Susi
Ouvert à tous, pour des "tu t'es vu", moment de vie, interaction etc..
Tu t'es vu quand tu t'es pris une armée dans la tronche?
Depuis qu'elle s'était réveillée à Orthez, elle avait la tête d'un bulldog bleuté.
Ses paupières étaient deux bulots à peine mobiles. Son nez s'était transformé en une grosse patate douloureuse. Les joues et les lèvres n'avaient pas été épargnés par les coups.
Aphy lui avait immobilisé l'épaule en bandant son bras à son corps, il lui était impossible de le bouger.
Au bout de deux jours, elle arrivait à aller se soulager dans une démarche d'octogénaire qui aurait survécu à toutes les épidémies.
Elle avait encore la force de sourire mais cela se transformait en une grimace douloureuse. Ne pas bougeait était son seul salut, sauf que la brunette n'avait jamais eu ce don. Heureusement, elle avait perdu énormément de sang et rien que de se redresser lui donnait des vertiges. Elle était donc forcée de rester tranquille et roupillait la plus grande partie de la journée. Seule occupation, aller se soulager ce qui lui donnait l'impression d'avoir fait un marathon et la faisait pioncer des heures pour récupérer.
Ne sachant pas où l'installer, Anphy, Zantet l'avaient mise en taverne municipale très peu fréquentée. Avec le nombre de passage elle n'allait pas être fatiguée, mais au moins elle verrait un peu de monde. Susi était seule au Béarn, ne connaissait que de vu quelques personnes. Et, il fallait bien le dire, peu de monde se soucieraient de son existence.
Heureusement, il y avait Serbix, un gars d'un an son ainé qui venait l'aider et faisait attention à ce qu'elle ne manque de rien.
Quarte jours après son tabassage en en bonne et due forme, elle n'avait eu aucune nouvelle de Chabrias. Au matin elle ouvrit une missive de lui, q il racontait que tout était de sa faute, qu'il était l'affreux individu qui l'avait mis dans cet état. Il devait venir la voir.
Elle se demandait de plus en plus, s'il ne lui avait pas tendu un piège. La gamine pestait à chaque réveille contre son insouciance, sa bêtise, ce demandait pourquoi elle avait fait cela, il n'avait rien de bien différent des autres gens qu'en elle y pensait. Il avait juste eu l'air mystérieux et les mystères cela avait tendance à aiguiser sa curiosité.
A chaque fois, elle se promettait de se méfier de tout le monde, d'arrêter de croire que les gens sont bienveillants par nature car ils ne le sont pas. Elle s'obligeait à se répéter, ne jamais avoir confiance... ne jamais avoir confiance...
Peut être qu'un jour cela rentrerait, car pour l'instant comme il avait dit dans sa lettre qu'il arrivait, la nouille regardait la porte... elle allait pouvoir regarder longtemps.
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