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[RP] Courriers and Cie, Lucie et Black sur les routes.

Eudoxie_
“Sur le champ des principes, il n'y a pas de place pour la négociation.” (Lucien Bouchard)

Départ ? Négocier ? Signer...

*Clermont 23 Mars 1465*


La matinée avait vu un levé d'Eudoxie la mine à l'envers et le cheveu ébouriffé après s'être fait violemment encornée par la Krakinette, les brumes du mâtin étant de fait on ne peut plus épaisses.
Comprenez par là que la Kraki lui avait gentiment saoulé la tronche à coup d'alcool servi dans des cornes à la taverne des Elfes chantants, et que la béarnaise se tapait un mal au crâne de tous les diables.

Descente en salle commune de l'auberge, sorcier et diablesse furent retrouvés en papotage autour d'une brioche, salués comme il se doit et genoux réquisitionnés pour continuer à comater gentiment en piquant allègrement les morceaux de brioche restants.
Tout de go la blondie d'enfer se leva, très solennelle, annonçant son désir de retour sur Montpellier, jusque là rien d'étonnant, sauf qu'elle voulait y être pour le premier avril et annonça le pourquoi du comment, foutant le Wurmstein dans une colère noire qui éjecta la bestiole de ses genoux pour sortir de la taverne.

Regards entre filles échangés ainsi que quelques mots et le retour du sorcier intervint pour les interrompre, décision était prise et annoncée à la blondinette, hors de question qu'elle y aille seule, départ prévu dès que possible.
Consultation de carte et discussion, samedi verrait donc le groupe lever le camp de Clermont, Eud se devait d'en informer le couple céleste car cette fois, la séparation serait très probablement de longue durée et pas une petite semaine, leurs vies étaient liées, mais chacun construisait la sienne.

Tous les détails mis au point, Black se devait d'achever négociation avec l'auvergnat qu'il cherchait à inclure dans ses clients, et idée germa qu'un atout charme dans le tableau pourrait aider, la petite brune revêtant donc la tenue qu'il lui avait offerte et outrageusement seyante afin de prendre le rôle de "l'appât" pour ferrer le gros poisson radin.
L'idée amusa la jeune femme qui joua de bons mots et autres flatteries devant l'auvergnat, vieux senteux de son état, qui tomba direct dans le piège de la déconcentration féminine, et des atouts savamment réhaussés, pour signer le fameux contrat, l'inénarrable ayant en prime le plaisir de sentir pointe de jalousie chez le Wurmstein.

Retour en auberge et signature dignement célébrer dans l'intimité, la brunette rejoignit la kumpania en salle commune, savourant les bons mots de chacun et regrettant presque de partir si vite.
Mais un groupe fonctionnait ainsi chacun bénéficiant à son tour des bienfaits des autres et de leur soutien, et puis voir la mer languedocienne, ah oui elle en avait envie car bien que du Béarn, Eudoxie n'avait jamais vu la grande bleue.

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Eudoxie_
“Quand ça veut pas... ”

Prise de tête ? Blague? Ras le bol...

*Clermont 24 Mars 1465*


Veille de départ et un beau soleil matinal avec en ligne de mire... comment expliquer ça avec des mots simples... Une bien belle journée de merd* !!!!
Ouais voilà, c'est ça une de celle qui devrait venir avec l'étiquette d'avertissement : Aujourd'hui ça va être une putain de journée de merd* laisse tomber la tisane passe direct à l'alcool !!!

Bah c'était ça, tout à fait, réveil en mode cool pour une fois la brunette n'avait pas mal aux cheveux, pur miracle depuis l'arrivée à Clermont, et rejoignait Lu et Black en salle commune pour déjeuner et tous semblaient s'être levé quasi en même temps, p'tit dej donc bonne ambiance et calme.
Mais, bah oui y'a un mais faut bien que la journée pourrie débute non ? En cours de conversation sur l'itinéraire tout se barre en vrille en moins de deux secondes la blonde et le brun se prenant de becs, et pas qu'un peu, la d'Albois claquant la porte furax suivi de près par le Wurmstein laissant Eudoxie en mode "bon bah voilà et maintenant je fais quoi..."

Inspiration direction chambre de Lucie histoire de tenter de détendre un peu les choses et surtout comprendre, discussion and co, confidences, compréhension, la d'enfer redescendait dans les tours mais fallait pas la chatouiller trop quand même.
Et comment détendre la Lucie ? Bah séance barbier entrainant la béarnaise dans son sillage, lui faisant profiter des services du coiffeur, la blonde devenant brune et les frisettes eudoxiennes laissant place à de beaux bâtons bien raides.

