Walan
[Paris, porte Saint-Michel
17 juin 1465]
Sous le lourd soleil de juin, la porte Saint-Michel était toujours active et voyait passer bien du monde. Entre les nombreux chariots et charrettes entrant dans la ville pour ravitailler marchés, hostels ou palais, et parfois simplement pour rejoindre les quais et y transférer leur contenu, on voyait régulièrement passer dans l'autre sens divers étudiants des universités, bourgeois et nobles fuyant la ville, sa chaleur et ses odeurs pour rejoindre des domaines plus verts et aérés. Et au milieu du lot, on trouvait un chevalier. Chevalier, qui plus est, qui ne traversa la porte ni dans un sens ni dans l'autre, mais s'arrêta à la tour qui la protégeait pour y entrer. Il y était connu, évidemment, sans quoi l'un des soldats présents pour assurer la surveillance des lieux aurait poliment mais fermement refusé l'accès à l'intrus qui aurait tenté d'y pénétrer.
Une fois dans la tour, Walan, puisque c'était lui, examina brièvement les lieux. Servant de salle de garde, cet étage ne serait pas celui où aurait lieu la cérémonie, mais il était néanmoins de son rôle de Capitaine-Prévôt de l'Ordre de veiller à ce qu'il n'y ait aucune anomalie. Une fois satisfait de ce premier examen, le brun demanda à deux des gardes de transporter les grands plateaux de bois qui leur servaient de table dans la petite cour attenante à l'édifice et séparée d'un mur -et d'une large porte présentement fermée- du reste de la rue. Ladite cour ferait le lieu idéal pour la fin de la cérémonie, et ce d'autant plus une fois que les gardes auraient mené vers elle les domestiques encore en chemin avec leur chargement.
Ces premières consignes données, le pair monta à l'étage de la tour. Aucun noble ne résidant en permanence dans les lieux, cet étage ne servait pas d'appartements comme il était coutume mais de salle d'audience, cérémonie et autres circonstances nécessitant un minimum de calme ... et d'apparat. C'était donc là qu'aurait lieu la cérémonie, dans une certaine intimité rappelant un peu la "secrète" salle du chapitre de la forteresse de Ryès. Avant même d'arriver sur place, le chevalier avait envoyé ses instructions quant à la disposition des lieux, reproduisant en partie celle de son modèle. En partie seulement, car il fallait qu'il demeure des choses à découvrir lorsque l'on était enfin admis au Chapitre. Et aussi parce que reproduire une salle carrée dans une tour ronde n'était pas vraiment simple, de toute manière.
Le regard gris acier parcouru ainsi la pièce du regard pour vérifier que tout était conforme à ce qu'il avait demandé. D'abord les vastes tentures azur à la licorne d'argent, qui pendaient le long des murs avec zèle et application, puis l'estrade -pas bien haute à vrai dire, une simple marche- placée à l'opposé de l'entrée de la pièce. Sur l'estrade, une cathèdre flanquée d'un unique fauteuil, faisaient face à la salle. Deux longs bancs s'étendaient côte à côte devant l'estrade, suffisamment éloignés de celle-ci pour laisser un espace vide, et suffisamment éloignés l'un de l'autre pour ouvrir un passage. Satisfait de ce qu'il voyait, le brun monta un étage supplémentaire pour y rejoindre l'une des pièces réservées aux membres de l'ordre de passage et y revêtir les attributs de sa fonction. Lorsqu'il redescendit, collier autour du coup, mantel azur sur les épaules et gantelets sous un bras -il ne les mettrait qu'au dernier moment- le bruit dans la cour l'informa que les domestiques étaient arrivés et préparaient les tablées. Ne restait plus donc qu'à attendre l'arrivée, de plus en plus proche, des membres convoqués ...
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(temporaire)
17 juin 1465]
Sous le lourd soleil de juin, la porte Saint-Michel était toujours active et voyait passer bien du monde. Entre les nombreux chariots et charrettes entrant dans la ville pour ravitailler marchés, hostels ou palais, et parfois simplement pour rejoindre les quais et y transférer leur contenu, on voyait régulièrement passer dans l'autre sens divers étudiants des universités, bourgeois et nobles fuyant la ville, sa chaleur et ses odeurs pour rejoindre des domaines plus verts et aérés. Et au milieu du lot, on trouvait un chevalier. Chevalier, qui plus est, qui ne traversa la porte ni dans un sens ni dans l'autre, mais s'arrêta à la tour qui la protégeait pour y entrer. Il y était connu, évidemment, sans quoi l'un des soldats présents pour assurer la surveillance des lieux aurait poliment mais fermement refusé l'accès à l'intrus qui aurait tenté d'y pénétrer.
Une fois dans la tour, Walan, puisque c'était lui, examina brièvement les lieux. Servant de salle de garde, cet étage ne serait pas celui où aurait lieu la cérémonie, mais il était néanmoins de son rôle de Capitaine-Prévôt de l'Ordre de veiller à ce qu'il n'y ait aucune anomalie. Une fois satisfait de ce premier examen, le brun demanda à deux des gardes de transporter les grands plateaux de bois qui leur servaient de table dans la petite cour attenante à l'édifice et séparée d'un mur -et d'une large porte présentement fermée- du reste de la rue. Ladite cour ferait le lieu idéal pour la fin de la cérémonie, et ce d'autant plus une fois que les gardes auraient mené vers elle les domestiques encore en chemin avec leur chargement.
Ces premières consignes données, le pair monta à l'étage de la tour. Aucun noble ne résidant en permanence dans les lieux, cet étage ne servait pas d'appartements comme il était coutume mais de salle d'audience, cérémonie et autres circonstances nécessitant un minimum de calme ... et d'apparat. C'était donc là qu'aurait lieu la cérémonie, dans une certaine intimité rappelant un peu la "secrète" salle du chapitre de la forteresse de Ryès. Avant même d'arriver sur place, le chevalier avait envoyé ses instructions quant à la disposition des lieux, reproduisant en partie celle de son modèle. En partie seulement, car il fallait qu'il demeure des choses à découvrir lorsque l'on était enfin admis au Chapitre. Et aussi parce que reproduire une salle carrée dans une tour ronde n'était pas vraiment simple, de toute manière.
Le regard gris acier parcouru ainsi la pièce du regard pour vérifier que tout était conforme à ce qu'il avait demandé. D'abord les vastes tentures azur à la licorne d'argent, qui pendaient le long des murs avec zèle et application, puis l'estrade -pas bien haute à vrai dire, une simple marche- placée à l'opposé de l'entrée de la pièce. Sur l'estrade, une cathèdre flanquée d'un unique fauteuil, faisaient face à la salle. Deux longs bancs s'étendaient côte à côte devant l'estrade, suffisamment éloignés de celle-ci pour laisser un espace vide, et suffisamment éloignés l'un de l'autre pour ouvrir un passage. Satisfait de ce qu'il voyait, le brun monta un étage supplémentaire pour y rejoindre l'une des pièces réservées aux membres de l'ordre de passage et y revêtir les attributs de sa fonction. Lorsqu'il redescendit, collier autour du coup, mantel azur sur les épaules et gantelets sous un bras -il ne les mettrait qu'au dernier moment- le bruit dans la cour l'informa que les domestiques étaient arrivés et préparaient les tablées. Ne restait plus donc qu'à attendre l'arrivée, de plus en plus proche, des membres convoqués ...
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