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[RP] Manoir de Bramevent

E_d_acoma_de_chenot


Enfin ! Enfin, ils étaient installés, ailleurs, en Bourgogne, à Autun pour être exact. Les de Chenot d’Acoma avaient d’abord trouvé hébergement dans une belle auberge, puis Dacien avait ouvert un Antre des Lames dans un bâtiment acheté au village et ils s’y étaient provisoirement installés.
Mais bien sur, la petite famille devait à présent se mettre en quête d’un vrai domicile, un chez eux qui leur plairait, un foyer où faire leur nid et y élever leurs enfants, et si les années s’écoulaient douces, peut-être qu’il en naitrait d’autres ici même.

Le soleil n’avait pas encore déroulé ses premiers rayons que le jeune couple était déjà prêt, habillé de pied en cap de façon simple et décontractée, et parlait à voix basse pour ne pas réveiller les enfants.
Les jours précédents, ils s’étaient renseignes ici et là, avaient pris quelques noms et adresses, afin de faire le tour des propriétés disponibles à la vente. Ils avaient une idée bien arrêtée de ce qu’ils voulaient, ou du moins de ce qu’ils imaginaient ensemble. Il fallait que ce soit grand, ils voulaient beaucoup de place, ils rêvaient d’un parc immense et d’un lac.

Laissant les enfants à la garde de leur gouvernante, ils avaient pris la route en cavaliers. Ils iraient plus vite et auraient tout le plaisir d’une longue balade à cheval. Les environs étaient plutôt plats et le paysage s’offrait à leur regard jusqu'à perte d’horizon.


Nous avons trois domaines dans ce secteur, mon ange. Nous pourrons nous restaurer dans une auberge qui se trouve sur la route, à l’orée de la forêt nivernaise.

Et s’il y avait bien une chose dont la région ne manquait pas, c’était de la forêt.
Apres avoir quitté Autun, ils arrivèrent rapidement à la première demeure à vendre. Le terrain était grand, propre, mais la bâtisse en elle-même semblait petite. En tous cas, elle était toute en longueur et ne possédait pas d’étage. Le prix était en rapport, peu élevé, et le couple, dont les finances se portaient bien, décida de passer rapidement à la seconde visite.

C’était un endroit ravissant . Tout en verdure, plein de fleurs, la maison tenait du cottage avec beaucoup de dépendances.


Mon ange ! Cet endroit est d’un romantisme ! Nous serions deux jeunes tourtereaux, ce serait l’endroit parfait pour débuter une romance.

Avec malice, la jeune femme vint se serrer contre son époux et l’embrassa avec passion. Apres tout, ils pourraient peut-être la louer pour une seule soirée, en amoureux. L’idée était à garder dans un coin de la tête.

Ils profitèrent du calme de l’endroit pour se reposer un peu. A quelques lieux, l’auberge les attendait pour un déjeuner à la mode paysanne, avec une charcuterie locale et un vin de cave bourguignonne.
Le jour commençait à décliner, il était temps de reprendre la route pour la dernière visite dans ce secteur.

Ils durent quitter la route principale pour s’enfoncer légèrement dans les bois. Quand ils arrivèrent, le paysage leur coupa le souffle. Bien caché du commun des mortels, un magnifique domaine s’étendait au bord d’un lac. Ils prirent le temps de visiter plus minutieusement le petit château .


Il manque une tour, souffla son ange dans le creux de son cou.

Elektra lui sourit et glissa sa main dans la sienne.


Mais l’endroit est charmant. Le bâtiment est spacieux. Il ne semble pas mériter trop de rénovations. Il faudra peut-être discuter du prix, le propriétaire en demande une certaine somme.

Nous irons voir les autres propositions, ne nous hâtons pas trop de faire un choix. Je sais une chose, c’est que là où nous nous installerons, nous serons heureux.


Il était temps de repartir. Ils réfléchiraient à tout ce qu’ils avaient vu, mais peut-être que le coup de cœur se ferait demain, en visitant l’autre coté de la région d’Autun.
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Dacien_de_chenot


Après avoir patienté le temps nécessaire à obtenir un droit à la terre, il était temps maintenant de trouver de quoi abriter décemment sa mesnie.
La Bourgogne était belle, riche d'Histoire et de demeures dont la pierre racontait un épisode de cet illustre duché qui avait déjà offert trois souverains à la France. Occupé par ailleurs, le sénéchal avait laissé sa femme commencer les recherches. En général, leurs goûts s'accordaient pour peu qu'ils se mettent d'accord sur leur recherche. Eh oui ! Inutile de s'attarder sur un ardennais lorsque l'on cherche un destrier ou inversement.
Ce serait donc un vaste domaine boisé, flanqué d'une tour, et agrémenté d'un plan d'eau. Pour le reste, il lui faisait confiance.
Ils s'étaient enquis auprès de leur amie Eliete des manoirs mis en vente et c'est donc riches de quelques adresses qu'ils se mirent en route. Il avait été difficile de convaincre leur fils qu'il était préférable qu'il ne les accompagne pas. S'il n'aimait pas voir sa lippe déçue, le chevalier était bien décidé à le confronter très tôt à l'obéissance et à la frustration. Accepter de ne pas obtenir tout et tout de suite, tout en forgeant son caractère ferait de lui un adulte responsable et déterminé, capable de l'effort nécessaire à prouver sa valeur.
Ils partirent donc tous deux, sitôt leurs montures sellées.