Petit moment de quiétude suivi d'un après-midi en dent de scie entre papotte avec Lucie et le célestien, qui oui oui avait réussi à passer un moment ensemble sans s'écharper, invitation à loger sur Montpellier au cas où il passerait dans le coin.
Comme quoi l'affection qu'on pouvait porter à quelqu'un amenait parfois à faire des choses contre soi et pour le bien être de l'autre, mais point trop n'en fallait quand même.

Préparatifs et au revoir à qui Eud avait pu croiser, le lendemain ne lui permettait surement pas quoique ce soit ou très peu, alors au cas où ceux de la Kumpania croisés eurent droit à l'accolade et au câlin rituel.
Le plus dur restait à venir le célestien et la nymphette, elle avait cependant eu vent de l'indisponibilité d'Ambre fort fatiguée pour de multiples raisons dont sa grossesse qui avançait doucement mais surement.

Soir venu, Dom rejoignit la bestiole, la gorge se nouant d'instinct, revoyant également avec plaisir le Wurmstein qu'elle n'avait qu'aperçut depuis l'altercation du matin avec Lucie et qui semblait détendu, gageons que les choses s'étaient tassées.
Une fois son barbu parti, l'émotion de la séparation proche gagna la béarnaise et le provençal qui lui conta comme à son habitude une histoire lorsque l'occasion leur était offerte, "le petit pot félé", si adapté, tirant quelques larmes à la brunette.

Vite essuyée voyant la fausse promise du Wurmstein se pointer, à fleur de peau, les bons mots et les passifs respectifs de Clothilde et Dom furent évoqués pendant que l'inénarrable se reprenait.
Pour qui pour quoi, la souvenance ne m'étant acquise au moment, la blague de la promise revint, le célestien et la rouquine jouant de ceci avec un malin plaisir, amusant dans un premier temps la brunette qui en riait tout autant.

Mais répétons ce qui fut déjà dit les blagues les plus courtes sont les meilleures et là l'acharnement à faire perdurer ce qui durait depuis le début de la semaine, avec l'émotion de la séparation et les sentiments à fleur de peau, le cocktail fut explosif.
La perte de patience d'Eudoxie, à ce petit jeu qui atteignait des sommets entre la rousse et le capuché, était on ne peut plus détectable, pourtant les deux poursuivaient et ce qui devait arriver arriva, à bout de nerfs, chaise fut repoussée pour se lever et quitter la taverne histoire de prendre l'air et se calmer.

La petite brune était furax, elle ne se reconnaissait pas... une telle réaction lui ressemblait si peu... mais là, la même blague encore et toujours poursuivre jusqu'au point de non retour sans tenir compte de ce qu'elle laissait percevoir... La tristesse de la séparation à venir... la prendre pour un chien avait été de trop... Pétage de câble...
Inspirant fortement et reprenant contenance après avoir été annoncé le départ à Revaan aperçut dans une taverne voisine, Eudoxie s'en retourna dans l'auberge des Elfes chantants la découvrant vide.

PUTAIN !!!!!

Moment précieux interrompu ne saurait être repris, le célestien est parti et même pas elle ne pourra lui dire au revoir à moins de réussir à le croiser entre tous ces préparatifs le lendemain.
Attrapant une corne, la béarnaise se met à pleurer la tête entre les mains sur le comptoir, et dire que tout ça c'était pour une boutade poussée qu'elle n'en pouvait plus d'écouter, pour une perte de sang froid si rare chez la jeune femme.

Fais chier...

Tenter de retrouver son ami dans les rues de Clermont, bien entendu sans succès et voir la roulotte éteinte de toute lueur... Dépitée, furax et triste reprendre chemin de l'auberge...
Chambre rejointe et chemise masculine de soie noire venant prendre la place des vêtements ôtés, la petite brune vint se blottir contre son sorcier assoupi, s'endormant le coeur lourd d'un au revoir avorté avant une séparation qui se présageait bien plus longue que les autres.

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Eudoxie_
“Un père n’est pas celui qui donne la vie, ce serait trop facile, un père c’est celui qui donne l’amour.” (Denis Lord)

Fille ? Père ? Courrier...

*Aurillac 27 Mars 1465*


Une journée de fou, Clermont avait été quitté deux jours plus tôt après des au revoir toujours aussi poignants, même si ils étaient dit qu'ils se retrouveraient comme toujours et que l'habitude ne se prenait jamais finalement.
Le premier jour de route et Murat avait été d'un calme olympien, redécouvrant les villages tranquilles alors que la capitale se mettait aux couleurs d'Holi avec la kumpania, Eud ayant pris plaisir à voir ça avant de quitter ses amis.

