Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Péché impardonnable.

Don.
Et non, papa n'est plus là, pour te sauver. (Référence lamentable, mais j'assume, le roi lion !)

Que peut il bien te rester ? Une mère ? Même plus ! Des amis ? Comprendraient-ils ? Un époux... Plus depuis longtemps, ton amant ? Il serait répugné !

Ses mauvais rêves ne cessaient de l'angoisser, l'éveiller au beau milieu de la nuit afin de la tourmenter à jamais.

L'enfant grandissant en son sein, serait forcément malsain si on en croit les superstitions des bonnes vielles.
Grossesse paisible, enfant calme et équilibré... Alors que le sien ne se nourrissait plus que de culpabilité et remords. De songes plus sombres les uns que les autres.

Ses insomnies, de plus en plus fréquentes ôtaient à Dana toute beauté et c'est plus mince qu'elle n'aurait dû l'être qu'épuisée elle frappa à l'une des portes de l'église de notre dame de bon secours, comme une aliénée, au beau milieu de la nuit.

La pluie était battante et c'est sous cette averse de larmes venues du ciel, que la comtesse pouvait être découverte. En chemise blanche, sous un large et épais manteau d'hiver de la même teinte, il était tout à fait possible de la confondre avec un fantôme sorti de nulle part. Ses cheveux, qu'elle laissait pousser depuis quelques mois déjà, atteignaient sans difficultés les sommets de sa gorge qui se voulait, je vous l'assure, bien recouverte par un châle rouge dont peu connaissent l'histoire.

Veneny n'avait pas encore de quartiers personnels au sein même du château, puisque son installation était récente en ces lieux. Il n'était d'ailleurs peut être même pas là, en cette nuit, puisque le pauvre ne pouvait pas déléguer son travail "secondaire" pour ne s'occuper finalement que du petit coin religieux de la Comtesse de Guingamp.

Pourtant, à bout de nerf, et désespérée, cette dernière tambourine la porte arrière de l'édifice, où elle espère trouver son curé attitré.


Mon père.. Mon père ! Ouvrez, si vous êtes là, par pitié, ouvrez moi !
_________________
Veneny
C'est parce qu'il avait encore quelques petits trucs à faire dans l'église, mais aussi par un soupçon de flemmardise à l'idée de devoir se taper le chemin du retour, que Veneny décida de passer la nuit dans l'église de Guingamp. La pluie battait son plein dehors, et il faisait un froid de canard. Enfin c'était la Bretagne quoi, surtout que l'Hiver cruel approchait à grands pas. L'église n'étant pas conçu, heureusement, pour servir de maison ou d'hôtel, Veneny se contenta de ronfler sur des sacs dans la petite salle qui servait de remise, quand bien même celui-ci ne dormait que très peu chaque nuit. Il se servit de sa soutane comme couverture, la trouvant plus confortable. Il rêvait, paisiblement, de plusieurs choses, toutes les plus impossible les unes des autres. Un puissant Cardinal, ayant tout les droits. Un noble richissime, avec milles sujets à genoux. Un preux Chevalier, avec d'innombrables faits d'armes. Mais voila, il était un petit Inquisiteur de rien du tout. Et cela le satisfaisait un peu, même si son arrogante personnalité visait plus haut.

Et au moment délicieux où il s'imaginait être dans son château, pataugeant dans l'or et le prestige, des bruits venant de la porte arrière l'extirpèrent de tout cela. Il se leva en sursaut, enfila à la hâte sa soutane encore chaude et se précipita près de la porte. Heureusement que la nuit, l'église était toujours allumé par quelques cierges (ce qui devait coûter une fortune à Dana mais bon), ainsi il ne vautra pas lamentablement sur la marche qui menait vers la porte. Marchant nu pieds sur le sol glacial de l'église, c'est en tirant un peu la gueule qu'il ouvrit la porte, laissant pénétrer le vent dans l'édifice. Il hurla en voyant ce qu'il y avait devant lui.


Haaaaa !

Il recula d'un pas, plaçant la main sur son cœur, frôlant la crise cardiaque. Une forme rouge et blanche, était devant lui ! Était-ce un démon ou bien l'Ankou qui venait le chercher ? Il resta quelques temps stupéfait, ne sachant pas quoi faire. Puis, reprenant ses esprits, il reconnu Dana de par son visage et sa longue chevelure. Époustouflé, il prit la parole.

