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[RP] Tu t'es vu quand ...

Susi
Ouvert à tous, pour des "tu t'es vu", moment de vie, interaction etc..


Tu t'es vu quand tu t'es pris une armée dans la tronche?

Depuis qu'elle s'était réveillée à Orthez, elle avait la tête d'un bulldog bleuté.
Ses paupières étaient deux bulots à peine mobiles. Son nez s'était transformé en une grosse patate douloureuse. Les joues et les lèvres n'avaient pas été épargnés par les coups.
Aphy lui avait immobilisé l'épaule en bandant son bras à son corps, il lui était impossible de le bouger.
Au bout de deux jours, elle arrivait à aller se soulager dans une démarche d'octogénaire qui aurait survécu à toutes les épidémies.
Elle avait encore la force de sourire mais cela se transformait en une grimace douloureuse. Ne pas bougeait était son seul salut, sauf que la brunette n'avait jamais eu ce don. Heureusement, elle avait perdu énormément de sang et rien que de se redresser lui donnait des vertiges. Elle était donc forcée de rester tranquille et roupillait la plus grande partie de la journée. Seule occupation, aller se soulager ce qui lui donnait l'impression d'avoir fait un marathon et la faisait pioncer des heures pour récupérer.

Ne sachant pas où l'installer, Anphy, Zantet l'avaient mise en taverne municipale très peu fréquentée. Avec le nombre de passage elle n'allait pas être fatiguée, mais au moins elle verrait un peu de monde. Susi était seule au Béarn, ne connaissait que de vu quelques personnes. Et, il fallait bien le dire, peu de monde se soucieraient de son existence.
Heureusement, il y avait Serbix, un gars d'un an son ainé qui venait l'aider et faisait attention à ce qu'elle ne manque de rien.

Quarte jours après son tabassage en en bonne et due forme, elle n'avait eu aucune nouvelle de Chabrias. Au matin elle ouvrit une missive de lui, q il racontait que tout était de sa faute, qu'il était l'affreux individu qui l'avait mis dans cet état. Il devait venir la voir.

Elle se demandait de plus en plus, s'il ne lui avait pas tendu un piège. La gamine pestait à chaque réveille contre son insouciance, sa bêtise, ce demandait pourquoi elle avait fait cela, il n'avait rien de bien différent des autres gens qu'en elle y pensait. Il avait juste eu l'air mystérieux et les mystères cela avait tendance à aiguiser sa curiosité.
A chaque fois, elle se promettait de se méfier de tout le monde, d'arrêter de croire que les gens sont bienveillants par nature car ils ne le sont pas. Elle s'obligeait à se répéter, ne jamais avoir confiance... ne jamais avoir confiance...

Peut être qu'un jour cela rentrerait, car pour l'instant comme il avait dit dans sa lettre qu'il arrivait, la nouille regardait la porte... elle allait pouvoir regarder longtemps.


_________________
Poppie
Je suis une vieille femme. Je suis une vieille femme. C’est une vie de misère qui m’a voûtée et enlaidie. Je suis une vieille femme…

Le camouflage, ça commençait par la tête. Le mantra enveloppait la petite silhouette difforme comme un manteau de mots.
En y croyant assez fort, les gens pourraient s’y laissait prendre. Cela ne reprenait-il pas un peu les valeurs de cette espèce d’étrange… secte ? dans laquelle Poppie avait mis les pieds sans le faire exprès, après tout ? La toute-puissance dans le mensonge.


Je suis une vieille femme. Ne laisse personne en douter.

Emmitouflée dans un grand châle à la manière d’une grand-mère, on ne voyait guère plus de la Gargouille que ses yeux gris et vifs, quelques centimètres de peau grumeleuse. Elle espérait que cela ferait l’affaire.
Si jamais quelqu’un venait à remarquer ses stigmates, elle serait probablement lapidée en place publique, ou bien brûlée. Elle n’avait aucun droit de déambuler dans les rues parmi les braves gens, de leur cacher son mal ou, pire encore… D’entrer dans une taverne.

