Judicael.
ça me rend gai.
[Dans les villes, dans les campagnes
moi je vais comme un assassin en campagne
et je taille au couteau des sourires
sur les joues des princesses.]
[Dans les villes, dans les campagnes
moi je vais comme un assassin en campagne
et je taille au couteau des sourires
sur les joues des princesses.]
L'idée avait germé comme la mauvaise graine est menée par un vent sournois , dans les caboches d'ennui des deux roux. Folie. Jeu. Pousser le vice.
Assis sur un tonneau vide, Cael observe les petites fourmis battre le pavé crasseux, tandis que se met à pleuvoir une douce bruine de fin d'été. Fertilisant leur jeu macabre. Car lorsque la pluie se met à laver dans la ville les rues en plein milieu d'une journée de travail, les lavandières cessent de battre leur linge, retroussent leurs jupons pour ne pas les salir en courant dans un bourdonnement de joyeux essaim se mettre à l'abri. Les chevilles se découvrent, les chignons se décoiffent. Les filles rient de leur labeur écourté, rêvant à de meilleurs jours, où ce serait pour elles que le linge serait blanchi.
L'index, hasarde. Presque. Pointant une jolie fille aux cheveux si clairs, qu'ils paraissent presque blancs, une jeune fille plus discrète que les autres.
- Celle-ci.
Pourquoi celle-ci? Allez savoir. Par gout de la contrariété. Il sait pertinemment que Samael aurait choisie celle ci. De fait, la choisit-il en premier.
Les yeux roublards ne quittent pas de leur ligne de mire la fille qu'il imagine pucelle, qui loin de se douter d'être observée s'abrite sous une porte cochère en attendant que l'orage passe. Cael lui, laisse l'eau ruisseler sur ses cheveux longs dans un silence de mort. Une attente patiente qui ne connaitra sa fin qu'à l'objection de son frère. Son allure ainsi mouillé n'a rien de séduisante. Bien au contraire. Posté là sans moufter à fixer le troupeau de damoiselles, sous une bruine qui ne cesse pas, l'énergumène fait peur. Et diable ne saurait dire si tout se joue dans la posture mutique du prédateur qui calcule ses chances de parvenir à manger ou dans sa mise défaite et détrempée qui ne semble pas l'incommoder.
Aiguisant son regard vert foncé à la silhouette de sa désignée. Il répète.
- Oui, celle-ci. Celle ci est parfaite.
Et lorsque l'une des colombes aux voilages immaculés étire une jambe, pour ajuster ses bas sur sa cheville... Le faciès de suivre le mouvement, dans la foulée, se penchant pour mieux apprécier le spectacle. Il y a des choses comme cela dans la vie... Les oiseaux font de tendres nids pour y couver leurs oeufs, la nature elle, a fait le vent. Pour en faire tomber quelques innocents.
Le hasard ne fait pas de cadeaux. Jamais. Et déjà l'ombre du doigt fraternel ricoche d'une silhouette à une autre, là à ses côtés. Dans un jeu sinistre de " toi tu vis , toi tu vis, toi tu crèves."*
[Saez]
* Dewey et les playmobils
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Viens jouer...