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[RP ouvertissime] Shame.*

Theodoric_

Chouette ! Une fête !
Faut bien comprendre qu'en PA, le seul sujet d'amusement, c'est la prévôte et ses fringues hors de prix. Au fond de lui, Théo la haïssait, mais il fallait bien avouer qu'elle le faisait rire. Durant tout le trajet qui les ramenait à Périgueux, lui qui avait réussi à s'incruster avec femme et gosse, il n'avait eu de cesse de bercer son bébé près des oreilles d'Orkaange. Et vu qu'il s'y prenait comme un manche, le petit Grégoire Clodomir beuglait, et vu qu'il beuglait, Orkaange n'aimait pas ça. Il espérait, tout innocemment, qu'elle finisse par avaler sa langue et meurt dans de terrible souffrance. Cela aurait fait une bonne leçon à son fils "Tu vois, Grég', nous les Walburghe, on peut tuer les gens rien qu'en existant, c'est dingue, ça, naaan ?" Mais cela ne s'était pas produit. Au lieu de ça, ils étaient arrivés sans encombre et la Prévote n'avait même pas essayé d'étouffer le gamin.

Et puis aujourd'hui, la foule était rassemblée dans les ruelles sales et encombrées de la capitale. Un événement majeur avait lieu à Périgueux : la pénitence d'Isolda. La gentille dame qui avait failli piller Cahors et que la Guyenne, bien incapable d'assurer sa propre justice chez eux, avait envoyé en PA. L'affaire avait été close très rapidement. Théodoric, en tant que procureur, avait demandé une peine d'une cruauté sans nom : le supplice de la chèvre. Vous êtes assis en hauteur et une chèvre vient vous lécher les petons. Mais au lieu de cela, la juge, Monseigneur de l’Éjaculée Conception, qu'il vénérait plus que tout, avait demandé une peine beaucoup plus clémente : se balader dans les rues de Périgueux accompagné du père Sifflard. Théo avait été déçu, il aurait préféré son supplice à lui.

C'est donc un procureur un peu dépité qui s'était mis en hauteur, au première étage d'une taverne, pour voir passer le défilé. Sur son petit balcon, fromage, pain et vin de Mombazillac, pour apprécier comme il se doit, en bon noble Normand, l'humiliation publique d'une femme.

Agitant son petit drapeau : "Angoulême !" En référence à Monseigneur d'Angoulême, il beugla à l'adresse de la blonde Juge :


HOURRA MONSEIGNEUR ! J'AURAIS QUAND MÊME PRÉFÉRÉ QU'ON LA TORTURE, MAIS BON, L'HUMILIATION PUBLIQUE C'EST QUAND MÊME TRÈS EFFICACE !

Nan mais tahu comment il fait de la lèche ?! Ben oui, mais Théo, avant d'être au service du Comté, était surtout serviteur servile et dévoué de la cause Aristotélicienne et des Évêques qui sortaient de l'ordinaire. Une décision prise par un Prince de l’Église était obligatoirement une décision juste, même si cela ne lui plaisait pas.

Puis, la condamnée arriva, et Théo siffla son verre de vin blanc, jusqu'à ce que...


Oh, par Aristote !

Mais elle était nue ?! Théo en laissa tomber son verre de vin, et se cacha les yeux. Il n'avait jamais vu de femme nue avant, hormis son épouse, mais ça ça compte pas. Très vite, de la foule, montèrent des quolibets, puis, il y eut une altercation. Théo, écartant légèrement les doigts comprit que cette décision, pourtant sainte et juste ne plaisait pas à tout le monde. Agitant de nouveau son drapeau "Angoulême", le Walburghe hurla à l'Evêque :

Vous laissez pas démonter, Monseigneur ! Vous avez prit une excellente décision en demandant à ce que cette femme soit traitée comme une catin et humiliée publiquement ! Écoutez les gens ! Le peuple vous remercie, le peuple vous adore ! ILS VOUS AIMENT MONSEIGNEUR !

En réalité, le peuple commençait à s'agiter. Mais Théo qui ne fréquentait jamais la populace, ne le comprenait pas. Les gentils sauvages, à ses yeux, prenaient juste un peu de bon temps. Une révolte, des barricades, il ne pouvait le concevoir. Et puis, jamais un paysan n'oserait s'en prendre à un duc comme lui. Manquerait plus que ça... Le Très Haut, gardien de l'ordre social, foudroierait immédiatement ledit paysan pour sauver la vie du Noble. C'était bien connu, m'enfin ! La vie d'un riche compte bien plus que celle d'un pauvre, aussi Aristotélicien soit il.

