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[RP] La fête des fous

Kelel
[ Collant le délicieux séant de sa frangine Owenra]



Et là où Renarde allait, Vipère en était. Si par le Passé elles avaient parfois fait bifurquer leur chemin respectif, loin de celui de l'Autre, jamais rien n'aurait pu empêcher ces derniers de se rejoindre. Aussi sûr que la Terre est ronde, leurs voies étaient faites pour ne jamais s'effiler totalement. C'était bien connu après tout : On revenait inlassablement sur le lieu de ses crimes. Et quel crime que d'être en proie et aux prises d'une Flamboyante comme celle-ci ! Ainsi donc, la Pâle avait docilement accepté l'invitation de sa soeur, décidée à ne plus offusquer cette fantasmagorique créature par un quelconque refus pouvant être mal perçu. En définitive, la Borgne avait pris quelques bonnes résolutions, durant ses heures de pleine conscience, dans l'espoir, sans doute, d'alimenter ce nouveau brasier ayant sournoisement vu le jour à même les maigres résidus de ce qui avait été une relation florissante avec sa moitié. Les choses avaient changé; le Temps s'était inévitablement égrainé, laissant en son sillage rêves et désillusions, sans pour autant parvenir à annihiler en totalité ce qui Etait, Est et Sera.

Calamité souriait aux côtés de son Autre, comme elle le faisait auparavant, et ce quand bien même quelques déchirures avaient eu raison, des années durant, de son apparat de lippes. Trahison, mort, disparition; la liste pourrait être longue, mais rien ne saurait être suffisant pour expliciter pleinement la gravité de certaines situations. Rien ni personne ne serait à même d'inculquer les difformités psychiques ou sentimentales qui roulaient- bien gentiment- leurs bosses dans les esprits des Azur. " Ce qui est fait est fait. Le Regret n'est bon que pour les fous ! " disait-elle, encore et toujours, plaidant ouvertement coupable d'être possesseuse des miasmes de Dame Folie à des échelons aussi variables que variés. Mais là n'était pas le problème, pas plus que le sujet ou encore la raison de cette balade non-hasardeuse en dehors de la Miraculée.

La Fête des Fous. Cela sembla la faire chuter une décennie en arrière, sinon plus encore, quand tous savaient s'unir d'une même voix, d'un même poing bravant les cieux, contre un ennemi commun. Cette époque était-elle résolue ? Elle n'en avait pas encore la pleine certitude. Sans doute l'Avenir saurait révéler si, oui ou non, tous n'étaient définitivement plus que gibier pour la Royauté et leurs chiens de garde trouvant bon de bouffer à tous les râteliers. Un ramassis de crevards purulents; ou comme elle avait gentiment dit à l'époque : Des cancrelats, rampants et puants; s'abreuvant de pisse, croquant la moindre miette ou encore suçant le premier entrejambe de passage pour sustenter une faim que rien ne saurait contenter: Gloire, Honneur, Ego, c'était au choix et suivant l'individu, mais tous se valaient. Ce qui revenait à dire que ça n'allait pas bien haut. Du moins, pas pour celui sachant voir par delà un faciès et une réputation montée de toutes pièces.

Calamité ne disait mot jusque là, observant les environs et les personnes présentes comme on scrute l'horizon dans le vain espoir d'entrapercevoir sa destinée. Pourtant, la langue vipéridé envisagea de se délier lorsque celle de sa comparse vint souffler au creux de son oreille.


Pas depuis des lustres en tout cas. C'est beau à voir. Basculant la tête de côté, ce fut à son tour de venir siffler quelques mots bas en toute intimité : Autant de monde ne peut qu'avoir attiré l'attention. Les mouches se précipitent toujours sur ce qui s'apparente à d'la merde. Reprenant son maintien, le menton hochant en direction de l'assemblée, elle ajouta : Et voici un amas comme elles les aiment. On a tout intérêt à garder l'oeil ouvert. Et finalement, ce fut un spectacle pittoresque qui attira le regard de l'Aliénée. Que d'agitation et de cohues en ces lieux. Que de crasse et de misérables. Tant de belles choses en un même endroit, que ça frôlerait presque la Perfection. Dis-moi ma Chère, ne serait-ce pas ce cher Ansoald faisant le pitre, là-bas ? J'connais un Clopin qui clopinera en rentrant. Hinhin
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Ansoald
Les clameurs et les huées de la foule mugissent sous le ciel noir, mais les rires se taisent quand les pièces tintent dans les paumes. Des regards cupides jaugent des forces en présence et tirent de leurs entrailles des soleils de cuivre, de quoi gagner une nuit d'ivresse et de débauche jusqu'à l'épuisement de l'aube. Les preneurs de paris sont ravis de l'aubaine, non loin se tiennent les marchands de vins et les vendeurs de filles. Les sentiments de la nuée fusionnent au point d'excitation.

Trinquent les dents de Caël que le visage du larron grimace ; douleur des deux côtés de la glace. Il couvre les phalanges meurtries de sa main droite par la chaleur de sa main gauche, protectrice. Le fou s'est jeté dans l'arène sans gants, sans égards pour les cadeaux du Diable, deux belles mains douces et finement ciselées, habiles à dénicher, dérober, dépouiller....Mais les premières victimes de son impulsivité.

Il maudit son imprudence et en commet aussitôt une autre. Le roux, vicieux comme un chevalier de basse-cour, a saisi en un éclair le moment opportun de lui faucher les jambes. L'esquive est un peu lente, la ruse fait son effet. Le voilà qui vacille comme un funambule ivre, retire ses pas hésitants hors de la scène pour tomber dans le public. Les premiers rangs s'écartent respectueusement, à la surprise des comparses occupées à se chahuter les oreilles.

Ainsi Ansoald reçoit le secours inattendu, involontaire, de ces deux spectatrices. Elles se retrouvent, bien malgré elles, à soutenir le pugiliste. Sa tête repose sur leurs épaules jointes, offrant la vue d'une auréole de cheveux noirs entre deux figures de serpents*. Jambes arquées, épaules en arrière, il est en fâcheuse posture, mais cela ne l'empêche pas de les dévisager tour à tour, avant de les saluer comme il se doit:


Tiens, tiens, les sorelles del Azzurro...Les terribles frangines...Comment...Est-ce que....Ravi de vous revoir...Pariez sur moi, vous ne le regretterez pas.


