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Quand un géniteur sorti de l'ombre tente de reprendre contact avec sa fille, correspondance

[RP] A toi ma fille qui me rend si dur et si tendre...

Stain.


Le vent avait tourné pour le Marin.
Il allait reprendre la mer.
Il allait laisser derrière lui son passé.
Stain prenait la mer, laissant la Cigogne sur terre.
Tandis qu’il respirait les embruns de l’océan, un poids sourd pesait sur ses épaules. La réalité le rattrapé. Jamais il ne pourra se sentir libre, pas tans qu’il avait ce poids qu’il trainait depuis tant d’année...

Tu es le pire père au monde Stain.

Sa main se glissa dans son gilet et il sortit une liasse de lettre. Le papier craquait sous des doigts rudes. Il en saisit une et la relie, une fois, deux fois. La lettre était tachée, comme si quelqu’un avait pleuré en écrivant ces mots. Il la reposa a coté de lui et en saisit une autre. Il relut chacune des lettres pleine d’espoir et de détresse de tous ces femmes qui lui avaient écrit d’abord heureuse de lui annoncer qu’il était Papa, puis, petit à petit, désespérer de n’avoir de réponse à leurs lettres. Il les avait blessés. Certaine avait du cacher leur grosses contracté sans lien de mariage. Il savait même que certaine avait du faire double journée de travail pour subvenir à leur besoin. Il avait lut les lettres. Il les avait conservés, mais jamais il n’y avait répondu. Peu être ces femmes était morte à présent ? Peut être lui en voulait-elle encore ? Il était bien trop tard pour leur demander pardon. Le faire aurait était pire. Cela aurait était remuer un couteau dans une plaie à présent refermer. Cela aurait été se moquer de l’honneur de ces femmes. Il leur avait déjà fait assez de mal. Puis qu’avait-il à leur dire ? Qu’à l’époque il se moquait bien d’elle ? De ce qu’elle pouvait devenir ? Qu’il se moquait également de leur progéniture comme de sa dernière bière ? Qu’il ne les avait courtisés que pour passer une nuit entre le bras sans débourser le moindre écu ?
Non il ne pouvait pas.

La Cigogne éprouvait des remords. Les années était passé, et, alors qu’il n’avait pris ces femmes que pour des objets il comprenait à présent qu’il les avait blessé. Comme Moera l’avait blessé en apprenant qu’elle avait fuit avec son père. Il avait voulut faire payer sa peine à toute les femmes du Royaume, mais à présent qu’il avait que cela était faux, a présent qu’il savait qu’elle lu avait été fidele jusqu’à sa mort, les regrets avait commencé. Ces nuits était courte. Elles étaient hantées par les larmes de ces femmes et il finirait par se noyer. Il devait faire quelque chose.

La Cigogne en saisit une dans le tas. Esmée Castera. Il se souvenait d’elle. Etonnement il se souvenait de chacune d’elle. Peu être que ses remords avait commençait bien avant sans qu’il s’en rende compte.
Il avait déjà écrit à sa progéniture, mais la lettre était restée sans réponse. Peu être il en sera de même pour celle-ci, mais il ne pourra le savoir sans avoir essayé.
Il prit une grande inspiration et se saisit d’un parchemin vierge puis, avec une certaine hésitation, il posa la plume sur le papier dorée.




    A Eudoxie Castera,

    Je suppose que tu as pris le nom de ta mère... En même temps comment aurais-put prendre celui de ton père sans savoir qui il est ?
    Peu être ta mère t’en a parlé. Peu être t’as t’elle dit du mal de lui, ou peut être t’as t'elle mentit en te disant qu’il était un beau marin mort en mer...
    Que sais-je ?
    Elle ne t’en a peut être jamais soufflé mot. Une chose est sur ton père n’est pas un homme respectable.

    Apres tout qui respecteraient un homme qui n’assume pas ces enfants ?

    Je suis cet homme Eudoxie, et aujourd’hui je t’écris cette lettre comme une main tendue. Reste à toi de la saisir.

