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Jenifaelr
    Ce RP est ouvert à tous, dans le respect de la cohérence

    “Le sexe est une drogue. J’ai mes périodes de shoot et d’abstinence.” Denis Robert

    Le lieu ? Une chambre cossue. Ce genre de chambre, plutôt luxueuse, loué de façon indéfinie à un aubergiste et avec en supplément, une alcôve avec un baquet pour se laver. Le lit est large, long, garni de diverses fourrures et les rideaux du baldaquin sont soigneusement attaché, la personne qui dort ici prend soin de cela, visiblement. De grosses malles contenant vêtements ou bouteilles d'alcool sont là, ainsi que diverse choses ... Oui, ce lieu est du genre de ceux, qu'on laisse des mois solitaires, pour le retrouver chaleureux, comme une seconde maison.
    À qui est cette chambre ?
    À la Rose Corleone. Celle qui s'étire à la manière des chats, sourit comme tel et alterne les drogues, à fumer, à boire ou celles qui donnent la réputation de putain.


    [le 28 mars 1465]

    Elle s'écroule. Simplement, le corps tombe, sur ce lit, sur cet espace vide et froid dans lequel elle dormira ce soir. Elle se recroqueville dans un silence sacré, religieux, de ces silences, que l'on n'ose pas briser sous peine de voir s'abattre sur soi, les foudres de dieu. La bleu est recouverte par le voile des paupières et le noir se fait. Silence. C'est silence, qui se fait entendre.

    Puis elle se redresse, l’œil paraît cette fois-ci effrayé, paniqué et incertain de son avenir.
    Face à elle, lui fait face deux créatures. L'une est bien connut, terriblement effrayante et pourtant tellement attirante. Elle est la Mortelle, la pâle, celle à la peau d'or blanc, aux yeux grisé et à la tignasse platine voletant derrière. Son corps aux courbes pourtant si généreuses, à la peau parfaite est nu cette fois-ci. C'est une épaisse fumée noire qui en masque la vue. À ses côtés, trône une inconnue à l'étrange ressemblance pourtant, dans les traits de l'ovale.
    Celle-ci, semble baignée de soleil, sa peau et ses mèches sont d'un or lumineux et pur. Les boucles qui tombent autour dans un léger flottement lui donnent un air innocent, pourtant dans le saphir clair qui fait face, on peut y sentir une puissance monstrueuse et un esprit aiguisé. Ses courbes généreuses et sa peau parfaite sont bien là, oui, mais elle est couverte d'un voile fin d'or, qui semble presque se fondre sur la peau.
    Et ces deux silhouettes sont réunies, côte à côte, liée par un ruban d'un éclatant rouge ... Sang.

    Et devant celles-ci, Corleone reste silencieuse, avant de murmurer.


    "- Morte e Vita. "

    Deux sourires se dessinent, bienveillant, pour la Dorée, malveillant pour la Sombre et un hochement de tête accompagne celui-ci.

    "- Perché? "

    Les yeux jusqu'à là incertains se posèrent alors sur le ruban rouge comme le sang.

    "- L'Amore ... "

    Et la Dorée, ajouta.

    "- E la vita. "

    Oui, l'Amore e la vita, les deux choses pour lesquelles se bat la jeune femme. À la Mortelle de prendre la parole.

    "- Ne rêve pas trop ma jolie ... Tu es déjà bien plus proche de moi, que d'elle. "

    Et sur ces dernières paroles, en français, les deux esprits s'évaporèrent, laissant derrière elles le ruban rouge, qui au sol, devint une mare de sang, qui doucement grandie, jusqu'aux pieds de l'Italienne. Et alors que ses yeux, fascinés, se poser sur la tâche grandissante au sol, elle sursauta et se sentie tomber.

    Pour se réveiller. La chambre était toujours sombre, sans vie, sans présence et silence. Elle s'intrigua de cet étrange rêve et sentie dans sa poitrine son cœur se serrer. Oui, elle était plus proche de la mortelle, que de l'autre, mais l'apparition de cette autre elle, lumineux et bienveillant, était peut-être le signe également qu'elle pouvait s'en éloigner. L’espoir pris forme dans la poitrine de la jeune femme, qui sentit un battement raté de son cœur, et posa une main, sur la douloureuse.
    Puis, elle se rallongea, en silence et songeuse.


    [Le 29 mars 1465]

    Elle rejoignit sa chambre et pendant bien de longues heures, ferma toutes les malles, comme pour un départ. Définitif, le départ. Puis elle quitta la pièce, pour ne revenir qu’une heure plus tard. À demie-ivre, elle s’adossa contre le lit, pris une bouteille et commença sa beuverie solitaire.
    La mine était sombre et l’œil bleu commença à se faire vitreux. La bouche resta close, à l’exception de l’alcool, qui trouva facilement le chemin.