*ZE référence

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Owenra
[Toujours aux côtés de sa Reyne et avec un brun dans les bras un poil plus tard]

    Vulpes savoure cet instant de tendre complicité avec sa Moitié vipéridé. Le sourire de cette dernière est communicatif, voilà donc les crocs dévoilés à la lueur du jour, et les traits du visage plus marqués qu'à l'accoutumée. Serait-ce donc ceci le bonheur ? Être tout simplement auprès d'une Pâle qui lutte constamment pour plaire à la Flamboyante ? Qui plie et ploie au moindre des caprices de cette dernière ? Il est à noté que d'extravagance, la Rousse n'use ni abuse car après tout, celle-ci se complaît bien assez de la présence constante de Viperae. Elle se délecte de ce lien mué en liaison pleinement vécue. Cette évidence depuis la première rencontre. Depuis ces quelques regards échangés silencieusement. Les déceptions ont été et restent dans un coin de l'esprit canin aiguisé, car après tout, le pardon ne signifie pas l'oubli. Mais il semblerait que Renarde se soit laissée prendre au piège une seconde fois. Regretterait-elle un jour de s'être ainsi abandonnée à la Borgne ? Seul l'avenir lui soufflera la réponse.

    À l'heure actuelle, elle jouit de cet élan de sérénité joyeuse que sa Regina insuffle au creux de son âme et de son cœur. C'est un écrin soyeux et chaud dans lequel elle a enveloppé la Cadette, veillant sur elle comme un s'il s'agissait d'une verrerie de Murano : si belle mais tellement fragile qu'il suffirait d'une secousse inappropriée pour la faire chuter et la voir se briser. À nouveau.

    Un instant, le regard pâle tourne pour contempler le visage abîmé de sa Moitié parfaitement adorée une fois les mots soufflés. La réplique ne se fait guère languir et puis une tirade sifflée contre l'ouïe sensible s'en suit. Le maintien altier est repris par la Pâle Azurée, alors Owen' reporte son attention sur la foule en portant toujours attention aux paroles de sa chère sœur. Dieu qu'il est dur de quitter des yeux cet être malingre et instable mentalement. Quelle perfection perfide que cette Créature à l’œil unique. Et pourtant, pourtant la Rusée hoche la tête quant à la mise en garde sur la fréquentation des lieux. Mais l'attention de dame Folie est apparemment captée par de l'agitation. Ce vers quoi, Renarde Galeuse se tourne. Effectivement, c'est un spectacle bien original qu'offre là l'Anso. Les babines filent en coin pour esquisser leur mimique habituelle.


Il est certain qu'il ne devrait pas sortir indemne de cette escarmouche. Hum, hum.

    Un léger ricanement chatouille la gorge de la Rousse tandis qu'elle reste à côté de la Pâle, presque épaule contre épaule. Craint-elle d'être plongée en plein rêve et que l'illusion de sa sœur à ses côtés ne soit que le fruit de son imagination fertile ? C'est fort possible. De ce côté-là, elle n'a pas le temps de se poser plus de question quant à la possibilité évidente que, oui, Kel est bien là, car voilà qu'un cadeau imposant leur tombe dans les bras. Enfin... Disons plutôt qu'un brun connu s'est pris un fauchage de jambe dans les règles et, sous l'effet du coup, tombe dans les bras des Azurs trop occupées à médire et ricaner pour faire attention à l'ouverture de la foule devant elles. L'homme est lourd et il est vrai qu'Owen' ne s'était pas préparée à recevoir un bonhomme dans les bras, aussi le soutient-elle en tendant son bras libre sous l'aisselle de l'Anso et que l'autre agrippe à la taille de la Pâle dans une mince tentative de maintenir son équilibre.
    Abasourdie, Renarde observe l'énergumène dont la tête est calée sur l'épaule de chacune des sœurs, d'un sourire en coin, elle réplique au bretteur :


Il semblerait que tu ne sois pas en passe de dominer ton adversaire, très cher. Je ne suis pas certaine que le jeu vaille la chandelle d'un pari... Mais soit,
je suis d'excellente humeur.


    Le regard dévie sur la Borgne et alors seulement le sourire se fait franc avant que l'attention ne soit à nouveau centrée sur le brun, puis sur la foule et qu'elle se mette à brailler.


J'PARIE UN PAQUET D'CHANVRE SUR L'BRUN !


    Et un clin d'oeil adressé au-dit brun avant qu'elle ne lui souffle :


Ne me déçoit pas cher Anso.

    Un coup d'oeil à sa Moitié pour lui permettre de lancer son pari puis elle donnera l'impulsion nécessaire pour se libérer d'Ansoald. La main sur la hanche de sa Reyne ? Elle l'y laisse, s'amusant à pianoter sur l'étoffe qui dissimule la peau, l'attention à nouveau portée sur la rixe.

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Judicael.
[Stand du bouffeur de dents - Anso - Judicael ]

Mais rouquin lui, n'a pas le temps de compter fleurette. Juste celui de compter les écus. Il se fiche bien des femmes qui sont venues, gourmandes, se rassasier d'un tel spectacle. Deux hommes dans une arène, voilà qui sonne comme une vieille chanson. Et dans un cri de cheyenne contrarié, il intime aux parieurs de parier, aux siffleurs de siffler et aux perdants de s'incliner.

Sans laisser le temps au brun de se redresser, vient le saisir au collet pour l'envoyer valdinguer avec impulsivité dans les cordes imaginaires de ce ring à taille humaine. Le dos se courbe dans une fausse inclinaison, tandis que la senestre aux veines saillantes comme des rizhomes saisit en son sein une pierre bordant leur cercle de sorcières. L'idée qu'il a derrière l'oreille n'est pas bien belle non, et pas bien mystérieuse non plus. Quel bruit fait un crâne crétin , sous son chapeau bouffon, lorsqu'il se fracasse? Ou une mâchoire renarde, si tant est qu'elle ait quelques bonnes dents à offrir?

Pour sûr, s'il veut gagner des écus, il doit écourter ses combats. Un adversaire comme celui là lui fait perdre plus d'argent qu'il n'en a. Un torero aux esquives de danseuses n'a pas sa place dans le monde impitoyable des bourrins de la cour. Celui là est trop sinueux. ses mains sont trop tendres, trop habiles à louvoyer dans les poches de velours et malaisées à frapper jusqu'à s'en durcir la carne. Le jeune est un funambule, Cael un coupeur de cordes. Et s'il est voleur aussi, il a moins de scrupule à percer dans le vif les remparts à son succès. La langue vient caresser la gencive, le regard s'aiguiser sur le joueur.


- Donne moi juste une dent. Je t'en ferai un collier.