Idéalement située au cœur même du duché, la ville d'Autun s'étendait au pied du Haut Folin, à quasi équidistance de Nevers à l'Ouest et des hospices de Beaune à l'Est.
Le sénéchal en avait aimé le calme et la simplicité des autunois. La ville avait su les charmer par son Histoire qui en faisait la "soror et aemula Romae" *sa devise , mais aussi par la nature luxuriante de ses forêts.

La première visite s'avéra être pour une bâtisse typique de la région mais qui correspondait peu à ce qu'ils recherchaient. La seconde maison, pleine de charme, semblait sortir tout droit des contes de fées de son enfance. Le toit de chaume ajoutait une touche chaleureuse mais malgré les dépendances, elle lui sembla bien trop petite.

- C'est un pur régal pour les yeux, mais je la concevrais plus aisément comme notre cabane au fond des bois.


Il glissa ses lèvres le long du cou gracile de son épouse.

- Dommage qu'elle ne soit pas au plus profond de la forêt ! Nous aurions pu poser une option sur celle-ci pour abriter nos élans.... Mais pourquoi pas après tout ! Il suffirait d'acquérir assez de terrain et de le reboiser. Nous en reparlerons mais pour l'heure, poursuivons nos recherches, voulez-vous ?

Pour d'autres, ces investigations seraient passées pour une perte de temps et une fatigue inutile, alors, bien sûr, auraient-ils pu confier à Coligny le soin de trouver pour eux une demeure, mais le jeune couple n'aurait renoncé à ce plaisir pour rien au monde.
La troisième propriété s'approchait davantage de l'idéal qu'il avait en tête, pourtant rien ne l'attira de prime abord et la visite confirma sa première impression car si les bois environnants offraient de merveilleuses perspectives, la clôture d'enceinte trop proche de la maison lui déplus fortement.
Il fronça le nez.

- Il manque en effet une tour et cette clôture réduit le champ de vision à sa portion congrue. Cherchons encore.


Lui aurait-on offert cette maison pour y vivre qu'il aurait refusé. Il le savait, au premier regard il reconnaitrait la leur.


* Soeur et emule de Rome
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E_d_acoma_de_chenot
Ils avaient eu beau en parler, chercher les qualités et les défauts de chacune des bâtisses et de leur environnement, le coup de cœur n’y était pas. Ils repartaient donc en chasse de ce qui serait, ils l’espéraient, LA demeure de leur existence.

Après décision commune, ils s’enquirent de domaines plus grands, bien plus grands. Lorsque son Ange avait commencé à détailler ce qu’il leur faudrait comme maison, Elektra avait ouvert les yeux comme des assiettes. Un château ! Il voulait un château ! Si la jeune femme privilégiait le cote cocon confortable, son époux avait besoin de grands espaces tout autour.

Le premier bâtiment situait son architecture entre manoir et château. Il n’avait pas de dépendance et, grosse déception, le plan d’eau tant espéré se trouvait à quelques lieues. Ils ne s’attardèrent pas et reprirent leurs montures pour continuer de parcourir le paysage bourguignon.

Ils arrivèrent devant un immense domaine, entouré de forêt, dont la place centrale était occupée par un château de belle taille, cerné de tours.
Une vicomtesse, veuve depuis de longues années, les accueillit et leur fit visiter l’intérieur. Elle se mit alors à raconter comment son défunt époux avait trouvé la mort, défenestré du haut d’une tour par ce qu’elle prenait pour un fantôme. Elle entendait parfois un rire grinçant se moquer d’elle, et comme elle était trop âgée pour se battre contre des revenants, elle préférait vendre. Poliment, ils avaient trouvé une excuse pour s’éclipser, s’entrainant mutuellement à l’extérieur avant d’éclater de rire.


Je ne crois pas que cela fera l’affaire, mon Coeur. Même si je suis sure que Alexander aurait été ravi de partir à la chasse aux fantômes. Elle est surement ruinée … et surement un peu cinglée.

Toujours riant, argumentant à qui mieux mieux sur l’existence probable ou pas des dit revenants, ils avaient poursuivi jusqu’au dernier endroit qui leur avait été indiqué.
Si le château présentait bien des dépendances, qu’il était boisé, et possédait même un petit lac, son mauvais état général avait rapidement refroidit le jeune couple. La végétation avait envahi les murs pour y grimper allègrement, le terrain etait en friches, aucune intendance ne semblait avoir été faite depuis longtemps.

Descendant de sa monture, la jeune femme posa ses mains sur ses hanches et soupira.


Combien d’autres devra-t-on visiter avant de trouver notre merveille ?

Son Ange l’avait alors prise dans ses bras et un long baiser avait effacé la déception du moment. Son havre de paix, son chez elle, c’était bien là qu’il se trouvait, dans les bras de celui qu’elle aimait plus que tout.

La journée était belle et chaude. Ils étaient restés un petit moment près du petit lac et avaient improvisé un pique-nique avec ce qu’ils avaient glissé dans leurs fontes le matin. Repas frugal mais partagé en plein air, à l’ombre d’un grand chêne où le soleil jouait à cache-cache dans les feuilles. Une évasion amoureuse, l’espace d’un instant, où le « dessert » avait été dévoré avec gourmandise.

Ils avaient repris la route, pensifs, un peu moins enthousiastes, se rendant compte qu’il leur faudrait peut-être du temps pour trouver l’habitat idéal qui abriterait leur famille.

