Louis_marie
- [La meilleure façon de résister à la tentation, c'est d'y céder.*]
Louis-Marie, tu es un fils de pute. Au sens propre. Et ta modeste condition se lit sur les vélins que tu griffonnes. Comme tous les gamins élevés dans la rue, tu n'as appris à écrire que sur le tard. Outre les parchemins systématiquement froissés et tachés, parce que tu n'es pas très soigné, ta graphie est maladroite et lente. Souvent, tu dois recommencer tout un courrier parce que le précédent était trop raturé. Mais tu ne peux t'empêcher de continuer à écrire. Au fond, tu aimes ça. Tu n'es pas très malin, trop impulsif, et l'écrit te permet de te poser. De réfléchir. Les lettres te laissent le temps de peser tes mots et leurs conséquences. C'est donc tout naturellement que le mot laissé par cette jeune fille t'a fait sourire plus que de raison. Même ému, un peu. C'est qu'elle, tu l'aimes bien. Elle, elle n'est pas comme toutes les autres. À moins que tu ne te dises cela à propos de toutes les femmes que tu rencontres...
Désespérément enfermé dans ta chambre d'auberge, la main gauche calée dans tes cheveux, la langue tendue au max, tu t'attelles à bien former tes lettres. Il faut que ça soit lisible, mais il ne faut pas que tu aies l'air d'avoir sept ans. Et surtout, il faut la faire rougir.
Citation:
Bonsoir,
La nuit dernière, faute d'avoir pu vous tenir dans mes bras, j'ai serré contre moi le mot que vous m'aviez laissé. Il avait votre odeur. Et je dois vous avouer que les draps de l'auberge s'en souviennent.
Je ne sais pas encore dans combien de jours je quitterai Mauléon, mais j'espère vous revoir d'ici là. Je me languis de dévorer encore vos merveilleuses pâtisseries. Et de goûter à autre chose, aussi, n'en déplaise à l'ours.
Je pense à vous, je rêve même de vous.
LM
- De moi, Louis-Marie, homme perdu en Béarn.
À vous, Juliane, vierge délicieuse.
Bonsoir,
La nuit dernière, faute d'avoir pu vous tenir dans mes bras, j'ai serré contre moi le mot que vous m'aviez laissé. Il avait votre odeur. Et je dois vous avouer que les draps de l'auberge s'en souviennent.
Je ne sais pas encore dans combien de jours je quitterai Mauléon, mais j'espère vous revoir d'ici là. Je me languis de dévorer encore vos merveilleuses pâtisseries. Et de goûter à autre chose, aussi, n'en déplaise à l'ours.
Je pense à vous, je rêve même de vous.
LM