    Peut être te demande tu pourquoi ? Pourquoi je suis partit ? Pourquoi vous ai-je abandonné ta mère et toi ? Pourquoi reprendre contact après tant d’année de silence ?
    Sache qu’aucune de mes réponses ne te satisferont. Je ne vais pas te mentir en te disant que j’ai dut vous abandonner pour aller sauver la veuve et l’orphelin, non si je l’ai fait c’est seulement par lâcheté, et par facilité.
    Après tout à quoi bon s’encombrer d’une femme et d’un enfant ?
    J’ai pris ce qu’il y avait à prendre, c’est-à-dire l’amour de ta mère et son corps et je suis reparti, repus.
    Triste portrait que je dépeins là.
    Je ne suis pas ici pour essayer de me racheter, ce qui est fait est fait, je ne compte pas demander pardon pour le mal que je vous ai fait à toute les deux, je n’essaie même pas de me trouver une excuse.
    Si je prends la plume ce jour ce n’est que pour t’ouvrir une porte. Celle de ton passé.
    J’ai compris tardivement que notre passé définit notre avenir, et cette courte lettre est une porte sur le tient.
    Je te laisse décider si tu veux savoir ce qu’elle referme.

    Ton géniteur.

    Stain.


Il n’avait volontairement pas signé « ton père », préférant le mot géniteur. Apres tout comment pouvais il se considérer comme un père en ayant jamais rien fait pour ?
Il plia soigneusement la missive avant d’écrire son nom sur le dessus et de cacheter la lettre en appliquant le sceau qu’il portait à la main. La chevalière que lui avait offert son père. Deux S entrelacé et une tête de mort, symbole de la piraterie. Le seul lien qu’il lui restait avec cet homme qu’il abhorre surement autant que ces enfants avec lui, mais dont il n'arrive pas pour autant à se séparer.…
Oui il est bien placé pour savoir que l'ont peut haïr son géniteur autant que l'ont peut l'aimer.

_________________
Eudoxie_
“Quand le père est absent, se libèrent les forces du désordre.” (Antonia Fonyi)

Etonnant ? Courrier ? Géniteur...

*Aurillac soir du 27 Mars 1465*


Congé pris des convives de la soirée, Eud et Black préparèrent les chevaux en attendant Lucie, la jeune femme s'éloignant un instant ayant déjà fait le plus gros du travail allant se poser auprès d'une fontaine.
Un cavalier s'arrêta à sa hauteur descendant de cheval, en se dirigeant vers elle, la petite brune se méfiant en le voyant s'approcher, mais espérant bien un courrier de Kaghan car l'homme avait tout l'air d'un messager.

Bonjour dame, vous êtes bien Eudoxie Castera

Le regard sombre de la jeune femme perça sans doute la pénombre tombante en opinant du chef sans dire un mot, personne à sa mémoire ne connaissait son nom de famille, elle se gardait soigneusement de le dire à qui que ce soit, et assurément sa tornade blonde l'ignorait il ne pouvait donc pas s'agir de lui.
Tendant le bras pour réceptionner le parchemin soigneusement pliée et scellé d'un sceau qu'elle ne connaissait absolument pas, qu'elle n'avait jamais vu, étrange, limite glauque, le messager reparti, Eudoxie aperçut un nom sur le pli, le sien et celui de sa mère, le caressant machinalement du bout des doigts.

Le meilleur moyen de savoir qui lui voulait quoi était encore d'ouvrir cette missive, brisant le sceau, les onyx se mirent alors à parcourir le courrier, la première phrase évoquant sa mère et son nom qu'elle portait, puis son père, le souffle de la petite brune s'échappant de ses lèvres, qui venait lui parlait de cet homme.
Poursuivant la lecture, la respiration de l'inénarrable et son coeur sautèrent quelques mouvements, les doigts se crispant sur le vélin en découvrant les mots de celui qui avait écrit, broyant le parchemin à un passage qui lui donna envie de vomir ni plus ni moins, comment osait-il écrire ça...

Inspirant profondément, le parchemin froissé fut réouvert, lissé au mieux pour continuer à déchiffrer les mots, leur sens, ce qui était écrit tout simplement achevant sa lecture avec un haut le coeur manifeste, repliant le message machinalement de ses doigts fins en se levant.
Apercevant le Wurmstein se dessiner au sortir de l'écurie de l'auberge les chevaux en longe derrière lui et Lucie sur sa bourrique, Eudoxie rangea prestement l'outrage dans sa besace, se tournant vers la fontaine pour y plonger les mains et s'asperger le visage d'eau avant qu'il n'arrive à sa hauteur.

