--Theobald
Theobald arriva sur la place publique de Montpensier.
La matinée était bien avancée. Un froid vif et mordant lui brûlait le visage et les mains. Il ne connaissait ni cette ville ni ces gens, et appréhendait quelque peu laccueil quil recevrait. Cependant, en tant que ménestrel, ce trac appartenait à son quotidien professionnel. Il savait que celui-ci disparaîtrait à la seconde où il ouvrirait la bouge. Grattant quelques notes sur son luth,, afin de retenir lattention du badaud, il harangua la foule présente de sa voix de stentor :
Oyez, oyez, gentils Sires et belles dames de Montpensier, lhistoire horrifique que je vais vous narrer. Elle sest déroulée en ces lieux et en cette époque. Je vous promets moult frissons et larmes, préparez vos mouchoirs.
Et le ménestrel débuta sa narration :
Citation:
Chapitre I : Un prédateur et sa proie
Le crépuscule étend son linceul sombre sur la forêt de Montpensier. A cette heure, les couleurs sestompent et seules demeurent les formes et les ombres. De larbre monte le ululement de la chouette, en quête de sa pitance. Toute une faune, après sêtre caché le jour durant des rayons du soleil, sort qui de sa tanière, qui de son nid afin de se sustenter et se désaltérer au point deau le plus proche.
Un museau, deux longues oreilles et en trois bonds, un jeune lapin quitte son terrier et foule lépaisse couche de neige qui recouvre désormais le sol. Se hissant sur ses pattes arrière, lanimal ausculte lenvironnement de ses cinq sens. Lexamen dure quelques secondes. Rassuré, il séloigne encore de quelques bonds de son terrier. Il a repéré sous lépaisse couche neigeuse quelques touffes dherbe qui assureront son repas. Reste juste à gratter
Emergeant tel léclair de dessous la couche neigeuse, une main vigoureuse lempoigne alors tandis quun coup sec sur ses vertèbres cervicales met un terme à son existence. Simultanément, une silhouette se secoue, se débarrassant ainsi du manteau blanc qui a masqué son existence. Ce soir, au moins, le repas sera assuré. Le ciel se dégage alors, laissant la lune révéler à lensemble de la faune présente le prédateur et sa victime. Un grondement de lexécuteur accompagne cette apparition de lastre de la nuit.
Une longue tignasse de cheveux raides masque le visage de lassaillant. Seul un long manteau dune fourrure jaune striée de noir recouvre ses épaules et ses cuisses. Tandis que dune main, elle semparait de son repas, lautre vint prendre à sa ceinture un couteau au manche en corne. Léclat de lastre lunaire révéla une peau de couleur sombre, tandis quelle dépouillait consciencieusement sa prise avant den manger toute crue la chair, avec des grognements de plaisir. De temps à autre, elle jetait alentours un regard soupçonneux, craignant que quelque habitant de la forêt ne lui ravisse son butin. Son estomac, depuis la veille, criait famine, le suppliant de lui fournir quelque nourriture. Une fois son repas fini, la créature sétira, laissant son manteau dévoiler sa peau nue et révéler des formes indubitablement féminines.
Elle se dirigea ensuite vers le cours deau quelques mètres plus avant. Sa démarche aurait intrigué tout observateur : elle se déplaçait à quatre pattes, alternativement sur les mains et les pieds, puis les coudes et les genoux. Arrivée au point deau, elle entreprit de se pencher afin de laper leau qui la désaltérerait. Puis, elle lava la peau de lanimal tué, et la rangea dans une besace retenue sur son dos par deux lanières.
Ses besoins biologiques satisfaits, la femme se dirigea vers lorée de la forêt. Au loin brillaient les lumières de la ville où vivaient ensemble les « marchent-debout ». Aujourdhui, elle fuyait, ces créatures semblables à elle, mais pourtant hostiles, qui lui jetaient des pierres et la chassaient à coup de bâton. Mais elle les avait autrefois côtoyé. Elle se souvenait de celui qui lui avait appris, non sans quelques coups de baguette, à crocheter les serrures. Elle lavait dailleurs remercié en crochetant celle du chenil dans lequel il la logeait tous les soirs. Désormais libre, son seul souci était de retrouver son गणपति (Ganapati), le chef, celui qui lavait libéré de son enfer Il était ici, elle le savait. Elle avait déchiré son image sur une affiche placardée quelle avait trouvée au hasard de son périple. Se cachant des « marchent-debout » la journée, elle guettait les voyageurs nocturnes et montrait laffiche en grognant.