    Elle se trouvait face à un dilemme, face à des choses contradictoire.
    Certaines parties d’elle, hurlaient de partir, de prendre ses jambes à son cou. Les autres, de rester, de s’accrocher et d’espérer.
    La déraison, lui dictait de rester et de s’accrocher, d’espérer pour trouver le bonheur.
    Son cœur, lui intimer de s’enfuir, certes, elle ne serait pas heureuse, mais elle ne le briserait plus.
    Son corps, lui estimer qu’il était incomplet et expliquait à la jeune femme, lorsque bon lui semblait, qu’il fallait être entier, pour être heureux.
    La raison, elle devenait folle. Concrètement, elle semblait ne pas savoir quoi essayer, quoi dire au milieu de tout ce vacarme silencieux et elle se noyer lentement dans le spiritueux.

    C’est ainsi, elle s’écroula de fatigue, rongée et ivre, habillée, au pied de son lit, ses malles faites, bouteille en main.


    [HRP : Morte e Vita = Mort & Vie.
    Perché = Pourquoi. Et niveau prononciation, c'est " Per - k - é "
    L'Amore = l'Amour.

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Jenifaelr
    [Le 31 mars 1465]

    Il avait fallu que quelques minutes. Quelques minutes, pour que ses émotions, soit chamboulée, malmenée, traînée, écrasée et remise en place, elle s'était écroulée, littéralement. Quelques mots avaient suffi.

    "- Toi, tu es forte. "

    Elle n'avait pas fini sa phrase et avait essayer alors de passer à autre chose. Des tas de qualificatifs, lui auraient convenu. Passionnée, égoïste, extravertie, chiante, casse-couille, patiente, maternelle ... Mais forte. Réellement ? Elle, se sentait simplement à la fois égoïste, privilégiant son bonheur, en privilégiant celui de ses amis. Privilégiant ses enfants pour préserver son cœur et sa tête. Privilégiant les autres, pour ne pas penser ...
    Quelques instants qui s'ancrèrent avec violence dans son esprit, pour lui permettre alors de passer à la suite. La suite était d'ailleurs bien plus joyeuse.

    Le sujet du soir ? Les langues étrangères. À noter, qu'en l'occurrence, venant d'une Italienne et d'un Germain, qui s'étaient connut dans un pays d’accueil, la chose était presque risible.
    Néanmoins, ce soir cette chambre, qui avait vu plusieurs états, serait animée.
    Porte close, comme les malles tout autour, elle verrait un jeu, entre deux protagonistes, comme deux flammèches qui deviendraient brasiers. L'un des protagonistes, offrait au second un état de faiblesse, de dévoilement, se montrant en tenue d’Ève, dévoilant alors sa vie, aux yeux de quelqu'un. Aucune cicatrice n'était masquée par un tissu, aucune marque, ni aucun fard. L'autre fait de même, avant que les deux flammes se rejoignent. L'étreinte est longue, assez longue, pour que les corps se fatiguent bruyamment et terminent dans un chœur de souffle rapide.

    Dans cette chambre, ce soir, ainsi, se termine la pièce. La jolie Rose, mise à nue, dépouiller de ses pétales reste allongée, le souffle court, alors que sa main, vient chercher la présence d'une peau chaude sous ses doigts, une peau qui n'est pas la sienne et contre laquelle, elle ira glisser ses lèvres avec tendresse, avant de sombrer doucement dans une sommeil sans rêve. Le rêve, n'est pas de la partie, mais un écho, reste, presque lointain ... Toi, tu es forte.

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Jenifaelr
    [Le 5 avril 1465]

    L’œil n'exprime pas d'émotion, dans le bain. Au travers la vapeur, elle observe la tâche bleue plus loin, sur son lit. Le visage dans l'eau jusqu'au nez, elle observe cette chose. Puis elle plonge. Simplement.
    Le visage sous l'eau, se lève vers la lumière, alors que quelques bulles s'échappent de ses lèvres pour éclater en surface. Le calme, le silence, l'apaisement voilà ce qu'elle ressent en ces instants bénis, dans l'eau bouillante, trop chaude peut-être, pour beaucoup. Elle se redresse, la tête émerge et elle saisit alors une huile parfumée qu'elle commence alors à passer sur ses cheveux, d'un brun délavé, avant de les démêler à l'aide d'un peigne. Lentement, elle voit les pigments s'échapper, jusqu'à laisser ses cheveux d'un blond encore un peu terne. La main se saisit alors bol où elle a déjà préparé une mixture pour que l'or reprenne le dessus sur le brun et elle s'applique puis la nettoie, le tout dans un silence parfaitement maîtrisé.
    Puis elle se redresse enfin, lorsque l’eau est devenue froide et que ses cheveux sont démêlés et sentent bon de nouveau. Lorsqu’ils auront séché, elle le sait, ils formeront une ondulation douce pour terminer par une boucle souple. La Corelone se met alors devant le miroir et applique un baume réparateur sur ses cicatrices et les marques de son corps, puis une huile délicieusement parfumé sur sa peau, qui lui permet de la rendre douce et parfumée. Pendant ses opérations, elle regarde le miroir qui lui fait face et juge alors l’image qu’elle renvoie, dans tous ses détails.