Au détour d’une route, ils avaient coupé en grimpant une colline plutôt que de la contourner.
Et là, ce fut la révélation ! Une magnifique bâtisse se dévoilait à leurs yeux, se découpant sur les vignes en contrebas, une tour fièrement érigée en protégeait l’accès, le tout enfermé dans un écrin de forêt.


Mon Ange … vous croyez qu’ils vendent ?


Les mots furent à peine soufflés, emportés dans le ciel bleu, comme si le moindre bruit pouvait faire s’évanouir l’apparition. Il était là le coup de cœur. Et à plonger dans le regard scrutateur de son époux, elle comprit qu’il ressentait la même chose.
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Dacien_de_chenot


Cela faisait maintenant des heures qu'ils chevauchaient, ne mettant pied à terre que pour visiter les demeures qu'on leur avait désignées à la vente et le chevalier finissait par penser qu'ils avaient une idée bien trop précise pour espérer trouver leur bonheur.
Si l'un des manoirs lui plut, il le trouva un peu petit, l'autre lui parut sans charme malgré son fantôme, quand au dernier, il était en effet fort décrépi et aurait nécessité de trop longues réparations. Tant valait-il alors faire construire leur habitation et prendre une maison de ville en attendant. Mais, on le sait, le jeune couple avait hâte de s'installer.

Le chevalier saisit la main de son épouse et la serra entre ses doigts.

- Nous trouverons. Si ce n'est pas aujourd'hui, ce sera demain.

Un baiser vint sceller la certitude.

- Mangeons donc un bout avant de rentrer, voulez-vous ? Je croquerais bien une mirabelle au dessert.


Et pour que le message soit plus clair, ses lèvres glissèrent voluptueusement le long de cou tandis qu'elle se cambrait vers lui, déjà offerte.
Ce n'est que bien plus tard qu'ils reprirent la route en direction d'Autun arrêtant parfois un paysan pour demander leur route, s'amusant de ce fort accent bourguignon qui réchauffe le coeur par sa chaleur. Ils aimaient déjà cette terre.
Et c'est là qu'il le virent. Sur un promontoire qu'il eut été exagéré de nommer colline, un immense manoir dominant terres et forêt. Déjà son esprit aménageait les lieues à sa convenance : la tour carrée servirait d'arsenal et de salle des gardes, Coligny pourrait s'installer dans la maison basse, un peu à l'écart sans être trop loin, les écuries semblaient assez grandes pour abriter leurs chevaux, quant au manoir il semblait tout droit sorti de son imagination. Un regard vers Elektra lui fit comprendre qu'elle aussi l'avait reconnu. Il n'était pas aussi austère que les châteaux ducaux de son enfance, ni aussi vaste et froid mais suffisamment imposant pour satisfaire toutes leurs exigences.
Il constata que si une grande partie semblait inoccupée, les larges ventaux de l'aile ouest étaient ouverts.

- Allons voir.


Ce fut le propriétaire lui même qui leur ouvrit.
Sur le départ, l'homme attendait une voiture et fut surpris de voir le couple à sa porte. Présentations faites, il les convia à entrer sur un : J'ai peu de temps, je repars tantôt pour Paris où je suis attendu. L'homme n'était plus très jeune et leur expliqua être un proche de la nouvelle reyne qui l'avait mandé pour siéger à son conseil. Il aurait ses appartements près du Louvre et ne comptait pas revenir avant longtemps en Bourgogne.
Le Sénéchal vit là matière à engager une discussion afin de voir si l'homme serait prêt à se séparer de ce domaine. Il l'amena finement à révéler que ce bien lui venait de sa défunte épouse et qu'il n'avait pas d'attaches particulières qui le lient sentimentalement à ce bien qui allait, au final, se révéler être un poids financier. Habilement, le chevalier lui glissa qu'eux mêmes cherchaient à acheter un domaine et tout doucement chaque partie se rapprocha de l'autre, l'une y voyant l'opportunité de se séparer au plus vite et pour un bon prix de ce manoir, et l'autre simulant un intérêt tout raisonné afin de ne pas en voir exploser le prix. Au bout de quelques heures, après une visite sommaire qui ne fit que confirmer leur désir d'acquérir ce bien, l'affaire fut entendue. L'homme leur indiqua le nom du notaire à qui il confierait la vente et s'occuperait de vider ce que le jeune couple ne souhaitait pas conserver. Le tout pourrait se traiter sans sa présence et serait bouclé avant le fin de la semaine.
Il eut été faux de prétendre qu'ils avaient fait une affaire. La vente s'était négociée au juste prix qui aurait pu semblé exorbitant à tout autre, mais que la fortune du couple leur permettait.
Ils avaient encore un peu de mal à croire à ce qui venait de se passer et à la chance incroyable qui leur avait souri. Dès qu'ils se furent quelque peu éloignés du manoir, ils mirent à nouveau pied à terre pour observer leur nouvelle demeure. Le chevalier prit alors son épouse à bouts de bras et la fit tournoyer.

- La Bourgogne nous sourit ! J'ai hâte qu'Alexander voit le domaine. Revenons demain, voulez-vous ? Je suppose que le notaire nous en confiera les clefs dès qu'il aura reçu le montant de la vente. Je demanderai à Coligny de faire le nécessaire dès ce soir.

