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Une Bourgogne inébranlable face à la Fatumania !

Granit


Nuit du 28 au 29 Mars - Armée des Renards


Les goupils avaient passé la journée à se préparer, se sachant plus que jamais proches du but, de la joie immense qu'ils attendaient depuis maintenant 10 jours. 10 nuits de combat avaient été nécessaires pour bouter, la veille, les deux armées bourguignonnes hors de Dijon et laisser les murailles à la merci des trois étendards helvètes alliés.

Granit avait soigné ses blessures et réintégré les effectifs la veille, participant de loin à la victoire qui venait de sceller le sort du castel. La tension était palpable ce lundi, tous étant pressés que la nuit tombe pour forcer la muraille en éliminant les quelques fous qui tenteraient encore de défendre, seuls et désorganisés, face à la force militaire voulant en découdre. Et lorsque les trois commandants sonnèrent la charge, la défaite dijonnaise fut mémorable, les miliciens pliant face à la masse helvète qui brisa les murailles de la capitale réputée imprenable.

Mon Commandant....à vous le premier pas.

Roedric entra à Dijon en Maître, suivi de l'ensemble des Renards et les armées Fatum à leurs côtés, dans une alliance historique qui venait de symboliquement briser la Couronne de France. Le Valais avait promis une vengeance et aujourd'hui était le jour de paie.
Emplie de fierté, la portugaise entra dans la ville alors que tous criaient victoire et se congratulaient devant les visages sombres et incrédules des citoyens, qui avaient été trompés toute la semaine par la propagande ridicule de leurs dirigeants. Granit était d'ailleurs plutôt désolée pour ce peuple qui n'avait dans le fond pas mérité cette défaite : la paysannerie bourguignonne avait eu du courage et avait montré courage et fierté, aidant leurs pleutres nobles et dirigeants à réparer leurs erreurs et impairs. En vain. Si la Bourgogne peut être fière de son peuple fidèle, elle peut toutefois repenser sa politique de pacotille et son obéissance à une Couronne folle et faible.

Ce que la France avait volé au Valais, la Bourgogne venait de le payer pour elle. Et Granit n'en éprouvait aucun scrupule au moment de voir son Commandant planter l'étendard Renard au cœur de Dijon.
Durandal


Du 28 au 29 mars 1464


La prise de la ville est actée depuis la veille. La ténacité, c'est louable. La stupidité, un peu moins. Foncer au carnage, c'est vraiment pas très intelligent.

Les royalistes n'ont jamais été de brillants stratèges. Depuis le temps, ça se saurait. Lever ban, arrière ban, et charger en masse comme des bourrins, ça sait faire. Réfléchir, planifier, récolter des informations, et agir patiemment, c'est un peu au-dessus de leur niveau. Il conclut sa réflexion à voix haute.


-Faut pas d'mander au mouton de dev'nir loup.

Un troupeau n'est pas une meute. Mais qu'ils continuent de sous-estimer. Ça fait cinq ans que ça dure, et c'est sûrement pas prêt de s'arrêter.

Apparemment, écrire des affiches et faire de la propagande, c'est vraiment une passion, plus qu'un métier. Pendant qu'ils s'échinent sur leur verbe, on s'échine sur nos plans.

Chacun son œuvre.


- Me semble quand même que les actes laissent des sillons plus profonds que les mots, nan ?

Trompettes.

C'est l'heure d'aller massacrer.

La petite troupe de défenseurs, qui s'imagine sans doute héroïque, est surtout risible en comparaison de la horde qui déferle sur les murs.

La porte est ouverte, les combats continuent.

Durandal repère une cible de choix.

Une noble. Ex-capitaine par défaut d'une des armées en déroute. Baronne, duchesse, vice-marquise ou comtesse, il sait pas et il s'en cogne.

D'ailleurs, même quand il cherche à retrouver son blase en mémoire, il ne trouve rien d'autre que le vide. Le rien, le niente, le nada.

Peu-importe-son-nom affiche ses armes, et c'est une cible de choix. Pas le genre de bouseux chair à canon.

Quoique niveau chair à canon, ça se discute...

Durandal va pour engager le combat. Il veut rester sobre et courtois. Mais la bourguignonne se retourne soudain pour faire face à un autre, Fatum ou Renard.

Le jeune homme ne se gêne pas. L'honneur c'est pour la lice et les morts.

D'un coup d'estoc dans les reins, il la met au sol.

29/03/1464 04:08 : Vous avez frappé une ancienne cheffe d'armée. Ce coup l'a probablement tué.


Quand elle tombe à genoux, il aperçoit par-delà sa victime le sourire sournois de son frère ou sa sœur d'arme - il fait trop sombre pour distinguer. Il ou elle y va de son coup d'épée aussi. Pour bien neutraliser comme il faut la noblaillonne étalée dans la fange.

Puis lui lance, l'air narquois :


- Ce serait pas ta première encoche depuis le début ?

Référence à son bilan famélique. 2 victimes, 3 fois blessés. Une bonne campagne bien foireuse.

Mais il a sa réplique.


-J'suis plus gourmet que gourmand.

S'il savait la traduire en latin, il en ferait sa devise.
Alnilam.


