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[RP] Fugue en ré mineur

Seleste
Trop de monde, trop de bruits, trop de tout... Bordeaux n'avait pas été la ville du nouveau départ espéré. Elle ne laissait rien ... même pas de regrets. Assise à l'arrière de la charrette qui l'emmenait loin de la capitale Guyennoise, Seleste fixait les lumières qui disparaissaient peu à peu à sa vue. Pas une larme n’était venue souiller ses joues depuis si longtemps. La source était tarie et le cœur s’était asséché lui aussi. Une couverture sur ses épaules, elle se recroquevilla un peu plus afin de garder de la chaleur par la nuit froide qui l'enveloppait petit à petit. Bordeaux avait emporté ses rêves et ses espoirs en un clin d’œil. Sa soif d'aventure pour retrouver son père, sa rencontre avec celui qui devait être son instructeur, son abandon brutal ... elle laissait tout là bas.

La bourse du montant de son loyer avait été déposée à la tombée de la nuit sur le comptoir du propriétaire qui lui louait sa chambre.... Sa chambre.. comment pouvait on appeler cela une chambre en y refleurissant bien. Durant des mois elle avait côtoyer les rats et les mites. Certes elle aurait pu continuer de profiter de la "générosité" de l'italien mais elle avait préféré disparaitre de sa vue, de son existence. Comment avait elle pu croire que cet homme lui ouvrirait des nouveaux horizons ? Il ne pensait qu'à lui ... comme tous les hommes au fond.
Sans un mot sans rien, la brune s’était éclipsée de la vie de Dante Tommaso Cereza di Venezia. Elle avait vécu de petits travaux de domestiques ici et là à travers la ville et ses bas fonds. Elle aurait pu faire fortune lui avait on dit .... mais il aurait fallu pour ce la qu'elle se vende elle même et cela elle s'y était refusée tant qu'elle l'avait pu. Lors d'un voyage grassement payé pour accompagné un couple à Bergerac, elle avait trouvé un léger apaisement dans la petite ville a la fois proche géographiquement de Bordeaux mais tout à son opposé dans le vie que les gens y menaient. Sans vraiment se faire d'amis, la jeune fille devenue femme par la force des choses, avait prit la décision de s'y installé.
Par cette nuit de février elle prenait la route vers ce qu'elle espérait la paix.

Ses blessures elle les cacherait ainsi que sa colère. Certes elle n'avait pas été réduite à soumission par le cauchemar de son enfance mais elle avait du se résoudre à faire des choses pour survivre qu'elle voulait oublier. Sans regret la veille elle avait rendu les clés des "Cinq sens" et avait vendu la robe que l'italien lui avait un jour offerte et pour réunir la somme suffisante pour régler ses dettes. Seleste revoyait le visage peint de la tenancière quand elle avait demandé du "travail"


- T'es sure de toi la gamine ? tu pourrais gagner des sommes folles ici si tu voulais te laisser faire ....
- Je ne me trahirai pas moi même je vous l'ai dit ... je fais juste "certaines" choses point ! Mettez moi à l'essai ...

Et elle avait alors mit le doigt dans l'engrenage jusqu'à s'en dégouter elle même. Bien qu'ayant réussi à ne jamais se donner totalement, la brunette pouvait être sure d’être à jamais damnée par le très haut .... quoique .... avec le meurtre dont elle s’était rendue coupable au fond, c’était sans doute à cela qu'elle était vouée ... rester du mauvais coté des choses. Se convaincre qu'elle faisait cela pour gagner suffisamment d'argent pour partir ne lui tenait pas chaud la nuit, couchée sur sa paillasse quand à la lueur de la bougie elle relisait inlassablement les derniers mots de son père à lui en bruler les yeux. Elle se relèverait ....
Adieu Bordeaux .......Adieu Dante
Dante.tommaso
Il était de ces nuits sans étoiles, de celles qui ne présagent rien de bon mais qui offre à celui qui le désire l'opportunité de se rendre où il le souhaitait quand il le souhaitait. Et c'était ce dont Dante avait besoin pour revenir.
Parti sans un bruit et sans un mot, il revenait dans les mêmes circonstances.

Ce qu'il s'était passé quelques mois plus tôt ne regardait personne. Histoire de famille et quelle famille. La sienne lui pourrissait l'existence depuis 35 ans, ce n'était pas maintenant que cela allait changer. La preuve en était, s'il avait été appelé d'urgence à Venise parce que sa mère était mourante, cette vieille vache avait la peau si dure qu'elle s'en était rétablie !
Au moins, son séjour au palazzo familial lui avait permis de passer du temps avec sa jeune sœur sans déclencher les foudres maternelles ce qui était à marquer d'un signe de croix dans les annales 1465.