Aurillac ouvrait ses portes et la matinée débutait agréablement en taverne de discussion en découverte jusqu'à ce qu'une femme se pointe, condescendante et ignorant complètement la béarnaise, tout juste un signe de tête, même lorsque son amie en présence avait pris la peine de présenter la petite brune obtenant pour "agréable" réponse un "et alors".
Déjà la chose n'avait pas bien plu à l'inénarrable, mais la suite ne lui donnerait que raison d'avoir pris de travers la réaction, le poil de la brunette se hérissant quand en disant à la bougresse qu'il ne tenait qu'à elle que la journée soit bonne de manière aimable, l'autre s'enflamma comme... comme... comme !!!!

Gentille Eudoxie mais faut pas non plus la pousser aux orties oh... après l'avoir poliment envoyée chier avant de sortir de la taverne qu'elle s'apprétait à quitter, rencontre avec un habitant de Montpellier et bavardage avec Lucie.
Journée avançant une balade en ville s'imposait la bestiole atterrissant au lieu saint du village y passant un moment avant de rejoindre la taverne du chat ivre et le wurmstein ainsi que son amie Alizéa.

Revenant de préparer doucement le convoi, la brunette revint vers l'auberge de L'Eclipse Lunaire, le nom lui plaisait et par la fenêtre son sorcier fut aperçu avec un autre homme en pleine discussion alors que le portier jouait les gros bras pour l'empêcher d'entrer.
Finalement force d'obstination, la jeune femme parvint à les rejoindre, la fille de Black arrivant peu de temps derrière, enfin Eud rencontrait la "princesse" du Wurmstein, cette fille dont elle avait tant entendu parler.

Et là, là... Papa poule dans toute sa splendeur, protecteur à outrance, presque entremetteur avec Macnish en présence, qui il fallait bien l'avouer était fort agréable, mais la pauvre Sirilac n'allait pas tarder à exploser oh que oui.
Eudoxie ne pouvait s'empêcher de rire entre deux éternuements, plaignant la pauvresse et bénissant dieu sait qui pour une fois de n'avoir pas eu de père, s'imaginant avec un du genre de Black sur le dos, elle aurait tourné dingue bien avant la majorité assurément.

Congé pris des convives de la soirée, Eud et Black préparèrent les chevaux en attendant Lucie, la jeune femme s'éloignant un instant ayant déjà fait le plus gros du travail allant se poser auprès d'une fontaine.
Un cavalier s'arrêta à sa hauteur descendant de cheval, en se dirigeant vers elle, la petite brune se méfiant en le voyant s'approcher, mais espérant bien un courrier de Kaghan car l'homme avait tout l'air d'un messager.

Bonjour dame, vous êtes bien Eudoxie Castera

Le regard sombre de la jeune femme perça sans doute la pénombre tombante en opinant du chef sans dire un mot, personne à sa connaissance ne connaissait son nom de famille, elle se gardait soigneusement de le dire à qui que ce soit, et assurément sa tornade blonde l'ignorait il ne pouvait donc pas s'agir de lui.
Tendant le bras pour réceptionner le parchemin soigneusement pliée et scellé d'un sceau qu'elle ne connaissait absolument pas, qu'elle n'avait jamais vu étrange, limite glauque, le messager reparti, Eudoxie aperçut un nom sur le pli, le sien et celui de sa mère, le caressant machinalement du bout des doigts.

Le meilleur moyen de savoir qui lui voulait quoi était encore d'ouvrir cette missive, brisant le sceau, les onyx se mirent alors à parcourir le courrier, la première phrase évoquant sa mère et son nom qu'elle portait puis son père, le souffle de la petite brune s'échappant de ses lèvres, qui venait lui parlait de cet homme.
Poursuivant la lecture, la respiration de l'inénarrable et son coeur sauta quelques mouvements, les doigt se crispant sur le vélin en découvrant les mots de celui qui avait écrit, broyant le parchemin à un passage qui lui donna envie de vomir ni plus ni moins, comment osait-il écrire ça...

Inspirant profondément, le parchemin froissé fut réouvert, lissé au mieux pour continuer à déchiffrer les mots, leur sens, ce qui était écrit tout simplement achevant sa lecture avec un haut le coeur manifeste, repliant le message machinalement de ses doigts fins en se levant.
Apercevant le Wurmstein se dessiner au sortir de l'écurie de l'auberge les chevaux en longe derrière lui et Lucie sur sa bourrique, Eudoxie rangea prestement l'outrage dans sa besace, se tournant vers la fontaine pour y plonger les mains et s'asperger le visage d'eau avant qu'il n'arrive à sa hauteur.

En route mauvaise troupe, j'ai failli vous attendre

Humour feint pour dissimuler qu'elle venait de se prendre l'équivalent d'un coup de masse en pleine figure avec la force des titans et qu'elle ne savait pas encore quoi faire de ça.
La route jusqu'à la prochaine étape avait été beaucoup plus calme, la petite brune étant bien moins bavarde qu'à l'ordinaire mais échangeant tout de même avec ses compagnons de voyage se gardant cependant de parler de cet homme qui venait de lui écrire.

