Ariella.
« Il y a une différence entre connaître le chemin, et arpenter le chemin. »
[Dans les sales rues pleines de crasse de Paris]
Manquant de se retrouver le nez par terre à de nombreuses reprises, la rouquine arpentait les rues malfamées de Paris espérant trouver réponse à la question qu'elle ne cessait de poser depuis qu'elle était arrivée dans la capitale. Les bras croisés sur elle-même afin de se réchauffer par sa propre chaleur, elle essayait de mettre un pas devant l'autre, déjà ivre et titubante, le regard dans le vide, à lafflux d'une ombre. Manquant de mettre un gamin à terre, elle se pencha vers lui, sans trop savoir si c'était bel et bien un gamin ou un nain.
Dis toi, là ? T'serais pas ou est le clan des Cielo Azzuro ?
A peine avait-elle posée la question que déjà une main trop baladeuse venait avec maladresse se poser sur l'une de ses fesses. Agacée et tel un reflex bien trop habituel dans le quotidien de la donzelle, un poing venait de se retrouver sur le faciès du nain, car à présent elle en était sûre puisqu'il grognait, se tenant le visage.
Bon sale, con. Tu m'répond oui ? Mon cul j'sais ou il est, j'te remercie !
Se redressant et en tapant du pied à terre, elle commençait à perdre patience de manière considérable et finirait par amocher le petit homme sans aucune pitié. Pour autant, aucun mot ne sorti de la bouche de la demi portion qui se contenta de lui indiquer la route avec son doigt. Au point ou elle en était, elle haussa les épaules et prit la direction montrée sans oublier de le foutre par terre, trop de souvenirs virevoltant avec horreur dans sa cabosse.
[Arrivée presque entière dans le Jardin del Cielo Azzurro]
Elle y était, c'était une évidence, même sous l'effet de l'alcool elle savait encore déchiffrer les quelques mots écrits sur la façade. Posant sa main devant sa bouche, elle souffla pour décrypter l'odeur de sa bouche, nauséabonde et à la senteur du vieil alcool. Une grimace s'afficha sur le minois de la rouquine aux cheveux en pagaille, elle n'était pas présentable pour faire face à la cousine, enfin aux cousines, elle n'en savait trop rien. Insatisfaite et trouvant cela trop facile par cette porte, elle se dirigea comme une voleuse derrière la demeure dans la volonté de trouver une porte pouvant accueillir son cadavre sur pattes. Heureuse de la voir lui tendre les bras, elle l'ouvrit le plus discrètement possible. Du moins jusque celle-ci grince bruyamment à en faire siffler les oreilles.
Tel un chat roux, elle posa ses délicates pattes sur le sol se voulant silencieuse et non repérable, l'histoire de conserver la minable chose qui lui servait de corps. Évitant de se ratatiner comme une crêpe bretonne au sol, elle se rattrapa brusquement au mur, marmonnant des injures à elle-même pour se maudire d'être aussi sotte. Ne sachant pas vraiment dans quelle pièce elle se trouvait, elle décida de faire la gamine boudeuse en se contentant de poser son petit séant au sol, sans dire mot.
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