    Ce qu’elle voit, lui renvoie un sentiment de honte. Son ventre se tord alors. Là, sur sa joue, partant de mâchoire, l’immondice, la cicatrice qui lui fait horreur, qui la défigure, celle qui lui à déjà valu le surnom de balafrer et l’a fait alors fondre en larmes. En dehors de cela, elle semble néanmoins satisfaite de son visage, le temps ne semble pas avoir eu trop d’effet, même si l’arrondi de ses treize ou quatorze ans semblent s’être légèrement affiné et lui donne l’air alors plus mature. Ses épaules, ne sont plus étroites et fine, mais elle semble s’être redressé. Elle affiche un sourire à la vue de cela, cela lui donne l’air à la fois plus fine, plus digne et lui donne l’air plus fort également, descendant le regard sur ses bras, elle observe le velouter d’or sur lequel se dessine des muscles, assez doux. Elle glisse ses mains jusqu’à sa poitrine et la remonte doucement. Une douleur vive dans celle-ci s'est fait sentir et elle soupire, avant de la relâcher. Le sein est fier malgré sa rondeur, sûrement grâce aux muscles sous la peau, qui le maintiennent, mais elle ne peut s’empêcher de se demander si elle serais attirée également par sa silhouette si elle était un homme.
    Combien, on, déjà affiché un air ravi, en voyant la courbe de la poitrine nue ? Oh, elle sait, que sous les doigts, ces courbes sont perçues de façon différente, elle-même, lorsqu’elle parcourt de son Écho, elle semble une autre, mais elle semble une autre parce qu’elle est femme justement, elle n’a pas les mêmes sensations, les mêmes pensées et façon de voir qu’un homme.
    Puis elle continue la course de ses yeux sur son ventre, qui semble redevenir celui qu’il était avant sa dernière grossesse à force de soins et d’attention. Ventre, sur lequel elle tarde, pour y glisser une main. Quel bonheur de sentir un enfant grandir ici. Pourquoi ne peut-elle pas de nouveau le sentir ? Pourquoi lui interdit-on tout ? L’amour n’est pas permis, le bonheur de donner la vie non plus, l’insouciance lui a été enlevée, et même l’alcool et les herbes ne semblent plus lui donner de satisfaction ces derniers jours. Le regard glisse ensuite vers les hanches, vers les cuisses, là où les regards masculins s’attardent en général, vers ce qui fait leurs bonheurs et le malheureux de nombreuses femmes. Ce que l’on considère d’abord comme un trésor, puis comme un moyen de donner la vie, un moyen de gagner sa vie, pour certaines ou une source de plaisir pour d’autres. Elle a un pincement au cœur, pensant aux femmes mariées, à ces femmes, que souvent, l’on marie à des hommes pour qu’elles donnent héritiers à deux familles et qui sont ensuite reléguer au rang de vieilles femmes aigries. À ces femmes, qui subissent alors des pressions pour avoir un héritier, alors que certaines ne le peuvent pas, à ces femmes, que l’on bat, que l’on viole et rabaisse. Le pincement devient un coup et elle émet un grognement largement audible. Le poing se serre et s’abat sur le rebord de bois du baquet dans lequel elle s’est baigné.

    Elle se lève, entièrement nue, c’est ainsi qu’elle se sent bien, en tenue d’Eve, n’en déplaisent à certains. Son poing lui fait mal du coup, il résonne dans son bras, mais s’en est trop. Elle qui considère les hommes comme des êtres faibles et soumis à leurs désirs, quand les femmes semblent pouvoir contrôler le leur et continuer à réfléchir. La Vénitienne part s’écrouler dans ses draps, laissant sa nudité se faire recouvrir de douceur et de chaleur. Elle ne peut pas accepter ça, elle doit faire quelque chose.

    Si comme on le prétend, elle est une femme forte, alors elle doit pouvoir rendre d’autres femmes comme elle, aussi forte, indépendante et dominante sur le véritable sexe faible.
    Et c’est sur cette conviction, qu’elle s’endormira ce soir, pour revêtir, demain, une nouvelle elle.

