Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Quand vous êtes loin de moi...

Isaure.beaumont
Citation:

Ma très chère Dana,


J’ignorais que la vie monastique était si remplie, si intense et intensive. Je n’ai pas un instant à moi et si je m’étais promis ne plus jamais user de mes mains pour des travaux ingrats et difficiles, me voilà à le faire de nouveau : j’œuvre pour le Très-Haut. Chaque jour, chaque heure qu’il fait. J’œuvre pour lui sans jamais prendre le temps de souffler et penser à moi. Je prie, je travaille, je prie, je dors un peu. J’en oublie même de manger, mais cela ne change pas grand-chose, puisque depuis que vous m’avez révélé mon gras menton, j’avais déjà cessé de le faire. Mon corps se sculpte, se défait de ses formes superflues et pourtant Dana ce double menton résiste et persiste. Je ne parviens à m’en défaire, à le faire fondre comme le reste de mon corps. Il faudrait que je vive tête en l’air, pour que je ne puisse étirer entre mes doigts la chair qui l’orne. A croire que menton et poitrine se font un plaisir de me déplaire et de me déformer! J’aimerais les voir disparaître tous deux, et c’est pourtant l’effet inverse qui se passe. Ils gonflent, ils enflent, ils se disproportionnent : bientôt je ne serai faite plus que d’un menton gras et d’une poitrine débordante.


Je cesse sur le champ de parler de ma petite et grasse personne pour vous demander des nouvelles. Avez-vous fait bon voyage jusque Montauban ? Comment se porte mon adorable et parfait filleul ? Lui manqué-je ? Pleure-t-il de ne plus me voir chaque jour ? Et mon cher Theodrik est-il d’élégante humeur ou devez-vous souffrir son caractère bileux ? Racontez-moi donc votre vie à Montauban. Qu’y faites-vous, qu’y et qui voyez-vous ? Dites-moi tout, contez-moi chacun de vos faits et de vos pensées. Chacun de vos sentiments et ressentiments.


Je pars ce soir pour Limoges, et seule. J’ai reçu une lettre de celle que nous avions embauchée pour tenir les gorges en notre absence. Cette femme est de peu de volonté. Elle fuit à cause de votre satané chat Caillou. Elle le dit habité par le diable et elle n’ose plus s’aventurer dans la réserve de crainte de voir ses yeux diaboliques s’arrondirent avant que votre affreux félin n’attaque ses dodus mollets. Or les fûts sont vides désormais, et nos clients désertent. Je m’en vais donc résoudre ce problème afin de vous éviter d’avoir encore de la route à faire. J’y serai sous quatre jours et j’espère trouver rapidement quelqu’un pour remplacer cette incapable et remettre dans le droit chemin votre boule de poils blanche. Je vous tiendrai informée du sort que je lui réserve et de la solution trouvée pour les gorges.


Que le Très-Haut veille sur vous Dana, et sur vos deux hommes.


Isaure



[i]
_________________
Don.
Citation:
Adcʼhroñj, adelgezh,

Vous me manquez. N'est-ce pas là, le strict nécessaire à écrire ? Devrais-je m'étendre alors que ces trois mots seulement résument à eux seuls, ce que j'éprouve simplement lorsque je suis loin de vous ?

Je l'aime ce petit menton, tout particulièrement parce qu'il emprunte sa douceur à tous les moelleux aux citrons qu'il me serait possible de goûter. Il n'a rien à envier à la fragilité certaine d'un far breton, ce réputé flan tremblant à chaque assaut d'un cuiller trop attiré pour renoncer à la dégustation tant attendue. Conservez-le ! Laissez lui une chance de vivre ! Ce tant honoré frère de la gelée de coing ! J'en pince pour lui, et rêve de venir poser mon regard sur cette double courbe rappelant celles des poires à l'hypocras. Il en a la couleur aussi, lorsque vous oubliez de nouer autour de votre cou, le foulard pourtant bien utile en cette saison et qui de par son rôle premier vous évite de solliciter l'Ankou et d'apporter à votre chair la vive teinte d'un vin de Bordeaux.

J'abrège ce court éloge, car en plus d'être mauvais, il est inapproprié. Me voilà bien plus sage désormais, car je suis prête à répondre à chacune de vos interrogations.
Le voyage jusqu'à Montauban fut donc bon. Théodrik est de bonne compagnie, même si son temps est davantage accordé à mon dernier né qu'à ma sinistre personne. Un jour, il me fut rapporté qu'il pensait de son épouse, qu'elle était une femme triste. Perpétuellement triste. J'en ai été profondément affectée, puisqu'il s'évertuait à me dire qu'une aura colorée s'émanait de ma personne. Peut-être évoquait-il celle de la voisine, parce qu'il me parait impossible d'être à la fois une explosion de pigments et un être totalement lugubre à la larme reconnue facile. Qu'en pensez-vous ?

