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[RP] Venise, Ô ma belle Venise

Cyana_
[Venise, été 1463]




    Alors que certains se préparaient à aller rejoindre Morphée, Cyana elle était assistée de sa fidèle servante afin d'être la plus belle au bal organisé par les grands de la ville. D'instinct, elle savait que tout le long durant de jeunes hommes des familles les plus respectueuses et plus puissantes se succéderaient devant elle en espérant attirer son attention et pourquoi pas, peut-être retenir l'un des battement de son cœur que l'on disait impénétrable. Cependant, loin de tous regards la Mindus sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine à chaque fois qu'il était ou passait devant elle, ils s'aimaient, elle le savait et dans l'ombre elle attendait patiemment le jour où elle pourrait se tenir à ses côtés sans qu'aucun ne puisse les séparer. Giovanni était l'amour de sa vie, son avenir, ils se l'étaient promis mais il lui fallait subir chaque jour la douleur de le voir au bras d'une autre femme, au bras de son sang, lié par les liens sacrés du mariage à sa chère et tendre cousine. Bien que patiente jusqu'à ce jour Cyana avait déjà imaginé moult façon de se débarrasser de ce parasite, de cette indésirable et lentement elle jouait coup après coup sur l'échiquier de la vie imaginant alors le parfait stratagème, une élimination sans témoin, un accident dévastateur tout au plus ; Un sourire de satisfaction vint épouser sans gêne les vénitiennes étirées alors que les sombres dansaient au rythme des flammes.


    Enfin vêtue de sa somptueuse toilette, Cyana laissait le soin à Valeria de nouer ses cheveux avec élégance, une tresse enroulée au-dessus du reste de la chevelure lâchée où trônait un diadème de perles franchement arrivées de chez son bijoutier florentin, quelques gouttes de Lys derrière chaque oreilles et on lui apporta sa cape et son masque pour parfaire sa tenue. Malgré sa petite taille la Bella en imposait de son élégance et de la clarté de sa peau, jalousée par certaines, admirée par d'autres. Sans tarder la jeune fille allait rejoindre ses cousins dans le carrosse qui devait les mener jusqu'à la résidence de leur hôte, en chemin elle avait glissé l'éternel florin offert par son amour à l'intérieur d'une petite bourse attachée à son poignet contenant de quoi rafraichir son paraître à tout moment durant la longue nuit qui l'attendait et hors de question de se laisser aller sur le paraître car la jeune Mindus avait une réputation à tenir, elle qu'on scandait de partout être l'une des plus belles créatures de l'imposante Venise, une Muse des eaux indomptable aux traits fragiles d'une poupée mêlés au tempérament ardent qui la consumait en digne fille de son père.


    Elle mit un pied à terre, main tenue pour l'aider à descendre sans encombre avant de se glisser parmi les invités encore à l'extérieur de l'immense bâtisse. Quelques salutations de rigueur alors que déjà certains se mettait à chuchoter que la Pucelle était arrivée, les paris se lançaient sur "oui ou non accordera-t-elle importante à un homme ce soir", elle laissait dire, fin sourire aux lèvres alors qu'on lui ouvrait les portes de la salle de bal, la musique allait bon train, les vins coulaient déjà à flots et ce n'est que tout naturellement qu'elle acceptait un verre du nectar le plus goûteux avant d'aller saluer son hôte comme il se devait ; Révérence gracieuse, baiser chaste sur la joue et quelques mots échangés en murmures à l'oreille. Les sombres de la belle déjà en repère des créatures délicieuses présentes à cette petite escapade.

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Dante.tommaso
- Oh mais tu vas m'écouter pour une fois !
- Mère, vous n'avez aucune emprise sur moi et vous le savez bien. Peu importe ce que vous direz, je n'irais pas à ce bal.


Et le verre de vin qui se balançait dangereusement dans la dextre du Vénitien finit par trouver le chemin de la bouche de ce dernier pour le vider d'un trait.

- Tu empestes le vin et les femmes mais quand donc vas-tu tenir ton rang et faire ce que je te demande ?

Et l'éclat de rire qui s'en suivit confirma à qui en doutait encore que Dante n'avait aucunement l'intention de se plier aux exigences de son dragon de mère. Elle avait mené sa barque durant toute sa vie en mentant sans aucune honte à son entourage alors pourquoi faudrait-il qu'il fasse ce qu'elle lui demandait ?

S'approchant dangereusement du vieux dragon, le visage à quelques centimètres du sien, le vénitien toisa la femme qui lui avait donné la vie.