Orfèvre boucher, Judicael essuie la sueur qui lui perle au front d'un revers de main. Et s'il fallut que ce soit du sang, suintant d'une plaie ouverte, il n'en aurait pas paru moins fou.
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Recueil-galerie d'avatar
Kelel
[ Stand du Bouffeur de Dents - Auprès de Vulpes, un charmant colis dans les bras, prêt à être expédié ]



Et ce fut à l'heure pour la langue vipérine de venir pourlécher les lippes cramoisies faisant office de portes. Closes, elles le furent bien vite, du moins suffisamment rapidement pour permettre au clopin-clopant d'en placer une sans devoir patienter une journée entière. Après tout, pour ceux connaissant trop bien la Pâle, il était facile de la qualifier de pipelette doublée d'une grande-gueule au sens relationnel et à la courtoisie bien relative. Aussi, quand l'occasion de l'ouvrir était offerte, il valait mieux saisir l'opportunité sans se faire prier, chose que Maître Corbeau eut tôt fait de faire après s'être vu propulser dans les cordes que les bras Azurés représentaient ce jour. La situation n'aurait été jugée ni plaisante ni déplaisante s'il avait fallu donner son avis. La Borgne ne semblait pas plus dérangée que cela, une fois l'effet de surprise passé. Après tout, c'était un risque à prendre, que de se retrouver avec un paquet dans les bras, quand on avait le regard rivé ailleurs que sur le ring.

L'Oeil valide, une fois revenu se ficher sur ce qui l'intéressait nouvellement, n'eut de cesse de lorgner lorgner, avide et sans gêne, ce qui était donné de voir. Tantôt glissant sur la silhouette aux cheveux ébouriffés de Ansoald, tantôt sur la complice Renarde dont les mots sifflaient inlassablement aux creux de ses oreilles. Qu'elle était délicieuse, cette Créature si souvent fantasmée, mais rarement idolâtrée à sa juste valeur. Malheureusement pour l'Oeil avide, l'instant n'était pas à l'égarement, il fallait se focaliser sur l'Oiseau Beau Parleur; point qui se recadra bien vite, une fois la bouche de ce dernier close et bien bouclée. Ou pas, qui pouvait savoir ce que Corvus préparait pour la suite ? C'est qu'elle l'avait connu bavard le bougre.
Parier sur toi, tu dis ? Ma foi, si j'étais bourrée d'thunes, j'dis pas, mais là ...

Kelel ? Menteuse ? Si peu, voyons. Disons plutôt qu'il n'était pas intelligent de venir clamer, au milieu d'une compagnie burlesque de demeurés radoteurs* , être riche comme Midas. Si le point de tout cela commençait à la peser ? Dans les faits, aucunement, mais dernièrement, elle n'avait en tête que cette Avarice grandissante et grandement handicapante en tête. Peut-être devrait-elle envisager de faire quelques placements, ça et là, et intelligibles de préférence, pour se défaire de ce poids. Idée intéressante et à garder de côté pour une grande occasion, mais pas pour ici. En ces lieux, puisqu'elle devait se faire joueuse pour motiver son décrété Poulain, tout en suivant sa soeur, il lui fallait trouver autre chose que des écus dorés à offrir. Ou, plus vicieusement, elle pouvait promettre au vainqueur une chose dont il ne voudrait pour l'inciter à perdre. Ceci dit, c'était prendre le risque d'offrir ce qu'on ne souhaitait à un individu détraqué pouvant le désirer juste pour vous emmerder. Hum. Ma ch'mise au perdant, et pour l'vainqueur une folle nuit en ma compagnie. Si ça, ça ne motivait pas l'inconnu à se laisser enfiler par le Corbeau, elle ne pouvait rien faire de plus pour ce pauvre Bouffon -Bouffon avec qui elle comptait bien s'arranger en cas de victoire. Et, qui sait, peut-être un nouveau Pion viendrait-il s'ajouter à la mêler ? De cela, elle n'osa pas s'engager, préférant offrir à sa Moitié et chair de sa chair, un sourire aussi malicieux qu'emplit de sous-entendus désastreux. C'pas mal, t'tr ... ?! Non, Kelelorna Rosa del Cielo Azzurro n'était pas touchée par un brusque arrêt vasculo-cérébral entravant sa parole, mais plutôt par un élan de surprise quand on vint leur ôter le pain de la bouche. Mmh. Chiabr...

Décidément, il y avait des jours où il faisait bon de sortir pour s'enjailler pleinement. Réajustant sa tenue comme il se devait, la Pâle tira un maigre sourire à la réflexion du rival d'Anso, mais ne dit mot, trop préoccupée par son apparence générale que par le déroulement de la baston toute proche. Ma Chère, penses-tu que cela me sied réellement ? C'est que je l'aime bien cette tenue, mais comme il semblerait que je doive bientôt m'alléger d'un élément, j'aimerais un avis juste. Maintien repris; corps pivotant face à la Flamboyante et menton relevé, un nouvel éclat de voix rauque gronda dans un esclaffement douteux. Ha ! Sincèr'ment, dois-je regretter l'prix que j'ai décidé d'offrir ? Tu m'connais, j'ai la langue qui s'agite plus vite que les méninges. Et le corps onduleux de la Reyne Folle vint se lover contre celui de l'Autre, ses sens embrasés par cette proximité tandis que la darde reptilienne vint souffler à l'oreille du canidé : Un défaut autant qu'une qualité, n'est-il pas, très Chèrrre ... Vulpesss ... ? Goguenard fut le ricanement qui suivit les mots à peine audibles, alors que, déjà, le visage balafré se tournait en direction des combattants malembouchés pour profiter du spectacle gracieusement offert.



* La Planète Au Trésor - Capitaine Amélia
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Samael.
[ à plat ventre sous un étalage-stand du cracheur de dents]

Et l'ombre veillait, grinçait des dents même et se révoltait tout seul. Lorsque la mâchoire jumelle claqua, ses tripes ne firent qu'un bond et il dut se faire violence pour ne pas prendre les choses en main.
Bien qu'il avait une classe d'enfer, Judicael attendait trop, parlait trop à son goût et ça l'énervait et l'agitait au dessous de son stand.
Il commençait à perdre patience, maintenant qu'il n'avait plus de noix pour se changer les idées, il passa aux cailloux, visant le cul des passants.

Et puis, le combat prit une tournure intéressante lorsque l'adversaire fut saisi au collet.
Le roux plongea sa patte dans sa poche et à terre vint déposer une lame, petite certes et dépourvue de manche mais cela faisait très bien l'affaire.
Ricanement de mauvais augure, lueur de fou brillant dans le regard, langue passant sur une rangée de dents bien droites, il fit glisser l'arme contre la botte de l'autre roux.

