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[RP] Ne jamais sous-estimer le pouvoir des paillettes

Raymond_de_petrus
Peut-être que Cmyrille saurait, je n'en sais rien...

C'était la pure vérité d'ailleurs.
Elle l'arrêta alors, pendant qu'il préparait le paiement, refusant d'être ainsi rémunérée pour son travail.


Au moins pour le tissu, non ?

Il était artisan aussi, et savait fort bien que même si le temps qu'on passait sur un ouvrage pouvait ne pas compter, les matières premières, elles, nécessitaient des espèces sonnantes et trébuchantes.

Les réactions de la couturières lui étaient incompréhensibles, et ce fut après lui avoir mis dans les mains le paquet qu'elle s'enfuit, non sans lâcher une phrase sybilline. Le plus perturbant était tout de même la tête qu'elle affichait à ce moment, déroutant Raymond qui ne comprenait rien ce qui se passait.


Quoi ?!?

Il resta confondu et éberlué quelques instants, alors que la porte venait de se fermer. Il avait eu la sensation qu'ils ne parlaient pas la même langue, et visiblement, le dépôt de ce paquet avait mis Sorianne dans tous ses états. Il regarda celui-ci, et dut résister à la tentation de l'ouvrir pour comprendre un peu mieux.

Hermance, Sorianne a laissé quelque chose pour toi.
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--Hermmance
Mille petits travaux fusaient pour occuper une Hermance cloitrée de son plein gré. Et l'activité du jour se pratiquait autour de chaussettes. Assise à la lumière de la fenêtre, la jeune femme reprisait chaussettes après chaussettes. C'est fou comme ces bêtes-là se trouent rapidement. Si la tâche n'était pas ardue, elle demandait minutie, et laisser Raymond s'occuper du visiteur lui sembla salutaire. Surtout en considérant qu'il était davantage probable que la personne venait le voir lui. Mais c'est une voix féminine connue qui parvint à son oreille et Hermance réalisa sans doute un peu tard que la couturière devait lui amener sa surprise.

Elle posa donc prestement aiguille et chaussette pour rejoindre à grands pas décidés le salon, mais déjà la couturière était repartie. Elle regarda alors Raymond et son paquet, s'approcha doucement, lui pris des mains avant de lui sourire, un de ceux, contrit, qui ne savaient pas bien la réaction que son époux pourrait avoir en apprenant qu'elle avait osé franchir la porte de l'appartement sans lui, qu'elle avait risqué faire une crise devant des inconnus et elle craignit des reproches à venir.


Je voulais te faire une surprise. Tu n'aurais même pas dû le savoir à l'avance.


Elle était pressée de découvrir la chemise créée tout spécialement pour elle. Et son impatience se lisait certainement sur son visage à présent.

J'ai passé une commande à ton amie. Comme tu m'as vanté ses talents, j'ai pensé que ce serait la meilleure pour ça.
Mais ce n'est pas pour tout de suite !


Elle cala le paquet sous son bras, bien décidée à garder le secret encore un peu.
Raymond_de_petrus
Hermance vint lui prendre le paquet des mains avec douceur, et cette mine un peu contrite qu'elle avait parfois. Le peintre soupira intérieurement, il devait avoir plus confiance en elle, et décida de ne rien dire sur le fait qu'elle était sortie sans lui en parler.
Il lui sourit doucement.


Je suis navré d'avoir éventé la surprise. Mais je n'ai pas ouvert le paquet !

Même si ce n'était pas l'envie qui lui en avait manqué. Il lut sur le visage de son épouse une certaine impatience, chose assez rare. Elle semblait ravie d'avoir un cadeau, et il lui faudrait peut-être être plus prévenant envers elle, et renouer avec les vieilles habitudes. Pendant plusieurs années, elle n'avait guère été réceptive aux robes, ou autre chose, perdue dans sa folie, mais les choses changeaient.