Ma fille ! Vous m'avez fait peur ! Que se passe t-il ? Mais... que faites-vous sous cette pluie battante ? Vous aller attraper la mort ! Rentrez-vite !

Il l'agrippa par la main, plus ou moins doucement, et la fit rentrer prestement dans l'édifice sacré. Il alla alors chercher une couverture grossière dans la remise et enveloppa Dana qui était trempée, puis alluma d'avantage de cierges, l'obscurité régnant toujours en maître dans l'église malgré les quelques uns déjà allumés.
_________________
Don.
Il était là, ce visage qu'elle estimait ami, sans réellement savoir s'il n'était finalement réconfortant que par son appartenance divine, ou par sa franchise sincère.
Voir Veneny lui donnait envie de pleurer, et pourtant, la comtesse, comme vous le savez ne pleure jamais. Enfant morveuse, à la larme facile elle avait décidé en grandissant de ne plus dévoiler au monde cet état de faiblesse évident. Plus de larmes, ou seulement en secret.

Là, assise et enroulée dans cette couverture rugueuse, les larmes ne venaient donc toujours pas, mais les yeux humides et hagards cherchaient le réconfort dans ceux de l'homme de foi à ses cotés avant de lui formuler réponse.


Je n'en peux plus mon père.
Il... Il me faut vous parler.


Confesse-toi Vilaine... Encore.

Je ne peux risquer de le faire avec qui que ce soit d'autre, je n'ai confiance qu'en votre fidélité en notre très haut, et je crois que je ne pourrais survivre s'il ne m'accorde son pardon...

L'absolution que Veneny pouvait lui accorder était nécessaire à Dôn pour qu'elle puisse encore avancer, sans que ses actes passés soient trop difficiles et lourds à porter. Il fallait absolument qu'elle parvienne à surmonter cette épreuve, pour se détacher de la Bretagne, et surtout de sa culpabilité. Il n'y avait finalement plus rien à aimer, si le seul être avec qui elle avait tant partagé n'était plus, et ce par sa faute.


Acceptez vous de m'entendre ? Malgré l'heure ?
Les mauvais rêves et l'insomnies ne me quittent plus, aidez moi mon père. Aidez moi. Je vous en prie.

Je suis rongée.

_________________
Veneny
Silencieux, il apporta deux petits chandeliers, qu'il tenait dans chaque main, près de Dana puis les posa par terre afin de la réchauffer, l'église n'étant pas doté d'une cheminé.
La, debout, dans sa soutane blanche resplendissante (mais quelle marque de lessive utilise t-il ?), il observe Dana tout en prolongeant le silence. Il n'était toujours pas vraiment réveillé, ce qui augmentait considérablement son temps de reflexion... Mais il se doutait bien que si Dana était venu le voir en plein milieu de la nuit, ce n'était pas pour grignoter des biscuits qu'il ne pouvait toucher dû à sa condition sociale. Et il n'avait pas tort, pour changer ! S'avançant légèrement vers Don, il posa sa main sur son épaule puis parla brièvement.


Je comprend.
Et vous avez bien fait de venir me voir, ma fille.


Un sourire puis il reprit.

Ma fille, j'ai fidélité en notre Seigneur et en vous, ainsi qu'a tous les fidèles de ce monde. Je suis néanmoins surpris de votre question. Qui suis-je pour ne pas vouloir vous écouter ? Je serais ravi de le faire, et c'est en partie mon travail.

Le mot "travail" était toujours un peu étrange pour évoquer une charge religieuse, mais lorsqu'on y réfléchit bien, cela ne change pas tellement d'une fonction dans le domaine de la politique ou encore ouvrière. Il s'assit à son tour, en regardant toujours son amie mais qu'il prenait soin d'appeler "ma fille" puisqu'ils étaient, rappelons le, dans une église, et pas dans un tripot.

Le Seigneur vous accordera toujours son pardon si vous pensez et regrettez sincèrement vos actes. Nous commettons tous des erreurs, et je ne fais pas exception à la règle.

Ha ça c'est sûr ! Mais les gens aiment penser le contraire, et Veneny aussi.