Donc de retour en pleine nuit à Bordeaux, Dante ne mit pas longtemps à réintégrer ses penates et à s'endormir comme un nouveau-né qui n'attendait que ça. Les semaines avaient été longues à gérer les biens familiaux, les mauvais placements de son dragon de mère, à réduire ses dépenses afin de ne pas mettre la famille sur la paille et à s'assurer que les comptoirs ici et là qui dépendaient exclusivement du bon vouloir de Maddalena Cereza ne s'enfonçaient pas dans l'oisiveté qu'elle prônait. Il avait remis les pendules à l'heure chez ses employés comme ses partenaires, s'assurant de nouveaux marchés, éjectant d'anciens qui s'accrochaient à la famille comme des sangsues uniquement afin de profiter de la renommée que Sandeo, son père, avait mis tant d'années à construire. En bon gardien des affaires familiales, cette alerte lui avait certes donnée du fil à retordre mais l'avait aussi conforté dans le sens qui était le sien. Il était désormais le Maître de la maison Ceresa et sa mère ne pouvait changer la donne. D'ailleurs, avant de s'éclipser, il s'était alloué les services d'un homme de loi qui viendrait chaque mois porter une bourse au palazzo contenant ce que sa mère aurait le droit de dépenser. Si elle voulait plus, il faudrait qu'elle passe par lui et ça, c'était quelque chose qu'il lui savait impossible à faire.

Toute cette histoire avait eu raison des nerfs du vénitien et sans véritablement sans rendre compte, l'avait exténué jusqu'à la corde. Son retour à Bordeaux l'avait donc cueilli et offert le repos qu'il quémandait muettement.
Deux jours plus tard, émergeant d'un sommeil sans rêves ni cauchemars, Dante se leva avec la ferme intention de retrouver ceux qu'il avait laissé en partant. Un mot ici ou là pour prévenir de son retour, il chercha bien vite la gamine afin de s'assurer qu'elle n'avait pas foncé tête baissée dans la première connerie à faire. Mais pensez-vous que l'oiseau serait resté pénard dans le nid que lui avait offert le Vénitien ? Et bien non, l'oiseau s'était barré à tire d'ailes sans laisser d'adresse ni même d'indice pour le retrouver.

Il en fallait plus pour décourager un Dante. Cet homme-là avait tellement connu de situations que cette dernière ne lui faisait pas peur. Bordeaux étant une grande ville, il eut tôt fait de trouver un homme capable de pister la fuyarde avec non pas le devoir de la ramener, ça il s'en chargerait tout seul, mais au moins de lui laisser le choix de revenir dans les pattes du vieux loup de mer si elle le désirait. Ce fut donc muni d'un message qu'il accueillit le borgne qui lui servirait d'intermédiaire. L'homme n'avait pas l'air mauvais et c'était tout ce qui importait à Dante. Il savait que Seleste se méfierait d'un homme prompt à dégager un féroce besoin de tuer alors mise à part l'œil balafré, l'individu présentait bien. On ne perdait pas tout dans cette histoire.

Relisant son pli, Dante hésita une dernière fois et puis finit par le jeter dans la cheminée de l'appartement qu'il occupait sur la place de la ville. S'adressant à son sbire, il lui lança.


- Installe-toi quelques minutes et sers-toi un verre de vin, je refais ce torchon sinon elle ne voudra jamais te suivre…

Et voilà que Dante s'appliquait à choisir les mots qui voudraient l'aider à convaincre Seleste que profiter de son absence pour fuir était une grave erreur.
Seleste,


Citation:


Je ne suis pas surpris de voir que tu as déserté le navire. Après tout, ce n'est pas comme si je t'avais offert le gîte et le couvert pour le temps que tu désirais…. Les femmes se plaignent constamment que je ne suis pas serviable, sans doute pour cela que tu as pris la tangente… ma foi si cela pouvait te faire du bien mais… comptes-tu revenir ou bien faut-il que je vienne te chercher pour te ramener par la peau du séant ?

Je te laisse choisir, après tout tu es une grande fille même si la plupart du temps tu ne sais que te mettre dans le guêpier. Donne ta réponse à celui qui te trouvera et ne me déçois pas !



Se levant promptement, il tendit le billet à l'homme qui posait son verre à l'instant où il aperçut Dante se redresser. Puis détachant la chaine qu'il avait autour du cou à laquelle pendait une croix en or, il la remit au creux de la main du bonhomme.

- Donne lui ça pour qu'elle sache que c'est bien moi. Et si au cas où elle ne daigne pas venir me la rendre elle-même, à ce moment-là dis-lui bien que je viendrais la récupérer d'une manière ou d'une autre… elle saura…

    N'est-ce pas que tu sauras Seleste que je n'aime pas que les choses me filent entre les doigts sans que j'en ai conscience. Et si tu es une bonne fille, tu ne tenteras pas le diable parce qu'à ce petite jeu là, tu vas t'en mordre les doigts bien plus que moi… belle enfant, j'en ai maté bien d'autres qui ne sauraient que te conseiller de ne pas trop jouer la carte de la témérité mais après tout… si tu veux jouer…


Un sourire sur les lèvres de Dante et quelques secondes plus tard, une bourse remplit d'écus venait compléter les mains du pisteur avec un dernier mot pour ce dernier.