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E_d_acoma_de_chenot
Le domaine était leur ! Enfin, ils avaient un « chez eux », ce havre de bonheur où ils feraient grandir leur famille à l’ombre des grands chênes séculaires. Leur joie était communicative et euphorique, ils l’avaient partagée avec leur fils ainé qui avait voulu voir ca de ses propres yeux.
Cependant, la lenteur notariale et leur départ imminent pour la Lorraine les avaient empêchés de pouvoir passer une première nuit dans le grand manoir. Alexander avait vite oublié le désagrément en apprenant qu’il resterait, avec sa petite sœur, sous la garde d’Eliete. La jeune femme adorait les enfants et ils avaient toute confiance en elle quand aux soins qu’elle apporterait à leurs enfants.

Le voyage aller-retour jusqu'à leur ancienne vie avait été long, parsemé d’embuches et d’oublis pour certains. La lourdeur du convoi les avait retardés maintes fois, les obligeant à des pauses imprévues pour réparer une charrette, ou attendre un retardataire. La Lorraine était vide, elle se mourrait pour de bon, et souvent ils croisaient des gens qui fuyaient l’acariâtre et morose Empire.
Pour leur part, ils étaient heureux d’être aujourd'hui bourguignons. Tout leur groupe s’était installé à Autun, amenant un vent de vie plein d’éclats de rire et de bruit de chopes qui s’entrechoquent. Il allait falloir agrandir les tavernes de la ville !

A l’entrée du bourg, chacun se salua et se dirigea vers sa maison. La charrette de Coligny et les deux chevaliers prirent la direction de Bramevent. Les montures étaient harassées, elles piaffaient d’impatience d’être libérées pour aller simplement brouter à l’ombre d’un arbre.
Le couple allaient avoir du travail pour aménager tout cela selon leurs gouts, mais ils en ressentaient un plaisir presque enfantin à avoir leur monde à créer. Elektra se blottit contre son ange et glissa ses lèvres contre les siennes dans un murmure.


Dans l’ordre des priorités, le baquet puis le sofa ….

Avec un petit sourire taquin, elle lui déroba un tendre baiser puis soupira de bien être.

J’ai laissé un mot à la mairie pour Eliete, qu’elle ou Mariete nous ramène les enfants. J’ai tellement hâte de les serrer dans mes bras.

En attendant, il faudrait déjà descendre l’indispensable et faire le tour du propriétaire. Son époux n’avait pas hésité à mettre le prix pour acquérir cet endroit, même si il avait finement négocié, et Elektra espérait bien que leur première impression serait juste et qu’ils découvriraient bientot tous les « trésors » que recelait le domaine.
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Eliete
Le voyage pour se rendre du moulin au manoir de Bramevent ne fut pas bien long du fait de l impatience des enfants à retrouver leurs parents.

Alexander bien entendu fut le premier sur place et Eliete le rejoignit rapidement quelque peu essoufflée, c'est qu elle ne souhaitait pas qu'il lui arrive quelque chose de fâcheux à ce futur chevalier.

Elle frappa à la porte sourire aux lèvres puis dit à Danae.


Tu vois ma poupée c'est ta nouvelle maison tu vas bientôt revoir ta maman et ton papa.

Plus de trace de Alexander il devait déjà être à l'intérieur de la bâtisse mais Eliete souhaitait en avoir le coeur net c'est qu'il était sous sa responsabilité ce jeune homme.

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Dacien_de_chenot


Durant deux jours, ce fut le branle des charrettes qui venaient apporter qui des meubles, qui des malles. Le Ténébreux supervisait et dirigeait chacun vers l'endroit où déposer leurs affaires et s'occupait d'organiser les communs et l'extérieur tandis qu'Elektra s'était chargée d'agencer l'intérieur.
Le manoir était immense et possédait jusqu'à des souterrains qui feraient un idéal terrain de jeu pour Alexander mais, bien au-delà, reliait sous terre, le manoir à la maison de Coligny et à la tour carrée où il avait fait entreposer armes, munitions et armures. L'une des excavations possédant une lourde porte, ferait office de cave et protégerait l'impressionnant alignement de tonneaux qui attendaient d'y être conservés.

Il leur fallut deux jours plein pour que le manoir soit enfin prêt à recevoir les enfants. Leurs appartements contiguës avaient été installés dans l'aile Ouest ainsi que la chambre de Bri, leur gouvernante. Un simple lit plat suffiraient pour les premiers jours, mais le chevalier avait déjà passé deux commandes spéciales auprès d'artisans bourguignons qui s'activaient depuis afin de réaliser au plus vite les plans soigneusement dessinés par ses soins.
Le jeune couple avait décidé de s'installer dans la tour ronde qui présentait l'avantage de préserver leur intimité tout en étant attenante aux appartements des enfants. En leur absence, le sénéchal y avait fait aménager une salle pour le bain sur le modèle de celle qui avait été la sienne dans le château ducal maternel de Cuneo. Trois marches permettaient de descendre jusqu'au large bassin carrelé d'azulejos et chauffé par un ingénieux système de tuyaux d'eau chaude. La surprise serait sans doute de taille pour Elektra qui n'avait jamais eu l'occasion de visiter ses appartements dans le château familial de Savoie. Quant à leur chambre, elle abriterait leur amour sous un baldaquin de brocart de soie aux couleurs claires issues du talents des pasteliers toulousains.
Coligny s'était installé dans la dépendance prévue pour lui, un peu à l'écart du manoir, mais toutefois assez proche pour assurer la sécurité de la mesnie. La maison avait été construite au pied du manoir et dans les mêmes nobles matériaux qui avait eu l'aval de son homme de confiance et ami.