Je ferais tout mon possible pour vous aider. Et je n'ai que trop de temps libre pour le gâcher à ne rien faire, ainsi je serais toujours disponible si besoin. Mais... vous semblez frigorifié, et un peu de vin ne vous fera pas de mal.

Les personnes de rang tel que Dana buvaient-ils du vin, ou plutôt de la piquette, comme le faisait Veneny ? Il n'en avait foutrement aucune idée, mais n'ayant pas trouvé de vin d'extrême qualités comme il avait pu en goûter au château de Nantes, elle devra se contenter de cela. Il se leva pour se rendre dans la petite remise où il dormait et en sortit une bouteille de vin de messe. Pour économiser, la plupart des vins de messes sont coupé à l'eau, mais est-ce le cas de celui-ci ? D'ailleurs celle-ci semblait plutôt vieille et il se rendit compte seulement après que Dana n'aurait peut-être pas voulu qu'on y touche. Trop tard. Au pire il ira la reposer et sortira sa gourde de ses bagages pour en donner le fond de chouchen qui devait y trainer. Tout en traversant la pièce pour chercher dans ses affaires qui trainaient dans un coin de l'église, il s'exprimait sans vraiment s'en rendre compte.

Vous savez ma fille, les rêves peuvent représenter beaucoup ou peu de choses. C'est d'ailleurs encore un mystère, que la Théologie ou la Science ne saurait expliquer clairement. Quant à l'insomnie, si elle ne vous quitte pas, c'est que quelque chose vous tourmente. Et nous allons voir cela ensemble.

D'ailleurs en parlant de rêve et d'insomnies, il m'arrive de rêver beaucoup en ce moment. Je rêve de vies différentes, comme si j'étais devenu un grand militaire, un noble ou encore un homme d'Etat. Seulement voila, je ne sais pas me battre. Les personnes comme moi ne deviennent pas noble et je ne suis pas assez éloquent pour espérer être dans la politique.


Il afficha un sourire dont on ne saurait dire si il était triste ou heureux. Il sortit de ses petits bagages une petite chope, qui n'avait pas de quoi être fière comparé au calice qui trônait près du baptistère.

La vie que nous réserve le Seigneur est parfois étrange, n'est-ce pas ?


Il versa du vin dans la chope puis reprit rapidement.

Nos vies se doivent d'être humble. Ce que nous avons, nous devons le partager.

Il bu dans la chope un peu de vin puis la tendit vers Dana. Non pas qu'il voulait lui refiler une malade ou mélanger ses semences éventuelles avec elle, mais c'était surtout un test afin de voir sa réaction, en rapport avec sa dernière phrase. Il n'avait pas une hygiène dentaire des plus superbe, mais il n'empestait pas le chacal non plus. De toute manière, ça n'avait que peu d'importance.

Edits pour oubli de BBCode et fautes

_________________
Don.
L'homme s'affairait autour d'elle, sans qu'elle n'y voit le moindre inconvénient. Les yeux voyaient mais ne regardaient pas, Veneny aurait pu faire une danse du ventre en l'instant que cela n'aurait en rien perturbé notre ingénue.
Du vin fut apporté, des paroles prononcées et des échanges à sens unique vinrent agrémenter le tout. Au bout d'un moment, il fallait bien qu'elle émerge de nouveau et c'est dans un triste mais charmant sourire qu'elle entame ce début de renouveau.


Je doute que le seigneur puisse désirer me pardonner après pareille faute, mais il faut qu'il sache combien j'en suis meurtrie et désolée.


Du vin est servi, Dôn apprécie particulièrement cet alcool, l'un des seuls qu'elle déguste sans grimacer d'ailleurs. Du Bordeaux au Bourgogne, sa préférence vacillait selon l'humeur du jour.
Que ce soit de la piquette, ou non, l'idée de boire lui vient comme une façon de venir entrecouper les révélations qui ne sauraient plus tarder. Pas de virgules donc, seulement des gorgées dévastatrices, afin de laver au mieux les horreurs qu'elle s'apprête à dévoiler.

L'homme continuait à parler et c'est lorsqu'il décide de tendre vers elle, la choppe bientôt convoitée que d'une main ferme qu'elle s'empare de son bras pour le stopper dans son élan.


J'aimerais que ma vie soit d'une banalité sans pareille.

