Crakity Cela se confirmait. Cela allait mal tourner. Non au présent, cela tourne mal. C'est un fait. Claudiquant, il 'avait pu s'enfuir à temps. Loin de lui les compagnons ne le virent pas. Crakity ne leur en voulait pas. Il avait été mauvais. La cause au manque d'entrainement. Des années qu'il n'avait pas pris les armes et voilà. Esseulé, le regard aux abois, il avait perdu son air hautain et provocateur. Cela allait être sa fête. Les bourguignons n'avaient pas la réputation d'être tendre avec leurs ennemis. Deux femmes et une enfant -une enfant! Avait on idée d'élever sa progéniture une épée à la main - étaient non loin du vaurien.
Se collant au mur d'enceinte, il pensa passer inaperçu. Cela allait fonctionner quand une des deux femmes, nettoya son épée nonchalamment, se tourna d'un coup en poussant un là retentissant.
Elle avait avant parlé à la jeune fille en la nommant "altesse royale". Craity fronça les sourcils. Altesse royale...? Le temps de réaliser, des épées le tenaient en respect.
La jeune fille l'apostropha. Le jeune homme la trouva mignonne. C'était donc elle, la duchesse de Bourgogne. Il l'observa pendant qu'elle lui parlait. Rapidement, Crakity s'aperçut que des soldats n'étaient pas loin. La suite de la duchesse ou sa garde personnelle. Quoiqu'il en soit, évaluant en un clin d'oeil ses chances de s'échapper, il y renonça immédiatement. Rien ne servait d'essayer. Il serait transpercé bien rapidement, même si il en tuait une.
Il jeta son épée et poussa un soupir puis reporta son attention sur la jeune fille. Elle n'était pas vieille. Une pré-adolescente certainement. On devinait les traits de la future femme qu'elle deviendrait. La première impression de Crakity se dissipa. Elle n'était pas "mignonne". Son regard était celui des régnants. Jeune ou pas, cette fille était une main de fer dans un gant de velours. Dans quelques années, elle serait belle.
Ignorant les premières, il répondit à la dernière question provocatrice de la duchesse, notant au passage que la femme qui l'avait repéré était une vicomtesse et se nommait Maud.
Citation:On s'amuse bien ici d'ailleurs. Pas vrai?
Cette question étira les lèvres de Crakity en un sourire. Un sourire charmeur, malgrè la situation, il ne s'en départissait pas :
En effet, Votre Altesse Royale, on s'amuse bien.
Une tâche vermeille inondait maintenant sa cuisse blessée. Le sourire de Crakity ne laissait rien paraitre de son désarroi.
La troisème femme s'intéressa à la conversation. Elle ressemblait à une mercenaire et son discours fit frémir Crakity. Là, cela tournait vraiment, vraiment mal....
Citation:Mais non de Djiou, un ennemi, c'est mort, pas pris, et surtout pas vivant. Depuis quand vous faites des prisonniers. Décapitez le , on passe à autre chose, et puis, ça limite les argumentations oiseuses. On se casse pas le derrière pour en plus faire des prisonniers qu'on doit alimenter alors que plein d'autres crèvent la dâle. Vous voyez pas ? il est blessé, Achevez le !
La vermine, ça s'élimine à la base, pas en les écoutant déblatérer.
Ou vous osez pas ? je m'en occupe moi !
Vous permettez que je commence par les oreilles ?
Et la femme de joindre le geste à la parole en sortant une dague à la lame courbe.Woh! Woh! Woh!! Je me rends! Je suis désarmé et Apôtre Fatum, un genre de haut dignitaire, vous n'allez pas me tuer? Non? Sans déconner... Vous n'êtes pas censé être civilisés, vous les bourguignons?Il lança un regard quelque peu désespéré à la duchesse : Je ne mange pas beaucoup en plus......On était mal, on était très mal..._________________
Fatum non sit necesse
Atchoumeuh
Atcha' se battait. Non 'fin pas vraiment, ce soir-là il était à l'arrière : il risquait de gagner la bataille à lui tout seul sinon, et ça n'aurait pas été drôle pour les autres ! En effet, tous les brigands voulaient leur part de danger, de coups d'épée et de sang ...
Aussi, lorsque les premiers coups d'épée se firent entendre dans la nuit, Atchou' était aussi peu exposé que ne l'étaient les coffres de la mairie ! Mais le brigand, lui était mobile, et avait reçu la tâche d'évacuer les blessés.
Les premières minutes semblaient interminables, entendre le fracas des armes sans pouvoir y prendre part : il devait se concentrer sur son rôle, et surtout éviter le combat ! De toute façon, le brigand avait délaissé son bouclier, seule son épée pendait à sa ceinture désormais.
Puis, un combattant tomba à terre non loin. Se glissant dans la nuit, Atchou' l'atteignit et, après un bref coup d'oeil pour s'assurer qu'aucun ennemi ne lui sautait dessus, saisit le blessé par les épaules et le traîna en direction du camp Fatum.
Atcha' n'avait pas pris une seconde pour voir de qui il s'agissait : un Fatum ? Un Renard ? Pas un bourguignon en tout cas, et c'était ce qui comptait. Eloigné des combats, Atchoumeuh reçut l'aide de deux autres compagnons et, ensemble, portèrent le blessé dans le campement. Puis, laissant ce dernier entre de bonnes mains, MiTchou repartit sur la plaine.
Un bon moment se passa ainsi : le brigand évacuait un camarade blessé, puis revenait se charger d'un autre .... Les heures passaient, lorsque Atchou' vit une silhouette boiter vers lui, tout en se trouvant dans les rangs bourguignons : un royalo, bien que salement amoché, encore désireux de se battre ? Drôle d'idée ... En même temps, personne n'avait dit que les royalos étaient intelligents, si ?
Atcha' détourna donc son regard et partit dans une autre direction, aidant d'autres blessés alors que la bataille se terminait ...