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[RP] Domaine de Varesnes

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Olivier écoutait sa fille sans se lasser. Losqu'elle dit les deux premiers vers de ce sonnet qu'il avait composé pour Patience, l'homme fut prit d'une violente émotion. Il regarda ses mains, puis ses yeux se brouillèrent. Alors il les ferma avant de les rouvrir pour regarder sa bien-aimée. Et les yeux perdus dans les siens, il récita ce poème qu'il croyait oublié de tous, comme le Parangon où il l'avait écrit lors d'un concours de poésie.


Sonnet pour Patience.

Comme le ciel immense aime la mer, tristesse,
Sans pouvoir la toucher, sans pouvoir l'embrasser,
Séparé jusque là par les vents du passé,
Et qui chaque soir donne un soleil de tendresse,

Comme un poète adore un oiseau en liesse,
Sans vouloir l'enfermer, sans vouloir le chasser,
Amoureux de ses chants qu'il ne veut effacer
Et qui rêve la nuit de bien douces caresses,

Comme un Frère égaré dans les cieux si divins
De ces yeux dessinés par le Grand Ecrivain,
Touché par l'angelot que celui-ci acclame,

Sans savoir si l'espoir que j'ai en moi est vain,
Mais croyant en ce Dieu qui est notre levain,
Pour toujours, à jamais, je vous aime ma Dame.
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Mais croyant en ce Dieu qui est notre levain ... Un Dieu d'Amour.

Puis vint le temps pour tous d'aller enfin dormir.

Le lendemain Patience partit en retraite spirituelle. Allait-elle y rencontrer ce Dieu d'Amour?

A peine la paix était entrevue que déjà surgissaient de nouvelles rumeurs de guerre. Et Dieu dans tout cela ... Le plaisir de briller au prix du sang des autres était-il plus important que l'Amour ? Ne savait-on régler un conflit par d'autres moyens que le fer ? Le courage ne se mesurait-il qu'à l'aune d'une lame ?

Olivier, lui, n'avait que la force de sa fragilité et son Dieu pour aimer. Sa vaillance, il ne la trouvait que dans sa foi. Et il en fallait pour ne pas porter d'armes en ces temps troublés. Il en fallait pour parler de Dieu alors que tant s'en moquaient et remettaient même en cause son existence. Il en fallait pour oser se montrer ridicule et croire encore en Lui, prôner la paix et l'amitié quand beaucoup n'avaient qu'un rêve ... se battre. Il en fallait pour tenter de faire progresser le savoir dans la recherche alors que seul l'agir comptait pour certains.

Ce matin-là, avec courage, l'homme revint donc à ses études. Il cherchait la dernière matière qui manquait encore à l'Artois dans la voie de l'Eglise : l'ontologie. Malheureusement on lui avait dit que l'université était fermée ce jour-là, pour une raison inconnue. Il dut donc s'en passer et chercher dans les livres qui se trouvaient à Varesnes. Il y avait au château une vieille bibliothèque où l'on pouvait encore trouver certains manuscrits rares. Leurs enluminures étaient exceptionnelles, travaillées des jours durant par ces moines courageux aux yeux bien fatigués pour la seule gloire de Dieu. Cette collection d'ouvrages avaient été constituées avec patience par les seigneurs précédents durant des générations. Olivier avait de la chance de pouvoir consulter une telle collection. Il se mit au travail, ouvrant avec respect ces trésors de savoir, à la recherche de tout ce qui pouvait avoir un rapport avec ce qu'il recherchait, l'ontologie, la science de ce qui est.

Pourquoi cette matière n'avait-elle pas encore été trouvée en Artois ? Pourquoi donc aucun livre ne traitait de celle-ci dans son Comté ? Y avait-il une raison à cela ? Sûrement. Olivier avait entendu parler de conflits d'idées, de connaissances contradictoires qui torturaient l'esprit de ceux qui ne prenaient pas garde à leurs lectures. S'agissait-il d'une connaissance dont on avait éradiqué tous les livres dans le Comté pour éviter de tels conflits ? Mais alors, comment la découvrir ? Peut-être que dans une bibliothèque oubliée comme celle de Varesnes, trouverait-il ce qu'il cherchait. Et il devrait alors se soumettre seul au conflit d'idées pour offrir l'ontologie à son université après en avoir maîtrisé tous les risques.
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Olivier venait de vivre un moment tout à fait exceptionnel.