- Mais je vis tel que vous m'avez éduqué mère ne vous en déplaise ! D'ailleurs n'est-ce pas vous qui avez couru le guilledou avant même d'avoir la bague au doigt, n'est-ce pas vous qui, au final, avez contraint toute la famille à vivre dans le mensonge, votre mensonge, pour réparer les fautes que vous aviez commises, n'est-ce pas vous qui vous dressez devant moi tel une vierge effarouchée mais qui n'est autre qu'une immorale patentée ?

La main vola droit sur la joue du fils que Maddalena pensait indigne et ce dernier recula en riant de plus belle.

- Ah je vous reconnais bien là, toujours prompte à sévir n'est-ce pas ma chère mère ! Vous avez oublié votre fouet et votre livre de prières afin de me contraindre à tenir ma langue…

Et sans plus attendre, Dante tourna le dos à cette vorace mégère qui n'avait de cesse de vouloir le tourmenter. Ainsi donc, une fois de plus, elle montrait sa soif de grandeur et il n'était qu'un pion sur son échiquier. Bien évidemment, il aurait refusé si elle ne lui avait pas rogné les ailes depuis la mort de son père. Elle savait comment le manœuvrer et ne se privait pas pour menacer de jeter Lupino hors de la famille si l'envie prenait à Dante de vouloir renverser le pouvoir établi. Foutue veuve qui avait bien trop de pouvoirs au gout du Vénitien mais une fois encore, il mettrait genou à terre afin de préserver l'équilibre fragile de la famille…

Deux jours plus tard, tandis que les cloches du campanile de la place Saint-Marc tintaient au loin, Dante exhalait un long soupir en se mirant dans la glace. Rien que de penser à cette fichue soirée, il avait les poils qui s'hérissaient sur tout le corps. Tirant sur la manche de sa chemise qu'il essayait tant bien que mal de mettre correctement, il secoua la tête avec fatalité. Cette tenue lui allait comme un gant autrefois mais c'était avant ses longs voyages vers l'orient, les mois de restriction, les geôles, les brimades et tout le reste… Bien des choses avaient changé durant l'année qui venait de s'écouler et c'était pour ça qu'il n'avait franchement pas le cœur à festoyer mais puisqu'il ne pouvait y couper, il ferait bonne figure, du moins jusqu'à ce qu'il puisse s'échapper de ce calvaire.

Descendant le grand escalier du palazzo, il prit la cape que le vieux Giacopo lui tendait avec un léger sourire aux coins des lèvres. Dante le regarda avec affection avant de passer la cape et d'attraper le masque qui complétait sa tenue.


- Je sais Giacopo, je suis ridicule mais si je n'y vais pas, je sens que cette famille va voler en éclats rapidement donc… dis à la dragonne que je suis parti avec la ferme intention de ravir tous les cœurs libres de Venise ce soir…
- Tu n'as pas besoin d'en ravir autant, un seul nous suffira et tu sais lequel !
- Mère, quel mauvais vent vous pousse à venir jusqu'à moi alors que je m'apprête à sortir ?
- Je voulais vérifier ta tenue afin que tu ne commettes pas d'impair mais il semblerait que tu ais de beaux restes de ce que je t'ai inculqué !


Retenant un long soupir, Dante se retourna, les bras en croix afin de se faire mirer par sa mère comme s'il était encore un puceau mal dégrossi.

- ça vous va, je suis assez bien pour représenter les intérêts de la famille ?

Arquant un sourcil, Maddalena prit un air pincé.

- On ne peut pas faire mieux donc on fera avec ce que tu as et ce que tu es.

Les mâchoires de Dante se contractèrent violemment puis il se bougea, passa devant elle avant de lui jeter à la face "les chats ne font pas de chiens" puis continua jusqu'à la porte du Palazzo.

- Ne m'attendez surtout pas, des fois que la Bella Vergine veuille faire plus ample connaissance avec votre ingrat fils, je ne pourrais refuser une telle opportunité… ou pas d'ailleurs…

Et l'éclat de rire mesquin qui sortit de la gorge de Dante remplit le grand hall du Palazzo tandis que la porte se refermait sur sa silhouette. Dans quelques minutes, il arriverait aux portes des enfers et il lui faudrait encore composer… Mais le jeu des masques étaient un sport national et tout bon Vénitien qui se respectait savait louvoyer en eaux troubles. Et Dante n'était pas le dernier à s'y adonner.

Arrivé aux grilles de la grande demeure où le bal était donné, Dante en fit le tour de son regard acéré. Ici et là il reconnaissait certains bourgeois en affaires avec la famille Ceresa, un peu plus loin, saluant un notable un peu trop fardé, il n'en pensa pas moins, s'enfonçant encore plus profondément dans les méandres des allées qui menaient jusqu'aux hôtes, il donna du signe de tête, de la salutation distinguée ou du sourire de circonstance. Encore quelques pas et enfin il touchait la fin du calvaire que représentait le jugement de l'arrivée. Et croisant un domestique avec un plateau sur lequel se tendaient des verres, Dante ne résista pas à l'appel du pied et se servit comme le grand garçon qu'il était. Après tout, il lui fallait de la motivation pour rester en ces lieux où l'on sentait la duperie prendre forme humaine.

