Keyfeya
[Des mois plus tard]
Comme un matin de printemps, elle avait marché dans les rues de la capitale, longeant les bords de l'Isle, le vent froid de l'hiver claquant sur ses joues. Elle s'était arrêté pour contempler l'onde tumultueuse, dans laquelle elle se baignait depuis des années. Elle revit ses baignades matinales, l'eau fraîche sur son corps lacté et un profond soupir nostalgique exhala ses lèvres en un brouillard blanc.Elle resta un long moment à mirer l'eau, la gorge nouée, comme retenant le moment qui allait suivre.
Puis elle reprit sa marche vers le quartier Taillefer, lente et douloureuse, laissant glisser ses doigts sur les pierres des maisons, les bottes s'enfonçant légèrement dans le sol détrempé. Une pluie fine vint accompagner son pèlerinage, et l'ébène rabattit davantage sa capuche.
Jusqu'à ce qu'enfin, elle arrive en face de cette maison brûlée, les lèvres se pincèrent légèrement et elle laissa les gouttes frapper son front et coller quelques mèches noires sur son visage. Les iolites se posèrent sur les restes de bois, sur la structure de la bâtisse que l'on pouvait encore voir. Qu'elle avait été belle sa maison, quels temps merveilleux, elle avait passé là en compagnie de son fils et de ses amis.
Elle poussa de quelques doigts le portail pour marcher sur son passé loin d'être révolu ou perdu. Elle était d'ici du plus profond de ses tripes, l'eau de l'Isle était mêlée à son sang depuis toujours. Elle était de cette forêt, de cette ville. Et elle comprit en marchant sur le sol de ce qu'avait été son" chez elle", qu'il ne pourrait jamais en être autrement. Elle retrouva son jardin et elle imagina encore le parfum de ses roses en regardant le château devant elle qui s'érigeait dans la brume matinale.
Le silence autour d'elle lui apporta un peu d'apaisement, tout était calme et encore endormi. Elle remit doucement une mèche de cheveux derrière son oreille, sa maison lui manquait, elle avait été son havre et son refuge bien des années et elle savait qu'elle ne retrouverait nul part ailleurs ce sentiment de paix qu'elle avait connu ici.
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Comme un matin de printemps, elle avait marché dans les rues de la capitale, longeant les bords de l'Isle, le vent froid de l'hiver claquant sur ses joues. Elle s'était arrêté pour contempler l'onde tumultueuse, dans laquelle elle se baignait depuis des années. Elle revit ses baignades matinales, l'eau fraîche sur son corps lacté et un profond soupir nostalgique exhala ses lèvres en un brouillard blanc.Elle resta un long moment à mirer l'eau, la gorge nouée, comme retenant le moment qui allait suivre.
Puis elle reprit sa marche vers le quartier Taillefer, lente et douloureuse, laissant glisser ses doigts sur les pierres des maisons, les bottes s'enfonçant légèrement dans le sol détrempé. Une pluie fine vint accompagner son pèlerinage, et l'ébène rabattit davantage sa capuche.
Jusqu'à ce qu'enfin, elle arrive en face de cette maison brûlée, les lèvres se pincèrent légèrement et elle laissa les gouttes frapper son front et coller quelques mèches noires sur son visage. Les iolites se posèrent sur les restes de bois, sur la structure de la bâtisse que l'on pouvait encore voir. Qu'elle avait été belle sa maison, quels temps merveilleux, elle avait passé là en compagnie de son fils et de ses amis.
Elle poussa de quelques doigts le portail pour marcher sur son passé loin d'être révolu ou perdu. Elle était d'ici du plus profond de ses tripes, l'eau de l'Isle était mêlée à son sang depuis toujours. Elle était de cette forêt, de cette ville. Et elle comprit en marchant sur le sol de ce qu'avait été son" chez elle", qu'il ne pourrait jamais en être autrement. Elle retrouva son jardin et elle imagina encore le parfum de ses roses en regardant le château devant elle qui s'érigeait dans la brume matinale.
Le silence autour d'elle lui apporta un peu d'apaisement, tout était calme et encore endormi. Elle remit doucement une mèche de cheveux derrière son oreille, sa maison lui manquait, elle avait été son havre et son refuge bien des années et elle savait qu'elle ne retrouverait nul part ailleurs ce sentiment de paix qu'elle avait connu ici.
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