Il était allé assister au couronnement du Comte Grégoire par l'Archevêque Lodovicus.

En revenant à Varesnes, Olivier se disait que si le Comte s'était fait baptiser puis couronner par l'Archevêque, cela devait être un exemple pour tous.

Il pria pour que cet exemple inspirât Tenebrae, maire de Bertincourt, qui elle, malheureusement, n'était point encore baptisée.
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Olivier se fatiguait les yeux sur tous ces manuscrits recopiés avec patience par ses moines minutieux, mais jusque là, il n'avait encore rien découvert sur l'ontologie dans les livres de sa bibliothèque. Voilà 17 jours qu'il travaillait sans relâche mais sans aucun résultat. Cela en devenait presque désespérant. Le pire, c'est qu'il n'était même pas certain que tout ce travail mènerait à quelque chose. Et Patience qui ne s'était pas encore montrée ... Etait-elle toujours en retraite spirituelle ? Quelque chose lui disait qu'elle était sur le retour mais ... ce n'était qu'une intuition bien sûr. Le genre d'intuition qu'un petit ange vient vous sururer dans l'oreille comme ça un soir ... allez savoir pourquoi. Le baron se dit que si Patience revenait alors ... il fallait l'accueillir dignement avec une de ses merveilleuses trappistes qui faisaient chanter la vie dans les coeurs. Mais bon ... la dernière fois qu'il avait demandé à leur domestique d'aller en chercher une à la cave, celle-ci avait osé se plaindre des toiles d'araignée, de la poussière et des petites bêtes que le Seigneur avait posée là dans son infinie générosité. Du coup, elle n'osait plus y descendre le soir et il fallait tout faire soi-même. Plutôt que de faire fouetter sa servante pour sa désobéissance, ce qu'elle aurait sûrement gagné au service d'autres nobles, le baron faisait preuve de compassion comme lui avait pris les frères franciscains. Il lui demandait d'aller chercher ces bouteilles le matin quand le jour passait encore par les rares soupiraux qui jalonnaient les souterrains de sa belle demeure. Seulement là ... évidemment ... une intuition c'était imprévisible. Il allait donc devoir y aller lui-même.

Il descendit l'étroit escalier en colimaçon qui reliait la bibliothèque de la tour nord au rez-de-chaussée des bâtiments pour se rendre à la cuisine où se trouvait l'accès aux caves. Il croisa la domestique et l'avertit de son intention tout en l'enjoignant de préparer un repas digne de ce nom pour le retour de sa bien-aimée dont il présentait l'arrivée. C'est qu'elle avait sûrement faim et devait être servie selon son rang avec les mets les plus raffinés. Pour cela, le baron n'avait pas à se plaindre. Ils n'avaient pris avec eux qu'une domestique à Varesnes, mais elle savait faire la cuisine.

L'homme alluma une torche puis descendit le vieil escalier de pierre tout luisant d'humidité qui menait aux entrailles de la vieille bâtisse. On y voyait mal et le sol couvert par endroit de vieux pavés était tout glissant. De plus dans ces caves, les galeries étaient nombreuses et s'étendaient sur des kilomètres pour permettre l'évasion des habitants en cas de siège du château. Ce qui devait arriver arriva. Au lieu de tourner à droite au fond du troisième tunnel, le baron distrait et fatigué tourna à gauche et se perdit dans les parties les plus anciennes de ces tunnels depuis longtemps inexplorés.
---fromFRpatience
[la cour du château]

Patience était sortie du cloître depuis quelques temps maintenant. Elle avait passé ces quelques journées silencieuses dans la paix d'une abbaye merveilleuse, occupée chaque matin au jardin, puis, le reste du temps, plongée dans la contemplation des beautés du monde. Elle avait longuement médité sur l'avenir de l'Artois et sa place sur le grand échiquier ; et aussi sur sa place à elle, entre son époux qu'elle aimait profondément, et l'Artois à qui elle s'était donnée.

