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[RP] Randonnée céleste pour pluie de météores

Eudoxie_
“Le plus beau voyage, c'est celui qu'on n’a pas encore fait.” (Loïck Peyron)

Périple ? Voyage ? Rencontre…

Déjà presque un mois que la jeune femme à la chevelure de jais arpentait les routes partie pour un voyage qui devait la mener jusqu’en Helvétie afin de participer au grand tournoi à l’ancienne qui devait s’y dérouler à la mi-janvier de l’an nouveau.
Mais un tel périple est parsemée de rencontres, plus ou moins plaisantes, de tavernes vides aussi, l’une d’elle en la personne d’un homme se disant voyageur des étoiles, à Auch, allait changer le cours de son odyssée.

Parlant de tout et de rien comme il se fait assez souvent lors d’un premier contact en lieu public, Eudoxie et le conteur provençal avaient pu se rendre compte que leurs destinations s’avéraient être identiques.
L’entente étant cordiale et bienveillante, décision fut prise de faire le reste du chemin en se regroupant, à quoi bon voyager seul quand il était possible de rendre le voyage plus agréable en bonne compagnie, c’est ainsi que la brunette repartie en compagnie de Mathys et de Dom, de la capitale d’armagnac.

Un détour se devait cependant d’être fait afin de retrouver la compagne du blondinet et une fée lunaire que le célestien devait rejoindre lors d’une fête gitane célébrant le solstice d’hiver : la nuit de Yüle.
Toujours curieuse, Eud avait accepté d’emblée, découvrir de nouvelles coutumes de nouvelles personnes, n’était-ce point-là le but premier d’un voyage, ou si pas le premier l’un des intérêts qui l’accompagnait.

Passant de ville en ville sans vraiment s’arrêter, le petit groupe vit son nombre grandir au passage de Rodez avec Véro, femme du blond, avant d’atteindre enfin Clermont, la fête de Yüle et Ambre, la nymphe du brun conteur.
Tout était des plus agréable et se déroulait comme il avait été convenu, une longue étape se devait d’être faite ici avant le départ pour l’Helvétie, d’autant que le passeur d’histoire devait œuvrer sur la scène pour le solstice d’hiver et narrer une de ces légendes.

Au milieu de tous ces couples, Eudoxie se sentit subitement encore plus seule qu’à l’ordinaire, regrettant presque d’avoir quitté son Orthez natale, mais rien ne la retenait là-bas, la tornade blonde était partie de son côté et elle en avait fait de même.
Pour autant se voir bloquée au milieu de tout ceci c’était bien gentil mais ça dégouline d’amour, c’est beau mais c’est insupportable, c’est un pudding bien lourd, de mots doux à chaque phrase… Ce mélange de sentiments, aromatisé aux fines herbes, la faisait sourire gentiment et finalement lui donnait la gerbe.

Fort heureusement il était question qu’un comparse du conteur ainsi qu’une très bonne amie d’Eudoxie viennent agrandir la petite troupe, la jeune femme au regard charbonneux ne resterait donc pas en mode chandelle trop longtemps.
Quelque soit l’issue de ce séjour à Clermont, il était cependant une évidence les pérégrinations de ce drôle de groupe hétéroclites ne faisaient que débuter et quelque chose lui disait que la folle troupe n’avait pas fini de croître.

Les aventures de la clique céleste à suivre…

_________________
Shelby


Narration faite par ma petite voix.


Si un jour on t'avait dit que tu participerai à une baston de bourrin en plein froid hivernale avec un avaleur compulsif d'olives et ton amie d'enfance...

Toi qui est frileuse même en été.
Toi qui n'as guère les papilles gustatives amicales avec le jus huileux des olives provençales.
Toi qui voulais tirer un trait sur ton enfance désastreuse....


Tu fais fort comme à ton habitude mais comme tu te répète souvent dans tes pensées, "on a qu'une vie" alors autant en profiter en découvrant de nouvelles aventures.
Avant d'entamer le chemin pour te prendre des coups dans la tronche qui te feront très certainement pisser du sang pire que lors de tes cycles menstruelles, tu as voyager de ville en ville aussi vides les unes que les autres avec quelques touches d’exceptions. Tu as vu de tout, des déprimés, des joyeux, des spéciaux qui se disent drôles et musiciens mais qui ne t'on fait ni rire, ni écouter leurs côtés artistique. Fallait peut être les payer...Payer pour sourire alors que tu le fais déjà rien qu'en voyant un crâne chauve, pis quoi encore...
Sans avoir poussé ton destin dans le hasard, ton chemin accompagné de ta chouette blanche et de ta canne noir, t'as amené dans une taverne sombre et sale dans un village des plus banales, tellement banale que tu ne te souviens même plus du nom...
Là, tu as rencontré ou revu, le terme est plus exacte, ton amie d'enfance Eude. Si ça ce n'est pas le destin pardi !

Toi qui voulais tirer un trait sur ton passé...Bah c'est gagner P'tite brune...
De longues discutions, un racontage de vie, papotage de souvenirs, des sourires et même des rires et voilà qu'elle te propose de la suivre. Mais c'est pas l'tout ! nan, nan...Elle t'apprend qu'elle voyage avec un conteur...Des conteurs, y'en a pas à tous les coins de rue ou si c'est le cas bah ils se cachent dans les bordels comme bien souvent au lieu de divertir les pauvres âmes en mal d'amour.

Ce conteur, tu le connais bien ou un peu...Pas du point de vue intime mais tu lui as déjà parlé de nombreuses fois.