L’aïeule factice poussa la lourde porte avec un soupçon d’appréhension et balaya la pièce du regard. Pas très éclairée, vide. Enfin, presque vide.
Poppie jaugea la gamine qui traînait là. S’attarda sur son faciès quelque peu accidenté. Grimaça.


Par Aristote, que tu es laide !

Oui. La lépreuse avait osé. Elle qui n’avait plus d’humain que le nom. Elle dont les membres se tordaient, tombaient, aux chairs purulentes, dont la voix n’était plus qu’un grincement étranglé. L’hôpital qui se fout de la charité. Et ça venait du cœur.

Elle se souvint de son rôle de vieillarde et fit de son mieux pour s’y raccrocher malgré sa bévue.


En voilà encore une que son père a retrouvé les jambes en l’air sous l’apprenti du rempailleur ou je-ne-sais-quel morveux fainéant ! Une bonne claque, ça t’apprendra, va.

La moche se laissa lourdement tomber sur une chaise près de l’entrée. Histoire de pouvoir fuir en cas d’ennui.

Sois utile, petite, sers-moi quelque chose.
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Susi
Depuis la veille , Susi pouvait traverser la taverne sans se casser la gueule et c'était déjà un grand progrès. Et aujourd'hui, elle avait réussit à se poser sur une chaise sans avoir la tête qui tourne. La brunette avait déjà relut 10 fois les missives qu'elle avait en poche et venait de trouver l'occupation du siècle, compter les miettes de pain.

De suite son regard s'était tourné vers la porte. Même si elle dormait la plus grande partie du temps, Susi ne supportait pas la solitude.

Quand elle s’aperçoit que la silhouette qui entre est celle d'une vieille, l'estropiée retient un soupir. c'est rabat-joie les vieux, ça veut toujours avoir raison en plus.

Un B'jour part en même temps que la vieille la traite de laide. Prise de surpris elle marque un temps d’arrêt , puis se souvient qu’elle a la tronche d’un bulldog mariné à la sauce au vin. Machinalement, elle porte la main à son visage et va pour répliquer quand la vieille continue à parler. Les sourcils montent dans un même élan. Et la voilà qui s’insurge :

P’tain mais tu dis n’importe quoi ! J’fais pas des trucs dégeux comme ça et en plus mon père il est au Berry.

Certains auraient pu s’arrêter là, mais pas Susi (mode off je raconte ma vie) :

J’sais pas si tu sais mais c’est la guerre ici, et une armée entière a décidé de me tomber dessus. Les bouffons d’ici, pas celle du Roy, parce qu’eux il parait qu’ils sont correctes, enfin… l’armée du Roy.
Alors, j’sais bien que je suis moche mais c’est pas parce que j’ai fait une connerie. Enfin, j’sais bien pourquoi ils m’ont fait ça, c’est parce que j’leur ai dit que c’était complètement nul de se battre entre gens d’un même comté. Parce qu’au départ, moi, j’pensais que c’était pour l’indépendance. Bah non ! Les deux aiment bien l’idée de l’indépendance… Parce que moi, j’suis berrichonne et mon duché il est indépendant, alors j’m'étais dit que j’pourrai aider, mais après, j’ai bien vu que c’était que des histoires d’élection, de politique et de pouvoir et ça j’aime pas…


D’un coup, elle s’arrêta, même si la vieille lui semblait méchante, il ne fallait quand même pas faire partir le peu de compagnie qu’elle avait. Su’ avait bien remarqué que dès qu’elle commençait à devenir un moulin à parole, la grande partie des gens s’enfuyaient comme s’ils avaient vu la peste. La Brunette tendit alors le bras vers le pichet posé sur la table et lui servit une chope. Sans se lever, elle la fit glisser vers le bout de la table. Au moins, le temps que la vieille boit son verre elles pourraient continuer à parler.

Puis t’es qui d’abord ? Moi, j’suis Susi.

La brunette n’avait jamais su comment prendre les gens, elle y allait toujours brute de décoffrage, avec le temps elle apprendrait peut être à se méfier mais ce n’était pas encore dans sa nature.

