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[RP] Pensées philosophiques.

Alessandro.leostilla
Le richissime Alessandro Hadrien Valerian di Leostilla, qui se prétendait volontiers première fortune de Savoie, était à des centaines de lieues dudit duché, qu'il avait précipitamment quitté quelques semaines auparavant afin de conclure quelques affaires commerciales qui venaient de faire une majeure partie de sa richesse. Depuis février, il arpentait donc moult provinces françaises pour mener à bien son commerce, et, en homme cultivé, s'intéressait grandement à l'organisation des Etats, comme il l'avait fait tout le long de son voyage en Orient, dont il gardait notamment le souvenir des régimes politiques qui y avaient été instaurés par les princes autochtones. De ses interminables périples orientaux et désormais occidentaux, il ressortait une certaine frustration chez l'homme de quarante-deux ans, élevé dans un monde qui ne ressemblait en rien à celui dans lequel il ne tarderait point à mourir, et malgré tout son savoir, il ne parvenait point à comprendre comment les humains en étaient-ils parvenus là. Dès lors, il s'était replongé dans le Dogme, les Saintes Écritures et les textes anciens d'Aristote, de Platon et de tant d'autres qui pouvaient lui permettre de répondre à sa multitude de questions. Aussi, entre quelques négociations, coucha-t-il sur un parchemin le fruit des journées entières de réflexion afin d'en faire un bref texte, sommaire résumé mais compréhensible - du moins espérait-il - de ses questions et de ce que devait désormais être le futur gouvernement de Savoie, oui, voire des autres pays. Pour ce faire, il s'était empressé d'en faire imprimer bon nombre d'exemplaires pour les faire distribuer dans les bibliothèques, les cours, et autres lieux de pouvoir.


Citation:
Patriarcha - Du pouvoir naturel des Princes.


    Il n’est rien de plus affligeant et effarant que ces incessants et inlassables appels à la Liberté des prédicateurs huguenots, faisant céans la vindication de leur hérésie qu’ils osent appeler religion aristotélicienne réformée, usurpant là faussement la Vérité détenue par Rome et ses prélats et souillant le nom d’Aristote ; car de cette Liberté découle consubstantiellement tous les désordres causés en nos paisibles contrées par ces protestants. La Liberté est une chimère, un fantasme, un fléau, un mensonge. Elle ne peut conduire qu’au chaos et au désordre, et elle en est le bras armé. Nul ne peut oublier ces mots des huguenots : « Qu'ils disparaissent donc tous, ces faux prophètes qui disent au peuple : « Paix, paix ! » Malheureusement, il n'y a pas de paix ! » La Liberté n’est que prétexte à la violence, elle est l’incarnation-même de la Bête Sans Nom contre laquelle nous nous devons tous de lutter pour le Salut de notre âme. Le Très-Haut fit de la Liberté l’ennemi de l’Homme pieux en la réservant exclusivement à la Bête innomée tout en prédestinant ses Enfants à suivre ses propres prescriptions plutôt que celles du Démon, et l’a rappelé dans ses Saintes Ecritures pour que nul ne soit un jour tenté d’en appeler à cette même liberté : « Dieu n’intervint plus dans le monde, laissant Ses enfants vivre et prospérer. Il avait donné à la créature qu’Il n’avait pas nommée la liberté de les tenter pour qu’ils doivent avoir à choisir entre le chemin de la vertu et celui du péché. Etant omniscient, Il savait déjà comment serait leur avenir, mais il voulait que ce soit à eux de faire leurs preuves, sans les juger par avance. » & ainsi, tout Homme qui tenterait par quelque moyen de promouvoir cette même liberté ne se ferait là que soldat du Sans Nom vivant dans le pêché et désireux de répandre le Chaos sur Terre, et non ami des humains.