En parlant de personnes dites "spéciales" lui dans le genre il est pas mal. Une grosse addiction aux olives. Très, grosse, voir trop grosse addiction car il ne fait que ça de bouffer des poignées de graines molles au cœur dur. On va s’épargner de compter le nombre de fois où il a essayer de te faire manger de force son péché mignon...Ouai mais voilà, le hic c'est que toi qui n'as guère les papilles gustatives amicales avec le jus huileux des olives provençales, tu préfères largement et de loin le sucre, comme des fraises par exemple et cette différence légère en goût vous a embarqué dans le début d'une bataille bon enfant entre lui et toi dans l'esprit d'avoir le dernier mots en faveur du fruit défendu avec bec et ongles.

Revenons à nos moutons laineux à présent...

La suivre, elle, le conteur et d'autres têtes brûlées mais pourquoi ?
Pour du cassage de gueule sans foi ni loi...Pas mal comme proposition mais tu n'as jamais frappé qui que ce soit et tu tiens à ton minois qui en fait fondre plus d'un...
Tu te vois toi en train de te rouler dans la boue avec des filles qui te saute dessus pour t'arracher tes sapes ?

Bien sûr que oui va ! Cochonne que tu es...Et puis, ça peut faire une belle expérience de voyage en compagnie d'êtres humains que tu évites depuis quelques jours à force de t'engouffrer dans des endroits bien étranges pour une enchanteresse comme toi. Tu vas participer à un truc de féroces, de dur à cuir, de brutes épaisses. C'est chouette...Et tout ça, en hiver...La meilleure saison pour se trouver dehors pendant des heures à faire choquer ton corps contre le leur dans le but de leurs faire bouffer de la neige qui servira d’anesthésiant au passage.

Toi qui est frileuse même en été, tu vas te les peler pour te faire défigurer...Mais quelle belle vie Shelby...

Bien que tout ça a l'air de t'enchanter autant qu'un été pluvieux, tu as accepter car rien ne te retient. Parti de Clermont il y'a peu, tes maigres affaires te suivent pour voyager là où la troupe composée de plusieurs inconnus, d'une amie d'enfance et d'un conteur te mèneras....

_________________
Hildegardeii
J'ai toujours aimé l'aventure et les surprises et chaque fois que j'ai pu me mettre en situation difficile, je n'ai pas hésité. Alors quand le chancelier m'a annoncé qu'il ne m'accompagnerait pas au tournoi comme convenu j'ai eu un pincement au coeur....

... De plaisir, hein amigos, ne vous leurrez pas. Oh pas un mini orgasme, non, juste une bouffée qui m'a échauffée les joues. Un bzzzzt d'adrénaline voyez ?

L'idée de me retrouver seule face à tous les participants était presque un suicide, un arrêt de mort signé en tous cas. Les gars qui veulent ma peau (et je ne parle pas des salopes qui rêvent de me voir pourrir dans un fossé) sont légion. Faut pas se leurrer.
Et puis ya les gens qui aimeraient bien me dézinguer amicalement. ceux là c'est les plus dangereux parce que je les aime bien aussi. Du coup, ça déclenche une onde miséricordieuse et une grande tendresse me gagne au moment de porter le coup final. J'ai des scrupules.

C'est comme ça : je suis une fille bien. Je l'ai toujours été.

En général, ça dure à peu près une seconde et puis c'est comme tout, ça passe.

Le tounoi en lui même est accessoire. Certes, il faut rivaliser de ruse et de coups bas pour vaincre des adversaires souvent bien plus costauds que soi mais, moi, c'est la montée en puissance avant le jour J qui me plait.
On passe son temps à jauger les participants, à évaluer les probabilités. On fait des calculs, des plans sur la comète pour tenter de forcer le destin et tomber sur LE compétiteur qu'on préfère... ou qu'on déteste le plus.

Bref. Skarry me lachait et c'était une bonne chose. Y participer seule m'offrait tout un tas d'inconnues qu'il faudrait gérer. J'en prendrai peut être (certainement) plein les dents mais par chance, ma fille excelle dans l'art de la dentisterie et n'a plus rien à prouver en matière rafistolage de membres.

A un moment j'ai eu envie d'écrire à mon ami, Watriquet mais l'idée d'abîmer son beau visage de séducteur et de salir sa chemise immaculée avec mon sang, m'a convaincue que ce n'était pas une bonne idée.

Et puis la lettre est arrivée.
Surprise.
Je ne m'y attendais pas.
Citation:


Le 04 Janvier 1465
Objet Proposition d'accouplement

Ma chère Hilde,

Je suis sur la route de l'Helvetie avec un groupe d'amis afin de participer au grand tournoi et nous avons une célibataire à la recherche d'une âme soeur pour la baston.
Et comme j'ai oui dire que vous étiez orpheline, je vous la propose comme partenaire;
Elle s'appelle Shelby, elle a 5 PC et vous connaissant toutes les deux, je pense que vous ne serez pas déçue de l'avoir comme équipière.
Tenez moi au courant de vos recherches, mais pour l'instant j'ose pose une option sur votre crâne de piaf.

Ah j'oubliais !! Je vous souhaite une bonne année, Hilde, mais je vous le dirai de plus près, en vous éclatant le portrait, à Morat.

Amitiés viriles,

Dom


Le nom de la fille ne me disait rien. Aussi bien c'était encore une cousine à cette pute de M. qui venait pour prendre la température du coté du centre du monde. Elle en avait partout cette sorcière.

Aussi bien c'était une vrai pucelle, comme je l'étais à mes débuts, prête à en découdre avec le monde entier et n'ayant pas froid aux yeux et elle allait me surprendre et va savoir... peut être me séduire aussi ?