Revenons-en à Brynjar. Son nom de baptême sera Basile. Vous l'imaginez ? BASILE ? Même en majuscules il m'est pénible de l'écrire. Evidemment, vous le devinez donc aisément, il va mal. Votre parfait filleul ne l'est plus. Brynjar Basile. BB. Il en a déjà honte, d'ailleurs le voilà qui régurgite. A m'entendre le dire, il s'en rend malade, je vais donc me taire et l'épargner d'une nouvelle salve de vomissures. Que la Sainte Gerbe le protège !
J'ai livré l'information à Léorique, qui figurez-vous se trouve à Montauban lui aussi. Et devinez qui était avec lui ? La fameuse demoiselle qu'il représentait de manière fort timide dans la dernière lettre évoquée en votre compagnie. Je n'ai malheureusement pas eu le plaisir de la rencontrer - et donc d'assouvir ma curiosité - puisque la pauvre était souffrante et devait garder le lit.
Cette jeune femme porte un nom tout à fait étonnant, mais peut-être pourriez vous m'éclairer sur sa signification. Il est d'origine anglaise et j'ignore de quelle façon il me faudrait l'écrire, pardonnez par avance mes faussetés. Elle s'appelle donc "Chat d'Eau". N'est-ce pas particulier ? Théodrik affirmait que "Dôn" l'était tout autant, quelle idée saugrenue ! A la rigueur, s'il avait dû épouser une "Goutte d'Huile" je n'aurais trop rien dit, mais est-ce que je lui impose un patronyme aussi laid ? Non ! Jusqu'à mon nom, je le respecte. Voit-il combien je le respecte ? Je ne crois pas Isaure, je ne crois pas !

Bref.
Montauban est vide, mais la guerre en Gascogne gronde. Je le savais, Tiernvaël avait su me prévenir pour m'éviter de fuir l'Anjou... Mais je ne voulais pas vous en informer
de crainte que vous décidiez de ne plus m'accompagner. Nous y voilà donc, la ville est morne, mais dès le retour des Bouillons je suis certaine que tout ira mieux. De toute façon, je n'ai pas souhaité partir de Limoges pour y retrouver la même agitation.
Il m'est assuré, au fond de moi, que mon époux y sera malheureux. Il sera malheureux parce qu'il s'efforce de faire pour moi. Il suit mes choix et m'impose à sa façon mes propres décisions. Vous n'ignorez aucunement l'intensité avec laquelle je l'aime mais il m'apparait essentiel d'apporter à Brynjar une stabilité que ses frères n'ont pu avoir cette dernière année. Ne me reste plus qu'à espérer pouvoir garder cet homme à mes côtés, sans mettre entre parenthèse l'avenir de notre petit.

Faites attention sur la route, il se pourrait bien que nous nous retrouvions plus vite que prévu.
Mon potager ainsi que le terrain où j'ai entreposé l'essentiel de mon bordel sont vendus.

Pok,
Dôn.






Adcʼhroñj, adelgezh : Double menton.
Pok : Bisou.

_________________
Isaure.beaumont
Citation:

Ma Danadônamour,

Apprenez que nous sommes bien arrivés à Ste Illinda où je confierai votre précieux fils à notre chère Mère Ellya comme vous me l'avez demandé. Le voyage fut terriblement long: Brynjar n'a pas cessé de hurler et je ne suis parvenue à le calmer qu'au moment même où nous apercevions les murs de Ste Illinda se dessiner au loin. C'est le Confiteor qui est venu à bout de sa crise de larmes, je crois qu'il sera pieux, comme je l'ai rêvé. N'est-ce pas merveilleux ? Et rassurez-vous, suffisamment pécheur comme vous l'espériez, car il faut l'être un peu pour avoir à réciter le confiteor. Un pieux pécheur en somme. C'est une bonne chose.

Je prendrai la direction cette nuit de Limoges afin de réapprovisionner nos gorges chaudes après quoi je pense m'élancer vers les Flandres. Je ne les ai jamais visitées et je suis curieuse de voir si notre cher Charles-Henri s'y est bien établi. J'aimerais vous retrouver, et vous aider dans votre quête vengeresse mais j'ai deux âmes innocentes à protéger et je serai pour vous plus un poids qu'une véritable aide. Je prierai pour votre réussite et pour que vous me reveniez sainte et sauve.

Et de vous à moi, je n'ai pas envie d'avoir à supporter Archibald, ni même votre époux. Ce dernier a été véritablement odieux avec moi et je suis en peine de lui pardonner. Je ne peux accepter qu'il me traite ainsi et je ne l'accepterai d'ailleurs plus. Aussi préféré-je les éviter tous deux.

J'ai écrit à Octave pour lui annoncer que vous étiez prête à combattre ce pleutre de Namaycush. Je lui ai demandé de veiller sur vous. J'aurais aimé le faire, mais comme je vous l'ai déjà expliqué, je ne suis pas la meilleure à cet exercice et j'ai toute confiance en Octave. C'est un homme juste et généreux et il m'a été d'un grand soutien. Je gage que vous saurez apprécier comme je l'ai fait ses qualités et que vous saurez dépasser, comme je l'ai également fait, ses défauts fort prononcés. Figurez-vous qu'il me prend souvent à penser à lui et que sa compagnie me manquerait presque. Transmettez-lui mes amitiés quand vous le verrez.

