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[RP] Ne jamais sous-estimer le pouvoir des paillettes

Raymond_de_petrus
A moitié avachi sur le banc, Raymond riait aux sottises débitées par Sorianne, tentant d'imaginer le fameux voisin en robe. Le même qui lui avait déjà fait des remarques pour ses horaires de vie, rentrant trop tard, partant trop tôt.

Naaaaaan j'te crois pas !
Et il s'était maquillé aussi ?

Je crois que même moi ça m'aurait choqué, en fait !


Il réflechit deux secondes à l'offre de la couturière. Il faisait trop chaud pour s'enfermer au castel.

Va pour l'Isle, ils pourront bien attendre ce soir que je leur fasse leurs petits dessins au château !
Mais pas pour les tableaux ! Je n'oublie pas ce que je t'ai dit hier.


Il eut un sourire en coin, et entreprit de ranger tout ce qui avait été sorti pour le petit déjeuner, tandis que la couturière baguenaudait. Il fronça un sourcil en l'entendant l'interpeller à propos de son courrier et se tourna vers elle.

De... ?

Il abandonna sa tâche, pour se rapprocher du bureau. La dernière missive d'Opale y trainait, il devait d'ailleurs y répondre prochainement. Il eut l'intuition qu'elle avait lu quelque chose qui l'avait embarrassé, et devina aisément quoi. Il sourit, amusé.

Ne tire pas cette tête, je ne la connais qu'épistolairement. Je sais même pas à quoi elle ressemble... Elle a reçu par erreur une lettre destinée à Hermance, et m'a répondu.
Finalement, on a prit goût à s'écrire. Et c'est étrange de dire des choses parfois intimes à quelqu'un qu'on ne rencontrera sans doute jamais.


Il saisit la lettre, et lut le passage en entier.

"Êtes-vous toujours prisonnier de votre mandat, ou bien vous êtes-vous résolu à fuir ? Je sais que cela n'a jamais fait partie de vos projets, mais on ne sait jamais, vous auriez pu finir par vous montrer raisonnable... S'il vous faut quelqu'un pour vous arracher à ce quotidien ennuyeux, sachez que je serais ravie de vous enlever, et de dérober par la même occasion quelques écus dans vos coffres."

Il la reposa sur le bureau et eut un ton un peu narquois.

Rien d'extravagant, comme tu vois. Ce n'est pas une de mes maîtresses planquée dans une cité languedocienne.

Il observa un peu mieux Sorianne et eut un large sourire à voir la mine de la couturière qui avait fourré son nez ou il ne fallait pas.

Oh, jalouse ?
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Sorianne
So observe Raymond qui vient voir de quoi il s'agit. La brune est gênée d'être par hasard tombée sur quelque chose qui ne la regarde pas, mais il ne semble pas en prendre ombrage. A vrai dire, sa réaction ne fait que la rassurer, il ne se défend de rien, assume tout à fait et lui lit même le passage qu'elle a entraperçu.

Si les traits se tirent à la mention du quotidien ennuyeux, la jeune femme préfère passer outre. Enfin elle préfère penser que cela fait référence au mandat évoqué en début de paragraphe. Et pour la peine, la noiraude relève le menton, essaye de se recomposer un semblant de dignité digne de ce nom, pire encore lorsqu'il affiche ce fichu sourire et lui demande si elle est jalouse. Alors la tête se secoue, l'air de rien.


Jalouse? Nenni.
Je ne suis pas une femme jalouse, loin s'en faut.


Enfin elle s'en défend mais tout de même c'est bien une petite pique de ce sentiment qui l'a titillée, pour son plus grand malheur. Où sont donc les résolutions prises à la base de cette relation? Il lui faut passer à autre chose pour qu'il essaye de ne pas déceler plus que nécessaire, et elle affiche à nouveau un sourire espiègle tout en se mettant à tourner autour du blond.


Alors tu ne veux vraiment pas me montrer tes tableaux?

