Eudoxie_
« Nous méritons toutes nos rencontres. Elles sont attachées à notre destinée et ont une signification qu'il nous appartient de déchiffrer. » (Voltaire. "Zadig ou la destinée")
Oui ? Non ? Pourquoi pas
Pigeon las, éreinté, affamé de navoir que trop voyagé vint à se poser à proximité de limpétueuse demoiselle à la chevelure obsidienne, attirant son attention de quelques piaillements plaintifs tout juste audibles.
Sur les chemins depuis de longues semaines, nombre de volatiles posèrent sur sa route quelques nouvelles de ses amis du royaume, comme à laccoutumée, la main gracile aux doigts joliment onglés savança vers le messager pour sen saisir et le délester de son fardeau.
Liberté rendue à loiseau avec quelques miettes de pain en guise de récompense pour sa peine, la béarnaise sattardait sur le vélin entre ses mains, le déroulant avec précaution, un sourire venant poindre sur ses carmines en reconnaissant la fine écriture, façon pattes de mouche de sa tornade blonde favorite.
Sans attendre, le regard charbonneux se mit alors à parcourir les lettres alignées pour prendre connaissance des dernières frasques et autres idées farfelues de son jumeau diabolique.
Hé Cocotte,
Je file sur Paris quelques jours histoire de me changer les idées là. J'ai pensé à toi. T'en es loin ? Ça te dirait de me rejoindre un p'tit temps ? J'te péterais ta solitude, et pas que ... Mou-ha !
Plus sérieus'ment. J'crois qu'faudrait qu'on s'voit, qu'on s'cause d's'qu'on va faire tout çaaaa. Si t'as pas l'temps où qu'c'pas sur ton ch'min, j'comprends bin hein. J't'oblige à rin mais ça m'faire plaisir, on va pas s'mentir, de retrouver ton joli p'tit cul.
Prend soin d'toi, j'te baise.
K
Un léger rire amusé séchappa des lippes largement étirées dEudoxie, avant que la moue ne se fasse plus songeuse, à la limite de la nostalgie si tant est que ce sentiment puisse être intégré dans leur relation si singulière, cétait là du grand Kaghan dans toute sa folle splendeur cru et totalement imprévisible.
Relecture faite, la jeune femme se mordit la lèvre en réfléchissant, la capitale, elle ny avait jamais mis les pieds, et bien quelle eut fait quelques rencontres lors de ses pérégrinations rien ne la retenait vraiment là où elle se trouvait, certaines personnes avaient éveillés sa curiosité sans pouvoir vraiment létancher.
Décision prise, une fouille précise de sa besace fut orchestrée afin den extirper son nécessaire décriture et répondre au doux dingue.
Hé Loulou,
Je suis pas tout près mais pas trop loin non plus, je te rejoins là-bas.
La solitude me pèse et y a rien de particulier qui me retient ici, jespère juste pas my perdre parce que je connais pas du tout.
Au pire je crierais fort, tarriveras bien à mentendre non hi hi
Et oui je crois bien quil y a quelques points de détails à discuter sur cette dinguerie quon a prévu de faire.
Je te baise aussi
Eud
Sourcils haussés et petit bout de langue tiré, le parchemin enroulé est lié par un ruban bleu avant dêtre accroché à la patoune du pauvre pigeon qui navait pas encore repris son envol, tant pis pour lui, mains lancées vers les cieux, le messager repartait vers son expéditeur.
Long soupir de pause après intense réflexion, la brunette se mit à regrouper ses affaires pour les enfouir dans les fontes de son étalon, prenant tout de même soin de sortir la carte, cest que la route pour Paris nallait pas lui tomber tout cuit dans le bec.
Y a pu quà mon gros, on va se faire un ptit tour à la capitale
Glissant pied à létrier, la jeune femme se hissa sur son destrier, prenant quelques minutes pour déchiffrer les liés et déliés de cette multitude de serpents colorés qui agrémentait le grand morceau de vélin, son doigt parcourant les sinuosités pour rejoindre le but désigné : Paris.
Plusieurs jours furent nécessaires pour rejoindre la grande cité, juchée sur sa monture débène, capuche de sa cape violine rabattue sur ses cheveux de jais, Eudoxie découvrait ce dont beaucoup lui avait parlé tout au long de son périple.
Avançant au pas, elle ne savait réellement où se diriger, détaillant chaque tête blonde hirsute qui passait plus que dautres, évitant soigneusement de bousculer nobles à cheval et de piétiner les badauds et autres courtisans pavant les rues de la capitale.