Pour le reste, il en restait encore à découvrir, tant entre les murs qu'à l'extérieur. Ils étaient encore loin d'en avoir fait le tour. Mais ils avaient la vie devant eux pour profiter de cette terre qu'ils aimaient déjà et où s'étaient déjà tissées de solides amitiés, dont Eliete qui justement se fit annoncer tandis qu'Alexander, intarissable s'était jeté à son cou.

- Hé bonhomme !
Il le serra un instant contre lui, ravi de retrouver ce fils qu'il aimait tant. Laisse-moi saluer Eliete ! Tu me raconteras tes aventures plus tard, je veux tout savoir !

Il soulagea Eliete du poids de Dana et glissa ses lèvres sur le cou de sa fille, retrouvant la tendre odeur de celle qui n'était déjà plus un nourrisson.

- Eliete ! Entrez ! Je suis heureux de vous revoir ! Les enfants ne vous ont pas trop fatigués ? Alexander, tu veux bien aller chercher maman ? Elle doit être à l'étage.

Il eut juste le temps de terminer sa phrase que le garçonnet disparaissait dans le monumental escalier.

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E_d_acoma_de_chenot
Qui aurait cru que changer de maison donnait autant de travail ! Elektra avait mis sa nature de chevalier de coté pour laisser s’exprimer la féminité qui s’épanouissait en elle au fil du temps. Épouse, mère, décoratrice d’intérieur …. Elle aimait cela. Si Lavania la voyait d’où elle était, elle était surement fière de voir ce que le garçon manque était devenu.

Arrrh Matame ! Che ne sais bas bourquoi fous tenez à mettre zes dentures.

La gouvernante à l’accent germain toujours aussi prononcé tendit un doigt accusateur sur les fleurs de lys qui ornaient les dites tentures.

Allons Bri. Cesse de râler et tiens moi cette chaise que l’on en finisse !

Les bras en l’air, la maitresse de maison finissait d’ajuster les doubles rideaux de la chambre conjugale, riant de la mauvaise humeur de sa domestique.

Nous sommes français dorénavant, n’oublie pas.

Il n’était rien de pire pour la gouvernante que ces changements d’état qui ne voulaient rien dire pour elle. Elle était fidèle à ses maitres depuis des années, mais en son cœur elle restait teutonne.

Finis de mettre les tapis.

La jeune femme sauta de sa chaise et jeta un dernier coup d’œil à leur chambre avant de faire de même dans celles des enfants. Tout était presque parfait, à quelques détails près, mais ils auraient le temps de peaufiner tout cela.
Alors qu’elle souriait devant les couleurs tendres et claires qu’elle avait choisi pour la chambre de Danaë, une petite tornade se jeta dans ses jambes.


MAMANNNNN !!!!

Oh ! Mon petit cœur d’amour !


Elektra se baissa et serra fort son fils contre elle. Quelques jours d’absence seulement et elle avait l’impression qu’il avait encore grandi. Elle déposa quelques baisers sur son visage et ébouriffa tendrement ses cheveux.

Vous êtes venus avec Eliete ? Tout va b…

Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que l’enfant la tirait vers l’escalier, racontant mille choses à la fois, rendant leur compréhension plus que difficile. Arrivant au bas des escaliers, au gré de ce bavardage incessant, elle découvrit Eliete discutant avec son Ténébreux. Mais surtout, son regard se posa sur la petite merveille que celui-ci tenait entre ses bras.
Son cœur de mère ne fit qu’un tour et elle se précipita pour la prendre contre elle.


Ma princesse, mon petit bébé adoré … Mais que tu es grande !

Elle la dévora de petits baisers bruyants, tirant des petits rires de plaisir à l’enfant. Puis, enfin, elle releva la tête vers leur amie.

Merci Eliete, merci pour tout. Ils m’ont tellement manqué ! Tout s’est bien passé ? J’espère que cela ne vous a pas surchargée de travail.

Alors dites nous, comment trouvez vous notre « chez nous » ? Il y a encore beaucoup à faire mais nous pendrons bientôt la crémaillère. Nous espérons que vous nous ferez le plaisir d’être des nôtres ?

Vous devez avoir grand soif avec cette chaleur. Mon Ange, avez-vous quelques boissons à nous proposer ? Bri a préparé des biscuits tôt ce matin en prévision du retour des enfants ; restez un moment parmi nous Eliete, le temps de vous reposer un peu.

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Eliete
Quel joli spectacle s'offrit à ses yeux , celui de ses deux enfants qui retrouvaient leurs parents avec tant de joie.

Elle sourit à cette belle image et répondit à Elektra.


Je vous rassure Elektra tout s'est merveilleusement bien passé ils sont adorables et très bien éduqués vos deux trésors.
Et non voyons ils ne m'ont pas été un poids bien au contraire Alexander m'a suivi pratiquement tous les jours au moulin , tous les deux se sont bien amusés avec les animaux et vous savez ma bonne Mariette m'a très bien épaulé dans cette tâche bien agréable.


De lui sourire et de poursuivre , après avoir jeté un regard sur les lieux.

