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Ivresse d'océan

Lililapuce
Lililapuce avait aperçu la plage de sable de nacre par la fenêtre de la taverne et s'était promis de s'y promener avant de reprendre la route.
Elle s'engagea en marchant lentement sur la plage, la tête levée vers le soleil. Il faisait beau mais le vent qui soufflait l'empêchait de se réchauffer.

Lili s'arrêta pour admirer le phare de plus près. Qu'il était impressionnant vu d'ici ! Elle en fit le tour et trouva un rocher sur lequel s'assoir pour admirer la vue un instant.
Ce serait si bien si Jouan était avec elle pour regarder l'horizon au loin, blottie dans ses bras.

Un frisson la fit se sortir d'un bond de sa contemplation. Elle retira ses bottes afin de profiter de la sensation du sable sous ses pieds, sans toutefois tenter de les tremper dans l'eau qui devait être trop fraîche à son goût. Elle continua en prenant de grandes inspirations, elle adorait sentir l'odeur du sel marin dans ses narines. Ses pensées vagabondaient, elle revécu les évènements du mois dernier avec plaisir n'y croyant toujours pas. C'est ainsi que, sans s'en rendre compte, Lili arriva au terme de sa longue promenade en bord de mer.

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Laali
Kali était arrivée la veille a Bertincourt, le coeur léger et les pas aussi. Enfin, elle ne marchait pas trop, Voltaire l'a porté très souvent. Leur objectif, aller à Montpellier mais pour l'heure c'était la plage.

Se levant de bon matin, Kali avait décidé d'aller fouler le sable fin.
La plage était aussi immense que la mer elle même. D'une longueur à perte de vue.
Le phare était très loin encore, mais elle pensait aller y faire un tour, pour l'heure c'était le sable et l'eau.

La jeune femme enleva son chapeau pour ne pas qu'il s'envole puis se détacha les cheveux.
Les pieds caressaient le sable mouillé par la rosée du matin, il était frais et granuleux. Quelle sensation agréable sous la voute plantaire.
Elle faisait des dessins avec ces pieds, en tournant sur elle même.
Tout en continuant à avancer vers l'eau, Kali avait le regard baissé sur le sable.
La chasse aux coquillages, elle marchait lentement en cherchant des yeux.
En voilà un, un peu cassé, elle se baissa pour le prendre et le frotta entre ses doigts pour y enlever le sable. Elle souriait pour elle même, contente de ce petit moment.

Kali leva la tête pour regarder l'horizon. Son regard suivait les vagues puis s'attarda sur l'horizon quelques instants. Toujours en continuant de lever le regard, elle respira profondément l'air marin et essayait de trouver des formes aux nuages.
Ses cheveux se soulevaient avec les quelques bourrasques rapides qui survenaient de temps en temps.

Elle continua s'avancer et trempa un orteil puis le pied dans l'eau. Hmm, un peu froide, mais après quelques instants le pied s'habitua a la température de l'eau et elle posa l'autre pied aussi. L'eau lui recouvrait maintenant les chevilles. Les vagues caressaient sa peau.
Kali continua a avancer encore un peu, ayant de l'eau jusqu'aux genoux. Ses muscles se raidirent par le froid, le corps parcouru de frisson. Elle eut une légère grimace le temps que son corps s'y habitue.

Kali marcha jusqu'au phare dans l'eau tout en regardant si elle ne trouvait pas de coquillages.
Elle se sentait bien, et apaisée. Une bonne journée s'annonçait, manquait plus que Voltaire et tout aurait été parfait.

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Sylvine


La jeune femme avait attendu en vain...

Elle descendit sur la plage se tenant bien loin des flots. Elle se déchaussa et marcha sur la grève. Elle observait son ombre qui se détachait sous les rayons de la lune.
Sylvine sautilla sur le côté, s'amusant du soubresaut de la silhouette noire.

Retrouvant son âme d'enfant, profitant de la douceur de la nuit, ses jambes s'entrecroisèrent et se décroisèrent.

Un pas chassé sur le côté, un tour entier sur elle-même. Le genou se tendait pour recommencer un peu plus loin.