Fribourg - En Confédération Helvétique, dans une salle du château confédéral.


Alnilam Camberlhac était préoccupé ces derniers jours. Oui, il était préoccupé car les armées valaisannes et fatumistes ne parvenaient pas à pénétrer dans la ville de Dijon. A chaque fois qu'un garde suisse lui rapportait les dernières nouvelles du siège de la capitale de Bourgogne il s'exaltait avec tumulte et tracas:

- Mais c'est impossible ! Mais c'est n'importe quoi ! Mais c'est impensable ! On est plus nombreux, plus beaux, plus forts que ces boeufs bourguignons, alors pourquoi ce château à la con ne veut pas sombrer ? Répétait-il inlassablement, 10 jours de suite durant.

Evidemment Alnilam n'espérait que la victoire des troupes de la Principauté du Valais. Il travaillait d'arrache-pied avec le chancelier helvète pour maintenir un prestige suffisamment élevé face au gonfalon de Bourgogne, c'était son rôle: rester à l'arrière et permettre la victoire de loin. Il était en effet impensable pour Alnilam de partir au combat, c'était absolument exclu. Il se faisait vieux et n'avait jamais combattu, si ce n'est qu'avec sa marâtre de soeur quelques décennies auparavant pour un vol de friandises. Non, résolument, Alnilam se servait de sa plume comme d'une épée et ne jouait pas les gros bras. Il était un roseau pensant, le plus faible de la nature ; mais c’était un roseau pensant. Il ne fallait pas que l’univers entier s’arme pour l’écraser : une vapeur, une goutte d’eau, suffisait pour le tuer. (*) En tout état de cause le commissaire aux mines de la Confédération, qui était aussi Garde des Sceaux du Valais, préférait planifier de loin un assassinat plutôt que d'avoir lui-même à se mouiller les mains. De plus, la plupart de ses actions restaient occultes, rares étaient les fois où il se manifestait directement là où il secondait son souverain, le Prince du Valais.

Au dixième jour, Alnilam était, comme d'habitude, affairé au château confédéral de Berne à s'occuper des mines. Un garde suisse vint à son esgourde pour lui susurrer de mielleuses nouvelles, comme tous les jours. Mais cette fois-ci, les jérémiades quotidiennes du valaisan se transformèrent en un sourire sec et machiavélique. Il ordonna alors:

- Garde, baille moi un pan de parchemin.

- Certes, Commissaire, pour y faire quoi ? Questionna le garde en culotte bouffante.

- Pour y rédiger un délicieux ouvrage pratique: comment piller les mines bourguignonnes en temps record.

(*) Pascal, Les Pensées.
Joyeuxdrille
Joyeuxdrille s'amusait malgré tout. Il se battait depuis une dizaine de jours. Par deux fois, il fut légèrement blessé et put regagner le combat très rapidement. Il avait hâte de faire ses preuves.

Jusque là, les combats les plus importants lui échappaient. Il faut dire qu'il se trouvait éloigné des premières lignes et le temps qu'il arrive soit le combat était terminé soit qu'il ne trouvait que des soldats à combattre.

Il râlait un peu d'autant que sa poupée, comment voulait-elle que je l'appelle, ah oui duchesse poupée, semblait l'éviter. Elle trouvait peut-être qu'il n'était pas si important. Il lui fallait donc faire un coup d'éclat mais lequel.

Il réfléchissait encore comment faire lorsque le signal de l'attaque retentit. Il bondit sur ses pieds, dégaina son épée et fonça vers la bataille. Il se battait avec rage lorsque soudain il aperçut la duchesse. Il pensa que c'était l'occasion. Il ne voulut pas la manquer. Il bouscula plusieurs soldats et fonça sur elle. Il esquiva ses premiers coups et un duel furieux s'engagea. Il devait redoubler d'ingéniosité pour éviter de se faire blesser parce qu'il n'avait plus de bouclier.

Il feinta plusieurs fois jusqu'au moment où la duchesse fit une erreur. Il n'hésita pas une seule seconde et il lui enfonça son épée à travers le corps. Elle s'écroula au sol et Joyeuxdrille s'assura qu'elle était morte en retirant son épée. Il jeta un cri de victoire et poursuivit le combat jusqu'au matin. Sa duchesse poupée pouvait être contente de lui.



30/03/1464 04:08 : Vous avez frappé Poucelyna. Ce coup l'a probablement tué.
30/03/1464 04:08 : Vous avez engagé le combat contre une armée.
--Vif_argent
Apres la mairie, c'est au conseil de changer.
Un hybride Renard - Fatum.
C'est parfait pour garantir de saines institutions.


Gloire au Duc de Bourgogne
Gloire au Duc de Bourgogne!


Le conseil du Comté
Gobelin (Comte)


Bobdole
Roedric
Euronium
Almodie
Chevron
Desirade
Arshy_bal
Auron
Moumoutt
Florian53
Durandal
Carmen_esmee.
        [Soirée du 25 Mars - Auberge de l'Ennui, Enfin.. ça c'était avant..]