J'hésitais à demander un portrait de la fille à Dom. Si je l'avais fait, le connaissant, il n'allait pas me louper et se chargerait de me tailler une réputation à la hauteur de son imagination de conteur.

Quoi qu'il en soit, je lui répondis que j'étais d'accord et me frottais les mains à l'avance.

Un mince sourire s'étira sur mon visage. Une fille... pourquoi pas ?

Citation:
À Domdom
Objet Re: Proposition d'accouplement

Dom !

Quelle surprise que votre lettre ! Depuis l'été dernier, les semaines se sont passées sans plus avoir de nouvelles de vous. Pas qu'on ait jamais entretenu de correspondance vous et moi mais d'habitude les voyageurs donnent des nouvelles des potins du pays d'où ils viennent et rien ne remontait de votre Marseille adorée vous concernant.

J'avais fini par me faire à l'idée de votre mort.
Faut dire que j'ai perdu mon cher frère, Ignace qui s'était installé là bas et je m'étais dit qu'une épidémie de choléra y faisait peut être des ravages, du coup...

Bref, vous êtes en vie et c'est une bonne chose. Je ne doute pas qu'il vous soit arrivé plein de déboires, surtout sentimentaux, puisque vous les collectionnez comme moi les cailloux précieux et, entre nous, j'ai hâte de vous entendre me les raconter (en larmoyant, ça va de soi sinon c'est pas drôle).

J'ai bien pris note de votre proposition d'accouplement et ma foi, je vous dis, banco. Cette fille a un nom qui sonne sympathiquement à les oreilles et je suis sûre qu'elle est jolie. Pour peu qu'elle ait de l'esprit et ne soit pas complètement innocente, l'idée de m'associer à elle pour le tournoi me plait bien. Pour l'accouplement, on verra à l'usage, je n'ai jamais su dire non aux très belles femmes et encore moins si elles sont intelligente et savent s'y prendre avec classe et finesse.

Lui avez vous dit à quoi elle se risquait à participer avec moi ? Si la demoiselle est trop délicate et prude, peut être serait il souhaitable de l'affranchir un tantinet, histoire qu'elle ne soit pas trop surprise par le nombre incalculable de participants qui souhaitent me tomber dessus pour me faire la peau à ce tournoi. Vous le premier, mon cher, n'est ce pas ?

Quoiqu'il en soit, j'aime les surprise et l'aventure.
J'accepte donc.
Puisque vous êtes en route, apprenez lui l'essentiel. Pour le superflu, je m'en charge.

Je ne vous bise pas, n'ayant pas oublié vos goûts particuliers, je ne voudrais rien laisser penser de salace. Hmm !

Hilde



Sa réponse ne traîna pas :


Citation:
De Domdom
Objet Re: Re: Proposition d'accouplement

Ma chère Hilde,

Je reconnais bien la mauvaise foi si caractéristique de l’engeance Genevoise dans vos mots.
Je vous signalerai aimablement que c’est vous qui n’avez jamais répondu à ma dernière missive.

Mais étant donné que vous êtes dorénavant un personnage public ,dont la moindre action, le moindre état d’âme est aussitôt relayé par la presse à scandale, j’imagine que ladite missive a du être noyée au milieu du flot de celles de vos admirateurs de tous poils.
Embauchez donc un secrétaire, mon amie : ainsi vous ne perdrez pas le fil de vos correspondances.

Mais trêve de billevesées !
Ce n’est pas le passé , mais bien l’avenir qui nous occupe maintenant.
Et le vôtre immédiat va passer par la rencontre avec une véritable tueuse au sang froid, sans états d’âme, Shelby, appelée également « la Fraise sanglante »

Comme le dirait le poète, Shelby « a les yeux rêve haut le vert …Elle a le regard qui tue… »
Mais je puis vous assurer que c’est une tout autre sorte de poésie qu’elle va déclamer aux pauvres proies qui lui tomberont entre les pattes , à Morat !
Finalement , vous vous en sortez bien ,Hilde, car il vaut mieux avoir cette machine à tuer avec, que contre soi.

Normalement, nous passerons par Genève lundi prochain.
Si vous y êtes encore, je serai ravi de vous présenter votre doublon d’enfer, bien qu’elle soit assez peu sociable ces derniers temps.
Et aussi épancher mon bonheur actuel sur votre épaule d'un air larmoyant, pusique vous semblez tant apprécier ce genre de confidences.

Pour ce qui concerne votre frère et le jeune Tinig, j'ai appris avec tristesse la tragédie quii les a frappés, oui ;
Et je puis vous assurer que mes premières pensées se sont dirigées vers Ober, même si ça fait des années que je ne l'ai pas revue.

Et votre fille ? Etes vous enfin arrivée à vos fins pour la séparer de l'homme dont elle s'était amourachée ?

Vous me raconterez tout çà par le menu plus tard, entre deux gnons, trois mandales et quatres dents crachées.

Je vous quitte sur ces derniers mots en vous bisant avec l'espoir de vous tabasser.

Ca doit être ça qu'on appelle l' « amour vache »

Amicalement,

Dom, rallumeur d'étoiles


Rallumeur d'étoiles.... Rien que ça.
Mmh... si la fille était si terrible qu'il le disait, possible que ce soit lui qui n'arrive pas à Genève...
_________________
Ambre_m
❝Le Voyageur est celui qui se donne le temps de la rencontre et de l'échange❞


Regard serein dirigé vers les cimes enneigées, que de chemins parcourus pour revoir ces cols couvert de cette poudre immaculée, ressenti cet air si pur emplir les poumons et venir gaver l'esprit de souvenirs, ces petits moments qui ne ressemblent à rien et qui vous forge le cœur d'une nouvelle carapace, ces instants d'amour comme d'amitié reçus au grès du chemin qui vous font ressentir que la vie reprend toujours ses droits, que le passé quand à lui se doit de conserver cette place qui est la sienne celle des fonds de tiroirs dans lesquels la poussière devient film protecteur pour le jour ou l'esprit vieillissant se perd et à le besoin de se raccrocher à quelques gravures et papiers froissés jaunis par le temps..

