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[RP] Galons, ours en peluche et accueil chaleureux

Petite Fée
Le temps passait affreusement lentement pour Petite Fée. Peut-être la Boule savait que c'était lui qui cognait? Où peut-être sa planque menait à un autre dédale de passages secrets? Après avoir fréquenté depuis longtemps la Grotte des Joyeux Brigands, il n'en connaissait même pas tout les recoins.

Se faisant de plus en plus impatient, la Fée s'apprêtait à cogner de nouveau, mais une petite fente dans porte s'ouvrit, le faisant sursauter. Il n'avait pas prévu ça! Il était malin, le maroufle. Petite Fée resta un moment à fixer la fente, ne sachant que faire. Puis, sans même y penser, il leva son épée et l'enfonça dans la fente de la porte, l'enfonçant jusqu'à la garde qui vint se frapper contre la porte, puis la ressortit en grognant devant le peu qu'il pouvait faire, hurlant contre la Boule.


-Pleutre! Lâche! Ouvres cette porte, maroufle! Raclure! Dégénéré!*

Ces mots qui sortaient de sa bouche étaient quelque peu ironique, pour lui à qui l'honneur importait peu, ou pas du tout. Il recula d'un pas, et donna un coup de pied à la porte qui, n'étant plus verrouillée, rebondit contre la cadre de porte et s'ouvrit devant une Fée surprise, et en furie. Il en oubliait même son nom...

-Et tu croyais avoir eu le Salaud...

*Pas de panique les enfants, ces insultes ont été approuvés comme étant politiquement correctes par notre gouvernement
Boule
La Boule commençait à reculer, prêt à ouvrir cette porte lorsqu'un objet pointu non identifié, au vu de la vitesse d'arrivée, s'avança vers sa face joufflue. L'épée, car c'en était une, alla directement prendre contact avec son globe oculaire droit. Le fait qu'il était déjà en train de reculer lui sauva la vie, mais non la vue.

La lame effilée n'eut besoin de nul effort pour faire son office, laissant entendre un son des plus pittoresques, celui d'une bulle qui éclate et des chairs qui se déchirent. Le Gros continua son mouvement de recul, portant ses mains à son visage, hurlant de douleur. La porte acheva de le faire aller vers l'arrière, surtout quand elle vint s'écraser contre son visage avec une force telle qu'il tomba sur son séant.

Il eut un regard effaré vers l'embrasure de la porte ne discernant pas encore qui était là, bien qu'il ait reconnu la voix. La Fée c'était la Fée, il l'avait dit... Enfin, non, là il disait s'appeler... Le Salaud ? La Boule recula plus encore, la main sur son œil gémissant de douleur, et de peur. La rage qu'il avait senti dans la voix de son agresseur lui laissait entendre que l'achat de la catin n'avait pas été la meilleure idée qu'il avait pu avoir...


Pas touchée.... J'l'ai pas touchée... J'voulais juste qu'elle m'fasse à manger, moi...


Il eut un regard éloquent vers la dite catin et vers l'homme en furie. De douleur, ou de peur, sa robe de bure était trempée.
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La Boule est morte, vive la Boule !
Eurydice
Elle le regarda s'avancer vers la porte, elle réfléchissait à toute allure, son esprit ayant retrouvé sa vivacité. Comment pourrait elle le maitriser ? Elle ne serait l'esclave de personne et si elle devait un jour appartenir à quelqu'un, ce ne serait pas en étant considérée comme une propriété, ce serait de son plein gré et pas à ce simili prêtre en robe de bure. Il lui fallait trouver une sortie, et la sortie, il était devant. Elle le regarda observer au dehors et tourner la clef, ce serait le moment !

Elle se leva, saisit le tas composé de ses affaires, prêt à agir, à bondir au dehors, malgré sa faiblesse. À peine eut il tourné la clef dans la serrure qu'elle perçut un mouvement brusque et le vit reculer, l'éclat métallique était reconnaissable. Elle allait pousser un cri de surprise lorsque la voix qui beuglait se fraya un chemin jusqu'à ses esgourdes. Elle resta tétanisée, n'osant croire à cette présence inespérée.

Elle ne vit pas l'oeil du gros se faire détruire, ni ne perçut son hurlement de douleur. Elle était tournée vers la porte, en attente, tendue cherchant dans la pénombre, son visage, voulant s'emplir les yeux de sa silhouette. Elle le vit enfin, furieux, tel qu'elle ne l'avait jamais vu auparavant. Sa bouche ne prononça qu'un mot tandis que ses yeux cherchaient les siens. Seul l'ours resta dans ses bras alors que le reste de ses affaires se répandait au sol.


Toi...
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Petite Fée
Son regard vint rencontrer le sien, à Elle. Et il resta à la regarder ainsi un court moment, avant de le détourner, regardant la Boule au sol, le visage ensanglanté. C'était dommage, la Boule était le genre de personne avec qui la Fée aurait pu avoir l'habitude de prendre une chope, à la Grotte. Mais Aristote en voulut autrement...

Aristote... était-ce encore l'une de ses manigances? Avait-il tenté de La faire souffrir, parce qu'il était redevenu brigand? La Boule n'était-il qu'un pion? Petite Fée n'en doutait pas un instant... Et en agissant ainsi, Aristote venait de lui donner un message clair: il ne pourrait vivre tranquillement, il payerait, jusqu'à qu'il ait pourrir en enfer. Mais Petite Fée n'avait pas peur, oh non! Il avait su dans quoi il s'embarquait: un duel entre lui, et l'être le plus puissant du monde! Mais il lui montrera, fera des choses avec Son monde! Qu'il ne peut faire avec la Fée, ce qu'il fait avec tant d'autre...

Déjà, la Boule semblait neutralisée. Il se faisait silencieux, mais Petite Fée ne pensait pas qu'il l'avait tué. Au moins dévisagé, c'était au moins ça. Il rengaina maladroitement, manquant de se couper un doigt, son épée qui portait encore la marque de combat dessus.

La Fée leva le regard vers Elle, la regardant mais évitant son regard, et surtout, évitant son cou, de peur de voir une quelconque marque cicatrice. C'est avec son regard en quelque sorte flou, qu'il tendit lentement sa main ouverte vers elle, et ne dit qu'un simple:


-Sortons, viens...
Eurydice
Ces yeux... Elle serait restée indéfiniment ainsi, le regard plongé dans le sien à se perdre encore et toujours, mais il détourna la tête, bien trop vite à son goût. Elle ne réagit pas, immobile à s’emplir toute de son image, et s’il la laissait à nouveau ? Elle ne pourrait le supporter encore, mais elle ne le supplierait pas, ça non… enfin… elle n’en savait rien en fait, elle ferait selon l’évolution des choses, aviserait, agirait sans doute sans réfléchir, les actes irréfléchis, ça la connaissait.

Elle suivit son regard qui se posa sur la boule humaine. L’homme avait perdu le peu de prestance qu’il aurait pu avoir auparavant. Petite Fée paraissait en proie à de nombreuses interrogations, il avait choisi de partir et elle était là, comment allait-il le prendre ? Et dans ces conditions ? N’allait-il pas lui en vouloir ? Elle ne voulait pas grand-chose… simplement, Lui… Etait-ce donc trop demander ? Sans doute… Et… s’il ne voulait pas, vraiment pas ?

Son visage lui fit de nouveau face, mais elle avait l’impression qu’il la regardait sans la voir, ou la voyait sans vraiment la regarder, elle ne savait trop. Et remonta son col jusqu’à son menton, de ce geste qui était devenu une habitude ces derniers temps. Elle ramassa machinalement ses effets tombés au sol et posa ses doigts tremblants dans sa main tendue. Sa main ouverte, offerte à la sienne qu’elle saisit plus fermement, s’y accrochant, ayant peur qu’elle disparaisse et n’ait été qu’illusion.