    Le Vadikra ne dit mot, il la torture par son mutisme, elle frémit sous son regard, et n'ose briser le silence. Drahomir la serre contre lui, le ventre Sernien témoigne de l'approbation masculine. Les larges mains se saisissent d'elle, puissantes, elle peut sentir la fièvre de son époux la contaminer... Elle est un désordre de caresses et de baisers tandis qu'il est méthodique, il la soulève et la porte sur le lit dans une posture d'ores et déjà suggestive. La brune ne s'appartient plus, elle est sienne, elle oublie le motif de sa tenue, son discours.. Oui elle avait prévu de parler.. Quelle idée !
    Carmen est incapable de réfléchir, de se concentrer sur autre chose que sur l'instant présent, obnubilée par Lui.
    La petite voix qui d'habitude la rappelle à l'ordre s'est terrée, évincée par l'immense désir qu'elle éprouve pour l'homme de sa vie, qui la couvre de baisers. Elle savoure le poids de son corps sur elle, la chaleur, ses jambes se croisent sur les reins du géant pour le retenir contre elle.

    Il se recule un instant, la débarrasse de son semblant de chainse, dernier rempart de la pudeur sernienne. Il s'arrête un instant pour mieux la regarder, elle est nue, vulnérable et pourtant elle soutient son regard fiévreux qui parcourt son corps comme une caresse, elle ne ressent aucun embarras. Elle ne sait ce qu'il pense mais elle en a une petite idée lorsqu'il revient l'embrasser avec fougue, leurs langues se cherchent, se trouvent, s'emmêlent. Ce baiser fait tomber les dernières barrières entre eux. Carmen s'agrippe au cou de son époux, ses mains à lui s'égarent sur un terrain conquis, les corps s'animent, elle s'arc-boute contre lui, tandis que leurs lèvres restent soudées. Elle sent déjà le plaisir monter en elle comme une lame de fond, leurs rythmes s'accordent comme s'ils étaient programmés l'un pour l'autre. Elle sent se propager en lui, la même flamme qui la dévore et qui soudain les embrase..



        [Auberge, toujours, quelques instants plus tard.]


    Le plaisir les laisse dans un sentiment de bien-être profond, ils restent blottis l'un sur l'autre, en sueur. Des boucles humides collent à son front, sur ses joues, contre sa nuque.. L'oreille sur le torse, elle écoute leurs respirations mêlées qui peu à peu retrouvent leur calme. Les mains de l'homme se promènent des volutes ébènes à la cambrure sernienne. Son esprit vagabonde.. Mais les ivoires du brun la tire de sa rêverie lorsqu'elles se referment sur la pommette.

      "J'ai toujours été imaginative... Maintenant si tu veux profiter de mes ressources..

    Ah revoilà le petit chantage pour pouvoir participer de près ou de loin à la Défense de la Bourgogne. Le sourire du Bougre s'accentue, sans rien perdre de sa nuance moqueuse et il la menace de la museler plus souvent pour qu'elle ruse et le gâte d'attentions similaires à celles de ce jour. Quel culot ! Elle éprouve un mélange curieux, à la fois vexée qu'il se paie sa tête et troublée par la sensualité virile qui se dégage de son expression.. Elle roule des yeux et lui assène un coup dans les côtes alors qu'il rit sous elle. Mais Drahomir cèdera, à ses conditions, mais il cèdera, elle sourit fière d'elle et patiente.

    Reconnaissante et éreintée, elle clôt à demi les yeux laissant ses muscles meurtris se détendre dans ses bras. Elle sait que ce n'est qu'une question de minute, pour qu'ils se rejoignent dans un second corps-à-corps. Elle a sans cesse faim de lui, de son corps, elle n'en revient pas elle-même de son "appétit". La brune ne se reconnait pas et pourtant il l'a simplement éveillé, en taquinant ses sens comme jamais. Carmen le surveille du coin de l’œil, il est terriblement beau, ses cheveux bruns humides collés à ses tempes comme de petits serpents noirs que Carmen balaye doucement du bout des doigts. Un regard appuyé et.. Vadikra roule, et l'entraîne avec lui. Carmen est déchue de son statut d'amazone et se retrouve prisonnière, poings liés dans les pognes de son époux. Le regard est brûlant et pourtant il lui confie qu'il cède à sa demande. Les efforts sont doublement récompensés.. Nous dirons même plus.. Triplement car.. Ils ne tardent pas à reprendre leurs assauts. Il pose un baiser sur son ventre, c'est comme une brûlure, qui se propage à tout son corps, ses lèvres remontent laissant un sillon ardent jusqu'à l'orée de sa poitrine, elle se laisse envahir par un plaisir lancinant. Encore...



        [Nuit dernière du 28 au 29 Mars - Dernière nuit ?]


    Carmen glisse sa main dans celle de son époux, ils marchent ensemble... Un méchant pressentiment ne la quitte pas, ils vont soit y rester.. soit en prendre plein la tronche. Leur infériorité numérique est largement en cause mais aussi la lassitude... Défendre la Bourgogne ? La belle affaire ! Les renforts tardent et il lui semble qu'ils n'arriveront pas à temps.. Défaitiste ? Oui, ce n'est pourtant pas son genre, mais elle a été lourdement blessé pour défendre une terre qui n'est pas la sienne, et elle sait que c'est une mission suicide qui les attend. Mais elle doit conserver son sang froid, pour Lui, pour Hanna.

