Elise.
Dans l'ombre de la nuit, l'orpheline avançait d'un pas assuré. Du haut de ses douze ans, Paris semblait être une ville fabuleuse, où tous les rêves sont permis. Elle observait les catins, ne voyant que les sourires aguicheurs de femmes qui semblaient être heureuses et ravies. Elle observait les mendiants, ne voyant que des paresseux qui n'avaient pas tellement l'envie de se lever et qui attendaient tranquillement que quelqu'un vienne les nourrir.
Ses bottes dans la boue mais le nez tourné vers les étoiles, Elise marchait avec conviction. Depuis sa fuite des griffes de Shawie dans lesquelles on l'avait abandonnée, la petite avait appris à se débrouiller. Cette ville, ces ruelles, elle les connaissaient bien, elle avait l'impression que tout lui appartenait. Avec un sourire chaleureux, elle parvenait à éviter les miliciens. En échange d'un peu d'aide, le marchand lui offrait parfois un autre quignon de pain quand elle en achetait un.
Petit à petit, l'enfant avait fait son nid. Et parmi ses habitudes, il y en avait une qu'elle appréciait tout particulièrement. C'était le détroussage d'ivrognes. Bien sur, elle passait un peu plus tard dans la soirée, quand ils avaient déjà bu. Alors la bourse était déjà presque vide, mais l'homme était bien trop éméché pour faire attention à elle. Pour Elise, ce n'était pas du vol. De son point de vue, elle en avait plus besoin qu'eux, c'était donc normal que l'argent finisse dans sa poche.
Par ailleurs, elle parvenait toujours à nouer des relations éphémères avec quelques personnes. A la faveur de la nuit et de l'ivresse, Elise se faisait passer pour plus vieille, et pouvait, quand la chance était avec elle, se voir offrir une chope.
La brune tourne à droite... Puis à gauche... Puis tout droit... Puis encore à droite... Et enfin, elle arrive. Elise connait presque toutes les tavernes de la ville, mais elle ne fait jamais la même deux soirs de suite, pour éviter de retomber sur ceux qu'elle déleste de leur bourse. Ce soir, ce sera donc "Le cafard ambré". Ce n'est pas la rue la plus jolie ni la taverne la plus fréquentée, mais cela faisait plusieurs semaines qu'Elise n'y avait pas mis les pieds, et elle s'était promis de n'en négliger aucune.
En s'approchant, le brouhaha se fait plus insistant, et une fois la porte poussée, celui-ci vient assaillir les oreilles de l'Orpheline qui grimace. L'odeur acre vient lui piquer les narines, mais l'enfant avance malgré tout dans la lumière. Cette taverne n'est pas très grande ni très réputée. La table, tout de suite à droite, est occupée par quelques hommes jouant aux dés. Ceux-ci misent déjà leurs écus, Elise ne peut donc pas les voler. éparpillés à gauche, divers groupes d'hommes autour d'autres tables. Certains discutent grassement, d'autres reluquent les catins.
Elise observe les catins justement, dont elle ignore le métier. Elle les prends pour de jolies danseuses... Et elle n'a pas tort, finalement.. Au fond à droite, un escalier s'enfonce jusqu'à l'étage, menant sans doute à quelques chambres sordides avec des plumards plein de puces.
Et enfin, face à la porte, se trouve le comptoir, avec un aubergiste grassouillet et bien peu regardant sur les affaires qui ont lieu ici, tant que les clients payent et évitent de casser le mobilier.
C'est au comptoir que la petite se dirige en premier lieux. Quelques clients silencieux y sont accoudés, fixant les verres vides d'un regard affable. Des cibles faciles, mais qui rapportent très peu. C'était un bon début ! Avant de passer à l'acte, l'enfant regarde autour d'elle, mais personne ne lui prête la moindre attention. Alors avec minutie, elle fait les poches des quelques piliers de comptoir, d'un bout à l'autre. Elle ne risque rien, ceux-là ne se retournent jamais.
Au bout du comptoir, deux personnes boivent et discutent. Elle les voit jeter des coups dils aux catin. Ils ont l'air moins ivre, mais aussi plus riche. Elise hésite un instant, avant de hausser les épaules. Ils n'ont pas l'air de l'avoir remarquée, et malgré tout plusieurs verres s'empilent devant eux. L'espace d'un instant, c'est Elise qui croit voir double, avant de se rendre compte que les deux roux sont au moins frères.