A sa sortie, les réalités lui retombèrent dessus sans attendre, les allégeances, le conseil des anciens, l'ambassade, l'Alliance, et pour finir, le Fort, en prolongation de son engagement auprès de Greg. Elle ne savait plus où donner de la tête. Aussi, quand elle reçut une lettre de la commanderie, elle sut qu'il allait falloir rejoindre ses soeurs, et décida de rentrer quelques jours auprès de son époux, au calme de Varesnes, avant de repartir.

Le jour déclinait sur la lande lorsqu'elle parcourut les quelques lieux qui la séparaient de sa demeure. Malta galopait avec fougue, ravie de se délasser les jambes après tant de haltes dans des écuries plus ou moins peuplées de canassons pouilleux. Enfin, le bout de l'allée, l'odeur des coquelicots bleus et de la lavande, les lueurs du château dans la pénombre ... plus vite encore, les trois marches, le pont-levis, la cour, et Patience dû tirer sur les rènes pour ne pas entrer dans le château avec elle. De toutes façons, ça ne passait pas, la porte était trop basse. Folle va, chuchota-t-elle.

Elle sauta avec souplesse et dessella la jument. Puis, ne se doutant pas de ce qu'il se passait sous leurs pieds, elle partirent tranquillement toutes deux vers les écuries, Malta suivaient gentiment, sans que Patience eut besoin de la guider. Elle progressait. Au bout d'un long moment, Patience ressortit, les mains crasseuses d'avoir elle-même brossé, peigné, soigné et nourrit sa bête. En traversant la cour, elle essuya ses mains prestement à sa robe déjà pas très nette, en se disant qu'elle devrait songer à employer un palefrenier, au moins un garçon d'écurie ... peut-être un des morveux qui traînaient auprès de l'église ... si elle arrivait à en attraper un !

Ariane vint à sa rencontre en souriant.

- Bonsoir baronne !

Son visage se décomposa en avisant la tenue de la dame. Elle leva ses petits doigts blanchis par les lessives et prit délicatement entre le pouce et l'index le manteau poussiéreux de Patience, ... qui ne s'attardait pas à de tels détails.

- Le baron est rentré ? J'ai une petite faim !

- Oui, madame, et le repas est prêt. Je vais vous faire couler un bain !

Ariane se pressa d'entrer, à petits pas, et, toujours du bout des doigts, accrocha le manteau. Puis elle monta de l'eau chaude dans la chambre de la baronne.
En entrant à son tour dans la grand salle du bas, Patience s'assit près du feu dont les flammes léchaient une nouvelle marmite d'eau froide, et défit ses bottines. Aucun autre bruit que le crépitement de l'âtre ... étrange. Ariane réapparut enfin.

- Votre bain, madame.
- Où est le baron ?

Patience la suivit dans les étroits escaliers ...

- A la cave, madame.

Ariane délassa la robe ...

- Allez lui dire que je suis arrivée.

Elle plongea dans le délicieux bain tiède ... Puis voyant la mine dépitée de la servante, elle ajouta en soupirant :

- Quand il sera revenu.

Comment pouvait-on avoir peur de trois araignées ? .... Ariane redescendit et la jeune Richebourg ferma les yeux, heureuse d'être rentrée et pensant à son époux qui n'allait pas tarder à la rejoindre pour lui frotter le dos. Du moins le croyait-elle.

L'eau était froide.

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Olivier ne reconnaissait rien ... ça faisait déjà un petit moment qu'il marchait dans ces boyaux lugubres et tout lui était étranger. C'était sûr maintenant, il s'était perdu.