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Poppie
Poppie tapota impatiemment sur la table et fit tant d’efforts pour ne pas soupirer d’ennui que son exaspération serait passée bien plus inaperçue si elle avait bâillé à s’en décrocher la mâchoire. Pourquoi les gens s’imaginaient-ils toujours que leur vie était intéressante ? S’il y avait une chose plus ennuyeuse encore que les gens, c’était bien leur vie !
Elle s’efforça de sourire, ce qui la propulsa immédiatement au rang de la grand-mère la plus cauchemardesque depuis que ces dernières avaient arrêté de fourrer des enfants dans leur four en pain d’épice.


Charmant, dit-elle une fois que la bécasse eut fini son monologue. J’espère qu’il cessera de te frapper après le mariage.

Traduction : je n’ai pas fait l’effort d’écouter.
La fausse aïeule daigna laisser transparaître son contentement en voyant la jeune éclopée lui servir une chope. Avec un peu de chance, débordante de gratitude face à cette approbation matriarcale, cette dernière répéterait l’opération.
Poppie sirota une longue gorgée et se sentit immédiatement plus détendue. Il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas bu en taverne avec quelqu'un qui ne la prenait pas (encore) pour un monstre… Elle finirait peut-être même par se faire à la rustre compagnie de la brunette.


Mon nom, c’est Marie-Appoline.

Nouvelle gorgée. L’alcool, auquel elle n’était plus habituée, lui réchauffait douillettement l’estomac.
Ses gestes se faisaient moins assurés. Doucement, le châle glissa de son bras pour dévoiler plus de chair grumeleuse et crevassée de plaies purulentes qu’il n’était convenable. La lépreuse ne s’en aperçut pas.


Pas mauvaise, la bière d’ici. T’as trouvé une bonne planque. Si tu me ressers un coup, je te raconterai ma longue et passionnante vie. J’étais beaucoup plus belle que toi quand j’étais jeune, tu sais.

Assurément bien plus intéressant que les déblatérations de la jeune fille.
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Susi...


Susi boit elle aussi une gorgée, mais la vieille lui semble tout de même bien étrange, très laide. Cela fait peur comme certains vieux peuvent se faire bouffer le visage avec le temps pense-t-elle. Et sa réponse montre qu'elle n'a rien écouté, elle doit être sourdre en plus...
Marmonne pour elle un N'importe quoi...Haussement des épaules qui avec sa blessure la fait grimacer.

Elle l'observe, car quand on ne parle pas faut bien faire quelque chose, et les yeux gardent en image le bout de bras qui vient de se découvrir.

D'accord...

Elle fait l'effort de se lever pour la resservir. Marie avait dût souffrir encore plus qu'elle ou passer à la torture pour avoir des plaies si laides. Susi n'avait jamais rencontré de lépreux et elle aurait bien été incapable de les reconnaitre.

T'as fait la guerre? Ou quelque chose comme ça?
On t'a torturé? C'est pas que parce que t'es vieille, hein?


Montre du museau la peau de Marie tout en s’asseyant un peu plus près.
Poppie
Poppie observa avec une immense satisfaction son gobelet se remplir à nouveau. On avait peut-être tort de se plaindre des jeunes d’aujourd’hui. Suffisamment motivés, ils pouvaient se montrer étonnement serviables.
Hochement de tête appréciateur. Pour remercier l’éclopée, elle ouvrit la bouche pour commencer son récit, qu’elle comptait inventer au fur et à mesure.


Alors je suis née dans un petit domaine du…

La lépreuse se tut brusquement aux questions de la jeune femme. Son regard glissa lentement sur son bras honteusement nu. Elle déglutit et, vive comme l’éclair, remonta son châle sur ses épaules noueuses.

Euh… Je…

Prise au dépourvu, la moche. Elle s’empressa de s’accrocher à la perche tendue par Susi.

Oui… Oui…! On… On m’a torturée.

Elle s’efforça de glisser un trémolo dans sa voix. Sa cervelle s’agitait plus vite que jamais pour construire quelque chose à peu près crédible.