- Je veux que tu me tiennes au courant tous les jours de tes trouvailles, quelles qu'elles soient…

Puis d'un geste de la main, il donna son congé au bonhomme et s'en retourna près de la fenêtre afin de réfléchir à la suite de sa journée.
_________________
Seleste
Sa première journée à Bergerac s’était bien passée. Elle avait prit une chambre à l'auberge municipale en échange de son travail et cela lui convenait pour le moment. Elle avait vécu dans une cage dorée quelques mois mais tout cela était à présent derrière elle. Dans cette petite chambre à elle ... rien qu'à elle, Seleste se sentait en sécurité.
Loin du confort de la maison de l'italien, elle se contentait sans peine du lit aux draps propres, de la commode où elle rangea son unique robe et de la table et de la chaise qui complétaient la décoration. La bougie qui éclairait la pièce la réchauffait de sa lueur et rendait l’endroit presque chaleureux. Une fois de plus elle s’était allongée épuisée mais non sans lire la lettre de son père.
Le parchemin commençait à s'abimer à force d'avoir été plié et déplié.... cela lui serra le cœur. Son seul lien affectif était lui aussi de l'abandonner. Était elle maudite ? Sur cette note noire, elle ne tarda pas à fermer les yeux. Demain était un autre jour et elle se devait d’être à la hauteur dans la tache qu'on lui avait assignée afin de lui permettre de rester vivre ici le temps d'avoir assez d'argent pour faire mieux.

Le chant du coq la tira d'un sommeil sans rêve et las comme si elle n'avait pas dormi, elle se leva et s'habilla de sa robe. Une toilette rapide pour lui rafraichir le visage et elle contempla son reflet dans le miroir qui lui faisait face. La brune ne se reconnaissait plus ... son regard pétillant était devenu dur, son sourire s’était figé. Elle avait changé, à bien des points. La vie lui donnait leçon sur leçon mais au fond .. cela était une bonne chose. Elle ne voulait plus dépendre de quiconque. Fini le temps des excuses, fini le temps de la soumission !! Elle avait fait plier des hommes et elle s'en était sentie forte. Ils la voulaient et auraient fait n'importe quoi pour ne serait ce que la toucher. Elle les avait tenu en son pouvoir et en avait joué sans jamais leur céder. Dante aurait presque pu être fier d'elle ...
Dante ... mais pourquoi fallait il qu'elle songe encore à lui !!
De rage elle envoya valser la serviette qu'elle tenait à la main et descendit prendre son service. Mieux valait faire table rase du passé pour se découvrir un futur.

Lorsqu'elle pénétra dans la salle, celle ci était encore déserte. Seleste se rendit alors en cuisine où elle trouva la tenancière qui lui confia la tache d'accueillir les clients et de les servir jusqu'au repas de midi. Puis elle devrait aller faire les chambres à l'étage et revenir aider au service du soir. Autant dire que la journée allait être longue mais après tout, ainsi elle s’éviterait la peine de penser.
Des hommes venaient de franchir le seuil de la l'auberge et s'installaient bruyamment. S'armant de courage et accrochant un sourire à ses lèvres, elle s'approcha pour prendre leurs commandes.


- Bonjour Messires !!! Quel beau soleil vous nous apportez là !!! Qu'est ce que je vous sers ??

Les regards se posèrent sur elle... pas de lubricité, juste de la surprise. En même temps ils ne la connaissaient pas et peut être étaient ils méfiants. Décidant de jouer la carte de l'amabilité commerçante elle ajouta histoire de faire plus accueillante..


- Je suis Seleste ! Toute nouvelle à Bergerac !!


Elle leur servit un pichet de vin et les écoutât tandis qu'ils restaient toujours silencieux...

- voyons messires !! ne soyez pas timides !! La cuisinière s'est surpassée ce jour !! laissez moi choisir pour vous.. vous m'en direz des nouvelles..

Le sourire qui étira alors les lèvres des 3 hommes la rassura quelque peu et elle se mit au travail. Ses premiers clients s’avérèrent charmants et avenant. Georges était charpentier, Louis, forgeron et Gustave, éleveur de cochons. Ils étaient amis d'enfance et se retrouvaient toutes les semaines à l'auberge pour manger ensemble. Avec plaisir elle les écouta tout en travaillant raconter les histoires de Bererac ce qui fit qu'à la fin de la journée elle eut presque l'impression de connaitre tout le monde !
Chantonnant alors qu'elle nettoyait les tables, elle ne vit pas de suite qu'un homme était entré et s'installait. U n mouvement de surprise la trahit lorsqu'elle se rendit compte que le client était un borgne à l'air peu avenant.
La jeune femme se reprit assez vite. Apres tout elle en avait vu d'autre aux 5 sens ..


- Bonsoir Messire !! Que désirez vous ? Je suis Seleste ! A votre service


Elle se mordit la lèvre... il fallait qu'elle perde cette habitude. Elle n’était plus au service de personne !
L'oeil qui la toisait de bas en haut la mit de suite mal à l'aise tandis qu'il sortait elle ne savait quoi de son pourpoint. Seleste recula d'un pas tenant serré contre elle le plateau de fer blanc.


- Un verre de vin Messire ?