A ce contact, elle sut, elle sut qu’elle avait fait le bon choix, qu’elle n’aurait pas pu ne pas venir, ni vivre plus longtemps sans lui. Elle avait eu raison de s’accrocher à cet espoir… Peut être… La jeune femme n’osait imaginer que peut être… Peut être il ne l’accepterait pas près de lui… Lorsque leurs mains se joignirent, elle se sentit envahie d’une chaleur telle qu’elle en eut le souffle coupé. Le voir avait déjà été un bonheur en soi, mais son contact n’avait pas de qualificatif assez fort pour être décrit. Elle ne dit rien, en étant d’ailleurs incapable, et se laissa guider par Lui. Elle lui avait offert sa vie, Il la guidait, et quand bien même il le réfutait, elle était sienne.

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Petite Fée
Se faufilant dans les dédales de la Grotte, Maelle dans les bras, Petite Fée se dirigeait vers l'ancienne planque de la Boule. Ça aussi, elle lui servirait plus à lui, vu où il devait se trouver... Il avait laissé Sara dans la charrette, à l'extérieur, après l'avoir préalablement caché dans des buissons. C'était plutôt risqué, mais il n'avait pas eu le choix, la charrette ne rentrant pas dans la grotte. Évitant de trop paraître, allant même jusqu'à faire un long détour pour rester le plus loin de la taverne, l'endroit où il y avait plus de gens.

Arrivant près de la dite planque, la Fée déposa l'Aveugle, dos au mur. Il sortit une paire de clef, en inséra une dans la serrure de la porte et la déverrouilla. Se repenchant pour reprendre sa fille dans ses bras, crispé par la douleur que lui donnait sa jambe et son bras, il entra dans la planque. Il dit, pour la rassurer:


-Ce n'est que moi...

Déposant Maelle au sol, il se releva, regardant Eurydice avec ce même regard vide qu'il prenait maintenant, comme s'il voyait au travers d'elle. Il porta sa main à la dague, qu'il avait placé tout à l'heure à sa ceinture, la ressortit et la tendit à Eurydice.

-Tiens, je l'ai trouvé... Et, il y en a une autre.

Dès qu'elle eut prit la dague tendue, il tourna des talons, sortant de la planque pour chercher Sara. D'un pas boitillant, il traversa de nouveau la Grotte, par le chemin qu'il avait emprunté auparavant. En Sa présence, il ne pouvait faire autrement que de ressentir un mélange de bien-être timide, et un sentiment d'inconfort, que la présence de la dague n'avait fait qu'amplifier. Revenu à la charrette, il vit avec soulagement que Sara y était toujours. La soulevant de nouveau dans ses bras, il reprit pour une troisième fois le chemin. Sara était plutôt salement amochée, mais il n'avait de doute qu'Elle serait capable de la guérir, il n'en doutait pas une seconde...
Eurydice
[ Juste en sortant de l’antre de la Boule ]

Elle se laissa mener par sa main, docile. Enfilant un dédale de boyaux de diverses tailles, Il l’amena à l’air libre. Ils n’avaient croisé personne, il faut dire qu’Il avait fait bien des détours en ce but. Il ne disait rien et elle n’osait parler, par peur de recevoir des reproches ou qu’Il la fuit à nouveau. Elle se contenta de cette présence silencieuse, intimidée par ce regard vide qu’Il lui accordait. Il semblait ne pas la voir, ne pas vouloir la voir. Elle aurait voulu lui hurler de la regarder, de la prendre en ses bras, de l’étreindre et pouvoir se blottir contre Lui, mais elle n’en fit rien. Déjà, Le voir, c’était une victoire.

Arrivés dehors, Il lâcha sa main, lui faisant signe de le suivre. Geste qu’elle ressentit aux tréfonds de son âme comme un déchirement, mais encore, elle ne pipa mot. Ils se rendirent dans les bois, non loin de la grotte, et Il lui indiqua sans mot dire qu’elle devait rester là. Elle s’assit sans comprendre et Le regarda partir, sans même se retourner. Elle fixa le dernier endroit où elle L’avait aperçu, encore hébétée par ces retrouvailles incongrues. Elle songea peu au prêtre éborgné, ressassant surtout en son esprit le visage de Celui qu’elle attendait. Enfin, un son, léger, elle ne réagit pas, tout d’abord, les yeux tournés vers l’arbre derrière lequel Il avait disparu, puis elle se tourna, lentement, pour Le voir approcher d’une toute autre direction. Le soleil avait avancé sa course, cela faisait plusieurs heures qu’elle était restée figée ainsi.

Il ne monta nul campement, ne fit nul feu et déposa simplement devant elle une couverture, quelque nourriture et une outre d’eau. Evitant toujours son regard, Il repartit. Non loin sans doute, du moins l’espérait-elle. Mais hors de sa vue et de son ouïe. Elle mangea sans appétit un morceau de pain, but quelque peu et se blottit dans la couverture, recroquevillée sur le nœud qui lui broyait l’estomac. Il revint, le lendemain, lui apporter à boire et à manger, le surlendemain et les jours qui suivirent aussi. Ils n’échangèrent pas un mot, dans ce silence lourd, lourd de son départ, lourd de ces mots qui n’arrivaient pas à sortir. Qui n’osaient pas sortir. La nuit, elle mettait du temps à trouver le sommeil et se réveillait tôt, transie par la rosée, arrachée à ses rêves où elle se voyait avec Lui, comme avant.

Il se déciderait bien à parler un jour ? Elle ne Le forcerait pas. Elle la forte tête, la gamine capricieuse, la chieuse tyrannique, elle, elle attendait, patiente. Chose qu’elle n’avait jamais connu auparavant. Mais pour Lui, elle attendrait tout le temps qu’il faudrait. Un soir Il arriva différent dans sa démarche, le parfum de l’alcool qu’elle lui connaissait bien l’accompagnait encore, mais elle sut que ce n’était pas la boisson la responsable de sa façon de marcher. Il boitait, Il était blessé ! Elle se leva et se précipita à sa rencontre, Le forçant à s’appuyer contre elle le temps qu’elle l’installe sur la couverture. De grossiers pansements étaient posés, l’un sur son bras, l’autre sur sa jambe. Le sang qui transpirait du bandage laissait envisager une blessure fort récente.

Sans réfléchir, elle déchira la seule chemise de rechange qu’elle avait, propre heureusement, ayant trouvé un cours d’eau non loin, elle s’était organisé une petite vie au fond des bois. Avec sa visite quotidienne, ça en était presque plaisant. Elle ressortit de ses effets, sa flasque qui contenait encore une petite dose de Chrysophernal. Armée de bandages propres, elle défit les imbibés un à un, nettoyant chaque plaie avec l’alcool de maïs, non sans en avoir donné à boire à la Fée auparavant. Les pansements changés, Il s’endormit et elle le veilla. Le lendemain, silencieux, c’en aurait presque été sacrilège que de briser ce silence qui les unissait autant qu’il les séparait, Il se leva, claudicant, lui indiqua de récupérer ses affaires et de le suivre. Ce qu’elle fit, sans chercher à comprendre.

Ce qu’Eurydice ne savait pas, c’est que le faux prêtre, qui ne s’était donné ce rôle que parce qu’elle l’avait pris comme tel, avait rencontré Petite Fée la veille. Rencontre qui avait tourné court, mêlant aussi bien X que Sara et Maelle à un combat sanglant. La Boule, l’esprit bien monté en épingle par celui qu’il appelait l’Isque, avait réclamé à la Fée le prix de la Catin. Il s’était bien entendu fait rire au nez, et X avait fini par faire feu sur le Voleur de Catin le manquant de peu. Le combat avait tourné court, X blessé au bras par Sara, la Fée ayant la dague de sa fille qui lui avait entamé le sien (de la main de la Boule hé, n’allez pas croire qu’elle a planté son père !) et la jambe entamée par la lame de l’arquebusier, le Gros, quant à lui, avait subit les assauts des bottes d’une Fée furieuse au visage, tandis que ses intestins répandus avaient connu la pointe de son épée… ainsi qu’une bonne partie de la lame.
La Boule n’était plus.