S'il avait promis de ne point intervenir, ceci étant le combat de Cael, il s'assurait quand même que son jumeau avait toutes les chances de son côté.
Satisfait et apaisé, il roula sur le dos, observant la scène à l'envers de sa tête penchée en arrière et tout en fredonnant passa sa paluche dans ses braies et s'en donna à coeur joie.

Du sang, Cael, donnes-moi du sang ! C'est trop bon.

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le Renard
Midia
[ Stand du Bouffeur de Dents, enfin dans l'coin quoi]



Le brun, oui oui, LE, car c'est bien de nouveau grimé en mâle que la brune était sortie de sa retraite quelque peu atypique. L'aspect était négligé et on se serait presque attendu à ce qu'une barbe hirsute s'ajoute au portrait peu fameux qu'elle affichait, mais ovaires oblige, aucune barbe n'avait réussi à se frayer un chemin sur les traits marqués de la, plus si jeune, femme. Revenue à Paris pour retrouver son clan et ses affaires. Elle avait vaguement entendu parlé de la fête tenue à Brissel et avait décidé avec elle même, après mure délibération que oui c'était l'endroit parfait pour retrouver l'Azur, après tout il y avait fou dans le nom, non ?

Et l'avantage de l'Azur ? C'est qu'il était tout sauf discret, et voilà qu'une voix de poissonnière familière s'élevait, pour parler de chanvre, bien entendu, on aurait cru un bond en arrière dans le temps, et la Baronne aurait presque pu verser une larme en entendant la femme qui avait si souvent était proche de lui ôter la vie. Mais il n'en fut rien, au lieu de cela une nouvelle délibération intense eut lieu, pour tout individu qui l'observerait à cet instant il pourrait apercevoir l'homme gesticuler en se parlant, faut dire qu'au fin fond du Larzac on perd rapidement l'habitude d'avoir un public. Et décision fut prise, c'était décidément une très mauvaise idée de tenter de surprendre les deux sœurs par derrière, et la mort l'attendrait sûrement, mais pas le genre de mort agréable, plutôt celui où vous vous videz ridiculement de vos tripes alors que vous êtes entrain de vider vos entrailles dans vos braies, bref pas la mort rêvée par l'Alsacienne, ce fut donc un partit plus délicat qui fut pris.

D'abord venait la première partie de l'approche, on reste les yeux rivés sur la proie, et on approche doucement dans le sens du vent... Ou le sens contraire ? Merde c'était quoi déjà ? Bon à défaut de s'en souvenir, et en plus vu qu'elle n'avait aucune idée d'où venait le vent, ce fut la ligne droite qui fut choisie, tant pis pour qui se trouverait sur le chemin. Ensuite surprendre sa proie, bon pour des questions de sécurité la Baronne allait, comme indiqué précédemment, se passer de cette partie là et passer à la dernière partie. L'assaut, un petit raclement de gorge pour s'annoncer et...


Putain Owen, dis moi que tu as du pavot, je t'en supplie. Je t'en donne autant de peau de chèvre que tu veux!

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L_aconit
[Dans la fool]

Gast!

Un coupe jarret , crasseux édenté , le frôla d'un peu trop près, assez près pour que sa pestilentielle odeur morde le blondin en plein visage. Au bord du malaise, il fuit dans la direction opposée, pour passer malgré lui devant des stands bigarrés ou personne ne souhaitait s'amuser autrement qu'en tâchant ses nippes de sang. Enfer et damnation! L'endroit était plus perverti et corrompu que les bordels où le Retz avait ses habitudes! Même chez Mérance, l'ambiance était moins glauque. Un gamin au visage barbouillé de crasse tenta de lui tirer sa bourse, qu'il avait laissé négligemment à son ceinturon.


Hé!

Le temps de tendre la main, gamin s'était enfuit. Laissant Nicolas hébété, naïf égaré. Quelqu'un se cogna férocement à sa poitrine, lui coupant momentanément le souffle.

Ho! Doucem...

Quelle folie d'être venu se jeter dans la gueule des fous! Les mains fines vinrent se porter à sa gorge où manquait l'air, balloté dans le tumultueux ressac de cette assemblée dont il ne maitrisait ni les codes, ni la moralité, pour la simple et bonne raison qu'elle n'en possédait aucune. Et la vague des bleus, sans crier gare, meurtrière de mots, déferla sur le plus inattendu des tableaux.

Anso.

Moment figé entre deux temps. Nicolas n'entendit plus la foule. Les sarcasmes qui se murmuraient dans l'assistance. N'y avait qu'Ansoald, voleur envoyé dans les cordes, pour lui voler dans l'écume. Sinistre aiguillon s’immiscant dans sa poitrine ajoutant à sa suffocation une aphonie sévère. Combien de temps que ce visage plus familier que tout autre ne lui avait pas été remis? Depuis que le voleur l'avait bassement abandonné. Un relent bileux tordit ses tripes, tandis que les prunelles d'azur se fermèrent d'instinct. La scène qui se jouait le ramena en une fraction de seconde à la morgue journée des Cerbères de Retz. Où il s'en fallut de peu, que le bouffon n'ait plus de tête pour se faire couronner.

Machinalement, de la gorge les mains se portèrent à leur alentours. Agrippant anarchiquement les frusques des passants, griffant leurs peaux pour s'extirper de la densité du rassemblement. Et les yeux fous de l'écuyer demandèrent pardon, en perlant leur désespoir, pour ajouter à la fête sa propre émulation hallucinée. Reculer, reculer, jusqu'à se trouver au pied du mur. Incapable de rien, capable de tout, cette fois l'Aconit ne lui serait d'aucun secours. Souris frappée d'épouvante, tétanisée. Transie.

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Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, Exorciste de Rome
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Larah_
    [Stand de la mort subite]

    Un écu est déposé et la main attrape un verre au hasard. Miraculée voulait braver la mort, comme un défi personnel, comme si frôler la Grande Faucheuse lui apporterait une expérience personnelle satisfaisante en ressentant qu'elle transgressait un interdit. Si on lui demandait, elle ne saurait pas expliquer pourquoi elle voulait absolument goûter un de ces verres, sachant ce qu'elle risquait. Elle s'est désintéressée d'Ansoald, observant la femme qui vomissait ses tripes. Larah grimaça, en se demandant en combien de temps les potions agissaient. Elle se recula légèrement pour éviter de se prendre du vomi dessus et regarda son verre, en expirant. Bon, il fallait bien qu'elle se décide à le boire quand même ! Elle n'était pas pressée, visiblement. Elle s'adressa d'abord à celle qui vomissait.

    - Crevez pas quand même. Je ne saurais vraiment pas quoi faire de votre corps !