Donnez le change pendant qu'elle examinait les possibilités de fuites le cas échéant.
Sans un mot il sortit une lettre et un objet emballé dans un mouchoir de soie de sa veste et lui tendit.
Interloquée la jeune femme ne réagit pas, le regardant sans comprendre.


- Z'etes Seleste ... la Seleste de l'italien .... c'est pour vous... j'dois attendre la réponse.. et ... un pichet d'vin et à manger...


Le plateau lui échappa des mains et rencontra les dalles au sol. Le bruit métallique ne la fit même pas tressaillir.... Fébrile elle prit le pli tendu et l'objet. Ses jambes ne la portaient plus et elle du s'assoir face au borgne. Délicatement elle déplia le mouchoir. De la soie evidemment... Dante adorait les belles choses. A la vue de la croix, elle su que l'homme disait vrai et qu'il était bien le messager de qui il prétendait l'être. Ses doigts glissaient sur le ciselage du bijoux qu'elle connaissait bien. La missive la laissa de marbre en apparence mais en son sein elle fulminait. Ainsi même alors qu'elle était partie il la considérait comme sa chose !!! Lui qui du jour au lendemain l'avait traitée comme une salissure sur sa botte, lui qui etait parti sans mots dire alors qu'elle ... qu'elle ... assez !!!! Elle chiffonna la missive et la tendit au borgne les yeux brillants de colère.

- Alors écoutez moi bien .... retournez d'où vous venez et dites à votre "maitre" que je ne rentrerai pas à Bordeaux. Que mon séant se porte à merveille et qu'il n'a pas l'intention de bouger d'ici ! Quand à ce bijou ..... je le garde en guise de paiement des gages que je n'ai jamais eu pendant que Messire le Don Juan était je ne sais où.


Elle tourna les talons allant se réfugier dans la cuisine ou elle se laissa choir sur le sol secouée...
Dante.tommaso
Citation:


J'ai trouvé l'oiseau, elle se trouve à Bergerac mais ne veut pas revenir.
Et en plus elle a gardé votre présent.
Que dois-je faire ?


La réponse ne tarda pas. Dante n'était pas plus étonné que ça d'ailleurs sachant que Seleste avait un foutu caractère et pas des moindres. Et il n'aurait pas insisté si elle n'avait pas pris pour acquis ce qui ne lui appartenait pas. Cette croix avait une histoire et si la gamine ne voulait pas finir en bouffe à cochons, il valait mieux qu'elle la lui rende illico-presto !

Prenant la peine de faire une réponse rapide au fin limier, il lui promit une seconde bourse d'or à l'étude du notaire qui gérait ses biens dès son retour et lui, prenant quelques affaires de rechange dans un sac de voyage, il fit rapidement sceller un cheval afin de se rendre dans cette ville qu'il avait autrefois traversé sans s'y arrêter.

Le voyage ne fut pas des plus enjoués, Dante se morfondant dans ses pensées les plus funestes, sachant que quoi qu'il fasse il fallait toujours que les gens lui créent des problèmes. Et d'ailleurs, il se jura qu'après avoir réglé cette histoire, on ne l'y reprendrait plus à être charitable. A force ça lui jouait des tours… Ellis… Seleste… Mary et Vivia qu'il avait trainé jusqu'à Bordeaux sans recevoir un merci… ça commençait à peser lourd dans la balance et franchement, pour quoi au final ? On se le demandait encore !

Quelques jours plus tard, Dante arriva enfin dans ce village où se planquait donc celle qu'il considérait comme une lâcheuse pour ne pas dire une opportuniste. Elle avait embarqué clandestinement sur le "Phoenix" et c'était fait la malle en emportant ce qu'il avait mis à sa disposition. Sans doute c'était-il trompé sur les réelles motivations de la donzelle aussi décida-t-il de rester sur ses gardes le temps de trouver les tenants et les aboutissants de cette triste comédie.

Posant pied à terre, le Vénitien confia sa monture au maréchal-ferrant du coin avant d'aller investir l'auberge qui trônait au milieu du village. Après tout, son sbire lui avait dit où la trouver et il n'allait pas se priver pour lui faire une petite surprise !
S'installant à une table, il chercha Seleste du regard mais comme il semblait que cela soit trop tôt pour voir la souris sortir de son trou, il commanda un pichet de vin et quelque chose à manger afin de caler son léger malaise dû à la faim qui le tenaillait. Les repas en voyage ce n'était pas vraiment la panacée aussi allait-il profiter de ce moment de relative tranquillité pour se détendre et profiter un peu… mais bientôt un petit picotement à la base de sa nuque vint l'avertir que la récréation était terminée.