Elle est effectivement très douée. Elle coud pour des princesses, tu sais !

Hermance décida alors de le faire languir et il eut un sourire un peu amusé.

J'attendrai, dans ce cas. Et puis je dois continuer mon travail.

Il déposa un baiser sur le front de son épouse, et repartirait, la laissant ouvrir son paquet tranquillement. En d'autres temps, il aurait peut-être insisté, ou se serait montré joueur pour pouvoir ouvrir le paquet après l'avoir dérobé, mais il n'avait pas l'humeur à cela.
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Raymond_de_petrus
    Plus tard


La soirée en taverne avait été mitigée. Sorianne avait continué à se comporter de façon toujours aussi étrange, et ne s'était calmée qu'au bout d'un long moment. L'étreinte avait été chaste, et suffisante pour que la couturière cesse de se comporter en animal sauvage. Quelques mots doux, pour qu'elle cesse de se déprécier, et il avait proposé de la raccompagner chez elle. En tout bien tout honneur.

Elle lui avait semblé aller mieux, et il l'avait laissé au bas de chez elle, avant de rentrer. L'automne apportait un vent froid et bousculait les premières feuilles mortes dans les venelles, et il songeait que c'était une bien étrange saison. Leur liaison s'était noué au printemps, s'était épanouie à l'été, et mourrait désormais doucement alors que les jours perdaient de leur longueur. Et à l'hiver, ils ne se verraient plus, lui dans les coteaux du Pomerol, elle à suivre les poneys pour d'autres folles aventures.

Il avait déjà, à vrai dire, oublié cette histoire de commande quand il rentra chez lui. Il referma la porte doucement, pour ne pas réveiller son épouse. Cela semblait si long, un mois. Et parfois si court.

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--Hermmance
Ce soir-là, Hermance ne s'endormit pas. Elle s'était pourtant couchée, vêtue de sa somptueuse nouvelle chemise. Mais elle avait lutté pour garder les quinquets ouverts. La lutte n'avait pas été trop féroce vu l'impatience qui l'habitait. Sans doute appréhendait-elle aussi un peu le moment. Tout ça additionné donnait une jeune femme en train de tourner en rond dans son lit. Attendre. Attendre. Attendre.

Elle perçut très nettement le bruit de la porte. Une mouche aurait trépassé sur le plancher qu'elle l'aurait su, tant elle était aux aguets. Prestement, elle se dégagea des draps et se mit debout, au milieu de la chambre. Elle arrangea ses cheveux pour éviter d'avoir l'air d'un épouvantail, vérifia que la chemise cousue par Sorianne tombait parfaitement là où il fallait comme il fallait. Et elle attendit, une toute dernière fois, guettant la porte et l'entrée imminente (supposée) de son époux, un sourire radieux et assuré aux lèvres.
Raymond_de_petrus
En catimini, Raymond entra ainsi dans la chambre, devenue conjugale depuis un mois, prenant toujours garde à être silencieux. Il manqua sursauter à voir une silhouette debout dans la pièce et sentit son cœur s'agiter.

Hermance ?

Il allait lui demander pourquoi elle ne dormait pas, si tout allait bien, mais la scène le stupéfia assez pour laisser ces questions en suspens.

Les pièces du puzzle s'assemblèrent enfin, entre les cachotteries de son épouse, le comportement étrange de Sorianne durant sa visite, et en taverne... son dépit face à la situation prenait tout son sens désormais.

Il avait assez vu les travaux de la couturière pour reconnaitre sa touche. La chemise frisait l'indécence, entre les bras nus de son épouse, la fente du jupon à peine visible, et cette transparence du tissu qui laissait peu de place à l'imagination.


Tu... enfin...


Il trouva la situation inconvenante, et si il plaignait la couturière d'avoir du réaliser cet ouvrage, il lui en voulut aussi au passage. Elle devait se douter que cela le mettrait dans l'embarras, d'une façon ou d'une autre. Il prit une inspiration, ce n'était pas le moment de penser à cela. Son épouse se tenait devant lui, un peu gênée, et semblant attendre une réaction autre que quelques syllabes sans aucun sens.

