L_aconit
- Revenez ici, palsambleu !
- Non, mon sieur... Hum... Allons, j'ai à faire... Terriblement à faire!
- A d'autres Grimm. Vous fuyez.
- Non, je ne fuis pas, le bain de sa grâce attend.
- Justement. Tant que c'est le bain qui attend le Duc et non l'inverse, vous savez que la situation est sous contrôle, cessez de vous agiter autant et regardez-moi dans les yeux.
Le jeune blond coupa le devant du valet, et plissa deux mirettes bleues sur celles éteintes du valet de Trun en les pointant d'un majeur et d'un index inquisiteur. Il ne se départit pourtant pas de son sourire de jeune con, peu enclin à abandonner l'interrogatoire tout à fait indiscret qu'il imposait à l'homme trois fois plus âgé que lui depuis près d'une demi heure.
- Je ne...
- Vous ne?
- Vous êtes vieux garçon, je le vois dans vos yeux.
- Mon Sieur Nicolas, vous me marchez sur les pieds.
- Oh, pardon.
Le valet reprit sa course, feignant d'être très occupé. Le blond ne se découragea pas. Il le suivit tandis que Grimm contournait le baquet plein en pliant des langes propres, jetta quelques pétales sans aucune délicatesse dans l'eau tiède du Lioncourt tout en reprenant:
- Allons Grimm... Même pas une toute petite fois? Je ne sais pas moi... Une envie d'aérer le petit oiseau... De... tremper le biscuit...!
- Vous devenez inconvenant mon sieur Nicolas, prenez garde.
- M'enfin, vous n'allez pas me dire que vous vivez aux cotés du Duc de Trun depuis toujours et que vous n'avez jamais été ... Distrait?
L'idée ne sembla pas vouloir arriver dans le bon hémisphère, vu le minois tout bonnement atterré de Nicolas. Par une femme... Une fille... Une chèvre? Le garçon incrédule fut encore plus animé de cette éventualité presque tordue, ce qui le fit envoyer des pétales printanières sur le crâne du valet qui tentait tant bien que mal de continuer son office comme si de rien n'était.
Trun était trop silencieux. Trop vaste et trop peu peuplé. Le jeune breton en avait exploré depuis des semaines tous les recoins et connaissait sans doute mieux que les habitants ses petits secrets. Son passe temps favori ayant fort à faire ce jour là, il s'était mis en tête de faire parler ce pauvre Grimm, valet-cuisinier-nourrice de son état, quitte à l'ébranler un peu. Hé quoi. On ne bougeait pas le vieux mobilier sans faire un peu de poussière, voir, rayer un peu le plancher... Sur un ton inquisiteur, en défaisant et usant des langes que le vieux Grimm avait soigneusement pliés, l'Aconit claqua les fesses de la cible du jour. Il en fallait bien une nouvelle à chaque lune, pour ne pas voir son énergie naturelle s'évaporer. Il crut bien entendre le valet faire une petite prière. Pour conserver ses nerfs.
- Votre Maitre n'est pas un modèle de vertu! Vous avez sans doute au moins une fois pu vous rincer la mirette...
Une furieuse envie de défaire ce catogan grisonnant et de l'ébouriffer pour le rendre moins solennel fit trembler la main Aconitienne. Le subordonné se retourna aussi sec.
- Votre présence ici m'impose forcément depuis quelques temps quelques ..
- Quelques?
- Hé bien, vous savez...
- Dites le Grimm.
- Ce que je veux dire c'est que - Le blond lui coupe la parole -
- Vous regardez!
- Je referme les portes!
- Mais vous poussez à l'huis!
- Non, ça c'est le penchant de mon Maitre.
Cette dernière réplique cloua le bec au jeune insolent. Un instant du moins, assez bref somme toute. A court de pétales, il poussa un soupir d'enfant gâté. Cette vieille croûte ne lâcherait rien, et puis au mieux, qu'aurait-il vu dans cette maison qui soit plus croustillant que la vie privée d'une poule à dent et d'une chèvre naine ? Trun était si désert que toute l'énergie solaire de Nicolas ne suffisait à le combler. Regardant l'autre s'éloigner au premier claquement de porte, il pointa en sa direction un doigt tenace.
- Je vous aurai Grimm. Je vous aurai.
Attiré par le bruit venant d'en bas comme un papillon vers la lucarne d'un bordel, il alla sur la pointe des pieds observer ce qui se passait plus bas en se tenant assez éloigné du garde-corps pour que l'on ne puisse pas l'y voir.