Repoussant son assiette un peu plus loin sur la table, Dante se recula dans la pénombre histoire de rester caché encore un petit peu. Il aimait ainsi observer et se faire une idée de l'humeur de la personne avant qu'elle ne sache qu'il était dans la place. Et voilà que la donzelle virevoltait toute joyeuse, sourire aux lèvres, à aguicher le client. Elle avait bien changé depuis tout ce temps aussi pensa-t-il qu'elle avait trouvé chausse à son pied en la personne d'un bon gars qui allait lui faire une tonne d'enfants avant d'aller voir ailleurs ce qu'il s'y passait… Secouant la tête machinalement afin de chasser ces idées grotesques, Dante leva la main sans parler afin de l'interpeller tout en lui montrant son pichet de vin vide. A ne pas en douter, elle comprendrait d'elle-même si elle était un peu futée ce dont il ne doutait pas. Pour avoir berné ses hommes sur le bateau, il savait qu'elle avait de la ressource à vendre mais aujourd'hui, elle redeviendrait la souris qu'elle avait toujours été et lui le gros chat qui allait la dévorer toute crue si elle ne se pliait pas à ses exigences. Et tandis que la proie se rapprochait, le vénitien restait dans l'ombre, une main posée nonchalamment sur un de ses genoux dont la jambe était repliée sur l'autre. Dos appuyé sur le mur, la nuque redressée, ses billes ne perdaient aucun mouvement de la jeune femme. Et quand elle fut proche de lui, il ne put se retenir plus longtemps, posa sa main libre sur le poignet de Seleste et resserra ses doigts telles les serres d'un rapace.


- Je ne te laisse pas le choix, tu fais ce que tu veux de ta peau mais soit tu me rends ce qui m'appartient soit c'est la fin du chemin pour toi !

Dante n'avait pas besoin d'hausser le ton, ses mots étaient choisis et posés comme il le désirait et si Seleste avait du bon sens, elle comprendrait qu'elle avait dépassé certaines limites.
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Seleste
Cela faisait deux jours qu'elle ne dormait plus ... Une angoisse perpétuelle lui saisissait la gorge et l’empêchait de respirer. Avait-elle peur ? En fait oui .... et à la fois non. Pleine de contradiction, la brunette se tenait la tête dans les mains une fois de plus recroquevillée sur son lit. Seleste restait des heures ainsi à ruminer. La main caressait inlassablement la croix d'or qui pendait à son cou depuis la visite du borgne. Nul doute que Dante n’apprécierait pas sa réponse ni son geste. Et contrairement à ce qu'elle avait affirmé haut et fort, elle ne s'en fichait pas. Au contraire, elle avait fuit l'italien qui devenait trop important à ses yeux.
Les yeux dans le vague à regarder la lune qui elle luisait de son plus bel éclat, la jeune femme songeait à son apparence, à l'image qu'elle renvoyait. Rien de bien glorieux bien qu'elle ait changé de façon avantageuse d’après les hommes qu'elle avait rencontrés.
Comment expliquer à l'italien qu'elle n'en pouvait plus d’être une chose, de n’être rien ou si ... un caillou dans la chaussure qu'on traine inlassablement. Oui elle avait honteusement profiter de son absence pour quitter la maison protectrice, oui elle n'avait pas laissé de mot, oui elle était partie sans rien .... mais elle l'avait fait pour tenter d'exister.... et elle avait échoué lamentablement. Épuisée elle finit par s'endormir d'un sommeil sans rêve.


Seleste !!!!! Debout !!!! C'est l'heure !!!


Grimace et réveil difficile pour la jeune femme qui avait la douloureuse impression de n'avoir fermé les yeux qu'un instant. Sans entrain elle se leva et passa de l'eau fraiche sur son visage dont les grands yeux perdus lui semblaient prendre toute la place de son reflet. La croix d'or brillait lui rappelant ses actes. Pourquoi la portait elle ? Peut être pour essayer d'exorciser ses démons. Mais pour l'heure, elle devait accrocher un sourire à ses lèvres comme on met un chapeau sur sa tête et aller travailler.

La salle était déjà emplie des clients habituels ... enfin quand elle disait habituels cela faisait juste quatre jours qu'elle était là mais des têtes revenaient chaque jour, mêmes heures, mêmes demandes, mêmes conversations....
Un soupir songeant aux discussions animées et passionnantes qu'elle avait pu avoir et entendre en d'autres lieux. Mécaniquement elle servit, sourit, lava, essuya ... Rien à voir avec le coté bucolique des feux de camps, des parties de pêches lors de son voyage vers Bordeaux. Seleste ressaisit toi !!! C'est mieux ainsi .
Son travail dans les chambres terminé, elle redescendit en salle afin d'aider au service du midi qui était déjà bien entamé. De tables en tables, elle distillait les sourires, les mots gentils mais le cœur n'y était pas. Et si elle s’était trompée ?
Un homme au fond de la salle réclamait à boire, elle s'excusa auprès du couple qu'elle venait de servir s'essuya les mains dans son tablier et s'approcha du messire prête à remplir son pichet.


- Du vin Messire ?

La main qui la saisit était sans appel tout comme le timbre des mots qui la percutèrent en plein. Déséquilibrée elle se retint à la table laissant sortir la croix d'or qui à l’abri entre ses monts avait décidé de lui rappeler elle aussi que certaines choses étaient immuables.
Ses émeraudes rencontrèrent le noir de son regard et elle frissonna. Il avait cette faculté de vous transpercer jusqu'à l’âme d'un simple regard et vous mettre à sa merci. Il avait changé... il semblait épuisé, et ... en colère. Cela n'augurait rien de bon pour elle. Ne cherchant pas l'affrontement surtout pas en ce lieu, la jeune femme chercha une alternative et s'entendit proposer...