Hermance, innocente Hermance, qui payait les égarements de son époux. Il s'approcha d'elle et lui sourit doucement, avant de prendre la main de la jeune femme et de la faire tourner doucement sur elle-même. Il conclut :


Tu es magnifique, comme toujours.
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--Hermmance
Il fut surpris et Hermance en fut ravie. Elle mit le trouble de son époux sur le compte de l'étonnement. Effectivement, ce n'était pas tous les jours qu'elle se permettait d'être indécente de la sorte. Mais, parfois, il fallait employer les grands moyens. C'était du moins dans cette phrase qu'elle fondait tous ses espoirs futurs. Elle connaissait Raymond. Elle connaissait son goût pour les femmes. Et, même si elle ne doutait pas un seul instant qu'il eût failli à leur promesse maritale, elle craignait que cela ne durât éternellement. Il lui fallait redevenir la Hermance d'avant. Il lui fallait bouter la folie hors d'elle. Et elle comptait énormément sur cette chemise pour l'y aider.

Lorsqu'elle tourna, sous l'impulsion de Raymond, elle rit doucement. Sans doute rougit-elle un peu du compliment qu'il lui offrit. Mais la pénombre ne permit pas que cela se distingua.


Je suis magnifique pour toi, mon Raymond.
Tu vois maintenant ma surprise. Elle te plaît ?


Le tourbillon achevé, Hermance n'hésita pas à s'approcher de son époux, à le regarder tendrement et posa ses mains sur lui. Une tout contre sa joue, l'autre sur son épaule.

Sorianne l'a imaginé toute entière. Et elle a tout fait elle-même. Je ne m'attendais pas à un tel résultat.
Elle est gentille, ton amie. Je l'aime beaucoup.
Mais ne parlons plus d'elle.

Je veux te faire un enfant. Je vais te faire un enfant. Tout de suite.
Pourquoi attendre ?


Le rire qui suivit était teinté d'anxiété. Elle craignait une nouvelle crise. Comme la dernière fois. Mais Hermance se sentait coincée, entre ses crises et un époux qu'elle voyait déjà s'enfuir si elle ne lui offrait pas la vie dont ils avaient toujours rêvé. Et, pour mettre un terme à ce sentiment fluctuant, elle l'embrassa, cherchant du réconfort, de l'amour et sans doute de la passion dans les lèvres blondes.
Raymond_de_petrus
Raymond aimait la voir ainsi. Comme avant, quand les rires prenaient plus de place que les larmes ou les cris. Si il avait douté les semaines précédant l'arrivée d'Hermance à Périgueux, il eut envie d'y croire ce soir là.

Ta surprise me plait... beaucoup.
Et ce qu'il y a dedans également.


Il ne rebondit pas sur le sujet de Sorianne, ce n'était pas le moment et cela le troublait assez pour qu'il ne veuille pas appesantir ses réflexions sur la couturière. Ainsi il balaya tout cela de quelques mots. Sorianne n'avait pas sa place ici, entre eux deux, même si son art recouvrant Hermance perturbait les résolutions du peintre.

Oui, ne parlons plus d'elle.
Nous avons bien mieux à faire maintenant.


Il lui murmura, comme pour la rassurer, connaissant trop bien l'angoisse et le trouble qui pouvait la saisir lorsqu'ils évoquaient ce sujet :

Nous avons tout le temps du monde, n'est-ce pas ?

Elle l'embrassa, et il répondit à son baiser, l'enlaçant contre lui. Bientôt, il ne pensa plus à rien d'autre que son épouse, se vêtements jonchant rapidement le sol, alors que ses mains fébriles partaient à la conquête de la peau d'Hermance. Il lui murmura bien des mots d'amour cette nuit-là, et eut la satisfaction d'entendre son abandon, plutôt que les litanies dont elle usait dans les moments de trouble.