Que le Très-Haut vous garde, Dana

Votre Isaure



_________________
Don.
Citation:
Isaurangeade fruitée,

Je suis rassurée d'apprendre que mon bambin se trouve entre de bonnes mains. Mère Ellya réclamait la présence de mon petit Salomon, mon roy, le dernier Salar né. Elle obtient à sa place, la descendance même d'une providence incarnée. Brynjar, mon petit Brynjar. Sa voix est aussi puissante que l'amour qu'il m'est possible de lui porter. Cet enfant est une fierté, un métissage parfait et je souhaite pour lui, un environnement sain, qu'il soit pieux ou non. Bientôt, nous irons le récupérer, son père et moi. Le lait de chèvre lui convient, mais jamais bien longtemps, une tétasse reste une tétasse et j'escompte bien partager les mamelles de son destin, jusqu'à ce qu'il soit en âge de devenir cavalier.

Lucie - La Canéda - se dirige elle aussi vers Limoges. Si vous avez le plaisir de la croiser, faites lui parvenir mes amitiés tout comme j'aimerais que vous preniez le temps de saluer convenablement Chôrles Hônri, pour moi.

Les Flandres... A l'époque où mes pieds foulaient quotidiennement les côtes celtes, j'entendais souvent parler de cette région. Gwilherm y a vécu, le saviez-vous ? Il y était médecin à l'armée. Tous l'appelaient Breizhou. Je vous livre cette information, avec l'espoir de vous voir revenir me conter quelques aventures passées, vécues par feu mon premier époux qui malheureusement n'a pas eu le temps de me présenter son frère, qui doit toujours habiter les lieux. Si vous retrouvez un homme, nommé Harscouët, faites-lui savoir qu'il me serait bon de rencontrer l'oncle de mon premier né, le frère de mon premier amour.

Je n'ai pas peur, ma sœur. Réservez vos prières pour ceux qui en ont besoin.
A mes côtés, comme vous le savez, se trouvent mon époux et Archibald. Nous allons tous très bien, et j'aimerais que vous ne pensiez guère à nous. Avancez, vivez, et nous nous retrouverons quand viendra le temps du manque ou celui des regrets. Que votre esprit soit libre et votre cœur léger.

Octave m'écrit à chaque inquiétude de sa part, et je dois bien admettre qu'il n'est en rien étonnant que vous soyez devenus si proches et amis en peu de temps. C'est un brave homme, qui ne semble avoir de vices cachés. Il est pieux, il est bon, il est généreux et n'utilise le mensonge qu'en cas d'extrême nécessité. Est-ce possible de réunir autant de qualités, capables d'évincer de potentielles carences ? Citez-moi celles que vous avez su regrouper, cela me facilitera la tâche lorsqu'il me faudra creuser ces soupçons.

En bref, en résumé : Tout va pour le mieux, ne vous retournez pas.

Pok,
Dana.





Au dessert, un petit mensonge qui évite à vos viscères de se tirer, ou s'tortiller. L'amitié implique souvent de se mordre la langue, cette fois-ci, c'est à la plume de se retrouver déchiquetée.
_________________
Isaure.beaumont
Angers, ville refuge après Saumur la traître




Citation:

Danadôn,

Vous souvenez-vous lorsque vous m’aviez dit que jamais rien ne se passait comme je le voulais ? J’aurais aimé que vous ayez tort, mais une fois encore, cela se vérifie.
Ma vie n’est qu’une suite de malheurs et d’humiliation. Je croyais en ma chance, je la bénissais et voilà que ce n’était qu’un leurre. Dan s’est égaré.

Je suis à Angers, Dana. Je l’ai laissé à Saumur. Il m’a demandé de ne pas partir, à plusieurs reprises, mais comment aurais-je pu rester ? J’ai fui, parce que je ne pouvais plus supporter leurs railleries. Je suis salie, je suis bafouée.

Je l’aime, Dana. Je l’aime de toute mon âme, de tout mon cœur. Je n’ai jamais aimé que lui et plus jamais je n’aimerai après lui. Je suis condamnée à subir cet amour qui me colle à la peau. Je devrais le mépriser, mais je n’y parviens pas tout à fait.

Je ne comprends pas Dana. J’essaie, mais je n’y arrive pas. Tout me paraît si irréel. Il m’aime, j’en suis certaine. Je l’ai vu dans ses yeux. J’ai ressenti tout le poids de sa tristesse. Mais alors pourquoi ? Pourquoi m’a-t-il fait cela ? Pourquoi a-t-il tout gâché ?
Dan s’est égaré. Entre les cuisses d’une autre, pour une danse qu’il me répugne d’imaginer. Et pourtant, quand je ferme les yeux, je les vois. Je devine ses mains sur le corps de cette femme, j’imagine sa bouche sur la sienne. J’entends jusqu’à leurs soupirs mêlés.