Les perles bleutées obliquant dans la direction du camps, elle les regarde tous là près pour ce grand événement, un choix qui probablement viendrait encore coller des sueurs froides à son paternel, elle souriait bêtement en imaginant le ronchonnement typiquement de celui qu'elle nommait avec tendresse le premier homme de sa vie .. Si il la voyait là sur ce tronc d'arbres à admirer les cimes mais vêtue de l'accoutrement d'une guerrière il aurait tôt fait de râler pour lui faire retrouver l'esprit. Mais elle ne perdait pas la tête la Blonde Monmouth, elle goutait simplement à la vie comme elle l'avait choisie, une vie ou les us et coutumes n'étaient plus préoccupations, ou elle était elle uniquement et plus fille de, ou son tempérament un peu fou et débridé prenait le pas sur le carcan de la bienséance.

Se levant doucement la poudreuse échouée sur ses pieds offrit une belle envolée, aussi légère qu'elle se sentait à cet instant, prenant le pas vers le campement elle lança dans l'air si calme des montagnes.


- Dom ! Eud ! Qu'est ce qu'on se les pèle ici !


Avisant le feu allumé elle s'y réfugia avant d'avancer ses mains vers l'âtre crépitant, offrant un bien-être presque immédiat, levant les prunelles vers celui qui distillait tant de bonheur dans son être, elle prit sa pose aux yeux de biche.

- Mum Dom mon âme tu m'as préparé un ptit ragout tout chaud?

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Shelby
Shelby il fut un temps Tagadah, avait une drôle de façon de combler sa solitude. En effet, elle n'était pas seule dans sa tête et le fléau se propageait rapidement quand une grande tristesse enveloppait sa joie. Une double, voix, petite voix, où n'importe qu'elle autre surnoms pour nommer sa conscience omniprésente que personnes n'avait la chance d'entendre.

Ce qui va suivre est un exemple parfait d'une alchimie bancale entre un corps et son esprit.




Suite du voyage, quelques villes après Clermont.


Des passages éclairs souvent de nuit pour masquer les empreintes de tes pas qui tassent la neige avec tes compagnons de routes et te voilà arrivée à Fribourg, en Suisse, pays voisin du tiens si proche qu’ils se ressemblent. Une arrivée pour un départ le soir, comme hier, comme demain et le reste de ton chemin pour Morat. Dans ce village, tu te serais presque perdue si tu avais été la Tagadah d’autrefois, l’ange à présent corrompu en diablesse à deux cornes naissantes sur le front, la Shelby en furie.

Lors de tes échanges verbales avec ton groupe, Domdom le voleur d’étoiles, cuisinier trois étoiles, préparateur de couche à la belle étoile, t'a fait part d'une coéquipière trouvée rien que pour toi. Veinarde que tu es, tu allais surement tomber sur une sans dents, sans cheveux, une déséquilibrée névrosée sous tension qui menace de casser ton gueule si tes mots ne lui plaise guère plus qu’un crieur public bègue. Un tas de chair et d’os qui se roule par terre pour dire bonjour et qui rentre dans les placards des comptoirs car elle pense que c’est un passage secret pour partir dans une autre dimension…

Euu, je suis en train de faire ma description là…

Bah oui t'con, je le sais. Tu en fais des choses inutiles dans ta vie mais alors là ! C’était le ponpon…se foutre dans un placard et le défoncer à coups de pieds pour ne pas utiliser l’entrée au même titre qu’une sortie, faut le faire…

Je n’aime pas le mélangisme, une sortie n’est point une entrée bordiol !


Vas dire ça aux gays…

Elle rigole seule, la bouche grande ouverte et les yeux qui se ferment, au fin fond de nulle part, perdue entre ses pensées et le monde réelle.

Bon, où en étais-je...Ah oui ! Ta coéquipière...Tu voulais t'assurer d’avoir au moins une vision bref d'elle pour éviter de la frapper bêtement. Bon, ça aurait été drôle hein mais pas sérieux du tout....du tout...du tout… du tout. Du TOUT. Apporter la victoire à tes ennemies sur un plateau d’argent ce n’est pas la description de l’intelligence tout ça…Le problème c’est que tu n’avais aucune idée d’où elle pouvait bien se cacher la demoiselle.

Tu as eu l’écho qu’une liste était mise à disposition à la vue de tous pour se faire une idée des morts en sursis alors tu y vas, comme tout le monde, t’arrive pépère le style vénère.

Hein ?

Je m'égard...Non, tu été plutôt sereine et ton air aimable ne t'a pas fui, ta façon de marcher toujours aussi déterminée et glaçante à la fois, tu été toi grosso modo. Ou presque...Faut se l'avouer, tu fais attention à ton apparence extérieur et mets tout en œuvre pour transmettre une image de femme distinguée, sérieuse et droite car il ne faut pas oublier que tu vas t'battre quoi... En plus, tu n'as pas envie de faire mauvaise impression à la dame donc tu te retiens, tu inspires profondément et garde en toi le coté guillerette d'une enfant pleine de vie et de joie, le malicieux à l'état pur, la véritable gentillesse transmise par ton cœur en or que tu caches secrètement sous cette robe noir et aux côtés de ta canne qui présage aux yeux des autres que tu n'es qu'une tueuse insatiable aux doigts crochus pour seul rivière vivant en toi le sang froid tel un serpent venimeux qui siffle avant d'enfoncer ses crochets gorgés de venins mortel dans l'épiderme d'innocents qui ne le sont jamais vraiment.