Une femme se présenta pour aider Isolda, tandis que Soeur Robert tentait tant bien que mal de contenir la foule. Alors là, Théo vit rouge. Mais keskel fait, elle ?! Elle va pas interrompre la représentation ?!


Ha bah merci hein ! Merci de gâcher le spectacle nomého ! J'ai payé moi pour voir ça putaiiiin ! Mais ouate ze feuque ! Vous êtes qui sérieux pour gâcher le plaisir des honnêtes gens, bordeeel ! Z'imaginez pas la vie que le peuple endure : travailler, travailler, payer des impôts, subir les coups de fouets. Alors pour une fois qu'on lui offre de quoi se divertir v'nez pas nous faire chier, sérieux !

Des "OUAAAAIS !", "C'EST CLAIIIR !" ou bien encore des "A QUAT' PATTE LA VOLEUSE ! A QUAT' PATTE" jaillirent de la foule.

Aaaah, flatter les plus bas instincts de la populace. C'était une première, et Théo adorait ça. L'ordre, c'était dans les églises. Pas dans les rues. L'ordre, c'était le Très Haut, l'autorité des prêtres, pas celle des autorités temporelles. Si tout cela pouvait virer en émeute, finalement, il n'en serait pas si triste que ça. Cela prouverait à tout le monde que l'Eglise était essentiel au maintient du peuple. Et puis, cela montrerait aussi que la Prévote était une incompétente crasse... Gnéhéhéhé.


A MOOOORT LA CONDAMNEE !


Ha, le joyeux luron. A peine beuglé, le slogan devint à la mode. Et chacun espérait enfin que le vrai spectacle allait commencer : une mise à mort en bonne et due forme. Puis, quelqu'un cria "Au feu" et les cloches sonnèrent. Un incendie ?! Raaaaaah, mais fallait vraiment que tout soit gâché !


PETRICORIENS ! LA VILLE BRÛLE CAR C'EST LA VOLONTÉ DU TRES HAUT ! PRIIIEZ ! PRIIIIEZ POUR VOS ÂMES SOUILLÉES !

Se précipitant hors de la taverne, craignant de la voir flamber, il rejoignit la rue, où un petit attroupement de pieux aristotéliciens s'étaient mis à genoux et pleuraient. Théodoric leur dit :

Êtes vous réellement assez purs, pour aller au Paradis Solaire ? Je ne crois pas, car vous avez de l'argent sur vous ! Et l'argent est mal ! L'argent, c'est le vice, ce qui corrompt les conseillers ! Ce qui finance les campagnes royales des sodomites notoires ! Comment feraient les brigands pour se nourrir s'ils n'avaient pas d'argent hein ?! Alors donnez moi vos bourses, que je les porte à la Cathédrale, pour expier vos faute.

Une pluie d'or lui tomba sur le coin de la gueule. La naïveté avait du bon c'était certain. Empochant le tout, il se dirigea vers l'attroupement comtal, dans la rue. Juste histoire d'en rajouter un peu plus. Croisant Soeur Robert et Orkaange qui mettaient en route la chaine de sceaux d'eau, Théo leur décocha un :

Sérieux, je n'ai jamais vu un service d'ordre aussi déplorable. J'ai mal à mon pértri...heu Perigord. Oué. C'est de votre faute si c'est le bordel...

Nan parce que oui, Théo pouvait aussi jouer le mec outré. Faussement scandalisé. Il adorait ça, en fait, le bordel.

Voyant l’Évêque d'Angoulême avec la Comtesse, il s'inclina profondément devant Elizabeth, puis dit un vague et méprisant, en retroussant les narines comme si elle venait de lui larguer une grosse caisse dans le pif :


Ha vous, êtes là vous ?


Il prit un air gravissime et dépité :


C'est la volonté du Très Haut toussa, hein. N'en doutez pas !


Puis, concernant le céleri, il dit à voix très haute, pour que les fuyards dont les maisons allaient certainement brûler entendent bien :

Comtesse Keyfeya ! Vous faisiez la cuisine ?! Ne me dites pas que c'est vous qui avez laissé votre marmite sur le feu trop longtemps ?! Que c'est à cause de VOUS que la ville flambe et que le petit Corentin, de son prénom, risque de mourir brûlé vif dans l'incendie de sa maison ? Z'avez pas fait ça, Comtesse ? NAAAN ?