J’étais jolie, tu vois, si jolie. Je faisais tourner la tête à beaucoup d’hommes, même quand je ne le voulais pas. On se retournait sans cesse sur moi quand j’étais au village, quand je lavais mon linge. Ça ne plaisait pas aux autres femmes. Elles me faisaient de grands sourires mais chuchotaient dans mon dos. Et puis il y a eu une année de malheurs. Un hiver rude, la disette, des hommes qui sont partis s’engager pour ne jamais revenir. Tu m’as l’air d’avoir bien vécu pour ton âge. Tu dois comprendre. Quand l’épidémie est arrivée, c’est moi qu’on a accusée. On m’a traitée de sorcière. On m’a fait parler…

Elle se tut, en manque d’inspiration, et espéra que cela passerait pour une douleur due à des souvenirs trop douloureux.

On survit comme on peut. Pas vrai ?

L'espace d'un instant, elle parut plus humaine. Imprégnation du rôle, ou réelle douleur face à sa propre descente aux enfer ?
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Susi...


Le petit minois cabossé regarde la vieille avec plus d’intérêt. Elle gobe les paroles sans méfiance. Ses deux mains entourent sa chope mais elle ne pense même plus à boire une gorgée. Elle s'imagine déjà un village de femmes en furies et grimace légèrement.

P'tain, j'ai déjà vu des femmes jalouses et s'est vrai que c'est parfois des furies. Prend une voix plus solennel : J'ai déjà fait la guerre... Mais la Susi revient au galop ... Mais bon, j'étais pas trop dans le bon camp j'pense, les royalos c'est pas très correcte. Ils profitent, te disent de te taire... ouais, c'est un peu fait ce que j'te dis et tais toi. Ça m'a pas trop plus. Mais j'suis loyale, hein. Quand j'donne ma parole faut vraiment le chercher pour que je la reprenne. Jusqu'ici, j'ai même pas choisi c'est les autres qui m'l'ont redonné à ma place. Enfin bon...

Même si elle se moquait d'être belle Susi avait une jolie frimousse et plus d'un s'étaient déjà proposer pour des apprentissages plus qu'inconvenants. D'où l'interet pour l'histoire.
Mais elle t'ont fait quoi? Cela devait être vraiment horrible pour être aussi... horrible. Enfin j'dis pas que tu l'es.. enfin si tu l'es quand même... humpf.
Susi a toujours eu le don de prendre une pelle et de s'enfoncer... mais parfois elle arrive à s'arrêter à temps.

Mais il était où ton village, t'avais pas de famille pour t'aider? Ou des amies?

Elle disait souvent qu'elle n'aimait pas les vieux, mais les histoires des vieux elle adorait..enfin les histoires en générales.
Poppie
Poppie sentait son cœur battre si fort que son bourdonnement lui emplissait les oreilles. Et si elle n’arrivait pas à retrouver le fil de son histoire, si elle s’emmêlait les pinceaux ? Si la gamine l’interrompait, lui balançait ses mensonges à la face ?
La moche ne cessait de jeter des regards à son interlocutrice. Celle-ci affichait la quiétude attentive de ceux qui écoutent sans se poser de question. Léger soupir soulagé.

Heureuse que l’éclopée change brièvement de sujet (enfin brièvement à la sauce Susi, ce qui avait visiblement une dimension autre que pour le commun des mortels), la lépreuse enchaîna.


La guerre, si jeune… C’est bien triste ! Tu sais, à mon âge, quand le monde n’en a plus rien à fiche de vous, on se rend compte de pas mal de choses. Il n’y a pas de bon camp. Juste des andouilles d’un côté et de l’autre qui s’agitent vainement pour des raisons qui leur semblent être le centre du monde mais qui n’existent que dans leur tête.

Constatation valable tant par la vieille femme que par la lépreuse. Chacune, à leur manière, n’existent plus dans le même monde que les autres.