    Enfin, si. Elle pourrait tout simplement le laisser là où il est ou tenter de le vendre à un boucher peu scrupuleux. Elle ramena le verre à ses lèvres avant de le boire cul sec. Une nouvelle grimace s'afficha sur son visage. Ils avaient mis quoi dedans pour que ce soit si dégueulasse ?! Elle inspira, avant de reconnaître des personnes dans la foule. D'abord, sa tante rousse qui lui fit un signe et Larah lui répondit. C'est alors qu'elle vit son autre tante. Blonde et borgne, cette fois-ci. Elle pâlit. Si cette dernière s'était rendue compte qu'elle avait fouillé dans sa chambre et avait subtilisé l'invitation, elle était une nièce décapitée voir pire !

    Ignorant si c'était le breuvage qui agissait ou la vue de sa tante, Larah plaça une main sur son ventre en poussant une plainte. Elle avait mal et ses intestins commençaient à gargouiller. Son autre main trouva appui sur la table, pendant le corps se ploie. Peut-être qu'en respirant fort, elle irait mieux ? Pas du tout. La nausée s'amplifia. Non. Ça ne pouvait pas être ce qu'elle pensait ?! Ceux qui avaient crée le breuvage n'avait quand même pas osé ?!


    - Ho non pas ça.

    Ni une ni deux, Larah commença à partir, se frayant parmi la foule du mieux qu'elle pouvait. Le plus vite possible. Pour se trouver un endroit discret.


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Ansoald
Perché, en équilibre précaire, sur cette branche improvisée, il écoute tour à tour les promesses des soeurs enlacées. Ce garnement, qui n'aurait pu trouver meilleure corde au ring de ce combat, plisse des yeux rêveurs, soleils couchants sous la foison des boucles brunes. Il apprécie, en connaisseur, les fastes de leurs folies. Il plonge ses pensées dans les brumes nocturnes sous parfum de chanvre que les envies gémellaires éclairent à l'unisson. Non pas une simple ronde en leurs corps de canailles, mais une ruée vers l'ivresse par des chemins inconnus en compagnie de la crème des fumiers de la terre. Dans les bas-fonds de la cité, creusée de tripots, de cabarets, de cavernes, on mettra cette grosse pendule dorée au fond des bouteilles pour perpétuer la nuit. Le poison sera lent mais bien plus efficace que cet acide bu à la hâte. Ansoald, qui se demandait pourquoi s'abîmer les poings sur mister baraque, revient au centre de l'arène, non loin du nombril du monde, avec une motivation gonflé à bloc.

Cependant, ne décolle-t-il pas du Cielo sans lancer une réplique des plus équivoques à la Goupille:


Seuls les fous placent leurs espérances en moi!

Il ne voit pas, au loin, Nicolas, cet homme qui le comblât d'amour et d'amertume, coeur d'azur au regard qui glace, déchiquetant les badauds imbéciles pour s'enfuir de la cour de Brissel, se mettre à l'abri pour soigner sa douleur. Toute l'attention de l'escamoteur se focalise sur celui qui prétend d'une dent faire un collier de morsures. Le corbeau lui sourit à pleines dents. Défie, de la pointe du bec, le rouminet aux pensées grasses, aux muscles nourris à la bonne barbaque. Qu'est ce que l'on creuse, dans cette montagne, sinon de l'air? Il ressemble à l'un de ces bourgeois qui ne peuvent, contrairement à la balafrée, dissimuler la boursouflure que leur main affectionne. Ce sont des proies qui donnent de l'appétit aux voleurs de tout acabit. Ainsi se porte le désir d'Ansoald envers ce roumatou. Massif, colossal, Judicaël fait du combat une raison de gagner sa vie comme un mur se fortifierait du sang des assaillants.
Mais nul mur n'existe qu'un boulet ne puisse détruire.

Ansoald le Magnifique toise Constantinople en flammes. Au diable les vertiges, provoqués par les vapeurs du poison. Ce maudit gobelet, s'il a émoussé en partie ses réflexes, a corrompu la douleur. Cependant....Il en revient à ses mains. Elles ne sont pas faites pour le combat, sauf pour donner des gifles, quand elles se ferment en poings, les doigts longs et délicats deviennent particulièrement fragiles. Des serres de corbacs que les pattes des lions écrasent avec noblesse. Aussi, lui vient-il une idée, profitant qu'elle soit distraite, non pas par le duel en cours, mais par sa copine aux proportions mythiques. Il est alors facile de nouer un pacte secret avec la rousse, sous forme d'un clin d'oeil entendu, et d'attendre qu'elle fasse son bon office....Pour déchirer le bas de la chemise de Kelel, lot du vaincu qu'il commente en ses termes:


Cette chemise était trop petite pour nous....Mais elle fournira au perdant un bon mouchoir pour y jeter ses larmes.

Malgré les préventions de sa sulfureuse frangine, Ansoald s'écarte d'un bond de toute tentative de vengeance de la part de la Rive Gauche des Enfers, pour ensuite tranquillement nouer à ses phalanges une protection de tissu. Désormais, il a assuré ses poings des meurtrissures contre cette carcasse dure comme la pierre. Laquelle enrage comme le minotaure emprisonné dans le labyrinthe face aux rodomontades interminables de ce duelliste de pacotille.

Le combat va-t-il enfin reprendre? C'est mal comprendre le larron....Il se met à danser, à sautiller autour de son adversaire, décontenancé par une telle attitude. Les grelots de sa couronne de bouffon tintent joyeusement, tandis qu'il virevolte et tourne et vire, dans un entrelacs de pas légers et de petits bonds aériens. Sur la pointe des pieds, à la manière des saltimbanques, se déplace autour du lion à la crinière bien peignée, écrasé sur ses talons en attente du coup fatal, furieux jusqu'à l'horreur.
Ne croyez pas qu'Ansoald se situe hors de toute raison. Il a peur. Il a évidemment peur. Il a la trouille que la montagne l'attire sous une avalanche de coups, l'enterre sous les pavés de ses poings pour le transformer en pissotière pour archéologues. Sa mine bravache n'est qu'un leurre, un appât pour ce gros saumon qui bat des nageoires, en vain. Justement, Judicaël est à la colère ce que le carbone est à la pollution. Il se jette en avant, toutes griffes dehors, décidé à écraser une fois pour toute ce moustique qui défie Sa Majesté de la fosse. Il déclenche la foudre, balaye l'air de ses grandes paluches, heurte à plusieurs reprises la défense des bras du larron, et parvient à le faire trébucher, à lui faire perdre de la vitesse de jambes. Le corbeau se replie précipitamment en retraite, recule sans pouvoir se dégager des mains de la foule qui l'entoure, qui désire, qui exige un massacre. Triomphant, Judicaël se ploie sur ses jambes pour donner l’uppercut décisif...