C’est douloureux, Dana. C’est si douloureux. Bien plus que je ne l’avais imaginé. Tout se bouscule dans ma tête, tout s’affole. Tout n’est que contradiction. Je l’aime quand je voudrais le détester. Je le désire quand je voudrais le frapper. Il me manque quand je voudrais l’oublier.

Je suis vouée aux drames. Je n’ai pas le droit au bonheur. Je souffre Dana. Je souffre tant que mille morts me paraissent plus douces.

Entendez-vous ma douleur, Dana ? La ressentez-vous ?

Isaure





_________________
Don.
Citation:
Mon Isaurange juteuse,

Je ne voulais pas avoir raison Isaure, et certainement pas à ce propos.
Dan est pour beaucoup, un guide, l'homme qu'il faut écouter et suivre si l'un de nous s'égare et j'apprends que c'est lui qui se trompe de voie ? Qui s'élance sur les chemins du vice et... Non, il est vain d'énumérer la liste des évidences, tout comme il est inutile de vous infliger des mots, qui l'accableront.

Mon rôle n'est donc pas de le juger, il est de vous soutenir.

Que puis-je faire pour vous mon Isaure ? Que voulez vous faire ?
Souhaitez-vous nous rejoindre ? Théodrik et moi avons retrouvé le groupe de Madeleine & Dédain, sans oublier Maurice. Vous pourriez venir, nous nous dirigeons vers l'Alençon, où Hel se trouve actuellement.

Je parcoure une nouvelle fois votre lettre des yeux, et partout je peux lire, ressentir, comprendre votre douleur. Oui, mon amie.
Mais après pareille souffrance la délivrance et le soulagement viendront alors vous verrez à nouveau, que l'amour est partout. Qu'il est à l'origine de tous les drames, parce qu'il est là, omniprésent. Il excuse, il pardonne, il espère, il supporte après avoir infligé douleurs et tourments.

Entendez ma voix, revenez à nous. A moi.
Notre lien, lui, ne succombera pas. Il résistera à tout et vous soutiendra à chaque chute, à chaque épreuve que vous aurez à endurer.

D.


_________________
Isaure.beaumont
Angers, deux jours plus tôt




Citation:

Ma Danadôn,

Ce pli rapide pour vous dire que nous prenons la route ce soit après que je sois allée à la messe; J'ai besoin de prier pour celle qui fut ma fille si peu de temps. Je n'ai pas su la retrouver, voyez encore comme j'ai échoué dans mon rôle de mère.. J'attends que nous nous retrouvions pour tout vous expliquer.


Auriez-vous la gentillesse de nous réserver deux chambres dans votre auberge ?

QUe le Très-Haut vous garde.


Il me tarde de vous retrouver enfin.

Isaure






PS: je respire, un peu. Ne vous en faites pas. Le temps apaisera mon coeur et mon esprit.


_________________
Don.
Citation:

Chère Dana


A vous Dôn Ap Maëlweg de Kerdraon,

Sachez que je n'apprécie pas d'être ainsi traitée. Quelle amie ferait cela à son âm(i)e-soeur ? Dites-moi, quelle amie laisserait croire à son Autre qu'elle l'accompagne pour ensuite l'abandonner sans un mot, sans un signe ? Je vous ai attendus, vous et Theodrik. J'ai dû réfreiner l'impatiente de l'anglais. J'ai cru que peut-être vous étiez simplement en retard, que vous n'aviez pas réussi à vous extirper de ce sommeil parfois si confortable. Ou que vous vous étiez trompés de porte. Cela arrive, parfois. Mais vous n'êtes pas venus. Et je n'ai reçu de votre part, ni à l'un, ni à l'autre, de mot d'excuses ou d'explication.

Est-ce donc que je compte si peu pour vous ? Avez-vous oublié tous deux ces promesses que nous nous étions faites et que les éclaboussures de notre sang ont entérinées ? Je suis blessée, Dana. Vous m'affirmiez hier venir à Limoges et voilà que je découvre, à l'heure du départ, que c'est Maurice que vous avez suivi. J'aurais pu comprendre, vous savez. J'aurais pu accepter, si vous m'en aviez parlé. Oh, dans un premier temps, j'aurais été certainement piquée, mais je vous aurais pardonné bien vite, je vous pardonne toujours tout bien vite. Mais pas cette fois-ci Dana ! Vous me punissez pour les agissements de Dan. Combien de fois faudra-t-il que je m'excuse ?

Je vous souhaite un bon voyage tout de même !
Vous me manquez, et croyez-moi, ça me tue de vous l'écrire !

Prenez soin de vous.

Isaure.