- Pas ici je vous en prie, laissez moi finir mon service et ensuite vous pourrez me hurlez dessus la haut ....

La situation était surréaliste... elle l'avait fuit et l'avait même bravé et en cet instant ,elle le suppliait. Toujours penchée sur lui le poignet prisonnier d'un étau elle cherchait dans son regard une réponse à une question qu'elle ne poserait pas.... était il là juste pour la croix ? Il n’était pas question de sentiments, mais d'admiration qu'elle voulait cacher.
Dante.tommaso
Les doigts enserrant toujours le poignet de la brune, Dante ne la quittait pas des yeux cherchant une vérité au milieu des mensonges dont il était certain qu'elle l'abreuverait. Et soudain son œil fut attiré par le brillant de l'or qui scintillait à la lueur de la bougie posée sur la table. L'autre main qui jusqu'à présent s'était logée sur le genou du vénitien fondit sans crier gare sur la croix avant de tirer brutalement dessus. La chaine se brisa laissant glisser l'objet entre les doigts de son maitre.

- Retour à l'expéditeur ! Ceci m'appartient et tu n'avais aucun droit de t'en emparer… je l'avais simplement laissé en gage à mon limier afin que tu ne puisses pas douter de mon identité mais tu n'es qu'une petite voleuse. Tu te l'es approprié…

La respiration de Dante se fit saccadée et il lui fallut toute la maitrise dont il savait faire preuve pour arriver à garder son calme. Il reprit sur un ton qui ne méritait aucun appel, sec et tranchant comme les lames d'un couperet.

- Malheureusement pour toi, j'ai une sainte horreur que l'on me prenne ce que je ne suis pas décidé à offrir de bonne grâce !

Se redressant tout en avançant le buste dans la lumière, Dante glissa sa croix dans la poche de son gilet avant de relâcher avec brusquerie le poignet prisonnier.

- Ne t'en fais pas gamine, je n'ai pas l'intention d'hurler ni faire de scandale. Ce que tu as bien pu faire durant mon absence ne m'intéresse pas… je te l'ai déjà dis Seleste, tu es assez grande pour mener ta barque et si tu veux jouer aux catins de basses fosses c'est toi que ça regarde. Je pensais simplement que tu avais plus de jugeote que ça et que ma protection te suffisait. Il faut croire que je t'ai mal cerné… mais ce n'est plus mon problème.

Prenant appui sur le dossier de la chaise, Dante exhala un soupir profond et las. L'une de ses mains vint à caresser le visage familier de son maître comme si par ce geste, elle pouvait chasser la fatigue, les soucis et les déconvenues de sa vie. Mais à peine reprenait-elle sa position initiale que rien n'avait changée.


- Et puisque tu parles de service, fais-le donc correctement en m'apportant à boire. Du vin, le meilleur que vous ayez. Et prends-toi un verre, nous avons quelque chose à fester. Après tout, tu as recouvré ta liberté, il nous faut donc trinquer !

Le sourire ironique qui se dessinait sur le bord des lèvres du vénitien n'augurait rien de bon. Dante avait décidé qu'il était temps d'arrêter de se mêler des affaires des autres et de leur laisser vivre leur vie comme bon leur semblait. Il n'était pas le père de Seleste ni son mari et encore moins un membre de sa famille. Et la donzelle était en âge de se prendre par la main, ne l'avait-elle pas prouvé ?

Dante jeta une œillade à Seleste en redressant le menton.


- Je suis curieux de savoir quels étaient les mots sincères dans tout ce que tu as pu m'abreuver durant des jours et des jours… mais le sais-tu toi-même ?

Le vénitien chassa une miette imaginaire sur la table comme si son esprit était occupé ailleurs plutôt que sur les dires de la jeune fille. Mais ce n'était qu'apparence, le loup veillait et l'agneau allait bientôt se faire dévorer !

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Seleste
Le geste sur et vif il arracha la chaine en or de son cou sans ménagement avec un soupçon de « victoire » dans le regard. S’il avait voulu l’humilier il ne s’y serait pas mieux pris. Elle avait honte à cet instant précis. Le venin qu’il lui distillait faisait son office et envahissait chaque parcelle de son âme. Une voleuse, une catin.. C’était ainsi qu’il la voyait et il fallait être honnête, elle n’avait rien fait pour qu’il pense autre chose d’elle. Elle s’était enfuie de chez lui alors qu’il lui avait offert sa protection et pour quoi au final ? Vivre sa vie comme il lui disait ? Elle qui avait rêvé de voyages et d’aventures à ses cotés, elle avait fini par renier tout ce en quoi elle croyait. Par peur d’être abandonnée à nouveau, elle avait prit les devants, paniquant lorsqu’il avait disparu du jour au lendemain. Il la pensait faible, sans valeur et sans saveur alors elle avait fait ce qu’elle pensait être le mieux pour lui. Le débarrasser du boulet au pied qu’elle pensait être.
Son poignet meurtrit l’élançait et le cœur au bord des lèvres du trop plein de ce qu’elle gardait au fond d’elle, la jeune femme remplit son office sans piper mot. Vin fut servi et repas apporté, le tout en silence mais tremblante. Chaque geste lui coutait et la pâleur de son teint trahissait son état. Il devait s’en amuser de la voir ainsi.

