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[RP] Domaine de Varesnes

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Tandis que la baronne s'entretenait avec son garde d'un homme qu'il ne connaissait pas, le regard du baron se perdit sur le mur ...

Une pierre était là, rugueuse, inerte, perdue dans cette muraille de 6 coudées d'épaisseur.

Elle n'était rien, se fondait dans la masse ... un peu comme lui.

Le baron avait grande conscience de la relativité de toute chose sur terre. En particulier de son existence pour commencer. Son infinie insignifiance dans cet univers immense peuplé d'étoiles était pour lui une évidence. Et chaque jour, il la ressentait un peu plus. C'est pourquoi l'Amour du Très Haut pour l'espèce humaine était à ses yeux un grand mystère. Tout comme l'amour de Patience pour lui. Lui ... la misérable pierre perdue dans un mur que personne ne regardait jamais. Mais qui de tout son coeur minéral, protégeait les humains de la mort, de la peur, des ombres de la nuit. Il n'était rien qu'une pierre au beau milieu d'un mur, chantant parfois lorsque le vent traversait les meurtrières quand il venait du sud apporter le printemps, mais la plupart du temps muette et si discrète qu'on ne la voyait pas.

Puis la baronne revint et lui sourit, pleine de vie. Et de ses yeux rêveurs, il lui offrit à son tour toute sa tendresse. Ensuite ils reprirent leur conversation.
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Quelques jours avaient passé. La raison lui dictait de rester tranquillement à Varesnes, auprès de son époux, pour attendre leur enfant. Chaque jour, Victorine remerciait Aristote de lui avoir donné l'amour d'Olivier ... Voué à servir l'église, il s'était pour elle détourné des plus hautes responsabilités qu'il n'aurait pas manqué d'obtenir s'il avait poursuivi sa voie. Elle l'avait ravi à Aristote et chaque jour il ravissait son coeur.

Ce matin-là, une légère brume glaciale enveloppait la campagne et flottait dans le soleil. La baronne rentrait de la Commanderie, seule avec destrier. Elle était raisonnable, mais tout de même, elle avait dû aller accueillir les jeunes aspirantes qui avaient été reçues dans l'Ordre de la Dame Blanche. Les longs courriers échangés ne suffisaient pas et c'était aussi l'occasion de revoir ses soeurs ... et de prendre des nouvelles du conflit.

Cette future naissance était sa cage et Victorine tournait en rond. Tant de choses à faire, autant de choses repoussées. Elle pensait à cela en se laissant glisser de sa monture, dans la cour du château, quand elle fut prise d'une douleur au ventre. Aimé, venu prendre Martel pour le mener aux écuries, la soutint et lui fit la morale. Au lit ! Voila où était sa place ! Pas à courir la campagne à cheval ! Elle serra les dents, le regarda d'un sale oeil et rejoignit sa chambre. Heureusement elle avait emporté de la lecture : les lettres de nouvelles postulantes.

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Un jeune faucon pèlerin vint se réfugier dans les cuisine de la demeure de Varesnes. Après un si long voyage dans le froid pour parvenir jusqu'ici avait oté une bonne partie de son énergie. Il avait failli se perdre, mais heureusement sa dresseuse champennoise l'avait bien éduquée, et retrouvant les indices de route il était parvenu là où on lui avait demandé de se rendre... Enfin un "deux pattes" allait le libérer de ce rouleau lié à sa patte.... Satané bout de papier! Il avit du mal à garder le cap avec cela... mais la délivrance était proche...

Le jeune volatile s'approcha d'une haute table, et en un battement d'aile il monta dessus et débuta une toilette, plus destinée à le réchauffer qu'à réellement se laver le plumage.
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Olivier était aux anges ... Enfin sa tendre épouse semblait avoir décidé de devenir un peu raisonnable ! Enfin elle semblait accepter l'idée que faire du cheval et se fatiguer outre mesure lorsque l'on est enceinte depuis plusieurs mois n'est vraiment pas indiqué, aussi bien pour elle que pour le bébé. Sa Patience était au lit et se reposait, ce n'était pas trop tôt. Pour l'encourager dans ses bonnes résolutions, Olivier lui avait monté lui-même le petit déjeuner et l'avait dorlotée amoureusement.