Citation:
Isaure,

Je ne pouvais pas vous le dire, vous m'auriez supplié de venir et comme vous le savez il m'est impossible pour l'heure d'accompagner Dan où qu'il puisse vous emmener. Je suis désolée, je ne parviens guère à surmonter les mots qu'il a su si facilement me livrer. Bêtement, j'imaginais que nous aurions pu nous entendre, nous faisions des efforts visibles et notre relation semblait évoluer.
Ce n'est pas le cas. A mes yeux, il fait preuve d'hypocrisie, et s'agace sur mon compte alors que je n'y étais strictement pour rien. Théodrik et moi allons être parents qu'il le veuille ou non. Ce n'était pas prévu et cet enfant est certes loin d'être désiré mais il est existant désormais. Il existe et il compte déjà énormément pour nous. Que nous n'ayons aucun toit, ni argent de côté, est-ce insurmontable ? Je ne crois pas. Il me suffit de lire l'inquiétude dans le regard du norvégien lorsque j'évoque notre accrochage pour me sentir prête. Nous ne le sommes pourtant pas, mais comptez déjà deux personnes disposées à aimer un être inattendu alors que l'anglais, lui, se permet de juger et d'estimer la vie de ce petit comme indésirable. Pire, il souhaite le voir mourir. Qui est-il pour donner son avis sur le droit de vie ou de mort de notre bébé ? Nous pouvions tenter de l'éliminer, à deux nous avons fait le choix de le voir naître. Qu'il s'excuse, et alors je pourrais reconsidérer la situation.

Aucun oubli n'a été fait.
Cassian, Théodrik, vous et moi, partageons cette même cicatrice, et me voici vexée de lire que vous puissiez penser que cela ne compte pas à mes yeux. Par ailleurs, vous faites erreur mon amie. Je ne suis ni avec vous, ni avec Maurice.
Vous n'êtes pas sans savoir qu'hier, la soirée fut mouvementée, et le nordique n'a pas trouvé meilleure idée que de rester sur place, là où je voulais stationner personnellement, j'ai donc voulu précipiter mon départ, seule et en colère mais une fois le calme retrouvé j'ai pensé que ce n'était pas prudent de faire cela alors que je vais être parturiente évidente. Nous sommes toujours dans ce maudit village donc, où déjà le fantôme de votre être me hante.

J'espère sincèrement que Dan saura vous rendre heureuse, car je ne pourrais supporter un tel éloignement pour d'aussi longues semaines que celles que j'ai passé en Champagne. Écrivons nous, dites moi comment évolue la situation et peut être que nous aurons l'occasion d'être de nouveau ensemble, plus vite que prévu.

En attendant, je crois en des nouvelles prochaines du scandinave, mes prières sont toutes tournées vers elles.
Il voudra certainement rejoindre Hel dès ce soir. Le groupe risque de stagner vers Cosne, ils ne seront pas loin et nous aurons même certainement le temps de faire un saut à Limoges si vous vous y trouvez toujours. Nous verrons, suivant l'évolution de la situation, il est préférable de ne plus rien préparer à l'avance, puisque rien ne semble vouloir aller dans le sens espéré.

Quoiqu'il en soit, vous me manquez, et il n'est pas plus douce mélodie que votre voix lorsqu'elle résonne en moi comme si vous étiez encore là, à mes côtés, tout près tout près.
Pensez à moi, comme je pense à vous,

Dôn.


_________________
Isaure.beaumont
[Plusieurs jours plus tôt, alors qu'Isaure prend la route pour Ste Illinda, seule]
Citation:

Mon cher frère,

Recevez comme je vous l'avais promis ces nouvelles. Je suis vivante, désespérément vivante dans cette campagne désespérément déserte. J'avance à vive allure, tant que je le peux, mais Brocéliande-Burgondae traîne la patte dès qu'un carré de trèfles s'offre à ses naseaux. S'il n'était pas si beau et si précieux, je le ferais conduire à l'abattoir. Je peine à croire que Cassian l'ait obtenu à prix bradé: sans doute me ment-il, pour que je ne me sente pas son obligée.

J'espère atteindre un hameau cette nuit, afin de ne pas avoir à dormir dehors, mais depuis deux heures déjà, cette fichue carne couillue refuse d'avancer. Croyez-vous qu'il y ait dans les environs une femelle aguicheuse qui le rende si apathique ? Ne devrait-ce pas être l'inverse ? Ne devrait-il pas se montrer impétueux ?

Croyez bien que j'ai tout essayé pour le faire avancer. Je l'ai flatté, je l'ai menacée avant de l'insulter. J'ai crié, j'ai pleuré. Je l'ai même piqué à l'arrière- train. Rien, rien n'y a fait. Il broute et souffle. Oui, il souffle terriblement, comme s'il était soudainement contaminé par Leorique. La soupirite équine. C'est peut-être là la maladie génétique dont parlait Cassian !

Rassurez-vous cependant, je suis encore vivante, comme je vous l'avais promis. Et j'espère, Theodrik, ne jamais vous décevoir. Ni vous, ni vos attentes. Alors je tiens cette promesse de vous donner de mes nouvelles.

Et vous, comment vous portez-vous ? Racontez-moi vos heures auchiennes. Est-ce ainsi que l'on dit ? Les auchiens et les auchiennes ?

Et Dana, comment se porte-t-elle ? Dites-moi qu'elle va bien, et que son ventre enfle toujours un peu plus, nous promettant la livraison prochaine (dans une semaine pile, pour mon anniversaire) d'un fils beau et vigoureux à en faire pâlir toutes les mères du royaume.