Hors, exalté plus que de raison par ce coup supposé fatal, Judicaël est imprudent. Il ne voit pas, ou trop tard, le genou d'Ansoald. Impulsion fulgurante, assénée dans un élan de désespoir, cette contre-attaque le prend par surprise. La rotule s'écrase contre la mâchoire du rouquin, au-dessus de l'arête de l'os, contre la paroi dentaire. Judicaël recule d'un pas, hébété. Il ne comprend pas. Un filet de sang s'échappe de sa bouche. Sur sa langue roule une dent, qu'il expulse dans un souffle, machinalement...Avant de tomber face contre terre dans un bruit de tonnerre.

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Judicael.
[Stand du bouffeur de dents ]

- Humpf!

La main essuie une un filet de bave sanguinolent, le poing serre une poignée de sable dans le creux de sa paume. Au stand du bouffeur de dent, pas de partage. Ne reste qu'un vainqueur, et ce en tout temps. Il se redresse, l'esprit vacillant. Le renard a vaincu, le roux a ployé. D'un geste mal assuré doucement se redresse. Bouffer du sable n'a rien d'une caresse ...

- T'as gagné bouffon. Tu peux reprendre ta mise.

Un écu malheureux, ce n'est pas cher payé pour se faire refaire le portrait. Mais le brun a été valeureux. Et le roux est presque gagnant. Le raffut a attiré des passants. Et pour les prochains combats, il laisserait le frère en ébullition se défouler les mimines. Posant sa main sur sa joue défoncée, Cael jette le sou de l'autre en se relevant totalement. Ne tenant pas à sucer du sang toute la journée, il s'éloigna pour trouver un baquet qui voudrait bien le rafraichir.
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Yulhia
    [Dans la foule, j'refoule mes sentiments.]


      Je m'ennuie.
    Je marche seule dans la rue, au milieu des mains entremêlées, des groupes avançant à la même allure, comme un banc de poissons. Au milieu de la foule, je me fraye un passage, jouant des coudes et lançant des jurons à ceux qui marchent sans faire attention, n'étant pas plus prudente moi-même. La capuche a été repassée, voilant alors en partie la blanche chevelure, et n'étant plus que l'Ombre de moi-même.
    Ce sont les mêmes histoires qui reviennent. En ce jour où le corps peut se reposer, il semblerait que je sois accaparée par des obscures pensées. On tente de s'en défaire, mais elles finissent pas revenir aussi vite que l'on les a balayées. L'esprit est torturé, et je tente à me raisonner en me rendant dans un endroit où certains sont certainement plus fous que Moi. Qui sont-ils, d'ailleurs ? Les azurs traînent sur les silhouettes, devinant leur personnalité au travers de leurs démarches, de quelques bribes de conversations attrapées à la volée.
    La plupart semblent se connaître, d'une manière ou d'une autre. Tous ont un lien, aussi infime soit-il. Alors, si je pars de ce principe, qu'un même lien relie tous les présents. Y en a-t-il un qui me relie à qui que ce soit ? À lui, là-bas, qui crache du sang ? À celle qui se vide de l'intérieur ? À celui qui mise sur untel ? À celle qui colle l'homme qui l'accompagne pour se rassurer ? Une grimace se dessine sur le minois, rejetant cette idée. Non. Je ne leur ressemble pas. Mon jugement de chacun est sans doutes obscurci par mon mécontentement actuel, mais qu'importe.

      Je m'ennuie.
    Alors je pense. Je cogite. Je me retrouve en tête à tête avec l'Avocate, oubliant totalement le monde qui m'entoure. Pour une fois, elle se veut presque rassurante. La voix entendue est de toutes celles avoisinantes, l'Unique familière, alors malgré le discours barbant, elle ne sera pas ignorée.
      Regarde toi. Regarde ce que tu as fait de ta vie. Tu ne vis plus, tu erres, sans but. Tu n'affrontes plus les obstacles de la vie, puisque tu es ton propre obstacle. Tu ne ressens plus rien. Physiquement, tu es vivante puisque tu peux encore marcher, mais regarde toi, émotionnellement tu n'est plus là, tu es morte. Rappelle toi, rappelle toi à quel point c'est bon de rire, de sourire, d'être accompagnée, parfois... Tu es vide, tu parais sans vie. Bas-toi, lutte ! Si tu ne veux l'aide de personne, tu avanceras seule, t'as besoin de personne. T'as toujours été la fille la plus indépendante que je connaisse. Tu passes tes journées à regarder passivement le bonheur d'autrui, les yeux vidés de toute émotion. Tu n'as même plus l'espoir ni l'envie d'être heureuse à nouveau, tu n'as même pas mal. Tu es juste vide. J'aimerais comprendre comment est-ce possible, d'avoir survécu à la souffrance jusqu'à ce point de non retour. Tu avais l'habitude d'être quelqu'un d'admirable. Reprends-toi, tout le monde mérite de vivre. Ne te contente pas d'exister.


      Je me lasse.
    Alors je continue d'observer les Autres, et les traits se tirent davantage lorsque je réalise une chose, étant alors en contradiction totale avec ce dont j'essayais de me persuader plus tôt.
    C'est faux, nous ne sommes pas tous différents, nos goûts sont différents mais notre façon d'agir est similaire. Qui n'a pas déjà essayé de se pincer pour vérifier que ce qu'il vivait était réel ? Qui n'a jamais fait semblant de regarder ailleurs pour ne pas voir quelqu'un ? Alors non, nous ne somme pas tous entièrement différents, on retrouvera toujours un petit bout de nous chez quelqu'un d'autre. Et cela m'effraie. Quelle est la ressemblance que je peux avoir avec ces Gens ? Laquelle ?
    Les tempes sont massées d'un mouvement circulaire par les index. Réfléchir me donne mal au crâne. Il fait soif. Et il est simplement hors de question de me retrouver à vomir mes tripes après avoir bu une drôle de boisson d'un des stands.