Il commençait à comprendre pourquoi cette partie des caves restait depuis longtemps inutilisée. C'était un vrai labyrinthe. Ca n'arrêtait pas de bifurquer dans tous les sens, des couloirs partaient à droite, à gauche ... Comment s'y retrouver ? En plus les araignées qu'Ariane craignait dans la partie connue des caves n'étaient rien comparées aux charmantes bestioles qui peuplaient cette partie-ci des souterrains. De gigantesques toiles fantomatiques décoraient les galeries comme de grandes tentures laissées à l'abandon. Et puis ces gouttes qui résonnaient dans le lointain en tombant dans quelques oubliettes, c'était vraiment rassurant ... Olivier qui était d'un naturel toujours très positif se disait qu'au moins, il ne mourrait pas de soif. Sauf si l'eau était croupie bien sûr.

Il venait de tourner dans un tunnel à droite pour changer une fois de direction, lorsqu'il vit devant un lui un long couloir avec des cellules dont les ouvertures étaient fermées par des grilles. Sympathique endroit se dit-il ... les geôles de Varesnes ! Dans l'une de celle-ci, un squelette était allongé, face contre terre, les mains accrochés aux barreaux. Le baron s'approcha et vit sur l'une des mains un anneau avec un croissant de lune en or qui brillait à la lueur de la torche. Sans doute un otage sarrasin oublié là après les premières croisades se dit-il ... La cellule suivante était particulière. Elle n'avait pas de grille mais un mur à moitié éboulé en barrait l'accès. A l'intérieur, deux squelettes enchaînés étaient assis par terre et se tenaient la main. Un homme et une femme sans doute, à voir les restes de leurs vêtements rongés par les rats. On les avait emmurés vivants ...
---fromFRpatience
Patience qui s'était assoupie quelques secondes, sursauta. Une étrange sensation l'étreignait. Elle se leva, ruisselante et frémissante de froid, pour attraper le linge posé près de l'âtre à demi-éteint.

Quelques instants plus tard, elle était en bas. Le dîner était aussi froid que le bain. Elle remit une bûche dans la grande cheminée, vola une pomme sur un plat, et partit à la recherche d'Ariane ... qu'elle trouva, pâle, les yeux emplis de larmes, debout devant la porte ouverte qui menait à la cave.


- Vous savez, ce n'est pas grave si on ne boit pas de bière ce soir, Ariane. Allez plutôt appeler le baron.
- Mais ... c'est que ...

Elle éclata en sanglots, tandis que Patience levait les yeux au ciel en croquant dans sa pomme.

- C'est que ... le baron ... est descendu ...
- Tout va bien alors.
- Descendu depuis longtemps ... trop longtemps madame.

Patience faillit s'étrangler avec un morceau de pomme. Pouviez pas le dire plus tôt !!!! Patience était déjà descendue chercher le vin dans ces couloirs suintants d'humidité. Olivier avait dû glisser. Son ventre se serra soudain. Elle fouilla dans la cuisine, et réunit dans un sac de lin, de quoi faire une atelle, des chiffons propres, une planchette qui servait à battre le linge, une bobine de fil, un couteau, des fruits secs, une torche et s'engagea dans les escaliers. Ses petits pieds prenaient appui prudemment sur chaque marche. Elle se retourna et dit à Ariane :

- Allez chercher du monde au village ! Je ne pourrai pas le porter seule ! (il est trop costaud^^)

La jeune servante, effrayée, regarda la torche de la baronne disparaître dans les entrailles du château. Puis, elle releva le bas de sa robe, prit ses jambes à son cou et coupa à travers prés pour rejoindre Bertincourt.