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Cyana_
    Ah Venise, la belle Venise, une ville où tout le monde se déteste et pourtant tout le monde reste avec tout le monde. Les festivités battaient leurs pleins et là, grâce parmi les danseurs masqués, Cyana le sourire exubérant de l'amusement violant ses lèvres virevoltait suivant les pas d'une chorégraphie des plus entraînante et royale. Droite comme une Reyne, gracieuse comme un cygne nul doute qu'on ne pouvait la manquer ; Elle passait d'homme en homme, sa main de main en main toujours par amusement et provocation ignorant toutes paroles venant de la gente masculine comme si elle était sourde à leurs chants amoureux. La Bella prenait la cour comme un jeu, un jeu dont elle maîtrisait chacun des coups, sur lequel elle abattait carte après carte moqueuse des conséquences ; Un cœur brisé ? Cyana n'en avait que faire et s'en amusait même. Seul pour elle comptait son interdit, son inatteignable pour qui elle se gardait fraîche et pure. Quittant ses compagnons de luxe un instant elle croisa sans le remarquer, sa main avec celle d'un inconnu apparemment en quête de la même chose qu'elle. Joyeuse elle n'eût qu'un sourire furtif et évasif pour lui, rien de plus qu'elle n'accordait d'ordinaire à d'autres. De sa main libre elle venait lentement écarter son décolleté afin d'y faire entrer l'air et de l'autre elle portait l'excellent cru à ses lèvres alors que son plus proche cousin s'approchait de son oreille pour lui parler.


    « Da quando e permesso a i figli di sgualdrine di entrare nel questo palazzo ?* » Avait-il ricané à son oreille en désignant le Ceresa de l'index.


    « Buh. Forze da quanto le sgualdrine si permettono di andare ne tutti i letti tra Venezia e Firenze !** » Lui avait-elle répondu sur le même ton moqueur, accordant de même un sourire à son interlocuteur.


    « Avete sempre les frase giuste cara mia !*** » Et il lui avait embrassé la joue, caressant le bas de son dos.


    De là la Mindus s'éloigna pour devenir le centre d'intérêt d'un groupe restreint composé de ses plus proches amis. Le vin avait pris place parmi les jeunes vénitiens riants et rieurs, parlant de tout et de rien sans oublier de mentionner l'éternelle histoire d'une vierge sans bague au doigt à l'âge qu'elle avait. Cyana ne manquait pas au passage de laisser ses sombres parcourir la foule d'arrivés comme arrivants, cherchant de quoi ravir son regard pour une fois mais rien, aucun met ne semblait pouvoir sustenter la demoiselle au cœur de pierre.


    « Mi annoio !**** » Lança-t-elle sans attendre de réponse, ne s'excusant de laisser l'assemblée pour aller prendre l'air dans les jardins.


    Non sans prendre un verre au passage, la brunette alla chercher un banc sur lequel des jeunes gens ou autres n'étaient pas occupés à se dévorer autant des lèvres que des mains et où l'accouplement n'était pas une obligation. Bien que souriant à deux ou trois autres personnes, la Bella pris possession du bord de la majestueuse fontaine où brûlaient des bougies flottantes. Cyana passait sa main à travers l'eau pure et claire, observant cette dernière tout en buvant un verre dont elle n'avait même plus envie.


* Depuis quand est-il permis aux fils de catins d'entrer dans cette demeure ?
** Et bien je ne sais pas, peut-être depuis que les catins se permettent d'aller dans tous les lits de Venise à Florence !
*** Vous avez toujours les mots qu'il faut ma chère !
**** Je m'ennuie

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Dante.tommaso
Les rires et les murmures se faisaient proches tout en étant si distants. Et Dante, toujours un verre remplit à la main, s'amusait de voir les gens se retourner sur son passage. D'un signe de tête en un léger salut révérencieux, ses pas le conduisaient ici ou là, proches des bouches indélicates tout autant que des regards gourmands qui en disaient longs sur ce que la soirée lui réservait. Mais peu lui importait, il savait qu'il ne reviendrait pas avec le choix de sa mère, trop fière qu'elle était pour le laisser ne serait-ce que l'approcher d'un pouce alors pour meubler la soirée, il buvait. Quand soudain, une main se glissa dans la sienne et qu'un éclat de rire fit chavirer son cœur.

- Dante, je n'aurais jamais cru vous voir en ces lieux d'une sagesse trop lisse pour vous !