      De l'alcool. Il me faut de l'alcool.
    Et je peux vous assurer que dans ces moments là, même si ce n'est pas l'ultime solution, un verre de vin et du chanvre peuvent vous sauver la mise. Je suis vide, je vous dis. Alors à défaut de me remplir d'amour ou d'autres trucs aussi chiants, j'opte pour le breuvage.
Owenra
[Bouffeur de dents - Toujours avec la Pâle puis avec la Reine des Chieuses]

    Des regards sont échangés entre les deux sœurs jusqu'au moment où Viperae gratifie l'assemblée de sa voix divine pour donner sa mise. Un instant, juste quelques secondes, l'Owen' tique. La chemise passe encore, mais la nuit ?! Tss... Il n'y a vraiment que sa Majesté Folle Pâleur pour oser tant de lubricité. Mais le sourire malicieux que les lèvres cyanosées de sa Moitié de sang dessinent font révulser les globes oculaires dans leurs orbites, tirer un sourire en coin aux babines charnues et alors que la bavarde Borgne reprend la parole, la voici subitement coupée par un volage dans les plumes de ce cher Corbac' qui se voit tiré au centre du ring par son combattant. Quelle insulte pour la Reyne des Miracles, Vulpes en grognerait presque si d'aventure, la Scintillante ne requéraient pas, à nouveau, toute l'attention de sa Canidée, détournant encore une fois cette dernière de l'agitation principale. Or, la dernière réplique du Corbeau parvient aux oreilles de la Renarde et lui provoque une légère pointe d'amusement. Il n'est de plus fou que les Miraculés et plus encore pour l'Azur. La Flamboyante se montre décidément bien trop distraite par la Balafrée, tellement distraite qu'elle ne prend pas garde à l'approche de Midia, trop occupée à contempler, à dévorer du regard cette esquisse de perfection qui réajuste les étoffes trop présentes au goût de la Renarde. Elle doit répondre à la question posée mais la réponse se fait bien trop évidente et pourtant, voilà que les lèvres charnues s'ouvrent et que la bavarde s'active :


Tu sais bien que je n'affectionne réellement que ta tenue lorsqu'elle brille par son absence.

    À ces paroles pleines d'impureté inhabituelle entre deux personnes de même sang, la Rousse ajoute un clin d'oeil fripon. Une autre question fuse. Un court moment, Owenra songe à gratifier cette bouche aux tons céruléens d'un bécot pour les clore. Serait-ce là faire preuve d'impolitesse que de faire taire la Matriarche Azzurrée ? Très probablement. Cependant, la Renarde ne peut vaquer à ses divagations car le corps malingre jumeaux du sien s'enroule contre elle. Irrémédiablement, ses sens s'avivent et bientôt, c'est son épiderme qui se hérisse de frissons exquis lorsque le sifflement reptilien s'invite au creux de son ouïe. Hâtivement, la caboche rouquine se secoue dans une vaine tentative de dissémination des réflexes induits par le rapprochement physique de son Autre. Finalement, la bouche s'ouvre à nouveau et la voix murmure :


Vile succube que tu es, ma chère, souhaitais-tu à ce point la victoire de ce cher Ansoald ?Voilà les crocs canins qui viennent taquiner le coin de la mâchoire écaillée.Il est évident que je garderai ta langue hyperactive pour moi.

    Cette tirade achevée, c'est un ricanement qui la ponctue jusqu'à ce que les messes basses des deux protagonistes soient interrompues par l'arrivée d'une travestie en pleine possession de sa virilité qui attire l'attention en s'adressant à la Rousse. Rousse qui pivote la tête vers la Brune avec un sourire en coin en guise de signe de bienvenue.


Bien sûr que je possède du pavot, cher Midia. Mais quel prix es-tu prêt à mettre pour t'en voir devenir le possesseur ?

    Nouveau sourire agaçant, bien que le retour de la Chieuse lui fasse plaisir, il n'est pas dit que l'Owen' en oubliera le sens des affaires et un bras qu'elle enroule autour de la taille de l'Aînée qui reste collée à elle, vient introduire une nouvelle phrase destinée à l'Enquiquineuse :


Qu'il est bon de te revoir très cher. Je crois avoir aperçu Larah dans le flot de badauds, je suis certaine que cela lui ferait plaisir de te voir. Tu lui manquais il y a peu.

    Un clin d'oeil amusé est adressé à la Travestie avant que son attention ne se porte sur le combat. Des baffes sont échangés entre les deux combattants et soudain, un coup d'oeil du Poulain improvisé de l'Azur à notre Rousse. Une diversion ? Un regard est lancé à droite, rien d'intéressant. À gauche ? Idem. Que pourrait-elle donc faire pour aider l'Anso ? En réfléchissant, ses doigts triturent l'étoffe de la chemise de Kel'. Le regard se baisse, les lippes s'égarent sur le côté. Elle agrippe chaque côté de la chemise et tire sur le tissu, faisant sauter trois coutures sur le bas de la limace. Un nouveau ricanement s'échappe de ses lèvres quand elle se penche contre l'oreille de la Reptilienne pour souffler en son creux un :


Non, et encore non. Décidément, je te préfère sans.

    Cette phrase, elle la pare d'une caresse de sa bavarde mutine sur le cartilage de l'oreille attentive de la presque à demi-nue. Il semblerait que la fête actuelle donne des élans de friponneries à notre Renarde félonne.
    Reportant son attention sur le combat, elle constate que la diversion semble efficace et voilà que le Corbeau remporte le combat, un sourire victorieux s'accroche à ses lèvres. Quel dommage que d'autres parieurs ne se soient pas inclus à ce match. Enfin ! Au moins ne perdra-t-elle pas de chanvre.

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Kelel
" Phantasm: A delusion of a disordered mind. A Phantom. A Spirit. A Ghost. For nearly 4 decades it has been contained, but Evil always finds a way. "

Code Pandorum - Phantasme




[ Bouffeur De Chicots - En train de se faire dépouiller de sa seconde peau par deux malandrins ! ]



Et quelle ne fut pas la délicieuse surprise que de voir rappliquer une travestie au coeur des affaires Azzurées. Sans dire mot, sans même rechigner par le manque d'intérêts lui étant porté, la Reyne Folle poursuivait son office; réajustant avec ardeur cette tenue qu'elle préférait voir tomber plutôt qu'être replacée. Viperae ondulait dans son linge; l'horrible peau dont il fallait se parer par obligation n'était autre qu'un supplice pour celle aimant se mouvoir dans le plus simple appareil au sein de ses demeures. Tout occupée qu'elle fût, elle ne prêtait plus garde à rien, sinon à elle-même, jusqu'au moment fatidique où sa Moitiée réamorça la discussion. Que ses mots étaient doux pour celle qui, jusque là, avait toujours été sourde; qu'il était plaisant de se voir happer par les dents acérées du canidé. Vulpes savait y faire, si bien que la mascarade se fit sans qu'aucun sens ne puisse en avertir leur propriétaire. Quand vint l'instant I -celui où les gestes graciles n'étaient plus que Passé, sournoisement remplacés par hâte et vigueur- Kelelorna ne put que rester couac; entre subjugation et outrage.