Pour résumer, tu livres aux yeux de tous, tout l’assurance que tu possèdes mais qui cajole un sommeil léger d’extrême folie menaçant d’exploser si l’envie se fait.
L'apparence est souvent trompeuse....Très trompeuse...C'est d'ailleurs ce que tu as découvert en allant voire la liste des noms de participants mais surtout pour l’espoir de trouver celle qui fera de ce grand jour qui approche, un énorme dépucelage d'une innocence sans violence devenue trop pesante à long terme. Bien sûr, je parle de ton tout premier face à face avec des individus qui voudront ta peau au sol sous leurs coups calculés car pour ce qui est d’un autre sens de "dépucelage", de ce côté c’est fait…


Ce n’était pas nécessaire de le préciser mais on te remercie pour cette info qui en vaut le détour.

Passons, passons…

Le nom t'a fait sourire, sans savoir pourquoi mais au moins, tu as souris. Hildegardeii, nom méconnu au bataillon, aucun commérage à son sujet, tu ne savais rien de rien de rien de que dalle sur elle, un espèce de néant gigantesque sur cette fille, mais...
Mais, elle t'a interpellée lorsque tu avais tes billes terreuses sur cette liste. Tu t'es redressée en haussant un sourcil, retournée lentement en tournant ta carrure délicate, tu l'as vu se défaire de la foule sans se donner du mal, ton regard s'est laissé se poser sur elle et tu as étiré tes lèvres machinalement comme lorsque toute surprise te donne une sensation agréable ...Tu t'es approchée doucement...Comme une bête sauvage qui déguste sa proie du regard avant d’y planter ses crocs ou comme une femme intriguée par les couleurs utopiques que dégage cette voix qui l'interpelle parmi le brouhaha.

Que dire sur ce que tu voyais…Une femme, avec des dents et des cheveux, te voilà rassurée.
Il te semble que tout est bien à sa place et elle ne se roule pas par terre ni te saute dessus comme une cinglée qui raffole de câlins que tu ne pourrais lui offrir. Ça te va et à en croire le minois qui te fait face en plein centre de ta ligne de mire, la réciprocité est là.

Une seule phrase échangée de la part de l’une pour l’autre pour entamer l’hostilité que vous produirez ensemble sur vos victimes et une invitation à en apprendre plus sur vous à l’abri des regards indiscrets, enclenche la suite de ton après-midi dans une taverne.

Le cas fée, boisson offerte par Hildergardeii, était bien bon même si tu n’as aucune idée des ingrédients incorporés dans cette préparation.
Passons sur ce que vous vous êtes raconté, qui ça intéresserait après tout ? Ah oui. Tout le monde ! Donc, ouai, non, on va éviter d’aller dans les détails. Tout ce que tu peux en dire c’est qu’elle est intéressante. C’est ce que tu as ressenti, une femme à fort caractère qui n’a pas hésité à te reprendre sur la couleur de ses yeux non pas bleus mais violets.

Bon, petite chose…Tout le charme s’est rompu au moment où elle a crié "ON BAISE"ça c’était…surprenant…mais tu as suivi en répondant "OHH OUIII" Donc ça fait une tare à chacune, personne n’y perd en charme.


Y’avait aussi la chanson avec le curé quinon…non…tu…te…tais !

Il faisait quoi déjà le curé ?
Il ne faisait rien…

Sisi attend…

Chantonne en marmonnant pour que personne ne l’entende.


Le curé de Camarai…à les…

Bah vas-y lâche toi, dis-le !

COUILLES QUI PENDENT !!!!


Grossier personnage tu es. Dire des gros mots, tu ne dois pas. Un châtiment sévère tu recevras. Exemple je te donne, par la grâce de ma bonne foi: Dans tes fesses, ta canne tu enfouiras et ton rectum le sentira. Mal tu auras mais crier tu ne dois pas.

Dégueu…et arrête de parler comme ça tu fais flipper.


On s’écarte du sujet là ! Aller c’est po fini, on y retourne.

Tous ce que je peux dire c’est qu’elle est de loin, la partenaire idéale pour donner des coups de boules comme zizanne.

Zizanne ?

Oui, ta vieille amie hein…

Je ne connais pas de ziz…chuttttt….

Aller, reprenons...

Un temps bref assez long pour que le soleil avance mais trop court pour que la lune soit prête.
Une soirée plaisante qui s’achève par un départ sur le nœud où tu retrouveras la pétillante "Bombasse du Léman" quelques jours plus tard.


Faut que j’arrête de l’appeler comme ça, elle va me mettre une torgnole bien placées à force…

Meuuuu non, au pire, te connaissant, t’aimeras ça.

Et pas qu'un peu...
_________________
Eudoxie_
"Le voyage est une suite de disparitions irréparables." (Paul Nizan)

Baston ? Décision ? Souffrance...



Helvétie, Janvier 1465


Les routes avaient été parcourues grand train, le fessier de la brunette ne pouvant qu'en attester des douleurs qui irradiaient toutes leurs rondeurs, foutredieu, chevaucher à cette allure pour être dans les temps à Morat pour le tournoi était déjà une aventure en soi.
Elle qui aimait à se la jouer pépère et sans contrainte jusque-là se retrouvait embarquée dans un groupe qu'elle appréciait plus que tout mais dont le patriarche, oui on pouvait vraisemblablement voir le célestien ainsi, quoi que pour le moment il tenait plus du dictateur que du protecteur quant aux invectives du trajet.

