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[Atelier/Boutique] Le parfum d'Aphrodite

Lucas.
La Lyre d’Eurydice. Il paraissait que c’était un petit établissement sans prétention dans lequel on pouvait dégotter de petites merveilles tout à fait adaptées à la future clientèle de l’Aphrodite. Depuis quelques temps déjà, la vie reprenait ses droits à l’intérieur de la bâtisse de la cour Jussienne. Les artisans allaient et venaient s’activant à tout remettre en état aux gouts des nouveaux propriétaires. Les charriotes, nombreux, s’arrêtaient, déposaient leurs marchandises, repartaient vides ou avec une petite caissettes remplies d’écus sonnants et trébuchants.

Le Maitre, car c’est ainsi qu’on l’appelait avait, ce jour choisit de s’y rendre. Il paraissait que l’on y concoctait les parfums les plus envoutants, ceux qui font tourner autant les têtes des dames de qualité que de leurs amants. Ce jour-là, Lucas n’était pas venu pour acheter mais pour se renseigner, voir de visu la qualité des produits offerts, leur diversité et l’ouverture des propriétaires à devenir les fournisseurs de l’Aphrodite. C’était une simple visite de préambule, d’investigations. Lucas Dentraigues n’avait même pas été mandaté par son supérieur pour effectuer cette visite mais un peu d’initiative n’était pas pour nuire à son avancement au sein de l’établissement, du moins le croyait-il.

les cheveux blonds noués d’un ruban noir qui se mêlait à ses mèches, la barbe était finement entretenue, les yeux gris clair, il avait revêtu ses habits d’apparats pour cette visite. D’autres suivraient dans la journée indéniablement. Lorsqu’il entra dans la boutique, d’autres clients y étaient déjà présents. Le parisien attendit patiemment son tour, humant fragrances par-ci par là, s’intéressant autant de la qualité du contenant que de celui du contenu. Ses doigts survolaient les flacons, effleuraient les bouchons. De temps à autre, il portait sa main à son nez, appréciant une odeur, évaluant si celle-ci avait toutes les qualités pour embraser les sens.

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Ambre_m
Orienter, expliquer, mener le choix sur une fragrance plutôt qu’une autre, définir des personnalités au premier regard, acquiescer au choix même si cela ne convenait point à la personne, une journée banale presque épuisante, terminant l’emballage de la dernière demande, alors que son regard captait une nouvelle présence dans la boutique, laissant ses bleutés veiller aux moindres gestes du nouveau client, elle détourna un simple instant son attention sur la cliente un brin bavarde pour lui tendre son colis et réceptionner les écus.

Petite goulée d’air, glissant une mèche rebelle à l’arrière de son oreille elle s’avança, tout en laissant son regard naviguer sur la silhouette, accrochant le moindre détail qui se laissait voir au premier coup d’œil.

- Pour humer un parfum, il n’y a point de meilleure méthode que d’en déposer une goutte à même la peau.

En un geste naturel et spontané elle vint saisir un petit flacon dont elle ôta le bouchon de verre avant de prendre le poignet de son interlocuteur pour en déposer quelques gouttes.

- Bergamote, Genévrier et Vétiver, une essence boisée, masculine rehaussé par le zesté de la bergamote, mais je ne pense pas que ce parfum soit assez puissant pour une homme tel que vous, vous me semblez quelqu'un de plus assuré, sachant pertinemment ce qu’il souhaite, tout en ayant un côté sauvage presque indomptable.

Jeter ainsi ses premières impressions parfois trompeuses mais elle avait ce franc parler naturel, relâchant doucement la pression de ses doigts lui laissant le loisir ou non de sentir la fragrance, elle leva son regard pour chercher le sien.

- Je suis Ambre, la créatrice, comment puis-je vous aider ?

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Lucas.