    Il est de l’essence-même des Hommes que de vivre soumis à l’autorité d’un Prince, car c’est ainsi que prit forme la première communauté d’entre nous dont nous découlons intrinsèquement tous. Seul le Sage peut prétendre à cette lourde charge, car lui-seul en est capable, ainsi en fut-il d’Oane, à la création, qui « était maintenant passé du statut de simple d’esprit de la communauté à guide de celle-ci » par la seule volonté de Dieu. Le plus fort n’a point la légitimité pour être ce Prince, car le Très-Haut en décida ainsi à la Question, lorsqu’il « tourna Sa voix en direction de la créature qui avait affirmé la domination du fort sur le faible. Il lui dit : "Puisque tu es si sûre de ton choix, je te laisse l’occasion de le prouver. Tu conserveras ton esprit, mais ton corps sera fait d’ombre. Ainsi, tu vivras, seule, côtoyant les humains, jusqu’à ce que Je te délivre de ta peine. Ainsi, personne ne te verra et personne ne te nommera, car J’ai Moi-même décidé de ne pas le faire. " » Toute autorité politique dérive, par héritage ou par usurpation, du pouvoir naturel d’Oane, le premier Prince, qui fut choisi par Dieu lui-même, car il lui revint la lourde tâche de conduire ses semblables à travers le monde pour y trouver le lieu où ils s’épanouiraient. Seule Oanylone est le modèle de toute organisation politique viable et surtout voulu par notre Créateur, et nous nous devons de le respecter scrupuleusement pour atteindre sa Perfection, car il en est ainsi de Sa volonté. Preuve en est que Rome est ainsi organisée. Toutes les nations sont issues de la première communauté des humains dirigés par Oane, de laquelle nous descendons tous. Il nous revient de respecter la Tradition et de s’organiser comme eux le firent car ils étaient là dirigés par un guide nommé par Dieu lui-même.

    Par cette Divine désignation d’Oane comme guide, il est contre nature que le peuple gouverne ou choisisse ses gouvernants, car ce serait là un bien triste retour à ce que les grecs anciens appelaient jadis le dêmos kratein dont les effets furent à Athènes et dans toute Cité qui s’y était adonnée, dévastateurs. Dieu a toujours gouverné par le pouvoir d’un seul et Oanylone, la ville d’Oane le guide des humains, fut elle-même ainsi constituée. Il serait bien sot de penser que ceux qui ne seraient point sages puissent gouverner, or, les athéniens en firent la bien triste expérience et furent assouvis à la domination d’autres peuples bien plus raisonnés et pieux, car le pouvoir de tous n’est qu’une invention de la Bête innomée afin de pervertir les humains et les détourer de la Conception originelle. Et tous les Etats qui, un jour, abandonnèrent cette Conception ce sont tous glissés subrepticement par la porte étroite de la sédition et des factions, lesquelles rongent et ravagent encore de nos jours nos territoires car, dans leur impiété ou leur ignorance, nos dirigeants ont désormais préféré que le peuple choisisse ses gouvernants, et il résulte de ce triste et hérétique choix la Décadence qui frappe nos nations depuis une décennie et demi désormais. Or, du temps où le Sage gouvernait la nation, le calme régnait, quoi qu’il était parfois troublé par l’entêtement de sa noblesse ou les caprices du peuple, mais jamais l’Etat ne fut dévasté par la tyrannie d’un prince. Mais aujourd’hui, les tyrans et incompétents se succèdent, acclamés par le peuple, pervertit par les promesses de liberté insufflées par le Sans Nom et propagées par ces mêmes prétendus princes. Et cette Débauche conduira à notre perte « Les survivants virent alors ces derniers s’embraser. Ils crièrent de toutes les forces qui leur restaient. Le vent, jusqu’alors glacial, s’embrasa en un véritable bûcher à ciel ouvert. Les nuages rougirent, reflétant les flammes qui baignaient le pays. Celles-ci dévoraient tout ce qui avait survécu en un gigantesque brasier. Les infortunées personnes qui avaient survécu aux trois autres calamités hurlèrent de douleur quand le brasier détruisit leurs chairs, ne laissant plus rien de leurs corps. »

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Alors arrive d'en haut,
Au dernier jugement,
Le puissant, le magnifique,
Celui qui tout gouverne.
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