Non sans soulagement, et malgré les menaces stériles et puériles de l'avoyer du moment de Fribourg d'un poutrage à l'encontre du conteur, vieille rancœur masculine débilement hormonale, Morat fut enfin atteint quelques jours avant le début des hostilités, laissant loisir de pouvoir reposer les corps endoloris du voyage.
Bah oui parce que vu ce qui les attendait sous peu valait mieux être en forme, pas moins d'une petite centaine de tournoyeurs attendus pour se mettre sur la tronche dans la joie et la bonne humeur, si, si, je vous jure, on peut se taper dessus en ayant le sourire et en se fendant la poire.

Après marave dantesque, où le trio de choc ne démérita pas en s'en sortant finalement pas si mal, avec deux victoires et une défaite, bon on évite de causer du visage ensanglanté de la fée lune, du boitement du célestien et de la lèvre et pommette fendue de l'inénarrable.
Bref tout c'était déroulé au mieux possible, tout le monde s'en sortait intact et contre toute attente Mathys et Verowil eurent la surprise de sortir gagnant de cette castagne sans une égratignure avec en revanche la victoire loin d'être modeste ce qui avait le don de foutre la bestiole en rogne.

Feu de camp aidant après la marave, la jeune béarnaise eu le plaisir de rencontrer un ancien mercenaire de son état des plus "avenant", courant passant, ces deux-là profitèrent d'instants précieux les prolongeant de retour à Fribourg.
Douce parenthèse suave qu'Eudoxie ne put qu'apprécier loin de son câlineur professionnel, et s'il fallait être honnête la petite brune avait beau adorer sa tornade blonde, elle n'y perdait pas au change, loin de là.

Mais comme tout tableau idéal, il faut qu'une ombre se pointe et fasse tâche dans le décor, se découvrant une nouvelle amie et confidente particulière avec la nymphette, l'orage vint se poser sur le dernier ancrage de son passé retrouvé, Tagadah...
Le changement de nom de son amie aurait dû lui mettre la puce à l'oreille, pourquoi ne pas garder celui qu'elle avait antan, la réponse lui fut vite violemment donné après une altercation douloureuse et une tentative de compréhension, laissant Eudoxie en peine et éradiquée de la vie de celle qui fut son amie, sa confidente et bien plus encore, le "à la vie à la mort" n'aurait pas survécu âge avançant.

A regret la ville de fribourg fut quittée, laissant derrière elle une amie chère à son cœur, quoi qu'il puisse advenir, et quoi qu'elle en décide, un bout de son cœur resterait en Helvétie à jamais.
Ouverte vers l'avenir, Eudoxie espérait que les dernières rencontres de sa vie lui laisserait de biens meilleures choses à venir, pour l'instant tous se dirigeaient vers Genève avec une quête singulière en tête : un Edelweiss.

_________________
Ambre_m
    Le Vrai Voyageur ne sait pas où il va ... (Proverbe)


    18 Janvier de l’An de Grâce 1465. Fribourg. Helvétie.


    Morat avait été à nouveau délaissé à son sort funeste de ville fantôme, les vaillants batailleurs s’en été allés à l’aube blême ou la chaleur buccale s’échappe en nuages quelque peu opaques, emmitouflée au creux de son manteau de fourrure, le froid piquant lui rappelant les coupures qui marquaient son visage, le bleu violacé s’était fait habit autour de son œil et une pâleur de fatigue marquait ses traits.

    Les azurs parcouraient les groupes, un calme presque mortuaire laissant planer une sensation étrange dans l’air, la liesse de l'arrivée s’en été allée probablement que chacun repensait à ces nuits qui avaient autant de victoires que de défaites ... Reportant son attention sur ses complices elle songeait à leur arrivée au cœur de la cité
    Fribourgeoise, le temps du repos et de la ressource mais également de se retrouver au cœur de la chaleur des auberges ou chacun conterait sa petite anecdote de ce grand tournoi mais aussi ces rencontres inattendues ouvrant de nouveaux horizons ...

    Elle avait bien ressentie que quelque chose naissait dans l'esprit de sa belle amie, mais silencieuse la Blonde Monmouth avait simplement attendue les premières confidences de celle qui s’était frayée un chemin dans les méandres son cœur sans aucune difficulté, le voile du secret s'était levé sur le confort d’un édredon accueillant et ce que pressentait la Fée se vérifiait, un homme avait réussi à atteindre sa Brunette et lui apportait cette petite touche de vie bienfaisante qui réchauffe le corps et le cœur.

    […]

    20 Janvier de l’An de Grâce 1465. Fribourg. Helvétie.


    Deux jours s’étaient écoulés depuis leur arrivée, chacun avait retrouvé meilleure forme et au cœur de cet après-midi elle avait laissé son âme à ses écrits pour s’octroyer une promenade bienfaitrice, les pas crissant sur la neige elle avait laissé les bruits de la nature l’envahir pour lui offrir un nouveau voyage, le départ était proche alors le besoin de s’imprégner des lieux s’étaient ravivés à elle, comme voulant marquer sa mémoire de ces endroits traversés qui lui avaient offerts de plus ou moins bons souvenirs. Avisant un coin de calme et un rocher qu’elle débarrassa de sa poudreuse elle prit place pour sortir à nouveau son petit carnet.



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    ❝ Fribourg, 20ème Jour de l’An de Grâce 1465,

    Voilà quelques jours que je ne suis point venue tâcher tes pages de mes mots, j’avoue que j’ai privilégié les retrouvailles paisibles avec Dom mais également les confidences avec ma douce Brunette.