Le vénitien laissa son regard détailler la silhouette gracile de la jeune femme qui l'attirait déjà sur la piste de danse. L'œil emplit de malice, une main levée empoignant celle de l'affriolante duchesse qui lui souriait, les pas commençaient à s'enchainer. La main libre quelques secondes plus tôt vint s'accaparer la taille de la danseuse tandis que les hanches s'effleuraient. Déjà le visage de Dante vint se loger doucettement dans le cou de cette charmante tentatrice, s'exaltant du doux parfum enivrant de fleurs et de sensualité. Passant sa langue sur le bord de ses lèvres il murmura avant de s'éloigner sous le mouvement du menuet.


- La sagesse a du parfois… il parait que je dois redorer le blason de la famille et quoi de mieux comme terrain de chasse qu'une soirée offerte par les Doges ne trouvez-vous pas ?

Déjà le vénitien avait disparu dans le dos de son interlocutrice qui avait quand même eu le temps de s'esclaffer. Tandis que le brun avait les esgourdes toutes ouvertes à l'affut de la moindre conversation intéressante, des bribes lui provenaient le faisant sourire de plus belle… Et une révérence plus tard, il retournait vers sa position initiale afin de se délecter d'une boisson fortement gouteuse et même couteuse qui leur était offerte ce soir. D'un geste leste, il attrapa deux coupes et en offrit une à la duchesse.

- En vous remerciant d'avoir osé braver les interdits mais vous savez que vous allez ternir votre réputation à vous montrer ainsi avec moi !

Le sourire narquois perché sur le bord de ses lèvres disait tout ce qu'il pensait de cette situation. Dante n'avait jamais attaché d'importance aux rumeurs sinon il aurait pris cher quand son cœur s'était épris de sa sœur… mais par respect pour la femme qu'il avait en face de lui, il ne pouvait que se montrer un tant soit peu attristé de la situation. Mais c'était sans compter sur l'énorme ressource que possédait cette femme qui, sourire ravageur sur le visage, buvait avec parcimonie son verre.

- Dante ne jouez donc pas au flatteur avec moi, vous savez très bien que le premier qui osera colporter quoique ce soit sur notre danse se verra châtrer de mes propres mains !

Et tandis que le vénitien se gaussait de ces dires, il s'approcha avec une lenteur toute calculée pour se poster épaule contre épaule afin de chuchoter quelques mots au creux de l'oreille compatissante.

- Si un tel spectacle venait à vous divertir, prévenez-moi que je puisse assister à la séance de cette douce torture… sans doute que cela me rappellera de doux souvenirs…

Et avant que la duchesse n'ait eu le temps de répliquer, Dante lui faisait une magistrale révérence tout en s'éloignant vers les jardins qui l'appelaient. La fraîcheur du soir le ramènerait sans aucun doute sur terre et le calme des lieux lui rappellerait que rien ne se prévoyait à l'avance dans ce monde de dupes.

Le pas lent, Dante laissa son masque sur un banc avant de prendre la direction de la fontaine afin de s'y rafraîchir le visage. Sans bruit, il approcha et remarqua une silhouette posée sur la margelle de marbre. Penchant la tête sur le côté, arquant un sourcil afin de distinguer les traits encore dissimulés, Dante se permit un petit commentaire.


- Une jeune femme seule, au cœur de la nuit près d'une fontaine... soit vous attendez un rendez-vous et je mets les pieds dans le plat, soit la soirée est si triste que vous cherchez un moyen de vous en échapper et je suis peut être votre sauveur ...
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Cyana_
    Alors qu'elle s'était perdue dans ses pensées, la vénitienne en avait oublié ce qui l'entourait mais une voix, un timbre, un parfum qu'elle ne connaissait pas –et seul le Très-Haut savait qu'elle connaissait tout le monde partout où elle allait.- c'est ces fameuses notes d'inconnu qui la tiraient de ses rêveries et elle ne pu s'empêcher de laisser ses lèvres se parer d'un sourire doux et certain presque soutenu avant de se lever sans un mot et réajuster sa robe d'un geste léger et gracieux de la main. Elle s'avança alors vers l'inconnu et sans gêne se hissait sur la pointe des pieds afin de venir emplir ses narines curieuses de l'élégant parfum que dégageait le brun sous ses azurées charmantes ; Petites notes de rire cristallin et elle se replaçait face à lui dans un battement de cils, toujours aussi légère et gracieuse.


    « Buon profumo Ceresa, imprezionante !* » Ces mots-là sortaient comme un fouet claquant fortement sur une peau dorsale que l'on châtiait.


