
_________________