Yohanna.
Lapaisement, puis la prise de décision. Ce serait donc le Berry, avec une Fanette qui abandonnera lâchement les jeunes gens pour rejoindre d'autres amis. Mais il serait mal avisé de vouloir couper les ailes de la jolie tourterelle après tout ce qu'elle avait fait.
J'avais fini par me laver le visage, ranger un peu mes cheveux, astiqué ma hache Pour les vêtements, ils puaient le sang, mais aucun rechange n'avait été emporté dans la foulée, alors on ferait avec. Ma haine de Tobias croissait au fur et à mesure qu'ils m'apprenaient des choses, mais je n'avais plus la force de m'emporter pour ce soir. Une vengeance valable serait une vengeance calculée et réfléchie. Même si cela devrait me prendre des années, mon fils sera vengé. Mais à présent, il fallait surtout penser à fuir. Après un peu de repos. Surtout pour les trois gosses qui ne devaient pas avoir l'habitude de vivre autant d'événements éprouvants.
Au moment de mon tour de garde, mes yeux restèrent longtemps fixés sur mon fils, dormant, le visage apaisé, presque calme et serein. Il était beau à la lueur de la lune. Il m'avait tellement manqué Souvent en pensant à lui, une mélancolie me prenait, de n'avoir pas su le retenir, de n'avoir pas osé lui interdire de partir, de ne pas lui avoir empêché de vivre ce qu'il voulait. Etait-il plus heureux alors ? Sans doute pas, mais ça n'aurait pas pu être pire
Puis mes yeux tournèrent vers Wilson. Petit être un peu perdu mais tellement précieux pour Chris. Il l'avait aidé, accompagné, jusqu'ici, puis durant des jours. J'avais tout voulu savoir. Tout. Jusqu'à la moindre phrase qu'aurait pu prononcer Tobias à l'encontre d'un seul des proches de Kaghan. Wil' n'avait pas été avare d'explications, me parlant même d'Eudoxie qui eut du mal à revenir à mon souvenir, mais avec quelques rappels de Kaghan, j'avais remis la petite Orthezienne.
Dans la pénombre, je vois une bestiole qui grimpe sur le gosse. Une espèce de grosse araignée pleine de poils aux pattes. Si j'arrive à la discerner, c'est que le matin est bientôt levé. Alors je m'étire un peu et part à la chasse à l'animal. Regardant mon arme, je la juge un peu trop grosse pour lyncher le monstre. Avec le manche seulement ? Si le gamin se le prend sur la tête, il va encore plus me détester. Je cherche donc un truc, un torchon, une bricole C'est là que Fanette s'est réveillée en sursaut et en sueurs. Elle avait le sommeil agité, alors je vais la cajoler, et avec le torchon qui a failli finir arme du crime, je vais lui sécher le front pour lapaiser.
Et ensuite nous partons, après avoir chargé dans la charrette trouvée en ville le fils amputé. J'aurais tellement voulu pouvoir lui donner un pied. Plus s'il le fallait. Je donnerait ma vie pour lui. Mais malgré tout je suis rassurée de voir qu'il a des amis autour de lui. Des fidèles qui ne le laisseront jamais tomber, quoi qu'il arrive.
La route est prise dans un calme monotone et morbide d'une fuite silencieuse. Il faut quitter la Bourgogne au plus vite, même si Fanette devra y retourner. Que les esprits la guident et prennent soin d'elle. Pour les garçons, en toute logique, je prends le relais .
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J'avais fini par me laver le visage, ranger un peu mes cheveux, astiqué ma hache Pour les vêtements, ils puaient le sang, mais aucun rechange n'avait été emporté dans la foulée, alors on ferait avec. Ma haine de Tobias croissait au fur et à mesure qu'ils m'apprenaient des choses, mais je n'avais plus la force de m'emporter pour ce soir. Une vengeance valable serait une vengeance calculée et réfléchie. Même si cela devrait me prendre des années, mon fils sera vengé. Mais à présent, il fallait surtout penser à fuir. Après un peu de repos. Surtout pour les trois gosses qui ne devaient pas avoir l'habitude de vivre autant d'événements éprouvants.
Au moment de mon tour de garde, mes yeux restèrent longtemps fixés sur mon fils, dormant, le visage apaisé, presque calme et serein. Il était beau à la lueur de la lune. Il m'avait tellement manqué Souvent en pensant à lui, une mélancolie me prenait, de n'avoir pas su le retenir, de n'avoir pas osé lui interdire de partir, de ne pas lui avoir empêché de vivre ce qu'il voulait. Etait-il plus heureux alors ? Sans doute pas, mais ça n'aurait pas pu être pire
Puis mes yeux tournèrent vers Wilson. Petit être un peu perdu mais tellement précieux pour Chris. Il l'avait aidé, accompagné, jusqu'ici, puis durant des jours. J'avais tout voulu savoir. Tout. Jusqu'à la moindre phrase qu'aurait pu prononcer Tobias à l'encontre d'un seul des proches de Kaghan. Wil' n'avait pas été avare d'explications, me parlant même d'Eudoxie qui eut du mal à revenir à mon souvenir, mais avec quelques rappels de Kaghan, j'avais remis la petite Orthezienne.
Dans la pénombre, je vois une bestiole qui grimpe sur le gosse. Une espèce de grosse araignée pleine de poils aux pattes. Si j'arrive à la discerner, c'est que le matin est bientôt levé. Alors je m'étire un peu et part à la chasse à l'animal. Regardant mon arme, je la juge un peu trop grosse pour lyncher le monstre. Avec le manche seulement ? Si le gamin se le prend sur la tête, il va encore plus me détester. Je cherche donc un truc, un torchon, une bricole C'est là que Fanette s'est réveillée en sursaut et en sueurs. Elle avait le sommeil agité, alors je vais la cajoler, et avec le torchon qui a failli finir arme du crime, je vais lui sécher le front pour lapaiser.
Et ensuite nous partons, après avoir chargé dans la charrette trouvée en ville le fils amputé. J'aurais tellement voulu pouvoir lui donner un pied. Plus s'il le fallait. Je donnerait ma vie pour lui. Mais malgré tout je suis rassurée de voir qu'il a des amis autour de lui. Des fidèles qui ne le laisseront jamais tomber, quoi qu'il arrive.
La route est prise dans un calme monotone et morbide d'une fuite silencieuse. Il faut quitter la Bourgogne au plus vite, même si Fanette devra y retourner. Que les esprits la guident et prennent soin d'elle. Pour les garçons, en toute logique, je prends le relais .
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