[ De retour dans l’antre du Gros ]

Discrètement, le pas lent de par ses blessures, Il l’entraina à nouveau dans le dédale de couloirs plus sombres les uns que les autres qui constituaient la grotte. Ses pieds connaissaient le chemin et de son bras valide, Il lui tenait la main, pour la guider, simplement. Il la ramena devant la porte de bois et sortit des clefs qu’Il fit jouer dans la serrure. Elle ne reconnut l’endroit que lorsqu’Il en ouvrit le battant, laissant apparaitre le cellier de la Boule. Cellier qui en fait était bien plus grand qu’il ne lui avait paru au premier abord, il faut dire qu’elle n’avait guère eu le loisir de le visiter, la Fée étant arrivée bien vite.

Elle lui lança un regard interrogateur et Il l’invita à entrer. Sans plus d’explication, il chercha un jeu de chandelles qu’il alluma, lui montrant la réserve, la Boule ayant prévu de quoi tenir un siège… pour un estomac comme le sien. (Oui, "bientôt manquer de réserve", pour la Boule, ça voulait dire n’avoir plus que deux semaines de rations à douze repas par jour ^^)


- N’ouvre à personne.

Et ce fut tout, tout ce qu’il lui dit avant de la laisser découvrir l’endroit de par elle-même, ayant compris au vu de la dose de sang sur les vêtements de la Fée, qu’il ne s’agissait pas que du sien et que la Boule ne viendrait sans doute pas se plaindre du pillage de ses réserves. La porte fut refermée, à clef, clef dont un exemplaire était accroché au mur, mais elle se garda bien d’y toucher. Elle prit ses aises en ce lieu, voulant le rendre agréable à Ses yeux, se disant qu’un endroit propre pourrait peut être l’aider à se sentir à l’aise. Elle découvrit une couche de paille recouverte d’un drap grossier, elle aéra et retourna les herbes sèches, en chassant la vermine, débusqua un drap propre, le Gros ayant visiblement l’habitude de détrousser des marchands. Elle réussit à donner un semblant de propreté et de fraicheur au lieu, l’action lui faisait du bien, lui permettait de ne plus penser. Elle avait promis d’écrire à bien des gens, mais ne le pouvait pas, elle y songeait, d’ailleurs et c’était de songer à le faire qu’elle avait promis, elle ne faillait donc pas à sa parole.

Il revint se faire soigner le lendemain, veillant à ce qu’elle ne manque de rien, mais elle avait tout le nécessaire, un filet d’eau suintant du fond de la cave. (ouep, solution de facilité^^) Ce jour là, elle fut surprise d’entendre à nouveau la clef jouer dans la serrure, elle se retourna, mi souriante mi craintive, et fut rassurée de l’entendre. Il recommençait à lui parler, par phrases courtes, certes, mais Il le faisait, bientôt, Il la regarderait, peut être ? Elle le regarda poser la jeune femme au sol, une jeune femme qui semblait plutôt mal en point recouverte de sang, le sien ? Elle attrapa la dague, machinalement, ne comprenant pas qu’Il l’ait en sa possession mais n’en tint pas plus compte. Elle allait lui demander de quelle autre dague Il voulait parler lorsqu’elle comprit qu’Il sous entendait une autre victime. Son regard fuyant, aveugle presque quand il s’agissait d’être dirigée vers elle, lui transperçait l’âme à chaque instant, mais, là, il était temps de penser aux autres, pas de s’appesantir sur son sort.

Lorsqu’Il fut sorti, elle prit l’Aveugle par les aisselles, et la traina difficilement jusqu’à la couche de la Boule, enfin, la sienne désormais. Elle la mit d’un côté, l’avantage étant que si la personne qui arrivait ensuite était fluette aussi, elles auraient largement assez de place toutes deux. Elle observa la demoiselle inconsciente, longtemps, lui trouvant un elle ne savait quoi de familier sans savoir mettre le doigt dessus. Elle lui nettoya le visage baignant la blessure de la tempe, rassurée de la voir peu profonde, le cuir chevelu étant endroit qui saignait abondamment. Elle la pansa en premier lieu, puis, retrouvant des gestes oubliés ces dernières semaines, elle se fit maternante. Telle qu’elle l’aurait fait avec son fils, elle déshabilla Maelle, à la recherche d’autres maux. La brûlure de la cuisse lui arracha une grimace, ce n’était pas beau à voir du tout.

La laissant en chemise sur la couche de paille, elle entreprit de chercher du suif, qu’elle trouva non loin des chandelles. Elle en étala généreusement sur la blessure et lui banda la zone blessée de façon à ce que le badigeon fasse effet. Il y avait certes des plantes qui existaient, mais de un, elle ne les connaissait que trop peu et de deux, où aurait elle pu en trouver ici ? Recouvrant la jeune femme d’une couverture, elle se retourna pour accueillir Celui qui faisait battre son cœur, portant une autre femme. Autant l’Aveugle faisait peine à voir, autant l’état de celle-ci l’inquiéta au plus haut point. Elle indiqua à la Fée l’endroit où l’installer qu’Il ne la dépose pas à terre elle aussi.

Elle lui indiqua comment Il devait la maintenir sur le côté pour qu’elle puisse atteindre l’arrière de sa tête sans qu’elle en souffre plus qu’elle ne devait déjà le faire. A bien y regarder elle se demandait comment la jeune femme pouvait encore être en vie. L’arrière de sa tête n’était qu’une plaie béante, des bris d’os se laissaient percevoir sous ses doigts explorateurs. Elle leva vers lui un regard désolé, ne sachant comment soigner ce genre de choses. Elle n’était pas encore médecin, simplement estudiantine, nouvellement qui plus était. L’inquiétude qu’elle vit dans ses yeux, non pas dirigés vers elle, mais vers les malades lui fit prendre conscience de l’importance des blessées pour Lui. Etaient ce donc de ses conquêtes ? Une bouffée de jalousie l’envahit, mais elle la réprima, tant bien que mal. Une mourante avait besoin de soin, aurait sans doute eu plus besoin de derniers sacrements, mais bon, elle tenterait tout ce qu’elle pouvait.

Le geste un peu tremblant, la blessure, ou plutôt les blessures n’étant ni nettes, ni belles, l'apprentie médecin n'était guère à l'aise. Elle n'avait encore jamais soigné quiconque mis à part Lui, et bien qu'autrefois elle Le menaçait de se faire son infirmière, elle n'aurait jamais imaginé l'être et pour Lui, et pour d'autres. Elle risqua un œil sur Lui, ayant un vague souvenir d’une fois où Il n’avait su que faire devant une blessée. Là n’était pas la question, Il était là et elle avait besoin d’aide.


- De l’eau, chaude.

La dague à la main, elle se demandait s’il fallait mieux lui couper les cheveux ou pas, hésitante sur la marche à suivre, ce qu’elle avait lu dans ses livres ne l’ayant pas, mais alors pas du tout préparée aux soins d’un crâne fracassé par les assauts d’un furieux enragé. Il lui faudrait des plantes aussi, beaucoup de plantes. Des pour la faire, les faire dormir, des pour calmer la douleur, en espérant ne pas se tromper…
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L'aveugle
[Plongée dans ses songes]

Une sensation étrange, celle d’un soulagement. Enfin, Ko était mort, et cela grâce aux attaques combinées de Sarah et d’elle. Sa main avait été celle qui lui avait donné son dernier souffle, mais le dernier acte de Ko avait marqué la brigande à jamais. Une trace indélébile, qui lui rappellera ce combat final. Mais la chose qui l’apaisait et qui également l’inquiétait, était sa vue.