    Les chevaux ont été préparé, elle embrasse Drahomir une dernière fois et se hisse sur sa selle. Elle n'a qu'une envie donner un coup de talon dans les flancs blancs de sa jument et de partir au galop mais point pour piétiner Fatum, non, pour retrouver sa fille dans les monts d'Auvergne... Elle n'a jamais été séparé d'elle aussi longtemps. L'humeur de Carmen s'en ressent, elle est à fleur de peau...Cela lui sera peut-être favorable pour cette nuit, la brune est peut-être défaitiste, mais elle n'a jamais été une couarde.
    Elle trotte quand le cor sonne, les sabots font écho aux battements cardiaque de la cavalière, elle charge rapidement, un coup d'épée bien mené blessera Zingara à son passage, mais elles continuent d'avancer et Carmen frappe autant avec sa semelle qu'avec son bouclier. Une nouvelle attaque sur son destrier, l'animal se cabre, la brune a beau serrer les cuisses et abandonner son bouclier pour se cramponner, sa blessure à l'aine la fait hurler et elle se laisse tomber de cheval. C'est donc à pied qu'elle continuera. Sans bouclier, elle prendra un certain nombre de coups d'estoc et de taille, elle est perclue de douleur, c'est sanguinolente et épuisée qu'elle sera ramenée au camp des Bourguignons, à peine consciente, une fois encore... Où est-il ?



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Elisa.malemort
[Nuit du 29 au 30 mars]

Il était temps de rentrer sur Dijon. Deux journées entières passées en rase campagne, et les ordres venaient d’être donnés, il fallait rentrer à Dijon. Alors l’armée avait fait route jusqu’aux portes de la Capitale. Savaient-ils que nous étions entrain de partir pour l’abattoir ? Les lueurs des murailles de Dijon se laissaient apercevoir au loin, leur pas les rapprochant petit à petit de cet enfer.
Et le mot était encore trop faible. A peine le petit groupe qui se prenait pour une armée s’était rapproché des remparts, que déjà, des flèches venaient se planter autour d’eux. Ils n’étaient plus les bienvenues à Dijon, et clairement on ne viendrait pas leur ouvrir les grandes portes pour les accueillir. Mais les flèches n’étaient rien face à la suite. Bientôt, c’est lames contre lames qu’ils allaient se battre. La Malemort glissait sa lame, bougeant pour tenter de ne pas tomber, esquivant les coups tant bien que mal… Jusqu’à ce qu’elle se retrouve seule contre une petite bande. Malgré son épithète de Courageuse, elle ne put rien faire de plus que de subir l’attaque. Tentant de se défendre tant bien que mal, malgré la douleur de sa précédente blessure, malgré la faiblesse face à un groupe complet. Elle chuta. Et ce fut la fin.

Son dernier souvenir ? La sensation de la lame froide venant transpercer sa chair et son corps à plusieurs endroits en même temps. Et puis tout à coup, le trou noir. Elle ne voyait plus rien, elle n’entendait plus que les cris, ses propres cris signifiant toute la douleur qu’elle ressentait. La Malemort réalisa en un instant qu’elle allait mourir. Cette nuit, à seulement quelques heures de l’anniversaire de sa fille Ehmée et son fils Eyvin, elle allait trépasser sous les lames de fatum, eux-mêmes qu’elle avait combattu toute sa vie.

La Duchesse repensa alors à sa vie. Sa jeunesse en Limousin, lorsqu’elle s’échappait de la surveillance de ses professeurs pour rejoindre sa sœur Lunedor et essayer d’apprendre quelques mots d’Occitan. Elle se souvint ses voyages avec son précepteur Hijikata, et tout cet amour qu’elle lui avait porté à moitié père, ami, amant. Tout ce qu’elle n’avait pas pu vivre avec lui, et en même temps tout ce qu’elle avait pu vivre grâce a lui. Elle se souvint du Breton qui lui avait volé son honneur et sa confiance en elle. Elle se souvint du trépas de sa Reyne Mère, de son mariage annulé pour tenter d’accepter ce deuil. Et puis son mariage avec Bel Garath et la naissance de sa première fille Emelyne, sa petite perle qui bientôt serait à son tour une femme. Son divorce, douloureux, difficile, jusqu’à retrouver l’amour dans les bras de celui qui deviendra son deuxième époux : Rotule Baccard. Cet homme qui l’avait fait grandir, qui lui a offert une famille extraordinaire et qui a fait d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Cet homme qu’elle a perdu bien trop tôt, mais cet homme qu’elle s’apprête à retrouver à cet instant. Elle se souvint également de Kye, de ce bonheur qu’ils avaient vécu ensemble, malgré les difficultés, malgré les doutes, laissant leur amour prend le dessus sur tout le reste. Et leur fils, Louis, symbole de cet amour puissant qu’ils s’étaient portés l’un à l’autre…
Mère de cinq enfants. Qu’adviendraient-ils ? Certains encore si jeunes. Déjà orphelins d’un père, et bientôt d’une mère. Ça n’était pas ce qu’elle voulait. Ça n’était pas ce qu’elle avait imaginé en s’engageant pour aider à défendre la Bourgogne.