Je vous embrasse de loin, Theodrik

Prenez soin de vous et de votre épouse, quand bien même je ne puis en être certaine puisque je n'ai pas été conviée

Je prie pour vous.

Que le Très-Haut vous garde

Isaure
Votre soeur de coeur.



Citation:
Ma Danadônamour,

Voilà bien longtemps que je ne vous ai pas appelée ainsi. Sans doute parce qu'il y avait bien longtemps que nous ne nous étions plus quittées plus de quelques heures.

Vous rappelez vous de notre dernière conversation ? Je l'espère, car cela n'est pas encore si lointain. Vous m'aviez dit de demander à Archibald de m'accompagner et je vous avais répondu que ce n'était pas nécessaire ! N'avez-vous donc pas confiance en mes capacités à survivre seule ! Car sachez que je le puis ! Aurore est peut-être morte, mais si elle a été capable de survivre tant de temps, pourquoi l'Isaure que je suis ne pourrait pas en faire autant ?

Rappelez donc Archibald ! Car j'ai beau lui dire de ne pas me suivre, il s'entête. J'ai bien essayé de le semer, mais je crains qu'il soit plus rusé que bon cavalier. Et têtu également. Rudement obstiné !

J'ai envoyé de mes nouvelles à Theodrik. Vous pourrez lui demander de vous conter mes épopées. Ma main est endolorie et je suis assez lasse pour vous réécrire tout ce que j'ai pu lui écrire avant que je ne m'empare de ma plume pour vous écrire, à vous.

Comment se porte mon filleul ? Est-il toujours plein d'entrain en votre sein ? Rappelez-vous de le garder bien au chaud jusqu’à mon anniversaire, le vingt.

Sinon, soyez rassurée, je suis toujours en vie, et ce n'est pas grâce à la présente d'Archibald, soyez en sûre !

Je prie pour vous

Que le Très Haut vous garde,

Isaure



_________________
Isaure.beaumont
[Toujours plusieurs jours plus tôt, en réponse à ses lettres]


Citation:
Le 14 octobre,
Auch.

Beaumont,

Vos nouvelles me rassurent : aussi paumée que vous êtes, toujours, vous demeurez hystericojoyeuse. Avec un peu de bonne volonté, le Très-haut trouvera même à vous récompenser du titre de « sainte Isaure » ou plus joliment « sainte Beaumont ».

Ici, tout va bien. Les tensions se limitent à des boutades acides, mais rien qui ne se finisse les cuisses en sang (souvenez-vous), ou rapiécé à coup d’aiguilles à tricoter. Somme toute : tout va bien.

Il manque pourtant vite à cette cité l’aiguë agaçant de votre voix, les répliques saugrenues qui vous caractérisent et la naïveté de vos écœurements quand je fais de votre siamoise mon quatre heure buccale.

Continuez à m’écrire.
Mais si ma voix avait quelque importance à vos esgourdes : revenez.

T.

_________________
Isaure.beaumont
[Quelques part, le 18 octobre 1465 ]

Citation:
Egoïste !

Fuyez donc Dana, fuyez donc dès que nous haussons le ton !

Voyez, regardez votre égoïsme en face, votre fuite est la preuve de votre culpabilité !
Me quitter avant qu'une année de plus ne sonne à mon corps et à mon âme, n'est-ce pas une autre preuve de votre égoïsme !

Folle et égoïste, oui ! Vous avez raison, ce sont là deux mots qui vous collent à la peau, et vous vont comme un gant !



Citation:
Inconsciente !

C'est celui-ci, qui vous sied.

Que vos mots parviennent à faire pourrir vos molaires ! Et même les incisives, ainsi j'aurais la chance de ne plus jamais entendre vos remontrances, quand ces dernières ne sont pas justifiées.

Je vous épargne la mort, vous me reprochez l'amour.

Petite inconsciente ! Grande impertinente !

_________________
Isaure.beaumont
[ Limoges, le 29 octobre 1465]


Citation:
Isaure,

Pardonnez moi. Je vous en prie.
J'ai pris la route et me voici désormais trop loin pour rebrousser chemin. N'allez pas en Anjou, ne faites pas ce que vous devez faire sans moi. Nous nous retrouverons bientôt, je l'espère, mais je suis bien trop en colère pour raisonner correctement à cette heure. Je ne vous abandonne pas, nous irons déterrer vos peurs, vos angoisses et vos peines. Ensemble.

Brynjar est avec moi, il se porte bien, ne vous inquiétez guère.
Que le très-haut veille sur vous, s'il ne le fait pas... Estimez qu'il est ingrat.

Dôn.



Citation:


Dana, malheureuse,

Qu’avez-vous donc fait ? Quelle mouche vous a piquée pour qu’en une seconde vous décidiez de tous nous abandonner, même si vous me dites que ce n’est pas ce que vous faites, emportant avec vous Brynjar. N’avez-vous donc plus aucun amour pour nous ? Avons-nous déplu à votre cœur, à votre âme ? Theodrik est dans une colère folle, et je crains ne pas l’avoir apaisée.