Il ne faut pas te laisser faire, laisser les gens décider à ta place pour servir leurs intérêts stupides ! Et puis les filles ne devraient pas combattre. Il n’y a que les hommes qui sont assez bêtes pour se taper sur le crâne. Les femmes qui m’ont dénoncée, par exemple… elles ont été intelligentes. Elles ne se sont pas sali les mains.

Note d’aigreur dans la voix rauque.

Ce qu’elles m’ont fait ? Elles se sont contentées de parler, laisser courir les rumeurs...

Petit gloussement sec comme un aboiement, sans joie.
Là, il fallait refaire marcher la cervelle et trouver quelque chose. Comment justifier des lésions comme les siennes ? Restons évasif…


Et puis on m’a brisé les doigts un à un, comme des brindilles, on m’a affamée, ébouillantée à l’huile, presque noyée, laissée à pourrir dans une geôle… J’essaie d'oublier tout ce qu’on m’a fait, mais mon corps s’en souvient pour moi, quelque soit le compte des années. Personne ne m’a aidée, jamais ouvertement. Les gens avaient trop peur d’être accusés à leur tour. Comment les blâmer ?

Elle-même n’aurait pas levé le petit doigt en pareille situation.
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Susi...
Quand la vieille commença son récit Susi gesticulait encore sur sa chaise. Mais peu à peu la gamine se figea. A chaque détail, ses yeux s'agrandissaient un peu plus. Susi avait encore le don de l'oubli dû à l'enfance. Ce don de ne pouvoir retenir que ce qui est supportable, compréhensible pour elle. Elle était surement en retard à ce niveau. Mais même si elle avait vu des horreurs durant la guerre, celle-ci n'avait pas pénétré en elle. Les blessures elle s'en souvenaient bien, mais les douleurs par contre le ressenti s'était enfoui très loin. Les vérité s’échappaient pour faire place à quelques chimères auxquelles se raccrocher.

En écoutant Marie, les images étaient venues.
Les doigts de la brunette s'étaient très lentement cachés dans ses poings.
Ses yeux s'étaient baladées devant toutes les portes que dessinait le châles.

J'ai jamais entendu quelque chose d'aussi horrible... ferme ta bouche, tu vas gober des mouches.

Susi se retient de le dire, mais elle voulait tellement croire qu'elle l'aurait aidé, que personne devant elle aurait pu être traité de la sorte. Cependant, elle n'en était pas certaine. Elle souffrait pour les connues mais passaient devant les inconnus comme s'il étaient des images...
Elle attrapa le pichet et lui remplit son verre.

J'ai pas beaucoup de chose mais si tu veux, j'te paie de quoi manger.. j'sais que t'es pas une mendiante, hein, j'dis pas ça... mais, ça m'fait plaisir.
Offrir pour se racheter une morale? Pour se faire du bien? Pour se dire qu'on ne peut pas être aussi cruelle...
Et si tu veux, dès que mon épaule est guérie, j'peux venir t'aider dans ta maison.
Bon, j'avoue, j'y connais pas grand chose dans le jardin tout ça... j'ai jamais appris, mais j'peux aider.


Large sourire vers Marie.

Moi qui me plaignait avec mon bras..

Même les fausses leçons peuvent en devenir des vraies.
Medso.
Tu t'es vu quand t'as été condamné à -5000 écus par un juge royaliste véreux du Béarn?

Bah, tu passes en négatif et tout le monde trouve ça normal!
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Susi
Des années passent et tu te retrouves là, marchant dans les rues, la goutte au nez pour un chagrin qui ne se tarie pas.

    Tu t'es vu quand tu penses avoir retrouvé la joie de vivre et qu'en quelques paroles elle s'envole comme goute d'eau au soleil?


Elle ne comprenait pas ce qui la rongeait, et ne comprenait donc pas non plus cette tristesse. Comment la gamine aux éclats de rire, toujours joyeuse était devenue la jeune femme le cœur à vif d'aujourd'hui ?

Coup de pied rageur dans une pierre.