    A ces simples paroles, tous les gens autour d'eux avaient cessé leurs discussions pour entendre ce que la Mindus avait donc à dire à cet homme dont tout le monde se moquait depuis qu'il était arrivé comme le vilain petit canard dans sa marre. Cyana lui accorda un autre sourire alors que les jardins s'étaient transformés en vrai musée de statues avec tout ce monde immobile, tendant l'oreille et les yeux dans l'espoir de connaître le fin mot de l'histoire. Fidèle à elle-même la jeune italienne ne pu s'empêcher de faire le tour de sa nouvelle attraction afin de l'examiner sous toutes les coutures, cherchant une faille, LA faille qui lui permettrait de le jeter lui aussi au loin comme les autres et continuer sa petite vie dans son cocon "parfait" qu'elle avait construit mais manque de chance elle n'avait rien, tant pis elle saurait composer bien que son intérêt n'avait en aucun point décru, au contraire même, il avait réussi en un court instant à la captiver elle, l'indomptable, la sauvage.


    « E cosi che la vostra madre vi ha imparato da salutare le signorine ? Se fosse vi ha imparato al meno una cosa giusta.. ** » Sa langue avait claqué son palais moqueuse et cinglante alors qu'elle riait sans vraiment se retenir.



    Sur la pointe des pieds elle vint lui embrasser le bas de la mâchoire et dès lors qu'elle eût terminé tout dans les jardins reprenait vie tandis qu'en se retournant elle laissait échapper son masque à ses pieds sans s'en rendre compte avant de prendre le chemin de l'immense labyrinthe trônant tel un Roy sur les vertes pelouses. Elle avait tourné légèrement la tête pour l'observer de loin, dépassant la fontaine et quelques bancs avant de se glisser entre les branchages sombres. D'habitude on se cachait dans ce genre d'endroit pour s'adonner à des plaisirs bien plus intenses et obscures que ceux de l'extérieur, Cyana elle, en appréciait la tranquillité et prévoyait tout d'abord d'y rejoindre Giovanni à l’abri de tous les regards.


* Très bon parfum Ceresa, impressionnant !
** Est-ce ainsi que vôtre mère vous a appris à saluer les demoiselles ? Si au moins elle vous a appris quelque chose de correct.

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Dante.tommaso
Le temps égrainait sa course là sous le ciel étoilé de la Serenissima en cette belle soirée d'été. Les respirations se faisaient légères dans le silence de la nuit mais Dante percevait chaque mouvement de sa compagne d'infortune, là, assise sur le rebord de la fontaine. Inspirant profondément, il attendait le vénitien que la dame daigne lui répondre ou partir si le cœur lui en disait. Il n'était pas contrariant et ne se serait pas offusqué pour autant sachant que dans ces soirées-là, les gens allaient et venaient au gré de leur humeur…

Et pourtant, la douce mélodie qui sortit d'entre les lèvres de la brune fit se redresser le Ceresa surtout qu'elle émergeait de sa pénombre pour venir se planter à ses côtés. Doux frissons qui parcouraient son échine, il ne mit pas longtemps pour reconnaitre le port de tête gracieux, la démarche fière et le mouvement de hanche royal. Une seule personne pouvait s'enorgueillir d'être ainsi en toute circonstance aussi eut-il un léger sourire en la voyant s'approcher de lui tel un prédateur qui s'apprêtait à bondir sur sa proie. Mais bien loin de s'en offusquer, Dante attendait le cœur palpitant à en faire vibrer ses tempes que le lion dévore l'agneau… Et sans même prêter attention à leur entourage, il fut subjugué par le timbre de la voix… savant mélange de suavité et de sensualité accentué par la langue qu'ils partageaient… Que cela lui avait tant manqué là-bas au loin… même si les femmes des harems qu'il avait connu étaient des créatures de rêve, rien ne pouvait lui faire perdre plus la raison qu'une femme aux notes de chez lui…

Redressant la tête avec arrogance lorsqu'elle parla de son parfum, il s'amusa qu'elle puisse y être sensible, elle qu'on disait pourtant si loin de ces futilités. Après tout, ne passait-elle pas pour un monstre sans cœur, une vierge que rien n'atteignait, une femme dont personne n'était assez digne pour en faire une respectable ni même une concubine… Et tandis que le souffle de la Mindus parvenait à se blottir dans le creux de son cou, il se mordilla la lèvre inférieure avec envie tant cette proximité avec l'éternelle interdite lui vrillait les entrailles. Homme de plaisir, il avait qu'en de rares occasions était soumis à la tentation. D'ordinaire il prenait ce qu'il lui plaisait mais là…