    Pour débuter je te parlerais de Fribourg, ici les paysages offrent un confort paisible et une réelle envie de se reposer en admirant les montagnes enneigées, cette ville est dotée d’un charme fou mais j’avoue que pour les villageois je ne leur offrirais pas ce même charme, pour le peu que j’ai croisé j’ai ressenti comme une hostilité ou la sensation que l’on dérange leurs petites affaires plus ou moins intimes soit dit en passant.

    Mais cette ville m’a permis de faire quand même de nouvelles rencontres et de voir Eud sous un nouveau jour, bien que je sache qu’elle n’est pas encore prête à s’avouer qu’il faut parfois baisser sa garde, je sens que ce charmant moustachu à l’humour plus qu’appréciable à réussit à produire en elle un changement je dirais même un bouleversement, mais nous verrons bien au fil de temps ce que cela apportera bien que je lui souhaite énormément de bonheur car elle le mérite vraiment.

    Avec Dom le soleil brille toujours même en plein hiver polaire, il a ce don de me réchauffer le corps, l’âme et le cœur, une nouvelle étape est franchie nous pouvons nous dire fiancés mais à notre façon à nous. Cette histoire est une vraie aventure et découverte de jours en jours mais je sais que la place qu’il possède en mon cœur est celle qu’aucun n’a réussi à avoir jusque-là.

    Il est temps désormais de quitter Fribourg pour poursuivre notre voyage. Demain nous serons à Lausanne à nouveau pour nous une ville fantôme abandonnée à ses souvenirs d’un passé désormais lointain. ❞

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    Refermant doucement le calepin c’est avec un soin méthodique qu’elle noua le petit lacet qui le retenait fermé un dernier regard pour Fribourg, un au revoir mais jamais un adieu.


    […]

    22 Janvier de l’An de Grâce 1465. Lausanne. Helvétie.



    Le groupe s’était arrêté la veille au cœur de cette citée abandonnée, une prévision de repartir le jour même avortée par l’absence d’un des membres du groupe, la Blonde Monmouth avait perçu l’agacement dans les yeux de Dom mais cela n’était pas comparable face à celui de sa Brunette Belette qui aurait aimée prolonger son séjour Fribourgeois, mais la tempête en sommeil avait trouvée son apogée le soir même quand l’épouse de l’absent avait fait le choix de repartir pour Fribourg, la Monmouth n’avait pas participé à ce qui avait dû être une colère sourde pour Dom et plus emportée pour sa Brunette le sommeil l’ayant emporté avant cette annonce.

    Et c’est au petit matin, le visage portant encore la marque de la nuit et les cheveux en broussailles qu’elle avait compris que la journée débutait mal en ouvrant les yeux sur la mine renfrognée du Conteur puis à l’intrusion de la Brunette qui peinait difficilement à contenir sa colère face à ce grand bordel, elle avait prit patience pour tenter d’apaiser chacun bien qu’intérieurement elle bouillait de colère et enchaina de sa voie naturellement gaie pour détendre l'atmosphère.

    - Bon il ne reste plus que nous trois désormais ! Alors si on se débutait cette charmante journée perdue pour rien sur un bon petit déjeuner ? Et si ensemble on voyait un peu la stratégie pour aller à la quête de l'Edelweiss?



Petite Indication : En gris et entre guillemets le carnet personnel d'Ambre

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Eudoxie_
“Chaque voyage est le rêve d'une nouvelle naissance." (Jean Royer)

Fin ? Début ? Renaître...

Vingt septième jour de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq


Décision prise par l'inénarrable, sur une souffrance, sur un coup de tête, sur une sensation de malaise grandissant à chaque instant, le projet était envisagé, après la Franche-Comté, les évènements l'avaient précipité : retour en Béarn.
Coeur déchiré, dure réalité, le coeur, la raison, la déraison, peut-être bien la folie l'avaient guidé dans l'idée qu'il était mieux de délier leurs routes pour un moment.

Au soir du départ, jamais la bestiole n'aurait cru tant souffrir de voir ce couple qu'elle chérissait par tant d'aspects, chacun pour des raisons forts différentes, étreinté capuchée, larmes versées, coeur gros rien qu'à l'idée de ne plus profiter de cette complicité, ce protecteur sans ambiguité qu'il lui avait offert sans concession.
Froideur et mots glaçants de la pierre précieuse craquelée, si Eudoxie ne savait exprimer ce qu'elle ressentait quand tout allait bien, Ambre était identique quand tout allait mal, pourtant les mots de son âme eurent raison de cette armure, les deux confidentes particulières ayant alors l'occasion d'un au revoir en simplicité, pleurs, rires, promesses, juste un au revoir.


Vingt neuvième jour de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq


Les deux dernières nuits furent courtes, le premier réveil difficile et la journée qui s'en suivit entre cocooning et tracé d'itinéraire, mais aujourd'hui elle décollerait bien tôt de sa chambre, une chose n'ayant pas été faite.
Une quête chère à sa nymphette et dans le doute de sa réalisation par le couple céleste, Eudoxie avait fait une promesse et comptait bien la tenir même si elle devait passer la journée à chercher l'objet convoité.

Pourquoi ? Parce qu'il représentait quelque chose d'important, le signe d'une continuité quoi qu'il advienne.
Et une fois trouvé ? Le conserver, précieusement pour l'offrir à qui de droit lorsqu'ils se retrouveraient car elle n'en doutait pas une seconde.

Ce n'était pas la fin du trio étoilé, juste une parenthèse avant une nouvelle envolée céleste.
L'Edelweiss trouvé ce jour là par la petite Marie en était la preuve établie.

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Ambre_m
    On passe une moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aimera et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime. (V.Hugo.)


