Morgana.
L'alliance entre le duc Marc-Antoine di Leostilla et le prince Pierre von Kolspinne se rendit à Gorbio afin d'établir son arrière-base. Mais l'infâme Morgane di Leostilla, réfugiée à Nice, avait semé dans le castel de Gorbio un mal terrible, issu d'élevage de rats et de cadavres ; elle y avait laissé la peste. Surpris, les deux chefs de guerre y laissèrent plusieurs de leurs hommes. Ils se détournèrent du vicomté avec rapidité, et rejoignirent le seigneur Sigebert de Beyrac aux alentours de Nice, assemblé au milieu des bannerets demeurés fidèles à Marc-Antoine di Leostilla.
Nice fut assiégée. Morgane di Leostilla, secondée messire Laurent di Leostilla, et par Osfrid Rasmussen, son terrible bras droit, n'avait pourtant pas dit son dernier mot. Elle échafauda un noir dessein, consistant à jouer sur l'amour porté par Marc-Antoine di Leostilla à son enfant et unique héritier, Marc-Aurèle, qu'elle détenait en otage. Le drapeau blanc fut levé. Messire Osfrid fut chargé de transmettre la lettre de dame Morgane au duc. En échange de Nice, et de Marc-Aurèle, la Sorcière réclamait le titre de duchesse du Bugey, qu'elle avait conquis à feu César di Leostilla.
Les réflexions allèrent bon train. Et Marc-Antoine accepta les conditions de son ennemie, par égard à son fils, et à Ulrika di Leostilla, restée à Vercelli, qui comptait sur son mari pour lui ramener leur fils sain et sauf... Un traité de paix et de compromis fut signé entre Marc-Antoine et Morgane. Les tensions furent constantes. L'explosion n'eut pas lieu cependant. Et en quelques heures, l'armée de la Leostilla quitta Nice en bon ordre. Messire Osfrid fut chargé de rendre l'enfant une fois la troupe loin dans l'horizon. Et c'est ce qu'il fit. Il remit Marc-Aurèle dans les bras de son père le duc, qui menaça le guerrier qu'il le retrouverait, et qu'il le tuerait, lui et tous ceux qui avaient servi sa perfide parente.
Morgane et son armée gagnèrent le Bugey et commencèrent à le fortifier. Pendant ce temps, Messire de Saint-Julien, missionné par la Sorcière, ramenait dame Amédiane di Leostilla à sa maîtresse, afin qu'elle ait un nouvel otage à jouer. Hélas, une fois en Savoie, ils furent attaqués par des soldats de Marc-Antoine, mené par messire Amalio di Leostilla, neveu du duc réapparu en Italie. Celui-ci blessa Saint-Julien qui s'enfuit et lui laissa la future vicomtesse. Il la ramena au Lion, qui promit de l'anoblir pour ce service rendu. Marc-Antoine remporta un vassal et sa pupille, et Morgane perdit une occasion de peser sentimentalement dans les batailles qui s'annonceraient...