Sentant les regards sur eux, Dante fusilla chaque personne qui osait lui arracher ses quelques secondes de bonheur. Et que le premier qui tenterait de parler de cette entrevue reste bien dans la pénombre afin de ne pas être reconnu et ne pas subir son courroux. Il aurait été capable de tuer d'un coup de dent féroce, arrachant le cœur de chacun ici présent dans ces jardins. Mais le rire cristallin de la Bella Vergine eut l'effet de reporter le regard du vénitien sur cette dernière. Sa main se levait légèrement afin d'oser se poser sur une hanche à la courbe accueillante, effleurant à peine le tissu de la robe pour ne pas briser le charme que la jeune femme lui offrait à cet instant précis. Et il reçut les lèvres fraîches sur sa mâchoire comme un cadeau, le dernier vœu du condamné… voir Venise et puis mourir… Et même si les mots qui franchissaient la bouche de la jolie brune se voulaient tranchant comme l'acier, il n'en n'avait cure. Après tout, la réputation de sa mère n'était plus à faire et il avait abandonné l'idée de la défendre contre vents et marées. Du temps de son grand-père c'était une autre histoire, la famille Alberti pesait encore son poids afin d'éviter les commérages mais depuis la mort du patriarche, les rumeurs distillaient leur venin comme une catin pouvait rire aux éclats dans son lupanar.

Et l'instant magique se dissipa lentement au gré des visiteurs qui reprenaient vie. Dante osa malgré tout regarder la silhouette s'échapper de son champ de vision à regret. S'il n'avait jamais rêvé pareil moment, il aurait aimé garder quelques secondes supplémentaires rien qu'à lui, même si pour cela il devait se faire griffer le cœur car la donzelle qui menait la danse savait très bien avancer ses pions sur l'échiquier de la vie. Et d'un revers de la main elle vous balayait si vous deveniez trop entreprenant. Mais le jeu en valait-il la chandelle ?

Dante sourit aux étoiles comme le gamin qu'il avait toujours été, impétueux et passionné tout en se tournant pour suivre cette forme voluptueuse et éthérée qui déambulait dans le labyrinthe feuillu. Ramassant le masque qui se trouvait à quelques pas de lui, il vint jusqu'à la hauteur de Cyana avant qu'elle n'atteigne sa destination.


- Il semblerait que vous laissiez des indices à ceux qui auraient l'impudence de vous suivre… soit ils sont fous à lier, soit ils ne savent pas encore qu'ils peuvent se faire dévorer. Ne dit-on pas des plus belles femmes que d'un seul regard elles peuvent vous détruire…

Dante lui fit une révérence appuyée tout en lui tendant son loup.

- Je me demande ce qui est le plus beau ici bas, mourir d'avoir espérer ou mourir de ne pas avoir profité de l'occasion ?

Le regard azuré se fit plus prononcé. Le bleu disparut au profit du glacial acier qui tintait d'ordinaire de paillettes les pupilles du Vénitien. Le besoin impérieux de gouter au fruit défendu rendait l'instant presque irréel dans la tête de Dante pourtant, et sans crier gare, ce dernier passa un bras autour de la taille fine puis se pencha jusqu'au cou de la Belle afin d'en humer à son tour la douce fragrance qui l'habillait. Et de murmurer tout contre son oreille afin qu'elle seule puisse l'entendre.

- Nous sommes à égalité, je pourrais ainsi vous reconnaitre en toute circonstance même les plus improbables…

Et de ses lèvres gourmandes et pourtant si aériennes, il effleura la veine du cou qui palpitait allégrement avant de se redresser et de faire face à celle qui avait le pouvoir de le détruire d'un seul geste, d'une seule parole.
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Cyana_
    Lequel était lequel à présent ? Qui était le prédateur et qui était la proie ? C'est tout le corps de la Mindus qui frissonnait, là, emprisonnée contre son écho. Elle qui pourtant était insaisissable semblait à deux doigts de choir tel un pétale de rose, défiante mais défiée, écoutant chacun de ses mots comme s'ils étaient les griffes d'une bête féroce attaquant pour achever sa proie. L'espace d'un instant, alors qu'elle sentait les lèvres du Ceresa brûler sa sublime gorge elle s'osa à imaginer que c'était peut-être ça au fond la mort ; Une douleur si intense qu'elle vous empli de plaisir jusqu'aux limites de la décence même. La langue de la brune aussi venimeuse et cinglante était-elle, en douceur caressait l'imposante et indomptable carmine impassible sur laquelle était venu se lover un fin rictus satisfait. Là, ainsi baissée, elle avait croisé le regard de son unique amour caché au milieu des feuillages serrés, d'un battement de cils elle l'avait chassé, comme un ordre donné et c'est déçu qu'il avait laissé son trésor dans les bras d'un autre et quel autre.