Après que son épouse se fut rassasiée de tout ce qu'elle désirait, le baron, tout sourire, redescendit à la cuisine pour lui chercher d'autres gâteries. C'est là qu'il vit le faucon. Il remarqua immédiatement le message accroché à sa patte. Après avoir nourri l'oiseau, il ouvrit le message dont il avait libéré le pauvre volatile.
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Le jeune faucon fesait encore sa toilette lorsque les pas d'un "deux-pattes" se firent entendre descendant les escaliers menant à la pièce où il se trouvait. L'oiseau stoppa son action, et se tint sur ses gardes fixant les marches d'où venait le bruit... Réflexe sauvage de son instinct de sauvegarde... Un homme plutôt élégant apparut alors. Le rapace ne sentit aucune animosité et se détendit, s'avança quelque peu vers l'humain à l'aura sereine comme sa propre maîtresse champenoise. L'homme de belle carrure apperçut l'oiseau, et avec beaucoup de douceur le libéra enfin de ce petit rouleau très gênant. Lorsque ce fût fait, le faucon laissa échapper un chant court de satisfaction et battit des ailes...

Messire Olivier déroula alors le petit parchemin et put en lire le contenu suivant:

"Messire Olivier, Dame Patience,

Je vous écrit aujourd'hui de Compiègne. Malgré le froid, j'avance bien sur la route qui me ramène en mes terres aimées artésiennes. J'ai bien hâte d'arriver enfin chez moi. J'ai eu la réponse de mon futur parrain, il accepte il me semble son propre baptême. Ce qui me ravit au plus haut point comme vous pouvez l'imaginer! Je lui ai conseillé de prendre contact avec vous, messire de Richebourg. Sinon, la mission première de cette missive est surtout de vous adresser mes plus belles félicitations pour l'enfant à venir en votre demeure. J'aimerais que vous adressiez mes plus vives joies à Patience votre douce épouse.
J'espère seulement, connaissant votre tempéremment^^ ma Dame, que vous saurez vous montrer raisonnable quant à vos occupations.
Sachez que jai pour vous les plus profondes amitiés; à mon retour je tâcherai de venir vous visiter en personne, si vous me le permettez, ainsi que votre médecin. Je ne tolèrerai de vous fatiguer par ma visite.

Je ne voudrais pas vous ennuyer outre mesure en ces circonstances, cependant j'ai un souhait pour mon baptème mais ne sai à qui m'adresser pour se faire, vous allez vite comprendre. Vous n'oubliez pas que mon mentor restera messire votre beau frêre, mon seigneur, et frère madame: Henri Baptiste de Richebourg. Je prie tous les jours qu'Aristote fait pour trouver la solution au fait que je souhaite par dessus tout sa présence à la cérémonie de mon ralliement à la Maison du Très Haut. Mais pour se faire il me faudrait trouver l'autorité qui pourrait lui déroger une autorisation temporaire de séjour en notre ville... J'ai bien pensé m'adresser à notre comte mais ne sais si cela est approprié, d'autant que si cela se trouve, il me faut m'adresser à une autorité judiciaire... Sauriez vous me conseiller ?

Espérant ne pas vous troubler outre mesure.
Avec toute mon amitié profonde.
Neferae.


Il était certain que cette missive était singulière. Mais Neferae restait fidèle à ses convictions et croyances à travers ces lignes. Pas de reniements, jamais. Mais une loyauté sans faille, une fidélité et un dévouement à toute épreuve, toujours.
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Le baron bien vite prépara dans la cuisine quelques délices pour sa bien-aimée puis remonta rapidement dans sa chambre.


Voici quelques douceurs pour satisfaire toutes vos envies mon amour ainsi qu'une lettre de Neferae pour vous féliciter.

Elle voudrait aussi un conseil.

Pourriez-vous lui répondre ?

Mais avant cela ... Carpe diem !


Et le baron lui offrit tout ce qu'elle désirait ... jusqu'à cette tisane aux petites graines dont elle raffolait tant.
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Carpe diem. Victorine sourit amoureusement à Olivier et prit sa main. Il était aux petits soins pour elle et cela lui rappelait, outre la délicieuse odeur qui s'échappait de la tisanière, le temps où leurs coeurs s'étaient ouverts, peu à peu, tels des coquelicots bleus ... Certains tombent bien en extase devant une madeleine.
Elle le remercia et lui murmura "cette lettre est-elle si urgente ?" avant d'embrasser délicatement sa main tout en lui jetant un regard ... un regard ... ce genre de regard auquel il ne pourrait résister.