    Tu t'es vu quand tu sautilles parce que tu viens de taper non pas dans une pierre mais dans un bout de roche qui dépasse sur le chemin et que ton gros orteil vient de ne pas apprécier, mais pas du tout ?


Elle soupire comme portant un fardeau bien trop lourd.
Elle soupire et vient de prendre la décision de se fermer. De s'obliger à faire comme son époux, n'aimer personne pour ne jamais être déçue. juste Gauttier et sa fille, juste peut être encore quelques vrais amis, sa sœur, sa cousine. Juste.... mais c'est déjà trop ...



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Primha
    Tu t'es vu, quand ta vie deviens un joyeux bordel ?

      Joyeux bordel ridicule de catin de bas étage, voilà à quoi ressemble ta vie, quand elle change. Tout ce que tu pensais connaître s'évapore comme la fumée de cheminée trace sa route dans l'air, se confondant avec les nuages. Tout ceux que tu pensais de confiance, ne sont finalement qu'un tas de petite sottises et pire encore ; des inconnus. Alors dis moi, tu l'a vu venir tout ceci ? Certainement pas, parce que.. Ce n'était pas prévisible. Adonc tu songes à ton tour de tourner la dernière page du livre, y inscrivant docilement un "Fin." d'une largeur au possible, pour ne pas douter. Tu penses que tout vas s'arrête, là, sur cette fin brutale qui ne laisse place à aucun nouveau tome. Tu te dis, que quelques chose à manqué au coche, quelque part. Sage, tu te repasses le fil de ses derniers mois. Coupe de vin, amitiés, postes à responsabilités, première peur. Premier coup bas. Un silence. Le temps qui passe.. Puis deuxième coup bas.. Un silence froissé, le temps refait son oeuvre. Puis le troisième, accumulant quelques bassesses d'esprits, et le pot d'argent explose, sortant tout ce qui se contient depuis ses premières erreurs.

      Alors dis moi, toi, Aristotélicienne, ne dois-tu pas faire prôner le pardon ? Tu le dois, parce que Dieu est amour, Dieu pardonne. Oui, il le fait. Fallait-il seulement avouer les fautes, sans mauvaise foi. Gabriel avait eût raison de toi, insufflant de la colère encrée au plus profond de ton être lorsque les prénoms raisonnent. Léviathan se bat avec la patience, essayant de te remettre sur le droit chemin. Seul le temps, l'accordera. Pour l'heure, il y a bien trop de silence qui brûle les aveux.

      Et, tu l'avais vu arrivé Raphaëlle sur son cheval aguicheur ? Il était beau n'est-ce pas, à te présenter la vie que tu n'oses pas.. Où sont passées tes convictions Valyria ? Où est passer la tête brûlée manquée, celle qui ne jure que par Dieu et Rome ? Tu ne le sais pas ? Alors, tu t'es vu, là, agrippant des mots qui ne se disent pas dans ton monde, acceptant les offres des Princes de la Lune. Mais tu as une excuse n'est-ce pas.. Tu t'en vas à Rome, oublier tes fautes. Expier tes fautes, que dis-je ! Alors Valyria, tu t'es vu ? Peut-être sens-tu le changement qui s'offre à toi, te faisant devenir d'avantage femme, ouvrant les cages fermées à double tour d'une clé dorée.

      Alors.. Vois-tu ?
Valern
Tu t'es vu quand ce jour là tu t'es dit : C'est pas ma vie ça !


On te fait naître à Aurillac alors que tu n'avais rien demandé, tout juste tu as vu de la lumière et tu es entré. Là c'est comme si on t'attendait, un peu comme si c'était ton anniversaire alors que tu n'as rien dit à personne, mais de quoi se mêlent t ils? Si tu n'as rien dit, c'est sans doute qu'il y avait une bonne raison...Raison qui visiblement n'intéresse personne. Alors voila ils sont là tout sourire, ces gens que tu ne connais pas et qui pourtant te font confiance. On ne sait d'ailleurs toujours pas pourquoi puisque quelques semaines ou des années plus tard, c'est ta confiance à toi en eux qui a disparu, évaporée qu'elle est dans le brouillard des matins, juste un vague souvenir de quelques mots échangés..tout cela n avait pas grande valeur en somme mais il fallait en passer par là !