Le rythme un peu lent s'accéléra. Une musique imperceptible l'envahit.
Elle suivait avec ses bras le bruissement des vagues, ponctuant chaque ressac d'un petit coup de talon ou d'un rond de jambes pour modifier sa direction.

Elle s'enveloppait et se découvrait de la longue étoffe qu'était devenue le vent. Elle laissait jouer les rayons de la lune sur ses longs cheveux fugitifs de sa coiffure.

Elle ne ralentissait que pour enlever ceux qui s'aventuraient entre ses lèvres.

La brunette dansait.. Elle dansait grisée par le sentiment de liberté. son rire emplit le silence.
Une auréole de cheveux bruns se fit autour d'elle. Sa coiffure venait de rendre les dernières armes.

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Sylvine
Sylvine avait besoin de marcher, marcher pour évacuer le trop plein de pensées....

Les tavernes étaient désertes... Même pas un petit sujet autre pour l'éloigner de ses travaux de réflexion. D'ici peu, Bertincourt connaîtrait le destin d'Amiens si cela se poursuivait.... Elle lui ressemblait déjà sur beaucoup de points.

La jeune femme étouffait....

Sa colère sourde donnait place à une tristesse de plus en plus profonde... Elle se jetait dans le travail pour ne pas y penser...

Son Artois était malade.... Elle n'avait en sa possession aucune potion pour le soigner.
Le mal était intérieur et rongeait depuis un moment... Les seuls qui avaient osé un peu soulever le problème, s'étaient fait rabrouer.. Les voix s'étaient tues dans le fil du temps... La sienne était si fluette...

Devait-elle continuer ou comme les autres s'effacer?

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Meganae
Parce qu'il paraît que nos pas nous ramènent toujours où tout a commencé, les pas de la brune la ramenèrent sur la plage. Les pieds nus foulant le sable, observant le coucher du soleil et les vagues qui viennent s'écraser contres les rochers, elle se demande si, de l'autre côté de la Manche, ces images y défilent aussi.

Partir ou rester, elle s'était longtemps posé la question. La jeune femme avait l'impression d'avoir bravé trop d'épreuves pour revenir dans cette ville qui lui était si chère, et où pas une âme ne se souvenait d'elle, où pas mêmes les tavernes n'avaient gardé la trace de son passage. Visages inconnus aux airs de déjà vu. Oubliés les rires, les chants, les danses, l'âme de Bertin qui, toujours, nous criait de partir pour être plus heureux encore de la retrouver. La déception était si grande que l'espoir qui l'avait si longtemps habité, et les conclusions en avaient été tirées. Il était inutile de continuer à fouler les sols passés, de courir à la recherche du temps perdu, de toutes ces choses qui ne lui appartenaient plus. Puisque rien, jamais, ne nous appartient vraiment.

Elle avait beau tenter de se tourner vers le futur, de se dire que l'avenir, lui, était encore inconnu et plein de promesses, sa peur l'empêchait d'avancer. La peur de tomber encore, d'être de nouveau désillusionnée, la peur de se retrouver face aux mêmes épreuves qu'elle ne pourrait plus surmonter.
Partir ou rester ? La peur l'empêcherait de partir vers cet inconnu qui semblait lui ouvrir les bras, la peur l'empêcherait aussi de le retenir à elle. Plus qu'une rencontre, c'était une nouvelle vie possible qu'elle regarderait s'éloigner demain, sur cette même plage, sous la forme de ce navire dans lequel elle ne monterait pas. C'était tout ce qu'elle souhaitait redevenir qu'elle laissait s'en aller si loin par-delà l'horizon, et elle était incapable désormais de le récupérer seule. Y parviendrait-elle jamais ?
Sylvine
La jeune femme regardait passer les silhouettes, bien assise sur les rochers.
Une brune attira son regard.
Il lui avait semblé voir un visage du passé qui était revenu pour repartir dans le Sud.

Elle n'avait eu le temps d'interpeller la jeune femme,la première fois qu'elle était en entrée dans la taverne où elle était, la meunière étant dans une vive discussion.