    Lentement relevée Cyana laissait son orageux et sombre regard défier l'imposant ignorant alors que de sa dextre, elle, venait caresser sa veine sur laquelle elle pouvait encore sentir la présence du vénitien. Sans sourciller ni sans un mot elle portait l'index imprégné jusqu'à ses lèvres avant de le faire glisser de peu entre ses dernières et non sans un précieux sourire elle le dégustait lentement comme le corps nu d'une femme dont on parcours chaque trait, chaque courbe entre chaleur et frissons, s'arrêtant par moment pour en apprécier d'avantage puis reprendre sa route aussi folle et dangereuse qu'elle soit. Légère, elle s'était alors gentiment éloignée, rejoignant peu à peu le centre du labyrinthe et elle avait regardé Dante, sa main libre parcourant le feuillage laissant une trace de son passage comme une invitation à la suivre. Elle avait passé le coin dans un bruissement de feuilles et, hors de portée du brun, elle le laissa tout de même encore une fois, apprécier le cristal de son rire.


    Si on disait la Bella Vergine imperturbable et inaccessible alors on omettait certainement de précisé son goût prononcé pour le jeu de la provocation ; Quoi de plus bon à la fin que d'un index mener la danse. Lui était différent elle le savait, lui avait déjà vu, déjà dompté plus d'un caractère et c'était là qu'elle l'avait laissé approché, là qu'elle avait décidé de lui accorder plus d'un regard. Bien sûr il sentait la femme à plein nez, un parfum d'un manque de goût à la hauteur de la dépravation de sa propriétaire, rien n'aurait pu plus que cela donner la nausée à la créature qu'était la Mindus. Dans son imperfection elle avait tout de même décelé plus que cela, il n'était pas que le digne fils de sa mère, courant les lits des femmes mariées et des ribaudes les plus délicieuses ; Le loup sous ses airs d'animal fougueux et féroce, cachait en fait un cœur, un cœur qui ne demandait qu'à trouver la paix et si tel était le destin, Cyana s'en ferait le bourreau damnant l'âme masculine pour l'éternité. Ses seules pensées l'avait faite sourire alors que d'une main délicate elle venait arracher une rose innocente avant de la porter à son nez pour en humer le parfum enivrant.


    Ses pas l'avait menée au cœur même de l'imposant, là, elle avait pris place sur un banc de pierre et elle avait levé les yeux pour observer le ciel paré de milles beautés étincelantes. Comme une Madone, Cyana était immobile, conquise par la beauté des cieux qui reflétait dans son sombre regard, elle avait emprisonné les étoiles pour en parsemer les éclats dans la finesse de ses amandes expressives. Son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine elle tirait ses doigts à ses cheveux afin de les libérer des indésirables, la cascade sombre s'épaississant à vue d'œil alors qu'une mèche rebelle venait se loger entre ses seins, un spectacle exquis que seul un fou pourrait ignorer.

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Dante.tommaso
L'agnelle s'était donc échappée de son étreinte et doucettement, la belle enfant avait, de son pas léger qui devait en rendre plus d'un complètement fou, rejoint le centre du labyrinthe. Mais déjà le regard de Dante se faisait sombre, détaillant le jeu auquel s'adonnait la Bella Vergine. Sans doute espérait-elle arracher le cœur d'un jeune pourceau en manque d'amour et qui comptait chanter sur tous les toits de la Serenissima qu'il avait dompté l'indomptable. Quelle ironie !

Dante fit un pas puis deux dans la direction opposée de la jeune femme avant de se raviser. Il n'était pas enclin à jouer ce soir, étant là pour des raisons de politique purement familiale dont il avait une sainte horreur mais après tout, il pouvait prendre quelques instants de plaisir avant de regagner ses pénates ou bien un cercle de jeu dont il avait le secret et qu'il l'accueillerait les bras ouverts. Il n'était pas en manque d'adresses lorsqu'il revenait à Venise et savait où l'argent se trouvait pour aller le cueillir en toute impunité. D'ailleurs, ses douces pensées lui mirent du baume au cœur alors le Vénitien s'avança, nonchalamment, sourire aux lèvres. Puis à quelques centimètres de la gracieuse donzelle, il prit sa main avec délicatesse pour venir y déposer un baiser léger.


- Je me disais que vous ne seriez peut être pas en sécurité par ici, toute seule… Imaginez l'un des hôtes du Doge désireux de vous entretenir d'une affaire urgente, affaire qui nécessiterait que vous soyez coincé entre ses petits bras potelés…

Dante rendit la main à la jeune demoiselle avant de se redresser afin de faire le tour de sa compagne de soirée.

- A moins que bien évidemment vous n'ayez vous-même donné rendez-vous à l'un des célibataires de la soirée ce qui, serait d'une grande première.

Dante s'affala à ses côtés sur le banc qui trônait au milieu de la placette du labyrinthe, croisant ses jambes et prenant la pose des commères de la ville, un tantinet mesquines.