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Eudoxie_
“Quand le père est absent, se libèrent les forces du désordre.” (Antonia Fonyi)

Etonnant ? Courrier ? Géniteur...

*Entre Rodez et Millau 28 Mars 1465*


Feu de camp, cogitation, réfléxion, discussion avec celui qui partageait sa vie actuellement et un avis extérieur sur cette missive, il fut tout comme elle bien étonné de voir surgir cet homme de nul part.
D'autant qu'une fois en se découvrant, Eudoxie avait supposé que son père était possiblement un noble, peut-être même le comte qui avait été si généreux envers cette nourrice qu'était sa mère, alors ne sachant rien de son géniteur elle avait émis des hypothèses, celle-ci semblait plausible.

Si le dénommé Stain disait vrai, il semblait fort que non... et d'après ce que lui avait dit Black le sceau au courrier ressemblait fort à un blason pirate, elle avait touché le jackpot la bestiole si ce quidam était réellement son géniteur.
Ma discussion avec le Wurmstein lui fit se poser des questions supplémentaires à celles qu'elle avait déjà en tête, elle ignorait tout de ce qu'elle avait envie de faire vis à vis de celui qui venait de lui écrire mais elle avait besoin d'en savoir plus.

Repas pris, plume et parchemin furent sortis de la besace et la missive froissée également pour bien usiter ses mots sans les déformer.
Inspirant profondément pour se contrôler et se contenir, garder une certaine politesse envers cette homme dont elle ne savait rien au demeurant, et qui ignorait tout d'elle aussi, les mots commencèrent à couler sur le vélin.



Des lunes entières, il lui semblait même des siècles qu'elle n'avait signé de son nom complet, le regardant comme une partie d'elle enfouie, secrète, inspirant fortement en se relisant.
Profitant de la présence de son compagnon, l'inénarrable lui fit lire sa réponse afin d'avoir son avis avant de la rouler en apposant le nom de Stain sur le rouleau fut alors confié à un coursier qui par chance passait en rase campagne, trouverait ou non le destinataire alors ça... on avait bien su la trouver elle.

L'après-midi qui suivit la rédaction de la missive fut un pur bonheur, allant de rigolades en fous rires avec Black et Lucie qui exposait la faune et la flore de la capitale en évoquant ses quelques souvenirs et autres prises de pêche personnelle.
Mais la route se devait d'être reprise, et après avoir fait bouffer une bonne poignée d'herbe à la blondie counasse et écoutée quelques uns de ses conseils, la béarnaise prépara les montures afin de repartir une fois le repas chassé par le Wurmstein dévoré.

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Eudoxie_
Quand le ciel vous tombe sur la tête et que la vérité vous agresse

Géniteur ? Preuve ? Certitude...

*Montpellier 30 Mars 1465*


Début de soirée dans la capitale languedocienne, la journée avait été riche de rencontre, de fous rires, d'alcool et d'amusement tout simplement, la visite vers la mer avait été remise pour cause d'alcoolisation prononcée de son guide attitré.
Laissant son récent rôle de tavernière pour l'auberge de Lucie, Eudoxie avait rejoint le domaine d'Albois en souriant un Wurmstein sous le bras titubant et grommelant après les dernières nouvelles de sa fille.

Une fois le brun couché, la petite brune était ressortie profiter du soleil couchant et des embruns marins, souriant les bras croisés sur le torse quand un cavalier vint lui porter un pli assorti d'une bourse de lin.
Déroulant la lettre, l'inénarrable parcourait les lignes écrites en triturant machinalement le sachet d'étoffe, le laissant dans sa main, jusqu'à ce que ses yeux parcourent les lignes évoquant les preuves possibles de la paternité du quidam.

Les liens du paquet furent alors tirés alors qu'elle achevait la lecture, faisant glisser le contenu de l'écrin au creux de sa main, le médaillon s'écrasant au creux de sa paume, le portant au regard sombre de la béarnaise.
La terre s'ouvrant sous ses pieds, les jambes d'Eudoxie cessèrent subitement de la porter, la jeune femme se retrouvant séant dans l'herbe, les onyx rivées sur celle sertie au pendentif, le retournant pour trouver les initiales de sa mère gravées au dos "E-C" qui se trouvaient être également les siennes.