L'expression de son visage venait de changer, de perdue elle passait à apeurée. Terrifiée même, à l'idée de révéler son acte passé et surtout irrémédiable.


Je l'ai tué mon père.


Cet aveu aurait dû être plus précis, moins direct, mais il lui était impossible d'assembler ses idées correctement.


Je l'ai frappé. A plusieurs reprises.
Je ne voulais pas qu'il meurt, je ne voulais vraiment pas, je l'aimais, nous avions du sang commun en nos veines.
Mais il y avait cette terreur dans ses yeux. Il criait, vociférait, je ne savais vraiment plus quoi faire, alors j'ai crié aussi. Je lui ai jeté au visage que jamais, oh non, jamais je ne pourrais l'aimer comme il m'aime.
Et soudainement, il y a eu ces mouvements, cette vitesse, cette violence. J'avais le choix, j'aurais pu ne pas frapper, rester là et le laisser faire, après tout, ce genre de secret se conserve aisément parait-il... Il y a eu du sang, beaucoup de sang. Du rouge. Partout.

J'ai fermé les yeux et j'ai crié, frappé, crié.. Et frappé encore.
Et ce rouge, mon père.. Il y avait tant de rouge...


Arrivée en ce pays en l'imaginant écarlate, comme la robe de Pelotine. Comme les bottes de ce cavalier inconnu de l'époque. Comme ses rêves de petite fille... Elle allait désormais le quitter en l'ayant peint de cette même couleur que Lallie affectionne tant. Cette couleur qui hante les nuits de la comtesse. A jamais.


Le bras est lâché, le verre attrapé à une vitesse déconcertante.
Il lui fallait boire, boire au plus vite et supprimer ces mots qui n'auraient certainement jamais dû s'aventurer hors de sa gorge.

_________________
Veneny
Il sursauta légèrement (oui encore !) lorsque Don lui saisit le bras. Si ce n'était pas Don, il aurait hurler à la sorcellerie ou à la possession, et le malheureux aurait fini en brochette-kebab sauce chouchen en moins de deux. Oui mais la c'était Don. Et elle avait déjà apparemment assez de soucis pour en plus finir en grillade. Prenant sur lui pour rester de marbre, quand bien même il commençait à avoir doucement les miquettes.

"J'aimerais que ma vie soit d'une banalité sans pareille.".

Et dire que lui, il s'emmerdait. Il aimerait bien avoir une vie mouvementé, pleines d'aventures et d'actions. Seulement voila, ce n'était pas le cas et ça ne risquait pas de l'être. Un peu de choses passionnantes que diable !
Il écouta Don, toujours en étant (ou plutôt tentant) de toujours rester tel une statue. Un léger frisson en l'entendant évoquer un meurtre et du sang. Il ne savait cependant pas de qui et s'attendait au pire. C'était dur de rester calme mais c'est pas comme si il avait le choix pour le coup, il doit d'inspirer la confiance et le réconfort. C'est son boulot ! Il prit la parole, d'une voix quelque peu troublé mais se voulant rassurante.


Pour l'Amour du Ciel, ma fille, calmez-vous et dites-moi qui avez-vous frappé ainsi ?

Voler... pourquoi pas. Fauter... bon. Mais tuer ? Si Dana disait vrai, elle allait devoir rester un sacré moment avec Veneny pour expurger ses fautes. Non pas que cela le dérangeait, mais il s'inquiétait surtout pour la santé spirituelle (et éventuellement mentale) de son amie, qui semblait sombrer peu à peu dans la démesure.
_________________
Don.
La gorgée est salvatrice, malheureusement pour trop peu de temps.
Lorsque Veneny prend à son tour la parole, c'est désolée et réalisant que son flot de parole aurait peut être dû ne jamais être déversé que Dana l'observe. Il lui faudra encore un temps certain avant de lui répondre d'une voix plus sereine, comme soulagée d'avoir avoué. Bien que coupable et traumatisée par ce meurtre, ce dernier était enfin devenu un aveu, un secret partagé entre elle et un homme qui ne pouvait, logiquement rien annoncer à personne.


C'est de mon frère dont il s'agit.
Oui, j'ai frappé mon frère Myrdinn.