    - Voici votre vin et de quoi vous restaurez ….

Elle hésitait à lui parler. Avait il seulement envie d’entendre ce qu’elle avait à dire ? La dureté de son regard la glaçait
    - Vous vous demande de m’excusez pour la croix… je ne songeais pas à vous voler, je ne l’ai jamais fait et je ne voulais pas commencer. J’ai agit sur le coup de la colère … pour vous contrarier.

Elle n’aurait pas cru que cela soit à ce point et elle allait surement s’en mordre les doigts jusqu’à la fin de sa vie.

    - Je sais que vous ne croirez pas un mot de ce que je vais dire ni même si vous avez envie de l’entendre mais tant pis …

Elle se devait de vider son sac, s’absoudre de tout cela
    -je ne suis pas devenue une catin de basses fosses … même si j’ai travailler un temps au « Cinq Sens » . Mais je ne devais que faire boire les clients avant qu’ils … que …

Ses mains tremblaient et elle les cacha dans son dos. Relevant la tête, elle osa le fixer. Pas de défis dans le regard, non … juste une façon de vouloir lui montrer qu’elle disait la vérité.
    - Je suis partie oui … j’ai fuis votre toit mais pas pour les raisons que vous imaginez. Je pensais que je vous gênais, que j’étais un poids pour vous que vous supportiez parce que vous vous y étiez engagé. J’ai juste voulu vous libérer de ma présence avant que vous ne me jetiez dehors. Je n’ai rien volé chez vous j’ai tout laissé en place je ne suis partie qu’avec mes quelques affaires. J’ai trouvé du travail pour manger et me loger et lorsque j’ai eu assez d’argent je suis partie ….


Elle ne s’attendait pas a ce qu’il la croit ou mieux la comprenne. Dante était un homme d’affaire, un rapace. Il pouvait la briser en claquant des doigts de milles manières et elle en était consciente. Son laius n’avait duré que quelques minutes mais Seleste avait la sensation qu’elle était au tribunal et qu’elle s’apprêtait à entendre sa sentence. Restait à savoir si la mise à mort serait rapide ou lente … Car elle ne croyait pas en l’acquittement et encore moins au pardon.
Dante.tommaso
Du bout des doigts, Dante repoussa l'assiette que Seleste venait de lui servir. Il n'avait pas faim et le peu qu'il avait déjà grignoté en attendant qu'elle montre le bout de son nez lui avait suffi à combler l'appétit défaillant des derniers jours. A force de vivre à mille à l'heure, le Ceresa en oubliait qu'il était impératif de se nourrir pour rester debout mais qu'importe… pour l'heure, il semblait qu'il dusse ouvrir ses esgourdes afin d'accueillir les excuses de la brune. Croira, croira pas, telle était la question à cet instant précis mais Dante n'était pas disposé à faire des concessions.

S'il avait offert l'hospitalité à la donzelle c'était sans nul doute parce qu'il savait que les loups n'auraient fait qu'une bouchée de cette enfant. Il avait été lui-même un prédateur de la pire espèce, prenant, arrachant et détruisant le cœur de jolis minois tel que celui de Seleste alors même si cela s'apparentait à une recherche de rédemption, il avait fait à l'instinct comme à l'accoutumé. Mais la brune n'en n'avait cure… au pire elle lui cracherait dessus, au mieux elle se gausserait de cette aventure… Perfide demoiselle qui pensait tout savoir de la vie…

Prenant une profonde respiration, il attrapa son verre de vin qu'il fit jouer entre ses doigts tout en regardant le liquide carmin aller et venir contre les parois du godet. Quand soudain, elle osa parler, timidement certes mais quand même. Là le rire sardonique du Vénitien ne put que se faire entendre.


- Oh mais quel orgueil mal placé tu as là… me contrarier dis-tu mais tu es bien loin de la vérité petite sotte ! Crois-tu réellement que j'en resterais à de la contrariété tandis que tu joues les pies voleuses ?

La main s'était levée avec vivacité afin de mener le verre jusqu'à la bouche. Le vin glissait déjà le long du gosier du vénitien qui ne prenait pas le temps d'apprécier le breuvage. Et il recracha ce dernier lorsque Seleste mentionna les "cinq sens".

- Ainsi Rhomea t'a laissé franchir la porte de son bordel ! Et bien tu m'en diras tant toi qui jouais les vierges effarouchées, je pense que tu as su trouvé plus d'un homme pour t'apprendre à lever ta cuisse... c'est bien ce que tu voulais non ? Maintenant je doute que beaucoup ait le désir de te passer la bague au doigt. D'ailleurs, évite de mentionner ce détail à tes futurs amours sinon je t'assure que tu vas finir vieille fille dans un couvent…

Et comme si elle avait deviné ses pensées profondes, elle le lui dit avant qu'il n'ait eu le temps de la stopper.