En route mauvaise troupe, j'ai failli vous attendre

Humour feint pour dissimuler qu'elle venait de se prendre l'équivalent d'un coup de masse en pleine figure avec la force des titans, et qu'elle ne savait pas encore quoi faire de ça.
La route jusqu'à la prochaine étape avait été beaucoup plus calme, la petite brune étant bien moins bavarde qu'à l'ordinaire mais échangeant tout de même avec ses compagnons de voyage se gardant cependant de parler de cet homme qui venait de lui écrire.

*Entre Rodez et Millau 28 Mars 1465*


Feu de camp, cogitation, réfléxion, discussion avec celui qui partageait sa vie actuellement et un avis extérieur sur cette missive, il fut tout comme elle bien étonné de voir surgir cet homme de nul part.
D'autant qu'une fois en se découvrant, Eudoxie avait supposé que son père était possiblement un noble, peut-être même le comte qui avait été si généreux envers cette nourrice qu'était sa mère, alors ne sachant rien de son géniteur elle avait émis des hypothèses, celle-ci semblait plausible.

Si le dénommé Stain disait vrai, il semblait fort que non... et d'après ce que lui avait dit Black le sceau au courrier ressemblait fort à un blason pirate, elle avait touché le jackpot la bestiole si ce quidam était réellement son géniteur.
Ma discussion avec le Wurmstein lui fit se poser des questions supplémentaires à celles qu'elle avait déjà en tête, elle ignorait tout de ce qu'elle avait envie de faire vis à vis de celui qui venait de lui écrire mais elle avait besoin d'en savoir plus.

Repas pris, plume et parchemin furent sortis de la besace et la missive froissée également pour bien usiter ses mots sans les déformer.
Inspirant profondément pour se contrôler et se contenir, garder une certaine politesse envers cette homme dont elle ne savait rien au demeurant, et qui ignorait tout d'elle aussi, les mots commencèrent à couler sur le vélin.



    Le vingtième huitième jour du troisième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
    "Questionnement"

      Sire Stain,

      Tour d'abord, je vous laisse supposer ma surprise, les interrogations et le scepticisme qui m'ont envahi à la réception de votre missive.

      Pour faciliter ma démarche de vous répondre je vais me permettre de reprendre certains points si pas l'intégralité de votre courrier pour y apposer mes questionnements et mes réponses potentiellement, je ne puis écrire autrement pour l'instant n'ayant aucune idée de qui vous êtes, d'où vous êtes, de vos intentions.

      Vous supposez bien je porte effectivement le nom de ma mère, ne sachant strictement rien de celui qui m'a engendré.
      Qu'en savez vous... Rien je vous le confirme, alors je vais éclairer ce point qui vous fait défaut, elle n'a jamais soufflé mot, la seule information que j'ai pu avoir était que celui qui a contribué à ma conception était informé de mon existence.
      Voilà ce que je sais de celui que vous décrivez comme non respectable sous le prêtexte qu'il n'a pas assumé ses enfants, ce qui reste à la libre interprétation de chacun selon le contexte.

      Vous vous prétendez cet homme qui reviendrait après plus de dix sept années d'ignorance complète à mon égard pour me tendre la main afin que je la saisisse... ne pensez vous pas que c'est un peu "facile" ?

      Bien entendu beaucoup de pourquoi se bouscule dans ma tête, mais pas forcément ceux que vous supposez.
      Pourquoi vous êtes partis ? Je m'en moque
      Pourquoi vous m'avez abandonné avec ma mère ? Pour m'avoir abandonné il eut fallu que vous m'ayiez connu dans un premier temps quand à la raison de l'abandon de ma mère que vous évoquez mon envie de vomir et de vous cracher au visage en la lisant ne vous étonnera surement pas.
      Pourquoi reprendre contact maintenant ? Oui ça je me le demande

      Pourquoi tout court serait même plus juste, vu que vous dites n'avoir aucune intention de demander pardon, bien que la seule envers qui vous auriez pu le faire n'est plus de ce monde depuis la fin de l'an passé si tant est que cela vous intéresse un temps soi peu.

      Le portrait que vous dépeignez n'est que celui que vous vous octroyez vous même, par remord, par regret, la raison en est votre, je n'ai pour ma part jamais pris la peine de m'attarder sur le sujet.
      Comme vous le dîtes assez justement ce qui est fait est fait, je n'ai pour ma part pas habitude de regarder vers le passé mais plutôt d'avancer vers l'avenir.

      Ce passé que vous dites vouloir m'offrir n'est pas le mien mais le votre, mon passé je le connais, et mon géniteur en était absent, ce que vous souhaitez m'offrir en ouvrant la porte de votre passé c'est potentiellement celui de mes origines mais en rien celle de mon propre passé.