La nuit fut douce et paisible, et il ne souhaitait plus que ressentir cette félicité. Elle guérissait, ils allait être heureux, là-bas dans les coteaux.

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--Hermmance
La passion fut au rendez-vous. Ainsi que l'amour, la tendresse, entre autres. Ce soir-là, Hermance s'endormit dans les bras de son époux. Épuisée et heureuse. Sereine et pleine d'espoir. Aucune voix ne s'était élevée dans sa tête. Rien. Un silence interne divin. Elle rêva de s'endormir ainsi tous les soirs et non seule, de son côté. Elle rêva de la maison des Cordat. Elle rêva de cette bâtisse peuplée de cris enfantins. Elle rêva d'un dimanche en famille, leurs parents et leurs amis autour d'une table, les enfants courants autour en se faisant réprimander pour le trop de bruit, le faisan fumant dans sa cocotte. Elle rêva de son Raymond heureux, amoureux, épanoui. Elle rêva de leur avenir. Tout allait être ainsi. Au petit matin, elle en était persuadée. C'est à cela qu'allait ressembler leur vie, à partir de ce jour. De cette nuit.

Elle avait un peu lézardé au lit, se permettant de rêver encore un peu, éveillée. Raymond était venu l'embrasser, avant de partir au château. Comme tous les matins. Il avait l'air heureux, apaisé, et Hermance se réjouissait de cette réussite. Tout cela était possible grâce à Sorianne. Cette idée la jeta du lit. Et, après avoir passé rapidement un châle pour couvrir ses bras nus et sa fine chemise brodée et un peu froissée de la nuit agitée, la jeune femme s'installa devant la petite table et écrivit.


Citation:


    Chère Sorianne,

    Je n'ai pas eu la chance de vous apercevoir, hier, alors que vous me livriez la merveille.
    J'aurai aimé vous remercier en personne. Ce que vous avez cousu est au-delà de mes espérances.
    La chemise a grandement plu à Raymond. Vous êtes décidément très douée.

    Peut-être vous commanderai-je d'autres choses, avant notre départ. Je doute trouver si bonne couturière à Libourne.
    Raymond aura sans doute réglé ma dette. Si ce n'est pas le cas, faites-le moi savoir. Je viendrais vous donner en personne ce que nous vous devons.

    Amicalement

    Hermance de Pétrus




                              ***


Plus tard dans la matinée, Hermance s'était lavée, habillée, coiffée. Elle ignora la fiole contenant son traitement, alors qu'elle grignotait un bout de brioche tout à côté, jugeant que la nuit tonique avait définitivement mis à mal sa folie. Elle se sentit si bien qu'elle prit ensuite la liberté de sortir pour rien. Comme ça. Une promenade sans aucun but dans les ruelles la conforta dans sa guérison. Elle s'émerveilla des couleurs automnales, de ce parfum caractéristique à la saison, mêlant l'humidité aux dernières chaleurs solaires, prit plaisir à regarder les gens s'égailler ici ou là, à écouter des brides de conversation qu'elle réussissait à capter.


                              ***

TAIS-TOI ! JE NE VEUX PAS T'ENTENDRE !
AAAAAAAAH !
NOOOOON ! POURQUOI TU DIS CA ! TU MENS !
NON NON NON NON NON !