Ouais, on appelle ça souffler sur les braises...

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Isolda.
    Ainsi naissent les monstres.

    Il pourrait se passer l'apocalypse autour de la brune, elle n'en a plus rien à faire. L'Arsac est dans un état de rage, chose inédite puisqu'il est déjà rare de la voir s'agacer. Le corps maculé de salissures est en alerte, prêt à en découdre, le visage crispé sur un rictus de haine.
    Un jour, elle aura leur peau.
    Tous.

    Lorsque le cortège s'arrête à nouveau, une charrette est renversée, et un parcours miné se dessine devant les pieds nus de la brune. Ce n'est pas qu'elle n'a habituellement pas de chance, naturellement, mais cette situation met une couche supplémentaire sur son degré d'énervement. Elle s'apprête à faire une geste qui la mettrait définitivement en péril, mais la cavalerie arrive à temps. En espérant qu'elle ne s'envole pas aussi vite que son précédent prince charmant.
    Satyne négocie dur, mais ses tortionnaires ne veulent rien entendre. Mais il faut croire qu'elle a plus d'un tour dans son sac.


    « Au feuuuuuu ! »

    - Amen.


    Enfin, la roue tourne.
    C'est sans compter l'arrivée de la prévôte, qui fait un scandale pour…


    - Quoi ? Des Djimi Chou ? Mais c'est démodé depuis 1462 !

    … Puis celle de la comtesse…

    - Des figurines Elleaukitti ?! Oh là là… C'est quoi ce comté de hase bine ?

    C'est qu'elle est indignée, l'Arsac. Si elle avait eu des vêtements, à cet instant précis, Isolda aurait été vêtue d'une panoplie de sa confection, de la tête aux pieds, inspirée du style en vogue. À ce point de son existence, elle est encore tiraillée entre ses deux courtes carrières, celle certes, de pilleuse ratée et celle de couturière dans un atelier à succès – sur laquelle elle pourra d'ailleurs tirer un trait. On ne déconne pas avec la mode.
    Puis le procureur aussi se ramène, intervenant tout aussi utilement que pendant son procès, rajoutant une voix supplémentaire sur le bordel ambiant.

    Pendant que la juge est occupée à défendre son propre cas, la brune profite de la diversion causée par les hautes têtes de ce comté et, à coups de petits pas discrets, parvient à se faufiler assez près de Satyne.


    - On s'arrache ?

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Soren
 
    « Hum. Oui, je vous comprends. Vous avez l’impression d’avoir loupé une scène cruciale du film que vous étiez en train de regarder avec un plat d’ailes de poulet à la main, tout ça parce qu’il vous a fallu soulager une envie pressante au mauvais moment. Alors, si vous le voulez bien, appuyez sur la touche « back » de la télécommande de votre enregistreur numérique jusqu’au moment où Elizabeth chuchote un truc à Søren. Ça y est? Vous y êtes? Alors…Clic! Action! »


Eli_za_beth a écrit:
Seuwrn, on peut pas la faire marcher là-dessus. C’t’hors de question ! Faut trouver une solution.
Au pire, dites qu’on a fini et qu’on fait demi-tour, nan ?


Non. On ne peut pas dire qu’on a fini et qu’on fait demi-tour, Monseigneur. Un évêque le peut. Pas un juge. Si vous n’appliquez pas la peine de la prisonnière jusqu’au bout, alors ça veut dire qu’elle n’aura pas payé pour le crime qu’elle a commis. Qui plus est, dans cette affaire, c’est la Guyenne qui demande justice pour un préjudice qu’elle a subi. Vous ne traitez pas un simple brigandage sur une route de campagne. Vous l’avez condamné pour tentative de prise de mairie. Et pas une mairie qui dépend du Périgord-Angoumois. Si vous renoncez, cela revient à gifler la Guyenne.

…Mais non, on ne peut pas la laisser marcher sur ce tapis de pénitent. For fanden! Mais qu’est-ce que je fais dans cette galère moi! Se retournant, je m’adresse au colosse qui est accoudé sur la charriote, attendant de voir ce qui va se passer. Je m’approche de lui. Bon sang! Et dire qu’on prétend que les danois sont tous de grosses brutes épaisses. Alors si c’est le cas, comment appelle t-on les armoires normandes du Périgord? Hum…Sans doute que le terme de « bovin » conviendrait bien. Je n’avais encore jamais vu un gars aussi imposant.