Alors tu as salué, souri, bu plus que de raison, si bien que tu es devenu pour eux le bon copain, voire le prévôt des tavernes comme on aimait t'appeler..là encore..oui j ai compris que je n'avais pas trop le choix. Bon tu as eu une fiche, bien lue bien sue, un champs puis un autre, un beau panier pour amener des choses au marché, il faut bien manger, surtout y penser et ne rien oublier..avant que la maladie ne s en mêle . Mais on t aime et tu guéris, magie de l'amour qui guérit tous les maux. Quand je pense que certains se plaignent de la maladie d'amour, mais c est seulement que ceux là sont incurables et ne le savent pas !

Allez courage, et surtout ne lâche pas le masque, mets toi bien en rang et suis la file, c est par là et les anciens sont là pour te guider..mais vers où et pourquoi ? Ben on s'est jamais vraiment posé la question, parait qu'on arrive au château et là on s étripe pour entrer et rajouter deux lettres à ton nom..un "de", puis celui ou celle qui a le plus de "de" devient Comtesse; Comte, Duc ou Duchesse..ah ben te voilà promis à un bel avenir en somme...Mouai !

L amour plutôt, je signe où ? Qui c est ? Est elle belle ? ah oui quand même et..dites moi elle..ah que oui et même que..ouhlààà j'ai bien choisi alors

Un voyage..oui parce qu'il faut aussi voyager, de ville en ville, mais j'ai préféré les âmes, mon père m'en avait tant raconté, surtout à l époque de la guerre. Dure la guerre, des morts, des traîtres, du sang et...vaut mieux pas savoir, vaut mieux éviter la guerre en fait tout simplement..et les brigands aussi..

Oui tout ça, quel programme ! Mais c'est pas ma vie ça !!! Trop bien fait, trop lisse tout ca, tous ces gens rangés comme un banc de sardines prêts à être mangées en fait..Bon j aime la sardine, je ne dis pas ça mais je serais plutôt Dauphin en fait, jouer un peu d'intelligence, aimer jouer, sautiller, un coup en haut, et l autre en bas, rebondir, un peu de folie dans ma vie..

Alors, pour ce choix, j ai pris mon couteau et un bon coup j'ai tranché ! Ferme et droit, le coup, les amarres larguées, en mer, partir et un jour atterrir à Mauléon..La petite ville est belle, loin des grandes folies prétentieuses habituelles, c'est parfait pour se remettre un peu du nauffrage, après cette tempête..passagère et nécessaire. D'ailleurs déja le soleil revient, cette fois, j'en prends conscience oui, enfin je sens..et je ressens.Je suis un homme, un être humain, j ai un coeur et de l'esprit, enfin oui, je vais pouvoir prendre mon destin en main !


Et c'est étrange mais, croyez le bien, si je tombe, je me relève, si j aime je souris, si je vis, enfin..ce sera ma propre vie !
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Cooky
    Tu t'es vue quand tu fais n'importe quoi...


"- Cook...
- Mmh ?
- Tu vas où là ?
- Ben faire une course, t'a pas écouté ?
- Tu vas acheter quoi ??
- Je sais pas encore, je verrai bien. Je crois qu'il faut un peu de légumes pour Bertille.
- Arrête, t'as pas de course à faire.
- Et alors ? C'est pas grave, je me balade. Ca fait du bien.
- Mais pourquoi tu fais ça ? Tu marches trop vite. C'est pas une balade.
- J'avais besoin d'air.
- T'aurais pas du partir comme ça.
- Si...
- Non.
- Je ne tenais plus... trop de pression... pas pour moi.
- Ce sont les coupables qui s'enfuient.
- Je sais. Je dois l'être.
- De quoi ?
- J'aurais du garder mes distances... bien fait pour moi."