Dos au couloir menant à l'atelier du peintre, la So se penche vers ce dernier est se prépare à lui offrir un baiser à faire tourner la tête, mais au dernier moment, c'est elle qui s'enfuit en courant au travers de la pièce jusqu'à la salle qui l'intéresse, elle échappe non sans mal aux mains qui essayent de l'attraper mais réussit à les éviter en riant aux éclats.

Le rire s'éteint soudain, alors que la petite brune se fige devant l'immense tableau sombre sur lequel se découpe un masque d'ivoire. Machinalement sa main se porte à sa gorge, cherchant la chevalière qui y pendait mais qu'elle est allée rendre un soir d'hiver. Sentant le peintre non loin, la brune s'est approchée de la peinture fantomatique et d'une profonde noirceur, levant le nez pour fixer l'éclat blanc qui se détache.


Lequel...? Lequel est-ce?

Le souvenir d'une danse macabre sous le dolmen de Saumur lui revient, le souvenir d'un ange sombre la tirant vers le haut, l'aidant à entamer sa sortie du gouffre dans lequel elle était à l'époque... Belzébuth et sa providentielle venue... Belzébuth, qui l'a épargné contre toute attente... Elle ne l'a pas oublié... Et l'image est nette à présent alors que le tableau lui remet en mémoire chaque trait du masque porté.

Tu... Tu travailles pour eux?
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Raymond_de_petrus
Le sourire de Raymond ne faillit pas à la réponse de Sorianne, qui niait avoir le quelconque sentiment de jalousie. Mais il préféra ne pas répondre par une pique ou une taquinerie qui aurait pu la blesser.
Elle changea de sujet, évoquant ce tableau qu'il refusait de lui montrer. Il pensait, alors qu'elle s'approchait de lui pour l'embrasser, qu'elle allait lui acheter ce droit par quelques baisers, et sans doute aurait-il cédé.

A la place de cela, elle s'enfuit, et il ne fut pas assez preste pour l'empecher d'entrer dans l'atelier. Il s'arrêta sur le seuil, incertain, craignant la réaction de la couturière. Et il fut surpris au-delà de ce qu'il avait pensé.

Il ne répondit pas tout de suite à ses questions, cherchant à évaluer les dommages que cela causerait. Mais le mensonge serait difficile à dissimuler. Il entra dans l'atelier, s'approcha d'elle, tout en conservant un regard sur le tableau.


Bélial. L'orgueil.

Et quand Raymond y accordait une pensée, il trouvait cela effrayant de se trouver une accointance avec ce vice là. Ou peut-être était-ce logique, de par ce qu'il était.

La dernière question ressemblait à une accusation.


Oui, cela m'arrive.
Des sceaux, des tableaux, des vélins.


Il lui en avait déjà parlé, et cela n'avait pas choqué la couturière sur le coup. Peut-être que là, avec une autre perspective, cela changerait.
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Sorianne
Une grimace se fait alors que la brune se perd un peu dans le tableau. Sorianne a senti Raymond se rapprocher, et machinalement elle recule jusqu'à lui. Elle sait leur aura, elle a entendu des choses sur eux, savoir le peintre travailler pour eux la fait frissonner, qui sait ce qu'il peut arriver si jamais il s'en vient à leur déplaire...?

Doucement la So détache son regard de la peinture, pour se tourner vers son ami. Elle est inquiète, n'avait pas une seconde envisagé cet aspect là, même s'il lui en avait parlé. Sans doutes n'avait-elle pas compris, pas voulu entendre, allez savoir.


J'en ai rencontré un... En Anjou... Comment en es-tu venu à travailler... Pour eux?

Nulle accusation, non, de l'inquiétude à son sujet, et sa main attrape celle du blond pour la serrer quand elle se détourne tout à fait du tableau, tournant le dos aux ténèbres qui lui rappellent qu'elle a eu une veine incroyable d'avoir été épargnée et "sauvée" par le Démon.
Mais là, elle attrape Ray au cou pour l'attirer à elle et lui offre une longue étreinte à laquelle elle n'a aucune envie de mettre un terme priant pour qu'il ne lui arrive rien. Mais que dire? Elle n'a pas à se mêler de ces affaires, elle n'est rien pour le dissuader de faire quoi que ce soit.