On y est
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Oui ? Non ? Pourquoi pas
*Paris, Décembre 1464*
Pigeon las, éreinté, affamé de navoir que trop voyagé vint à se poser à proximité de limpétueuse demoiselle à la chevelure obsidienne, attirant son attention de quelques piaillements plaintifs tout juste audibles.
Sur les chemins depuis de longues semaines, nombre de volatiles posèrent sur sa route quelques nouvelles de ses amis du royaume, comme à laccoutumée, la main gracile aux doigts joliment onglés savança vers le messager pour sen saisir et le délester de son fardeau.
Liberté rendue à loiseau avec quelques miettes de pain en guise de récompense pour sa peine, la béarnaise sattardait sur le vélin entre ses mains, le déroulant avec précaution, un sourire venant poindre sur ses carmines en reconnaissant la fine écriture, façon pattes de mouche de sa tornade blonde favorite.
Sans attendre, le regard charbonneux se mit alors à parcourir les lettres alignées pour prendre connaissance des dernières frasques et autres idées farfelues de son jumeau diabolique.
Hé Cocotte,
Je file sur Paris quelques jours histoire de me changer les idées là. J'ai pensé à toi. T'en es loin ? Ça te dirait de me rejoindre un p'tit temps ? J'te péterais ta solitude, et pas que ... Mou-ha !
Plus sérieus'ment. J'crois qu'faudrait qu'on s'voit, qu'on s'cause d's'qu'on va faire tout çaaaa. Si t'as pas l'temps où qu'c'pas sur ton ch'min, j'comprends bin hein. J't'oblige à rin mais ça m'faire plaisir, on va pas s'mentir, de retrouver ton joli p'tit cul.
Prend soin d'toi, j'te baise.
K
Un léger rire amusé séchappa des lippes largement étirées dEudoxie, avant que la moue ne se fasse plus songeuse, à la limite de la nostalgie si tant est que ce sentiment puisse être intégré dans leur relation si singulière, cétait là du grand Kaghan dans toute sa folle splendeur cru et totalement imprévisible.
Relecture faite, la jeune femme se mordit la lèvre en réfléchissant, la capitale, elle ny avait jamais mis les pieds, et bien quelle eut fait quelques rencontres lors de ses pérégrinations rien ne la retenait vraiment là où elle se trouvait, certaines personnes avaient éveillés sa curiosité sans pouvoir vraiment létancher.
Décision prise, une fouille précise de sa besace fut orchestrée afin den extirper son nécessaire décriture et répondre au doux dingue.
Hé Loulou,
Je suis pas tout près mais pas trop loin non plus, je te rejoins là-bas.
La solitude me pèse et y a rien de particulier qui me retient ici, jespère juste pas my perdre parce que je connais pas du tout.
Au pire je crierais fort, tarriveras bien à mentendre non hi hi
Et oui je crois bien quil y a quelques points de détails à discuter sur cette dinguerie quon a prévu de faire.
Je te baise aussi
Eud
Sourcils haussés et petit bout de langue tiré, le parchemin enroulé est lié par un ruban bleu avant dêtre accroché à la patoune du pauvre pigeon qui navait pas encore repris son envol, tant pis pour lui, mains lancées vers les cieux, le messager repartait vers son expéditeur.
Long soupir de pause après intense réflexion, la brunette se mit à regrouper ses affaires pour les enfouir dans les fontes de son étalon, prenant tout de même soin de sortir la carte, cest que la route pour Paris nallait pas lui tomber tout cuit dans le bec.
Y a pu quà mon gros, on va se faire un ptit tour à la capitale
Glissant pied à létrier, la jeune femme se hissa sur son destrier, prenant quelques minutes pour déchiffrer les liés et déliés de cette multitude de serpents colorés qui agrémentait le grand morceau de vélin, son doigt parcourant les sinuosités pour rejoindre le but désigné : Paris.
Plusieurs jours furent nécessaires pour rejoindre la grande cité, juchée sur sa monture débène, capuche de sa cape violine rabattue sur ses cheveux de jais, Eudoxie découvrait ce dont beaucoup lui avait parlé tout au long de son périple.
Avançant au pas, elle ne savait réellement où se diriger, détaillant chaque tête blonde hirsute qui passait plus que dautres, évitant soigneusement de bousculer nobles à cheval et de piétiner les badauds et autres courtisans pavant les rues de la capitale.
On y est
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