L’Aveugle l’avait retrouvée..Ses yeux bleus clairs allaient à nouveau percer ceux des individus et découvrir un monde qu’elle avait presque oublié. Elle allait devoir découvrir des visages, les associer à ces sons, ces voix…Et…est ce que sa vue allait tout changer..Vraiment tout ?

Les quelques jours, allaient être difficile…Mais elle avait survécue, c’était l’essentiel.

Maelle avait enfin trouvé Ce courage qu’elle avait tant de fois renié. Sa vue allait devenir sa force…Et elle espérait ne plus jamais avoir d’ennuie…Ko était mort..Le démon ne l’ennuierait plus.

[une douleur…]

Plongée dans ce repos si paisible même si préoccupant, la brigande émit un léger son…Un grognement de douleur, une grimace vient s’afficher sur son visage et la douleur à sa jambe revient peut à peu…ça lance..ça fait mal..ça brule encore…ça tire…

Gnnn…Sarah ?….La brigande ouvrit à nouveau ouvrit les yeux, pour de bon enfin. Elle se croyait à la Forge, mais fut surprise du décor qu’elle découvrit.

Une couverture la recouvrait, elle n’avait plus sa robe, et surtout elle était dans une autre chambre.

Soudain, elle fut arrêtée dans son analyse…La clarté était encore trop vive pour ses yeux…Une mine agacée, des yeux qui se ferment pour les protéger et une main qui vient toucher sa tempe pour la masser…
Sous ses doigts, elle sent un tissu, et hausse difficilement un sourcil interrogateur. Où était-elle, qui s’était permit de la toucher, et qui l’avait soignée…Maelle rallongea sa tête, sentant son crane trop lourd…Un mal de crane certain venait s’ajouter au douleur déjà existante.

La danseuse, se demanda si s’était son père qui était venue s’occuper d’elle. Même si elle ne doutait pas de ce lien de paternité, les deux êtres étaient tellement indépendants que avoir de la famille devait comme un espèce de lien, une obligation…Mais elle en avait cure, et cela la rassurait de savoir qu’au sein de la Grotte, la brigande avait un membre de sa famille à défaut d’avoir sa mère.

Maelle comprenait la rancœur de son père. Elle n’avait pas connu l’histoire qui s’était tramée entre les deux, mais il avait souffert à cause de sa mère, et elle savait que son visage lui rappelait sans difficulté celui de Aly’. Cependant, elle avait son père, près d’elle et son esprit possessif risquait de faire surface…Pas de donzelle autour de lui, il était Son père à elle et le partager avec une femme l’enrageait…
Mais, ce sentiment était étrange, car elle ne pouvait vraiment s’attacher à lui, entièrement…comme elle avait par ailleurs du mal à s’attacher à quiconque.

Elle tenta le tout pour le tout….et releva doucement son buste avant de parler…Un ton faible mais une forte envie d’être entendu…

Père ?...

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fille de Annyah allias Alystrael et de Shinigami. (mort certainement...)Danseuse libre et indépendante..
Sara Tancredi
Puis le noir…un noir intense…éternel… ?
L’éternité peut être, ou plus tard, ... son esprit divaguait hors de son corps, corps encore inerte…
Sara devait choisir entre la vie et la mort, choix difficile pour elle ; pour le commun des mortels c'était une décision simple... Choisir entre vivre une petite vie tranquille et une éternité au ciel ou en enfer. Ils préféraient garder ce qu'ils avaient, une vie plate....
Pour elle, il fallait comprendre ce qu'elle avait vécu, comprendre son mal qui la rongeait depuis si longtemps, maintenant…
La jeune femme vit défiler sous ses yeux sa vie en un éclair, elle se voyait à l’age de 12ans fuyant ce père qui était devenu fou, fou de voir sa fille grandir, devenir une jeune femme, de la voir ressembler de plus en plus à sa Mère. Son amour qui perdit la vie en la donnant à sa fille…
Puis en une fraction de seconde, la brune se retrouvait à Cahors, la plus belle période de sa vie, lors de la prise de celle-ci par Nilas et ses Amis… traînant plus dans les tavernes que dans le couvent, où la jeune femme était censée se reposer. Le bel oiseau fit des rencontres, qui chamboulèrent sa vie tranquille à jamais… Dans cette taverne se trouvait Hanort, qui devint rapidement son frère de cœur, et Tik, un homme pour lequel le cœur de la brune s’emballa…
Après une semaine, passée en leur compagnie, Sara rêvait à nouveau de liberté, de voyage, elle qui se sentait mise en cage ; mais la dure réalité de la vie la ramena à Castelnaudary, ou un homme l’attendait : Roland
Restant en contact permanent avec Han et Tik, la jeune femme ne pensait qu’à s’évader…
Quelques mois après, après avoir succombée au charme du brigand, la jeune femme se rendit à Rochechouart à la demande de Han. Rochechouart, ville ou la brune découvrit qu’elle portait le fruit d’un amour illégitime !
Tout d’un coup, les pensées désordonnées de la jeune femme, le menèrent dans une auberge, là où Sara avait faillit être violé par l’aubergiste, alors qu’elle était enceinte de quatre mois, mais rien n’arriva, Tik intervint à temps et le tua…
Ses pensées s’amusaient à faire des bons dans le temps, dans les grands moments de sa vie, voila qu’elles l’emmenèrent, à la grotte, première fois qu’elle y mettait les pieds, enceinte alors de huit mois, elle rencontra Aly’, jeune brigande un peu sauvage sur les bords, mais tellement attachante. Sara et elle devinrent vite amies, quand on en voyait une, l’autre ne devait pas être très loin…
Puis en un éclair, elle se retrouva dans la lisière d’une forêt, près d’une petite maisonnette, voila que la jeune femme se revoyait accoucher, la douleur était affreuse, mais oubliée en un instant, portant pour la première fois son fils : Alwin. Le petit garçon naquit pendant la prise de Montpellier… qui fit le bonheur de sa mère et son père, même s’il avait voulu le vendre à bris pour qu’il se fasse bouffer !! Hey oui, les gars certaines choses ne s’oublient pas et surtout pas celles la !
Un bonheur qui ne dura pas très longtemps, la mort d’Auguste, puis l’arrivée de Ko, jeune homme sur lequel elle devait veiller, mais qui se transforma en monstre après une rupture sentimentale… Puis… la mort de Tik, qui osait enfin avouer un sentiment envers elle, décidément le sort s’acharnait sur elle, voila que sa meilleure amie tombait après une altercation avec un soldat, lui laissant une nièce sur qui elle devait veiller …
La jeune femme se revoyait à ville Franche, blessée en taverne, blessée par une armée qui disait défendre la ville, belle défense en vérité, frapper lâchement une mère, seule, portant dans ses bras son fils. Encore une fois entre la vie et la mort… condamnée à rester le temps de sa convalescence dans une ville qu’elle voulait voir brûler !
Encore un bond, dans son passé, passé torturé, l’oiseau aux ailes brisés, voulant retrouver le goût de la vie, oublier ce qui la rendait malheureuse... elle prit des drogues. Un poison qui la mit dans un état second, sans savoir vraiment pourquoi elle s’énerva contre son frère, serrant les poings, la torturée planta ses ongles dans ses paumes, faisant couler ainsi le sang. Honteuse, depuis ce jour, elle donna peu de nouvelles, pourtant elle aurait aimé lui dire combien elle était désolée, combien il comptait… mais un nœud qui se serrait de jour en jour dans sa gorge, l’empêchant.
Elle n'avait pas eu le temps de le lui dire.... Et voila qu'elle était... où d’ailleurs ? Le noir... le noir revint... l'inconscience... quelle inconscience ... Finis ces flash back ? Pourquoi avaient-ils surgi maintenant dans son esprit ?
La brune voyait à présent un long couloir noir, entendant des bruits…bruits de pas qui venait vers elle… puis quelqu’un qui la soulevait... qui cela pouvait bien être ? Sara ressentait, entendait, mais de loin, elle se sentait partir, partir dans une contré inconnue…
Se laissant doucement aller dans les abysses, tombant de plus en plus dans un sommeil éternel… quelque chose la tourmentait, une personne qu’elle ne pouvait laisser, qui était sa chair et son sang… son fils ! Il fallait qu’elle se batte contre la mort pour son fils, comment pouvait-elle le laisser ? Han s’en occuperait c’était sûr, mais elle était sa mère, elle avait promis à Tik de veiller sur son seul fils…

Sentant à nouveau des bras la saisir et la porter, puis la poser sur une surface plate… La brune essaya de faire un geste en vain, pour faire comprendre qu’elle était encore en vie…
Sara tentait comme elle le pouvait pour remonter le tunnel, pour ne pas mourir, pas aussi vite… une voix dans l’ombre, une voix inconnue, une voix de femme qui parlait à un homme, lui semblait-elle .