Impertinence et audace? Sans même l’avoir demandé, notre ex-avocat se vit affublé de quelques gouttes d’une essence inconnue à même son poignet droit. L’audacieuse poussa même l’outrecuidance jusqu’à déclamer la composition de celui-ci. L’homme était un esthète, un amoureux du bon goût sous toutes ses formes. Ses nouvelles activités professionnelles le poussaient même encore un peu plus dans cette voie. La tête tournée sur le côté, le regard du courtisan balaya les lignes du corps de celle qui venait de l’apostropher ainsi. De la pointe des pieds jusqu’au plus profond des prunelles azuréennes.


- Pas assez fort pour un homme tel que moi? Bien que vous ne me connaissez guère, je dois bien avouer que vous êtes dans le vrai.

Lucas pivota lentement sur ses talons pour faire face à son interlocutrice, humant de plus près le poignet parfumé. L’homme aimait plaire et il se disait dans les milieux qu’il fréquentait qu’une fragrance, tant pour les dames que pour les gentilshommes était aussi personnelle et évocatrice de la personnalité que peut l’être l’écriture. Les parfums pouvaient refléter l’envie du moment, un trait de caractère, susciter mystère ou attirance, mettre son porteur sur le devant de la scène ou contraire lui permettre de se fondre dans l’ombre. Il est des parfums comme des vêtements, de ceux que l’on choisit le matin comme l’on choisit sa tenue, pour passer le message adéquat.

- Lucas Dentraigues, anciennement avocat au barreau de Paris et actuel conseiller juridique de l’Aphrodite.

Il était des termes qui ne seyait pas à la présente situation. « Courtisan » ou encore « Galant » étaient de ceux-là.

- Peut-être connaissez-vous? Un établissement raffiné et luxueux dédié à la satisfaction des envies d’une clientèle huppée.

Lucas n’était pas venu pour représenter l’établissement mais bien pour ses besoin personnels.

- Et qui dit raffinement dit parfum n’est-il point?

Le Maître prit le bouchon de verre dans sa main et détournant un instant son regard de celui de la créatrice, il le porta sur le flacon qu’il reboucha dans un éclat sonore de cristal. Il plaça sa senestre dans le dos et fit quelques pas le long du présentoir, effleurant les fioles du bout de ses doigts côté dextre, d’un geste emprunt d’une grande sensualité.

- Je ne cherche pas un parfum…

Il arrêta son mouvement et se retourna vers Ambre pour lever à nouveau ses brumes en direction de ses prunelles, la dextre venant alors rejoindre la senestre derrière lui.

- …Mais plusieurs. Il est des hommes qui communiquent par des mots. D’autres qui préfèrent se vouer aux mains. Moi..

Lucas marqua volontairement un temps d’arrêt dans son verbiage avant de reprendre

- … J’ouvre ou je ferme de portes en fonction de l’odeur qui émane de mon corps.

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Ambre_m
Sentir le regard se porter sur sa personne, ce genre de regard qui cherche à vous mettre à nue, à détailler le plus profond de votre être et de sa contenance, elle ne bouge pas restant là son sourire dessiné sur le minois mais la posture masquant tout ce qu’elle est réellement, elle l’écoute avec attention, les mots s’absorbent et prennent le chemin des méandres de son esprit.

- Enchantée Lucas, si je peux me permettre de vous nommer par votre prénom, je connais bien entendu l’Aphrodite, je ne savais point qu’elle avait un conseiller juridique, serait-ce pour pallier aux plaintes de clients insatisfaits ?!?

Accrocher le regard gris de ses bleutés, l’ensemble pourrait faire songer à un soir d’été ou l’orage s’annonce sur l’horizon, mais l’heure n’est point à la comparaison des couleurs et ce à quoi ils font songer mais à une discussion qui avait tout son intérêt pour la Blonde propriétaire des lieux.

