[ Flashback en 1444 sur la vie de Monseigneur William II, Evêque de Beauvais ]Depuis le jour où William II fut ordonné Prêtre de l'Eglise Aristotélicienne, sa vie avait complétement changé. Il avait trouvé la paix dans son fond intérieur, et vivait dans la vertu. Il fallait l'avouer, son ordination lui avait permis de sauver son esprit en le ramenant sur le Droit Chemin.
En effet, William II avait senti, dans sa jeunesse, naître en lui une certaine attirance pour les personnes du même sexe que le sien. Ses premières pulsions hormonales se déclenchant, il se refusa l'idée et se coupa du monde pendant un certain temps ; se distrayant en voyageant solitairement à travers le pays et s'efforçant au quotidien de chasser de son intérieur ce qui était pour lui des mauvaises pensées.
C'est ainsi qu'il rencontra par hasard sur son chemin le Couvent Lescurien, un Ordre Religieux par lequel il y découvrit la Religion Aristotélicienne et les valeurs associées. Traduisant ce hasard par un Appel du Très-Haut pour lui permettre de retrouver un esprit pur, il continua son parcours par des études de théologie puis demanda son ordination à sa sortie.
Etait-ce le fait de recevoir le pouvoir spirituel et la pureté des Ondes du Très-Haut ou le fait que son esprit soit occupé à comprendre les différents concepts de la Religion, qui laida à oublier ses désirs sexuels. Pour lui, sans aucun doute, le Seigneur lavait appelé à revenir sur le Droit Chemin et lavait aidé à purifier son corps grâce au flux Divin.
Cela faisait maintenant quelques années que William II était évêque de Beauvais. Le Très-Haut savait qu'il donnait beaucoup de lui pour le bien de son évêché. Il était devenu par là un homme très charismatique, aimé du peuple.
Il y avait bien des années quaucun désir sexuel ne sétait manifesté en lui. Il était sauvé
selon lui.
Pris divresse, après une chaleureuse soirée en taverne avec ses amis à Bertincourt, une jeune gourgandine se présenta à lui sur la route du retour à son domicile. La femme, envoyée du Malin, profita de létat pitoyable du Prêtre pour lemmener vers la Tentation. Ce petit jeu sensuel quexerçait la femme ainsi que cette entrée en contact réciproque, fit imaginer à William II une situation similaire quil avait tant désirée durant sa jeunesse.
Cest une fois à son domicile, en compagnie de cette personne, que le plus grave survint. William II entièrement abandonné dans son imagination, fit le plus grand des péchés pour un prêtre, il sadonna au plaisir de la chair. Lecclésiastique ne sétait jamais retrouvé aussi faible que ce jour-là. Son imagination lui avait permis de changer la nature de cette femme et vivre ainsi ce quil avait pourtant toujours fuit.
Etait-ce une frappe du Malin ?
La jeune femme ayant obtenu ce quelle sétait fixé pour objectif disparut, laissant lévêque dans son état ; fatigué et ivre il sendormit.
Au réveil, William II estima la lourdeur des conséquences par rapport à ce que sa mémoire pouvait lui rappeler de la veille. Tout était flou pour lui, mais lessentiel était là
il avait fauté.
Les mois senchainèrent les uns après les autres, sans quil sen rende compte. Il passait ses journées à lécart de tous, retiré complètement du monde.
Onze mois passèrent, jusquau jour où William II reçut un drôle de colis au pied de sa porte : un panier dans lequel se trouvait un bébé. Un petit bout de parchemin était accompagné, sur lequel était inscrit :
« Tu as quitté le Chemin, tu nes pas digne dun prêtre ! Il est le fruit de ta semence. Il te revient. »Lévêque, ne sachant que trop quoi faire, reçu secrètement lenfant et sen occupa.
Caché du monde, William II essaya de sen sortir pour le mieux avec lenfant. Pour un prêtre, soccuper dun bébé nétait pas une tâche facile.
Les jours senchaînèrent tandis que William II sapitoyait sur ses actes. Il ne cessa de prier le Très-Haut pour demander le Pardon. Ses multiples prières ne lui changèrent rien
était-il perdu sur les voies du péché ? Ou est-ce que le Tout-Puissant avait décidé de labandonné ?
Il était temps dagir ! Soccuper de lenfant, jour et nuit, lui faisait rappeler sa faute. Cette situation allait le faire plonger dans un malaise inimaginable.
Cest ainsi quil se présenta au petit matin au couvent Lescurien pour y déposer lenfant.
Une fois le but atteint, William II disparut définitivement sans donner de nouvelle.