A cette heure, je rêve de savoir ce que feraient Tristan, et Iseult...
...
Il pourrait apprendre à nager à sa compagne?


Et elle retrouve doucement son sourire en enfouissant son nez dans le cou de Raymond.
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Raymond_de_petrus
Sorianne semblait désormais effrayée, comprenant sans doute l'ampleur des activités interlopes de Raymond. De ce que cela pouvait impliquer pour lui, en terme de travail, et de loyauté.

A la question de la couturière, il eut un haussement d'épaules.


Bélial cherchait quelqu'un comme moi, un faussaire. Un bon faussaire. Et moi je cherchais de l'argent, pour les soins d'Hermance. Et savoir ce qu'on faisait de mon travail me faisait ni chaud ni froid. Du chantage, de la corruption, peu importe.
Nous avons fait affaire ainsi.

Et j'ai pris plaisir à ce que me procurait l'argent qu'il me donnait.


Le manque de conscience était parfois une denrée difficile à trouver. Trop nombreux étaient ceux qui voulaient s'encanailler, pour raconter une histoire excitante à leur conquête d'un soir, mais qui reculaient devant l'ampleur de ce que cela pouvait impliquer.

Raymond exposait cela sans fard, sa vénalité, sa frivolité. L'idée lui vint que cela ferait en sorte que Sorianne s'éloigne, se protège. L'attrait féminin pour les mauvais garçons se heurtait souvent à la trivialité des situations que cela engendrait.

Elle vint se blottir contre lui et il l'enlaça. Par tous les saints, que cela était dur de l'avoir ainsi contre lui, chaque étreinte les rapprochant de la dernière.
Elle évoqua alors une chimère, ces deux noms qu'ils avaient inventé, une nouvelle identité pour une rêverie qui ne se réaliserait jamais. Elle ne pourrait jamais quitter ses amis, il ne pourrait pas fuir ses responsabilités. Il sourit.


Probablement que oui, il fait trop chaud pour travailler dans les vignes, ou auprès des moutons. Ils se baigneraient en attendant les heures plus douces, laissant dans l'eau une bouteille de vin se rafraichir, ainsi que des fruits du verger.

Il défit l'étreinte, et la prit par la main et eut un sourire en coin.

Viens, l'Isle nous attend.
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Raymond_de_petrus
    Un autre jour


Leur liaison tournait de façon amère, alors qu'une semaine plus tard, Raymond irait rechercher Hermance en Languedoc, pour la ramener. Il était difficile d'oublier que le sablier était sur sa fin, et il sentait bien que la mélancolie gagnait la couturière. Il tentait bien, parfois, de lui dire qu'elle pouvait trouver le bonheur, mais elle semblait en douter. Le peintre avait fini par convenir qu'il n'y avait pas de solution miracle, et que cela serait douloureux quoi qu'il arrive.

Raymond posa sur la table, désormais débarrassée du petit déjeuner, le coffret contenant la tenue de la couturière pour le mariage de Cmyrille et Orkaange. Depuis, Sorianne n'avait eu de cesse de le remercier, bien qu'une fois aurait suffi.


Tu auras bien assez de deux jours pour faire d'éventuelles retouches, je crois.

Il laisserait la jeune femme ouvrir son cadeau. Le coffret contenait un caftan aux inspirations mauresques, et il s'y trouvait également un bijou, qu'il avait trouvé à Paris, et acheté pour elle. Cela complétait la tenue, ainsi qu'un ruban rose à paillettes pour les cheveux de Sorianne.
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Sorianne
Une soirée teintée d'amertume, oui.
Malgré l'envie de passer outre, et d'en profiter le plus possible, il devient compliqué pour elle de gérer l'angoisse que crée le décompte auquel ils se frottent. L'attrait du giron du peintre est de plus en plus fort, elle pourrait y passer le plus clair de son temps, la peur d'oublier sans doutes, la peur de ne pas avoir son content, et le besoin se fait croissant.
Oh, elle rit tout de même, elle s'amuse, elle se donne et offre tout ce qu'elle peut malgré le chagrin qui semble présent en fond.