Les cris trouvèrent fin dans un long gémissement des plus plaintifs. Hermance était sur le pas de sa porte, à l'extérieure de l'appartement. L'après-midi touchait à sa fin et la jeune femme s'était échouée là, par terre, terrassée par les voix qui s'étaient remis à l'assaillir soudainement. Son visage avait perdu la splendeur de la veille, anéanti par les larmes et l'angoisse. La jeune femme se pressait fortement les oreilles dans l'espoir vain de ne plus entendre ces beuglements qui venaient, pourtant, de sa propre tête. Elle se balançait d'avant en arrière, instinctivement, dans une dernière tentative de rassurance.
Et, à ses pieds, gisait un poulet mort. Plumé. Cuit. Encore chaud.
Raymond_de_petrus
Raymond avait la tête ailleurs, ce jour-là. Il avait quitté le château un peu plus tôt, l'envie de rentrer chez lui se faisant plus forte que celle du devoir.
Sur le chemin, il avait croisé Sorianne, et ils avaient un peu parlé du procès, complimenté la plaidoirie de l'évêque notamment. Raymond n'avait pas abordé le sujet de la chemise, c'était bien trop embarrassant pour qu'il le fasse.

Ce fut au pied du bâtiment que Raymond entendit les cris, et il s'interrompit en plein milieu de sa phrase, alors qu'il évoquait les probables issues du procès qui secouait le conseil.
Ce fut Hermance qu'il appela, rempli d'angoisse, alors qu'il montait les escaliers quatre à quatre, pour arriver sur le seuil de l'appartement et trouver son épouse ravagée par l'une de ses crises.


Hermance, ça va aller ma chérie, ça va aller.

Il prit la jeune femme dans ses bras, comme un enfant qu'on console, et chercha fébrilement la clé de la porte. Sorianne arriva à son tour et Raymond se sentit brusquement gené par la situation.

Est-ce que... Est-ce que tu peux m'aider un peu ? Elle ne se sent pas bien.

Formulation bien légère au vu de l'état de son épouse.
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Sorianne
Lorsqu'elle est rentrée chez elle, la noiraude n'a pas cherché à penser à quoi que ce soit. Elle a trouvé son lit, et le sommeil aussitôt, se refusant à imaginer la fin de soirée du peintre au retour chez lui. Elle se contenta de se concentrer sur le bien être procuré par les bras réconfortants, et les mots gentils qu'il a eu à son égard pour qu'elle cesse de se faire une si mauvaise image d'elle même. Mieux vaut laisser les tremblements et les états de nerfs à plus tard. Il l'a calmé, elle compte bien essayer de le rester.

***

Le courrier d'Hermance posé sur la table, la noiraude est assise sur le lit, l'air absent. Elle a envie de mourir. Le gouffre sous ses pieds n'en finit par de s'ouvrir, et So ne peut même pas reprocher à la blonde de la faire sciemment souffrir. C'est totalement involontaire et la brune ne peut s'en prendre qu'à elle même. Le visage enfoui dans les mains tremblantes, elle se laisse à nouveau aller, elle laisse s'écouler ces flots de larmes intarissables devant tant d'injustice, de culpabilité, de chagrin et de bêtises de sa part.

***

Le peintre est croisé alors qu'elle revient du tribunal où elle va avoir ses entrées pour une certaine durée. La mine lasse, elle n'a rien avalé, mais peu lui importe bien, elle n'a guère faim. Un sourire sans joie est offert à Raymond, qu'elle ose à peine regarder, mais la conversation se fait rapidement, comme à l'accoutumée et finalement le minois reprend un peu de couleurs alors que le regard réussit à croiser celui de Raymond sans faillir.

Elle non plus n'aborde pas le sujet de la chemise. Trop douloureux et malvenu. Les cris se font rapidement entendre, et si le blond réagit au quart de tour, ce n'est pas le cas de la petite noiraude, qui peine à comprendre. Toutefois en entendant Raymond, elle se saisit de ses jupes et grimpe aussi vite que possible pour trouver le couple enlacé, et Hermance dans un état qui effraye quelque peu la So.

Interdite devant le tableau, elle a un moment de pause en voyant le volatile au sol, l'état de la jeune femme... L'idée de la sorcellerie lui traverse un instant l'esprit, mais la voix du peintre ne lui laisse guère le temps de appesantir.


Oui, oui bien sûr, toujours.