Ses yeux étaient clos, son corps inerte au sol. Son corps se vidant petit à petit de son sang. Faible, blanche, frigorifiée. Il y a quelques jours, c’était le Juge qui l’avait sauvé en la ramenant vers la tente médicale pour la faire soigner. Mais cette nuit, il n’était pas là. Il était tombé il y a plusieurs jours et elle était seule. Seule allongée sur le sol froid, perdant petit à petit cette vie qu’elle s’était construit. Cette vie que le Très-Haut était entrain de lui reprendre. Elle ne voulait pas mourir ! Cela n’était pas son heure. Elle aurait voulu crier pour qu’on lui vienne en aide. Elle aurait voulu courir pour partir se mettre à l’abri. Mais elle ne pouvait pas bouger, elle ne pouvait pas parler. La Duchesse ne pouvait qu’attendre… Attendre un sauveur, ou attendre la mort.



Citation:
30/03/1464 07:08 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée Try again.
30/03/1464 04:08 : Félicitations ! Vous avez débloqué le trophée Chair à canon.
30/03/1464 04:08 : Votre bouclier a été détruit.
30/03/1464 04:08 : Votre arme a été détruite.
30/03/1464 04:08 : Franco_del_logo vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Santiagoriccardo vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Brittus vous a frappé Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Sylphina. vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Phoenixnoir vous a donné un coup de baton. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Blackjack212 vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Josepha vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
30/03/1464 04:08 : Marcella vous a porté un coup d'épée. Vous avez été grièvement blessé.
30/03/1464 04:08 : Vous avez été attaqué par l'armée "Fatum II" dirigée par Wood. et l'armée "Fatum" dirigée par Tugaluso.

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--Osithee
    Il était tard, très tard en cette soirée du 30 mars. Les combats avaient fait rage pendant plus de dix jours pour certains et les morts qui jonchaient le sol faisaient maintenant parti du paysage. Nombre de gens furent blessés voire tués et tout le monde devait trouver son compte. Autant du côté des attaquants que des défenseurs. Nous connaissons tout les valeureux soldats, les fait d'armes, les bottes majestueuses, les cry redoutables. Mais nous ne savons que très peu de choses de l'après bataille. Quand tout le monde se retire de la boucherie. Quand tout les blessés ont été sélectionné en fonction de la gravité de leurs blessures. Il y avait en effet une sélection. Simple et efficace. "Vu tes blessures mon gars, je te laisse crever là. Tu vas plus nous faire perdre du temps qu'autre chose. Ton cas est désespéré." C'est bien souvent le cas, et personne ne prenait la peine d'aider celui dans le besoin... Ou au moins l'accompagner pendant ses dernières heures de sa souffrance. Il y avait aussi les autres. Ceux qui pouvaient encore être sauvés. Rares certes, mais possible. Là en général une infirmerie était mise en place pour les blessés et ainsi les médicaux pourraient commencer leurs amputations ou leurs traitements. Véritable bataille après la bataille. Elle ne se finissait jamais. Même après. Il y avait toujours des blessures persistantes à soigner, physiques ou même morales.

    Osithée est une femme des forêts Bourguignonnes. Elle était grande, jeune, brune et son visage était doux et délicat comme un levé de soleil en montagne. Son apparence était noire et plutôt sale, voulant se fondre dans l'environnement obscur, se faire confondre avec une ombre. Élevée dans les bois depuis toujours, elle vivait en recul total de toute civilisation. Voulant échapper aux complexes des sociétés actuelles, elle n'avait aucune vision politique. Pour elle le bien et le mal était étroitement liées. Il en fallait un pour avoir l'autre. L'un n'avait plus aucun sens sans l'autre. Comme l'eau et le feu. Le vie ou encore la mort.
    Elle était spécialisée dans ce qu'on pouvait trouver uniquement en forêt, les plantes. Véritable sorcière de son temps, elle était toujours cachée à cause des ignorances des peuples Européens en matière de médecine. Plutôt en retard, les Européens avaient tellement peur du Malin qu'ils pensaient qu'un rétablissement "miracle" venait toujours de lui. Alors qu'il pourrait aussi venir de l'autre, du bon côté. Mais cela n'était pas l'avis d'Osithée. Pour elle tout était logique. A chaque mal, sa solution. Et la nature avait fait le soleil pour réchauffer et la nuit pour refroidir. Une toux sèche violente ? La forêt avait de quoi contrecarrer celle-ci. Et ce pour tout ce qu'il pouvait exister dans ce bas monde.
    Véritable herboriste Bourguignonne, Osithée était ce qu'on pouvait communément appeler une sorcière, en langage d’ignorant. Il faudra encore attendre quelques temps pour voir arriver une preuve du contraire. Laisser le temps aux civilisations de comprendre que la médecine par les plantes étaient plus naturelles que sur-réaliste. Mais notre herboriste s'en moquait de tout cela. Ce qui comptait pour elle s'était de sauver des vies, des vies qui ne tenaient qu'à un fil. Car même si nous pouvions penser que cette femme est un véritable ange, elle n'en est pas moins une humaine. Avec tout les bons défaut de ce genre. Et elle aimait par dessus tout, les défis. Une grande maladie. Quoi de plus pour exercer ce qu'elle savait faire de mieux. Un grand blessé de guerre. Quoi de mieux aussi pour montrer ce qu'elle savait faire. Encore fallait il que la victime respire car, même si elle arrivait à sauver des cas désespéré, elle ne savait bien-sûr pas ramener à la vie. Nous sommes dans du réel oh.

