Kaghan
Il est tôt, trop tôt au gout du blond. Assit sur le lit, dos contre le mur, il regarde son tendre et nouvel époux dormir. Comment fait-il pour dormir autant ? Son visage est beau, calme. Aucune grimace et spam ne vient gâcher le portrait de cet homme si parfait. Pourquoi ? Tel est la question.
Soupirant, l'hérétique se lève, lentement pour ne pas troubler le sommeil de celui qu'il surnomme amoureusement son Poulain. Parler, il en a besoin. Mais il ne sait pas. Les mots qui sortent sont toujours les même. Et jamais les bons. En silence, Rat s'installe au bureau de sa tendre H, sa mère auquel le nouveau couple à emprunter la maison le temps de leur séjour.
_________________
Soupirant, l'hérétique se lève, lentement pour ne pas troubler le sommeil de celui qu'il surnomme amoureusement son Poulain. Parler, il en a besoin. Mais il ne sait pas. Les mots qui sortent sont toujours les même. Et jamais les bons. En silence, Rat s'installe au bureau de sa tendre H, sa mère auquel le nouveau couple à emprunter la maison le temps de leur séjour.
- Toi Eudoxie,
T'en fais pas, c'est rien tu as le temps pour me répondre. Ça m'a permis de lui parler ... Toute la soirée. Il a pas arrêté de pleurer. J'me sens minable. Faut vraiment que je me ressaisisse je crois. J'ai l'impression de sombrer alors que j'allais tellement bien il y a quelques jours à peine.
Le mariage était purement symbolique oui, mais on fera quand même une fête je pense, plus tard.
Il me dit que si je ne veux pas rester là, dans son monde de noble, je peux partir. Tu me vois le laisser seul avec deux nobles qui le reluque en permanence ? L'un a tenté de l'embrasser devant moi quand même. Et pas qu'une fois. Et ils sont tout le temps à se faire des petits sourires et ...
Ils vont travailler tout les jours ensemble, il me l'a dit. Et, je cite "Surement tard le soir". Donc moi je serai juste l'époux débile qui se fait des pièces de théatres en tête, et je sais que ça finira par arriver. Je le sais ... J'ai beau lui faire confiance, je suis pas idiot non plus. Et je crois que ... Non même, j'en suis sûr. Il finira par me tromper plus que moi je le ferais. Il est tellement secret. Il dit rien, jamais. Alors même s'il le fait. Je le saurais jamais, et le doute me fera encore plus de mal que la vérité franche.
Et juste cette pensée me fait me sentir encore plus mal. Parce que ... Je sais qu'il le fera. Un jour ou l'autre, et je peux pas m'empêcher de me dire que c'est normal. Et que je devrais peut être songer à me trouver quelqu'un d'autre, pour quand il rentrera trop tard, qu'il fera mine d'être épuisé du travail alors qu'il aura sur lui des suçons, des marques d'ongles ou même l'odeur de la transpiration d'un autre. Quelqu'un qui me remontera le moral et qui sera une autre fausse note à cette union dont ma mère avait prédit la fin avant même le commencement.
Qu'est-ce que je fais ma belle ... Où je vais là ? Moi qui était si heureux de retrouver H en Anjou, et pour finir, ça sera la région de ma perte. Depuis que nous sommes arrivé, je chute dans un vide que je ne connais pas. Et ces émotions là, contrairement à celle que Tobias a fait naitre en moi à notre rencontre, n'ont rien d'agréable.
Faut que je me trouve un truc ... Et j'espère de tout coeur que la ville dans laquel on sera aura une personne avec qui je m'entends. Même si cette personne risque de ne pas être toi. Je sais que j'ai parler juste au dessus d'un amant, mais je crois que même si je cherche, je ne trouverais pas, de toute façon.
Je suis un homme putain ! Un vrai, je me suis toujours battu, et je n'ai jamais eu à porter d'autre fardeau que le mien. Mais là, depuis quelques jours, Maxence met en moi un sentiment d'inégalité. J'ai l'impression d'être comme une femme dans les vieux couples ... Oui, une femme. C'est clairement mon sentiment. Et ça me dégoute.
Je fais la bouffe, le ménage, la lessive, je m'occupe des bêtes, je l'aime et je l'attends. Comme une putain d'épouse modéle ... C'est pas ce que je suis, c'est pas ce que je veux être. Je suis pas ça. Je suis pas une nana moi. Alors pourquoi il me met à cette place presque de façon automatique ? De toute mes relations, j'ai jamais eu cette place là.