Plus tard, Patience se levait, ses longs cheveux noirs défaits, flottant sur sa longue robe blanche, et faisait trois petits pas rapides, pieds nus sur les dalles froides, pour attraper la lettre qui avait glissé du lit. Dans l'âtre, le feu dansait et rependait sur la pièce ses reflets roux. Tout était doux et elle était si heureuse ... De ses doigts frêles et bleutés, elle ouvrit la lettre d'un geste sûr et entreprit la lecture.


C'est gentil de prendre de nos nouvelles ... tiens, son parrain n'est point encore baptisé ? Qui est-ce ? Ne serait-ce pas l'ennemi juré ... de ... mon ... sa voix se noua, l'air lui manqua, elle relut et une barre se forma sur son front.

Par tous les saints !

Elle arpenta la pièce, oubliant la froideur du sol, serrant, froissant presque la lettre dans son poing. Elle finit par dire : Mais pourquoi moi ?! N'ai-je pas assez souffert ? Notre nom n'a-t-il pas été assez couvert de honte ?

Elle toucha du bout des doigts, frôla, sa cicatrice au menton. Les détails se mélangeaient dans sa tête mais quelque chose au plus profond d'elle lui dictait de refuser. Son menton trembla, ses yeux se remplirent de larmes et d'un geste rageur, elle jeta au feu la maudite lettre qui éveillait des souvenirs flous enfouis aux tréfonds de sa mémoire, vacillants encore de leur flamme, douloureuse, brûlante et cruelle.

Elle resta là, immobile à regarder le feuillet se consumer, longuement. Ce geste était stupide : il faudrait tout de même répondre, elle le savait bien. De grosses troublèrent les flammes, et se jetèrent du bord des cils dans le vide, heurtèrent ses joues, avant de s'écraser au sol. Remplir la pièce de ses larmes et s'y noyer, s'y laisser couler, s'y dérober au monde, aux yeux du monde. Elle sursauta, chassa ses larmes. Il fallait répondre.

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Son regard ... ce merveilleux regard qui l'emportait si loin dans l'azur du ciel ...

Bien sûr, il n'y avait pas résisté. Pas instant. Il l'aimait tant sa Patience.

Et puis elle lut la lettre.

Et puis elle se fâcha.

Alors avec douceur, Olivier s'approcha et la prit dans ses bras, afin de la calmer et lui rendre gaieté.

Tendresse dans ses mains, caresses sur ses reins, il l'embrassa sans bruit d'un baiser inouï.
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Olivier avait préparé un cadeau pour Patience à l'occasion de cette belle fête de Noël. Il avait écrit un sonnet et puis était allé dans le village et avait demandé à un enfant de réaliser une peinture à partir de celui-ci. Cet enfant aimait voyager, tout comme Romarin. Il venait d'Italie. C'était un petit génie que Dieu avait doté de la faculté de peindre merveilleusement. Il s'appelait Botticelli. Quelques jours après sa commande, lorsque le baron vit l'oeuvre que l'enfant avait faite pour illustrer son poème, il en fut ébloui. Il remercia chaleureusement le garçon et lui offrit une bourse d'or afin qu'il ne manque de rien et puisse continuer à exprimer son talent.

Enfin vint le soir de Noël. Après la messe de minuit, quand Patience fut endormie, le baron alla déposer son sonnet et le tableau bien emballés dans un tissu bleu fermé par un beau ruban au pied du sapin près de la grande cheminée. Il n'avait pas non plus oublié sa chère Romarin et y déposa un cadeau emballé dans un superbe tissu rouge. Il avait pour elle demandé à un joaillier d'Arras de lui confectionner une rose d'or. Ce présent était offert par le Pape pour honorer les souverains. La fleur représentait Christos. Et comme l'exemple venait d'en haut et que l'on fêtait aujourd'hui la naissance de Christos, le diacre offrait lui aussi une rose d'or à sa fille en ce jour de Noël.



Mon aimée

Douceur de son visage où ma raison s'enlise,
Beauté de son regard aux rêves délicieux
Qui m'envoûte et m'égare en de bien jolis cieux
Dont la voûte d'azur transcende mon église.