La brune est occupée à ranger un peu, essayant d'effacer jusqu'à sa présence dans l'appartement du peintre, prenant soin de n'oublier nul détail, même s'il leur reste un peu de temps, sait-on jamais! Levant le nez, la jeune femme sourit en voyant le présent déposé et abandonne ce qu'elle fait pour rejoindre son ami.

Elle n'attend pas pour ouvrir, passe sa main légère sur le tissu offert là, de belle facture, d'un blanc immaculé et aux motifs floraux colorés. La tête brune se penche doucement, elle est attendrie du geste, et mettant pour l'instant de côté bijou et ruban, Sorianne sort doucement la tenue, la dépliant par la même et la dépose devant elle, nez baissé pour voir ce qu'il en est. Elle ne dit mot, touchée, mais le sourire qu'elle affiche ne laisse aucun doute sur le fait qu'elle lui plaise.


Oh Raymond...

Les larmes lui monteraient aux yeux si elle ne se retenait pas. Par Dieu c'est compliqué! Alors le nez reste bas, tandis qu'elle trouve un attrait tout particuliers aux broderies, surtout pour faire passer les yeux rougissant! Lorsqu'elle sent qu'elle le peut, So relève le museau et le sourire est des plus sincères.

Attends.

Retournant au lit, la So y dépose avec délicatesse le vêtement avant de retirer les siens, pour essayer le cadeau. C'est ainsi qu'elle revient auprès de Raymond, la jolie tenue raffinée, les cheveux sombres lâchés autour d'elle.

Elle est magnifique. Merci Raymond, merci vraiment.

Revenant au coffret, la brune y prend alors le ruban, ne pouvant s'empêcher de ricaner un peu, c'est vrai, elle a oublié le thème imposé du mariage. Puis le bijou. Pendentif au bout de sa chaine, qui attise sa curiosité. Les sourcils se froncent, tandis que la So commence à réaliser. Elle n'en a jamais eu!

Est-ce que c'est...

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Raymond_de_petrus
Raymond fut rassuré de la réaction de Sorianne, même si il voyait bien que cela l'émouvait. C'était, après tout, le premier cadeau qu'il lui offrait. Il espérait que cela ne serait pas le dernier, même si ils ne seraient pas tous aussi coûtant financièrement.

Par respect pour la pudeur de la couturière, il se détourna, pour la laisser enfiler le caftan, et il eut un sourire ravi quand elle revint vers lui.


Tu es splendide, oui. Tu vas faire des jalouses au mariage !

Elle retourna près du coffret, et ouvrit la petite boite avec le pendentif.

Un cadran solaire, oui.
J'ai remarqué que tu regardais souvent l'heure aux clochers des églises, je me suis dit que cela pourrait t'être utile.


Raymond ne pouvait pas lui offrir autre chose, ces bijoux magnifiques avec des pierreries, de l'or, des coeurs, des fleurs. Cela aurait été déplacé, et fait jaser outre mesure. Déjà que c'était bien assez le cas.

Il prit le pendentif dans sa boite, et passa dans le dos de la couturière, la laissant rassembler ses cheveux pour qu'il puisse lui passer le collier.
Après l'avoir attaché dans son cou, ses bras passèrent autour de la poitrine de la couturière, l'enlaçant, et il saisit le petit pendentif, pour lui montrer son fonctionnement.


On fait tourner la languette pour indiquer le mois, on suspend le cadran par sa chaîne, et on regarde ou le soleil traverse le petit trou. Et on y lit l'heure.

J'espère qu'il te plait.


Il resta silencieux, et conclut.