     - « Tu ne vas pas me dire que tu as peur de lui!?!?!? »

- Non.

     - « Tes lèvres disent non mais toute tes gestes prétendent le contraire »

- Tais-toi!

Assurer la sécurité des villes? Quelle tâche ingrate! Entre les brigands qui n’ont aucun respect, les avocats qui se foutent de vous et la justice du royaume qui n’a de juste que le nom, je ne vois pas ce qu’il y a de valorisant dans la maréchaussée. Ouais…Et pourtant j’y suis! Il me faut assurer la sécurité d’une criminelle et m’opposer à la volonté de la population. C’est ce que je dois faire à l’instant présent. Quoi que j’en pense.

- Je suis le prévôt-adjoint Seurn MacFadyen Eriksen.

Ça, c’est pour la saloperie d’avocats : toujours annoncer clairement qui l’on est…

- … Au nom de sa Grandeur Keyfeya, je vous demande de pousser votre charrette hors de la route et de ne pas entraver cette action de justice.

Il vient d’où lui? Je ne l’ai jamais vu à Périgueux, ni dans aucune ville du comté. Et puis, il n’a pas une carrure que l’on oublie facilement.

- Non.

Et bavard avec ça.

- … Et tu dégageras aussi ta cargaison qui traine sur la route.

Du Vous au tu. C'est impressionnant ce qu'un "non" laconique peut faire sur la politesse de chacun. Il ne me regarde même pas. Il mâchonne une tige de surelle qui lui fait les dents rouges. Il en crache un morceau au sol et continue à scruter un détail sur le toit de chaume en face de lui. J’arque un sourcil et m’apprête à passer à l’étape deux lorsqu’un brouhaha enfle derrière moi. Qu’est-ce que c'est encore que ça? Ça, en l’occurence, c’est une autre donzelle. J’abandonne un instant mon bovin préféré et vient me poster aux côtés de la prisonnière. Et « ça », ça a en plus des exigences. Et « ça » donne des ordres mais au moins en échange « ça » propose de payer en nature. For fanden! Mais elles ont quoi à vouloir toutes se dénuder aujourd’hui? Et en plus, « ça » nous donne son nom comme si « ça » me disait quelque chose. « Satyne », ça me fait autant d’effet que si elle avait dit qu’elle s’appelait Gilberte ou encore Germaine. Germaine, ça lui va bien d’ailleurs. Elle a l’air de gérer et de mener. Quand aux royalos, si elle savait l’estime que je leur porte, elle diminuerait sans doute le nombre de haricots secs qu’elle a mis dans son sac à peser.

Je suis d’un naturel bavard, beaucoup trop bavard d’ailleurs mais dans l’instant présent, je n’aspire juste qu’à partir d’ici, à aller me détendre au bateau ivre ce soir et oublier cette sale journée. J’allais lui répondre lorsque tout s’enchaine. L’irrémédiable vient de commencer dans un chaos infernal : l’alerte au feu, les directives criées du Cheffe puis ceux de la Comtesse, le mouvement de foule tant redouté, la perte de contrôle, le chaos, tout ce que vous avez pu imaginer et bien pire encore. Oui, tout cela s’enchaine dans un désordre parfait. Les contre-ordres répondent aux ordres, la foule pousse d’un côté qui pour éviter le feu, et qui à se précipiter pour l’éteindre. Aux cris paniqués répliquent des cris de vengeance et de haine. Les quelques gardes qui assurent le service d’ordre sont bien vite dépassés. Ceux qui trébuchent se font marcher dessus. Les coups de poings volent à droite, à gauche.


- C’est elle! … C’est elle qui a mis le feu ! C’est une sorcière !