Ce bijou elle le connaissait, très bien même, ne l'ayant pas trouvé dans la maison de sa mère à son retour en Béarn, la petite brune avait supposé que sa défunte mère avait été enterrée avec son collier et que son absence à ce moment l'avait privé de cet héritage qu'elle voulait lui laisser.
Pourquoi cet homme l'avait en sa possession restait un mystère, mais à y repenser même avant sa fuite du château, Eudoxie ne l'avait pas vu au cou de sa mère depuis un long moment, et il se trouvait là entre ses doigts, la pulpe de son pouce caressant les lettres gravées sur l'argent.

Les genoux sur la fraicheur de l'herbe, Eud regrettait de n'avoir la lettre évoquée par Stain, peut-être y aurait-elle trouvé une réponse à cette question, cela étant elle savait que jamais ce pendentif n'aurait été donné à une personne sans lien avec elle.
Sa mère lui répétait sans cesse petite que le jour où ce collier serait à elle, Eudoxie recevrait alors tout l'héritage auquel elle était en droit de prétendre, ayant toujours refusé de lui dire qui était son père était-ce là ce qu'elle lui laissait, un collier et l'identité de son géniteur ?

Petit sourire aux lèvres, la jeune femme se remémora les jeux de piste qu'elle lui préparait, oui sa mère avait bien été capable de ça, lui laisser un moyen de savoir, et à lui un moyen de faire savoir, même s'il l'ignorait.
Inspirant fortement, Eudoxie leva son regard vers le crépuscule, réfléchissant en réalisant que l'homme qui lui écrivait était bel et bien celui qui l'avait engendré, pour autant elle ne savait pas comment réagir.

La nuit porte dit-on conseil... Repliant la missive, le pendentif fut attaché à son cou, le caressant de l'index en sentant le contact sur sa peau.
Prenant appui sur la barrière du domaine, la brunette se leva pour rejoindre la demeure et la chambre que Sub et Lucie leur avait préparé, se glissant pensive dans la couche en regardant son sorcier ivre et lourdement endormi.

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Eudoxie_
“Ce qu'il y a de bon dans les départs ? Ils commencent le retour.” (Yolande Chéné)

Préparatif ? Départ ? Gorge serrée...

*26 Avril 1465*


Presque un mois, déjà... L'inénarrable se rendait compte du temps passé ici avec les Morts Subites, la faune de la capitale et tout ceux qu'elle avait pu croiser dans cette ville languedocienne.
Délaissant le temps d'un moment l'Anguille sous roche dont elle avait été tavernière d'office, Eudoxie se dirigea vers une échoppe afin d'y trouver une fleur particulière avant de rentrer au domaine d'Albois pour rassembler ses effets.

Tellement de choses depuis leur arrivée à Montpellier, la petite brune longea par la plage, un léger sourire aux lèvres en repensant à ce bain dans la grande bleue en compagnie de Black, première pour l'un comme pour l'autre.
Deux gamins qui découvraient la joie de se laisser porter par les vagues, enfin après s'être bien entendu fait surprendre par la première et avoir pris un bouillon, mais pour autant ce moment avait été des plus plaisants.

Sa fleur en main, le domaine se dessinait désormais sous ses pupilles sombres, la bâtisse qui l'avait hébergé tout au long de ces semaines, celle qui avait vu les préparatifs fantasques de Lucie pour son mariage subite, mais comment aurait-il pu être autre.
Maison qui avait écouté les confidences opiacées d'un maquereau et d'une bestiole, une relation précieuse qui était née aussi vite que le mariage avait été célébré, ce qui n'était pas peu dire.

Grimpant les marches jusqu'à ce qui avait été son coin secret avec son sorcier, le précieux végétal fut déposé sur le guéridon de la pièce et les effets rassemblés sur le lit, pliés, la béarnaise ôtant le présent de Lucie en le rangeant avec précaution pour revêtir sa tenue de voyage bien plus... pratique.
Le tout enfoui dans la seconde besace qu'elle avait acquise récemment pour sa seule garde robe qui grossissait à vue d'oeil avec les cadeaux des uns et des autres, un long soupir s'échappa des carmines alors qu'elle défaisait la literie la glissant dans un sac de jute pour la confier à une lavandière.

Lentement la fenêtre de la chambre fut atteinte, main posée sur la vitre son regard se porta sur le grand arbre qui trônait dans le jardin avant d'attraper les différents sacs qu'elle venait de boucler.
Fine fleur récupérée avec précaution de ses longs doigts et la porte de la chambre fut refermée, les escaliers descendus et le jardin rejoint, l'ombre du regard eudoxien remontant sur ce majestueux saule qu'elle n'avait osé approcher jusqu'ici.

Délaissant tout son bardas, le petite brune s'avança vers cet endroit qu'elle n'avait voulu profaner de par ce qu'il représentait pour tout ceux qui résidait ici, n'ayant eu la chance de connaître celui qui reposait là.
Et pourtant... Sans l'avoir jamais rencontré Eudoxie avait l'impression de connaître ce petit d'homme, par tout ce qu'on lui en avait dit et par l'amour qu'il suscitait dans chaque parole prononcée le concernant.