      Décider de savoir ce qu'elle referme... encore faudrait-il que j'ai la certitude que vous êtes bien celui qui m'a engendré, et vous m'excuserez de me montrer méfiante lorsqu'un homme dont j'ignore tout et se prétendant père après tout ce temps prend contact avec moi, apposant qui plus est un sceau de piraterie au courrier.

      Pourquoi vous répondre alors me direz-vous ?
      Parce que je suis de nature curieuse, parce que si vous êtes bien celui que vous prétendez je pourrais mettre un nom sur vous, parce que je veux savoir pourquoi ce besoin subite de prendre contact, parce que je veux des preuves de ce que vous avancez, savoir où vous êtes aussi.

      Le ton de cette lettre vous semblera peut-être agressif par endroit, il l'est possiblement à certains égards, mais je pense que vous ne m'en tiendrais pas rigueur plus que de raison, ce droit à la colère étant, je pense, légitime.
      Je ne suis pas fermée à un échange mais comprenez que je veuille être certaine de l'annonce faite dans votre message.

      Eudoxie Castera


Des lunes entières, il lui semblait même des siècles qu'elle n'avait signé de son nom complet, le regardant comme une partie d'elle enfouie, secrète, inspirant fortement en se relisant.
Profitant de la présence de son compagnon, l'inénarrable lui fit lire sa réponse afin d'avoir son avis avant de la rouler en apposant le nom de Stain sur le rouleau fut alors confié à un coursier qui par chance passait en rase campagne, trouverait ou non le destinataire alors ça... on avait bien su la trouver elle.

_________________
Stain.
    [Limoges, le 28 mars 1465]


La nuit était tombé sur les ruelles étroite de la ville. La Cigogne attablé seule en taverne relisait la lettre qu'il avait reçut.
Elle lui avait mis un sacré coup.
Il ne s'attendait pas à une effusion de joie de la part d'Eudoxie mais là c'était carrément agressif.
Sa première réaction avait été de ne pas répondre. De jeter la lettre au feu et de continuer sa vie...
Mais c'est lui qui l'avait contacté, il devait assumer jusqu'au bout à présent.
Il mit la lettre de coté et répondit d'abord à la seconde lettre qu'il avait reçut ce jour. Celle de la petite blonde qu'il s’amusait à courtiser depuis presque une semaine. Ces lettres lui faisait de nouveau se sentir jeune et capable de belle chose. Complètement l'opposé du courrier dont il repoussait d'heure en heure la réponse, ne sachant pas vraiment comme apaiser le jeune femme...

La porte de la taverne s’ouvrit et la Cigogne accueillit avec le sourire la jeune femme qui venait d’entrée. Il rangea la lettre préfèrent la compagnie du Glaçon à l'angoisse de la page blanche.
Il avait d'ailleurs demandé conseil à la Bridée et avait noté dans un coin de son crâne les paroles de celle-ci. Peu être s'en servirait-il.

La soirée fut agréable, quelques heures plus tard il quitta la taverne. Les mots tournoyait devant ces yeux et il voulut les coucher sur le papier. Le pigeon pour la Bretonne était partit depuis quelques heures déjà et il avait enfin réussit à trouver les mots juste à écrire à sa fille . Il ne lui restait plus qu'à le rédiger.
Mais le destin en décida autrement.
Il rencontra une tempête. Un tempête noire.
" T'es un connard Cigogne, t'es le pire connard que j'ai jamais rencontré. "
Tel était ces mots. Fort. Poignant, et d'une vérité à vous coupé le souffle.
La Noiraude n'était pas du genre à mâcher ces mots, mais ce qu'elle lui lança à la tronche en cette soirée, il s'en souviendra toutes sa vie.
Oh il avait l'habitude de se faire traiter de Connard, cela l'amusé même, mais pas de cette façon, pas dans ce contexte, pas avec ces franchise.
Stain avait baisser les yeux.
Que pouvait-il faire de plus ?
Elle avait raison et il le savait parfaitement.
Elle lui avait ouvert les yeux. Sur bien des points. Mais elle avait en même temps pousser Stain dans une impasse.
Il devait faire un choix.
Un choix qu'il n'aurait jamais cru faire.
La lettre fut oublié.
L'alcool ingurgité.
Encore.
Et encore....