On pointe la prisonnière du doigt. Quelques uns tentent de converger vers elle. Les gardes de la maréchaussée tentent bien de les en empêcher. En vain. Les coups pleuvent d’un côté comme de l’autre. Il est vain de lancer quelque ordre que ce soit. La vague s'est mise en marche. Elle déferle dans la rue venant s’écraser contre les murs pour mieux refluer dans le sens contraire. On tente de se dégager de cette nasse, on esquive les coups, on réplique sans discernement. Dans le vacarme, les cris de « Mort à la sorcière! Mort à la catin! » se mêlent aux pleurs, aux cris de douleurs, aux bruits métalliques des objets de toute sorte qui heurtent les boucliers des gardes de la maréchaussée. Le hennissement d’un cheval se fait entendre plus fort que les autres l’espace d’un instant. Devant moi, un paysan se tient la tête ensanglantée, cherchant manifestement à ne pas sombrer dans l’inconscience du fait du coup qu’il vient de recevoir. Une patte d’ours se pose alors sur mon épaule.

- Toi!

En me retournant, je distingue mon bovin qui cherche à me happer. J’envoie mon poing s’écraser au milieu de son pif. Je ne saurais jamais si le coup a porté ou pas, emporté par je suis par un nouveau mouvement ondulatoire de la vague humaine. Je manque à mon tour de perdre l’équilibre, ne devant mon salut qu’au mur contre lequel mon corps vient s’échouer. J’esquisse une grimace de douleur. J’ai le souffle coupé, la poitrine écrasée entre un mur et trois ou quatre corps. Un voile rouge vient furtivement brouiller ma vision. Je secoue la tête pour tenter de contrer les effets d’une perte de connaissance que je sens arriver. J’ai à peine le temps de réagir. Là, à mes côtés... Est-ce de la chance? J’agrippe son bras et la pousse violemment au travers de la foule, la tirant avec moi au milieu du chemin que je tente de me frayer. Orkaange avait dit que je devais l’extirper de là? C’est ce que je vais essayer de faire. Avec la grâce de Dieu…ou pas.
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Satyne
Quand il te viendra l'idée d'ouvrir ta mouille pour faire la maligne genre "moi j'suis machin le roi de la saucisse" bah tu la fermeras, ça évitera de voir se rabouler la prévôté, ses sbires et une comtesse qui a l'air d'apprécier les légumes. Crétine. C'est ton séjour en Anjou qui t'a pompé la cervelle ?

Ouais pour le coup elle s'encastrerait bien la tête sur le reste de la charrette, mais elle est désormais occupée par une vicomtesse aux poumons développés (c'est qu'elle crie fort la bougresse). Et l'adjoint prévôtal n'a pas l'air plus éclairé que sa patronne.

A noter qu'il ne réagit pas à l'énoncer de son identité.
Il ne sait pas qui elle est.
Non attendez, je la refais...
IL NE SAIT PAS qui elle est !! Kowaaa ?! C't'inadmissibleeee !

La brune prend le temps d'osciller entre contentement et vexation. Mais comme toute personne faisant dans le banditisme son égo surdimensionné écrase son coté timoré, un truc bien énorme à vous laisser coincer dans une porte, c'est d'ailleurs pour ça que ses tentatives de prises de mairie ne se soldent pas souvent par des réussites. C'pas la faute à leur organisation bancale. Ou la façon qu'ils ont d'arriver à 15 avec des sabots. "C'nous ! Sortez le pognon les pécores !" Non non non. Ça, ça n'a rien à voir ! Mais attendez, elle s'enquiquine pas non plus tous les quatre matins à monter des coups avec une bande de pochards et de crèves la soif [en vrai je vous aime

On la pendra peut être, accessoirement.

Ha elle n'est pas inconnue pour tout le monde ! Un instant elle se gorge de la fierté du paon. Si on ne la retient pas elle risque de faire la roue devant la comtesse, à en montrer sa culotte. Elle pourrait même grimper sur ses genoux et lui ronronner à l'oreille. Alors comme ça elle est un peu connue ? Vous le jurez hein les filles ? C'est pas une vieille brique qu'on se traîne ? Elle n'est pas finie ? Dans ses yeux des coeurs se partagent la place avec des étincelles. Non, là, ça craint. Puis se faire pendre en Périgord c'est avoir l'assurance qu'on va vous balancer des noix sur la goule à peine la corde autour du cou. Les noix c'est moche. Puis ça fait mal.

Viennent les cris, la détresse de l'évêque, un ricanement pour l'accueillir (c'est tellement plus drôle quand ça arrive aux autres !), puis l'odeur de fumée, la masse qui bouge, un peu trop même, les coups qui commencent à pleuvoir, et c'est le chaos ! La guerre ! Le foutoir ! Hoooo ce qu'elle aime ça ! Proche d'Isolda Satyne accueille sa proposition d'un hochement de tête "Bien sûr qu'on s'arrache !" au risque de se retrouver coincée sous un gros type.

