Benjen
- * Hola ! Avis à la population !
Nouvel ordre du jour: les croqueuses d'hommes et les femmes infidèles sont priées de rester chez elles !
Barricadez vos décolletés et condamnez vos houp'!
Le Benjen est dans les parages, prenez garde...
Gare à l'unique récidiviste !
Qui ne peut s'empêcher de craquer dès qu'il est laissé sans surveillance.
Benjen, dit le pervers, dégaine comme personne.
Il aime le stupre, les femmes à fortes poitrines.
Semer sa semence entre vos cuisses.
A quel salaud !
Les commérages, les potins ?
Il s'en tire la barbiche !
Oui, oui, oui On sait ce que vous vous dites tous Encore, il a encore failli ! Mais ce n'est point le cas Du moins pas selon l'article treize, aliena b.douze, en petits caractères d'un accord tactique passé au détour d'une réconciliation. Ou encore, pas dans l'histoire.
Cela faisait des plombes que le retour du voyage à Alexandrie avait été consommé. Et la routine s'était installée au hameau Novgorod ...
La belle mère s'en était allée voyager au loin.
Sasha devait sans doute être en train de faire sa crise d'adolescence dans un coin, priant le Sans Nom en fourrant des colliers de clous à ses bestioles.
Viki, pas de nouvelle, bonne nouvelle.
Talya, aheum ... C'était une autre histoire.
Et Niki, aaaah Niki Ben Niki elle s'était absorbée dans ses études, et elle délaissait son merveilleux époux ! Du coup, le Barbu s'emmerdait !
Mais cette fois ! Il a essayé, il a tenu Plusieurs semaines. Mais ce n'est pas là l'histoire qui nous intéresse !
Non, ce soir-là, il lui fallait échapper à la routine du hameau pour ne pas virer dingue. Sur la route qui menait en ville, il avait soigneusement érigé quelques règles pour ne pas aggraver son cas
Pouce, éviter les femmes.
Index, ne pas approcher une pipe de ses lèvres.
Majeur, éviter les tavernes du coup.
Annulaire, rentrer à la maison alors ?
Auriculaire, le Bordel j'ai le droit, allons au bordel !
Sa libido lui jouait souvent de mauvais tours, aussi, les bordels lui étaient permis, bien qu'il répugnait à s'y résoudre.
C'est donc à la faveur de la nuit qu'il déambulait dans les rues de Bordeaux. La brise fraîche dispensait ses vicieuses caresses à qui foutait le nez dehors, et on sentait que l'été commençait à toucher à sa fin. Mais le Barbu, comme bien des irréductibles, sentêtait encore à sortir vêtu comme si le soleil était à son zénith, au plus chaud de la saison. Une paire de bottes et des braies noir couvraient ses guibolles. Un gilet aux teintes brunes, qui ne dissimulait nullement ses bras, lui habillait le torse Dans ces conditions, il évitait de montrer que la fraîcheur lui donnait presque envie de claquer des dents, et ne fit pas son difficile, direction le port !
- -La mole fesse. Tseuh ! Ahah
Un bon point, le nom lui arrachait un sourire amusé chaque fois qu'il passait au port. -ben oui, il ne lui faut pas grand chose !- Il décida donc d'y entrer cette fois.
La bâtisse n'était plus de première jeunesse, mais les lieux étaient tout de même bien entretenus. L'ambre tenta de percer les volutes de fumées pour détailler la façon dont était disposée la grande pièce. Mais le peu d'éclairage n'aida en rien Haussant les épaules, il s'avança lentement en laissant glisser son regard. L'endroit était bruyant, ci et là, on entend les brouhahas des conversations, entrecoupés d'éclats de rire, de gémissements, ou de grognements ... -A la virilité douteuse parfois, faut le souligner!-
Après avoir tâté la croupe de quelques aguicheuses de passage, il se laissa enfin tomber dans un long canapé. Hélant une catin, il lui remit quelques pièces pour qu'elle lui apporte une bouteille de gnôle. Tandis qu'une autre, brune, à forte poitrine, et avec un minois angélique, vient se blottir contre lui, des promesses obscènes lui sortant de la bouche à chaque fin de phrase Et le Barbu d'en exhaler quelques rires gras, n'ayant aucun mal à entrer rapidement dans l'ambiance.
* L'or du commun - les Daltons
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