Je trouve votre cocon familial des plus douillet et bien entendu il vous faut le temps de vous installer et je sais ce que c'est je viens moi-même d'acquérir une nouvelle demeure que je meuble gentiment mais surement.
Comme on dit petit à petit l'oiseau fait son nid!

Je veux bien rester quelques minutes mais ensuite je dois retourner au moulin je suis attendu , en fait Erden vient d'arriver je l'ai laissé avec Mariette ils doivent papoter tous les deux.

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Eliete
D'avoir passé un bon moment avec ses nouveaux amis de prendre congé , impatiente de retrouver son barbu de elle.

Je vous remercie pour votre accueil et je vous souhaite une bien bonne installation si jamais vous avez besoin de quoi que ce soit n'hésitez pas surtout je serai toujours là pour vous.
La bonne journée à vous à tout bientôt.


De se permettre de faire une bise aux deux chérubins de saluer Elektra et Dacien et de quitter les lieux en les admirant une dernière fois.

De soulever sa robe pour presser le pas voir courir un tantinet et retourner au moulin y retrouver l'être qui faisait battre son cœur.

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Elektra_dacoma_de_chenot


Moi, je suis Danaë. J’aime ma maman, mon papa, mon grand frère et Bri la gouvernante.
J’aime aussi Othon, notre chien, même si il me fait tomber tout le temps, et qu’il me lèche la figure. Moi, je lui attrape les oreilles ou la queue, c’est rigolo.
Aujourd’hui, Bri râle après moi. Elle n’arrête pas de dire que je traine dans ses jambes. Quand elle me met dans le parc en bois, je grimpe par-dessus pour me sauver. Je ne marche pas, je rampe par terre, à plat ventre ou sur les fesses, mais j’avance vite.

J’ai découvert une chose que je n’aime pas. Papa et Maman s’en vont, souvent, et sans moi.
La première fois, je n’ai pas bien compris, puis chez Eliete il y avait plein de choses pour attirer mon attention. Mais cette fois-ci, je sais qu’ils sont partis, loin, et peut-être pour toujours. Alors je pleure, je hurle, et quand je crie très fort, Alexander vient me cajoler en me disant qu’ils vont bientôt rentrer.
Les bras de ma maman me manquent, et son odeur, et le jeu quand mon papa me tient tout en haut à bout de bras et que ca me fait rire. Ils me manquent.

Je grimpe par-dessus le parc en bois et je rampe vers la cuisine.
Posée sur mes fesses, à grands renforts de « amam mam » et de «atatoooo !», je tends la main vers les biscuits qui refroidissent sur la table. Si plus personne ne m’aime, les biscuits feront bien l’affaire pour un temps.
Dacien_de_chenot


Notre premier enfant, je veux qu'il te ressemble
Que son premier baiser, il le garde pour toi
Qu'on lui apprenne ensemble à faire ses premiers pas
Et que ses premiers pas, il les fasse vers toi*


Ils avaient sillonné le Sud du duché, puis l'Auvergne et le constat sans concession d'un Royaume désespérément vide avait dû être établi. Ils n'avaient croisé que trois personnes excepté trois brigands rentrant chez eux qui escomptaient bien traverser la Bourgogne malgré la fermeture des frontières.
Certes le travail de l'été tenait les paysans dans leurs champs tout le long du jour pourtant, le soir venu, les tavernes restaient vides. Inutile, dans ses conditions, de poursuivre un voyage qui n'avait pour but que d'aller à la rencontre des gens. Ils tenteraient l'aventure à l'automne en espérant connaitre meilleur résultat.
Et puis leurs enfants restés à Autun leur manquaient. La chaleur les avait dissuadés de leur permettre de les accompagner. Alexander avait tout un domaine à découvrir, quant à Danaé, son jeune âge la condamnait à rester à Bramevent sous la garde de leur gouvernante.

Rentrés en pleine nuit, le couple avait pris quelques heures de repos sans réveiller les enfants, bien décidé à leur faire la surprise de leur retour au petit matin. Mais ce fut sans compter la tornade qui pénétra dans leur chambre aux premières lueurs de l'aube et sauta sans façon sur leur lit :

- Papa ! Maman !!! Vous êtes là !! Je suis content, vous m'avez manqué ! La prochaine fois, je partirai avec vous,
ajouta t'il péremptoire, Bri est impoooossible ! Maintenant elle m'oblige même à me laver avant de manger et pire ! à lui dire où je vais !

Encore en chemise de nuit, il prit place entre les deux sous les rires provoqués par les chatouilles de son père.

- Oh ! Mais c'est terrible ça ! Devoir dire où l'on va lorsque l'on part en expédition ! Je lui en toucherai un mot. Elle s'inquiète tu sais bien...
Mais raconte nous plutôt ce que tu as découvert. Et comment va ta soeur ?


- Oh ma soeur va bien. Mais pfffff ! Elle ne peut rien faire. J'aurais voulu une plus grande..
. et comme pour contrebalancer son jugement sévère : mais elle est jolie et elle ne pleure presque jamais. Puis, plus bas à l'oreille de son père : Je crois que j'ai découvert un trésor, on ira dit ?

- Et comment ! On partira en quête tout à l'heure.
- Mum et les arbres, mon cœur ?
- Ah oui.... les arbres.. Si nous ne les plantons pas rapidement, ils vont souffrir. Nous indiquerons à Jehan où les planter. Il s'en chargera. Mais en attendant, allons réveiller Danaé.