Myrdinn, ce prénom n'avait pas été prononcé depuis longtemps, depuis ce fameux soir sans doute, où les coups ont répondu à la violence, aux abus.
Il avait voulu la posséder entièrement, l'aimer comme il est interdit d'aimer une soeur, la riposte fut douloureuse, bien trop.

_________________
Veneny
Qu'il était dur pour Veneny de garder sa marbricité ! Bon ça ne veut rien dire mais moi j'aime bien. Don vient de lui annoncer qu'elle a frappé quelqu'un à mort. Son Frère... Myrdinn... L'ancien Duc ? Celui qui tenait les "établissements de joie" ? Veneny ne le portait certainement pas dans son cœur, mais c'est tout de même d'une grande confusion et tristesse qu'il apprit cela. Silencieux, son visage dans l'obscurité, il se contenta de dire deux mots. Ces deux mots qu'il avait déjà pu dire tant de fois, mais dont le sens et la véracité ne s'estompais pas.

Je vois.

Pourquoi ? Comment ? En quelle circonstance ? Tant de questions et si peu de moyens. Était-il le bon à se poser les questions ? Don doutait-elle de la fiabilité du prêtre ? Il se voyait mal dire un tel secret, quand bien même ils étaient en confession, et puis personne ne le croirait de toute manière. Ce qui se dit dans une église reste dans une église, et ce qui se dit dans le cadre d'une confession reste dans la confession. Une règle des plus sacré pour lui. Alors, fixant encore Don, rapprochant sa tête de la lumière et se penchant légèrement en avant, il reprit la parole.

Ma fille, j'ai besoin de savoir pourquoi l'avez-vous frappé.

Ouille, le genre de chose à ne pas demander. Se raclant la gorge, il reprit à nouveau.

Vous êtes consumée par le regret et le Vice vous gagne peu à peu. Qui suis-je pour vous juger, face à l'extrême bonté et impartialité du Seigneur ? Ma fille, je ne peux que vous assurer que par des remords et du repentir, vous parviendrez à vous en sortir.

Poil au cuir. Non plus sérieusement, si l'Inquisiteur savait ce qu'il devait dire à Don sans paraître odieux, il n'arrivait pas à se lancer. C'est vrai quoi, ce n'est pas facile ! Prenant un ton plus sérieux (encore plus qu'avant !) mais également avec une certaine tristesse, il poursuivit.

Ma fille...

Il eut envie de dire "Dana", mais il dut la réprimer afin de garder une certaine éthique et image de lui-même aux yeux de celle-ci.

Vous avez tué votre frère, par accident. Et vous n'ignorez pas que le Seigneur est tout puissant, ainsi si il avait voulu vous projeter dans l'Infernale Abysse, ce serait déjà fait. Or vous êtes ici, avec moi, dans cet édifice magnifique et surtout sacré. Cette rencontre n'est pas un hasard, et vous devez me dire, par la volonté Divine, tout ce que vous cachez au plus profond de vous, afin d'expurger vos fautes et d'espérer le Pardon.

Car vous ne pourrez rien cacher au regard des Saints. Au sacro-saint regard du Très-Haut !


Il leva la main vers le ciel en prononçant ses dernières paroles puis un fort éclair vint gronder pile au dessus de l'église. Il ne sursauta pas, pourtant peu habitué à l'orage, comme si il s'attendait à cela. Était-ce un signe de Dieu ou une pure coïncidence ? Pour Veneny, la réponse était évidente. Mais qu'en était-il de Don ?
_________________
Don.
Pourquoi l'avait elle frappé ? Pourquoi cette fois ci et pas les autres ? Pourquoi n'a t'elle pas trouvé plus judicieux de garder le silence, de fermer les yeux sur les déclarations de plus en plus vives de Myrdinn ?

Parce.. qu'il est allé trop loin cette fois-ci mon père.


Puisqu'elle avait révélé le pire, pourquoi devrait elle hésiter à livrer ce qui existait entre eux depuis toujours ?