D'une démarche qu'elle croit discrète, l'Orpheline s'approche, pas à pas, du dos des deux hommes. Elle pense avoir affaire avec d'autres poivrots comme elle en côtoie tous les soirs. Alors c'est sans hésitation que ses mains s'aventures entre les roux. La main de gauche pour le frère de gauche, la main de droite pour le frère de droite, ça va plus vite..
Ses bottes dans la boue mais le nez tourné vers les étoiles, Elise marchait avec conviction. Depuis sa fuite des griffes de Shawie dans lesquelles on l'avait abandonnée, la petite avait appris à se débrouiller. Cette ville, ces ruelles, elle les connaissaient bien, elle avait l'impression que tout lui appartenait. Avec un sourire chaleureux, elle parvenait à éviter les miliciens. En échange d'un peu d'aide, le marchand lui offrait parfois un autre quignon de pain quand elle en achetait un.
Petit à petit, l'enfant avait fait son nid. Et parmi ses habitudes, il y en avait une qu'elle appréciait tout particulièrement. C'était le détroussage d'ivrognes. Bien sur, elle passait un peu plus tard dans la soirée, quand ils avaient déjà bu. Alors la bourse était déjà presque vide, mais l'homme était bien trop éméché pour faire attention à elle. Pour Elise, ce n'était pas du vol. De son point de vue, elle en avait plus besoin qu'eux, c'était donc normal que l'argent finisse dans sa poche.
Par ailleurs, elle parvenait toujours à nouer des relations éphémères avec quelques personnes. A la faveur de la nuit et de l'ivresse, Elise se faisait passer pour plus vieille, et pouvait, quand la chance était avec elle, se voir offrir une chope.
La brune tourne à droite... Puis à gauche... Puis tout droit... Puis encore à droite... Et enfin, elle arrive. Elise connait presque toutes les tavernes de la ville, mais elle ne fait jamais la même deux soirs de suite, pour éviter de retomber sur ceux qu'elle déleste de leur bourse. Ce soir, ce sera donc "Le cafard ambré". Ce n'est pas la rue la plus jolie ni la taverne la plus fréquentée, mais cela faisait plusieurs semaines qu'Elise n'y avait pas mis les pieds, et elle s'était promis de n'en négliger aucune.
En s'approchant, le brouhaha se fait plus insistant, et une fois la porte poussée, celui-ci vient assaillir les oreilles de l'Orpheline qui grimace. L'odeur acre vient lui piquer les narines, mais l'enfant avance malgré tout dans la lumière. Cette taverne n'est pas très grande ni très réputée. La table, tout de suite à droite, est occupée par quelques hommes jouant aux dés. Ceux-ci misent déjà leurs écus, Elise ne peut donc pas les voler. éparpillés à gauche, divers groupes d'hommes autour d'autres tables. Certains discutent grassement, d'autres reluquent les catins.
Elise observe les catins justement, dont elle ignore le métier. Elle les prends pour de jolies danseuses... Et elle n'a pas tort, finalement.. Au fond à droite, un escalier s'enfonce jusqu'à l'étage, menant sans doute à quelques chambres sordides avec des plumards plein de puces.
Et enfin, face à la porte, se trouve le comptoir, avec un aubergiste grassouillet et bien peu regardant sur les affaires qui ont lieu ici, tant que les clients payent et évitent de casser le mobilier.
C'est au comptoir que la petite se dirige en premier lieux. Quelques clients silencieux y sont accoudés, fixant les verres vides d'un regard affable. Des cibles faciles, mais qui rapportent très peu. C'était un bon début ! Avant de passer à l'acte, l'enfant regarde autour d'elle, mais personne ne lui prête la moindre attention. Alors avec minutie, elle fait les poches des quelques piliers de comptoir, d'un bout à l'autre. Elle ne risque rien, ceux-là ne se retournent jamais.
Au bout du comptoir, deux personnes boivent et discutent. Elle les voit jeter des coups dils aux catin. Ils ont l'air moins ivre, mais aussi plus riche. Elise hésite un instant, avant de hausser les épaules. Ils n'ont pas l'air de l'avoir remarquée, et malgré tout plusieurs verres s'empilent devant eux. L'espace d'un instant, c'est Elise qui croit voir double, avant de se rendre compte que les deux roux sont au moins frères.
D'une démarche qu'elle croit discrète, l'Orpheline s'approche, pas à pas, du dos des deux hommes. Elle pense avoir affaire avec d'autres poivrots comme elle en côtoie tous les soirs. Alors c'est sans hésitation que ses mains s'aventures entre les roux. La main de gauche pour le frère de gauche, la main de droite pour le frère de droite, ça va plus vite..