    [ Limoges, le lendemain]


La Cigogne ouvrit les yeux.
Le clocher de la ville venait de sonner ces douze coups.
Il était midi.
Il ne se rappelait même pas s'être couché.
Sa main se posa à coté de lui. Il était seul.
Avait-il dormis avec Palotte ou Jeni cette nuit ? Aucun souvenir ne lui remonter.
Il avait but plus que de raison et son crane lui faisait un mal terrible. Il se leva et tituba jusqu'à la petit table bancal installé dans un coin de la pièce. Sa main se saisit d'une bouteille déjà bien entamé et il la glissa entre ces lippes pour boire une longue gorgée. Faut soigné le mal par le mal comme on dit.
Des brides de souvenirs lui revinrent. Il se rappela des deux jeunes femmes, Tchin Tchin qu'elles avaient dit se nommé. Les avait il séduites ? Non... Il n'avait pas eut le temps... Pourtant il aurait put. Avant l'arrivé de...
Tigist.
Son visage se décomposa en même temps que les souvenirs jaillissaient dans son esprit. Il se prit une seconde claque. La première avait était douloureuse mais la second était plus sournoise. La joie qu'éprouver la Cigogne depuis ces quelques semaines s'était envolé.
Jamais tu ne changera.
Tu n'es qu'une merde Stain.
Que va tu faire à présent ?
Tu va devoir choisir.
Choisir entre ton amie ou ta fille.
Mais sache que peu importe le choix que tu fera. Il ne sera pas le bon.

Tu fais chier Tigist.

J'avais de nouveau une chance.
Une chance de ne plus être moi.
Et tu as tous cassé.
Qui aurait cru que ce soit toi qui me fasse le plus douter ?
Qui aurait crut que ce soit toi qui me fasse replonger ?

La bouteille entre les mains la Cigogne se rassit sur son lit en regardant le début de lettre qu'il avait écrit à sa fille complètement soul.
Heureusement qu'il ne l'avait pas finit, ni envoyé.
Pour une fois qu'il n'avait pas gravé son cas. Un léger sourire naquis sur ces lèvres tandis qu'il approchait la bouteille.
La descente fut rapide et la contenue vidée.
Il la fracassa contre le mur, puis il fixa longuement le parchemin vierge qu'il tenait en main. Il s'assit, pensif, sur la petite table dans sa piaule. Le seule mobilier présent en dehors du lit.
Pourquoi lui avait-il écrit. Que croyait-il ? qu'elle allait lui sauter dans les bras en l’appelant Papa avec cette facilité qu'à la petite Khlada de le faire ?
A quoi tu pensait Stain ?
Elle a 17 ans maintenant.
17 ans que tu ne lui a pas écrit. Tu pensais vraiment qu'elle allait te sauter au cou ?
Tu es un Connard Stain.
Et tu le saura toujours.
Ne fait pas de mal à cette jeune fille.
Ne lui donne pas un espoir pour l'abandonner ensuite.
Fuir.
Tu ne sais faire que ça.
Pourquoi crois tu que ça changera ?
La plume fut trempé dans l'encre et les premiers mots furent tracé sur le parchemin. Stain ne réfléchit pas. Il nota ce qu'il avait envie de dire, qu'importe la réponse...




    A Eudoxie Castera,

    Pourquoi reprendre contact maintenant ?
    Je vous aurais écrit cette lettre hier elle aurait pris une toute autre tournure à vrai dire.
    Pourquoi maintenant ? Je n'en sais fichtrement rien.
    Pourquoi vous écrire alors ? Surement par ce que ma plus grande peur est de mourir seul. J'ai peur de ne voir aucune fleur déposé sur ma tombe...
    Pourquoi le merritais-je après tout ?

    J'ai compris en lisant mes mots que j'avais fait une erreur.
    J'ai voulut faire bien, mais je n'ai fait que remuer un passé depuis longtemps enterré.

    Quand à prouver qui je suis, je ne le peux hélas pas.
    Les seuls objet que je possède de votre mère sont une lettre et un médaillon.
    Vous le trouverez d’ailleurs dans ce plis.
    Je pense qu'elle aurait voulut que vous le portiez à votre tour.

    Je suis navré d'apprendre sa mort.

    Je ne vous importunerais plus.

    Stain S.