J'avais... égoîstement, envie de te laisser quelque chose de pérenne. Une robe c'est bien, mais on la porte quelques fois et on l'oublie le reste du temps. Ca, tu pourras le conserver, le porter, ou l'oublier.
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Sorianne
La brune dégage sa nuque et ramène ses cheveux sur son épaule pour que Raymond puisse lui accrocher la chaine qui lui pend bientôt au cou. La So ne lâche pas du regard le petit mécanisme qui trône là, cela ne paraitrait pas grand chose pour une autre, peut-être, mais pour elle, c'est comme si on venait de lui offrir un petit trésor.

Machinalement, elle s'adosse au peintre qui vient de passer les bras autour d'elle pour lui montrer le fonctionnement du petit appareil, et la brune y est attentive. Alors il a remarqué qu'elle cherchait tout le temps l'heure? Elle n'y fait même plus attention! Et maintenant elle aura son petit clocher personnel au cou.

Les explications terminées, et après avoir bien observé, la noiraude chipe la chaine des doigts amis, et lève le bijou devant son nez, pour essayer de le faire elle même. Elle est émue. Un peu trop. Et elle est bien heureuse que Raymond soit dans son dos pour ne pas voir ses lèvres souriantes en train de trembloter devant le trop plein d'émotions.

S'il lui plait... Elle hoche la tête, peut-être un peu trop vivement. Oh comme la gorge est serrée. Il a envie de lui laisser quelque chose, un souvenir, et elle le conservera précieusement, pour sûr. Oh la fin est si proche...

Retenir.
Retenir ce qui monte!


C'est magnifique. Tout.

Les doigts se serrent sur le petit bijou.
Retenir retenir retenir...

Et c'est l'explosion, tout est remonté d'un coup, et elle n'a su retenir le sanglot de trop.
Oh comme c'est douloureux d'imaginer qu'il n'y aurait plus rien de tout ça dans moins de dix jours, que c'est douloureux d'abandonner les chimères et l'illusion.

Agrippée aux bras de Raymond, So ne le contrôle pas, à son grand dam. Elle ne souhaitait pas ça, mais il faut croire que c'est nécessaire pour évacuer la tension qui s'accumule, le trop plein d'émotions s'en va... Pour mieux en accumuler un peu dans les jours à venir...

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Raymond_de_petrus
Aux sanglots qui secouèrent la couturière, Raymond la prit contre lui, murmurant toutes ces choses que l'on peut dire à quelqu'un en larmes, calme-toi, ne pleure pas, ca va aller, tout en connaissant bien leur inutilité face aux larmes qu'elle déversait sur sa chemise. Et mieux valait la chemise que le caftan, se dit-il.

Il attendit patiemment que les sanglots s'espacent, et opta pour la légèreté.


Cela doit être la première fois qu'une femme pleure quand je lui offre un cadeau.

Il prit un linge dans une poche, et essuya les larmes qui roulaient sur les joues de Sorianne.

Allons, petite sirène...

Il lui sourit doucement, et posa un baiser sur la joue de la couturière, avant de laisser sa tête posée contre la sienne.

On s'est promis les bons moments, alors nous allons les vivre jusqu'au dernier.
Je ne veux pas penser à l'après, pas encore.


Il saisit le visage de Sorianne pour qu'elle le regarde.

Alors pendant quelques jours, nous allons juste rire, danser, parler de tout et de rien, boire beaucoup trop, faire l'amour et la grasse matinée. Tu veux bien ?
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Sorianne
Elle tend à se calmer, après avoir déversé tout son chagrin sur la belle chemise du peintre. Serrée contre lui, elle apprécie sa chaleur et cherche à s'en imprégner pour supporter la période à venir. La boutade lancée a le mérite de la faire rire derrière les larmes bien amères qui coulent au long de ses joues et elle répond, même!

Il faut une première fois à tout, je suis unique.

Ou presque. Mais il est compliqué de fermer les vannes, et de s'empêcher de pleurer alors que la fin du monde est si proche. C'est sans compter sur Raymond qui l'y aide avec bienveillance.
Et à ses paroles, le regard dans le sien, la petite noiraude acquiesce. Oui, ils vont faire tout cela, ils vont s'en donner à cœur joie, oubliant tout, ils vont être vivants, ne pas penser au lendemain, profiter de ce que la vie peut leur offrir.