Maintenant, elle sait que Ganapati est arrivé dans cette ville. Lui la reconnaîtra, la comprendra et prendra soin delle, et elle laime pour cela. Mais où se cache t-il dans cette cité, grouillante de créatures malfaisantes ?
Le crépuscule étend son linceul sombre sur la forêt de Montpensier. A cette heure, les couleurs sestompent et seules demeurent les formes et les ombres. De larbre monte le ululement de la chouette, en quête de sa pitance. Toute une faune, après sêtre caché le jour durant des rayons du soleil, sort qui de sa tanière, qui de son nid afin de se sustenter et se désaltérer au point deau le plus proche.
Un museau, deux longues oreilles et en trois bonds, un jeune lapin quitte son terrier et foule lépaisse couche de neige qui recouvre désormais le sol. Se hissant sur ses pattes arrière, lanimal ausculte lenvironnement de ses cinq sens. Lexamen dure quelques secondes. Rassuré, il séloigne encore de quelques bonds de son terrier. Il a repéré sous lépaisse couche neigeuse quelques touffes dherbe qui assureront son repas. Reste juste à gratter
Emergeant tel léclair de dessous la couche neigeuse, une main vigoureuse lempoigne alors tandis quun coup sec sur ses vertèbres cervicales met un terme à son existence. Simultanément, une silhouette se secoue, se débarrassant ainsi du manteau blanc qui a masqué son existence. Ce soir, au moins, le repas sera assuré. Le ciel se dégage alors, laissant la lune révéler à lensemble de la faune présente le prédateur et sa victime. Un grondement de lexécuteur accompagne cette apparition de lastre de la nuit.
Une longue tignasse de cheveux raides masque le visage de lassaillant. Seul un long manteau dune fourrure jaune striée de noir recouvre ses épaules et ses cuisses. Tandis que dune main, elle semparait de son repas, lautre vint prendre à sa ceinture un couteau au manche en corne. Léclat de lastre lunaire révéla une peau de couleur sombre, tandis quelle dépouillait consciencieusement sa prise avant den manger toute crue la chair, avec des grognements de plaisir. De temps à autre, elle jetait alentours un regard soupçonneux, craignant que quelque habitant de la forêt ne lui ravisse son butin. Son estomac, depuis la veille, criait famine, le suppliant de lui fournir quelque nourriture. Une fois son repas fini, la créature sétira, laissant son manteau dévoiler sa peau nue et révéler des formes indubitablement féminines.
Elle se dirigea ensuite vers le cours deau quelques mètres plus avant. Sa démarche aurait intrigué tout observateur : elle se déplaçait à quatre pattes, alternativement sur les mains et les pieds, puis les coudes et les genoux. Arrivée au point deau, elle entreprit de se pencher afin de laper leau qui la désaltérerait. Puis, elle lava la peau de lanimal tué, et la rangea dans une besace retenue sur son dos par deux lanières.
Ses besoins biologiques satisfaits, la femme se dirigea vers lorée de la forêt. Au loin brillaient les lumières de la ville où vivaient ensemble les « marchent-debout ». Aujourdhui, elle fuyait, ces créatures semblables à elle, mais pourtant hostiles, qui lui jetaient des pierres et la chassaient à coup de bâton. Mais elle les avait autrefois côtoyé. Elle se souvenait de celui qui lui avait appris, non sans quelques coups de baguette, à crocheter les serrures. Elle lavait dailleurs remercié en crochetant celle du chenil dans lequel il la logeait tous les soirs. Désormais libre, son seul souci était de retrouver son गणपति (Ganapati), le chef, celui qui lavait libéré de son enfer Il était ici, elle le savait. Elle avait déchiré son image sur une affiche placardée quelle avait trouvée au hasard de son périple. Se cachant des « marchent-debout » la journée, elle guettait les voyageurs nocturnes et montrait laffiche en grognant.
Maintenant, elle sait que Ganapati est arrivé dans cette ville. Lui la reconnaîtra, la comprendra et prendra soin delle, et elle laime pour cela. Mais où se cache t-il dans cette cité, grouillante de créatures malfaisantes ?