A peine disparue, Sylvine avait regardé à travers les fenêtres en verre dépoli si la brune se rendait dans les auberges avoisinantes mais cela n'avait pas été la cas.

Elle se leva et tendit la main vers le ciel avant de lancer.

Meeeeeeeegggggggggg, Meeeeeeeeeegggggg!!!!
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Meganae
Un peu trop perdue dans ses pensées, la jeune femme n'en entendit pas moins les cris qui la ramenèrent à la raison.
Une voix connue, elle se retourna pour apercevoir un visage qui l'était tout autant. Elle l'avait revue, oui, mais la rencontre n'ayant pas déclenché de réaction, elle n'avait pas voulu rappeler qui elle était. La peur, sûrement, que malgré les " mais si, c'est moi ! ", on ne se souvienne pas.

Elle afficha un immense sourire en se rendant compte que si, elle se souvenait, et se précipita vers la jolie non-inconnue

Syyyyl ! Je suis contente de te voir ! Je n'aurais jamais cru te retrouver ici !
Sylvine
Sylvine descendit de son amas de pierre pour ouvrir les bras à la jeune femme.

Je ne sais plus si tu étais une adepte ou non de la léchouille. Dans le doute, reçois Ces deux bises.
Elle les claqua sur chacune des joues fraîches pendant qu'elle tapotait les épaules de la retrouvée.

Tu vois, je suis toujours ancrée ici. Et toi, tu dois avoir beaucoup de choses à me raconter du sud.
Tu sais que j'ai hésité à t'envoyer une de mes tourterelles, lorsque j'étais à Montpellier.

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Lady_eden
Le jour allait bientôt se lever, le sommeil la fuyait,il manquait quelqu'un près d'elle, marchand au hasard des rues de cette ville inconnue, Dolce son gros dogue sur les talons.

Quelques tavernes encore ouvertes pour les ultimes soiffards, certains ronflaient même sur les pavés, cuvant le vin, ronflant tout ce qu'ils pouvaient, quand il ne rendaient pas tripes et boyaux.

Un peu écœurée, la jeune femme quitta la venelle des auberges et autres bouges, plus ou moins bien famées, attirée pas la mer qui scintillait non loin de la.
Débouchant sur le port, la brune dévala quelques marches et le phare allumé fit comme un appel.

Il allait arriver et il y penserait.
La Lady du phare, un autre bien loin d'ici, mais l'image était trop belle, elle était certaine qu'il saurait.

Cette fois pourtant ce ne sera pas un Maure messager qui viendrait la trouver, mais lui...
Elle s'installa sur le sable, les yeux vers l’horizon qui de lumière orangée commençait à se teinter et gouta au bruit du ressac, laissant ses doigts dessiner des messages abstraits dans la sable encore vierge de pas.

Le chien jouait à faire semblant d'attraper quelques mouettes qui de lui se riaient.

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Lorren
Le soleil se levait doucement colorant l'horizon d'une douce lumière pourpre, silencieux depuis le début du voyage, Lorren avançait, suivait ses pas.
Quelques mots tourbillonnent à la surface de l’eau, un chant mélodieux qui entoure le bateau,chant lointain porté par les rafales qui balayent la mer, orgueilleuse et pâle.
Lorren s'avance vers le port, voulant voir son bateau, apercevant le phare se mit à sourire, inexorablement attiré par lui.
Rien ni personne sur le pont, pas même un hameçon, une gaffe, un filet de bohème.
Comment pêche-t-il, nous ne le sauront et qu’importe,il n’y a que ce chant et tout ce qu’il apporte. La seule chose qui compte c'est elle, il continue, pour rejoindre le phare guidant les bateaux, attirant ses pas.

Au loin cette silhouette, fine et fragile se dessine, peignant d'un pinceau invisible le sourire sur le visage du voyageur, qui s'avance silencieux, vers l'ombre assise à regarder la mer. Quand elle offre au regard ces trésors soulignés, ses lèvres en retour lui font une virgule, Lorren découvert se mit à courir les pas s'enfonçant dans le sable, ses bras qui l'appel, celle qui hantait son visage, était là, tout près.
Il tombe à genoux. La prend dans ses bras. La serre. Rit enfin. il revit.


Eden..... vous m'avez tant manquée....


Son visage s'écarte du sien, admirant les traits fin et délicats tant aimés.
Enfin il soumet son corps à l'apaisement de ses mains, offrant le luxe d'un chaste massage, avant que leur coeurs dans un souriant lendemain marchent ensemble, face au vent, sur cette plage.

Encore un lieu qui restera marqué de ce souvenir, ses retrouvailles après deux jours seulement écoulés, deux jours loin de ses bras, deux jours, qui n'auront fait que lui rappeler, combien il pouvait l'aimer, combien il la voulait pour femme pour l'éternité, et ne plus jamais la quitter.

Qu’il est divin de se reposer enfin, elle pose sa tête tendrement sur son ventre, son corps contre le sien, merveilleuse caresse, ils s'abandonnent sans gêne à sublime paresse. Le visage serein, tourné vers les étoiles, qui demain leur montreront les chemins, il caresse ses cheveux délicats et soyeux, la recouvre de sa cape qui garde leur cœur au chaud.
Sylvine
Etaient-ce les premières nuits chaudes de lété? Elle ne savait mais ses nuits étaient courtes.
Ses songes étaient mouvementés. Elle se réveillait avant le lever du jour en sueur, la gorge sèche.

Elle l'attendait ce jour qui ne finissait pas de venir ou réussissait à rester dans un demi sommeil.
Cependant,cette fois-ci, elle n'en avait pas eu la patience.

N'ayant plus de bêtes à panser, elle se dirigea vers le coeur de la ville. Elle fit un petit crochet par le marché et commanda quelques produits aux paysans et camelots qui dressaient à peine leur étal.
Elle piqua son annonce de journalier pour moisson sur le panneau de la mairie.
puis descendit la rue de celle-ci puis celle du phare pour rejoindre la plage.

La brunette retira chausses et bas, les gardant à la main.puis délicatement posa de ci delà ses orteils, s''arrêtant de temps à autre pour retourner un galet, mettre un coquillage à son oreille ou tout simplement étancher sa curiosité sur une une forme ou objet rejeté par les flots.

Elle goûtait la quiétude du matin, annonce du jour nouveau.
Après un petit moment d’errance, elle prit place sur un amas rocheux et en simple spectatrice assista à l'explosion de couleur sur l'eau salée....
Elle sentait qu'au profond d'elle, quelque chose allait changer. Elle ignorait encore ce que cela pourrait être.

En muette admiratrice de la nature, elle se laissait guider par ses sens: la brise sur sa peau, le ressac des vagues et les cris des sternes, le dégradé palissant des oranges rouge, l'odeur âcre et iodé des algues.


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Sylvine
La brunette était fatiguée de ses longues soirées en solitaire à regarder les piliers d'une taverne.

La nuit était belle et marcher un peu dans la douceur du soir ne pourrait que lui faire du bien.

La ville dormait déjà hormis quelques portes qui se refermaient sur des voix qui s'étouffaient rapidement. Un ou deux chiens aboyaient dans le lointain.

Le clap clap de ses pas était un étrange intrus dans ce monde de quiétude. Même le port semblait désert. Un petit serrement au coeur et un long soupir vinrent troubler le chant des grillons à la vue des quais vides.
Elle se demandait bien où étaient les autres membres d'équipage, en cette nuit, dans quelles mers carguaient-ils les voiles?

Même si la raison de son non départ était plus que justifiée, la belle avait ce regret de n'avoir pu parcourir les mers et découvrir de nouveaux horizons avec eux.
Pour éviter de fâcheuses rencontres, elle continua sur la plage.

Il ne serait pas question ce soir de danser avec le vent au rythme du ressac des vagues.
Elle se mit donc à chantonner, caressant son ventre, une berceuse pour l'enfançon en elle, une chanson d'amour pour ce premier enfant, et des vers pour enlever l'angoisse de l'enfantement.