Leur princesse se tenait droite dans son lit et gazouillait en attendant que sa nourrice vienne la délivrer. Dès qu'elle les vit, elle lâcha le rebord de la barrière en bois et tendit ses bras potelés à sa mère. C'était une merveilleuse blondinette aux yeux bleus et aux trait délicats. Rien qui lui rappela la rudesse des visages de ses sœurs ou le masque froid de sa propre mère. Dana ressemblait à Elektra. De son père elle n'avait rien sinon cette façon de poser un regard sérieux sur les choses et les gens en donnant l'impression qu'elle sondait leur âme. Il le savait pour l'avoir vécu, cela impressionnait les gens et conditionnait leur attitude à leur égard. Rarement on se comportait avec eux comme on l'eut fait avec des enfants.
Le chevalier glissa ses lèvres sur son cou. Mais Danaé n'avait d'yeux que pour sa mère dont elle attrapa les joues. Elle se mit à babiller sans un regard pour son père qui éclata de rire.

- Bien mon fils ! Allons avaler un bout de jambon et laissons les femmes piapialler. Vous permettez, damoiselle, que j'embrasse votre mère ?
Et sans attendre de réponse, il s'interposa pour baiser les lèvres de sa femme. Déjà leur fille manifestait son impatience de voir disparaitre l'objet de son attention.

Fataliste, Alexander haussa les épaules et glissa sa main dans celle du chevalier.

- Je te l'avais dit, Père, ce n'est pas intéressant les filles.

Le Sénéchal sourit en coin. Le petit garçon ne semblait pas mécontent du partage qui s'opérait naturellement. Le temps des câlins viendrait plus tard sans doute, tant pour l'un que pour l'autre et aucun de ne formalisa de ce qui aurait pu passer pour de l'indifférence à son égard.

Après un repas sommaire pris sur le pouce au grand dam de Bri :

- Fous lui donnez des maufaises habitud à cet enfant. La discipline est nécessaire. Il doit mancher gorrectement...

- Oui oui, Bri ! Vous avez raison mais ce matin nous avons fort à faire ! Madame va descendre avec Danaé. Veuillez faire chauffer du lait pour son biberon et presser un jus de fruit pour Madame, voulez-vous ?


Et de pousser discrètement Alexander en direction de leur délivrance tandis que la brave gouvernante s'activait, oubliant presque le chevalier et les mauvaises manières qu'il inculquait à son garçon.
Jehan avait déjà déchargé la charrette où s'entassaient : arbres, pots de fleurs, tonneaux de vin, carcasses et viandes découpées, et tout ce que contenait son appartement de Clermont qu'ils avaient presque vidé.

- Le bonjour Jehan, je vois que vous ne nous avez pas attendus. Allons voir où planter ces arbres. Alors comment est le domaine ? Avez-vous pu engager quelques saisonniers ? Nous en parlerons ce soir plus avant si vous le voulez bien.


Il y avait beaucoup à faire. Les raisins seraient bientôt à maturation et il faudrait engager des vendangeurs. La forêt avait poussé à l'état naturel et il faudrait quelque peu la domestiquer afin que les chemins ne se perdent pas sous les ronciers. Il y avait aussi un étang qu'il faudrait draguer pour y permettre le canotage sinon la baignade. Tout cela se ferait peu à peu, mais il faudrait prioriser les tâches.
Lorsque les arbres furent positionnés à l'endroit où ils devraient être plantés, le père et le fils s'installèrent sous un immense châtaigner et Alexander commença à retracer ses aventures à grand renfort de dessins qu'il traçait dans la terre à l'aide d'un bout de branche.
Il fut convenu qu'ils partiraient à la découverte du domaine à l'heure de la sieste. Elektra pourrait alors se joindre à eux.
Elektra qu'il vit d'ailleurs arriver, un panier dans une main et leur fille reposant sur le bras.

- Mes hommes n'ont pas faim ?


Le Ténébreux la soulagea du poids du panier et la laissa installer Danaé sur une couverture.

- Nous sommes affamés ! Quelle bonne idée que ce repas en plein air. Que nous avez-vous apporté ? Hum... Regarde, Alexander ! Du poulet froid, du pain, du saucisson, du fromage, une tarte aux abricots, de la bière, du jus de pomme...


A mesure qu'il énonçait les mets qui composeraient leur repas,il les déposait sur la couverture lorsque soudain...

- Elektra !!! Elle marche !!!

En effet, Danaé s'était redressée sur ses jambes et vacillait en avançant vers eux.


*David Christie/Notre premier enfant

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E_d_acoma_de_chenot
“Les hommes rêvent du retour plus que du départ.”
(Paulo Coelho)

De départ en retour, de retour en départ, la vie des enfants de Chenot était souvent rythmée par les voyages de leurs parents. Cependant les retrouvailles étaient toujours emplies de cet amour qui les unissaient tous.

Elektra sourit devant la complicité père/fils. Enfin, seulement après avoir marmonné contre ce réveil un peu trop « violent » et bien trop tôt à son gout.


Oh ma sœur va bien. Mais pfffff ! Elle ne peut rien faire. J'aurais voulu une plus grande...

La jeune femme se retint de rire devant son fils, mais elle se demanda quand même si, une fois que la dite sœur aurait obtenu une plus grande autonomie motrice, le frère n’en viendrait pas à regretter son état de nourrisson.