J'ai été l'amant, j'ai été l'épaule où l'on pleure, j'ai été le rire des bonnes humeurs, j'ai été le teigneux qui attaque, j'ai été le jouet des nobles riches, j'ai été le pêché, j'ai été la perte de certain. Mais jamais au grand jamais on a osé me traiter et me placer à la place d'une femme.
Et le pire dans tout ça, c'est que je n'ai suivit aucun rite de mon clan.
Je suis le banni, le renié, le bâtard, celui qu'on ne voit et qu'on n'entends pas.
Je suis le souffle du vent, murmurant auquel personne ne fait attention s'il n'est pas d'une froideur extrème pour s'engoufrer dans les vêtements..
Je suis l'écume de la mer qui se jette sur le sable fin, ne parvient pas à avancer, recule et recommence, sans cesse, espèrant grignotter quelques centimètres en plus à chaque nouvel assaut.
Et dés ce soir ... Dés qu'il les retrouvera ...
Je serai le joueur de luth, celui cuisine et amène de quoi remplir les bouches quand elles n'ont rien à dire.
Je serai ce meuble qui fait de la musique pour le plaisir de leur oreille et les larmes de mon âme.
Je serai le chien qui hoche la tête aux paroles de son maitre, sans pourtant en comprendre le moindre sens.
Là, que tu es si loin de moi, je ne trouve de véritable réconfort qu'auprès de tes lettres, de celle d'une amie commune à Tobias et moi-même, et Meko. Le bruit de ses sabots sur le sol de terre battu me donne l'impression qu'elle piétine mes soucis. La mélodie de son galop dans les plaines quand je suis sur son dos et le souffle du vent est tout ce qu'il me reste de liberté. J'aimerais encore une fois regarder Tangra, étendre les ailes de mon âme et m'envoler au loin, prés des miens ... Mais la vérité est là Eud. Je n'ai plus grand monde. Toi, une mère en rage de devoir me supporter, un désormais époux que je ne parviens pas à comprendre et une fille qui est bien loin du soucis des simples humains comme nous.
J'ai songé à claquer la porte, à reprendre la route seul, à retourner vivre dans la rue et les prés. Moi et ma jument, juste nous face au reste du monde, fuyant toute vie hormis celle que dont on se nourri. Mais j'en ai pas la force. J'étais déjà lâche ... Là, je suis un moins que rien. Que Nico doit avoir honte de me voir comme ça ... Lui qui m'a apprit à déguster chaque parcelle de ma vie, et à envoyé ma colère sur quiquonce se ferait obstacle à mon bonheur.
Je lui en ai voulu d'être mort, j'ai détesté Ali d'être tomber enceinte et de m'étouffer, j'ai haïs Marc d'avoir détruit mes perspective d'avenir avec mon enfant de sang, j'ai craché sur Egfroy et ses belles promesses alors que je n'ai été qu'un jouet passagé.
Mais Tobias, je n'arrive pas. Je ne lui trouve aucun défaut, hormis celui de ne rien me dire, d'affirmer être franc alors qu'il est juste silencieux. Mais puis-je le blâmer d'être ainsi ? Je l'ai été aussi. Et je crois que je devrais le redevenir. Partager mon âme avec toi seul, puisque toi seule me comprend.
Tu sais, ils peuvent me marquer autant qu'ils le veulent. Ils peuvent me cracher leur noblesse à la gueule.
Je ne suis qu'un gueux, et je le resterais. On était heureux à deux na ? Pourquoi faut-il que les amis se séparent ainsi ? J'ai besoin d'une promesse Eud, ma belle ma douce, ma tendre, mon amie, ma jumelle, mon âme soeur, mon amante.
Promet moi ... Que toi, tu me laisseras pas tout seul. Dans ce moment où j'ai besoin de toi, de ton soutien, même si c'est faux, je m'en fou. J'ai besoin de tes mots, de tes caresses et de la chaleur de ton étreinte. Dit moi que tu m'aimes de cette façon qu'on a de s'aimer que les autres ne comprennent pas. Dit moi que tu seras là et à jamais parce qu'on est lié. Dit moi que je peux tout te dire et que tu me remettras toujours sur le bon chemin.
Qu'importe ce qu'il veut ... Remettons nos surnoms, je me fiche de son avis. J'ai besoin de toi, dans mon monde, lui a les autres, dans le sien.
Je t'aime. Promet moi une étreinte lorsque nous nous reverrons ...
_________________