Alors qu'elle se saisit du poignet de la jeune femme, et qu'elle la tire à sa suite, elle sent une résistance. D'un coup d'oeil la donzelle constate que l'autre bras d'Isolda est pris en étau entre la mimine du prévôt adjoint, et qu'à son tour il l'entraîne de son côté. Loin d'être campée sur deux jambes robustes Satyne se fait happer par la course folle.
"Soit, si ça nous fait bouger plus vite !" Le type a l'air déterminé. Autant ne pas lui ravir son plaisir. Rictus de connivence à sa collègue quand leurs yeux arrivent à se croiser, et la voilà qui ferme la marche en suivant brune et blond, baissant la tête de temps en temps, le dos rond, pour éviter un projectile. Déjà la populace est moins dense à mesure qu'ils avancent dans les ruelles. Moins de gardes aussi. Et c'est bientôt en trio qu'ils déboulent serrés sur une placette. Isolda noire de crasse passe presque inaperçue malgré sa nudité. C'est Soren qui menace d'être un repère facile. A-t-on idée d'être blond ?

Avant qu'il n'émette une onomatopée à variation sonore importante (genre "HAAAAAAhaaaaaHAAAA") la lame affûtée d'un poignard est posée sur l'avant bras dont la main enserre toujours Isolda.


Faudrait me la rendre maintenant...
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Keyfeya
ATTENTION Mesdames et Messieurs ! Messieurs et Mesdames ! Magie ! Elle avait demandé une branche de céleri et ben vous allez voir au compte à rebours, il apparaîtra dans sa main ! 3....2....1.....Poireau ! Oui bon regard éberlué de la Comtesse qui voit se faire mettre un poireau ...dans la main par un paysan du coin ! Je vous interdis les sous'entendus salaces ! Bon quand on a fait 7 mandats comtaux, on a le sens de l'adaptation, un poireau fera bien l'affaire pour menacer sa juge. Et y a un truc dont elle a en horreur, la Comtesse, elle l'a déjà dit pourtant, c'est que l'on nie comme un arracheur de dent, alors même pas qu'elle entendra la fin de la sentence que l'évêque d'Angoulême se prend un revers de poireau dans la joue, avec la partie verte, ça fait moins mal quand même et c'est plus aérodynamique surtout ! Un peu de terre vole dans les airs.

JE NE DOIS PAS MENTIR A MA COMTESSE ! Je vous préviens Elisabeth, que si vous m'attrapez pas celle là. Petit retournement de poireau dans la main comtale, la classe n'empêche nan ? pour désigner Satyne par les racines. Je vous sucre tout, je nomme Lotx, meilleur évêque de la province, et je vous envoie croupir en Guyenne, le restant de vos jours ! Je veux un autographe d'elle sur ma fesse droite avant la fin de la journée ! Et l'autre, là aussi on la garde, quand on se ballade en souillon, on se permet pas de faire des commentaires sur les Djimi Chou de la Prévôte. C'est de la ségrégation !


Cependant les prières Elizabethèennes semblent s'exaucer, parce que pire que le mensonge, pire qu'Elizabeth et son refus de payer ses impôts, et son caractère de mule boudeuse, il y a Theotruc ! Et Theotruc, elle lui en a déjà collé deux dans la tronche, non pas de poireaux mais des baffes ! Theotruc, il lui a volé sa poule ! Sa poule quoi, vous imaginez ?! Pis surtout, il crie comme une fille de 5 ans qu' a perdu sa poupée, elle l'a déjà entendu, alors forcément, il a même pas le temps d'ouvrir la bouche que la Comtesse voit rouge, bleu, vert, jaune, enfin tout sauf rose à l'instant présent, et furieuse, elle balance son poireau en direction de Satyne, parce qu'elle le brandissait ainsi l'instant d'avant. Mon Royaume pour un poireau ! Mais elle ne regarde plus que le blond geignard qui l'accuse d'avoir foutu le feu à sa ville et en plus qui ose dire que c'est la volonté du Très Haut.

Que personne ne me retienne, j'vais faire un malheur !

