Comtesse_de_remscheid
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Onde sensuelle
Là, tout n'est qu'ordre et beauté Luxe, calme et volupté (*)
Le touché a cela denivrant quil encense les sens de chacun, si le chevalier avait su apprécier ce quil voyait, la comtesse le laissait jouer de sa personne telle jouvencelle conquise par les boniments du premier homme doué dun quelconque pouvoir de séduction.
Envolée de pieds sentremêlant, se frôlant dans des pas hors de toute convention, tout comme leurs comportements et à qui cela importait, surement pas à eux, en tout cas pas à elle, ici elle nétait aucunement comtesse mais Loreleï.
Lébène qui, pour la première fois depuis un long moment, se laissait aller à des plaisirs futiles, comme de sentir la pulpe de doigts masculins découvrir le velouté de son dos dénudé et en jouer subtilement, de se laisser manipuler comme une poupée de chiffon en jouant les ballerines entre ses doigts.
Yeux clos et nacres dévoilées dans un sourire, la dame en noire, tous sens en éveil, écoutait chacun des mots du Montoya sans y répondre, pourquoi le faire alors que lévidence le faisait pour elle, le son des chausses tapant contre un meuble lui faisant tout de même ouvrir son regard translucide sur lui pour articuler quelques mots de sa voix fine à ses allégations.
- Qu'est-ce qui vous laisse croire que j'ai des questions à vous poser Chevalier ? Mais... Dans le mesure où la réponse peut vous être donnée elle le sera.
- Vos yeux vous ont trahi Comtesse lorsque je suis entré.
Mes yeux ne trahissent pourtant plus grand chose mais je vous le concède
Corps accolés et affirmations sur le pourquoi du comment selon Hristo ne purent que tirer un sourire enclin à la moquerie à Loreleï qui toutefois lui concédait intérieurement la véracité et la logique de son analyse, ne la confirmant que dun clignement de paupières imperceptible.
Les sourcils de lébène se froncèrent subitement à la clarté soudaine pourfendant la pénombre suivie dun grondement céleste, la désarçonnant un moment de lécoute attentive quelle lui accordait nentendant presque pas son avis sur elle alors que soudés ils rejoignaient lextérieur suspendu de ses appartements.
La brise moite emplie délectricité et dhumidité, caressait le visage diaphane de la comtesse quand son regard se plissa au second éclair, la main libre de la comtesse venant se porter dinstinct sur son oreille lorsque le tonnerre éclata au-dessus deux se répercutant sur les murs des bâtisses environnantes dans un bruit assourdissant.
Regard rapidement relevé sur la voute céleste, les opales glacées revinrent se poser sur le barbu qui létreignait et répondait aux questions quelle navait pas posé, ou de manière indirecte, nétait ce point-là lapanage de toute femme ayant un tant soit peu de subtilité, obtenir réponses à des questions sans avoir jamais à les poser, mais ce jeu du chat et de la souris serait joué à deux.
La pluie sinvitant à présent à leur diner qui nen était jusquici pas un, la rhénane se mit à sourire, voilant ses yeux pour relever le visage vers les astres et laisser les gouttes grossières sécraser sur sa peau de porcelaine, linondant dune luisance reflétant la lune sur son visage.
Sourire aux anges, caressée par les larmes du ciel, le regard clair souvrit en reprenant possession des pupilles du brun qui la tenait dans ses bras, sapprochant pour susurrer contre les lippes masculines, rétine glacée dans la chaleur ibérique du regard masculin.
- Loreleï
Effleurement volontaire des carmines sur leurs jumelles et des pointes de nez, la comtesse recula légèrement la tête pour entamer à lobjet de son attention actuelle, car sil pouvait être donné plusieurs intentions à son attitude vis-à-vis de lui, curiosité et désir étaient prédominantes sur linstant.
Sans donner la moindre importance à leau qui dévalait des cieux, alourdissant étoffes autant que cheveux, la femme en noir traça de lindex le chemin dune goutte sur le visage de libère la suivant jusquà la naissance de sa gorge.
- Pourquoi
Et pourquoi pas ?
Parce que vous mintriguez Chevalier.
Vous Ce livre qui vaut que vous risquiez votre vie pour... Mais surtout vous.
Inversant la tendance de la valse, dextre agrippa le haut du bras de son cavalier attitré depuis la veille au soir, lattirant à lintérieur à labri de la pluie avant de poursuivre en le devinant délicieusement dégoulinant sous la lueur des chandelles.
- Vous mavez délivré d'une soirée dun ennui mortel chez La Nemours, offert un baiser des plus délectables au creux dune ruelle.
Quel quen ai été la raison, leffet reste identique, jen ai dégagé un plaisir certain.
Vous mavez sorti de ce marasme parisien de la noblesse bien-pensante, ne pensez-vous dont pas que cela vaille la peine de vous hébergez pour en savoir davantage sur qui se cachait sous tous ces artifices empoudrés ?
Haussement de sourcils et main portée sur la joue masculine pour ôter le superflu dhumidité, à moins que le geste ne soit pour savourer du bout des doigts le grain de lépiderme détrempé, quimportait la raison, linstant suspendu un moment, murmure vint rompre le silence.
- Remerciée oui
Sourire entendu, la dextre délaissait le visage pour indiquer la table, sans détacher les yeux de son invité.
- Agapes nous attendent, croyez-vous quil soit envisageable de les honorer de nos fins palais gourmets ?
Nous pouvons poursuivre attablés peut-être, à votre guise Mylord (**).
Létreinte de vos bras me convient parfaitement, mais je doute quelle rassasie nos faims primaires.
Tête inclinée, la main revint se poser sur le haut du bras en attendant un quelconque mouvement, se raidissant subitement à la perfidie dune goutte froide sextirpant de la chevelure obsidienne pour tomber et filer le long de la colonne jusquà sinsinuer sous létoffe au creux des reins.
(*) « Linvitation au voyage » Charles Baudelaire
(**) Mon seigneur
Répliques en rouge foncé de la part de JD Hristo Montoya
(**) Mon seigneur
Répliques en rouge foncé de la part de JD Hristo Montoya