- De l'aide ! De l'aide !
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Cyann
- Bertincourt, Taverne "Aux heureux soiffards", un petit banc devant la taverne -

Cyann, à quelques lieux de là, était paisiblement assise sur un banc devant la taverne su Soleil Levant une chopine à la main, conversant et riant avec quelques habitants du village de sa connaissance. Un silence se fit à l'approche agité d'une femme qu'il reconnurent tous une fois qu'elle se fut approchée comme étant Ariane la servante des Richebourg. Rouge et essouflée, elle semblait effrayée et n'arrivait pas à aligenr trois mors. Si bien que tous restèrent suspendus à ses lèvres avant de lui offrirent un ptit remontant et une tape dans le dos, ce qui eu l'effet désiré : elle évoqua enfin la raison de sa venue et son émoi.

Messire Olivier ... il est descendu à la cave

Oui et ?

la baronne a les pires craintes quant à sa santé ...

Cyann ne voyait pas trop le rapport ...elle fronça ses sourcils blonds

[b]ben quoi il estoy descendu dans l'cave et alors ? il n'estoy pas r'monté d'puis quec z'eures et alors ? Elle le retrouvera probablement ivre mort en train d'cuver son si précieux nectar dans un des coins de la cave ...


J'en doute dame Cyann c'est de sire Olivier_le_gentil dont on parle vous savez, c'est un homme pas comme les autres ... il n'abuse jamais des bonnes choses vous savez ... non : s'il n'est pas remonté c'est qu'il lui est arrivé quelque chose de fâcheux , ou il est perdu ... ces souterrains sont tellement grands, un vrai labyrinthe, ou il s'est blessé ou les deux ! [/b]

Corne de bouc cêto ben vray ma foy m'enfin il est ben descendu à la cave tout de même hein cêto pas pour conter fleurette aux araignée palsembleu bon toujours est il que s'il est pas r'monté cêto qu'il y a du vilain la dessous ha ça pour sur et je ne laisserai jamais messire Olivier avoir des ennuis sans intevenir je suis votre femme ma bonne Ariane !

Cyann se disait en elle même ... bon de toute façon Ariane est presque hystérique, il vaut mieux la suivre, car avec son visage pâle, elle donne l'impression de pouvoir tourner de l'oeil d'un instant à l'autre. Un disparu suffit inutile de rajouter une évanouie. Cyann avala d'une traite le fond de son verre et se leva donnant le signal pour ceux d'entre eux qui voulaient prendre part à ce sauvetage de se rendre illico presto au fond des souterrains du château de Varesnes.
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Rédactrice en chef de l'AAP FRANCE
Gardienne des Plumes Libres
Maitre Troubadour à la confrérie
Pro-fesseuse d'histoires à dormir debout
à Belrupt & en taverne qu'on se le dise !
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Un couple emmuré vivant ... qu'avaient-ils fait pour mériter cela. Un amour impossible très probablement, des amants maudits. Quelque chose était écrit au-dessus de leurs têtes mais le diacre ne put le lire étant donné la distance et le manque de clarté ... Peut-être une phrase désespérée juste avant de mourir.

Olivier continua sa route sans trop regarder dans les cellules suivantes. Il avait déjà assez de problèmes comme ça sans en rajouter ! Mais c'était sans compter sur la suite ...

Au bout du couloir, il aboutit dans une vaste pièce. La première chose qui le frappa était ce squelette pendu par les mains au plafond ... La salle de torture ! C'était logique, elle était tout près des geôles. Tout le matériel courant y était : tenailles, tisonniers, aiguilles, chevalet, dagues, poucettes ... Le baron s'approcha. Au cou du squelette pendait une médaille en argent avec un signe cabalistique. Sur ses os, on pouvait voir des brûlures de souffre et de plomb fondu au niveau du cou et sur d'autres parties du corps. Sa mâchoire était largement ouverte et donnait à l'individu un air hilare. Sûrement un disciple de la Créature sans Nom ...
---fromFRpatience
Arrivée au bas de l'escalier, Patience suivit la galerie assez vaste au départ, fortifiée de pierres saines, qui descendait en pente douce. Au troisième tunnel, elle prit à droite et déboucha dans la cave. L'odeur particulière de cire, de poussière et du vieux bois des tonneaux l'enveloppa.

Olivier ?

