Eudoxie_
"Le vrai jardinier se découvre devant la pensée sauvage" (Jacques Prévert)
Tournoi ? Feu de camp ? Rencontre
Helvétie, début de lan de grâce mille quatre cent soixante-cinq, Morat et sa ville fantôme, ses tournoyeurs venus se maraver dans le joie et la bonne humeur, ses éclopés, ses blessés, la boue et le sang séché sur les visages tuméfiés, tableau idyllique à tout point de vue pour le début dune histoire entre deux êtres.
(Bruit strident dun vieux vinyle qui déraille)
Nan mais sérieusement, vous imaginez deux secondes faire une rencontre du genre glamour et charmeuse dans ces conditions ? Franchement ? Et bah pourtant cest bien ce qui cétait passé dans ce joli chaos quétait le tournoi de Genève. Comme quoi ya pas à dire la chaleur dun feu de camp, le crépitement des flammes hein Bah ouais !!!
Toujours était-il que linénarrable cétait laissé aller au charme dun subtil jeu de mots, plein de sous-entendus, sur le thème du labour de la terre, jouant de paraboles et autres métaphores, qui retinrent assurément lattention de la brunette la poussant à accepter linvitation à partager un repas avec un homme qui lui était inconnu encore quelques heures avant.
Dégustation de gibier, discussion, séduction, le brun au regard acier et notre Eudoxie nationale se rapprochèrent dune manière si naturelle quelle en était presque déconcertante de simplicité, une relation privilégiée sinstaurant tacitement entre les deux combattants François en terre Suisse, la poursuivant en dintenses moments partagés à deux lors de leur retour sur Fribourg.
Le dernier après-midi fribourgeois, dune sensualité extrême, laissa à la béarnaise un large sourire aux carmines alors que le départ se profilait pour elle repartant le soir même avec sa folle équipe, contrairement au limousin qui voyageait de son côté avec une amie, laissant un léger goût amer et de trop peu à la jeune femme.
Et oui !!! Mais la vie est ainsi faite, que les routes se croisent et se défont en permanence, certaines se chevauchant pour un moment, ou pour longtemps, pour sa part Eudoxie profitait de chaque instant pour apprécier le moment présent, même si ce moment présent là, elle laurait bien prolongé un peu encore...La gourmandise quel vilain défaut n'est-ce pas ?
Lausanne, au lendemain du départ de Fribourg, et un absent à léquipée sauvage, arrêt prolongé donc en ce lieu et ennui à volonté pour ressasser, se questionner, se confier, écouter les conseils de la nymphette et y réfléchir vraiment en maugréant de lui donner peut-être une part de raison.
Non de non, cest quelle avait fini par len persuader la blondinette que ce nétait pas une si mauvaise idée, pis bon fallait bien lavouer aussi, elle en crevait denvie de lui écrire, alors plume et parchemin furent sortis, encre aussi bien sure, sinon ça servait à rien du tout en définitive, et petit bout de langue coincée entre les lèvres, Eud se mit à écrire à celui qui lavait envouté lespace de quelques jours.
Le vingt deuxième jour du premier mois de lan de grâce mille quatre cent soixante cinq
"Terre lascive d'un talentueux jardinier"
De nous, Eudoxie, à vous, Messire de Wurmstein,
J'ose espérer que cette missive vous trouvera en aussi bonne forme que celle dans laquelle je vous ai laissé en quittant la chambre ce vendredi.
J'eusse aimé aimer rester à vos côtés et remplacer les bras de Morphée qui semblaient vous avoir pris sous son joug mais le départ prévu ce soir-là ne m'en a pas laissé loisir.
Je ne doute pas que le talentueux jardinier que vous êtes aime à savoir comment se porte la terre qu'il a travaillé, avec tant de soin, de ferveur et d'ardeur, je me permets donc de vous donner de ses nouvelles.
Nous sommes actuellement encore sur Lausanne, le grand vainqueur marseillais ayant loupé son départ, il était question de l'attendre ici jusque lundi mais son épouse est repartie sur Fribourg le chercher, nous partons donc normalement ce soir pour Genève ou nous resterons quelques jours.
La terre que vous avez donc arrosée avec force de conviction se dessèche lentement se languissant de nouvelles attentions de votre part vous sachant si près et pourtant inaccessible pour le moment.
Est-ce trop curieux de vous demander quand vous songez partir de Fribourg ? Je ne cacherais aucunement que j'ai grand désir de vous revoir, votre compagnie m'est des plus agréable et nos moments partagés des plus plaisant, qu'il soit d'une intimité accrue ou non sachez-le.
J'ai transmis votre remerciement à Ambre concernant les sels de ce délicieux bain que nous avons savouré ensemble, cette douce odeur de jasmin recouvrant ma peau d'un voile parfumé me rappelant agréablement la proximité de cet instant hors de la folie du tournoi.
Faites-moi donc une promesse, puisque je vous sais avoir à cur de les honorer : promettez-moi que nous aurons encore de ces moments de partage.
Que cela soit dans un temps proche ou plus lointain, n'étant pas prêtresse pour connaître ce que nous réserve l'avenir.
Je vais cesser là ce courrier, il nous faut rassembler le campement pour repartir ce soir et je ne vais laisser Ambre tout faire seule.
J'espère sincèrement vous revoir à Genève.
Affectueusement.
Eudoxie
Relecture faite, le vélin enroulé fut envoyé par volatile en direction de Fribourg, la petite brune nétait pas forcément du genre adepte de cette pratique, mais lenvie était là, les mots aussi alors finalement pourquoi pas.
Elle lappréciait et avait grande envie de le revoir, pour se faire le mieux était encore de le lui faire savoir.