Et elle passe une main caressante sur le visage ami, avec un sourire plein de tendresse à son égard, lui qui est si gentil avec elle. Puis elle soupire, un profond soupire, il lui faut se reprendre, de manière à en profiter le plus possible. Cela prend un instant, durant lequel elle ne dit mot, trop concentrée sur la mélancolie a faire taire encore un peu. Puis finalement... Le front appuyé contre Ray...


Tes cadeaux sont magnifiques. Ils ne seront pas oubliés, pas du tout. On va faire tout ça. Jusqu'au bout, on va vivre.

Un baiser est offert, un geste tendre. Elle ne lui en dispensera jamais assez. Puis elle estime qu'il vaut mieux passer à autre chose, ne pas s'attarder. Alors avec un sourire, So s'écarte à peine, juste assez pour le regarder avec un petit air taquin.

Tu as des talents de faussaire je crois? Tu penses pouvoir me faire un petit quelque chose? J'ai un présent à faire pour le mariage d'Ork et Cmyrille.
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Raymond_de_petrus
[Derniers préparatifs avant les noces comtales]

Certains avaient du talent pour créer, pour parler, pour vendre ou fabriquer des choses. Raymond, lui, avait du talent pour copier, reproduire à l'identique ce qu'on lui soumettait, avec talent et minutie. Bien entendu, cela ne s'était pas fait du jour au lendemain, même pour la peinture, et un temps certain lui avait été nécessaire pour aapliquer ce don aux parchemins, ou aux sceaux, qu'utilisaient volontiers ses clients de la Cour des Miracles.

Il pouvait ainsi s'enorgueillir d'être assez doué dans ce domaine, alors que Sorianne lui avait soumis un défi, à savoir créer un faux bulletin de vote pour les élections royales. Un tonneau de vin était à la clé, et c'était justement un cadeau pour les futurs mariés.

A l'aide de son propre bulletin, et en se servant de ce que Sorianne lui avait dit, le peintre passa une petite heure à recomposer, sur un vélin identique, le texte idoine.

Le plus dur fut la calligraphie, et il avait du s'y reprendre à trois fois avant d'obtenir un résultat acceptable. Finalement, content de lui, il amènerait la fausse preuve à la couturière.




Et un tonneau pour les mariés offert par la nouvelle reine, un !
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Sorianne
Et encore plus tard, pendant que Raymond était à s'occuper d'un tableau, ou de "baillage", So est repassée chez elle, le temps de pouvoir se changer, avancer un peu sur la tenue qui l'occupe et prendre un bon bain durant lequel elle s'interdit tout bonnement de penser à quoi que ce soit, et encore moins aux cinq ou six jours qui les séparent de la fin.

Elle est à se sécher lorsque l'on frappe à la porte et qu'on lui tend un paquet. Avec un sourcil surpris, elle hausse un sourcil et le saisit avant de fermer l'huis et de l'ouvrir. Le sourire qui nait est significatif de ses pensées, et la noiraude se réjouit. Elle craignait jusque là, de ne pas l'avoir dans les temps. Elle songe alors qu'un présent pour la tailleuse pourrait être une bonne idée!

Mais sans attendre, la brune laisse tomber le drap qui s'enroule autour d'elle, et la tenue est passée pour essayage. Légère, seyante... La So caresse le fin tissu qui la recouvre et s'attendrit devant, avant de se reprendre. Il va falloir en profiter pleinement.

Le regard est porté à la fenêtre, le jour décline. Avec un sourire, elle essaye de chercher la manière dont elle va pouvoir aller présenter sa nouvelle acquisition au peintre. Une petite moue, Sorianne est en pleine réflexion, mais c'est avec un haussement d'épaules qu'elle passe outre. Y aller au plus simple le surprendra sans doutes! Et pour la peine, la brune fouille la malle qui contient ses affaires à la recherche d'une grande cape. Tant pis si la chaleur la saisit, ils prendront un bain, d'ailleurs, le sourire s'élargit à l'idée...