La lettre est de nouveau cachté et envoyé.
La Cigogne quand à lui était encore dans cet état de semi-conscience alcoolisé. Il ne se souvient déjà plus des mots couché sur le papier il y a quelque instant. Plus rien n'a d'importance.
Ne me répond pas Eudoxie, je vais te faire du mal. Je ne suis bon qu'a ça je le crains...

_________________
Eudoxie_
Quand le ciel vous tombe sur la tête et que la vérité vous agresse

Géniteur ? Preuve ? Certitude...

*Montpellier 30 Mars 1465*


Début de soirée dans la capitale languedocienne, la journée avait été riche de rencontre, de fous rires, d'alcool et d'amusement tout simplement, la visite vers la mer avait été remise pour cause d'alcoolisation prononcée de son guide attitré.
Laissant son récent rôle de tavernière pour l'auberge de Lucie, Eudoxie avait rejoint le domaine d'Albois en souriant un Wurmstein sous le bras titubant et grommelant après les dernières nouvelles de sa fille.

Une fois le brun couché, la petite brune était ressortie profiter du soleil couchant et des embruns marins, souriant les bras croisés sur le torse quand un cavalier vint lui porter un pli assorti d'une bourse de lin.
Déroulant la lettre, l'inénarrable parcourait les lignes écrites en triturant machinalement le sachet d'étoffe, le laissant dans sa main, jusqu'à ce que ses yeux parcourent les lignes évoquant les preuves possibles de la paternité du quidam.

Les liens du paquet furent alors tirés alors qu'elle achevait la lecture, faisant glisser le contenu de l'écrin au creux de sa main, le médaillon s'écrasant au creux de sa paume, le portant au regard sombre de la béarnaise.
La terre s'ouvrant sous ses pieds, les jambes d'Eudoxie cessèrent subitement de la porter, la jeune femme se retrouvant séant dans l'herbe, les onyx rivées sur celle sertie au pendentif, le retournant pour trouver les initiales de sa mère gravées au dos "E-C" qui se trouvaient être également les siennes.

Ce bijou elle le connaissait, très bien même, ne l'ayant pas trouvé dans la maison de sa mère à son retour en Béarn, la petite brune avait supposé que sa défunte mère avait été enterrée avec son collier et que son absence à ce moment l'avait privé de cet héritage qu'elle voulait lui laisser.
Pourquoi cet homme l'avait en sa possession restait un mystère, mais à y repenser même avant sa fuite du château, Eudoxie ne l'avait pas vu au cou de sa mère depuis un long moment, et il se trouvait là entre ses doigts, la pulpe de son pouce caressant les lettres gravées sur l'argent.

Les genoux sur la fraicheur de l'herbe, Eud regrettait de n'avoir la lettre évoquée par Stain, peut-être y aurait-elle trouvé une réponse à cette question, cela étant elle savait que jamais ce pendentif n'aurait été donné à une personne sans lien avec elle.
Sa mère lui répétait sans cesse petite que le jour où ce collier serait à elle, Eudoxie recevrait alors tout l'héritage auquel elle était en droit de prétendre, ayant toujours refusé de lui dire qui était son père était-ce là ce qu'elle lui laissait, un collier et l'identité de son géniteur ?

Petit sourire aux lèvres, la jeune femme se remémora les jeux de piste qu'elle lui préparait, oui sa mère avait bien été capable de ça, lui laisser un moyen de savoir, et à lui un moyen de faire savoir, même s'il l'ignorait.
Inspirant fortement, Eudoxie leva son regard vers le crépuscule, réfléchissant en réalisant que l'homme qui lui écrivait était bel et bien celui qui l'avait engendré, pour autant elle ne savait pas comment réagir.

La nuit porte dit-on conseil... Repliant la missive, le pendentif fut attaché à son cou, le caressant de l'index en sentant le contact sur sa peau.
Prenant appui sur la barrière du domaine, la brunette se leva pour rejoindre la demeure et la chambre que Sub et Lucie leur avait préparé, se glissant pensive dans la couche en regardant son sorcier ivre et lourdement endormi.


*Montpellier 2 Avril 1465*


La fin de semaine avait été calme, et les quelques moments seule en taverne ou au domaine lui avait permis de réfléchir et de relire les courriers de celui qui semblait bien être son père, la chose se frayant un chemin dans le crâne de la jeune brune.
De retour chez les d'albois subite, Eudoxie pris plume et parchemin en attendant le retour de son brun de ses négociations commerciales, il lui fallait répondre à cet homme dont elle ignorait tout, même si le ton de la seconde lettre était foncièrement différent.