- Le parfum est à mes yeux comme un habit propre, un révélateur de personnalité, mais aussi il renvoie une image de nos attentes, un mari offrira un parfum à la fois sensuel et doux ou alors si vraiment le couple est en mauvaise posture une odeur désagréable au possible

Tournant doucement les talons pour rejoindre son comptoir avant de lui faire face à nouveau, les paumes de ses mains à plat sur le bois précieux elle reprit.

- Donc votre besoin est de plusieurs parfums, uniques je suppose donc créations et que pouvez-vous me dire sur ces parfums, leur destination, ce qu’ils doivent évoquer, doivent-ils éveiller des émotions ? Avez-vous des senteurs qui vous attirent plus que d’autres ? Ou alors souhaitez-vous faire une gamme spécialement conçue pour l’Aphrodite ?

Premières questions ainsi jetées presque en désordre mais un besoin de récolter les attentes de cette visite, de savoir si l’ouvrage ne concernera pas une gamme entière dédiée à ce lieu.

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Lucas.
Lucas?

- Si nous étions à l’Aphrodite ma Dame, je vous aurais demandé de m’appeler Maître…ou Maître Dentraigues selon votre convenance. En dehors, Lucas me sied parfaitement.

Mettre les points sur les I tout de suite pour éviter toute ambiguïté qui pourrait amener un certain malaise à l’avenir. Lucas séparait ses activités personnelles de sa vie professionnelle… Même si ici, c’était l’homme qui venait pour les besoins du galant.

Manifestement la créatrice avait le sens de l’humour, qualité que l’on ne trouve point partout. Une dame avait beau être élégante et raffinée, bien née et jolie, Lucas considérait le manque d’esprit comme une tâche au milieu du visage de la séduction. Avait-elle aussi un talent pour la répartie? Le Maître n’était point venu pour cela mais lorsque l’on cherchait à le titiller de l’extrémité d’une gaffe, il ne manquait jamais l’occasion de mordre…ou mordiller.


- Clientes insatisfaites? De vous à moi dame, je ne sais pas ce que cela veut dire. Mais peut-être parlez-vous de l’ancien établissement du même nom? Car voyez-vous, Il ne peut y avoir de clientes insatisfaites…d’autant plus que l’établissement n’est pas encore réouvert. Par ailleurs, on ne corrige pas l’insatisfaction d’une cliente en cour…mais en lui proposant de venir redresser son opinion par une nouvelle visite.

Il avait volontairement usé du féminin pour faire référence aux clients. Non point que les clients masculins étaient exclus de l’établissement privé, non point qu’il ne les servait pas mais son offre de service à ces derniers comportait quelques restrictions essentielles. Lucas n’était pas venu ici pour présenter l’étendue des services offerts à l’Aphrodite, des milles et un façon de passer une soirée agréable dans ce lieu mais il tenait à son image et ne voulait pas qu’elle soit entachée d’ambiguïté.

- j’ai l’honneur de conseiller son nouveau directeur, Flavien, pour tout ce qui touche aux affaires juridiques et qui va bien au delà d’éventuelles plaintes Dame! Vous ne pouvez imaginer tout ce qui peut se tramer dans la tête de concurrents jaloux. Mais je suis aussi le bras droit de Flavien pour tout ce qui touche au côté administratif et j’agis également à titre de galant.

Lucas abandonna un instant les flacons étalés sur les présentoirs pour s’approcher du comptoir, rejoindre son interlocutrice et répondre à ses questions, posant l’avant-bras droit sur le comptoir et le tournant vers le haut de manière à lui offrir le poignet sur lequel aucune goutte de parfum n’a encore été déposé.

- Que le parfum soit unique ou pas m’importe peu. Lorsque l’on fait mon métier, l’on fait fi du mot exclusivité. A vous de me trouver les senteurs. C’est le conseil que je suis venu quérir. A moi de vous guider vers mes…

Il aurait pu dire « besoins ». Il dit…

- .. envies.