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Tournoi ? Feu de camp ? Rencontre
Helvétie, début de lan de grâce mille quatre cent soixante-cinq, Morat et sa ville fantôme, ses tournoyeurs venus se maraver dans le joie et la bonne humeur, ses éclopés, ses blessés, la boue et le sang séché sur les visages tuméfiés, tableau idyllique à tout point de vue pour le début dune histoire entre deux êtres.
(Bruit strident dun vieux vinyle qui déraille)
Nan mais sérieusement, vous imaginez deux secondes faire une rencontre du genre glamour et charmeuse dans ces conditions ? Franchement ? Et bah pourtant cest bien ce qui cétait passé dans ce joli chaos quétait le tournoi de Genève. Comme quoi ya pas à dire la chaleur dun feu de camp, le crépitement des flammes hein Bah ouais !!!
Toujours était-il que linénarrable cétait laissé aller au charme dun subtil jeu de mots, plein de sous-entendus, sur le thème du labour de la terre, jouant de paraboles et autres métaphores, qui retinrent assurément lattention de la brunette la poussant à accepter linvitation à partager un repas avec un homme qui lui était inconnu encore quelques heures avant.
Dégustation de gibier, discussion, séduction, le brun au regard acier et notre Eudoxie nationale se rapprochèrent dune manière si naturelle quelle en était presque déconcertante de simplicité, une relation privilégiée sinstaurant tacitement entre les deux combattants François en terre Suisse, la poursuivant en dintenses moments partagés à deux lors de leur retour sur Fribourg.
Le dernier après-midi fribourgeois, dune sensualité extrême, laissa à la béarnaise un large sourire aux carmines alors que le départ se profilait pour elle repartant le soir même avec sa folle équipe, contrairement au limousin qui voyageait de son côté avec une amie, laissant un léger goût amer et de trop peu à la jeune femme.
Et oui !!! Mais la vie est ainsi faite, que les routes se croisent et se défont en permanence, certaines se chevauchant pour un moment, ou pour longtemps, pour sa part Eudoxie profitait de chaque instant pour apprécier le moment présent, même si ce moment présent là, elle laurait bien prolongé un peu encore...La gourmandise quel vilain défaut n'est-ce pas ?
Lausanne, au lendemain du départ de Fribourg, et un absent à léquipée sauvage, arrêt prolongé donc en ce lieu et ennui à volonté pour ressasser, se questionner, se confier, écouter les conseils de la nymphette et y réfléchir vraiment en maugréant de lui donner peut-être une part de raison.
Non de non, cest quelle avait fini par len persuader la blondinette que ce nétait pas une si mauvaise idée, pis bon fallait bien lavouer aussi, elle en crevait denvie de lui écrire, alors plume et parchemin furent sortis, encre aussi bien sure, sinon ça servait à rien du tout en définitive, et petit bout de langue coincée entre les lèvres, Eud se mit à écrire à celui qui lavait envouté lespace de quelques jours.
Le vingt deuxième jour du premier mois de lan de grâce mille quatre cent soixante cinq
"Terre lascive d'un talentueux jardinier"
De nous, Eudoxie, à vous, Messire de Wurmstein,
J'ose espérer que cette missive vous trouvera en aussi bonne forme que celle dans laquelle je vous ai laissé en quittant la chambre ce vendredi.
J'eusse aimé aimer rester à vos côtés et remplacer les bras de Morphée qui semblaient vous avoir pris sous son joug mais le départ prévu ce soir-là ne m'en a pas laissé loisir.
Je ne doute pas que le talentueux jardinier que vous êtes aime à savoir comment se porte la terre qu'il a travaillé, avec tant de soin, de ferveur et d'ardeur, je me permets donc de vous donner de ses nouvelles.
Nous sommes actuellement encore sur Lausanne, le grand vainqueur marseillais ayant loupé son départ, il était question de l'attendre ici jusque lundi mais son épouse est repartie sur Fribourg le chercher, nous partons donc normalement ce soir pour Genève ou nous resterons quelques jours.
La terre que vous avez donc arrosée avec force de conviction se dessèche lentement se languissant de nouvelles attentions de votre part vous sachant si près et pourtant inaccessible pour le moment.
Est-ce trop curieux de vous demander quand vous songez partir de Fribourg ? Je ne cacherais aucunement que j'ai grand désir de vous revoir, votre compagnie m'est des plus agréable et nos moments partagés des plus plaisant, qu'il soit d'une intimité accrue ou non sachez-le.
J'ai transmis votre remerciement à Ambre concernant les sels de ce délicieux bain que nous avons savouré ensemble, cette douce odeur de jasmin recouvrant ma peau d'un voile parfumé me rappelant agréablement la proximité de cet instant hors de la folie du tournoi.
Faites-moi donc une promesse, puisque je vous sais avoir à cur de les honorer : promettez-moi que nous aurons encore de ces moments de partage.
Que cela soit dans un temps proche ou plus lointain, n'étant pas prêtresse pour connaître ce que nous réserve l'avenir.
Je vais cesser là ce courrier, il nous faut rassembler le campement pour repartir ce soir et je ne vais laisser Ambre tout faire seule.
J'espère sincèrement vous revoir à Genève.
Affectueusement.
Eudoxie
Relecture faite, le vélin enroulé fut envoyé par volatile en direction de Fribourg, la petite brune nétait pas forcément du genre adepte de cette pratique, mais lenvie était là, les mots aussi alors finalement pourquoi pas.
Elle lappréciait et avait grande envie de le revoir, pour se faire le mieux était encore de le lui faire savoir.
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