Je n’irai pas en Anjou, car vous savez que je n’irai nulle part sans savoir que vous êtes saine et sauve et à l’abri. Quelle inconscience de partir sur les chemins, seule, avec un si petit. Que ferez-vous si l’on vous attaque. Dites-moi où vous êtes, dites-moi ce que vous comptez faire, dites-moi ce qui vous agite autant l’âme pour vous arracher à nous ?

Je vous pardonne tout, Dana, mais de grâce, dites-moi où vous trouver, si ce pli vous trouve. N’avions-nous pas dit que nous ne devions avoir aucun secret l’une pour l’autre ? Sans réponse de votre part, je partirai à votre recherche. Je ferai battre la campagne. J’affronterai même l’obscurité pour venir vous mettre ma main dans votre délicat visage et vous rappeler douloureusement que j’existe. Peut-être cela vous remettra-t-il les idées en place !

Isaure.



_________________
Don.
" Qui est prompt à la colère est toujours enclin à la folie "



Et la folie ne s'explique pas.
Assise au coin d'un feu, l'exilée volontaire n'a rien à livrer. Quelques bribes d'une conversation désagréable, une dispute, une incompréhension, un manque complet de communication et surtout un coup de sang. Un coup violent, fulgurant. L'envie de mordre, d'hurler, de tuer... Évincée par la décision de fuir. Il n'aimait pas la fuite, ce fut livré, en Bourgogne alors... Elle savait. Elle savait qu'il serait en colère. Elle savait que sa siamoise serait inquiète. Elle savait qu'on prendrait certainement cette lubie incontrôlable pour un caprice, mais qui connaît la poupée, sait qu'elle ne fait pas semblant. Que derrière cette frange se cache un beau bordel. Bordel déraisonné, impossible à sauver par sa seule volonté. Le problème avec Dana, c'est qu'elle parle trop, ou ne parle pas.



Citation:
Adcʼhoar*,

Charles, Archibald et Mayeul sont auprès de vous, rien ne devrait vous inquiéter.
Théodrik est au courant de la bonne santé de Brynjar, qui ne me quittera plus d'une semelle. Bien que je vous l'assure, je le porte plus souvent dans les bras qu'avec l'arrière d'un genou. Zone qui je pense, peut pourtant se révéler tout aussi douce qu'un entre-coude, je vous laisse expérimenter ceci sans moi. Et n'oubliez pas de me livrer le résultat que nous espérions pouvoir lire au plus vite, une fois nos carottes noircies. Ma situation pourrait s'apparenter à cette jolie petite plante potagère, qui se situe au milieu des autres. La cinquième, donc. Ou la quatrième si je perds espoir. Mais vous ne comprenez certainement pas où je souhaite en venir et c'est tant mieux.

Restez tous ensemble, sur Limoges ou ailleurs (mais oubliez l'Anjou, j'y tiens.)
Je vais bien, renoncez à venir me chercher, vous n'aimeriez pas la vilaine compagnie qu'il me faudrait alors vous imposer. Et puis, j'ai bien vu, Isaure. Je ne suis pas aveugle. Si Røykkness parlait au delà de mon dos, vos remarques accompagnées de vos silences auront su me faire écouter la fureur qui s'empare encore de mon être lorsque je réfléchis à mon départ et ses raisons. Ou déraisons.

Que la démence vous épargne
,
Dana.




* Soeur (adoptive)

_________________
Isaure.beaumont
[La Trémouille - 19 novembre 1465]

Elle aurait pu aller prier, mais l'idée même de mettre un pied dehors, sans bras auquel se raccrocher, lui paraissait insurmontable. N'y avait-il pas cette grande goule qui traînait dans les parages ? On leur en avait suffisamment parlé pour qu'elle ne l'oublie pas, et Isaure, aussi lettrée était-elle, avait toujours eu cette fâcheuse habitude de croire tout ce qu'on lui disait. Tout ? Non. L'expérience anglaise lui avait appris qu'il fallait se méfier des mots d'amour et des élans du coeur. Qu'il fallait prendre ses distances dès lors qu'on lui promettait monts et merveilles, dès lors que la promesse de mariage était soufflée. Elle était loin de s'imaginer quelques jours plus tôt, que la véritable amitié était aussi traître et douloureuse que l'amour.

Seule, désespérément seule puisque Mayeul se réfugiait dans le travail sans jamais montrer le bout de son adorable petit nez, puisque Maurice était un fantôme, puisque Charles-Henri était aux abonnés absents depuis que sa marraine avait mis les voiles, puisqu'Arnauld était allé veiller sa progéniture, et puisqu'Archibald devait bouder dans son coin, suite à leur dispute interrompue. C'est alors que le visage poupon de son ex-futur filleul s'était imposé à elle. Elle le revoyait, si petit, si doux, si beau. Et si elle se refusait d'écrire tout mot à ses parents, qui pourtant auraient pu apaiser ses maux amicaux, elle prie la plume pour ce Brynjar du futur, ce jeune homme qu'il serait alors.