    Le deuxième jour du quatrième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
    "Certitude"

      Sire Stain,

      Ma mère a fait en sorte que vous puissiez prouver qui vous êtes, même si vous n'en aviez pas conscience.
      Ce médaillon...
      Plus jeune elle me disait que le jour où il serait à moi j'aurais alors tout mon héritage, je ne pensais pas qu'il s'agirait de la réponse à la question que je lui ai souvent posé sur qui était mon père et à laquelle elle n'a jamais donné réponse.
      Jusqu'à aujourd'hui...

      Je ne sais à quoi est dût votre changement d'optique, vous avez souhaité me contacter puis m'annoncez ne plus m'importuner, peut-être ma précédente missive vous a dissuadé de cette envie de me connaitre, je le conçois, je n'ai pas été méchante mais pas tendre non plus il est vrai.

      Même si ce choix m'étonne je vous remercie en revanche de cette franchise sur les raisons qui vous ont poussés à m'envoyer la première missive, la porte sur mon passé ne m'avait pas convaincu mais vous vous en étiez sans doute rendu compte.
      En revanche, ne pas avoir envie de mourir seul, ça oui, cette franchise là je la crois aisément sans même un doute.
      Je ne sais si vous méritez ou non que moi ou quelqu'un d'autre ne fleurisse votre tombe, je ne vous connais pour le savoir, vous ne vous êtes pas livré pour que je puisse en juger.

      Vouloir faire bien n'est en rien une erreur, on peut mal le faire et même ne pas y parvenir, mais vouloir le faire n'est jamais une erreur, sans essayer on ne peut savoir si oui ou non il est possible d'y arriver.

      Le fait d'avoir avec ce collier que je porte maintenant grâce à vous une quasi certitude sur le fait que vous soyez bien celui que vous prétendez, me rend étrangement... curieuse de qui vous êtes alors que j'avais enterré comme vous le dites cette partie de mon histoire que je ne pensais jamais connaître.
      Tout comme je suis vraiment curieuse du contenu de la missive que vous évoquez.

      Je ne sais si vous répondrais ou non à cette missive, tout comme j'ignore quelles sont vos intentions, des échanges, une rencontre, ou que sais je...
      Tout comme je ne sais encore ce que j'envisage au delà d'un courrier, je souhaiterais cependant savoir où vous vous trouvez, étrange je sais, pourquoi je ne sais pas ne sachant pas à ce jour si vous demandiez à me voir ce que je répondrais.

      A mon tour de vous dire que je ne ferme pas la porte à cette vie que vous avez engendré et que vous ne connaissez pas, sans savoir dans quelle mesure encore je l'ouvre.

      Merci encore pour le retour de ce médaillon, je vous en suis infiniment reconnaissante.

      Eudoxie Castera


Wurmstein de retour la lettre fut relue et roulée, demain un coursier serait missionné, la jeune femme se mit à penser, à réfléchir, jouant du médaillon entre ses doigts.


_________________
Stain.
    [Poitiers, le 14 avril 1465]


Cela faisait quinze jour qu'il n'avait pas répondu à la lettre de sa fille.
Elle lui trottait dans la tête mais entre l'accouchement de la Palotte, les "au revoir" aux Corleones et les lettres à sa blonde, le Pirate n'avait pas trouvé le temps de se poser pour rédiger la réponse à cette lettre.
Il voulait prendre son temps pour lui répondre. Pesé ces mots.
Ne plus écrire sous les émotions comme sa précédente lettre.
A présent il était en route vers sa nouvelle vie. En route pour retrouver sa blonde avant de prendre à nouveau la mer. Le vent avait enfin tourné et l'espoire était revenue dans le coeur du pirate.
Les mots durs de la Noiraude était oublié, ils étaient pardonné, digéré. A present son optimisme naturelle était revenue.
Et il avait une lettre à rédiger pour se faire pardonner auprès de cette fille qu'il a contacté avant de la rejeter.
Quel crétin il faisait parfois !




A vous Eudoxie Castera

Pardonnez ma précédente lettre, j’avais eut une soirée plutôt… rmouvementé dirons-nous, et je l’ai écrite sans avoir pris le temps de me remettre de mes émotions. J'étais légèrement soul aussi je le craint.
La réponse à votre lettre arrive quelque peu tardivement mais je ne voulais pas vous envoyé une seconde lettre écrit à la va vite sur le coin d’une table.