Aussitôt dit, aussitôt fait, à la guerre comme à la guerre, la Comtesse s'élance de son cheval, attrapant la gorge du Procureur pour le plaquer au sol et grimpée sur lui, commence à le secouer, serrant de ses fines mains mais non sans force le cou de ce blond d'étrangie. Trop de retenue depuis son arrivée, elle l'avait épargnée pour son amie Prinne, mais il vient de sonner le glas de la patience keyfeyienne.

Impérialiiiiiste ! Tueur de poule ! Assassiiiin ! Tu vas me la rendre ma poule ! Je vais te tordre le cou et Cocotte sera vengééééee !

Et les petits bruits que l'on pourrait entendre si elle ne gueulait pas si fort, c'est la tête du Proc qui heurte par a-coups réguliers, le sol de terre meuble. Comme ça, il se souviendra plus s'il survit que c'est elle qui l'a agressé, ben ouais faut penser à tout et au pire, elle peut toujours le finir en l'étouffant dans la terre noire du Périgord. Saleté d'étrangien, mangeur de poule au pot !
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Soren
J’ai cru un moment que j’étais chanceux. For fanden! On s’en est sorti et j’ai la prisonnière dans la main. Les quelques coups, la pommette endolorie, la chemise déchirée par une lame qui avait du passer bien trop près, tout cela n’est pas cher payé en comparaison du maelström qui s’était abattu sur nous. For fanden! Si au moins il n’y avait pas eu ce feu, il y aurait juste eu le bovin à gérer. D’ailleurs, je me demande où il est désormais celui-là. Je n’aime pas savoir une brute pareille en liberté, surtout avec un tel caractère. Ce n’est pas vraiment le genre de bonhomme sur lequel je souhaite tomber nez à nez au détour d’une ruelle en sortant d’une taverne. Il n’avait pas l’air très loquace et semblait avoir un sens de l’humour assez limité.

Ici, je eux souffler, reprendre mon souffle tout en gardant la prisonnière solidement attachée par la main. A l’horizon, le soleil faiblit. La va allait reprendre ses droits sous peu. Les nuages qui avaient été menaçant toute la journée ont fini par lâcher prise et une fine et légère pluie prend ses aises graduellement. Le calme après la tempête… Les cris de la foule se font distants.

Ouais j’ai cru un moment que j’étais chanceux…jusqu’à ce que j’entende une phrase qui bien qu’étant tournée au conditionnel se veut plutôt impérative. La lame tranchante posée sur mon bras est plutôt du genre à renforcer mes doutes. Il n’y a pas besoin d’être sorti de la cuisse de Jupiter pour comprendre qu’il vaut mieux faire prendre de prudence. Tournant lentement la tête derrière moi, la problème me saute aux yeux comme une punaise de lit sur un corps endormi : la foule n’était pas la seule raison qui expliquait la difficulté d’extirper la prisonnière de là. Il y avait un paquet cadeau attaché à ses basques. Et qui plus est, un paquet cadeau armé qui tient son poignard prêt à me trancher le bras.


- Laissez-moi me souvenir…Satyne. C’est ça?

Visiblement, elle n’est pas là pour jouer le même rôle qu’Orthon même si la finalité de son action est identique. Seurn mon petit, je crois qu’elle veut la prisonnière.

    - « Si tu veux mon avis, tu ferais mieux de lui obéir. »

    - Merci de ton conseil éclairé!

- Vous la rendre?
    - « T’es sourd ou tu veux qu’elle te le dise en danois? Si tu peux aussi lui éviter les traits d’humour dont tu nous abreuves d’habitude. Fais-moi confiance, elle ne plaisante pas. A moins évidemment que tu préfères qu’elle te laisse son autographe sur le bras…ou plus si affinités.»

- …Si elle est à vous… Vous ne devriez pas laisser trainer vos affaires hors de leur écrin vous savez? Il pourrait leur arriver des problèmes.
    - « Tu sais ce qui va arriver si tu l’exaspères ? »

- …comme devant les mairies…ou dans les rues de Périgueux.

Joignant le geste à la parole, je lâche la prisonnière. Je n’ai pas le choix et de toute façon, elle aurait été libre une fois cette punition effectuée. Avec ce qui vient de se passer dans les rues de la ville, je doute que le juge désire poursuivre la procession.

- J’imagine que la justice du comté va considérer que sa peine a été accomplie.

Mais désormais, est-ce vraiment là le plus important ?

- Bonjour chez vous…
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