Elle ne jugera point, la femme de Raymond est malade et se soigne, il n'y a pas de raison de juger, rapidement, elle les rejoint et se saisit des clefs trouvées par le blond, et pendant qu'il tente de la calmer, la porte de l'appartement est ouverte, la brune s'engouffrant pour leur faire passage de manière à ce qu'il puisse rentrer sa femme à l'abri.


Qu'est-ce que je peux faire?

Elle ferme la porte, cherche quelque chose dans la pièce, un peu perdue.
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--Hermmance
Elle n'entendit pas vraiment la voix de Raymond, tellement en distinguer une seule parmi mille autres relevait du défi à cet instant. Elle ne réalisa réellement la présence de l'époux que lorsqu'il l'entoura de ses bras et qu'il fut tout contre elle. Les voix ne se turent pas pour autant, mais la chaleur rassurante joua un premier rôle salvateur. Les gémissements se firent moins fort, même si toujours actifs et Hermance s'agrippa brutalement à lui des deux mains, enfonçant ses doigts dans le tissu de ses vêtements sans aucune pitié pour la chaire se trouvant en dessous. Sa douleur était telle qu'elle envahissait tout son univers lors de ces passages particuliers. La douleur imprégnait tous ses membres, tous ses sens, la rendant égoïste, perméable aux gens l'entourant.

Enlève les Raymond. Enlève les de ma tête
S'il te plait. Fais quelque chose. Me laisse pas. Me laisse pas. Me laisse jamais. S'il te plaît. Fais quelque chose.


Le gémissement qui suivit reprit de l'ampleur, teinté sans aucun doute d'une profonde souffrance. L'apaisement de façade n'était toujours qu'éphémère. Raymond ne suffisait pas à faire taire l'enfer interne malgré toute la douceur qu'il pouvait déployer dans de tels moments. Un autre gémissement, long, plaintif emplit le couloir et l'arrivée de Sorianne passa incognito pour la jeune femme. Hermance ne la vit pas. Ne l'entendit pas. Sa tête était enfoncée contre le peintre, ses yeux clos serraient leurs paupières à les en faire rougir. Tout dans son attitude n'était que tension.

Hiiiiii... mmmmm...
Me laisse pas. Fais quelque chose. Ils font que crier.
Me laisse pas. Raymond. S'il te plaît. S'il te plaît.


Sa voix était tremblante, hésitante, éraillée. Bien loin du timbre posé habituel.
Raymond_de_petrus
Sorianne ouvrit la porte et à voir son épouse et ce qu'elle lui confiait, il sut ce qu'il devait faire, même si c'était loin de le réjouir. Il ôta sa veste lansquenet, qui fut lancée sans soin sur le sol de l'entrée. Il ne prit pas le temps non plus de retrousser ses manches, avant de prendre Hermance dans ses bras, qui s'accrocha à lui à qui mieux mieux. Ils sentit les ongles de son épouse s'enfoncer dans son épaule, alors qu'elle le suppliait de lui venir en aide.

Je suis là ma chérie.
Et je suis désolé, tu ne vas pas aimer.

Il savait bien qu'elle ne l'écoutait pas dans ce genre d'instants, mais cela le rassurait de lui parler, de lui expliquer un peu les choses. Il la souleva de terre, et son épouse dans ses bras, se dirigea vers ce qu'on aurait pu considérer comme un cabinet de toilette, même si cela n'en avait ni l'espace, ni l'emplacement, séparé de la chambre conjugale d'un panneau de bois. Le baquet était là, toujours rempli d'eau comme depuis le retour de la jeune femme, dans l'expectative de ses instants.

A Sorianne qui l'interrogeait, il répondit froidement.


Il va me falloir un linge pour l'essuyer, et des vêtements secs pour elle. Nous verrons pour la tisane après.