De l’eau, chaude.

L’inconsciente ressentait la présence de plusieurs personnes, mais elle n’arrivait pas à savoir qui, elle avait du mal à saisir les paroles de la femme inconnue, que demandait-elle ? Qui était-elle ?
Sara tenta de réunir ses forces pour leurs faire un signe, puis arriva a bouger un doigt en direction de la voix… n’arrivant toujours pas à définir qui parlait et qui était à ses côtes, restant dans la confusion la plus totale.
Cherchant dans ses souvenirs, une femme dont la voix, dont elle n’était pas encore habituée… Leamance peut être ?
Un bruit diffus de voix se fit entendre alors qu’on la laissait reposer, l’impression d’avoir la tête enserrée fortement.
Soudain une autre voix, la fit tressaillir nerveusement, Maëlle ? Que faisait sa nièce ici ? Elle semblait perdue, ne pas comprendre où elle était, pourquoi appelait-elle son père ? Fée était là ?


Père ?...

La jeune femme croulait sous des questions que personne ne semblait entendre, ni vouloir répondre… elle tenta de prononcer un prénom, qui était toujours là pour la rassurer, pour épauler, qui lui manquait énormément… dans un effort surhumain et un souffle, restant les yeux clos…

Han… ? Léa…. ?

L'effort était tel que l'inconscience reprit le dessus... Une douce inconscience cette fois... De celles qui nous aident à supporter la douleur... de celles dont on revient...
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Eurydice
[ Durant l’inconscience des Demoiselles ]

Elle reposa sa dague. Un léger mouvement de la blessée, furtif, faible au point qu’elle ne fut pas sûre tout d’abord de l’avoir perçu la rassura sur son état. Bouger, c’était être proche de la conscience. Il serait sans doute possible de ne pas sacrifier la chevelure de l’abîmée et de voir, si une fois nettoyé, l’endroit lui laisserait entrevoir le mal qui envahissait son crâne. Il lui amena l’eau demandée, et, délicatement, elle entreprit de nettoyer la plaie, les plaies pour être précise. Il n’y avait guère à faire que de nettoyer l’endroit, de verser quelque alcool puissant sur les chairs sanguinolentes et de lui faire un bandage serrée et propre.

Il lui faudrait le porter longtemps, même après cicatrisation. En effleurant l’endroit du bout des doigts, elle se rendait compte que la paroi crânienne comportait quelques brisures. Elle lança un regard éloquent à la Fée, lourd du pessimisme qui l’habitait quant à l’état de la brune. Elle nettoya et pansa donc la plaie, rapidement, craignant qu’elle ne s’éveille et ne souffre plus encore pendant les soins.

Prenant le reste d’eau, elle alla ôter de sa peau les traces sanguinolentes. Elle revint vers Lui, dont le regard ne quittait pas les deux blessées. Elle posa légèrement la main sur Lui, l’effleurant, voulant attirer vers elle Ses yeux. Il le fit, mais ce fut de ce regard qu’Il lui accordait désormais, un regard sans émotion aucune, sans qu’elle ne puisse y déceler quoique ce soit. Baissant alors les yeux, elle Lui demanda qui elles étaient dans un murmure. Comme une porte de sortie, Il saisit l’occasion pour regarder de nouveau les endormies. Il lui présenta Sara comme étant la marraine de l’autre, l’autre dont Il parla, et lorsqu’Il l’eut fait, elle ne put que répéter Ses paroles, le temps d’assimiler l’information.


- Une fille… Aveugle… Maelle.


Elle se laissa glisser au sol, la tension des soins donnés, le poids des informations reçues la firent choir plus que s’asseoir. Elle Lui demanda s’Il était venu pour elle, mais Il lui expliqua qu’Il ignorait son existence. Elle Le fit la rejoindre au sol, s’inquiétant pour Sa blessure à la cuisse. Il se tint peu proche d’elle, ne détournant pas le regard de Sa fille. Devant tant d’indifférence, elle finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres, par Lui demander pourquoi Il ne la regardait pas, si elle ne méritait pas même un regard de Sa part. Silencieux un moment, Il déglutit avant de pousser un soupir. Il ne pouvait la regarder sans penser à la fois où, devant Lui, elle… Le silence finit la phrase, tandis qu’elle remontait son col, un peu plus, pour être sûr que sa cicatrice ne soit pas apparente.

La jeune femme se fit suppliante malgré elle, elle ne voulait pas, mais c’était plus fort qu’elle, elle Lui demanda d’essayer, de la voir différemment, d’un œil neuf. Il essaya, mais évita ses prunelles. Les dites prunelles d’Eurydice luttaient contre une marée salée ascendante qui ne demandait qu’à déferler. Elle esquissa un geste vers Lui, geste qu’elle ne termina pas, reposant sa main sur son propre genou.


- Regarde-moi…

Il leva enfin les yeux vers les siens, une partie de Lui voulant détourner le regard mais Il n’en fit rien. Muette, elle plongea dans l’abîme où elle aurait aimé se perdre, levant délicatement sa senestre pour L’effleurer à peine, caressant du bout des doigts Sa joue et Ses lèvres. Elle ôta sa main, comme prise en faute tandis qu’Il quittait ses yeux. Un filet de voix rauque s’échappa de ses lèvres pour Le supplier encore, Le supplier de la laisser vivre auprès de Lui, même si ce n’était pas avec Lui et malgré Son refus d’elle. Il lui dit ne pas pouvoir, qu’ils ne pouvaient pas car Il ne lui porterait que malheur.

Bafouillant, elle reprit, lui expliquant que sa vie avait cessé depuis son départ, elle entama maintes phrases, incapable de les terminer, baissant honteusement les yeux, ses mains se tordant ne voyant pas qu’il avait tourné la tête vers elle, sans qu'elle le demande, pour une fois.

Le malheur, c’était Son absence lui dit elle, elle avait cru devenir folle, s’était faite une compagne de la bouteille et avait commis des choses… Les mots se bloquèrent en sa gorge, elle déglutit, voulant les expulser, sans succès, fixant ses mains aux multiples cicatrices. Une autre paire de mirette vint se fixer sur ses membres abimés. Mirettes dont les sourcils se froncèrent tandis que leur Propriétaire l’interrogeait sur ce qu’elle avait fait. Elle lui exposa les faits, qu’elle aurait été responsable de deux incendies, qu’elle aurait défiguré un homme, ami de sa mère… Il fut interpellé sur le caractère conditionnel de ces allégations, ce à quoi elle répliqua qu’elle n’en avait nul souvenir mais que les preuves tendaient à dire que c’était effectivement elle.