Hum L'Azur, toujours focalisée sur la Renard, ne bougea pas d'un brin, sinon pour cause d'un balancement bien involontaire quand l'ardente envie de venir se blottir dans le pelage de l'Animal anima son coeur. Et ses reins, par quelques roulements suggestifs. La bifide humecta les lippes l'entourant, s'apprêtant déjà à s'agiter quand tout reprit son cours. Les bougres n'en avaient visiblement pas terminé avec sa pauvre mise. Quelle idée avait-elle encore eue là ? C'était définitivement une manie de la majorité des gibiers de potence du pays de la foutre à moitié à poils à la moindre occasion. Si cela donnait matière à un quelconque mécontentement ? Aucunement, et ce même en sachant que les crevards se jetteraient sur le moindre bout de viande, aussi avarié fût-il. Une Charogne, voilà ce qu'elle était et aimait à entendre, alors elle n'allait pas s'offusquer quand quelques malheureux trouvaient bon de la désaper. Tout au contraire, c'était glorieux à ses yeux.

C'était donc une Pâle aux pans de chemise s'agrippant lamentablement à ses épaules pour ne pas choir définitivement, qui lorgnait d'un oeil peu scrupuleux les visages voisins. Une personne normalement constituée aurait, très certainement, tenté de garder un peu de fierté en nouant les lambeaux de tissus restants. Malheureusement pour l'assemblée, la Pâle ne semblait pas d'humeur à épargner les regards qui, de mésaventures, viendraient se perdre sur sa silhouette décharnée aux multiples contusions et cicatrices faisant de l'ensemble un charmant patchwork. C'est qu'en y repensant, la Borgne finissait soit avec quelques fringues en moins, soit un morceau de moins, sinon une balafre de plus. La dernière en date lui offrant occasionnellement un clopinement digne de Long John Silver.
J'vais pas t'cacher que j'aurais préféré qu'on garde ça pour plus tard. D'genre en privé. A trois, autour de l'âtre et une bouteille à la main. Juste une... 'faudrait pas indisposer celles qui restent. Elles auraient bien mieux à foutre.

Finalement, Calamité tiqua dans un soubresaut inattendu et reporta tout son intérêt sur la bataille. Bataille qui n'était plus vraiment d'actualité, puisque l'un des duellistes prenait congé tandis que le second, victorieux, devait compter, discrètement, ses phalanges encore fonctionnelles. Comme si c'était l'moment pour avoir c'genre d'problèmes ... Quelle merde. Et, soudainement ... Midiiiaaa ! Non, elle ne l'avait pas oubliée dans son coin, mine de rien. Elle avait juste patienté jusqu'à trouver une raison valable de lui adresser la parole, mettant plus ou moins de côté la rancune entretenue à son égard tout du long de son absence. " Un élevage de chèvres dans le Larzac. Conn'rie ! " J'vois qu't'as d'l'épaisseur sur toi, mon Chou. File-moi un truc avant qu'j'attrape la mort. L'Sans Nom m'attend, mais j'suis pas encore assez vieille pour crever d'un simple rhume. Bras tendu dans la direction souhaitée, elle patientait désormais pour obtenir l'objet de sa convoitise. Ca f'rait désordre après tout c'que j'ai encaissé, et encaisse encore.

Néanmoins, et parce qu'il fallait redevenir sérieuse dans les affaires, l'Azurée tourna à demi le visage, cherchant de son oeil valide le combattant-grand-vainqueur de ce duel -n'ayant pas duré suffisamment longtemps à son goût, d'ailleurs. Tristesse et désolation ! Elle qui s'attendait à pouvoir profiter convenablement du spectacle en glissant dextre et senestre sous les linges de son Autre ... " Ma vieille, tu r'passeras. " C'était désormais Ansoald que le démantoïde grenat scrutait de pied en cape, avec une attention toute particulière, comme si ce dernier n'était plus qu'une statue de pierre sous le regard de Gorgo. Bien joué. Comme quoi la Folie aura misé juste une fois encore. Tu sais où nous trouver, l'jour où tu voudras v'nir quérir ton dû. Et maintenant ? Maintenant, il ne restait sans doute plus qu'à profiter du calme bien relatif de cette petite fête.

Où est-ce qu'on peut s'rincer la gueule, ici ? Not' cher vainqueur mérite bien un r'montant. L'vaincu aussi, mais 'semblerait que l'ego blessé l'ait poussé à tailler la route trop vite. Hinhin
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Judicael.
Et dans un grand mouvement , l'eau presque claire d'un tonneau vint laver son égo qu'il n'avait pas si démesuré que cela. Ha! perdre contre un bouffon , quelle infamie. Pour autant combattants avaient fait cela à la loyale de Brissel. Et ce qui était fait ne saurait être défait. Ruisselant sur le visage contusionné du rouquin, l'eau se teinta de rouille. Comme si l'ocre de ses cheveux embrassait la surface du baquet. C'était bien la souillure du sang qui se rappelait à celui qui avait cédé sa dent. La langue roula, curieuse et malheureuse, sur la gencive trouée au gout de métal. Etrange sensation. Il s'en fallut de peu que ce fût une dent bien trop devant. Désormais lorsqu'ils sourirait, s'afficherait le souvenir cuisant du stand des bouffeurs de dents. Il se fit la réflexion que le couteau était à portée de main. Glissé par Mael, il l'avait bien vu. Quelle folie. Si l'on commençait à tuer les participants ... Nul plaisir de les dépouiller vivants.

Appuyé bras tendus sur le baquet de fortune, le roux récupéra une petite minute. Les verts pivotèrent sur le coté, où terré là, un énergumène fifrelet et efféminé semblait se pisser dessus. Se redressant, il passa à ses cotés. Le pas calme d'abord, il feint tout à coup de lui refiler un coup de botte, faisant se soulever la poussière, et sa poitrine maigre dans un rire de damné. L'ornière de sa mâchoire ne rajouta qu'un peu de glauque au plaisir malsain du roux. Le blond qui n'avait pas dix neuf ans eut un sérieux mouvement de recul, satisfaisant Judicael.

Il était l'heure.

Sautant à deux pieds sur un tonneau fermé, le rouquin siffla avec détermination l'appel de ses congénères. Car les réjouissances allaient toujours un temps. Mais dans l'antre des brigands, on invitait jamais sans assurer sa fortune...

Pensaient-ils vraiment tous qu'à Brissel, les malandrins vendraient leur temps , dents, potions et autres jeux stupides de poings et de boulets pour une poignée d'écus? Et de chantonner en sourdine, entre les dents restantes, cette ode.


- Désir, désir, reyne de mon empire... Donne-nous ta bénédiction...

Alors les canards cancaneraient à la confirmation royale du signal.

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