Arrivée devant la pierre gravée du prénom, la jeune femme s'agenouilla dans l'herbe, la gorge se serrant et une saline roulant sur sa joue suivie de plusieurs autres, pourquoi après tout, jamais elle n'avait vu sa petite bouille...
Mais il est des injustices qui ne nécessite pas d'avoir connu pour qu'elle soit douloureuse, caressant la pierre un léger murmure s'échappa des lippes.

Coucou Nicolas...

Rien de plus ne filtra, le reste ne fut dit que pour elle, portant le lys blanc à ses lèvres pour y déposer un baiser, Eudoxie l'apposa sur les roses dont Lu couvrait la stèle de son fils avant de se redresser en poussant sur ses mains.
Pourquoi ce besoin ? Certaine chose ne s'explique pas... Pourquoi un lys blanc ? Parce qu'elle ne voulait pas d'une rose, et parce qu'avec un peu de chance, le p'tit bout de chou brun le transmettrait à sa mère pour elle.

Inspirant profondément en essuyant ses larmes d'un revers de main, la béarnaise s'éloigna pour récupérer sacs et autres besaces et poursuivre ses préparatifs de départ, avançant vers la grange pour charger son étalon noir.
Ceci fait, dernier regard des onyx sur l'endroit et le portail fut passé pour rejoindre la taverne avant de lancer leur voyage, les au revoir seraient surement difficiles, mais ne dit'on pas "partir pour mieux revenir".

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Eudoxie_
“Etre captif, là n'est pas la question. Il s'agit de ne pas se rendre : voilà. ” (Nazim Hikmet)

Nourrir ? Captif ? Marché...

*Millau, 29 avril 1465*


Arrivée du matin, la petite brune avait trouvé auberge et chambre pour mettre à exécution la folle provocation faite au Wurmstein à savoir l'empêcher d'aller chasser pendant les trois prochains jours du voyage et le séquestrer à la place, captivité acceptée avec un sourire mutin aux lèvres par son sorcier s'il fallait en douter.
Qui n'aurait pas aimé se voir enfermer par celle ou celui qui partageait son quotidien par pure malice sans la moindre once de méchanceté, juste pour le rire et le plaisir de profiter égoïstement de l'autre.

Grand brun savamment et plaisamment épuisé, Eudoxie réveillée était sortie refermant bien à double tour, parce qu'il était bien fichu de tenter de se rebiffer et sortir de la chambrine son sorcier, avec un tour de passe hop disparu le bel endormi.
Sauf qu'un captif fallait le nourrir et pour le coup c'était pas lui qui allait se coltiner le marché et de trouver de quoi se mettre sous la dent, alors petit tour par la taverne, petite papotte, un godet derrière le sifflet et l'histoire était réglé.

Après quelques mots échangés avec le Sire Venance quand à son inquiétude sur les préparatifs et compétences culinaires de sa compagne bretonne, la petite brune se mit à sourire songeant qu'à son tour elle devait nourrir Black enfermé à l'auberge.
Prenant congé, Eudoxie se dirigea donc vers les étals du marché où il n'y avait malheureusement guère plus que quelques légumes crus, fruits et produits d'une boulange, et bien il ferait avec pas de roti sur ce coup-ci, ça allait raler sec, on serait loin du menu de roi avec cette succulence au vin et aux champignons de la veille.

Revenant à son point de chute, Eud avait fait un arrêt par la roulotte des d'Albois Subite et vu le calme ambiant ça roupillait sec, la non réponse au toc toc à la lucarne confirmant son idée, en même temps elle irait bien en faire autant.
Mangeaille et boisson sous le bras, la porte fut ouverte pour trouver un lit déserté de tout habitant, un long soupir s'échappa de ses lippes entrant dans la pièce en se demandant comment il avait bien pu faire pour se carapater.

Sauf que... A peine introduite, la porte se ferma derrière et le cliquetis du locquet se fit entendre, la béarnaise pivotant pour découvrir son brun avec un large sourire malicieux s'étirant sur son faciès, tirant par la même à la petite brune un rire cristallin alors que le fauve se ruait sur sa proie pour l'emporter de ses bras jusqu'à la couche.
La tête enfoncée dans les plumes, fruits éparses autour d'elle sur le lit, la jeune femme riva onyx aux aciers de l'homme qui la surplombait de toute sa stature avant de dévorer ce que ses filets avaient récoltés jusqu'à s'en rassasier.