    C'est pourquoi Osithée aimait particulièrement la guerre et ce qui allait avec. Surtout les fins de batailles. Quand les deux se sont bien crachés dessus. Qu'ils ont bien montré à tout le monde qui avait la plus grosse, armée. Elle aimait parcourir les champs de bataille à la recherche du blessé type. Enjambant les morceaux de corps, les flaques de sang que la terre ne pouvait plus boire... Ses yeux étaient à l’affût d'un halètement ou d'une respiration difficile. Et c'est alors que, plus en avant vers les remparts elle entendit un bruit qui la fit jouïr intérieurement. Le bruit d'une fine respiration, d'un cadavre pas encore cadavre, mais presque. Un défi.
    Se frottant les mains comme si elle venait de trouver un diamant qui allait la rendre riche elle se pencha de son joli corps sur une femme très très mal en point. Elle devait être issue d'une noble famille car ses vêtements étaient doux et soyeux. Elle n'avait aussi plus d'arme ni de bouclier. Sûrement volés par l'ennemi à cause du prix ou de la rareté des matériaux.
    Elle regarda à droite puis à gauche afin de voir si elle était bien seule, et dans un soupire elle attrapa la Malemort par ses épaulettes et la tira doucement. Doucement jusqu'à l'orée de la forêt où elle se reposa quelques secondes le temps de reprendre son souffle. Le presque cadavre respirait encore, mais il ne dégageait qu'une lueur de chaleur. Le visage de la combattante était pâle et on se demandait bien où elle pouvait voyager dans sa tête. La Malemort était lourde, vraiment. L'herboriste taillée comme un pied de vigne n'aurait pas la force de la trainer jusque chez elle avec tout cet attirail sur elle. Et elle entreprit donc de dévêtir la Valkyrie. Aucune résistance ne se fit ressentir, elle ne devait même pas s'en rendre compte c'est certain. Et c'est donc enroulée dans des linges sales qu'elle fut transportée.
    Beaucoup plus légère que précédemment, Osithée pu facilement mettre en place sa stratégie de guérison pour la femme. Mais avant toute chose, il fallait identifier les blessures.

    Ayant soigneusement caché l'armure au blason de demi-lune sous des feuilles, elle pourrait facilement la rendre à sa propriétaire une fois remise sur pieds. Mais cela allait mettre beaucoup plus de temps que prévu car les blessures étaient vraiment graves. Elle était plantée comme un morceau de jambon qu'un groupe de gamins armés de couteaux voulaient manger. Un vrai morceau de gruyère. "Des séquelles elle aura, c'est certain." Se dit la jeune herboriste en train de préparer une mixture de plantes. "Ils l'ont pas raté à la femme. Si j'arrive à la remettre sur pied il faudra que je lui demande un service en retour. Elle doit visiter le diable." Et un long soupire se fit entendre dans la seule et unique pièce du 20m2 de la jeune Osithée.
    Petite cabane perdue au milieu des bois, elle reflétait bien le mode de vie à la sauvage. Ici c'est certain, nous n'avons que des animaux. Les nobles et autres civilisations n'avaient pas encore colonisé les forets Bourguignonnes qui étaient généralement laissées par les voyageurs à cause de leur manque d'hospitalité.

    "Là voilà, ne bouge pas..." Dit-elle en appliquant sur une plaie sa solution verdâtre et puante. "Ce qui a de bien avec toi, c'est que tu es tellement mal en point que tu bouges pas".
    En effet, allongée sur un grand lit de paille au coin de la petite cheminée, la guerrière pouvait roupiller tranquillement le temps que son coma passe. Nous n'avions pas de mot à l'époque pour le coma, juste qu'elle dormait, beaucoup...

    En effet si nous pouvions penser que la guérison de la Malemort pouvait être gratuite, nous nous trompions gravement car Osithée aimait bien avoir sa petite récompense. Et comme pour marquer l’appartenance d'une bête avec son maître. Elle aimait faire des tatouages à ses patients afin qu'ils puissent se souvenir toute leur vie de qui les a sauvés. Et lorsque la jeune herboriste aurait besoin d'un service, elle n'hésiterait pas à faire mention de la dette.
    Elle sortit donc un petit poinçon fait avec un os de chèvre. Taillé pointu comme une flèche elle le trempa dans un jus de cendres noir, et elle commença la marque. Placée sur les cuisses de ses patients, cette marque ne pourra plus jamais s'effacer. Un dessin en forme de petit arbre fut dessiné rapidement, tant que la Malemort ne puisse pas crier ou même se débattre. Et une fois réalisée, elle pouvait se réjouir car le "tatouage" montrait que la personne allait vivre.
Elisa.malemort
[30 mars – Forêt Bourguignonne aux portes de Dijon.]