Folle, possédée, incendiaire, ayant été volontairement malveillante, autant de qualificatifs dont elle avait été affublée dans le comté où Il l’avait laissée. On pouvait rajouter, alcoolique, mais ça, elle en était consciente. Certains avaient parlé de drogue aussi, elle lui expliqua tout cela. Il l’interrompit dans son énumération, lui demandant d’être plus précise sur ce qu’elle avait fait, ou plutôt ce qu’on lui avait dit qu’elle avait fait. C’était plutôt… simple, lors du départ d’un de ses filleuls, lieutenant de la maréchaussée de la ville accompagné de sa femme, la dite ville avait perdu deux personnes pour assurer des gardes régulières. Elle s’était donc proposée pour prendre la relève. Elle ne s’était pas présentée à la garde du soir d’après les dires des maréchaux. Elle aurait aussi été chez sa mère ce soir là. Eurydice observa un bref instant Petite Fée, intimidée et prenant une toute petite voix enchaina à vive allure, lui apprenant qu’elle avait bouté le feu dans Sa taverne, terme qu’Il modifia en Leur, la reprenant et dans la mairie. Balbutiant toujours elle s’excusa et fut stoppée net, le souffle coupé en sentant Sa main sur les siennes. Elle ferma les yeux un instant et les releva vers Lui.

Persuadé encore de n’avoir été que source de malheur pour elle, Il prenait sur Lui la responsabilité de ce qui s’était passé, ne lui reprochant rien. Se reprochant au contraire d’être simplement entré dans sa vie. Dialogue de sourds de deux êtres souffrants. Elle Lui rappela la promesse qu’elle Lui avait fait, celle, enfantine, naïve sans doute, mais ô combien sincère, de l’aimer toujours. Aristote leur refusait cet amour, c’est ainsi qu’Il expliqua les choses, Aristote ne voulait pas que Lui, Petite Fée, soit heureux. Elle Lui demanda de rester immobile et de se faire silencieux, elle ne voulait en entendre plus… S’approchant de Lui, à genoux sur le sol, elle prit entre les siennes, une de Ses mains, la posant sur son cœur. Ce cœur qui ne battait que pour Lui. La maintenant de sa sénestre, elle envoya sa dextre chercher Son autre main, l’effleura de ses lèvres qui n’attendaient que les Siennes. S’approchant un rien plus, elle s’arrêta à très courte distance de Son visage, lui murmurant ses sentiments. Sur le même ton, quoiqu’un brin d’aigu dans la voix, Il se renseigna, voulant savoir si elle serait prête à défier Aristote avec Lui. Prête à tout pour cela.

Tout ? Oui, sauf se perdre au point de ne plus être elle-même, tout sauf le quitter, sortir sa lame contre ceux qui lui sont chers et devenir comme sa mère, sinon, oui, tout. En prononçant ces mots, bien loin étaient les paroles qu’elle avait tenues à son autre filleul, le conseillant, lui enjoignant de prier, lui faisant la morale. Elle avait même été surnommée la prêtresse durant quelques jours, intransigeante. Mais devant Lui, plus rien ne comptait que Lui, Lui et Lui seul. Serait ce qu’Il l’aimait toujours un peu ? Elle qui était resté sur le cri du départ, la fois où Il lui avait craché au visage qu’Il n’avait plus de sentiment pour elle. Elle ferma les yeux alors qu’Il lui disait qu’il l’aimait encore, et plus encore qu’auparavant, savourant Ses paroles, dégustant cette caresse des mots. Il avait lui aussi trouvé réconfort en l’alcool, ce feu qui brûlait la gorge et noyait les sens était le seul moyen pour qu’Il cesse de penser à elle, quelques instants. La gorge serrée, elle fut incapable de répondre et délicatement, timidement, elle déposa ses lèvres sur les siennes, lui enjoignant le silence. Le temps de la surprise passée, Il l’embrassa à son tour, doucement et elle s’écarta tout à coup, un sanglot la secouant, la tension des derniers mois s’échappant.

Elle se blottit contre lui, le serrant fortement, comme s’assurant qu’elle ne rêvait pas, qu’Il était bien présent, contre elle que le bras qui l’enlaçait était réel. Elle riait à travers ses larmes, sa main venant effleurer son visage, son cou, se perdre en ses cheveux. La Fée osa enfin la regarder, la regarder pour de vrai, droit dans les yeux, arrachant un frisson venu de loin à la jeune femme. Elle pencha la tête pour apprécier mieux encore la caresse qu’Il offrait à sa joue, leurs mains se mêlant, sénestre aux multiples cicatrices qu’il porta à ses lèvres pour y déposer un baiser. Un sourire béat étirait la bouche d’Eurydice, elle clôt les yeux quelques secondes et les rouvrit, presque étonnée de le trouver là encore.

Les prunelles ancrées aux siennes, Il commença de parler, de lui expliquer qu’Il n’avait pas envie de partir, qu’Il ne voulait pas lui dire qu’Il ne l’aimait plus, qu’Il avait menti. Une goutte salée parcouru la joue de la jeune femme tandis qu’elle posait un doigt sur Ses lèvres, Lui enjoignant le silence, assurant qu’elle le savait déjà, qu’au fond d’elle-même elle n’avait jamais douté de ce sentiment qui les unissait, bien que ne s’étant jamais accordé le luxe d’y croire vraiment, par peur de choir plus bas encore, si cela avait été possible. Il continua tout de même, annonçant qu’il voulait en fait la protéger, persuadé d’avoir des comptes à rendre à Aristote et ne voulant pas l’y mêler. Ses yeux brillants la transperçaient toute.

D’une voix peu assurée, tremblotante encore, elle lui démontra que Lui et elle, c’était eux, quelque chose d’indéfectible. Que rien ni personne ne saurait les empêcher d’être ensemble, pas même Aristote. Nul sacrement n’aurait raison d’eux, nulle parole ni acte ne pourrait les détruire. Ils ne se perdraient pas, tant qu’ils savaient qui ils étaient. Il n’avait pas voulu qu’elle souffre, persuadé qu’en la quittant, plus rien ne lui arriverait de mal. Comme pour Le rassurer, elle l’embrassa à nouveau, sans hésiter cette fois. Valse passionnée de leurs lèvres enflammées, refroidies d’un brusque retour à la réalité.


- Père ? …

[ Au chevet des abîmées ]


Elle s’écarta de Lui, à regret, sa fille avait besoin de lui. Fille qui d’ailleurs s’était redressée et aurait dû rester bien allongée. Elle fronça les sourcils, ce n’était guère sérieux, Maelle avait besoin de repos et sa blessure à la tête, bien qu’étant bien moins importante que celle de sa marraine, nécessitait tout de même du calme. Elle allait forcer la jeune femme à s’allonger mais se dit qu’elle avait appelé son père et que son état, n’ayant pas l’air d’empirer, il n’avait guère besoin d’elle à ce moment. Difficile chose que de quitter les bras aimés en cet instant de retrouvailles… réelles. Mais il était des choses qu’il fallait savoir faire passer avant, à savoir, les blessées. Elle observa la fille de Son Homme, une jolie jeune femme, d’environ son âge, mais ça n’était qu’accessoire. Ses yeux semblaient chercher autour d’elle, aveugle vraiment ?

Elle fut interrompue dans ses tergiversations par la quasi décervelée qui remuait. Elle se précipita auprès d’elle, prête à lui rendre le moindre service, l’aider s’il en était besoin, la soulager quelque peu. Sans plante aucune, cela lui serait bien difficile, enfin… elle irait bientôt trouver quelques plantes au dehors, ou peut être qu’un apothicaire avait fait les frais d’une rencontre avec un des habitants de l’endroit. Sara, dans un souffle léger, ténu prononça ce qui semblait être un nom à Eurydice.


- Han… ? Lea... ?


Anne-Léa… ce devait être quelqu’un de sa connaissance, une sœur peut être, quelqu’un qui devait être prévenu. Elle observa la blessée, l’effort semblait avoir vidé ses dernières forces et elle avait sombré de nouveau. Sa respiration était faible mais régulière. L’estudiantine prit un linge humide pour lui rafraichir front et tempes. Petite Fée était avec sa fille, de l’autre côté de la couche de paille où les deux femmes étaient installées. Elle le dévora littéralement des yeux, heureuse.