Myrdinn était épris de ma personne depuis l'enfance. Depuis toujours, mon frère ressentait pour moi, l'amour qu'il aurait du délivrer à une autre jeune femme.
Il a essayé. Plusieurs fois, sous mes conseils. Il était d'ailleurs très plaisant, et bon nombre de maîtresses sont passées dans sa couche, une fois d'ailleurs j'ai bien cru qu'avec l'une d'entre elle, il allait fonder une famille ! Il semblait heureux avec elle, et malheureusement elle a disparue du jour au lendemain, le laissant revenir à moi une nouvelle fois.
Il ne m'a jamais réellement avoué ses sentiments, il s'appliquait à dire les choses autrement.
Lorsque j'ai épousé Gwilherm, il était fou de jalousie mais j'ai réussi à le convaincre qu'il était bon pour lui de fermer les yeux sur cet amour interdit, c'était une façon de ne pas lui dire non, de ne pas le brusquer tout en m'éloignant suffisamment pour qu'il tente d'oublier, de passer à autre chose.
Gwilherm est mort... Mon frère a pensé que c'était un signe du destin, que nous étions fait pour être tous les deux malgré notre sang commun... Et j'ai finalement cédé aux avances d'Equemont, comme vous le savez.


La jeune femme inspire un coup, avant de reprendre.

Il n'a pas supporté. Son respect était tout donné à Gwilherm, mais il détestait Equemont et ce fut pris pour un affront.
Nous devions nous voir, pour discuter, nous retrouver. J'étais tellement heureuse de revoir un membre de ma famille, je n'ai plus de contacts aucun avec eux et je pensais qu'encore une fois, mon frère était différent.
Je n'avais pas tort finalement... Il l'était, mais c'était mal.

Il venait m'annoncer qu'il désirait m'arracher au bras du Salar, qu'il fallait que je l'aime lui et seulement lui.

J'ai osé dire non.

Il m'a frappé le premier, j'étais sous le choc, jamais il n'avait osé lever la main sur moi.
Ensuite, vous pouvez deviner aisément ce qu'il a tenté de me faire subir.


Ses yeux détaillent soudainement ceux du curé.


Ce fut un échec, dès qu'il a tenté de se frayer un chemin entre.. Hum... Enfin, il a échoué.
J'ai frappé. Sans m'arrêter, sans réfléchir, les yeux fermés.
Mes paupières se sont ouvertes uniquement pour découvrir le résultat de ma rage.

...

Il me faut partir.
C'est le seul choix que je peux envisager. Fuir et ne jamais revenir.
Je ne veux pas avoir à affronter qui que ce soit. Ni les autres, ni ma mère, ni personne. Je veux tout oublier et vivre à nouveau.

_________________
Veneny
Il venait de se prendre une rafale de confidence en pleine tronche, mais sa marbricité d'un marbre marbissant de marbrissure (et ouais !) ne se cassa pourtant pas la gueule. Il sourit, d'un sourire qui se voulait rassurant et chaleureux, mais dont les effets ne feraient surement que rebondir sur la carapace dont Don se servait pour se convaincre de ses forfaits. Le sourire s'efface soudainement, un air plus sérieux voir même troublé s'installe. De ses deux mains, il les posa sur les épaules de Don et la secoua plus ou moins doucement.

Ma fille ! Ressaisissez-vous !

Il continua de la secouer, plus doucement.

Fuir n'arrangera rien du tout. Car si vous serez à l'écart physiquement de tous vos problèmes, ils continueront à vous poursuivre. Ils vous poursuivront jusqu'a ce que vous n'en pouviez plus, vous plongeant dans le regret, dans les "et si seulement j'avais..." ! Vous serez alors perdue à tout jamais, et nous ne pourrons plus rien y faire ! Car ces problèmes, ils sont...

Il s'arrête brusquement, se lève, et posa sa main sur son coeur.

... Ici.


Haletant comme si il venait de courir, il adressa un regard pleins de mépris vers Don. Non pas d'un mépris ordinaire, mais plus d'une inquiétude profonde. Il appréciait Don, il l'appréciait énormément. Il avait pu et avait eu la chance de baptiser ses deux enfants. Breizh est déjà dans un état critique, mais si même Don, une des image de la Bretagne, s'enfuit... que vont-ils devenir ? Réalisant que, pris dans l'action, il avait été trop violent et brusque, il s'assit et poursuivit d'une voix plus fluette et douce.

*Ma fille... le monde est cruel. Je suis sûr que vous pouvez comptez les personnes qui vous sont réellement chère sur vos doigts. Le Seigneur nous nourrit, nous instruit et nous offre un abri. Il peut observer nos méfaits sans mépris...