Apres les embrassades paternelles … là aussi, dans peu de temps, la demoiselle n’aurait plus d’yeux que pour son père, celui qui serait pour quelques années l’homme idéal, avant qu’elle ne découvre la vie … Elektra profita d’un long moment en tête à tête avec sa fille. Pour elle, c’était la meilleure période, celle où son instinct de mère pouvait assouvir ce besoin de caresser, de cajoler, de jouer. Même le bain et l’habillage étaient une partie de plaisir et de jeu.

Par la fenêtre, elle vit ses deux hommes déjà à la tache et se dépêcha de prendre Danaë dans ses bras pour descendre à la cuisine. La petite bouteille de lait de chèvre était gardée au chaud au bain-marie et le jus de fruit était pressé, à quoi la gouvernante avait ajouté deux petites tartines de pain avec de la confiture de fraise, trouvant toujours que dans cette famille l’on mangeait mal et jamais assez.
L’enfant calé dans un bras, Elektra la regarda tenir son biberon seule pour descendre à toute vitesse son lait. Autant d’appétit que son père et son frère, se dit elle, amusée. De sa main libre, elle mangea son propre petit-déjeuner, puis il fut déjà temps de rejoindre ses amours à l’extérieur.


Mes hommes n'ont pas faim ?

La collation fut accueillie avec des cris de plaisir, le travail leur avait ouvert l’appétit, s’il en était besoin.
La petite demoiselle fut déposée sur une couverture, mais aussi vive qu’une brise, elle était déjà à quatre pattes pour rejoindre l’herbe et sans doute quelques intéressants insectes. Etait-ce la vue de toute la nourriture étalée par son père, toujours est-il qu’elle fit demi-tour, et trouvant qu’elle n’allait pas assez vite ainsi, elle se redressa.


- Elektra !!! Elle marche !!!

Ce fut comme un coup de semonce et chacun y alla de ses encouragements, bras tendus pour l’inciter à continuer.

Allez Dana, tu peux le faire !

Elektra de son coté attrapa un morceau de pain et le tendit vers la petite fille pour qu’elle vienne le prendre, mais en vain. Il sembla que ce fut la tarte aux abricots, que son père avait gardé à ses cotés, qui l’attirait le plus.
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Dacien_de_chenot


Si ses petits pas étaient incertains, sa détermination ne faisait aucun doute. Elle évoluait pourtant sur une couverture qui cachait un sol piégeux sous ses pieds. Parfois un creux la faisait vaciller telle la flamme d'une bougie soumise à un courant d'air, mais la petite s'équilibrait instinctivement à l'aide de ses bras et avançait vers son indépendance.
Chacun y allait de ses encouragements, tendant qui une main secourable qui était dédaignée, qui des bras que Danaë esquivait, semblant se diriger vers son père. Et lui en ressentait une immense fierté.
Sa fille le mettait donc à l'honneur en dirigeant ses premiers pas vers lui, quand elle paraissait ne s'intéresser qu'à sa mère et aux pitreries de son frère qui adorait lui arracher des rires dont elle n'était pas avare. La voir venir vers lui le remplissait donc d'une fierté à faire grimper en flèche sa barre d'orgueil.
Sans en avoir conscience, la petite poursuivait sa route sous les encouragements familiaux.

Allez Dana... si tu ne tombes pas on ira voir le Père "en selle" !


Alexander voyait en ces progrès, l'assurance de très prochaines parties à deux dont il était frustré, son père ébouriffa la tignasse hirsute.

- Bientôt mon grand. Je parie qu'à la Noël elle te suivra partout.

Indifférente à toute l'agitation qu'elle provoquait, Danaë poursuivait son chemin. Parfois son fessier l'entrainait vers l'arrière et chacun s'attendait à la voir finir assise, mais non, elle stoppait alors sa marche et s'équilibrait au risque que le poids de sa tête l'entraine vers une chute vers l'avant dont sa mère anticipait la gravité d'une main prête à intervenir. Mais non. Elle attendait de retrouver une stabilité toute relative pour avancer d'un pas de plus.
Au moment d'arriver à hauteur de son père, il comprit que ce n'était pas vers lui qu'elle dirigeait ses pas mais vers... la tarte aux abricots. Dépité il lança un regard à sa femme qui l'observait, un éclat de rire coincé dans sa gorge.

- Bah !.... C'est bien ma fille !


Ils ne l'avaient quittée des yeux qu'une poignée de secondes mais le moment d'inattention avait suffit.
Parvenue à hauteur de l'objet de sa convoitise, la petite fille s'était inclinée pour atteindre le cercle d'or présumant du poids de sa tête qui l'entraina inéluctablement vers la chute. Ses petites mains s'enfoncèrent profondément dans la crème tandis qu'elle se retrouvait à genoux sur la couverture. Sans manifester la moindre contrariété, elle se laissa tomber sur le côté et porta ses mains à sa bouche tout en babillant d'aise.

- Aucun doute, c'est ma fille !


Alexander regardait sa sœur la bouche ouverte sur un cri qui ne sortit pas, puis ses sourcils se froncèrent :

Elle a écrasé toute la tarte...

- Mais non, bonhomme, regarde... tout un côté est préservé, mais je pense que nous allons devoir être très très prudents désormais et ne rien laisser à sa portée.

Imperturbable, l'enfant léchait consciencieusement ses poings fermés tandis que l'hilarité gagnait les chevaliers tant face à la gourmandise de la petite qu'à la mine déconfite affichée par leur fils.

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