L_aconit
À Ansoald , Avril 1465
lettre tâchée , qui semble avoir traversé les âges.
De Ansoald, Mai 1465
Missive pliée en forme de cygne
À Ansoald, Mai 1465 .
...
Anso semblait encore bien occupé, dieu sait où, peut-être avec cette femme qu'il était parti rejoindre l'hiver passé. Mais l'hiver est dur, et Nicolas frileux. La motion de censure qu'il s'était appliqué, tenait-elle encore? Le printemps dans sa florescence, les mots évasifs du voleur, le décidèrent à s'abandonner à d'autres évasions. Il plia les missives et les rangea précautionneusement dans le petit paquet d'archives qu'il gardait toujours dans ses appartements, pensif.
Lui en voulait-il? Il n'y avait rien à pardonner. Car Nicolas le savait. On n'absout pas un homme d'être tel qu'il est. Un jour, l'Ansoald si ce n'était dejà fait comprendrait le fantastique qu'il détenait avec le blondin. Le fait d'aimer et d'être aimé pour ce qu'il était. Un être qu'il fallait nourrir continuellement d'émotions, de séduction, un chasseur éternel. Renard est un animal curieux de tout les lits. Mais bien vite, renard s'ennuie. rêve toujours à de plus vertes prairies. A des bouches plus rondes. Des hanches plus fécondes. Pauvres chattes dociles, qui ne sont que des souris.
La satisfaction la plus profonde de Nicolas restait d'être le seul homme qui pouvait l'attirer entre ses mains. Le satisfaire au masculin. Le laisser aller et venir, aux fleurs de son jardin. Le reste importait désormais bien peu...Ne l'avait-il pas aimé libre? Libre ainsi, il le laisserait vivre sa vie. Pour s'en revenir, un jour. fort de ses aventures...
Car ils reviennent toujours. Comme lui. Oh , ils reviennent toujours. Le jeune homme en tira la sa première leçon. Le premier amour n'est jamais qu'une ordalie. Pour laisser la porte ouverte à d'autres garçons.
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lettre tâchée , qui semble avoir traversé les âges.
- Anso. Nous sommes le 5 avril . Je fais partir cette missive à un messager qui se dit capable de retrouver n'importe qui, pourvu que l'on ne soit pas pressé. Je l'ai envoyé près de l'église de Ventadour pour pister ta trace. Espérons qu'il te trouvera.
Où es tu?
Que fais tu?
Te manquerais-je?
Nicolas.
De Ansoald, Mai 1465
Missive pliée en forme de cygne
- Je suis
Je fais
Je t'aime, toi et tes mots rares et tes dons précieux.
Et toi?
Besoin d'un peigne, d'une brosse...
Envie de mes doigts?
À Ansoald, Mai 1465 .
...
- Il aura fallu un mois.
La coupe fait des ravages. Je peine à devoir te remercier, je vais apprendre à faire la"banane".
Le bel art que voilà, aussi alambiqué que les pliages de papier.
Tes doigts? Qu'en faire? Ils ne sont que la partie la plus insignifiante de toi. Et ne me rappelle pas que je ne disais pas cela, fut un temps. Les temps changent. Nous aussi. Prend soin de toi, ou fais prendre.
A bientôt Anso.
Anso semblait encore bien occupé, dieu sait où, peut-être avec cette femme qu'il était parti rejoindre l'hiver passé. Mais l'hiver est dur, et Nicolas frileux. La motion de censure qu'il s'était appliqué, tenait-elle encore? Le printemps dans sa florescence, les mots évasifs du voleur, le décidèrent à s'abandonner à d'autres évasions. Il plia les missives et les rangea précautionneusement dans le petit paquet d'archives qu'il gardait toujours dans ses appartements, pensif.
Lui en voulait-il? Il n'y avait rien à pardonner. Car Nicolas le savait. On n'absout pas un homme d'être tel qu'il est. Un jour, l'Ansoald si ce n'était dejà fait comprendrait le fantastique qu'il détenait avec le blondin. Le fait d'aimer et d'être aimé pour ce qu'il était. Un être qu'il fallait nourrir continuellement d'émotions, de séduction, un chasseur éternel. Renard est un animal curieux de tout les lits. Mais bien vite, renard s'ennuie. rêve toujours à de plus vertes prairies. A des bouches plus rondes. Des hanches plus fécondes. Pauvres chattes dociles, qui ne sont que des souris.
La satisfaction la plus profonde de Nicolas restait d'être le seul homme qui pouvait l'attirer entre ses mains. Le satisfaire au masculin. Le laisser aller et venir, aux fleurs de son jardin. Le reste importait désormais bien peu...Ne l'avait-il pas aimé libre? Libre ainsi, il le laisserait vivre sa vie. Pour s'en revenir, un jour. fort de ses aventures...
Car ils reviennent toujours. Comme lui. Oh , ils reviennent toujours. Le jeune homme en tira la sa première leçon. Le premier amour n'est jamais qu'une ordalie. Pour laisser la porte ouverte à d'autres garçons.
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- (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil