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Ivresse d'océan

Gezekell
Personne, Gezekell n'avait rencontré personne. Pourtant cela lui aurait été bien utile quelques paires de bras en plus. Il avait fait quelques emplettes au marché et avait de quoi nourrir deux régiments, pas moins.

Pain frais, salades, tomates, quelques fruits, du poisson et de la viande, de cochon, de bœuf, des légumes. Ils ne manqueraient de rien ce soir, c'était certain et pour faire bonne mesure, il tentait de faire rouler devant lui un fût de bière. Il ne comptait pas toute la mirabelle qu'il portait dans le dos.

Il arriva à l'installation provisoire et, un peu déçu, ne vit personne. Se débarrassant tant bien que mal des victuailles, il alluma le feu avec le bois qu'il avait préparé. Et c'est accroupi, soufflant sur les braises, qu'il aperçut au loin une silhouette familière. Y regardant plus attentivement, il crut reconnaître son amie Blanche mais elle ne brillait pas au soleil. Aussi avait-il un léger doute. Qu'à cela ne tienne, cette fête était ouverte à tous, aussi se dirigea-t-il jusqu'à elle.


Bonjour Blanche ! lui dit-il en la bisant. Tu as l'air bien fatigué. J'ai failli ne pas te reconnaître sans ton armure !

Et de rigoler, à son habitude.

Je crois que tu es la première à être arrivée. Approche toi du feu, il commence à prendre. Ils sont avec toi, les deux gaillards que j'ai croisés en arrivant, tu peux leur proposer de venir, j'ai de quoi tenir un siège.

Et de la précéder en direction du feu en chantonnant.
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Dezael
Dezael venait de participer au tournoi et était un peu fatigué. Il fallait dire que ça faisait un moment qu’il voyageait sans se reposer du tout. Le jeune homme avait besoin d’un moment de détente. Aussi, il se saisit de sa pioche et prit le chemin de la plage, en prenant soin de passer derrière l’Eglise. Entre l’auberge et celle-ci, il n’y avait pas long. Mais toujours assez pour éprouver une certaine excitation à découvrir un éventuel trésor caché. Sautillant presque, sa pioche sur l’épaule, il chantait.

Sifflez en travaillant, Lalalalalalala

Le coin qu’il choisit, comme toujours, était au milieu d’un espace non creusé encore. Assez loin des trous déjà formés pour ne pas risquer de tomber dedans en piochant. Dezael posa la torche qu’il tenait et mit le premier coup de pioche. Il en profita pour siffler, comme dans la chanson. Des coups par ci, des coups par là. Il ne s’arrêtait que pour reprendre un peu son souffle. Sa spécialité, c’était l’arc, pas les travaux trop physiques. Mais là c’était pour sa poire. Quand il eut fini de délimiter le carré qu’on leur autorisait à creuser, il commença à évacuer la terre petit à petit. Tamiser un peu, histoire de trouver ne serait ce que l’écu symbolique. Mais cette fois, il eut plus de chance. Beaucoup plus de chance. La bourse qu’il déterra contenait 20 Solidius. Encore et toujours cette monnaie échangeable contre … pfff pleins de trucs qui ne lui servaient pas. Reprenant sa torche ainsi que de le chemin de la plage, il continua de chantonner quand même.

Lors de son approche dans le camp que Gezekell avait dressé, il rangea la bourse et posa la torche à l’entrée, histoire de pas mettre le feu partout. Puis il scruta les victuailles disséminés ainsi que Gez et Blanche, à côté d’un feu naissant.


Wouhouuuu c’est moi ! Il est parfait ton petit coin Gez ! J’peux t’aider à un truc ?
Polianna
Le soleil disparaissait, au-delà des vagues, emmenant avec lui la lumière et les couleurs du jour, et laissant la place à la nuit.
L'étoile du berger apparut. Et les nuages se teintaient différemment au fil des minutes, avant de reprendre leur blancheur habituelle, lorsque le voile de la nuit fut là.
Et le phare fit écho à la lune montante en s'allumant à son tour.

L'eau montait. Poli était assise sur la plage, les bras et le menton sur ses genoux, repliés contre elle, les pieds enfoncés dans le sable.
Et l'eau montait, arrivait à sa hauteur. Puis se retirait, laissant l'écume sur son passage, avant de revenir toujours un peu plus loin.

La jeune châtaine ferma les yeux. Elle adorait cette plage. Elle ne s'était jamais sentie vraiment chez elle, ici, à Bertincourt. Mais elle aimait la mer, elle aimait regarder le coucher de soleil, sur la falaise, avec ses moutons, ou sur la plage ou sur le port, seule, voir les bateaux s'éloigner, et vivre de merveilleuses aventures périlleuses.
L'horizon immense, dégagé, lui donnait toujours un sentiment grisant de liberté. Elle se rappelait son voyage en bateau. Elle se rappelait de son arrivée ici. Elle se rappelait de ses soirées à apprendre à filer, à tisser des tapis, en compagnie de dame Virbule.
Elle se rappelait rester dehors avec ses moutons, jusque tard, attendant l'arrivée de l'étoile du berger avant de se décider à rentrer. Elle se rappelait l'odeur iodée, les embruns salés sur sa peau, la pluie, sombre, nostalgique, douce. Elle se rappelait des messes de Mélisende. Elle se rappelait la joie d'avoir les clés de sa première maison...
Elle se rappelait.
Elle se rappelait, et grava tout lentement le plus profondément dans sa mémoire, gardant ses yeux sur l'horizon, sur les falaises, sur le phare, ressentant tout plus fortement que d'habitude. Elle voulait se rappeler de tout.

Elle sortit de sa torpeur lorsque l'eau l'entoura brusquement, et se refermant sur elle avant de se retirer de nouveau, comme dans un élan pour lui faire un câlin d'au revoir, bref, enveloppant, doux. Poli sourit et essuya ses larmes silencieuses. Elle se releva à la faveur de la nuit à présent bien en place, presque complètement trempée par l'eau encore froide de la mer, et attendit que la vague qui s'était retirée revienne s'attaquer à ses pieds.
Elle se pencha alors et trempa son doigt dans l'eau vivante.
Poli porta son doigt à sa bouche, et fit une moue un peu déçue.


- Toujours salée...

Néanmoins, elle restait convaincue que l'eau de la mer devenait sucrée la nuit. Et qu'un beau jour, elle finira bien par la prendre en défaut.
En frottant encore ses yeux, elle se mit à chercher ses chausses.

Il était temps de partir.

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Capitaine_elohane


Il est parfois nulle joie de revenir au port, pourtant on y possède sa maison.
Mais la demeure d'Elohane est vide, austère et sans joie; mais l’abri d'Elohane n'a pas de feu dans la cheminée ni pain sur la table pourquoi ?

Assise sur le sable , elle réfléchi depuis que le soleil à laisser place à la lune.
Un petit vent frais caresse ses joues, point aussi vif qu'elle en a l'habitude du haut de son grand mât .

Elohane frissonne, le sable n'a pas la chaleur des galets d'Alexandrie mais il est une douce caresse à ses pieds .
Elle y enfonce ses orteils avec délice rêvant toujours d'un ailleurs , pourtant elle à parcourut les mers, entendu les mouettes des quatre horizons, failli mourir noyée des centaines de fois et la voila ...

Le cœur d'Elohane cherche une âme qui la fera rougir.
C'est un doux capitaine qui de port en port, porte le poids de ses souvenirs.

Seule sur son mât de misaine elle a regardé le couchant et l'astre à venir.
Pourtant là haut qui voudra y venir.

Point n'est difficile de monter aux cordages, mais jamais personne n’a osé le voyage.

Peut être il ne se sait point que là haut existe un cœur à aimer .
Honnêtement, elle ne fait rien pour le divulguer.

Alors sous la brise d'un matin, une plume navigue et cherche le chemin.
D'une autre mâtine ou une plage de sable fin.
La ou un loup solitaire hume les embruns.

Si cette plume telle une bouteille au parchemin.
Arrive avant une nouvelle lune dans les mains d'un marin.
Qu'il l'a relance dans la brume vers un rivage lointain.

A quoi bon se croiser uniquement dans un port, une taverne d'un soir ou l'on se soule à mort...

Rien n'est certain qu'au levé du jour .
La douce Elohane sera toujours en quête d'amour.

Le ciel doucement s’obscurcit, mais la douce capitaine ne bouge pas.
Une larme glisse en silence sur sa joue, d'un revers de la main elle l'essuie...


-Sel de la vie qui de mon coeur jaillit.

D'un geste flou , vers les vagues, elle lance...

-Dans tous les êtres, dans chaque image, dans chaque jour, il vit en moi.


Sylvine
Sylvine avait besoin de sortir de chez elle, de troquer les odeurs de talc, d'encre ou de potions pour celle d'air iodé.
Elle avait besoin de sentir sous ses pieds la dureté des galets rejetés par les dernières marées.
Elle avait besoin de retrouver le vent dans ses cheveux déliés.
Elle avait besoin de goûter l'air marin sur ses lèvres salées.
Les enfants aussi avaient besoin de se défouler. C'était la journée pour le faire. Nul ne savait ce que seraient les prochains jours.

La Bertincourtoise posa ses deux paniers. Les jumeaux tendirent leurs minuscules doigts vers elle tout en l'observant de pied en cape avec leurs mirettes bleutées. Par la suite, ils trouvèrent plus amusant de jouer avec.
Près des flots, une enfant de trois ans courait en riant avec un plus grand ayant le double de sa hauteur. Le grand s'esquivait au moment où les petits bras étaient sur le point de le saisir engendrant un flot de cris de déception mais aussi d'éclats de rires

La mère avait énormément de choses en tête aussi bien liées à ses métiers ou fonctions qu'à sa vie d femme. Elle avait voulu respirer pour se renforcer mais les événements la rattrapaient dans tous les domaines....
Elle avait besoin de voir clair pour agir vite et au mieux. Elle avait envie de mordre et cela depuis un moment. Elle était fatiguée d'entendre ds aveugles dire qu'ils étaient omniscients et que ceux ci retrouvaient leur cécité dès que la situation les acculait.
Elle était dégoûtée aussi de la négligence des fonctions des uns envers les autres.
On lui avait toujours appris pour avoir bonne récolte, il fallait lever les manches et on obtenait ainsi ce qu'on voulait. Si une personne épaulait dans le labeur d'en partager avec elle le fruit .
La tendance était faire travailler les autres pour se sublimer, garder le plaisir que pour soi et laisser les tâches ingrates aux autres,sans que pour eux, remerciement ne fut à donner....
Ses poings se serrèrent et son front se plissa. Elle haïssait cette façon de faire et en était plus que lasse.. Elle se raidit.
Elle souffla pour se détendre suivant la ligne de l'écume.
Elle devait faire le vide.

Sa main droite retira, une à une , les piques d'une coiffure qui lui enserrait trop les tempes.

Les mèches libérées ne tardèrent pas à dégringoler en cascade sur ses épaules et le long de son dos, se lovèrent un moment au creux de ses reins avant de s'étendre complètement épousant sa silhouette. Les plus courtes se balancèrent sur ses joues.

Des rires et des claquements de mains retentirent en contre bas, au milieu de l'osier. Un sourire maternel leur répondit.
Les pupilles noisette pailletées de vert balayèrent lentement chaque enfant et s'attardèrent un peu plus sur les plus grands.

Puis les paupières se fermèrent. Les sons lui parvenaient clairs: le ressac, le crissement du sable, sous les pieds des bambins , leurs rires, le gazouillement des enfançons, les piaulements et les railles des grands oiseaux de mer.

Elle leva lentement les bras, laissant le vent s'engouffrer dans sa cape et la faire battre.
Plus jeune, elle aurait dansé . Mais n'étant pas seule, elle leva la tête toujours paupières closes vers l'immensité au-dessus d'elle. Ses lèvre s’entrouvrirent. Une mélopée naquit, s'enfla et s'envola ver les cieux. Le vent et sa voix claire ne firent plus qu'un.
Maighdin
[Aux portes de Bertincourt, une fin septembre]


Elle était arrivée sur Bertincourt le matin même après un voyage rapide et sans encombre. Déchargement des bagages, redécouverte de la ville, soirée en taverne avec quelques connaissances, on peut dire que cette première journée avait été plutôt sympathique...calme mais sympathique.
La nuit fut paisible, sous une tente elle pu se défaire de la fatigue de la route. Elle s'endormit comme une masse pour ne se réveiller que le lendemain matin aux premiers rayons du soleil.

Ce n'est qu'en se réveillant sous sa tente qu'elle entendit au loin le bruit des vagues. Elle se redressa en sursaut sur sa paillasse. Les battements de son coeur s'accélérèrent, ses mains devinrent moites. Son regard chercha fébrilement le petit corps de sa fille juste contre elle. La voir, allongée là, semblant dormir du sommeil des justes, rasséréna la Cambrésienne.
Rapidement elle enfila une paire de braies et une chemise sur laquelle elle passa une veste pour lutter contre la fraîcheur de la matinée. Dans la tente à côté elle prévint Anna, la nourrice d'Arya, qu'elle partait faire un tour, que la rouquine dormait encore.

Elle ne pouvait plus ignorer la mer, son bruit, son odeur. Une angoisse sourde montait à l'intérieur d'elle. C'est alors qu'elle se souvint d'une phrase "Quand tu tombe de cheval, remonte immédiatement en selle!". Bon ca faisait déjà quelques temps qu'elle était "tombée de cheval", mais c'était le moment ou jamais de tenter de remonter en selle.



[Près du phare]


Prenant une grand inspiration elle avança, ses pieds la conduisirent nerveusement vers la plage, vers le phare.
Plus elle avançait et plus ses pas étaient petits, hésitants. Elle se défit de ses poulaines et resta quelques instants immobile. Le sable était froid, la faisant frissonner. Elle continua.
Arrivée au phare, elle toucha la maçonnerie comme pour se rassurer. Tout allait bien, elle était sur terre, rien ne pouvait lui arriver.
Ses yeux scrutèrent la mer, cette étendue d'eau qui il y a un an avait manqué l'avaler.

Une boule dans la gorge, une vision qui se brouille, les jambes qui tremblent avant de céder sous son poids. Elle est là assise au pied du phare à contempler la mer en pleurant, évacuant ainsi ses peurs restées trop longtemps enfermées, ses souvenirs refoulés au fond de sa mémoire. Maigh revoyait la scène, cette scène qui revenait hanter certaines de ses nuits. La tempête!! Arya qu'elle n'arrivait pas à retrouver craignant déjà le pire, puis l'image de Gildwin la tenant dans ses bras, elle était sauve. Et là...un craquement atroce, à peine le temps de voir le mat arriver, de tenter de s'éloigner que le bordé est explosé laissant la mer monter un instant sur le bateau. Rien pour s'accrocher, c'est la baignade. Elle sait nager...un minimum, mais les vagues déchaînées ne lui laissaient pas le loisir de mettre en pratique ce savoir. Elle buvait la tasse, se fatiguait pour essayer de rester à la surface jusqu’à ce qu'un choc lui soit asséné. Le noir.
La Cambrésienne ne se souvient ensuite que de son réveil sur cette île. Le Très Haut dans son épreuve envoyée avait eu la bonté de la faire échouer sur une île peuplée ce qui lui sauva la vie.
C'est en repensant une énième fois à tout ca qu'elle se laisse aller ce matin, qu'elle se vide de ses larmes. Il s'en était fallu de peu pour qu'elle ne soit pas là aujourd'hui, pour qu'elle n'ai pu retrouver Arya. Pourquoi?
Depuis cet épisode, elle n'avait jamais remis les pieds dans l'eau, et encore moins sur un bateau. Le moment était peut être venu de changer ca.

Laissant ses poulaines à la bonne garde du phare, elle traça droit vers la mer, ne se stoppant que quand ses pieds furent sur le point d'être mouillés. Un pas, il ne restait qu'un pas!

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Francois.beaupre
Francois alla a la plage tot le matin avant que sa femme vienne sur la plage et lui fait un chemin propre .

Il regarde le ciel se lever sur la mer et c'était un jolie paysage. Il regarda aussi plein de poisson sauter dans la mer
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Ixya.beaupre
Ixya se réveilla et trouva la charrette vide, son François était déjà parti... Se doutant bien où il était allé car il n'avait cessé de parler de la plage la veille, elle s'y rendit joyeusement...

L'apercevant de loin, elle lui fit de grands signes mais il ne semblait pas la voir... Il observait sûrement la splendeur de cette grande étendue d'eau...

Elle se dépêcha pour aller le rejoindre un sourire aux lèvres...

Coucou amour, je suis là... Le dernier dans l'eau a perdu !

Elle ôta sa robe et s'élança dans l'eau en faisant une grimace car elle était bien froide en cette période, mais elle sourit à son amour, bien décidée à ne pas lui montrer qu'elle avait froid...

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Francois.beaupre
François senti son amour prêt de lui .

Il l'as pris dans les bras quand elle lui disait

Coucou amour, je suis là... Le dernier dans l'eau a perdu !

tu peux y allez tu va gagner moi je reste sur la plage car l'eau doit être glacé

Il s'assis au bord de la mer entrain de regarder sa femme dans l'eau.

Alors l'eau est chaude mon cœur?


il lui fit un sourire et lui prepare ne cap pour pas qu'elle est froid en sortant de l'eau
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Sylvine
Un petit tour à la plage, seule, cela ne lui était pas arrivé depuis .... Cela lui semblait une éternité.... Elle revenait du Palais St Vaast et avait besoin de marcher.... Les petits étaient bien gardés par Annette...Son beau fils lui était sûrement avec son père qui avait pris entièrement son éducation en main depuis plus d'un an.

En tout cas, les père et fils ne semblaient pas être dans cette partie de plage... Les prunelles noisette balayèrent l'étendue sableuse de marée basse. Les bottines se mirent lentement en mouvement effleurant les galets.
Bras croisés, la chevelure au vent, le dos légèrement arqué, elle avançait observant le paysage sans le regarder...
Tout était dans sa tête... Elle faisait le bilan de sa vie, de ce qu'il en restait.
Ses bottes crissèrent, elle était arrivée dans la partie sableuse...
Elle poursuivit son chemin jusqu'à et au-delà de la limite des vagues à marée haute....

La tristesse était là et elle enflait dans son coeur...Elle n'avait osé en toucher mot à son compagnon. Elle le voyait si peu alors autant qu'ils bavardassent sur leur vie commune et leurs enfants....
Les coups au moral, elle les avait plus ou moins encaissés surtout que depuis quelques mois ils s'étaient multipliés aussi bien dans le domaine privé que dans ses relations publiques. Avant elle réussissait à jongler sur les diverses facettes de ses fonctions, même si aux yeux de certains ce n'étaient que peccadille.
L'incident de St Vaast lui avait fait l'effet d'une épée dans le dos. Elle ne savait pas trop si elle allait pouvoir se relever de cette blessure car elle était profonde....
Des larmes coulèrent sur ses joues.



Les mauvaises langues semblent toujours gagner.... on dirait... ou du moins cela va donner eau à leur moulin....


ô très Haut....


Elle leva la tête vers la voûte nuageuse...
Cette disparition, dois-je l'interpréter comment? Comme un message de plus que je suis de trop ici car dérangeante.... On m'a retirée petit à petit des fonctions en me prenant des clefs sans un mot, on a également pris soin de faire disparaître mes avis sur certains sujets. J'ai été sage je n'ai dit mot dans les palais et chateau concernés. J'ai même évité d'intervenir alors que cela me démangeait.
Ne plus faire partie des tribuns véterans cela avait été dur mais bon je m'y étais faite à l'idée, ensuite d'avoir été oubliée dans des "discussions " au sujet de mes ambassades.. cela je l'avoue est encore difficilement digérable.....
MAIS LA....

Elle prit une grande goulée d'air....Elle leva les bras vers le ciel....
L’Apothéose.. Comme s'il fallait effacer les traces de mon passage...

Ô Créateur ! Quels sont vos desseins pour moi?
Est-ce là une punition?
Vous savez bien que je ne suis pas dans les règles à cause des alea, que j'essaie pourtant de faire au mieux..
.



Je ne sais plus quoi faire... Je ne sais plus que projeter... Je ne sais plus....


Elle s'écroula sur le sable spongieux sanglotant comme une enfant....
Sylvine
Elle sentit l'humidité autour d'elle. Le sable se gorgeait d'eau....
La mer revenait, elle devait lui laisser la place si elle ne voulait pas rester à jamais dans ses bras....

Elle se leva et reprit le chemin du village non sans changer maintes fois de direction pour éviter les mouvances du sol ou les arrivées brusques de l'élément liquide......

Bas de cotillons trempés jusqu'au genoux, elle avait réussi à grimper sur les rochers près du phare. Elle était hors de portée des langues d'écume qui essayaient de lui lécher les chevilles.

Un oiseau atterrit près d'elle, occasionnant un recul de sa part.Elle avait craint que ce fut un de ces oiseaux de mer avec l'âme d'un naufragé.
Mais elle reconnut la patte enrubannée de bleue.Une de ses tourterelles, celles dressées à la diplomatie, Deux billes la fixaient, une gorge se gonflait et un roucoulement, plus ou moins couvert par le ressac, se fit entendre. La bête ailée était porteuse d'un message.
La brune défit et déroula la missive... Tous ses documents étaient retrouvés.....
Elle leva les yeux aux cieux.

Merci Très Haut......

Elle fouilla dans les replis de sa jupe et trouva des miettes de pain qu'elle sema à portée de la messagère avant de ranger l'écrit.

La brune se leva et émit un léger sifflement avant de grimper jusqu’au chemin du phare. La tourterelle battit des ailes, s'envola puis se posa sur l'épaule de la jeune femme lorsque celle-ci eut atteint la sente.
Femme et oiseau s'éloignèrent vers le port..
.
Sylvine
Entourée de ses trois enfants, la brune était sur la plage... Les jumeaux en châteaux branlants prenaient, tour à tour, place dans ses bras.

Amicie, sens l'air de la mer... Oui je sais c'est marée basse...Mais cette odeur, on ne la sent pas partout.
Lorsque tu seras loin, tu verras, elle te manquera....

Pour un promeneur, il eut paru comique de voir les quatre nez tendus vers le ciel.

Ecoute, sens, touche... Laisse cette plage entrer dans ton coeur. Son souvenir sera à jamais en toi où que tu sois, ma fille. Tes frère et soeur sont un peu trop petits, eux.


Syvine fit mine d'attraper Herlin qui partit en riant pour tomber sur son séant un peu plus loin. Elle le releva en riant et frotta les braies de l'enfant boudeur qui reprit le sourire...

Alors on fait bada boum. Vite cours.. Attention Amicie va te rattraper....


Flora secoua les jupes de sa mère en s’esclaffant et se mit à courir...
L' adulte poursuivit les trois jeunes enfants réjouis sur la plage.....
La fatigue arrivant, la brunette s'écroula et s'allongea sur la grève. Les petits s'arrêtèrent avant de reprendre leur course vers la forme allongée.
Un sourire de la mère et trois petits paquets sauteurs l'atteignirent.
Elle les entoura de ses bras, les berça et posa un baiser sur chacun des fronts....

On se calme maintenant... Mes trésors.....Faut garder des forces...
Cettia
La nuit était froide, même si le ciel était clair, constellé d'étoiles. Et bientôt le matin approchait. La ligne d'horizon s'éclaircissait imperceptiblement.

Cettia somnolait. Elle piquait régulièrement du nez, mais se réveillait aussitôt qu'elle sentait sa tête dodeliner. Elle ne voulait pas rater ce moment, à aucun prétexte. Elle savait que Natanael la réveillerait si elle s'endormait, il lui avait promis. Mais elle faisait quand même l'effort pour rester éveiller et ne rien manquer. Garder en mémoire ce doux instant d'attente.
Cette attente de voir la mer. Enfin. Pour la toute première fois de sa vie.

Et soudain, alors que le ciel soufflait comme pour repousser l'encre de nuit et imposer ses couleurs chaudes, orangées, rosées, qu'il se zébrait de nuages légers, de petites tâches d'oiseaux volant par ici et par là, Cettia sentit son coeur s'affoler.
Elle ouvrit des grands yeux, et se leva, debout dans la charrette.

« Bertincourt... On... On arrive, n'est-ce pas ? On arrive... On arrive ! »

Sitôt les portes de la ville passées, elle n'attendit pas et se précipita vers la plage, laissant derrière elle ses parents, sa demi-soeur, et ses amis Eiyra et Natanael.

Elle courut encore, dans le froid qui mordait ses joues. L'air marin lui parvint, avec son parfum iodé, ainsi que le cri des mouettes, des goélands. Et bientôt le grondement de la mer. Grave, rassurant, inlassable.

Elle trébucha en marchant dans le sable, tombant à plusieurs reprises, n'ayant pas l'habitude de marcher dessus, et pouffa de rire, car elle ne se faisait pas mal. Malgré ses petits grains qui grattaient, restaient collés à sa joue, s'emmêlaient dans ses cheveux.

Et alors, elle resta immobile. Interdite. Stupéfaite. Emerveillée.

La mer... grand... immense... infinie.

Encore plus grand que tout ce qu'elle pouvait imaginer. Comment était-ce possible qu'il pouvait y avoir autant d'eau dans un seul lieu ?

L'eau se mouvait, formait des rouleaux, s'écrasait contre les roches, les pierres du phare... ce phare gigantesque, fier, droit... comme une tour de magicien dans les contes. Comme dans les images que lui montrait son oncle.

Essoufflée, émue, avec ce sentiment d'irréel dû à sa nuit blanche, avec des couleurs qui dardaient le ciel, avec toute cette vie, ce spectacle foisonnant, riche, dont elle ne se lassera jamais.

La mer...

Soufflant de la buée dans le froid de ce petit matin, entendant le craquement des coques des bateaux amarrés non loin sur le port, le claquement des cordages, le bruit des vagues qui s'en venaient jusqu'à ses pieds, la blondine ne bougea pas.

Son regard portait loin. Elle ne savait même pas que l'on pouvait voir aussi loin. Qu'y avait-il à l'autre bout de cette étendue immense d'eau qui imitait les couleurs du ciel ?
Cettia eut un vertige.
Etrangement, elle se sentait légère. Libre. Un vertige de liberté. Effrayant et exaltant.

La mer avait ce pouvoir là.
Elle fascinait.
Et elle fascina la jeune blondine.
Esperance_
La mer. Elle m'avait manquée. Lorsque j'étais en Bretagne, j'aimais m'y perdre des heures durant, sans pour autant que je n'aille m'y plonger. Le simple fait d'entendre les vagues choir sur le sable, se percuter contre les falaises et les rocher, cela était suffisant à me faire voyager aussi loin que l'esprit me le permettait. Aujourd'hui encore, le calme de la nature avait eu raison de moi. Les yeux clos, les genoux remontés contre ma maigre poitrine d'enfant, je respirais à plein poumons l'air frais des côtes Artésiennes. Jeni n'était pas là pour voir ça. Mais comprendrait-elle ? Elle, si enclin à cette vie Louvresque dans laquelle elle se donnait corps et âme. Il est vrai que je la suivais dans cette voix, étant devenue de mon propre grès la Dame de Compagnie de la Princesse Merveylle, qui soit disant passant, était une jeune femme parfaitement charmante et bien plus humaine que certains nobles de ce monde. Peut-être à cause de son âge certains diront. Mais il n'en était rien. Merveylle me permettait de la nommer par son prénom, comme si nous étions amie. Elle prenait soin de moi comme une soeur s'occupant de sa benjamine, et je le lui rendait bien. A ma façon. Mais aujourd'hui, ni Merveylle, ni Jenifael n'étaient là, à profiter avec moi du silence et de la bienveillance de ces lieux. Je pourrais toujours le raconter à la Princesse. Je suis certaine qu'elle aimerait cela.

Ouvrant les yeux, je soupirais en enfouissant ma tête entre mes épaules. Devant moi, ciel et mer se côtoyait. L’immensité nuageuse semblait couler tel une cascade sens fin à l'horizon. Le vent créait quant à lui ces parfaites ondulations sur le sable blond. Et je ne pu m'empêcher à cette peur quotidienne qui était mienne. Et si demain, je ne me réveillais pas ? Si demain, personne ne remarquait ma disparition de ce monde ? Si je n'avais vécu tout ce que je voulais vivre ? A nouveau, comme à chaque fois que cette pensée s’immisçait en moi, je fus prise d'étourdissement. Ma dextre vint frapper le sable, avant que précipitamment, je ne me lève. Il me fallait vivre. Il me fallait avancer.

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Maighdin
Alors qu'elle était pleine d'espoir, d'un optimisme à toute épreuve, la sentence était tombée sans qu'elle ne réalise immédiatement.

Non! Non non...

Ca avait été sa première réponse face à l'annonce de sa mort imminente. Ce ne pouvait pas être comme ca. C'était impossible, elle était dans un cauchemar. Elle secoua la tête et continua sa litanie de "Non" repoussant la réalité le plus loin possible.
Mais l'adage "Ne crois que ce que tu vois" eu raison d'elle. La plaie qui n'est même plus bandée est montrée comme une preuve irréfutable. Ce n'est d'ailleurs pas tant la plaie elle même que tout le reste du corps qui rend la nouvelle tellement vraie.
Après avoir tenté de trouver une solution pour le soigner, le sauver (ils avaient concocté un remède spécial pour faire tomber la fièvre) elle dût accepter l'évidence. Du moins à défaut d'accepter, elle avait finit par l'entendre, mais jamais elle ne l'accepterait. C'était trop tôt, trop soudain, trop injuste...

Alors une fois qu'il est parti, les laissant toutes les trois elle ne peut retenir une remontée d'estomac et vomit l'intégralité de son repas dans le premier truc qui se présente : un pichet de vin.
Bien vite la sensation d'étouffer arrive. Elle doit sortir, courir, ouvrir grand la bouche pour attraper l'air qui lui manque.

Ses pieds l'amènent vers la plage. Le vent y est glacial, le sable froid vole et se mèle à ses vetements, ses cheveux, elle n'en a que faire.
Un trou dans le sable, une cheville qui se tord et la voila par terre à genoux. S'en est trop, elle craque et ouvre les vannes. Seule sur cette plage elle pleure, elle hurle.


Pourquoi?
AHHHHHHHHH!!!


Le sable est attrapé par poignées et lancé au loin avec rage, lui revenant juste après en plein visage. Un nouveau haut le coeur plus douloureux, plus éreintant se voit concrétisé par une petite flaque devant elle bien vite dissimulée sous le sable. Elle qui était déjà fatiguée ces derniers jours n'arrive plus à bouger. Le moindre geste lui semble un effort insurmontable. Les larmes continuent de couler, viendra bien un moment où il n'y en aura plus. Dans combien de temps?
Lasse, elle se laisse rouler sur le côté et s'enroule dans sa cape observant le ciel. La solitude dont elle a besoin à ce moment là lui permet de se repasser les souvenirs. Comme si l'histoire recommençait. Un faible sourire vient étirer ses lèvres alors que ses yeux se ferment.
Et une question qui revient sans cesse. Pourquoi? Pourquoi lui? Pourquoi maintenant? Et les regrets qui arrivent, tant que choses qu'elle aurait du lui dire, du faire avant qu'il ne soit trop tard. Mais justement, il était maintenant trop tard et elle, elle devrait vivre avec jusqu'à ce que le temps fasse son oeuvre.

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