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Jenifaelr
    [Limoge nuit du 12 au 13 novembre 1465 

    La Vitalis da Roma-Corleone, s’écroule ce soir, ivre. Elle a trop bu, elle a vomi, elle est dépaysée, s’en est trop. Le corps fatigué, lui ordonne de dormir et c’est ce qu’elle fait rapidement, se laissant couler dans une nuit qui n’aura pas de rêve. 
    Pas de rêve, mais une angoisse qui devient cauchemar, lorsqu’elle ouvre les yeux et réaliste l’horreur de la situation, qui se déroule, là, dans son lit. L’aigue-marine s’ouvre et dans la gorge, un nœud se forme, elle sait que quelque chose cloche. L’esprit est encore embrumé, mais elle porte la main à son entre-jambe et le sent. Cette chose, poisseuse, qui ne devrait pas être là. Elle le sent, le liquide froid, désormais, sur sa chainse. L’alcool l’aide à ne pas craquer, pas maintenant, du moins. Les jambes tremblent et le pied se pose au sol, elle se mouve, pour aller jusqu’aux latrines, elle sait malheureusement, ce qu’elle doit faire et en revenant le corps se rassoit, constatant la triste réalité, son échec, son cauchemar. 
    Il n’est plus là. Cette petite chose, qui grandissait lentement dans son ventre, qui menaçait de s’accroître, de grossir, de poindre son nez et d’afficher l’état à tous. Cette petite chose, qu’elle aimer déjà, qu’elle imaginer déjà dans ses bras, elle voyait le sourire du marin, qui planer sur son visage, elle se rappela la main de celui-ci, sur son ventre, en imaginant que celui-ci aller grandir. Le sentiment d’échec reprit le dessus, elle était coupable de cette perte, elle aurait dû faire plus attention en sachant que la petite chose était là. 
    Les yeux se posent sur les draps tâchés et il lui faut nettoyer et faire disparaître la souillure. On arrache les draps, rageusement, du lit pour les laisser par terre en boule, c’est trop facile, il faut faire plus. Sa chainse est réduite en lambeaux et une fois nue, elle en revêt une nouvelle avant de se remettre sur le lit, désormais sans literie. Là, voilà ce qui est bien, elle ne mérite pas plus. Pourquoi mériter plus, alors qu’elle vient de perdre un de ses rêves ? Qu’elle à perdu un être innocent, à cause de son vice, de son ivrognerie. La colère la prend, main sur le ventre douloureux, bien que le cœur soit bien plus meurtri encore. 
    Comment l’annonce sera faite ? 

    - J’ai perdu notre enfant.
    - Je suis désolé, nous n’aurons pas cet enfant.
    - Nous en aurons d’autres.
    - Bello, j’suis désolé pour tout.

    Personne ne le sait, cela lui viendra en temps et en heure, mais en attendant, elle pleura en restant seule tout simplement, pour se flageller, se punir de son inconscience, du mal fait, du malheur qu’elle apporte. Pourtant …. Les choses avaient bien commencé. 

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Audric_
    [Limoges, cette même nuit.]

    La pogne bat la porte avec une discrétion toute relative. Sans attendre de réponse, le mercenaire se faufile à l'intérieur de la piaule plongée dans la pénombre. La raison de son intrusion lui est aussi floue que tout ce qui l'entoure. Soirée bien trop alcoolisée pour tout le monde. Le sexe est une drogue et il est dans l'abstinence depuis bien trop longtemps. Mais si ce n'est pour assouvir un besoin qui augmente d'heure en heure, c'est surtout pour avoir une présence réconfortante qu'il retrouve la ritale en cette nuit qu'ils jugeront désagréable. De nature solitaire, ce soir c'est une compagnie rassurante qu'il recherche. Trop souvent enfermé dans sa grotte, le barbu ressent aujourd'hui le besoin d'être avec ceux qu'il considère comme sa famille. Et le fait d'avoir une nouvelle fois tout fait foirer avec la russe n'arrange en rien son sentiment d'échec.
    Refermant la porte dans un calme contenu, les iris cerclés de vert se posent sur le tas de linge immaculé de sang. Le corps se fige, refusant un instant de comprendre l'origine de la souillure. Pourtant l'odeur de fer répandue dans toute la pièce ne peut prêter à confusion. Silencieusement, la masse sombre se penche pour ramasser le linge de lit et les lambeaux de chaisne. La jeune femme n'aura pas besoin de se confronter au désastre une fois le jour levé, il ne lui suffit que d'un bref moment pour faire disparaître les preuves de la malheureuse perte.