- Effectivement je n'ai pas envie d'entendre tes histoires à deux écus surtout que ce ne sont que des sornettes. Car en fin de compte, tu n'écoutes pas ce qu'on te dit, tu n'en fais qu'à ta tête. Si je n'avais pas voulu t'offrir le gîte et le couvert, tu n'aurais même pas mis un orteil dans ma demeure mais toi, toute grande dame que tu es, tu t'es imaginée que tu étais un boulet pour moi… je trouve ça complètement absurde et sans fondement. T'ai-je fais des misères, t'ai-je malmené d'une manière ou d'une autre, t'ai-je même manqué de respect ? Alors dis plutôt que cela ne te plaisait pas et que tu préférais être indépendante…

Dante reposa bruyamment son verre sur la table. Il avait l'impression de rabâcher avec elle, toujours dire et redire la même chose parce qu'elle n'écoutait personne. En Normandie, ne l'avait-il pas sorti d'un mauvais pas où elle s'était fourrée avec un couple marié… Et il n'avait pas hésité à intervenir alors lui sortir le refrain comme quoi elle pensait qu'elle le gênait… Cela aurait put être amusant si toute cette histoire n'était pas triste et pathétique.

- Encore une fois Seleste tu fais ce que tu veux de ta vie mais un peu de sincérité ne t'aurait pas fais de mal dans toute cette histoire. Personnellement je n'ai aucun compte à te rendre sur mes déplacements et mes affaires, surtout que je t'avais dis que quoi qu'il arrive, quelqu'un prendrait toujours soin de toi alors ne te cherche pas de fausses excuses pour me convaincre à m'apitoyer sur ton sort… je n'en n'ai cure… Tu voulais vivre des aventures et voyager, tu en auras tout le temps… personnellement, j'ai d'autres chats à fouetter et des affaires qui m'attendent ailleurs. Je reprends la route dès ce soir et je doute qu'on aura l'occasion de se revoir donc… bon vent à toi Seleste !

Aucune compassion dans sa voix, aucune envie d'être compréhensif ou gentil juste de couper les ponts avec cette histoire afin qu'elle arrête de le prendre pour ce qu'il n'était pas !

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Seleste
A quoi s'etait elle attendue ? Elle savait la dureté de l'homme. Les mots percutaient son esprit. Comment faire comprendre à un italien à la fierté exacerbée sa vision de femme. Seleste aurait pu dire ce qu'elle voulait, la sentence etait tombée et sans appel. Condamnée d'office d'avoir voulu bien faire.
Immobile face à l'acier de ses pupilles, la brune semblait flotter hors de son corps. Son esprit voulait fuir loin, se soustraire à l'emprise du vénitien. Pourquoi ne parvenait elle pas à se rebeller ? Il la prenait pour ce qu'elle n'etait pas et elle avait envie de lui prouver ... il était une chose sur laquelle le doute subsisterait. Quoique, au vue de ses paroles, que sa virginité soit toujours un fait etablit devait etre le cadet des préoccupations de Dante. Pour le moment elle se devait de se racheter bien qu'elle n'ait pas commis de faute en tant que telle, mais ses velléités d'independances avaient fondues comme neige au soleil. Il avait raison...


    - vous vous trompez ... je suis toujours intacte ... ma tache aux cinq sens consistait à faire en sorte que les clients aient constemment de quoi boire. . Pas de .. mais cela je ne peux vous le prouver que d'une seule maniere et ce n'est pas ce que vous souhaitez car au fond cela vous est egal.


Elle retrouvait un peu de verve mais n'en menait pas large malgre tout. Selestr jettait ses dernières forces dans la bataille.

    - je vous présente à nouveaux mes excuses pour mon attitude. Non vous ne m'avez jamais mal traitee au contraire et je vous suis reconnaissante de ce que vous avez fait pour moi. Je ne revais pas d'independance en partant .... je pensais juste que ma place n'etait pas pres de vous et en quittant la demeure je pensais vous liberer de votre engagement. Je me suis trompee..... et non vous n'aviez pas de comptes à me rendre quant à vos deplacements je l'admets.


Elle remplit le verre presque machinalement comme si elle etait encore à travailler aux cinq sens.

    - Ces reves de voyages et d'aventures je crois que c'est avec vous que j'avais envie de les vivres. Apprendre à vos cotes... me retrouver seule à nouveau m'a fait me sentir de trop. Les quelques mois ou j'ai vecu seule je peux néanmoins dire que j'ai appliqué certains de vos preceptes ... ce qui m'a fait économisé quelques centaines d'ecus. Comme quoi je vous ecoutait.


Qu'est ce qui lui prit a cet instant, elle ne le saurait jamais mais elle s'entendit dire...

    - Reprenez moi avec vous ... je veux continuer d'apprendre
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