J’ai mal ! J’ai si mal ! Au secours ! Aïïïïïïïïïïïïe ! J’ai mal ! Que se passe t-il ? Pourquoi ai-je si mal ? Où suis-je ? J’essaye d’ouvrir les yeux, mais je n’y arrive pas, mes paupières sont bien trop lourdes, mon corps tout entier est lourd. Mais alors pourquoi ai-je la sensation de bouger ? Pourquoi est-ce que je sens le sol défiler, les racines lacérant mon dos. Et pourquoi ai-je si froid ? J’ai l’impression que l’on traîne mon corps et que mes membres vont se détacher les uns après les autres, ou bien tous en même temps. J’ai si mal ! J’entends une respiration, toute proche, rapide, comme essoufflée. Et puis d’un coup, je sens la chaleur de la paille venir envelopper mon corps meurtri.

Mais où suis-je ? Je n’arrive pas à comprendre. Je me rendors, je suis fatiguée et la douleur me fait repartir dans un état encore plus profond. Et si je ne me réveille pas ? Et si cette douleur si piquante vient à bout de ce peu de vie qu’il me reste en moi ? Je me demande alors comment serait la vie ici-bas sans moi. Je me demande si mes enfants seraient séparés ou bien si quelqu’un accepterait de les récupérer tous pour s’en occuper. Je n’ai pas envie qu’ils soient séparés. Je voudrais qu’ils grandissent tous les uns avec les autres… Je voudrais qu’ils grandissent avec moi ! Je m’entends gémir à cette idée… Ah moins que ce que cela soit l’odeur puante des plantes qui sont étalés sur mes blessures ? Mais malgré cela, je reste endormie. Mes pensées reviennent à mes enfants, et je les imagine alors grands, mariés pour la plupart avec des enfants. Je sais déjà qu’Emelyne marchera sur mes traces, elle a mon caractère et ma force. Elle sait déjà ce qu’elle veut et surtout ce qu’elle ne veut pas. Et dire qu’elle va avoir treize ans… Et je ne serais certainement pas là pour fêter ça…
Mais pire encore, aujourd’hui c’est l’anniversaire de Ehmée et de Eyvin. Je leur avais prévu une surprise grandiose. J’avais fais coudre une robe somptueuse à Ehmée avec des volants, de la dentelle et de la soie. Quant à Eyvin… Je me rends compte que je ne l’ai pas vu depuis des mois, alors j’essaye de m’imaginer comme il doit avoir grandit. J’imagine qu’il a dû désormais prendre le caractère et le courage sans faille de son parrain, Argawaen.

Une nouvelle douleur sur la cuisse vient me faire gémir. Et je me rendors, n’imaginait même pas une seule seconde qu’une femme vient de me tatouer la cuisse, que je serais marquée à vie de cette dette que je lui dois afin de ne jamais oublier que je lui dois la vie. Et malgré cela, mon coma reste profond, pendant de longues heures, je dirais même de longues journées, mes prunelles noires sont restées invisibles. Cachées par la blancheur de mes paupières. Mon corps se soulève au rythme de mes respirations ralenties.



[2 avril – Forêt Bourguignonne aux portes de Dijon.]


Voilà maintenant quatre jours que mes yeux ne s’étaient pas ouverts et que ma bouche n’a laissé aucun son passer. Quatre longues journées à n’être que le fantôme de moi-même. Me réveillant par l’odeur répugnante des baumes appliqués sur mon corps et par cette douleur tantôt plus calme, tantôt insupportable. Mais c’est cette journée finalement, que je choisis pour laisser petit à petit mon corps remonter à la surface. Oubliant ce rêve ou plutôt ce cauchemar dans lequel je m’étais plongée, étrange, frustrant. Tout doucement, mes paupières s’ouvrent. Elles se referment rapidement éblouie par la clarté du jour. Mais je dois me forcer à la rouvrir. Je regarde autour de moi, j’observe cette bicoque dans laquelle je suis logée et je me demande bien qui vit ici. Je regarde autour de moi, je ne vois que des fioles, des plates, des cataplasmes. Je tente de me réveiller mais rapidement la douleur me rappelle à l’ordre et je n’ai pas d’autre choix que de subir et de rester allongé. Mon corps est parsemé de bandages couvrant mes blessures si douloureuses. Les premiers mots qui sortent de mes lèvres sont :

Où suis-je ? Qui êtes-vous ?

Mais c’est en posant cette question là que je me posa la question la plus importante de l’histoire.

Et moi…. Qui suis-je ?

Oui, j’ai beau réfléchir depuis que mes yeux se sont ouverts, je n’ai aucune idée de comment je m’appelle, de ce que je fais là, de qui est cette femme devant moi, et de ce qui m’est arrivé pour avoir si mal dans la moindre parcelle de mon corps. J’ai besoin de réponses. Mais ma tête me fait atrocement souffrir. La luminosité est trop forte, et mes onyx ont encore du mal à s'acclimater. Que m'est-il arrivé ?
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Frim
[2 avril - quelque part]

Si la situation avait été autre, Frim se serait senti comme un poisson dans l'eau : au milieu de nul part. Elle en avait l'habitude en mer, et les forêts présentaient aussi des points communs. Du bruit sans mots, des odeurs sans nourriture, des choses qu'on croit voir, mais sans consistance. Sauf que sur un bateau, on ne penserait pas à faire un feu de bois sur un pont, même quand on se gelait.