    Les enfants sont son bonheur. Elle l'a tant de fois répété face aux commentaires désobligeants sur son état que le mercenaire a fini par l'intégrer, et même le comprendre. Les jours à venir seront sombres pour la ritale qui finira par se relever avec une blessure de plus à sa collection. Et si la Cigogne n'a été là que pour l'engrosser et brille par son absence, Audric fera acte de présence pour l'épauler. Peu importe si ce n'est pas sa compagne, l'inquiétude est réciproque au sein d'un clan. Bien qu'il ne puisse vivre la douleur d'une femme lors d'une fausse couche, il peut aisément se remémorer la perte d'un avenir proche. Imaginer tenir un petit être entre ses bras et l'aimer avant même qu'il ne naisse pour au final voir son bonheur lui éclater brusquement au visage. Se sentir piétiné, comme roué de coups par une dizaine de personnes enragées. Avoir du mal à se relever le lendemain.

    Ne pouvant se résigner à la laisser dans cet état, Audric couvre le corps frêle recroquevillé de sa lourde cape. Même s'il la sait réveillée, aucune parole inutile n'est prononcée. Il finit par se reculer de quelques pas pour poser sa carcasse dans un fauteuil. Et si certains l'auraient pris dans leurs bras pour la consoler, le mercenaire n'aura aucun contact physique avec le corps meurtri pour ne pas s'insinuer plus que nécessaire dans son intimité. Presque effacé, il restera dans son coin pour apporter la présence qu'il était venu chercher, les bras croisés.

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Jenifaelr
    [Toujours cette même nuit du 13]

    Il y a de ces choses, qui sont sues, sans même les voir. La présence de l'Ours en fait partie, elle l'entend se mouvoir un peu dans l'espace de sa chambre et se mettre sur le fauteuil. Se retournant dans la pénombre elle pose les bleues sur Audric et le remercie de son silence, de sa présence, du fait qu'il la laisse seule sur le lit. Elle tire un peu sur la lourde cape qu'il a mis au-dessus d'elle et y engouffre le nez, pour profiter un instant d'un réconfort bref, très bref. Elle n'ose pas imaginer y avoir le droit.

    Le corps se redresse, pour s'asseoir et faire face à la présence, nulle bougie n'est allumée, la lueur lunaire est suffisante, il n'y a besoin de rien d'autres, de quoi cacher les larmes dans ses yeux et la faire paraître plus forte. Elle est forte, après tout, non ? Reniflement et on sèche ses larmes, il est l'heure de se ressaisir. Relève-toi, montre que la vie est plus proche que la mort, que tu ne vois plus tes mauvais rêves. Tu es forte, tu es capable de t'occuper de tes enfants et de ne pas faillir. De ne plus tomber. La prochaine fois, car il y en aura une autre, elle l'espère, elle ne boira plus, elle tiendra le lit, s'il le faut, elle s'exécutera, elle ne prendra plus de décisions. Les décisions sont une chose mauvaise, il semblerait. La carcasse se relève, pour aller tirer, non loin de l'Ours une caisse, remplit de bouteilles de vin et elle s'assoit aux pieds du fauteuil et lui tends une bouteille de vin en silence. Le vin, la source de ses emmerdes, aussi bien que de son bonheur, un signe de réconciliation parfois, d'autres fois, un signe de détresse. Ce soir, c'est un signe de remerciement, de gratitude envers le barbu. Elle débouche avant de boire un peu au goulot de sa bouteille.

    Après quelques gorgées, c'est le temps des souvenirs et ça se souvient alors d'un détail parmi d'autres, d'une conversation particulière, eu avec Audric, quelques mois auparavant, avec une bouteille de vin encore. Lui, qui n'a pas eu la chance d'avoir l'enfant qu'il devait avoir alors qu'elle est capable d'en donner à l'homme qu'elle aime. Tout cela lui revient comme une gifle soudainement et la patte se pose sur le genou du barbu, pour le consoler à son tour, brièvement, car elle se redresse aussitôt et retourne s'asseoir sur le lit. Son lit, à elle, celui qui voit défilé les pleure et les rires, la chaleur, l'amour, la haine, l'alcool, les peines et toutes les drogues, qui peuvent passer par l'esprit Corleone. À ce moment, où elle pense la déchéance totale, elle ne sait pas que cela peut être pire encore. Elle ignore, ce que lui réserve l'avenir et heureusement. Pour cette nuit, elle n'aura qu'un malheur à gérer, c'est déjà bien assez.