    Un fauteuil à bascule abandonné en un gémissement de bois craquelant, la Franche Comté avait été retrouvée mais avec cette morosité dans l’esprit et cette petite pointe au cœur qui rend le réveil désagréable … Elle déambulait au cœur de cette chambre choisie à Saint Claude à leur arrivée, elle n’avait pas encore émit le souhait de rejoindre Sellière, non pas que l’empressement de voir ses enfants s’était éteint mais elle se refusait à nouveau de leur offrir ce visage terne au yeux plus gris que bleu, elle avait juste le besoin d’assimiler l’absence d’une complice de rire et de confidences, de laisser le gout amer de la séparation quitter sa gorge pour ne plus que garder en tête leurs futures retrouvailles.

    S’approchant de la fenêtre alors que le fauteuil éteignait ses dernières plaintes elle laissa ses doigts glisser sur le bois vermoulu, une odeur désagréable venait narguer ses narines, un mélange de mousse et de moisissures lui rappelant la première sensation qu’elle avait eu en franchissant les portes de cette ville Franc Comtoise, une désolation, un néant, les rues aussi calme que les monastères, offraient à elle seule l’envie de poursuivre le chemin sans prendre arrêt …

    Ôtant ses doigts du bâti de bois elle les glissa sur le carreau pour chasser la vapeur du carreau enfin ses pupilles découvraient la ville, le marché en contre-bas ou quelques marchands s’évertuaient encore à vendre leurs marchandises, quelques passants déambulaient dans un calme assourdissant. Reculant lentement à l’entrée de sa vieille nourrice elle obliqua vers elle et l’accueillit d’un sourire.

    - Bonjour Hersent’
    - Bonjour Ambre, m’enfin vous avez vu votre trogne ! Vous êtes aussi pâle qu’un linge !
    - Oui la fatigue du voyage mais je sens que cela va mieux …

    Non pour une fois elle ne mentait pas sur son état elle allait mieux, car elle le savait à ses côtés et eux si proche d’elle, elle ne devait pas se morfondre de cette absence mais simplement avancer avec en tête le plaisir de la revoir prochainement.

    - Ma malle a telle était déposée ?

    - Oui ! Et justement voici Hector, vous allez travailler ?
    - Oui je suis inspirée et puis créer est pour moins un moyen d’extérioriser …

    Puis le silence que seule cette vieille compagnie arrivait vraiment à cerner, elle comprenait qu’elle devait s’éclipser pour laisser la jeune blonde se mettre au travail, ce qu’elle fit sous les yeux d’un bleu gris qui suivait avec lenteur le corps cabossé par le temps.

    Et c’est seulement une fois seule face à sa solitude que l’Ambre s’approcha de sa lourde malle qu’elle déverrouilla avec un soin presque religieux, laissant son regard inspecter avec minutie l’intérieur pour vérifier qu’il n’y avait eu aucuns dégâts se redressant enfin elle débarrassa la table de travail et y déposa ses flacons et autres fioles pour débuter son travail, une idée bien précise en tête qui ne prit pas long à fabriquer et les notes quant à elle venait à noircir son petit calepin.

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    ❝ Saint Claude. 29 Janvier de l’An 1465.

    Cher Journal, j’avoue que je devais me pencher sur un projet entre Plume et Fragrances mais si je me penche sur une création parfumée en mémoire de Saint Claude je n’en ferais qu’une eau mortuaire déplaisante … Alors une autre idée m’est venu pour faciliter ma tâche lorsque je me retrouverais en des villes marquées par le vide et la désolation, je vais créer un parfum d’une émotion ressentie et qui arrive à m’offrir un sourire alors que la mélancolie voudrait s’agripper à moi de ses serres étouffantes.

    Et tu vois mon émotion ce jour est l’absence d’une personne qui compte énormément pour moi, elle est même si cela n’est pas au même niveau que mon cher conteur, mais elle est là courant dans mes veines, hantant mon esprit de ses éclats de rires, mais je me refuse à être déprimée et je garde en moi nos retrouvailles futures … Après tout il se dit que c’est au cœur des absences que l’on réalise l’importance de la personne …
    Donc ce jour tu auras l’honneur de ma première création au cours d’un de mes voyages, le nom est simple puisque ce sont ses initiales BB ..


    BB

    Une eau fraiche, délicate, éclatante, florale et joyeuse comme tu l’as été au cours de ce périple commun, mais ce parfum je ne le dessine plus avec les larmes dans les yeux mais le soleil dans le cœur en me rappelant nos derniers mots un au-revoir n’est pas un adieu …
    Je garde de toi un être lumineux, féminin avec cette sensualité d’un bouquet délicatement choisi.
    Pour cette composition, nous y trouverons en note de tête, Mandarine pour son odeur fraîche que j’accompagne de baies de roses pour leur esprit taquin et épicé, je poursuis le chemin sur le jasmin si floral et délicat que j’allie au thé vert qui viendra apporter une touche aérienne comme ton esprit l’est et je termine le voyage sur une note boisé qui rappelle avec délice cette odeur de liberté dont tu es parée.
    Note de tête : Mandarine et baies de roses.
    Note de cœur : Absolue Jasmin et Thé Vert.
    Note de fond : Bois de Gaïac. ❞

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    Soufflant doucement sur son calepin elle le referma alors qu’entre ses doigts elle faisait tourner la précieuse essence qu’elle bouchonna avant d’enrouler dans une étoffe protectrice. Repoussant doucement son siège, son regard avait changé il était l’heure et temps de reprendre son chemin avec cet espoir niché au creux de cette fiole … Un nouveau jour viendrait à naître demain et une nouvelle composition entre Plume et Fragrancée.

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