Citation:
A Dana af Nærbøfj-Røykkness - Saumur, Anjou.
Pli à remettre à Brynjar af Nærbøfj-Røykkness quand il sera en âge de lire et comprendre.


Citation:
A vous, Brynjar af Nærbøfj-Røykkness
A vous tout petit que vous fûtes, et sans doute grand que vous êtes désormais.
A vous tendre filleul perdu et tant regretté.


J’ignore l’âge que vous avez désormais alors que vous lisez ces quelques lignes insipides, mais j’imagine sans peine quel petit garçon vous avez été, quel jeune homme vous êtes sûrement et quel homme vous serez. Vous avez eu pour vous guider deux parfaits modèles et je suis certaine qu’ils vous auront donné le meilleur d’eux. Sans doute avez-vous hérité de leur détermination et de leur sens de l’honneur. Je vous espère pieux et généreux, sans douter un seul instant que vous n’êtes pas de ces faibles qui cèdent tout et se font marcher sur les pieds. Pas avec les parents que vous avez. Vous avez certainement l’intrépidité de votre père, celle qui me plaisait tant et m’effrayait à la fois, et le courage de votre mère qui forçait au respect et que j’admirais. Alors oui, vous êtes sans doute le parfait filleul que je m’imaginais.

Je n’oublierai jamais le jour de votre naissance, quand vous avez quitté le saint cocon maternel pour rejoindre mes bras et atteindre ainsi mon cœur désarmé. Vos premiers instants sont gravés dans ma mémoire, à jamais. Et ce fut un déchirement ce jour où nos chemins se sont séparés. Il est certain que je n’avais rien à vous apporter, mais vous auriez tant illuminé ma vie. Vous étiez ce presque fils que je n’espérais plus, cet enfant qu’il m’était donné de voir grandir et d’aimer. A défaut de vous voir évoluer au fil des ans, je vous aime ai aimé à distance et inconditionnellement, imaginant chaque jour ce que vous pouviez faire, ou dire. Du moins, c’est ce que je ferai car à l’heure où je vous écris, vous êtes tout petit et je vous ai quitté, sans pouvoir vous dire adieu, il y a quelques jours seulement. Nos routes viennent de se séparer, mais c’est déjà un supplice de compter les années qui nous éloigneront bientôt l’un de l’autre. Et de vos parents. Car si je leur en veux, je les ai beaucoup aimés. Et sans doute les aimé-je encore, sans pour autant me l’avouer. Il est étrange de parler au présent du futur que j’ignore encore, mais tout cela est une certitude.

Je ne suis pour vous qu’une vulgaire inconnue, et sans doute avez-vous le sentiment de perdre de votre précieux temps à me lire, mais promettez-moi, Brynjar, promettez-moi de ne jamais compter que sur votre famille. N’engagez jamais votre cœur sur d’autres chemins que celui-là. L’amitié et l’amour sont grisants mais s’essoufflent bien vite. IL n’y a que les véritables liens du sang qui puissent perdurer dans le temps et dans l’espace. Ne perdez jamais de vue que seuls vos parents et vos frères pourront vous apporter l’amour et le soutien que vous méritez. J’aurais aimé pouvoir vous assurez des miens, mais comment pourriez-vous y croire alors même que je n’ai jamais été physiquement présente, à vos côtés. J’ai prié pour vous chaque jour, Brynjar. Avez-vous ressenti un jour mon invisible compagnie ? J’espère que vous l’avez captée, même si vous ne l’aviez alors pas comprise.

Que le Très-Haut vous garde, mon très cher enfant.

A toujours et à jamais, je vous garde cette place privilégiée dans mon cœur.

Isaure Beaumont-Wagner,
Veuve Von Frayner.

_________________
Theodrik
Et le même jour, à Saumur, ça cogite.
Le peu de sentiments accordés par le Très-Haut-tout-puissant au père Nærbøfj-Røykkness s'est vu broyé par la lecture du mot d'Isaure. Ouais, père indigne a lu la lettre secrète, pour le mouftard qui, à part tenter de se grignoter les orteils, n'y pige pas grand chose. C'est qu'elle a le don du drama, la Beaumont, et que pour une fois, ça marche.


Citation:
Beaumont,

Je ne sais quoi vous écrire. Réalisez que je gâche du vélin pour ça. Vous dire que je ne sais quoi dire, mais que je pense à le dire. J'ai lu votre mot. Je vous imagine déjà vous énerver à votre table de chevet en surplombant ces lignes. J'ai lu le mot destiné à mon fils, parce que je n'ai aucune morale, que je suis totalement "intrépide" et surtout parce qu'il n'est pas question que mon fils grandisse sans vous.

Vous faîtes erreur, Isaure.
Brynjar ne pourra compter que sur son sang. Mais vous en êtes.
Essayez un peu de me contredire et je vous ouvre une deuxième paume.

Prenez soin de vous.
Ne m'en veuillez plus.


T.

_________________

By JD Dôn.
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)