    Demain, il faudra continuer à sourire. Il faudra marcher, il faudra rire et faire bonne figure, au moins pour ne pas inquiéter son fils et qu'il ne regarde pas tristement sa mère. Il faudra aussi encaisser, quand les gens comprendront, que dans les semaines à venir, son ventre n'enflera pas de vie et restera plat, voir creux et vide, qui sait pour combien de temps. Il faudra tenir, quand on te regardera, désoler et avec pitié, alors que tu ne souhaites aucune pitié. Pour l'instant, ce n'est pas encore le cas, pour l'instant, on a toute la nuit, pour boire et noyer le chagrin, pour rendre les coups et les piétinements moins importants, pour laisser son esprit voguai entre les vagues de douleurs. Déjà à moitié ivre, elle se met à fredonner une berceuse, une petite berceuse qu'elle connaît par cœur. La Vénitienne n'est pas chanteuse, de loin, elle est bonne danseuse, sa voix possède bien des intonations chantantes du sud et de l'Italie, mais on la sait guère chanteuse. Ou alors pour chanter une chanson, alcoolisée jusqu'à la moelle et à peine durant deux phrases. L'Italienne est également maman, par contre et elle sait prendre cette jolie voix douce, imitant celle de sa mère, de façon mécanique, pour chanter une berceuse à sa progéniture.


    « - Fa la ninna, fa la nanna
    Nella braccia della mamma
    Fa la ninna bel bambin,
    Fa la nanna bambin bel,
    Fa la ninna, fa la nanna
    Nella braccia della mamma. »


    Voilà, c'est fini, mais malgré le chant doux, la voix s'étrangle à la fin et elle est incapable de dormir. Voilà qui retardera le moment où elle chantera de nouveau, cette berceuse… Qui sait, quand elle la chantera à nouveau ?

    Traduction : Fais dodo, fais dodo
    Dans les bras de ta maman.
    Fais dodo joli bébé
    Fais dodo, bébé joli,
    Fais dodo, fais dodo
    Dans les bras de ta maman.

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Vera.
    [ "Si tu n'y as jamais gouté tu ne peux pas savoir ..."]


    Sujet de méditation et si certains le font en toute intimité dans une chambre d'auberge, ou même dans une taverne isolée. C'est au confessionnal que ça se joue du côté de l'église de Limoges.

    Si ailleurs on vous accorde le temps d'en débattre, et dans un autre monde ça s'ébat à en mourir , le lieu ici est à l'écoute. Sans essoufflement, sans soupire, quoique les soupires se font nombreux et les perles de sueurs n'ont rien d'une conclusion d'un exercice d'une lutte acharné entre deux corps qui s'abandonnent à l'envie naturelle de s'allier pour ne faire qu'un, ici cette sueur est juste le fruit d'un exorcisme en bon et du forme.

    En guise de couche, juste un tabouret sacrément rustique et comme barrière entre deux corps, un rideaux de bois quasiment opaque qui ne laisse que les voix s'élevaient. Dans un monde parfait je n'aurais que les péché de gourmandise et pourquoi pas l'avarice à gérer , l'orgueil et la colère ... L'acédie.

    Là. On me fait comprendre que le sexe pouvait être une drogue et bon sang quelle addiction pour mes dits "moutons" , ou pour d'autres les "fidèles infidèles"!


    - Oh! Ma mère , pardonnez-moi par ce que j'ai péché.
    - Par la Sainte barbe des prophètes et le Très Haut, je vous écoute, libérez-vous, ma soeur.
    - J'ai pris du plaisir avec mon boulanger dans l'après-midi, il est si tendre, si doux, si entreprenant, si fougueux, délicieux... mmmmmmm... et dur à la fois !
    - Il faudrait me donner son adresse, le Saint-Junien a le monopole à Limoges, il est temps de changer un peu là.
    - Oups ma mère ?
    - Votre soeur !
    - Ma soeur ... c'est que je ne peux révéler son nom ... par respect pour son épouse...
    - Il faut savoir partager ma fille, puis c'est qu'une question de miches entre nous.
    - Ma mère oups ma soeur ... je ... c'est que ... je ne ...
    - Dites-moi, vous comptez perdre ce créneau de confession inutilement ou bien?
    Vous êtes là pour causer. Alors exprimez-vous, le nom vous dis-je ?
    - C'est que c'est délicat ma soeur ... J'espérai pouvoir m'alléger de ce péché sans avoir à dire son nom...


    De grimacer , désabusée. La fidèle aura gagné le trophée "discrète".