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Valerian
Valerian avait promis de mettre sa douce dans l'eau ainsi que la petite chipie de Marine
il marcha le long de la plage enleva ses bottes remontant ses braies , regarda la mer,
le phare si beau, il continua de marché, l'air rêveur pensent a sa douce, il espérer la voir et voir aussi Marine , l'air de la mer lui faisait un bien fou , regardant ainsi les mouettes crié, se posaient et volé, il sourit puis marcha paisiblement profitant de la vue.
Carollinna
Enfin ! ils étaient arrivés à la mer, cette étendue d'eau que la brune voulait tant découvrir. Certes ce n'était pas la mer du sud, il y faisait plus frais mais c'était la mer.

En milieu de matinée, elle chercha Valerian partout et se dirigea vers la belle bleue, il était surement la bas. Elle s'approcha des dunes et déjà en sentit l'air marin balayer son visage et ses cheveux. La découverte de l'endroit était magique, elle sentit l'air salin qui entrait dans ses narines. C'est un grand sourire sur les lèvres qu'elle arriva sur la plage... Elle se sentit redevenir une petite fille et vit une silhouette... A n'en pas douter, il s'agissait de son amoureux, elle l'aurait reconnu entre mille...

Elle enleva ses chausses qu'elle laissa en haut des dunes, sentir le sable sur ses pieds était une sensation nouvelle et agréable.

Elle se mit à crier son prénom en courant vers lui, excitée d'enfin découvrir la mer... Elle courait pieds nus dans le sable sans le quitter des yeux...


Vaaaaaaaaaaal c'est moi!
Lady_eden
La plage et son phare au petit matin, le soleil qui fait briller l'écume, le bruit apaisant des vagues, rien n'avait changé et pourtant...

Le chien courait comme avant, intrigué d'un crabe, d'un piaf, cherchant à mordre le ressac, inutilement.

S'assoir sur la gréve, près du phare, savoir qu'il ne viendra pas, penser qu'il est entre les murs d'une geôle, et qu'elle bien que libre de ses mouvements avait pris perpétuité.
Avant....
Avant il aurait démoli sa prison pierre par pierre pour venir la rejoindre, il était de ceux que rien ni personne pouvait arrêter, il était fou, il était l’excès, il était ivresse...
A quoi pensait il en ce moment, écrivait il sur les murs couverts de salpêtre la fin de l'histoire?
Entendait il le bruit de la mer?

Doucement du bout des doigts elle imprima dans le sable humide sa peine et ses questions, sa solitude, son tourment.


En pensant, en prenant des ombres au filet dans la solitude profonde.
Toi aussi tu es loin, bien plus loin que personne.
Penseur, lâcheur d'oiseaux, images dissipées
et lampes enterrées.
Clocher de brumes, comme tu es loin, tout là-haut!
Étouffant le gémir,
taciturne meunier de la farine obscure de l'espoir,
la nuit s'en vient à toi, rampant, loin de la ville.

Ta présence a changé et m'est chose étrangère.
Je pense, longuement je parcours cette vie avant toi.
Ma vie avant personne, ma vie, mon âpre vie.
Le cri face à la mer, le cri au coeur des pierres,
en courant libre et folle, dans la buée de la mer.
Cri et triste furie, solitude marine.
Emballée, violente, élancée vers le ciel.

Toi, homme, qu'étais-tu alors? Quelle lame, quelle branche
de cet immense éventail ? Aussi lointain qu'à présent.
Incendie dans le bois ! Croix bleues de l'incendie.
Brûle, brûle et flamboie, pétille en arbres de lumière.
Il s'écroule et crépite. Incendie, incendie.

Blessée par des copeaux de feu mon âme danse.
Qui appelle? Quel silence peuplé d'échos?
Heure de nostalgie, heure de l'allégresse, heure de solitude,
heure mienne entre toutes!
Trompe qui passe en chantant dans le vent.
Tant de passion des pleurs qui se noue à mon corps.

Toutes racines secouées,
toutes les vagues à l'assaut!
Et mon âme roulait, gaie, triste, interminable.

Pensées et lampes enterrées dans la profonde solitude.
Qui es-tu toi, qui es-tu?
*



(Pablo Neruda un peu modifié)
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