A bien y réfléchir qui était le captif de qui dans cette histoire ? La chose resterait à établir, car l'inénarrable n'en était plus très sure, elle ne se serait pas un peu fait avoir dans cette histoire ?
No be or not to be(*) séquestrer, là est la question !!!!


(*)Etre ou ne pas être

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Eudoxie_
"Se faire de nouveaux amis c'est bien. Conserver les anciennes amitiés c'est encore mieux" (Joseph Parry)

Marché ? Taverne ? Surprise...

Rodez, 30 avril 1465


Auberge aux abords de la place du marché et chambrées réquisitionnées après avoir pris soin de vérifier que le couple d'enfer et leur roulotte avait bien suivi le duo de cavaliers et la charrette, sachant que vu le symbolisme de cette ville pour eux, il était peu probable qu'ils sortent ce jour.
Sirilac et Gaby semblaient exténuées et ne se firent pas prier pour s'enfermer dans leur logis de la journée, pas plus que la brune et son séquestré volontaire pour au moins encore une journée, savoir si il tiendrait une de plus avant de céder à son envie de chasse restait la grande inconnue.

Toujours était-il que les deux ébènes s'effondrèrent dans les bras l'un de l'autre, après avoir inauguré de leurs ébats matinaux la couche de leur chambre, s'envolant vers les subtils rivages que protégeaient Morphée.
"Luxe, calme et volupté"(*), oui l'endroit s'y prêtait effectivement, pas trop de bruit, endroit juste assez cossu pour s'y sentir bien quand à la volupté, l'inénarrable en lieu et place il ne pouvait en être autrement. Quoi comment ça je me lance des fleurs, bah oui on est jamais mieux servir que par soi même alors hein.

Mais bien que confort, la graille était pas fourni avec la chambre, la petite brune allait donc devoir se bouger le popotin pour dégoter de quoi manger pour elle et le Wurmstein.
Le laissant à sa paperasse habituelle, qui l'occupait régulièrement une partie des fins de semaine, habillage rapide effectué et cheveux relevés maintenu de son efficace pic en bois, Eudoxie sortit en quête de nourriture espérant faire meilleure chair que la veille où seuls quelques fruits avaient su être trouvés sur les étals locales.

Petit détour par la taverne, et surprise de retrouver là, THE connard en personne, lui claquant une bise après avoir saluer les autres personnes en présence et effectué les salutations d'usage.
L'inénarrable le pensait installé en Limousin ou dans ses environs, mais il était vrai qu'il avait toujours eu la bougeotte, tout comme elle d'ailleurs, alors sans s'écrire comment savoir où se trouvait l'une et l'autre, ce qui finalement n'était pas plus mal et donnait ce genre de surprise agréable et le plaisir de se retrouver par hasard.

Se donnant mutuellement les nouvelles de chacun, des plus sérieuses aux plus saugrenues entre deux boutades la petite brune eu la désagréable révélation d'une tentative d'assassinat sur le blond, peinant à en croire ses oreilles sachant de qui l'ordre était donné.
Mais le sujet ne fut développé, l'attention du trentenaire étant plus portée sur ce père sortit de nul part, mettant plus qu'en garde sur la véracité du propos de cet homme, arguant même que le collier reçu ne voulait rien dire, qu'il pouvait s'agir d'une copie ou même que la tombe de la mère d'Eudoxie avait pu être pillée.

Rien que l'idée retourna l'estomac de la petite brune, mais finalement il n'était pas le seul à la mettre en garde, et promesse fut faite de faire attention, de toute façon, une simple correspondance ne l'engagerait à rien.
L'heure tournait et bien que revoir son protecteur d'antan lui faisait un grand plaisir, les étals devaient déjà s'être vidées de nombres de produits et si elle comptait pouvoir se nourrir, il lui fallait prendre congé, étreinte et derniers conseils chaleureux échangés, la béarnaise reprit alors ses pérégrinations.

Guère mieux que la veille, hormis un poisson qu'elle ferait grillé par les cuisines de l'auberge moyennant quelques écus, quelques fruits et du fromage, décidément le Rouergue n'était pas fort achalandé ou alors une vague de voyageurs aurait tout dévalisé.
De retour au logis du jour, Eudoxie déposa les victuailles bien maigres et vint se caler dans les bras de son brun évoquant la rencontre avec Edern et les dernières nouvelles du grand blond.

Rien ne filtra, même si très probablement la nouvelle ne devait pas l'enchanter, mais depuis les semaines et même les mois que la petite brune partageait sa route et son quotidien, il savait qu'il pouvait lui faire confiance, tout du moins la jeune brune l'espérait-elle.
Agapes englouties et paperasserie achevée, les derniers préparatifs du voyage furent orchestrés pour pouvoir profiter tranquillement au sein de la couche des dernières heures de repos avant de reprendre la route vers le Limousin, enfin... tranquillement c'était vite dit, disons... agréablement.

