Judicael.
... Font leur marché.
L'air badin et la main baladeuse, Cael découvre les étals helvètes, grouillant de marchandises aussi bigarrées que nouvelles pour lui qui a l'habitude de Paris. Tant de richesses... Tant de fromages. Si peu de temps. La bourse pleine mais bien fermée, le roux n'a pas l'intention de payer pour la moindre marchandise, préférant de loin le gout de ce qui n'a pas été négocié. Les yeux verts laissent croire ici qu'un couteau leur plait, tandis que la patte renard chaparde sous le manteau quelques tranches de fromage... Là , les lèvres quémandent à voir la maille d'une étoffe, pendant qu'à la barbe du marchand, 100 écus de cuir disparaissent dans l'escarcelle du brigand. La vie est ainsi faite. Les étaliers font leurs marge, que Judicael rétablit en ponctionnant sa menue part. Justice des équilibres. S'ils savaient le service que rendait l'animal... Un peu comme les catins. Personne ne les voulait en ville mais tout le monde était bien content de s'y soulager.
Tout se passait comme prévu, jusqu'à ce que... Là, face à lui, se dresse un étal de tisserand. Parmi les laies de tissus et les aiguilles, quelques tenues masculines. Et pas des moindres. Des tenues du nord, aussi belles de chères, de celles qui vous font de l'oeil et du pied mais que vous ne pourrez jamais vous payer. Qu' à cela ne tienne. Agitant un peu le contenu de sa bourse dans sa paume, le rouquin fait mine de s'intéresser aux tissus. Observe la grosse dame qui tient commerce. Des seins énormes, et une gouaille à faire pâlir un maure.
Tiens. Amusant. La blonde n'est pas la dernière... Le manège est vite mis à jour. Encore faut-il prendre le temps de regarder où il faut. N'étant pas intéressé par le décolleté étouffe-curé de la marchande, il observe sa technique bien rodée... Et fait tomber une tenue au moment le plus opportun. Du pied, la pousse sous l'étal.
- Ola ma bonne dame. En voilà un bel achalandage ...
- Oui mon mignon, c'est moi qui ait les plus beaux du duché!
- Ma doué! montrez-voir vos ceinturons...
- Ha! Pour sur. Faut tenir tout ça ben ficelé!
- C'est ça... Je sens mes braies bailler aux nues... Donnez m'en un.
Et de lui tendre une poignée d'écus. Et se penchant par dessus, la maligne profite de ne lui rendre que la moitié de sa monnaie. Le roux se frotte les pattes, faisant mine de refaire son lacet. Ce n'est pas bien grave! En roi des équilibres, rouquin ne s'en offusque pas. S'éloignant d'un air contenté, il vient de lui voler une tenue au quintuple.
Arrivé à l'auberge, ne peut s'empêcher de passer le vêtement. Seyant. Parfait. voilà même un capuchon pour détrousser sans être inquiété. Surpris par son frère, se retourne, bras ouverts.
- Regarde ce que j'ai volé au marché.
Et les yeux de croiser les siens, appréhendant la sentence de ce double que les humeurs rendent imprévisible. Car de roi Samael s'il en est, serait plutôt des déséquilibres. Ayant en horreur le moindre détail qui les différencierait.
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Tribulations
L'air badin et la main baladeuse, Cael découvre les étals helvètes, grouillant de marchandises aussi bigarrées que nouvelles pour lui qui a l'habitude de Paris. Tant de richesses... Tant de fromages. Si peu de temps. La bourse pleine mais bien fermée, le roux n'a pas l'intention de payer pour la moindre marchandise, préférant de loin le gout de ce qui n'a pas été négocié. Les yeux verts laissent croire ici qu'un couteau leur plait, tandis que la patte renard chaparde sous le manteau quelques tranches de fromage... Là , les lèvres quémandent à voir la maille d'une étoffe, pendant qu'à la barbe du marchand, 100 écus de cuir disparaissent dans l'escarcelle du brigand. La vie est ainsi faite. Les étaliers font leurs marge, que Judicael rétablit en ponctionnant sa menue part. Justice des équilibres. S'ils savaient le service que rendait l'animal... Un peu comme les catins. Personne ne les voulait en ville mais tout le monde était bien content de s'y soulager.
Tout se passait comme prévu, jusqu'à ce que... Là, face à lui, se dresse un étal de tisserand. Parmi les laies de tissus et les aiguilles, quelques tenues masculines. Et pas des moindres. Des tenues du nord, aussi belles de chères, de celles qui vous font de l'oeil et du pied mais que vous ne pourrez jamais vous payer. Qu' à cela ne tienne. Agitant un peu le contenu de sa bourse dans sa paume, le rouquin fait mine de s'intéresser aux tissus. Observe la grosse dame qui tient commerce. Des seins énormes, et une gouaille à faire pâlir un maure.
Tiens. Amusant. La blonde n'est pas la dernière... Le manège est vite mis à jour. Encore faut-il prendre le temps de regarder où il faut. N'étant pas intéressé par le décolleté étouffe-curé de la marchande, il observe sa technique bien rodée... Et fait tomber une tenue au moment le plus opportun. Du pied, la pousse sous l'étal.
- Ola ma bonne dame. En voilà un bel achalandage ...
- Oui mon mignon, c'est moi qui ait les plus beaux du duché!
- Ma doué! montrez-voir vos ceinturons...
- Ha! Pour sur. Faut tenir tout ça ben ficelé!
- C'est ça... Je sens mes braies bailler aux nues... Donnez m'en un.
Et de lui tendre une poignée d'écus. Et se penchant par dessus, la maligne profite de ne lui rendre que la moitié de sa monnaie. Le roux se frotte les pattes, faisant mine de refaire son lacet. Ce n'est pas bien grave! En roi des équilibres, rouquin ne s'en offusque pas. S'éloignant d'un air contenté, il vient de lui voler une tenue au quintuple.
Arrivé à l'auberge, ne peut s'empêcher de passer le vêtement. Seyant. Parfait. voilà même un capuchon pour détrousser sans être inquiété. Surpris par son frère, se retourne, bras ouverts.
- Regarde ce que j'ai volé au marché.
Et les yeux de croiser les siens, appréhendant la sentence de ce double que les humeurs rendent imprévisible. Car de roi Samael s'il en est, serait plutôt des déséquilibres. Ayant en horreur le moindre détail qui les différencierait.
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