Avant de disparaitre peu à peu quand elle réalise combien de temps il leur reste. Assise sur ses talons, devant la malle, So garde les paupières closes, essayant de faire disparaitre les idées noires, sans trop de résultat malheureusement. Avec dépit, elle se surprend même à imaginer la situation qui se présentera d'ici quelques jours, à imaginer la femme de Raymond, la manière dont il la regardera, ne prenant plus garde à cette insignifiante petite noiraude qui passe inaperçue.

Baissant le nez, le regard se porte sur le petit pendentif que lui a offert Raymond, et doucement, elle le fait tourner sur lui même avec un air tendre, la tête penchée sur le côté. Le soupir qui suit est profond et elle tente de limiter les dégâts que ses pensées peuvent faire. Encore un, et elle relève la tête, se relève tout juste en passant la cape autour d'elle, maintenant les pans fermés. Il faut dire que traverser quelques venelles en tenue légère juste pour surprendre quelqu'un, ce n'est pas bien courant et encore moins décent.


***

Doucement la So pénètre l'appartement du peintre, où règne cette douce odeur de peinture, et se dirige vers la pièce qui sert d'atelier.

Raymond?
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Raymond_de_petrus
Le peintre était occupé dans son atelier, profitant des dernières lueurs du jour pour terminer la première étape d'une reproduction d'un tableau italien. Il entendit la porte se refermer, et reconnut sans peine la voix de Sorianne.

Je suis là !

Il se retourna vers la couturière, l'air un peu ailleurs, absorbé par sa tâche, et il eut quelques paroles un peu détachées.

Sorianne, quelle idée de se promener en cape par cette chaleur...

Il faisait bien trop chaud pour cela, et il se tourna vers la toile, délaissant la couturière pour se re-concentrer sur son travail et finir de mettre la couche maigre. D'un ton nonchalant, il poursuivit :

Je termine ça, et si tu veux, on sort diner de...

Il s'interrompit en plein milieu de sa phrase, s'étant retourné pour parler à Sorianne. Sorianne qui avait ôté sa cape, et paraissant ainsi dans une tenue tout à fait légère et indécente pour sortir dehors. La toile perdit alors tout son intérêt pour le peintre.

C'est...
Tout à fait charmant.

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Sorianne
Suivant la voix grave, la petite brune s'en vient directement à la pièce servant d'atelier à Raymond. Souriante, elle observe un instant le peintre faire son office. C'est qu'elle aime voir les gestes si précis qui sont offert à son regard. Les quelques mots prononcés à son encontre la font sourire. S'il savait!

Mais bien trop occupé, il se détourne déjà pour revenir à sa peinture. Le sourire affiché s'élargit un peu plus, et elle retire alors la cape qui cache la tenue achetée tout récemment. Une chance que la tailleuse ait réussi à la lui coudre en un temps record, c'est que même en précisant que le temps était compté, elle n'y croyait pas vraiment la So. Et la voilà, livrée juste à temps.

C'est charmant? Sorianne rosit un peu et se mordille la lèvre, minaude presque avant de montrer un brin plus d'assurance et en venant se coller dans le dos de Raymond, les bras autour de lui, pour regarder la peinture de près.


Tu as raison, il fait trop chaud pour porter une cape! Le sourire se fait espiègle. Mais je crois qu'aller prendre un diner dehors est compromis. Même si c'est charmant, c'est... Un peu léger!

Et la brune se recule, retardant encore -et sciemment- ce pourquoi elle a voulu cette chemise bien fine, faisant mine de l'étudier attentivement, se tournant, tirant doucement sur l'étoffe soyeuse, montrant un peu plus que nécessaire parfois -quelle dévergondée- invoquant presque une raison toute professionnelle!

Elle semble m'aller comme un gant! Si tu savais, j'ai eu peur de ne pas l'avoir à temps. Bien heureuse qu'elle soit arrivée enfin! C'est qu'il faut en profiter, il aurait été dommage qu'elle soit rangée dans un coffre à peine arrivée!

Et la So de jouer doucement avec le ruban qui vient décorer la tenue légère.
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