    - c'est que je l'ai goûté , l'Homme est si parfait !
    - Humpf. Et bien, et bien nous ne parlons définitivement pas de la même chose. Je songeais aux miches de pain ... Enfin après les goûts et les couleurs.
    Je vous recommande donc de cesser le régime pain et brioche et d'opter pour le lait. Le trois quart des vente se fait par des bonnes femmes, je ne pense pas que vous serez tentée par la luxure là.
    - Pourquoi pas ma soeur?
    -.... Par ce que si non je vais sortir de derrière ce rideau et vous rosser à coup de bâton de bergère. Soyez heureuse que je n'ai pas encore de crosse !
    - Pardonnez moi ma soeur par ce que je ne pécherai plus jamais, jamais!
    - AMEN ma soeur, vous pouvez vous en allez en paix, Dieu vous voit et Big brother aussi.

    De secouer l'urne rempli des trois écus d'office pour en réclamer davantage par ce que pour le coup et le coût de ses confidences bidons , l'Eglise avait le droit à un peu plus de bénéfice.

    Que dire des autres séances de confessions intimes ? Elles étaient toutes trop croustillantes pour mes chastes oreilles, ces infidèles fidèles avaient le bon don de raconter les détails de leurs tribulations libidineuses et j'étais condamnée à les écouter , si pour la lecture j'étais passée en reine de la lecture en diagonale, pour l'écoute j'avais du mal à ne pas entendre le tout. J'avais beau m’essayer à penser à autre chose, à jouer aux mots fléchés , ou croisés, à boire quelques gorgées de vin, je finissais et ivre d'alcool et soulée à bloc des récits érotiques trop sulfureux à mon goût et mes "allez en paix mes soeurs, mes frères " étaient devenu un simple "allez en paix mon fils", "ma fille" à cause de ce tas de brebis égarées j'étais foutue et rendue à devenir Mère avant le temps.

    Si le Saint des Saints s'aventure à me dire bien souvent que je ne peux pas cracher sur ce que je n'ai jamais goûté , il y a une conclusion percutante à tout ce délire. Pour moi l'opium est une drogue et pour les Autres ça restera le sexe et toujours ça.





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Jenifaelr
    [Nuit du 15 janvier 1466]

    La chambre a changé. Ces dernières nuits, elle à retrouvée les bras du pirate, pour son plus grand bonheur. Lovée contre le corps halé, elle réfléchit aux derniers jours. Après sa conversation avec lui et Neijin, elle c’est posé elle aussi la question que les plus âgés qu’elle se pose déjà. Ai-je ma place ici ? Qui suis-je ? En y repensant, elle à l’impression d’avoir vécu une dizaine de vies en une seule, d’arrivée à une conclusion. Les conclusions, elle en avait eu plusieurs aussi pour renaître de façon différente.
    Ce soir, elle avait laissé ses nerfs lâchés. Après s’être énervée contre Fallone, car Fallone, c’est Fallone, elle était rentrée et c’était lancé dans la danse sensuelle qu’ils aimaient temps tout deux. Sous sa peau, le corps chaud pulse et y dépose dessus des doux baisers aimants. Savoir qui nous sommes lui semble bien plus compliqué que d’avoir compris ce qu’elle voulait, ce que son corps et son cœur lui avait réclamé. Puis un chiffre s’imposa dans l’esprit bouillonnant. Neuf. Nove, dans sa langue à elle. Alors sous ses yeux, défilèrent les images.


    Citation:
    Uno : Chloé, petite merveille dont la naissance fut un vrai défi et un étonnement, un être avait désormais besoin de moi, une fois accroché au sein.
    Due : Mélénia. Petite merveille également, qui lui avait pris son amie, mais comment en vouloir à une enfant qui venait de naître ?
    Tre : Et toi ? Où es-tu ? Tu es avec la Mortelle, n’est-ce pas ? Cette autre moi, qui ne semble jamais loin. Cette créature terrifiante qui peuple les cauchemarde et les hallucinations. Je t’ai vu pourtant, petit être, ressembler à tes deux sœurs.
    Quattro : Guillaume, petit bonhomme au sourire jovial qui avait fait battre le cœur de la jeune femme pour ensuite disparaître, la laissant profondément triste.
    Cinque : Erikka. Fillette adorée, également disparut… Mais toujours présente dans le cœur.
    Sei : Lowe. Tout une histoire ce petit bonhomme. Mère manchote et lui-même le fruit d’un viol de celle-ci, la Manchote avait un joli visage et elle l’avait pris. Quelle folie m’a prise ? Je ne pouvais plus donner naissance. Je n’en avais pas le droit pour la réputation de Jehanne et parce que l’on ne peut pas avoir d’enfants avec un amant, avec une aventure. Alors j’ai volé. J’ai fait ce que je redoute, j’ai enfermé cette femme, les miracles m’ont été utile et une fois qu’elle l’a mis au monde, je suis partie. Une bourse d’écus en échange. Lowe, le Lion, mon premier fils.
    Sette : Alesio Sanguinario. Oh toi. Parfois, je me demande encore si tu n’es pas l’enfant d’un autre, puis quand tu me souris, je me rappelle de son sourire à lui et alors, j’ai la certitude que la paternité est la bonne. Que dire, sur le fils qui m’était promis, celui dont j’ai rêvé, des années durant et qui enfin m’a été donné ? Jamais, tu ne me quitteras, mon petit Sanguinaire.
    Otto : Aniello Monstro. Le fils que j’ai tué. Celui que je ne pouvais pas aider, celui qui me fendait le cœur à chaque fois que mes yeux se posaient sur toi, celui qui me tuait lentement, par peur de ne pouvoir aimer suffisamment mes deux fils.
    Nove : Qui es-tu ? Aurais-tu eu son sourire, toi aussi ? Comment aurait-il réagi, lui-même ?