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- Non, mon sieur... Hum... Allons, j'ai à faire... Terriblement à faire!
- A d'autres Grimm. Vous fuyez.
- Non, je ne fuis pas, le bain de sa grâce attend.
- Justement. Tant que c'est le bain qui attend le Duc et non l'inverse, vous savez que la situation est sous contrôle, cessez de vous agiter autant et regardez-moi dans les yeux.
Le jeune blond coupa le devant du valet, et plissa deux mirettes bleues sur celles éteintes du valet de Trun en les pointant d'un majeur et d'un index inquisiteur. Il ne se départit pourtant pas de son sourire de jeune con, peu enclin à abandonner l'interrogatoire tout à fait indiscret qu'il imposait à l'homme trois fois plus âgé que lui depuis près d'une demi heure.
Soupir.
- Je ne...
- Vous ne?
- re soupir.
- Vous êtes vieux garçon, je le vois dans vos yeux.
- Mon Sieur Nicolas, vous me marchez sur les pieds.
- Oh, pardon.
Le valet reprit sa course, feignant d'être très occupé. Le blond ne se découragea pas. Il le suivit tandis que Grimm contournait le baquet plein en pliant des langes propres, jetta quelques pétales sans aucune délicatesse dans l'eau tiède du Lioncourt tout en reprenant:
- Allons Grimm... Même pas une toute petite fois? Je ne sais pas moi... Une envie d'aérer le petit oiseau... De... tremper le biscuit...!
- Vous devenez inconvenant mon sieur Nicolas, prenez garde.
- M'enfin, vous n'allez pas me dire que vous vivez aux cotés du Duc de Trun depuis toujours et que vous n'avez jamais été ... Distrait?
L'idée ne sembla pas vouloir arriver dans le bon hémisphère, vu le minois tout bonnement atterré de Nicolas. Par une femme... Une fille... Une chèvre? Le garçon incrédule fut encore plus animé de cette éventualité presque tordue, ce qui le fit envoyer des pétales printanières sur le crâne du valet qui tentait tant bien que mal de continuer son office comme si de rien n'était.
Trun était trop silencieux. Trop vaste et trop peu peuplé. Le jeune breton en avait exploré depuis des semaines tous les recoins et connaissait sans doute mieux que les habitants ses petits secrets. Son passe temps favori ayant fort à faire ce jour là, il s'était mis en tête de faire parler ce pauvre Grimm, valet-cuisinier-nourrice de son état, quitte à l'ébranler un peu. Hé quoi. On ne bougeait pas le vieux mobilier sans faire un peu de poussière, voir, rayer un peu le plancher... Sur un ton inquisiteur, en défaisant et usant des langes que le vieux Grimm avait soigneusement pliés, l'Aconit claqua les fesses de la cible du jour. Il en fallait bien une nouvelle à chaque lune, pour ne pas voir son énergie naturelle s'évaporer. Il crut bien entendre le valet faire une petite prière. Pour conserver ses nerfs.
- Votre Maitre n'est pas un modèle de vertu! Vous avez sans doute au moins une fois pu vous rincer la mirette...
Une furieuse envie de défaire ce catogan grisonnant et de l'ébouriffer pour le rendre moins solennel fit trembler la main Aconitienne. Le subordonné se retourna aussi sec.
- Votre présence ici m'impose forcément depuis quelques temps quelques ..
- Quelques?
- Hé bien, vous savez...
- Dites le Grimm.
- Ce que je veux dire c'est que - Le blond lui coupe la parole -
- Vous regardez!
- Je referme les portes!
- Mais vous poussez à l'huis!
- Non, ça c'est le penchant de mon Maitre.
Cette dernière réplique cloua le bec au jeune insolent. Un instant du moins, assez bref somme toute. A court de pétales, il poussa un soupir d'enfant gâté. Cette vieille croûte ne lâcherait rien, et puis au mieux, qu'aurait-il vu dans cette maison qui soit plus croustillant que la vie privée d'une poule à dent et d'une chèvre naine ? Trun était si désert que toute l'énergie solaire de Nicolas ne suffisait à le combler. Regardant l'autre s'éloigner au premier claquement de porte, il pointa en sa direction un doigt tenace.
- Je vous aurai Grimm. Je vous aurai.
Attiré par le bruit venant d'en bas comme un papillon vers la lucarne d'un bordel, il alla sur la pointe des pieds observer ce qui se passait plus bas en se tenant assez éloigné du garde-corps pour que l'on ne puisse pas l'y voir.
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- (En Bleu italique, les pensées Laconiques.) -Recueil