Nikita.novgorod
- Hameau « N » - Chez Niki' & Benjy
Il est là. L'ombre masculine pèse sur elle, pareille à celle de Nikolaï et cette présence supplémentaire la rassure... Il est là. Il la couvre d'un sourire, d'un geste tendre qui la surprend, tant elle est inhabituelle chez les hommes de la famille. Il est là, et finalement, c'est tout ce qui compte à cet instant.
La lippe s'étire de reconnaissance pour le Grand-oncle... il s'est quand même farci la route depuis Novgorod. Les mots sont inutiles, d'autant que les larmes menacent sans qu'elle ne puisse en expliquer la raison... à la pression, elle se lève donc sagement et s'apprête à le suivre quand deux tornades débarquent dans la pièce.. Youhouuuuu !!! C'est plus une maison, c'est un moulin... « non mais à l'eau, on m'a fauchée la porte ou bien ? »... C'est vrai quoi, elles pourraient frapper bordel !
Évidemment, éblouissement oblige, de les voir si superbes, elle reste comme deux ronds de flan, la Blondeur et subit l'assaut cousinesque. La stupeur passée, elle leur sourit avec sa modestie toute personnelle... et ouais, chassez le naturel, il revient au galop. Deux fois plus vite même, quand il s'agit de la Punaise.
- - Hannnn mais...oui, je sais... évidemment que j'suis la plus mieux, namého !... mais heuuu, arrêtezzzz vous allez tout froisser ma robe....
Vous notez l'émotion là ? Non ? Et pourtant... A deux doigt de chialer comme une gamine, de faire couler le « Khôl » et ça, c'est juste pas possible ! Mais non, ça ne l'est pas... sans déconner, elle aurait l'air de quoi avec les yeux gonflés d'un boxeur et myxomatosés d'un lapin -pas russe, bande de vilains!- ? Vla l'tableau, hin hin !
Une chance, Andreï reprend les choses en mains et les cousines de disparaître pour rejoindre le cortège.
- - Razgovorchivyy, vsegda*
- Eto dyadya partiya**
- Da, davayte idti***
La Platinette hoche la tête, en guise de réponse, et d'enfiler ses gants... Le Grand Slave lui tend la main, dans laquelle sa menotte repose bientôt, fébrile. Une profonde inspiration, histoire de se donner du courage -oui, elle a la trouille et alors!- et de quitter la demeure, encore célibataire. A cette instant précis, elle n'est plus sûre de rien, sauf d'être ravissante, mais ne l'admettra jamais.
- Dans la pampa « LE » lieu !
Le trajet se fait dans le silence. Pour une fois, ça l'arrange qu'une boule s'est invitée au creux de sa gorge... on vous a dit qu'elle flippe ? Non ? Et bien c'est fait ! Au bras d'Andreï, elle se sent comme une fillette, ses souvenirs la renvoient inexorablement à son enfance, sur les terres gelées, quand au détour d'un couloir, ses cousines et elle se faisaient pincer, après qu'elles aient boulotté tous les biscuits ou, plus souvent, qu'elles soient parties en expéditions, au village. Elle se sent minuscule près de laïeul, et d'ailleurs, elle l'est... le museau se lève, l'ambre observe le visage masculin, sur lequel Mère Nature fait peser le poids des ans. Il est beau, comme le sont les hommes du clan. Elle s'imagine alors Nikolaï, dans quelques années, assurée qu'il aura cette même ride soucieuse au front, ou encore ces pommettes acérées par l'austérité naturelle. Un soupir échappe à la lippe rosée... c'est fou comme le neurone peut être vicieux, pile quand on ne l'attend pas ! Une pensée pour sa mère, la vraie, sa génitrice, qui ne sera jamais qu'une chimère dans sa caboche blondesque... une héroïne fantasmée par l'enfant qu'elle reste, malgré tout, grâce aux récits contés par Vlad', d'abord, et ceux qui l'ont connues, ensuite. Une pointe de nostalgie dont elle se serait bien passée, malgré la certitude qui l'habite, d'être accompagnée par ses fantômes.
La clairière se dénude bientôt à son regard brillant, derrière les frondaisons... le sourire revient habiller le minois, sitôt qu'elle aperçoit les silhouettes, vêtues comme rarement et de constater le travail abattu par les hommes. Au centre du cercle, une sorte de desserte, sur laquelle trônent divers objets. Délimitant l'anneau, des ballots de pailles offrent un minimum de confort aux invités, de l'encens, des bougies et des récipients d'eau... La Slave se pince les lèvres pour ne pas rire « ouais, on s'fait une bataille de flotte à la fin ?! Et crève pour tout l'monde ! Y'a pas à dire, les Novgorod savent recevoir ! »... et d'apparaître enfin, dans la robe cousue par sa "Môman" et dont elle est si fière !
Le temps d'échanger quelques mots avec son neveu, Andreï l'abandonne et la Blondeur d'en profiter pour saluer tout le monde, les remercier de leur participation aussi et, peut-être, leur expliquer ce qui va suivre... approximativement, faut pas trop en demander non plus!
- - Bonjour à tous et merci d'être venus... certaines n'y croyaient plus, d'ailleurs les jolies toilettes en souffrent à cette heure *elle glousse bêtement et de poursuivre*... pour ceux et celles qui l'ignorent, nous ne sommes pas de confession aristotélicienne, c'est pourquoi nous, enfin surtout moi, j'avoue que Benjy n'a pas trop eu le choix, je vous fais braver le froid donc, mais la Mère Nature nous offre une douce journée... un bon signe sans doute. Au cours de la cérémonie, vous serez mis à contribution, si vous le voulez bien... pas d'obligation mais j'sais où vous habitez !
Sur cette pointe d'humour -oui, oui, s'en est une-, elle rejoint son Barbu, auprès des aînés, et lui sourit... un brin tendue, il faut bien le dire, mais plus question de faire marche arrière et, de toute façon, Novgorod jamais ne recule !
* Bavardes, toujours
** C'est la fête mon oncle
*** Oui, allons-y.
Andreï parle
Niki parle
** C'est la fête mon oncle
*** Oui, allons-y.
Andreï parle
Niki parle
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