Il s'approcha du baquet, Hermance toujours agrippée à lui, et la plongea tout entière dans l'eau froide. L'eau en déborda un peu, inondant le sol et le peintre se retrouva presque trempé dans la manœuvre. Il releva son épouse, lui laissant reprendre son souffle après cette traumatisante épreuve, et vérifier si il était nécessaire d'à nouveau la plonger dans le baquet.

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--Hermmance
Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix.
Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix. Les voix.
...





Rien. Tout s'était tu brusquement. Hermance chercha à reprendre sa respiration, malgré les mèches de cheveux dégoulinantes barrant sa bouche. Ses bras avaient lâché leur prise sous la surprise de l'immersion en eau froide et ils s'agitèrent dans tous les sens, cherchant quelque chose à se raccrocher, lorsque la jeune femme en sortit. Ils finirent par trouver les épaules de Raymond et la prise fut ferme.

Le silence s'était fait. Bienheureux silence après la tempête. Seul le bruit de l'eau agitée sous ses pieds parvint à la jeune femme. Hermance cligna des yeux. Il lui fallu plusieurs mouvements de paupières pour retrouver une vision claire, pour regarder nettement son époux. Et encore d'autres pour se rendre compte. Les larmes se confondirent alors avec les gouttes d'eau, sur ses joues. On n'aurait su dire si les larmes tendaient de se cacher, ainsi, mais les pleurs se firent silencieux. Calmes. Quasiment imperceptibles.

Son corps tout entier s'était détendu et seulement quelques frissons le secouaient à intervalle régulier. Sa bouche fit bien quelques mouvement, mais ils relevèrent davantage du tic nerveux que de la parole. Il fallut plusieurs tentatives pour qu'un semblant de son, fluet, en sorte.


Pardon.
Sorianne
La scène a un petit quelque chose d'angoissant, de surréaliste. La petite brune ne saisit pas tout, mais Raymond semble gérer comme il le faut, sans doutes la force de l'habitude... Et c'est avec un mal au cœur prononcé que So écoute les directives du blond qui s'en a en direction du baquet, sa femme dans les bras.

Oui.

Elle a déjà prit le chemin du coffre qui contient les linges, au moins ça, elle sait où c'est rangé, et elle en sort deux grands draps qui serviront à couvrir la jeune femme. Le bruit de l'eau la fait se retourner un bref instant, elle ne s'y attarde pas, ne souhaitant pas s'immiscer dans ce petit bout de vie qui ne la regarde pas, elle se sent de trop, mais le peintre lui a demandé de l'aide, et il est hors de question qu'elle l'abandonne alors que le moment est difficile.

Les draps posés sur le lit, la So avise la pièce et ouvre les portes et couvercles à la recherche des tenues d'Hermance. Elles sont rapidement trouvées, et déjà la petite noiraude s'est saisie d'une chainse chaude ainsi que d'une robe de laine, le bain devant être froid, autant qu'elle puisse se réchauffer.

Tout est attrapé et Sorianne se précipite alors derrière le paravent pour voir le couple enlacé. Si la vue lui est douloureuse, elle ne le montre pas, et se contente de déposer chemise et robe et l'un des draps pour déplier le second et le poser doucement sur les épaules de la blonde dégoulinante. Elle parait calmée et c'est le principal. Les pans sont confiés à Raymond alors qu'elle frictionne déjà le dos de la jeune femme au travers ses vêtements, autant commencer à la sécher un peu.


Je te laisse la changer, je...
Il y a un autre drap là, et des vêtements chauds.
je vais préparer la tisane et un feu dans l'âtre.
...
Je... Je vous laisserai après... Sauf... Si tu préfères... Enfin j'y vais.


Après un sourire qu'elle veut réconfortant, la brune les laisse tous deux, direction la cheminée, mais elle fait finalement demi tour, le temps pour elle de sortir à Raymond de quoi se changer également. N'est-il pas trempé?

Ceci fait, elle s'applique à faire ce qu'elle a dit qu'elle allait faire.

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