Le matin, elle s'amusait de voir l'usurbailleur lui envoyer un écu, question de savoir si elle était toujours en Bourgogne. Elle était où elle devait être, et c'était le principal, et puis, la forêt ne manquait pas de ressources. Une fois reçus les pigeons du jour, elle s'adonnait à la chasse, à l'aiguisage de ses armes, puis à la conversation. Rien ne l'ennuyait, si ce n'est la situation telle qu'elle était. Mais une chose était sure, Frim connaissait la valeur de la patience en temps de guerre, quels que soient les évènements. Et pourtant, Dieu savait que ce n'était pas dans son caractère. Mais la vie lui avait enseigné cette priorité. L'erreur pouvait avoir des conséquences trop amères. Patience, mère de sureté.

Elle regarda son compagnon du moment, assis sur la branche tombée d'un chêne, et répondit à sa question silencieuse.

Non. On attend ! Ce ne sera plus long.
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Arambour
    [Nuit du 29 au 30 mars]

Le combat pour retourner dans l'enceinte de Dijon se préparait. Il s'agissait d'ailleurs plus d'un match de soule à 30 contre 1 que d'un véritable combat "chevaleresque". L'ex-Licors et sa toute petite section d'une personne étaient là, dans la campagne près de Dijon, prêts à retourner au combat pour déloger la vermine qui avait élu domicile dans la ville... Mais c'était probablement sans compter sur une attaque à revers. Que diable voulez-vous faire quand vous êtes deux, à poils parce qu'armes et boucliers ont été détruits lors d'un précédent combat, face à une horde de fous furieux qui vous égorgeraient pour une poignée d'écus ? Pour la gloire, ou peut-être parce qu'elles deux aussi étaient folles furieuses, ils s'étaient lancées dans le tas, tentant de toucher à qui mieux mieux. Bien sur, la danse gracieuse ne dura que peu de temps, et elles tombèrent toutes les deux, juste devant le rempart de la capitale. Laissées pour mortes et probablement pleines de trous de divers formats, des allongés, des profonds, des petits, des non identifiés, ...

Comme d'habitude, les combats prirent fin au levé du jour pour le repos des soldats de chaque côté, et l'inanimée bourguignonne fut emmenée dans l’hôpital de fortune créé pour l'occasion. Pansée de tous les côtés, la beauté de la jeune femme ne transparaissait plus vraiment, et elle ressemblait plutôt à une grosse boule de tissus blancs avec de petites touches de rouge et de violet de ci de là, pour donner un peu de couleur. Ne pouvant faire guère plus que dormir comme tous les autres, c'est ce qu'elle fit... N'essayant même pas de savoir si sa section avait fini dans le même état, si les brigands avaient gagné, si elle était en train de se faire soigner pour rien. Tout paraissait bien dérisoire dans l'état où elle se trouvait.


    [2 avril]

Détestant l'immobilisme dans lequel elle se trouvait depuis quelques jours, la brune essaya de se lever, comme prête à repartir occire du fatum ou du renard. Néanmoins, ses diverses blessures la rappelèrent rapidement à l'ordre et elle n'eut d'autre choix que de se rallonger. Pleinement éveillée, son seul muscle encore valide étant son cerveau, elle se mit à penser, à méditer, comme son cousin le faisait tout le temps. C'était ennuyeux. Extrêmement ennuyeux même. Du coup, elle appela la première personne qui passa près d'elle pour faire un brin de causette, pour avoir une autre occupation l'espace de quelques minutes.

-Hum. Dites moi, savez-vous où se trouve Fraize ?
-Des fraises ? C'est pas encore la saison ma bonne dame !
-Non Fraize, pas des fraises. Je me fous des fraises, je ne suis point enceinte voyons.
-Vous dites des choses étranges vous. On vous a tapé sur la tête pour sur !
Effectivement, en plus de la superbe balafre de pirate qu'elle allait avoir sur la joue jusqu'à sa mort, elle avait un bandage enroulé en turban autour de la tête. Pourtant, ce qu'elle disait était tout à fait cohérent !
-Antonio. Le Licors. Il est où ?
-Aaaaaah ! Mais c'est point une fraise lui hein. Y va comme on peut en c'moment pourquoi ?
-Pour rien. Merci bien.

Elle savait le principal : il était encore vivant. Elle n'avait besoin d'aucune autre information, sinon elle pourrait attirer l'attention et elle n'avait strictement aucune envie de répondre à la question : pourquoi vous vous inquiétez pour Antonio hum ? Elle hocha donc légèrement la tête pour indiquer qu'elle avait fini et que la dame pouvait repartir vaquer à ses occupations de soins de blessés. La question maintenant, c'était de faire une estimation sur le temps qu'elle allait passer ici à ne rien faire. Un temps déjà interminable rien que d'y penser...
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