Vous voulez savoir ou je suis et bien pour vous dire vrai je n’ai pas vraiment de foyer, je me rends prochainement en Gascogne à Mimizan, je vais reprendre la mer.
Oui votre père est marin. Ce qui explique surement la facilité que j’ai de prendre le large quand les choses deviennent trop sérieuses.
Votre mère était quelqu’un de bien, et je m’excuse auprès de vous de lui avoir fait du mal.
A cette époque je voulais faire payer à toutes les femmes le mal que l’une d’elle m’a fait. Je n’étais pas conscient que généralisé était vraiment stupide. La fouge de la jeunesse sans doute.

Je suis ravi d’apprendre que vous portez ce médaillon. Quant à la lettre, pardonnez-moi si je préfère la garder en souvenir des bons moments passé avec elle.

Peut-être vous la montrerai-je si nos routes ce croise.

Je reste à votre entière disposition si vous souhaitez en savoir plus.

Affectueusement

Stain S.


Le même sceau ferme le plie. La lettre est envoyé.
Demain il sera à Niort. Demain son destin basculera.
Ou pas...

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Eudoxie_
"La filiation; c'est une notion de sentiments plus que de gènes" (jean Gastaldi)

Géniteur ? Père ? Acceptation...

*Montpellier*


Plusieurs jours déjà que Stain lui avait répondu, inconsciemment la petite brune avait été heureuse de recevoir cette missive, car la précédente ne laissait pas supposer une continuité dans l'échange épistolaire qui c'était engagé.
Pas qu'elle en aurait été attristée non plus, quoique peut-être, mais l'idée faisait son chemin que quelque part dans ce royaume, elle avait un père qui se baladait, qu'elle avait un père tout court, qu'il existait, qu'il était en vie et qu'elle en connaissait l'identité maintenant.

Beaucoup de choses c'était produite ces derniers temps, des évènements plus ou moins joyeux qui l'avait empêché de répondre, et les derniers jours n'avaient guère été bien différents, des missives de mauvaise augure lui parvenant à répétition.
Alors avec cet écrit là, elle sortait un peu de tout ce marasme ambiant, pour autant la plume entre les doigts, Eudoxie hésitait, que lui dire, que lui raconter, que lui demander, laisser libre court peut-être.



Le vingt quatrième jour du quatrième mois de l'an de grâce mille quatre cent soixante-cinq
"Chimère vivante"

Stain,

Je me permets de laisser de coté le côté solennel du Sire, vous signez ainsi je vous nommerais donc ainsi, j'espère que vous ne me tiendrez pas rigueur de ne pas vous nommez Père.
La chose serait prématurée, je commence seulement à me faire à l'idée que vous existez réellement, il est des absences entourées de mystère qui, à force de temps, prennent la forme de chimère, n'y voyez là aucune rancoeur juste une petite fille qui se protégeait surement.
Je ne parviendrais peut-être jamais à vous appeler comme ça, tout comme vous ne le souhaiteriez possiblement pas d'ailleurs, l'avenir le dira de toute façon, mais l'hostilité que j'avais envers vous fait lentement place à la curiosité.

Vous me dîtes être marin, d'après votre sceau et les connaissances de celui qui partage ma vie au moment, n'êtes vous pas pirate ? La question est franche, j'ai tendance à l'être, je ne porte pas de jugement chacun vit comme il l'entend, j'ai juste envie de savoir.
Tout comme j'aimerais connaitre le nom de famille caché sous ce "S" qui aurait pu être le mien si ma mère n'avait fait le choix de tout me cacher de vous.
Fougue de jeunesse ou pas, le passé est au passé, il ne sert à rien de le nourrir de regret, c'est inutile, et oui j'aimerais voir cette lettre si nos routes se croisent.
Peut-être qu'au fil de nos échanges l'envie de se rencontrer se naîtra, j'ignore si ce désir existe déjà vers vous, pour moi l'opposition à cette option s'amoindrit même si je ne la souhaite pas encore pour autant.

Je suis complexe n'est-ce pas ?
Est-ce trop de vous demander à quoi vous ressemblez, savoir si je vous dois certains de mes traits ?

Je suppose que vous devez vous aussi avoir des questions, je suis disposée à y répondre si vous me les soumettez.

Au plaisir de vous lire, Stain.

Eudoxie


Parchemin enroulé d'un ruban, confié à coursier, la béarnaise ouvrait sa porte.

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