    Neuf enfants. Neuf. Neuf fois, elle les avait aimés de façon différente. Au moins, l'oiseau bicolore n'était pas le neuvième qu'elle aimer ... Et sans qu'il ne le sache, où peut-être s'en doutait-elle, elle espérer secrètement qu'il soit le dernier à qui elle offrirait son cœur pour ne plus se détruire. Sur ces dernières réflexions, elle accepta enfin de fermer les yeux, sachant qui elle était pour l'instant : Jenifael Lisbeth Corleone, la femme qui dormait dans ses bras.

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Jenifaelr
[Le 19 janvier 1466 - Entre Limoge & Ventadour]

L'heure était grave. Il était venu bien habillé alors qu'elle portait ses habituelles braies de voyage, emmitouflée jusqu'au nez, dans sa cape de zibeline sombre, lorsqu'il s'était assis à côté d'elle et avait voulu récupérer la chevalière qu'il lui avait confié il y a quelques mois. Lèvres pincées, elle l'avait écouté.

Stain. regarde Jeni

- Stain. : Jeni, faut que je te pose une question

Jenifaelr fronce les sourcils.

- Jenifaelr : Pose toutes celles que tu veux.
- Stain. : c'est là, ma demande de faveur
- Jenifaelr : mmh?

Stain. prend sa main et la regarde dans les yeux
Jenifaelr se redresse, surprise, mais se laisse faire, docilement.

- Stain. : Jeni, veux-tu etre ma femme ?

Jenifaelr se décroche la mâchoire et ressemble à une vache en plein bug, puis elle se reprit, pour l'observer.

- Jenifaelr : J'suis déjà à toi.
- Stain. : c'est un non alors ?
- Jenifaelr : C'est un oui !

Jenifaelr lève les yeux au ciel.

- Jenifaelr : J'peux te le dire en trois langues, si tu veux !

Jenifaelr dépose un baiser sur les lèvres du marin et ajoute : Oui, j'veux être ta femme. Si. Ja !
Stain. sourit et l'embrasse avec amour avant d'enlever la bague à son doigt pour la mettre à celui de Jeni
Jenifaelr répond au baiser, sourit un peu, lorsqu'il place la bague trop grande à son doigt.

- Jenifaelr : j'suis ... une femme mariée, du coup?

C'est dans un murmure, que la Corleone a demandé cela, puis Stain sourit et l'embrasse doucement

- Stain. : tu veux que je te mène à l'église ? Ou cela te suffit ?

Jenifaelr secoue la tête.

- Jenifaelr : j'ai pas besoin de plus.
- Stain. : Alors, oui tu es une femme mariée.
- Jenifaelr : et si ça, c'est une faveur que je te dois, j'ai bien envie de te donner encore mille faveurs. Il mio.

Stain. regarde Jeni et lui caresse la joue, la jeune femme fit de même avec celle du barbu.

- Jenifaelr : Tu es l'premier. L'unique.

Jenifaelr sourit.

- Stain. : à te demander en mariage ?

Jenifaelr hoche la tête

- Stain. : et cela te fait quoi ?
- Jenifaelr : J'ai du mal à le croire. Surtout venant d'un homme, qui ne se sentait pas fait pour le couple.
- Stain. : tu es ma femme a présent
- Jenifaelr : Mais je suis heureuse que tu aies décidé que je pouvais être ta femme.

Jenifaelr l'attire contre elle et l'embrasse.

- Stain. : je crois que c'est toi et toi seule qui me donne la force de me lever le matin

Stain. la serre contre lui en savourant ce baiser
Jenifaelr glisse ses mains froides dans la nuque du pirate.

- Jenifaelr : Alors, j'espère te permettre de te lever encore longtemps.

Retranscription de taverne ! Ici !

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