Sa voix resonna dans les voûtes du cellier. Personne ... Patience, torche à la main, inspecta chaque recoin. Aucune trace ... Etait-il possible qu'il se soit perdu ?

Elle revint à la galerie principale et sortit la ficelle du sac, l'attacha au barreau d'une vieille porte de fer, et prit à droite, déroulant derrière elle la bobine. Cette partie ne devait plus se trouver sous le château et l'eau des sources s'y infiltrait de toutes parts, formant au milieu du passage une rigole visqueuse et verte que la baronne évitait prudemment. Après un petit moment, elle tomba sur une porte de bois ... fermée ! Elle sortit son petit couteau et entreprit de forcer la serrure, plus par curiosité qu'autre chose, puisqu'Olivier ne devait pas être descendu avec les clés du château tout de même. La serrure céda, la porte s'ouvrit sur une autre porte, de barreaux de fers et à travers laquelle on pouvait voir la campagne environnante et un morceau de la petite falaise à laquelle elle était adossée.

Patience secoua ce portillon d'un geste rageur :

- Olivier !

Elle referma la porte en bois et suivit son fil dans le sens inverse. Arrivée au point de départ, cette fois, elle prit à droite au lieu de revenir tout droit vers l'escalier. Les toiles d'araîgnées grésillaient en brûlant à la torche de la jeune femme. Quel endroit accueillant pensa-t-elle. Des goutelettes tombaient en un bruit sonore ou effleuraient ses joues. Ca et là, sur la vase qui s'incrustait dans le sol inégal, elle commença à percevoir des traces de pas. Elle les suivit à droite, deux fois à gauche, encore à droite, ... espérant qu'aucun rongeur ne viendrait manger le fil qui la sauverait d'un tel dédale. Parce que s'il fallait compter sur Ariane la mal nommée ...
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---fromFRChbod
Chbod avait suivi Cyann et Ariane jusqu'au château des Richebourg... Devant la beauté et la grandeur des lieux, il aurait pu avoir l'air d'un enfant perdu dans un rêve, mais les circonstances n'y étaient pas, et il courrait, essouflé, devant se concentrer durement pour ne pas laisser de filets de bave s'accrocher sur ses joues mal rasées.

A présent, il fallait aller au secours de messire Olivier, et Ariane, trop essouflée pour parler, se contenta, tout en marchant d'un pas rapide, d'indiquer la direction de la cave d'un geste de la main...


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Rapporteur de la Grande Pistache à Bertincourt;)
Ecuyer de feu Patience, Baronne de Richebourg
Moine copiste à l'Académie Royale des Belles Lettres
---fromFRpatience
Ariane avait fait l'aller-retour en courant. Ses pommettes étaient rouges et sa coiffure défaite quand elle ouvrit le château aux bertincourtois venus en renfort et les mena jusqu'à la porte de la cave restée ouverte, béant sur l'obscurité sans fin.

Elle se tourna vers Cyann et Chbod et, d'une voix hachée, articula :


La cave, c'est .... c'est tout au ... au fond ... grande galerie ...troisième .... ffff... troisième tunnel à gauche, heu non ! .... ffff .... à droite ... à droite.

Ariane disparut dans la grand salle et revint avec deux torches.

Tenez .... faites attention ... ça ... ça glisse. Moi, il vaut mieux que ... que je reste là. Au cas où ... où d'autres arriveraient pour aider, hein. Comprenez.

Elle s'assit sur le premier tabouret venu, au bord de l'évanouissement.
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Cyann
Cyann regarda dans la direction du doigt tendu par la servante terrorisée et se demanda ce que ces caves avaient de si terribles pour terroriser la bonne mère Ariane qui pourtant en avait vraisemblablement vu d'autres .... Elle observa l'entrée de loin puis se retourna vers Chbob seul autre courageux à avoir accepté de venir jusqu'au château de Varesnes, les autres étant restés hilares sur leur banc à boire sans croire à cette histoire ... Cyann ne voyant pas la baronne parla doucement à Ariane qui s'était assise sur un tabouret et ressemblait à une statut tellement elle était hâve.

