Edern
Il était aisé de s'alanguir de tout son charme sur le corps féminin dont les formes se rappelaient comme si c'était hier à sa mémoire. Sans même chercher à amoindrir sa domination sur la jeune femme, Edern prit plaisir à reposer son poids sur ses courbes, préférant depuis toujours la hauteur. De cet outrage, un demi-sourire indique qu'il compte bien se glisser entre les cuisses encore protégées de tout parjure ne fut-ce que pour l'amusement ou simplement s'assurer que rien ne pourrait le déloger de son trône subtilement acquis à la volée. Le souvenir intact d'une piètre voleuse à la Cour des Miracles, d'un genou assénant un terrible coup à son service trois-pièces l'ont rendu beaucoup plus prudent envers la gent féminine à tel point que même avec une vieille amie, il est hors de question qu'un genou reste assagi sous son poids. Heureusement, il n'a guère besoin d'être plus explicite dans ses gestes car à son secours, l'esprit Eudoxien vole et entoure son bassin d'un étau de jambes.
Un baiser posé sur la main qui le caresse au passage.
La question ne peut que le faire sourire, bien que posée sous le glas d'un jeu sans sérieux. Edern ne s'était jamais vu père, ni même mari ou peut-être une fois, dans un passé qu'il avait refoulé dans les lointaines archives. L'interrogation d'une petite fille ou d'un garçon ainsi n'avait jamais pris forme dans son esprit. Ainsi, il avait répondu spontanément un frère comme il aurait pu répondre une pomme. Les gouts et les couleurs restaient un grand mystère que même lui ne pouvait comprendre. Cependant, les femmes dans leur grande majorité étaient des vipères, viles, et susceptibles au point de rendre violent même le plus délicat et le plus attentionné des hommes.
« La Femme est un poison »
Et par conséquent, seul un petit gars pouvait être envisagé. Lèvres contre les siennes, la langue se fait exploratrice d'un nouveau monde, conquérante des terres oubliées afin de venir présenter ses hommages à la Reine des lieux dans le plus stricte respect des traditions languissantes d'un baiser. Suite au rire franc, il vient mordre avec douceur le bord de sa lèvre pour le relâcher aussitôt. Le claquement provoque un rire amusé, ordonnant par conséquent l'impétuosité de son bassin à venir s'appuyer de plus belle contre elle. La simulation était parfaite, de l'ondulation d'un corps sur un autre pendant un échange charnel. Edern avait un grand sourire noyé dans les yeux de son amie. Provoquant, provocateur et demi.
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