Elle descendait la rue à grandes enjambées, pressée de s'éloigner, pressée de se retrouver seule pour réfléchir. Quoique... si sa conscience s'amusait à continuer à la tourmenter ainsi, elle allait vite retourner chercher de la compagnie.

" - Elle voulait lui parler.
- Et alors ?
- Je voulais pas être chiante. Je l'aime bien.
- Suffisait de te faire discrète.
- J'espionne pas les gens. Pis elle nous a laissé parler l'autre jour. Echange de bons procédés.
- Et ça t'avance à quoi ?
- J'ai voulu être sympa.
- T'es sûre ?
- Bien sûr !
- Mmh...
- Laisses tomber. C'est plus pour moi tout ça, je le savais bien."


Parvenue aux abords du jardin d'Orthez, elle hésita. Se laissa finalement choir sur un banc où elle se recroquevilla, cachée aux regards extérieurs sous sa large cape.

"- Tu te caches maintenant.
- Mais non, je réfléchis !
- A quoi ?
- A ce que je vais faire.
- Tu le sais déjà non ?
- Pas vraiment. J'hésite.
- Mais si tu sais.
- Va-t-en, on dirait Ama. Elle est plus là. La remplace pas, tu n'y arriveras pas. C'est cruel.
- Tu lui aurais écrit là ?
- A la seconde où j'ai quitté la taverne. Elle me manque.
- Ecrit lui à Elle alors.
- Je n'y arriverai pas. Surtout pas !
- Essaies."


Se levant d'un bond, elle reprit son trajet en sens inverse, marchant plus vite encore qu'un instant plus tôt.
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Susi
Tu t'ai vu quand tu fais un bond en arrière ?

Lascive sur le pont la brunette n'avait rien d'autre à foutre que de regarder l'eau couler. Le conseil s'occupait à compliquer un peu plus les choses, elle qui aimait les choses simples, ça l'excédait. Alors elle se faisait discrète, et pensait juste à s'évader. Le temps ne donnait pourtant pas l'envie à la promenade, mais Susi adorait le vent, le froid qui fait rougir les joues, les cheveux qui s’emmêlent à chaque bourrasque. Elle qui disait souvent aimer les gens, aimait souvent aussi la solitude, mais à l’extérieur. Tant que dans un castel ou une maison elle ne savait pas s'occuper et aurait pu mourir d’ennui tant qu'à l’extérieur tout était un prétexte a retrouver la vie. Une étincelle dans le regard et la voilà déjà cherchant un bâton, deux feuilles et, comme quand elle était jadis gamine, se construire une sorte de bateau. Le mettre à flot d'un coté du pont et courir le plus vite possible, avec Bouboulette sa chienne des Pyrénées jappant à sa suite, pour le voir arriver de l'autre coté.

Certains auraient pu dire qu'elle était foldingo, mais elle était juste vivante. Après plusieurs aller et retour, et plusieurs naufrage, l'embarcation tenue bon. Elle brava la tempête, déjoua les pièges et réussi son long voyage. Et Susi savoura cette belle victoire par des cris aucunement retenus.

YOUHOU ! T'es l'meilleur ! Héhé, toi j'vais t'appeller l'Trofort !


Il n'y a pas de petite victoire.

Elle s'était réjouie trop vite, Bouboulette, s'était jetée à l'eau pour attraper ce qui lui semblait être un bâton lancé par sa maitresse pour qu'elle le récupère.

BOUBOULETTEUUUUUUH !

Cris d'effroi de la maitresse, l'eau était très froide, il y avait du courant et l'animal se laissait entrainer par les flots à la suite du petit rafiot. Moment de panique. Moment de course en hurlant le nom de sa chienne adorée. Pestant comme un palefrenier. Bordel, P'tain... marde... mais marde... Bouboulette revient ! L'instinct revenait au galop et la vicomtesse disparaissait aussi vite.

Elle finit par piquer un 100 mètre pour devancer l'animal et se jeter à l'eau, pour récupérer l'animal qui fut bien heureux de se câler dans ses bras.

Susi revient trempée, frigorifiée à Jasse, faisant "FLOCK" "FLOCK" à chaque pas.

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