L'baronne Patience elle estoy déjà descendu quand vous estoy venue chercher de l'aide ?

La femme fit un signe de dénégation de la tête. Cyann appela à la cantonade et n'obtenant aucun résultat, elle se dirigea vers l'entrée de la [i]cave. Elle fit quelque pas et observa les traces de pas dans la boue humide qui précédaient l'entrée de la cave. Cyann pesta contre l'impatience de la baronne : il n'avait plus une personne à chercher mais deux. Cyann après une rapide inspection qui lui montra un grand escalier de pierre sortit de la cave et s'aperçut que Chbod l'avait suivi dans ses tribulations. Puis, elle revint devant la cave et saisi les deux torches tendues par Ariane et en tendit une à Chbod.

Ils descendirent d'abord le grand escalier de pierre et suivirent une pente douce, puis ils arrivèrent à un embranchement. Qu'avait dit Ariane déjà ? Troisième tunnel à gauche ? heu non à droite enfin je crois Cyann se tourant vers son compagnon, l'interrogea du regard. Sans hésiter, il tourna à droite et les deux amis s'enfoncèrent dans les boyaux obscures de la cave. Au bout de quelques centaines de mètres de progression, ils pataugeaient tout deux dans de la mélasse, sans doute de la terre glaise très humide ; ils étaient entourés de murs de pierre d'où émanait cette odeur si caractéristique aux endroits sombres et humides. Cyann pesta intérieurement de s'être trouvée en robe et jolies chaussures du dimanche au sortir de la messe lorsque Ariane avait fait son apparition.


Palsembleu en vla une cave ... j'voyais pas ça comme ça moi cêto que j'trouve que ça manque de tonneaux pas vous Chbod ?

Cyann rit pour écarter l'inquiétude qui sourdait en elle.

mmh quec chose m'dit qu'nous ne sommes pas dans l'bon tunnel Chbod faisosn demi-tour.

Les deux compères firent demi-tour et revinrent dans la galerie principale à l'embranchement des trois tunnels.

J'vais voir dans cui-ci Chbod regardez donc celui-là et revenons ici dans quelques minutes.

Cyann eut à peine le temps de s'engouffer dans le tunnel de gauche dont l'odeur de cire et de bois lui revenait nettement mieux que les effluves du tunnel précédent que Chbod l'appelait.

Cyann il y a une ficelle accrochée à la porte de bois ici.

Cyann sourit

vlà ben une idée d' not amazone pardi enfin cêto que j'espère que y'a pas de minautaure ... cêto pas mon rayon à moi j'fais plutôt dans l' cochon morbleu
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Rédactrice en chef de l'AAP FRANCE
Gardienne des Plumes Libres
Maitre Troubadour à la confrérie
Pro-fesseuse d'histoires à dormir debout
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---fromFRpatience
Dans le souterrain, le sol était de plus en plus humide et glissant. Les traces se faisaient moins visibles, masquées par les flaques d'eau et le ruissellement qui venait des murs. Patience décida de continuer tout droit, quand elle tomba sur un embranchement. Elle hésita .... à droite ? point de trace ... une succession de cellules dont il valait certainement mieux ne pas voir l'intérieur ... à gauche un couloir plus étroit tout aussi engageant.

Elle tourna à gauche, prenant soin de bien dérouler le fil derrière elle. Après un petit moment, elle s'arrêta : la galerie semblait être un cul de sac. Avec la torche, elle inspecta la muraille tout autour, et vit des barreaux fichés dans le mur. Elle levant les yeux, on apercevait une grille et la vague lueur de la lune. Elle posa la torche contre le mur et entreprit l'escalade. Les barreaux étaient glissants, certains n'existaient plus, d'autres étaient recouverts d'une mousse visqueuse. Bien sûr, arrivée en haut, il lui fut impossible de pousser l'épaisse grille de fer. Elle soupira et, sur la pointe des pieds, tenta de regarder à l'extérieur : on distinguait dans l'obscurité le toit du donjon, paisible et endormi. Ainsi donc, le puits dans la cour n'était pas un vrai puits, mais une sortie de secours. Bon à savoir ... C'était pour cela qu'on ne se servait que du puits des cuisines ...