Merci à Monsieur Charles Baudelaire "L'invitation au voyage"

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Black07


Messire,

Je me nomme Emilio Von Farn Feld, Calamier de mon état.
Après de fastidieuses recherches pour vous localiser, je vous adresse ce pli dont les mots m'ont été dictés par la demoiselle Nemyt de Wurmstein.
Je vous serai gré de prendre connaissance de la correspondance suivante.

Cher Black,
puisqu'il apparait à ma grande surprise que les aléas de la vie me pousse à m'adresser à votre personne de la sorte,
je vous informe du décès de Gersendre Rote Hand la nuit du 15 mars 1465 à Nyon en Confédération Helvétique.
Notre mère !
Je n'étais pas à ses côtés pour son dernier souffle mais elle aurait plusieurs fois mentionnés votre nom et voulant visiblement se soulager de la promesse faite à feu notre père elle a tenu à ce que nous soyons informés de l'existence l'un de l'autre.
J'ignore les raisons pour lesquelles nous avons été éloignés. J'ai passé mon enfance avec père et jamais il n'a mentionné votre nom.
Il semblerait que vous ayez domaine et titre en terre de France.
En ce qui me concerne je n'échappe pas au mode de vie familial.

Je ne sais si vous avez le désir de me rencontrer.
Sachez juste que j'existe.

Votre soeur cadette,

Nemyt de Wurmstein.




C'est sur la route du Périgord en partance pour Orthez dans le Béarn que le pli cueille le Wurmstein. Une soeur ? Une soeur dont il ne savait rien jusqu'à la lecture du vélin.
Ainsi elle avait vécu avec leur mère en empire si proches et si loin de lui.
Très jeune Black avait été mis à l'épreuve, subissant un entrainement d'homme d'arme avec les meilleurs raubritters de son père.
Rapidement il vola de ses propres ailes rejoignant des groupuscules de mercenaires, se vendant au plus offrant, finissant par faire fortune. C'est en Limousin que sa vie changea radicalement en rencontrant Diny et Victoire.
Si la première était celle qu'il devait épouser, la seconde est à l'heure d'aujourd'hui encore sa suzeraine.
Son bras armé aujourd'hui ne sert plus que pour défendre ses terres, les terres de sa suzeraine, du Limousin et de la France, et non piller chateaux et villes, semer la discorde, là où Nemyt sa soeur semble y tremper.
Perigueux, où il confia à Eudoxie, Sub et Laeti, la nouvelle reçue. Besoin de s'en ouvrir à ses amis pour digérer une nouvelle à laquelle il ne s'attendait pas.
Eud avait reçu quelques temps auparavant des nouvelles de son géniteur, elle comprit rapidement pour l'avoir vécu le choc qui pouvait le saisir. Sub, lui toujours aussi trublion, invitait le grand brun à convier sa soeur à les rejoindre sur le champ. Incorrigible.


Le lendemain sur un feu de camp le Wurmstein du apprendre la nouvelle à Lucie. Ce fut le drame avant que le brun ne trouve les mots vrais, les mots justes envers la blondinette qu'il considérait comme sa sœur, sa sœur de cœur certes mais liens tout aussi forts que s'ils étaient liés par le sang.


Ne restait plus qu'à écrire à Nemyt, désormais et lui donner de ses nouvelles.



A toi Ma sœur,

C'est avec stupeur qu'à la lecture de ta missive je découvre ton existence. En effet, je me pensais à ce jour le seul enfant de nos parents.
Des années que je n'ai plus de nouvelles de notre famille, sais tu que j'ai été placé par notre père sur le royaume de France avec quelques raubritters qui m'ont élevés et enseignés l'art des armes et de la guerre ?
J'ai longtemps arpenté les routes du royaume perpétuant des années la tradition familiale avant de me poser en Limousin fortune faite, et, où en effet tes sources sont bonnes je suis devenu Seigneur et Vassal d'une amie à moi.
Je n'ai aucun souvenir de notre père, ni de notre mère, cela m'épargne sans doute la douleur de leurs morts.
Même si nos vies sont aujourd'hui aux antipodes l'une de l'autre, il est évident que j'aimerais faire ta rencontre. Où ? Comment ? Pour l'un et l'autre cela devra sans doute se faire avec discrétion.
Une chose est sûre par contre si je fous la main sur toi je vais t'apprendre à lire et écrire !
Je suis sur la route actuellement vers le Béarn. Tu peux donc me donner de tes nouvelles, mon épervier Icare saura où me trouver.
Ton frère,
Black de Wurmstein.



Le pli fut scellé et roulé ensuite autour de la patte d'Icare pour trouver sa destinataire.

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