Couronnée en silence, mes pensées l'élisent
Reine de mon amour, mais mes mots capricieux
N'arrivent point toujours à se faire audacieux
Et de ces mots perdus, je me culpabilise.

Symphonies de l'âme, arabesques du coeur,
Ses écrits sont pour moi l'enivrante liqueur
Qui offre à mon esprit l'éternité de l'Etre.

C'est Noël ô mon Dieu, pourrais-tu lui donner
De ce sonnet la joie et pour l'enfant à naître
Ce don qu'elle a d'écrire et de nous passionner.



---fromFRpatience
Patience, reconfortée par les bras de son époux, avait chassé ses larmes et pris la plume pour répondre à Neferae ... pour lui répondre que pour elle, son frère était mort, que cela lui fendait le coeur, mais qu'elle ne pourrait, même pour la plus belle des causes, intercéder en sa faveur auprès du conseil, mais qu'elle, Neferae, était la bienvenue. Et un messager était parti vers la Champagne ...

(...)

Quelques jours avaient passé et, le matin de Noël, un rayon de soleil vint éveiller la belle endormie. A ne plus travailler, elle prenait plaisir à dormir ... elle dormait pour deux. Elle s'étira, se leva et descendit aux cuisines où elle mangea un sanglier entier. Elle mangeait pour trois. Son ventre d'ogresse n'était point rassasié. De sa démarche de canne élégante, elle passa dans la grand salle, ouvrit une des grandes malles qui étaient disposées de part et d'autre de la fenêtre et, se baissant non sans quelques difficultés, prit un petit coffret pour le déposer à son tour auprès de la cheminée.





A l'intérieur, deux sompteux et riches ouvrages ornés d'enluminures merveilleuses reposaient. L'un traitait de théologie, l'autre relatait d'anciennes légendes d'amour courtois et de dragons.




Pour Romarin, elle deposa un petit paquet de soie, à l'interieur duquel se trouvait un bracelet d'or finement décoré de licornes gravées. Puis elle regarda les paquets déjà posés là, résista à la tentation de les ouvrir, et finalement, s'installa dans un fauteuil pour attendre Olivier, ou plutôt s'affala dans un fauteuil, le ventre en avant et les joues rosies de tant d'efforts. Et comme l'attente était longue, elle appela Ariane pour se faire servir une tisane accompagnée de biscuits au miel. Oui oui, elle avait encore un creux ...
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Elle ne l'avait même pas vu ... Il faut dire que le baron savait se faire discret ... Tandis qu'elle installait ses cadeaux, le diacre enfoncé dans l'ombre de son fauteuil souriait en lui-même. Il n'était pas remonté après avoir mis les siens au pied de l'arbre afin de ne pas réveiller Patience. Puis il l'avait attendu. Longtemps. Très longtemps.

Quand elle se fut affalée et eut terminé de commander à manger et à boire, celui-ci, dans le silence revenu, prit un malin plaisir à enfin se manifester.


Bonjour Patience, vous avez bien dormi ?

Joyeux Noël !

Puis il alla l'embrasser avec grande tendresse.

Et bien honneur aux dames ! Un petit ange me dit que ce cadeau tout bleu est pour vous ma douce ... Et celui-ci tout rouge est destiné à Romarin.

Sa fille adoptive s'était aussi levée, toute impatiente et gaie en cette belle matinée de Noël ... et elle brûlait de curiosité en voyant les beaux paquets !
---fromFRpatience
Patience déballa le paquet bleu, en défit le noeud. Le ruban crissa et le tissu soyeux glissa au sol dévoilant l'oeuvre subtile et admirable. Elle sourit, il semblait fait pour elle ... et peut-être prémonitoire. Puis, elle s'attarda sur le poème tandis que leur fille sautait dans les bras de son père pour le remercier avec moults baisers et cris de joie. Patience leva les yeux vers lui, et, émue, dit d'une voix nouée, merci à Olivier. Elle savait qu'il avait donné de son temps si précieux pour écrire ces vers majestueux et si fluides, et elle était touchée. Découvrir un poème de lui était toujours un moment de grâce, un instant sublime et si rare ... Cependant la petiote partait en courant et en annonçant qu'elle allait chercher les cadeaux qu'elle avait oublié ... "chuis tête en l'air hein !" l'entendait-on s'exclamer tandis qu'elle montait les escaliers quatre à quatre.