... Comment vous protégez du Malin si vous ignorez les voix du Très-Haut ?


Il sourit largement.

Vous êtes gentille et vous êtes très belle. Ce sont des faiblesses aux yeux du Malin qui sont sans pitié. Et si vous devez fuir hors d'ici où vous êtes si apprécié, où comptez-vous aller ? En dehors des frontières ? La-bas, ils vous traiteront de catin. La-bas, ils vous traiteront d'abominations. Car ils ne vous connaitront pas, et ne sauront rien de vous.

Un petit moment de silence.

Vous n'êtes pas sans savoir que les enseignements d'Aristote nous incite à pardonner, car c'est là la vraie solution à tous nos problèmes. Le Pardon... n'y a t-il plus merveilleux en ce monde ? Tenir une faute pour nulle et renoncer à en tirer vengeance. Mais...

Il insiste sur cette dernière phrase.

... Vous êtes vous déjà pardonné à vous-même ?

Alors, il prit la bouteille de vin sur le sol et en versa à nouveau dans la chope de Don. Non. Il ne voulait pas qu'elle parte. Elle ne devait pas partir.

*inspiré du Bossu de Notre Dame, et ouais ! :p

_________________
Don.
Oh. Violence, à la secouer ainsi, il semble espérer la réveiller, mais Dôn n'est plus consciente de tout cela depuis longtemps. Elle ne veut plus l'être et fuir est la seule solution, si. Il est malheureusement trop tard pour qu'elle s'éveille et décide le contraire, son choix est pris et ne changera pas.

Lorsque Veneny se déchaîne vocalement afin d'exprimer son propre désarroi - semble t'il - Dôn l'observe et se rend compte qu'il est l'une des personnes qui lui manquera le plus parmis ses connaissances et amis. Elle comprend qu'il a toujours été la sans rien demander en retour, de par sa fonction sans aucun doute mais certainement parce qu'il est bon, plus qu'il ne pense l'être.
Ses paroles ne sont pas vides de sens, loin de la, mais la Kerdraon s'est déjà entendu dire cela par elle même, la nuit, à veiller et ressasser ses erreurs. Elle sait, elle a déjà commencé le processus de réparation... En vain. Le seul être qui pourrait l'aider et devant elle et elle n'a qu'une seule solution pour que son âme soit sauve.


Bien sûr que non. Je ne pourrais jamais me pardonner d'avoir tué l'un des êtres les plus important de ma vie. Un des seuls qui aurait pu se couper une partie de lui même pour moi, mais qui pourtant à voulu périr de lui même, en m'entraînant avec lui dans cette déchéance.
Il a été égoïste lors de notre dernière rencontre, et cela a causé notre perte à tous les deux. Mais je suis vivante, et je.. Je crois que sans le pardon, je pourrais continuer à vivre. Mal, mais je ne crois pas mériter mieux après mes actes.


La brune regarde ses pieds, le bout de ses bottes est souillé de boue et elle vient alors à penser que c'est un peu la même chose que son coeur, son âme, chacune de ses actions. Dana trompe, ment, et abandonne sans jamais le vouloir pourtant. Aussi crottée que sa Bretagne.


Je compte renoncer à tout.
A ma Terre, qui a vu le sang de mon frère, s'écouler.
A ma famille, ou du moins le semblant qu'il en reste.
A mes vassales, que j'admire.
Mais je peux apprendre, construire en dehors de nos Frontières, je le sais. Je ne serais plus Dôn, la petite Comtesse, je vais devenir quelqu'un de plus profond, mais de moins complexe.

Vous pourriez m'aider.
Vous pourriez partir vous aussi. Pas avec moi forcément, mais je suis sure que nous pourrions nous retrouver. Ce n'est pas un hasard si vos pas vous ont mené juqu'à moi, jusqu'à Guingamp. Vous êtes un signe, une chance.

Elle se lève, et repose son regard sur lui.

Trugarez mon père. Pour tout.

Elle disparait ensuite, ne laissant pas l'occasion à Veneny de répondre ou non. Elle sait au fond d'elle même, qu'il est l'aide extérieure envoyée par son ange et qu'ils se reverront un jour, pour qu'il puisse enfin, mettre un terme à ses tourments.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)