Keyfeya [Nevers- Quelques jours plus tôt]
La troupe Royale était enfin arrivée à un carrefour de sa vie. Les membres de la Licorne qui l'avaient accompagné jusque là, reprendraient leur route et elle serait prise en charge dans cette charmante ville de Bourgogne par un Capitaine de la Garde Royale tout neuf et attendrait que quelques autre membres de son gouvernement viennent la chercher pour reprendre la route vers la première étape de son Domaine. A peine allongée sur une couche, dans une auberge, qu'on lui fit remettre deux plis. Et la Reyne ne put s'empêcher de se demander quelle connerie, elle avait encore fait. A la lecture, elle fût quelque peu soulagée et prit le temps de faire prévenir sa Seigneurie Walan ainsi que sa fille, pour que l'Ordre de la Licorne l'accompagne à quelques lieues de là, dans un domaine bien plus cossu qu'une auberge et où sa sécurité serait assurée.
Puis, elle sattabla pour répondre à chaque courrier et en écrire un troisième.
Citation: De Nous, Keyfeya Romanova de la Serna, Reyne du Royaume de France
A Vous, Aimbaud de Josselinière, Marquis de Nemours, Duc de Corbigny, Seigneur de Decize & Saint-Robert.
Salutations,
La surprise est heureuse et Nous acceptons bien volontiers de venir séjourner en vos terres de Corbigny selon votre invitation. Une troupe de lOrdre de la Licorne, Nous accompagne ainsi que notre bien aimée fille. Notre nouveau Capitaine de la Garde Royale doit justement Nous retrouver à Nevers ainsi que quelques Grands Officiers qui prendront la suite de notre escorte. Je les ferais donc prévenir de venir Nous chercher en votre fief. Dautant plus que tout le monde est ainsi bien plus rassuré de me savoir en sécurité.
Nous sommes ravie également de pouvoir vous rencontrer dans un cadre moins formel que lors des hommages, car voyez-vous Nous avons été invité à vos épousailles, point par vous-même mais par une troupe de personnes que certains qualifieraient de loufoque, et si je vous retranscris un peu linvitation :
« Keychouchooou, tu viens au mariage dAimbaud ? »
« Je ne connais pas Aimabud. Je ne suis pas invitée. »
« Quoooiii tu connais pas Aimbaud ? Viens quand même !»
Sachez que Nous sommes bien venue avec notre époux, lors de cette célébration mais écrasés par une bande de poneys après une longue route, Nous avons été laissé à larticle de la mort dans le carrosse, la tentative de meurtre par compression, saoulage et cris stridents ayant cependant été un échec. Nous avons survécu comme vous vous en doutez. Nous félicitons cependant votre heureux couple avec bien du retard.
Si Nous avons tout compris, vous avez donc pris en épousailles, Lucie de Josselinière, ce qui est vraiment encore une fois, une bonne surprise puisque Nous pourrons ainsi la remercier de vive voix, car malheureusement la Reyne que je suis, a bien du mal à être à jour de toutes ses tâches en une journée. Ainsi, elle a fait faire pour Nous une magnifique création de bésicles, dont Nous ne pouvons plus Nous séparer et Nous serions enchantée de la féliciter de sa diligence et de sa gentillesse à notre égard.
Nous tenions également à vous souhaiter bonne chance pour les élections, Nous avons pu prendre connaissance sur le panneau en Sénéchaussée que vous étiez à la tête d'une des listes pour les prochaines ducales.
QuIl vous garde & quIl vous guide.
Fait au Louvre, le XXIVème jour du mois de Juin de lAn de Grâce MCDLXV.
Le courrier partit de suite par un petit page qui saurait bien trouver le Marquis. Puis elle passa aux deux suivants.
Citation: De Nous, Keyfeya Romanova de la Serna, Reyne du Royaume de France
A Vous, Wayllander de Leffe-Miras, Capitaine de la Garde Royale,
Salutations,
Nous sommes ravie de ses présentations, et vous félicitons pour votre nomination comme Capitaine de la Garde Royale. Vous optez donc pour la devise " Mon corps pour le Roy" ainsi votre vie en effet se fera au sacrifice, et Nous vous remercions de votre engagement.