Doucement, Patience s'approcha d'Olivier, murmura, "à votre tour, maintenant", et posa ses lèvres fraîches sur les siennes. Leurs regards se croisèrent dans le temps suspendu. Les murs se seraient disloqués, les anges évanouis, le sol dérobé ... cet instant était leur. Seule Romarin pouvait le troubler en braillant "regardez c'que j'ai trouvé pour vous !!!" Patience, troublée, baissa les yeux. La petiote leur tendit deux paquets tout ronds. Le baron et la baronne se regardèrent, surpris ... qu'avait-elle encore inventé ? Tout ronds et presque de même taille, mais non identiques. Celui pour Patience semblait beaucoup plus lourd.

Elle ôta le tissu et découvrit, posée sur un petit socle de bois, une boule translucide aux reflets multicolores et eut soudain peur de comprendre. Elle regarda Romarin, puis la boule. Décidément, elle était vraiment folle. Pourtant la baronne, avec le plus grand sérieux, embrassa sa fille, en se disant qu'après tout, elle avait peut-être des dons de voyante. Puis elle observa Olivier qui découvrait son cadeau tout rond. Un crâne ... c'était un crâne ! Patience ouvrit de grands yeux. Où avait-elle trouvé cela ?! Romarin était folle de joie et regardait la tête de son père en attendant sa réaction avec impatience. Elle était persuadée que cela lui ferait plaisir car elle avait vu un jour, sur un tableau, un prêtre tenant un crâne dans ses mains, et était persuadée que cela avait une signification très importante pour les adultes.

D'une voix qui se voulait détachée, Patience dit :

Allez, à vous d'ouvrir mes présents maintenant !
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Olivier était si heureux. Son poème avait fait plaisir à son épouse ... C'est vrai qu'il y avait mis du temps, de l'énergie, de la patience. Et puis le tableau, il était moderne, ça, il n'y avait pas de doute. Il avait un petit goût de ... comment dire ... de renaissance, voilà c'était le mot. Ce qui convenait tout à fait pour une femme enceinte !

Lorsqu'elle posa ses lèvres sur les siennes, le temps se figea en une perle d'or ... Mon Dieu qu'il l'aimait. A en devenir fou.

Et puis Romarin descendit avec ses cadeaux. Elle était déchaînée tant elle était joyeuse ! Le baron était vraiment heureux de l'avoir adoptée ! Des Noëls en famille, la pauvrette n'en avait pas beaucoup connu avant celui-ci. Elle offrit une boule de verre à sa maman ... Le baron n'osa même pas imaginer qu'à la rigueur, cet instrument pouvait avoir un lien avec des pratiques de sorcellerie et se contenta de penser très sobrement qu'il s'agissait d'un objet décoratif. Evidemment son cadeau à lui l'était beaucoup moins ... Mais il avait le bon goût de rappeler aux gens leur condition de mortel qu'ils soient puissants ou gueux, ce qui invitait, bien entendu, à ne plus pratiquer que l'essentiel pour aller au paradis : l'amitié aristotelicienne ! C'était très certainement le sens que Romarin avait voulu mettre dans ce cadeau et pour cela, Olivier fit un gros bisou à sa fille. Celle-ci ouvrit fébrilement les paquets qui lui étaient destinés et découvrit, toute émerveillée, le fabuleux bracelet aux licornes de sa maman. Elle le mit immédiatement à son poignet, ravie de ce présent qui faisait d'elle une petite demoiselle. Puis elle déballa la rose d'or et ses yeux s'agrandir. Olivier lui en expliqua le sens et lui révéla un petit secret ... Cette rose avait la qualité de pouvoir porter une once de parfum dans la coupelle de son coeur, ce qui permettait d'embaumer l'air autour d'elle. Le baron en avait mis et cela se sentait ! Comblée par ces présents, l'enfant embrassa avec bonheur ses parents pour les remercier.