Quelques coups peu forts frappés à la porte la sortirent de sa contemplation. Visiblement, l’ancien locataire du lieu avait tendance à nourrir des gamins errants et, régulièrement, ceux-ci venaient réclamer pitance. Elle n’avait ouvert à aucun, tel que celui qui faisait battre son cœur lui avait dit de faire, mais là, ils n’étaient pas trop de deux pour s’occuper des demoiselles, et quelle meilleure source d’informations qu’un chiard qui trainait partout ? La couche des blessées était dans le fond de la cavité, invisible depuis l’entrée, elle entendait derrière la cloison de bois le môme qui appelait la Boule, le suppliant de lui donner de quoi manger.
Sans plus réfléchir elle ouvrit et le fit entrer, posant un doigt sur ses lèvres.


- Dis moi petit, t’as faim ?


Le gamin répondit d’un signe de tête virulent, silencieux, se demandant où était la Boule, la dépouille de celui-ci ayant été déposée dans une fosse, sans qu’il en soit fait mention plus que cela. Eurydice sortit d’une étagère, un morceau de pain et du saucisson… C’était plein à craquer de saucisson dans ce garde manger, à croire qu’il ne mangeait que ça le gros.


- Bien, si t’as faim, tu vas faire un truc pour moi. Je cherche une Anne-Léa, tu me la trouves, tu me la ramènes et tu pourras avoir tout ça.


Réprimant un rire, le gamin affamé hocha la tête, c’est qu’elle était marrante la greluche, à ne pas connaitre Hanort et Leamance. Il le lui dit d’ailleurs, et elle rougit, encore une bévue. Bah faut dire que là, elle n’était pas vraiment en terrain connu… Quoique, Leamance… ce n’était pas celle à qui, en bonne gentille aristotélicienne, elle avait proposé un bûcher ? Le chiard accepta, enfonçant son chapeau sur sa tête, il ressorti de l’antre de la Boule, rapidement, mené par son estomac bruyant. La vue de la pitance avait réveillé les grognements.

Quelques sabliers plus tard, il était de nouveau devant la porte, accompagné. La jeune femme donna la récompense promise au môme, le laissant filer, et sans mot dire, ouvrit la porte. Inconsciente d’ouvrir ainsi en tel endroit ? Sans doute, ou pas. Sa dague toujours calée à la ceinture, Petite Fée non loin, surtout Lui plus que son arme là en fait, elle se sentait dans une inaltérable sécurité, sereine.

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Hanort
Ils étaient dans la taverne a la Grotte, cela faisait un moment qu’ils n’y étaient pas repassés … Forcement aux vues de leurs blessures on comprenait immédiatement le pourquoi du comment … c’est pas qu’ils avaient pris une armée sur le coin de la figure … mais pr … si si en fait c’était bien cela …

Enfin après quelques temps de remise en forme les voilà qui arrivaient peut près a marcher normalement … enfin Han’ lui boitait … l’entaille qui lui torturait la cuisse avait été plus profonde et mettait plus de temps a guérir … Bref … ils étaient là a boire une bonne bière ensembles … entre regards langoureux et tendres baisers … on aurait presque pu dire qu’ils étaient mariés … Ah ? ils le sont ? tssss … les services de renseignements de la Grotte laissent a désirer …

M’enfin Voilà qu’un Chiard entre dans la taverne … a son air essoufflé il avait certainement fait trois fois le tour de la grotte avant d’arriver a la taverne … m’enfin … il se précipite vers le tavernier … quelques murmures filtrent il cherche quelqu’un … enfin rien de bien méchant … pas de quoi s’alarmer jusqu'à ce que le tavernier montre du doigt la table des deux amoureux … enfin ça Han’ ne l’avait pas remarqué mais sa douce et tendre d’un regard lui avait fait comprendre qu’on les cherchaient …

Han’ saisir la chope de bière qui se trouvait juste devant lui et la termina d’un trait … puis reposa son bras tranquillement tenant toujours fermement la chopine qui pourrait éventuellement servir d’arme … on était jamais trop prudent …

Il lui avait demandé ce qu’il voulais au môme et sans ménagement car quelqu’un travaillaient a la Grotte pour des Bandits plus importants … Bref … mais il avait pas l’air de ceux là … quand il lui avait dit que des gens étaient chez La Boule … ahh oui ce pervers fasciné par la nourriture la … Bref … Han’ se demandait qu’est ce qu’il pouvait avoir a y faire … m’enfin ça valait ptet le coups d’œil … Bref en accord avec sa femme ils c’étaient décidés a suivre le gosse …

Les méandres de la grotte … hum … ce doux parfum de renfermé mêlé a l’odeur des alcool flottants …. Bref … ça faisait du bien de retrouver cette ambiance … des gosses … des pochetrons mal lunés …. Et complètements bourrés qui lambinaient a l’angle d’un tunnel …

Bref … enfin ils arrivèrent devant « l’antre » de la boule … Tiens d’ailleurs Han’ avait jamais été dans ce coin là … ou peut être y était il juste déjà passé … m’enfin cet endroit l’avait pas marqué … il serra la main de sa douce qui le suivait … les deux avaient lorgnés les recoins sombres au cas où le gosse les auraient traînés dans un traquenard … mais visiblement non …

Han’ tenait d’ailleurs toujours la chopine dans la main … au cas où … Le gosse finis par frapper a la porte puis entrer … et ressortir aussi sec la pitance a la main … Hum … ce devait être a eux de rentrer … un coups d’œil a sa douce … et il lui lâcha la main … elle le suivait mais il voulait passer en premier…. Au cas où au moins elle s’en sortirait …

Alors il se présenta devant la porte … regardant a l’intérieur il aperçu une femme … aux premiers abords plutôt jeune … le regard interrogateur … il scruta un peut l’endroit il : y avait un homme aussi … Han plissa les yeux … c’est que l’endroit était sombre … Fée … ah ben voilà … il fit signe a Léa d’approcher …


_Bon Sang l’ami … t’aurait pu lui dire que c’était toi qui me cherchait j’me serais pas fait du mourrons pour rien !



Il le regardait … se demandant pourquoi il l’avait fait venir du coups ….

_ Ben alors … Ma tite Fée ! Pourquoi qu’tu nous a fait v’nir ici ?

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Petite Fée
- Père ? …

C'est en entendant sa fille l'appeler qu'il dût quitter les lèvres nouvellement retrouvées, alors qu'il se sentait bien comme il ne l'avait pas été depuis longtemps. Se levant malgré lui, ignorant la douleur que lui causait sa cuisse, il se dirigea vers sa fille. Arrivé à son lit, il s'accrouprit près d'elle et posa sa main sur la sienne pour lui signifier sa présence, ignorant encore le retour de sa vue. D'une voix douce, voulue rassurant, il lui dit:

-Je suis là, Maelle, recouches-toi, tu es en sécurité... Je veille sur toi.

Faisant une légère pression sur son épaule, l'invitant ainsi à se coucher. Petite Fée examina sa fille de haut en bas, ne sachant que faire, autant parce qu'il n'avait pas un grand savoir en médecine qu'il ne savait pas comment réagir vis-à-vis sa fille dont il eut apprit l'existence il y a quelques mois à peine, et n'eut que la vivacité d'esprit de lui proposer:

-Tu... tu as soif? Tu veux que je t'apportes de l'eau? Ou bien, tu as faim, peut-être?

La fixant un moment, il ne put s'empêcher de replacer une mèche de cheveux rebelle qu'avait l'Aveugle au visage. Geste qu'il interrompit brusquement, en entendant la porte s'ouvrir. La main sur la garde de son épée, il était prêt à se battre, bien qu'il soit blessé. Son instinct lui donnerait la dose d'adrénaline nécessaire pour omettre la douleur et décupler sa force, comme l'aurait fait tout animal protégeant sa famille, sa meute.