Elle redescendit et constata avec horreur que la torche avait glissé et s'était éteinte dans une flaque.


Malédiction !

A tâtons, elle récupéra sa bobine et tenta de revenir sur ses pas, tout doucement, une main tendue devant elle, comme une aveugle. Son odorat sollicité, les effluves d'humidité et de pierre froide prirent alors toute leur ampleur.

Soudain, dans l'obscurité la plus totale, elle vit deux lueurs, au loin, et stoppa net. Quelle était donc cette sorcellerie ?! A la bibliothèque de la commanderie, Patience avait souvent lu des histoires de chevaliers combattant fièrement des dragons dans des grottes sordides, et offrant le coeur de la bête à leur belle. Elle serra le petit couteau dans sa poche, et Hauteclaire lui manqua vraiment beaucoup. Elle se dit qu'elle ne ferait jamais l'objet d'un tel roman ... Le chemin s'arrêtait là.

Immobile, démunie, elle regarda le monstre s'avancer vers elle. Son heure était venue. Elle avait eu une belle vie, après tout ... Olivier ... elle ne saurait jamais ce qu'il était advenu de lui ... Ce .. ce dragon avait-il mangé Olivier ?! .... ce n'est qu'à cette pensée qu'elle laissa des larmes de colère l'envahir. Les deux yeux de la bête se rapprochaient. Elle était acculée, il fallait agir. Le poing levé, munie de son arme dérisoire, elle se mit à courir vers lui.

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Cyann
Chbod devançait Cyann de quelques mètres dans l'étroit boyau. D'une main, il suivait la ficelle laissée par Dame Patience tout en brandissant sa torche de l'autre. Il sentit Cyann s'arrêter un instant derrière lui et il se retourna s'attendant à ce qu'elle lui dise quelque chose. Peut-être était-il passer devant une autre bifurcation sans la voir ? Il regarda la jolie blonde dont le visage aux cheveux brillants sous les torches était maculé de boue, il n'eut pas le temps d'en plaisanter qu'un hurlement se fit entendre, un cri, celui de la charge d'une furie, il n'eut pas le temps de se demander qui pouvait bien se promener ainsi dans ce labyrinthe sans torche qu'il reçu le poids d'une femme au parfum subtil sur son torse et sentit sa tête percuter le sol mou et visqueux de la cave.

Cyann, habituée à sauver sa peau sur les champs de bataille n'avait fait ni une ni deux, qui que ce soit s'il chargeait ce n'était pas pour leur faire du bien ... au sol, ils seraient plus à l'abri d'une éventuelle arme brandie, ses reflexes avaient pris le dessus. Le choc ne fut pas trop dur pour Cyann car amorti par le torse ma foy confortable de Chbod^^. Par contre, à ses grognement, le bertincourtois avait été surpris et peut-être un peu commotionné ... . Ils furent bientôt écrasé à leur tour par une masse en jupon et délicatement parfumée ... .

Dame Patience en chargeant avec hargne ce monstre, avait vu les yeux de feu bondir en avant, vers elle et n'eut pas eu le temps de stopper sa charge courageuse avant de se prendre les pîeds dans une masse au sol. Elle se retrouva elle aussi étalée sur ce ce corps la tête dans la mélasse, dans le noir complet.

Cyann prise entre le corps de Patience, elle reconnaitrait son parfum entre milles, et celui de Chbod sous elle, se retrouva à la fois le spoumons vidés de leur air instanément et les yeux dans le noir complet. Elle tenta de repre,dre un peu d'air avant de s'enquérir de l'état de ses deux compagnons d'infortune d'uen voix encore rauque :


Patience ? Chbod ?
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