Et puis ce fut au tour d'Olivier. Il ouvrit le superbe coffret et à l'intérieur y trouva deux livres. Lorsqu'on savait le temps que les moines mettaient à recopier ces ouvrages et à les enluminer, on ne pouvait qu'en apprécier la profonde valeur ... L'un traitait de théologie, ce qui intéressait le diacre au plus haut point et l'autre racontait des légendes d'amour courtois et de dragons, ce qui passionnait le conteur artésien. Le baron était profondément touché. Elle avait pensé à lui et avait dû chercher pour trouver des objets aussi rares, elle qui avait déjà si peu de temps pour elle. Tandis que Romarin était partie offrir un petit cadeau à Arianne, une pelote de fil, allez savoir pourquoi, Olivier, très ému s'approcha de Patience, la remercia et les yeux tout brillants la prit avec une infinie douceur dans ses bras avant de l'embrasser d'un bien tendre baiser.
---fromFRRomarin
Sur le pas de la porte de la grand salle, Romarin regardait ses parents s'embrasser avec tendresse. Puis son regard se posa sur le ventre de Victorine et un petit sourire éclaira le visage de la petiote. Toute une ribambelle d'enfants allait bientôt éveiller et ensoleiller Varesnes de leurs jeux et de leurs rires. N'était-ce pas ce dont elle avait toujours rêvé ... une famille, tout simplement heureuse. Discrètement, elle disparut et les laissa profiter de leur amour. Patience était-elle restée si longtemps d'affilée au château ne serait-ce qu'une fois ? Romarin n'en avait pas le souvenir. Elle en était heureuse, et pour son père aussi ...

Dans le couloir, elle croisa un homme encapuchonné. S'il n'avait été accompagné d'un des gardes de Varesnes, elle l'eût pris pour un brigand et eût pris peur ! Mais ce devait être un des espions de la Baronne, de retour de mission. Il ne lui faisait pour autant pas moins froid dans le dos, surtout lorsqu'en la croisant il lui jeta un regard insistant, et c'est en courant qu'elle gravit les escaliers qui menaient à sa chambre.

Yseult dormait paisiblement, en rond sur son lit. Elle regarda la pièce où elle avait emménagé récemment. Tout était bien rangé, même ses plumes sur son bureau avaient été alignées. Les rares meubles brillaient et les tapis impeccables assourdissaient le bruit de ses pas. Quelques unes de ses affaires étaient bien restées à l'ancienne chaumine du diacre, mais en prévision de la naissance du petit frère (oui ce serait un frère, elle l'avait lu dans les étoiles) en prévision de la naissance donc, elle avait préféré s'installer ici pour accueillir, choyer, puis peut-être voir grandir cet enfant, si l'avenir ne lui réservait pas autre chose ... un autre voyage dans des pays lointains ... peut-être. Elle aurait aimé, mais les étoiles ne disaient rien de tout cela.

Dans la vaste cheminée, le feu s'était presque éteint. Elle mit un châle sur ses épaules, nourrit le feu, posa sur son bureau la rose d'or si précieuse après avoir respiré son parfum une fois encore, et prit quelques feuillets d'une pièce de théâtre inachevée, au passage. Puis elle s'installa sur un des coussièges qui encadraient la fenêtre. Cherchant l'inspiration, elle regarda dehors et son regard fut vite attiré par une tâche sombre sur un des toits en contre bas ... elle s'approcha : n'était-ce point Tristan ? ...

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Tandis que Patience et Olivier profitaient de leur amour, une araignée descendit du plafond et entra dans le crâne du baron. Magnifique endroit pour une araignée ! Les orbites vides feraient des fenêtres tout à fait convenables et le nez creux une porte digne de ce nom ... Evidemment la déco intérieure était à refaire ... Mais quand on a 8 pattes, ce n'est pas le travail qui fait peur ! Ainsi la petite bestiole se mit bien vite au travail et réalisa sur le champ une toile bien gluante. Un chef d'oeuvre de l'art contemporain ! Enfin pour une araignée ... En plus elle avait l'immense avantage de pouvoir aussi servir de lit, ce qui n'est pas négligeable quand on a peu d'espace. Quelque cadavres de mouches pour parfaire le tout et voilà le garde manger bien garni ! Sans parler des petits restes qu'un être intelligent comme elle pouvait encore trouver entre les dents de la machoire. Ca allait être la vie de château pour elle dans ce crâne ... Décidément, ces quatre pattes avaient parfois de bonnes idées pour la Noël !
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