- Vous la Bella Vergine, vous pervertir avec un homme alors qu'on vous cite comme la plus intraitable des pucelles de la Serenissima… Dio mio mais cela serait le dernier ragot à la mode pour les quelques semaines à venir et laisserait ma réputation de fils de catin tranquille ! Je ne vous savez pas si généreuse à offrir au quidam que je suis un si grand répit…

Et l'éclat de rire qui suivit les propos de Dante montra toute l'ironie dont il faisait preuve à l'égard de la jeune femme. Il la savait prompte à répondre et s'en moquait comme de l'an quarante. Pour une fois qu'il pouvait ouvertement se moquer de quelqu'un qui avait la réputation d'intouchable car il fallait bien l'avouer, A Venise, la Mindus avait une réputation solide de vierge de fer à qui l'on ne s'en prenait pas. Mais Dante restait Dante, toujours à la limite du respectable et certainement pas du politiquement correct !

Se redressant, il offrit à sa comparse de la nuit une révérence des plus bien exécutée tout en continuant à rire.


- Si vous le permettez, je vais prendre congés et vous laissez avec celui que vous attendez. Il doit s'impatienter de vous montrer combien il peut rivaliser avec moi…

Nouvel éclat de rire, Dante tourna le dos à la jolie brune avant d'entamer le chemin du retour. Le Ceresa n'avait pas envie de prolonger cette discussion qui ne mènerait à rien, il le savait. Le dédain qu'il avait vu dans le regard de Cyana un peu plus tôt tandis qu'il dansait avait eu tôt fait de le tirailler afin de donner une petite leçon à la jeune femme. C'était chose fait, il n'avait plus qu'à s'éclipser rapidement afin de profiter du reste de la nuit.
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Cyana_
    Ils se cernaient mutuellement mais l'innocente n'était pas celle que le Ceresa pensait qu'elle était. Lorsqu'il saisi sa fine main elle lui offrit un mouvement de poignet gracieux sans retenue aucune et non sans un sourire à ses premières paroles elle se laissait glisser de biais comme pour lui faire face avec droiture. Plus le vénitien parlait, plus la Mindus souriait, oui elle était intraitable mais elle donnait à qui le méritait un soupçon de son attention, certes il n'était pas le meilleur des partis, même le pire mais personne n'était parfait, ni même la pucelle. Ses sombres sur lui elle se délectait de cette vision offerte si généreusement par sa compagnie d'un soir différent d'un autre ; Il n'était pas comme on le lui avait décrit, moins parfait, mieux bâti mais il en fallait plus pour réellement impressionner la Vierge qu'elle était.


    D'une main de velours elle était venue lui ajuster une mèche rebelle, sans gêne elle avait caresser sa peau d'homme, laissant volontairement glisser sa main dans sa nuque. Il était passionnant, il pouvait la fasciner mais elle restait seule maîtresse de son corps et ses actes. Cyana Madone parmi les Madone trônait fièrement aux côtés du mâle, si bien qu'elle chassa un couple de curieux d'un seul regard perçant. Lentement elle entortillait l'une de ses mèche autour de son doigt, attendant un signe, une parole de sa part mais décidément le fils de catin n'était bon qu'à tenter de la piquer dans sa fierté. Il pouvait parler comme il le voulait, elle l'avait déjà oublié, sa révérence ne faisait que prouver sa lâcheté et le dégout pourtant bien caché de la vénitienne, paraissait peu à peu sur son visage de marbre. Alors qu'il s'échappait, Giovanni bien décidé à récupérer sa belle emprisonnée vint se glisser derrière la Mindus par surprise, embrassant au passage ses épaules dénudées mais il n'eût comme réponse qu'un rejet et une insulte sifflante de la brune. Furieuse elle s'était levée et alors que l'immense brun était encore à sa portée elle avait saisi sa main, croisant ses doigts aux siens pour l'entraîner hors de l'imposant ; Non il n'avait pas son mot à dire et oui elle se fichait bien de ce qu'il pouvait penser de tout cela.


    On ne prenait congé de la Bella qu'en temps voulu et ce temps elle lui l'accordait bien plus que de raison, attrapant au passage un verre de vin qu'elle portait à ses lèvres avant de le fourrer dans la main du Ceresa avec une légère nervosité, d'une main lourde. Ils avaient tous deux croiser une femme apparemment jalouse de la voir si proche du brun et elle n'eut pour elle qu'un sourire moqueur ; Voilà maintenant que tous deux, en plus d'arracher les regards, faisaient flamber les ragots, tant mieux. La Mindus, fatiguée de tout cela proposa au vénitien de finir la nuit ailleurs, loin des mondanités obscènes auxquelles ils avaient à faire. Peu importe l'endroit, elle le suivrait.

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