Les muscles de la Fée se relaxèrent soudainement en voyant entre Hanort. Il jeta un coup d'oeil à Eurydice et comprit que c'était elle qui les avait appelé. Poussant un soupire et un léger ricanement, l'homme s'approcha de son ami et lui serra fortement la main.


-J'suis content qu'ce soit que toi, l'ami.

Son sourire se dissipa lentement, sachant pourquoi il se trouvait ici. Serrant toujours sa main dans la sienne, il lui dit plus sérieusement:

-Sara, c'est ta soeur, hein? Elle... elle est plutôt mal amochée. C'est l'oeuvre de Ko... mais ne t'inquiètes pas, là où il est maintenant, il ne pourra plus recommencer. Maelle aussi, est blessée, mais nous somme plus certain quant à sa survie...

Sur ce, il lâcha la main de Hanort, et fit un mouvement de tête en direction d'où était étendue Sara...
L'aveugle
La brigande garda un peu ses yeux fermés, pour ne pas trop s’éblouir et se causer une certaine migraine. Elle voulait bouger…se lever, et partir..Mais son état l’empêchait de retrouver cette liberté.

Maelle attendait son père…et elle sentit enfin sa main sur la sienne.
La brigande la serra un peu plus, ne voulant pas qu’il s’en aille…Elle s’y attachait…Peut être trop à son goût.
C’était son père, son unique lien avec sa famille..ses parents. Qu’avait elle de commun avec lui ? avait il un signe physique qui les réunissait…Elle l’ignorait. En revanche, ils avaient bien le même « sale caractère » et cela elle s’y était fermement habituée. Son père était un habitant de la Grotte, un brigand et non un de ces maréchaux ou paysans….Pas un royaliste…Pas comme ceux qui l’avaient agressée….

L’aveugle sentit une pression sur son épaule, elle lutta quelques instants avant de se rallonger…Cette fatigue et cet état l’irritait au plus haut point.
N’instant pas d’avantage, la blessée regagna sa couche et écouta la voix de son père…Boire ? Manger ?Une grimace de dégout vient s’afficher sur son visage, elle ne comptait absolument manger ou boire pour le moment.
Elle sentit une légère caresse sur son visage...et cette mèche qui chatouillait son nez disparu...Soulagement.

Et alors que la question sur la pitance était décidée, elle hésitait encore pour ouvrir les yeux, et voir son père….voir de nouveau cette chambre qu’elle n’avait pas trop vue…Son père aurait il ce même instinct protecteur avec elle si jamais elle était de nouveau voyante ?..Elle devait le savoir, et puis des déceptions elle en avait connu de même que des moments difficiles...tous marqués par cette solitude qu’elle adorait tant.

La voix de Hanort, la sortie de ses pensées…Manquait plus que toute la famille….Un soupire se fit entendre. Elle détestait tout ce monde qui allait venir tel un troupeau, pour s’inquiéter de leur état. La danseuse allait bien….elle était juste incapable de bouger à cause de cette cuisse brulée…

Elle sent la main de son père la quitter, et il l’entend parler avec Hanort…Personne ici ne sait pour ça vue..quel choc cela risque d’être pour eux, et surtout pour elle, que de voir le visage de ces gens….
Se décidant enfin, elle ouvrit les yeux, laissant ses yeux d’un bleu très clair découvrir la pièce à nouveau…Elle reconnut le corps de Sarah, puis Maelle vit une autre femme, bien portante, enfin, elle n’était pas blessée…Qui était elle ?. Elle continua son mouvement circulaire, et balaya encore la salle.

Soudain, elle se figea. C’était lui…Un air un peu hostile, et un nez marqué…trop de combat peut être ?....et là, c’était Hanort…jeune…charmant dans son genre et sa compagne Lea…belle plante comme on dit.

L’aveugle revint sur son père, le dévisagea de haut en bas, le scruta, le jaugea du regard….Il était là….Qu’avaient ils en commun ?...Pour cela, elle allait devoir se regarder….chose qu’elle n’avait nullement envie de peur de ce qu’elle verrait….

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fille de Annyah allias Alystrael et de Shinigami. (mort certainement...)Danseuse libre et indépendante..
Hanort
Un sourire sur son visage … un instant avant qu’il ne s’efface … Sara ? quoi … il était vrai qu’elle ne lui avait pas écrit …. Mais …. Il croyait vivement que c’était parce qu’elle ne voulais plus … peut être qu’il la surveillait trop … peut être qu’elle jugeait qu’il essayait trop de la protéger …

Han lâcha la main de sa douce… pas besoin de réfléchir pour ça … il se précipita au chevet de sa sœur … enfin « sœur de cœur » diraient certain … mais cette notion était relative … le simple terme qui pouvait définir sa relation a elle c’était Frère et Sœur …

Sa jambe lui faisait mal car il venait de courir …. Etonnement … il n’y pensait même plus … il la regardait …. Endormie … Il se sentait coupable … oui coupable de ne pas l’avoir protégée … mais que faire d’autre … il ne pouvait pas toujours l’accompagner … pas toujours la protéger …. Mais là …

Là s’en était trop … il aurait pas pu dire … ce qu’il ressentait vraiment … de la Haine ? envers Ko ? de la Tristesse ? de la compassion ? … une larme perle sur sa joue … et de sa main il attrape celle de Sara … doucement … de l’autre il la pose sur son visage … le caresse doucement a la manière d’un frère …. Se rendant compte de ce qu’il c’était passé …


_ Sara … ma petite Sara … tu m’entends ? …. Excuse moi … c’est Han …

Ravalant un sanglot … il dépose un baiser sur sa main …


_ Courage …. Je suis là …. On va t’aider …


Il retire finalement sa main de son visage …. Essuyant son visage … reprenant doucement contenance avant de se retourner vers la Fée et Eurydice ….


_ Elle …Merci d’l’avoir sauvée … Qu’est ce qu’il lui a fait ?
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Eurydice
Les jeunes mariés entrèrent dans l’antre boulesque, durant quelques secondes, la tension fut palpable. Le temps sans doute que les deux hommes se jaugent et se reconnaissent. Elle n’avait pas réfléchi en les faisant appeler, la jeune malade réclamait du monde, elle le faisait chercher. Il faudrait peut être qu’elle apprenne… la prudence, la méfiance, et d’autres termes qu’elle ne maitrisait pas encore.

Coup de chance, là, elle était bien tombée. Mais valait sans doute mieux pas que l’ouverture de porte à de pseudos inconnus devienne une habitude… Elle sourit à Petite Fée en retour à son regard, un peu gênée de sa bévue.

Ils laissèrent le frère s’approcher de Sara, leur laissant l’intimité nécessaire, le temps qu’il lui parle et se calme. Hanort se tourna alors vers eux, interrogateur. Eurydice s’avança et s’agenouilla au chevet de l’inconsciente, posant une main, délicatement, sur le pansement.


Elle… Elle a été consciente quelques secondes tout à l’heure avant de sombrer à nouveau. Sa tête est fort amochée. Elle ne regardait que le pansement, énonçant les faits d’une voix monocorde. Il semble qu’il lui ait tapé la tête, plusieurs fois au vu des plaies.

Elle se releva, rapidement, mal à l’aise, ayant l’impression de parler d’un objet, d’un morceau de chair plus que d’un être humain. Elle se forçait à paraitre aussi détachée pour ne pas inquiéter plus encore l’homme qui voulait de bonnes nouvelles. Posant son regard sur Maelle, essayant de penser à autre chose qu’à cette vision des chairs abîmées de Sara, elle ânonna d’une voix faible, Je suis désolée, je ne peux en dire plus, là, on ne peut qu’espérer.
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