Comtesse_de_remscheid
- Contact…
Onde sensuelle…
Là, tout n'est qu'ordre et beauté… Luxe, calme et volupté…(*)
Le touché a cela d’enivrant qu’il encense les sens de chacun, si le chevalier avait su apprécier ce qu’il voyait, la comtesse le laissait jouer de sa personne telle jouvencelle conquise par les boniments du premier homme doué d’un quelconque pouvoir de séduction.
Envolée de pieds s’entremêlant, se frôlant dans des pas hors de toute convention, tout comme leurs comportements et à qui cela importait, surement pas à eux, en tout cas pas à elle, ici elle n’était aucunement comtesse mais Loreleï.
L’ébène qui, pour la première fois depuis un long moment, se laissait aller à des plaisirs futiles, comme de sentir la pulpe de doigts masculins découvrir le velouté de son dos dénudé et en jouer subtilement, de se laisser manipuler comme une poupée de chiffon en jouant les ballerines entre ses doigts.
Yeux clos et nacres dévoilées dans un sourire, la dame en noire, tous sens en éveil, écoutait chacun des mots du Montoya sans y répondre, pourquoi le faire alors que l’évidence le faisait pour elle, le son des chausses tapant contre un meuble lui faisant tout de même ouvrir son regard translucide sur lui pour articuler quelques mots de sa voix fine à ses allégations.
- Qu'est-ce qui vous laisse croire que j'ai des questions à vous poser Chevalier ? Mais... Dans le mesure où la réponse peut vous être donnée elle le sera.
- Vos yeux vous ont trahi Comtesse…lorsque je suis entré.
Mes yeux ne trahissent pourtant plus grand chose mais je vous le concède
Corps accolés et affirmations sur le pourquoi du comment selon Hristo ne purent que tirer un sourire enclin à la moquerie à Loreleï qui toutefois lui concédait intérieurement la véracité et la logique de son analyse, ne la confirmant que d’un clignement de paupières imperceptible.
Les sourcils de l’ébène se froncèrent subitement à la clarté soudaine pourfendant la pénombre suivie d’un grondement céleste, la désarçonnant un moment de l’écoute attentive qu’elle lui accordait n’entendant presque pas son avis sur elle alors que soudés ils rejoignaient l’extérieur suspendu de ses appartements.
La brise moite emplie d’électricité et d’humidité, caressait le visage diaphane de la comtesse quand son regard se plissa au second éclair, la main libre de la comtesse venant se porter d’instinct sur son oreille lorsque le tonnerre éclata au-dessus d’eux se répercutant sur les murs des bâtisses environnantes dans un bruit assourdissant.
Regard rapidement relevé sur la voute céleste, les opales glacées revinrent se poser sur le barbu qui l’étreignait et répondait aux questions qu’elle n’avait pas posé, ou de manière indirecte, n’était ce point-là l’apanage de toute femme ayant un tant soit peu de subtilité, obtenir réponses à des questions sans avoir jamais à les poser, mais ce jeu du chat et de la souris serait joué à deux.
La pluie s’invitant à présent à leur diner qui n’en était jusqu’ici pas un, la rhénane se mit à sourire, voilant ses yeux pour relever le visage vers les astres et laisser les gouttes grossières s’écraser sur sa peau de porcelaine, l’inondant d’une luisance reflétant la lune sur son visage.
Sourire aux anges, caressée par les larmes du ciel, le regard clair s’ouvrit en reprenant possession des pupilles du brun qui la tenait dans ses bras, s’approchant pour susurrer contre les lippes masculines, rétine glacée dans la chaleur ibérique du regard masculin.
- Loreleï…
Effleurement volontaire des carmines sur leurs jumelles et des pointes de nez, la comtesse recula légèrement la tête pour entamer à l’objet de son attention actuelle, car s’il pouvait être donné plusieurs intentions à son attitude vis-à-vis de lui, curiosité et désir étaient prédominantes sur l’instant.
Sans donner la moindre importance à l’eau qui dévalait des cieux, alourdissant étoffes autant que cheveux, la femme en noir traça de l’index le chemin d’une goutte sur le visage de l’ibère la suivant jusqu’à la naissance de sa gorge.
- Pourquoi… Et pourquoi pas ?
Parce que vous m’intriguez Chevalier.
Vous… Ce livre qui vaut que vous risquiez votre vie pour... Mais surtout vous.
Inversant la tendance de la valse, dextre agrippa le haut du bras de son cavalier attitré depuis la veille au soir, l’attirant à l’intérieur à l’abri de la pluie avant de poursuivre en le devinant délicieusement dégoulinant sous la lueur des chandelles.
- Vous m’avez délivré d'une soirée d’un ennui mortel chez La Nemours, offert un baiser des plus délectables au creux d’une ruelle.
Quel qu’en ai été la raison, l’effet reste identique, j’en ai dégagé un plaisir certain.
Vous m’avez sorti de ce marasme parisien de la noblesse bien-pensante, ne pensez-vous dont pas que cela vaille la peine de vous hébergez pour en savoir davantage sur qui se cachait sous tous ces artifices empoudrés ?
Haussement de sourcils et main portée sur la joue masculine pour ôter le superflu d’humidité, à moins que le geste ne soit pour savourer du bout des doigts le grain de l’épiderme détrempé, qu’importait la raison, l’instant suspendu un moment, murmure vint rompre le silence.
- Remerciée oui…
Sourire entendu, la dextre délaissait le visage pour indiquer la table, sans détacher les yeux de son invité.
- Agapes nous attendent, croyez-vous qu’il soit envisageable de les honorer de nos fins palais gourmets ?
Nous pouvons poursuivre attablés peut-être, à votre guise Mylord (**).
L’étreinte de vos bras me convient parfaitement, mais je doute qu’elle rassasie nos faims primaires.
Tête inclinée, la main revint se poser sur le haut du bras en attendant un quelconque mouvement, se raidissant subitement à la perfidie d’une goutte froide s’extirpant de la chevelure obsidienne pour tomber et filer le long de la colonne jusqu’à s’insinuer sous l’étoffe au creux des reins.
(*) « L’invitation au voyage » Charles Baudelaire
(**) Mon seigneur
Répliques en rouge foncé de la part de JD Hristo Montoya
(**) Mon seigneur
Répliques en rouge foncé de la part de JD Hristo Montoya