Nous venons d'être invitée à séjourner dans le domaine de Corbigny, par le Marquis Aimbaud de la Josselinière, Notre vassal, et Nous nous y rendons dès à présent et vous pourrez donc Nous y retrouver.
Nous tenions cependant à vous faire savoir que Nous avons été élevée dans la voie des armes depuis notre plus jeune âge et qu'en sus de qualificatifs que vous apprendrez à connaître sans doute, le doux nom de " tête de pioche" pourrait Nous être acquis également bien que personne ne se soit encore permis cette audace. Nul doute que cela ne saurait tarder, mais votre tâche ne sera pas des plus aisées. D'autant plus que parfois, Nous passe bien des idées saugrenues par la tête. Vous nous en voyez contrite mais Nous ne pouvons changer.
QuIl vous garde & quIl vous guide.
Fait au Louvre, le XXIVème jour du mois de Juin de lAn de Grâce MCDLXV.
Elle se demanda si elle ne devrait pas faire changer ses pages, comme on change des chevaux, à force sans doute qu'elle les épuiserait. Et elle s'en alla à rédiger son dernier courrier.
Citation: De Nous, Keyfeya Romanova de la Serna, Reyne du Royaume de France
A Vous, Septimus de Valyria, Duc de Bourgogne,
Salutations,
Votre Grâce, Nous foulons depuis quelques heures les terres de Bourgogne avec un réel grand plaisir et tenions à vous faire savoir notre présence.
Votre aimable Duc de Corbigny, Nous a proposé de Nous loger quelques jours avec notre petite troupe car Nevers sera le lieu d'un changement de garde à notre égard et cela semble rassurer tout le monde que Nous puissions loger dans un endroit sûr pour notre personne. Nous avons donc accepté de bonne grâce.
Nous avons pu voir que lui, comme vous, étiez tête de liste pour les prochaines ducales, ne voyez aucune offense, ni préférence en matière politique quand à notre choix de résidence et Nous vous souhaitons bonne chance également pour le jour final des élections. Vous connaissant un peu, nul doute qu'un peu de concurrence n'a pu que vous faire plaisir, et cela ne fait que Nous indiquer que la Bourgogne est dynamique.
En ce qui concerne notre affaire de procès, Nous ne vous oublions nullement et notre verdict tombera les jours prochains, Nous sommes certaine que pendant cette période -trop longue à notre goût mais que Nous ne pouvons réduire de part les multiples charges qui Nous incombent- vous avez su assurer à la Bourgogne notre attachement sincère et notre préoccupation vis à vis de cette affaire.
Nous serions ravie de pouvoir converser avec Vous comme à notre habitude si le coeur vous en dit & vos charges vous le permettent. Et comme Nous connaissons les doux cépages de la Bourgogne que sans doute aucun autre vin n''égalerait, Nous vous faisons porter avec ce pli, un fût de notre liqueur de Poire Bergerare, distillée en Périgord, notre Province natale.
Espérant que ce courrier vous trouve en parfaite santé.
QuIl vous garde & quIl vous guide.
Fait au Louvre, le XXIVème jour du mois de Juin de lAn de Grâce MCDLXV.
Un autre page partit avec le courrier scellé et la Reyne ébène fît reprendre ses affaires, pour remonter à sur son poney, souriant à sa fille. L'escorte se remit en route, rejoignant les terres de Corbigny attendues. Cette fille qu'elle avait cru perdue pour toujours et que chaque jour, elle regardait comme un miracle de la nature et du Très Haut, maintenant à ses côtés. Cette fille qui parfois lui en voulait à mort, s'étant cru abandonnée. Nul doute que la mère et la fille étaient des têtes de lard et que l'on ne pouvait douter de la filiation.
A l'entrée du domaine, on annonça. Sa Majesté la Reyne de France. Point de doute que la résidence serait plus confortable. _________________