Il n’y avait dans les paroles du Maître aucune provocation, simplement le souhait que la propriétaire des lieux comprenne bien ce qu’il recherchait.

- Dites-moi donc ce qu’un homme doit porter comme parfum s’il désire passer l’un des messages suivants : « Ce soir, ce sera douceur en sensualité »… ou « Détente, repos, harmonie des sens et relaxation, voilà ce qui t’attend » … ou encore «  Franchir les interdits, laisser le plaisir s’envoler en fumée » … ou encore « Animal? Sauvage et débridée? A ta guise… » . L’avant-dernier serait «  Un ou une ne te suffit pas? Choisis et tu seras servie » . Quand au dernier, il est un peu particulier et sans doute très différent des autres. Il doit volontairement rester ambigu, il doit pouvoir dire « D’accord! Mais double-prix tu paieras! »

Le besoin était sur la table. Ou plutôt sur le comptoir. Lucas n’avait aucune idée de la difficulté du défi qu’il venait de lancer à la créatrice. Il lui avait dit lorsqu’elle l’avait apostrophé : les parfums peuvent remplacer les mots? Saurait-elle lui permettre de se taire en tout faisant passer certains messages à sa clientèle ou…en lui permettant d’en passer au galant?

- Comprenez-vous pourquoi un seul parfum ne me suffit pas Ambre?
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Ambre_m
Paumes toujours en appuis sur le bois précieux du comptoir, corps droit non pas en posture défensive mais bien dans celle de l’écoute, tantôt un hochement de tête parfois un sourire venant naitre sur son visage alors qu’elle se faisait attentive à ce qu’il disait, puis le silence avant qu’elle ne reprenne de sa voix naturellement douce.

- Je ne connais point encore la Nouvelle Aphrodite mais je ne doute point que sa renaissance en fera un lieu agréable enfin pour le côté agréable de certains moments.

Ne pas épiloguer plus juste sourire à nouveau, la demande faite ce jour n’était pas qu’elle donne son avis sur ce que sera les lieux, ni même une invitation à venir découvrir cela mais offrir plusieurs parfums de différente nature qui auront pour vocation de transporter la personne qui les sentiront dans divers univers. Un instant son regard dérive sur les lieux, la boutique se voulant vide elle délaissa sa place pour venir verrouiller la porte d’accès avant de revenir sur ses pas, levant juste la main en guise d’invitation vers la porte se situant derrière le comptoir.

- Si vous voulez bien me suivre Lucas, je pense que le mieux pour aborder votre demande est que je sois au milieu de mes essences.

L’ouvrant elle dévoila au visiteur un univers tenu secret pour bon nombre de personnes, son atelier ou les fioles s’alignaient en un ordre comprit par elle seule, un long bureau longeant le mur seul endroit de désordre, paperasses et autres objets alambiqués s’y mêlant, le tout nimbé par l’odeur envoutante des essences retenues prisonnières dans leurs contenants.


- Bienvenue dans mon royaume, certes il n’a pas la rutilance de certains palais, mais c’est probablement le lieu où je me sens le mieux, de plus il permet de voyager en diverses contrées sans en ressentir de fatigue.

Sur ces mots elle referma derrière lui le laissant aller où bon lui semblait, pouvant même opter pour s’assoir dans l’un des fauteuils alors que de son côté elle se laissait aller le long de ses étals, son regard parcourant chacune de ses petites précieuses.

- A titre de précision, le parfum se décompose en trois notes, tête ce que l’on ressent en premier, cœur ce que l’on retient, fond ce qui reste dans le temps. Pour les parfums je vais les décrire de manière globale dans une situation, je sais très bien qu’ils ont pour vocation d’être porté par vous mais je me transporte souvent dans mon imaginaire pour dessiner parfaitement la fragrance.

Juste à nouveau un regard qui se pose sur la silhouette, elle ne ressentait aucune méfiance envers lui mais voulait simplement jauger sa compréhension de ce qu’elle disait, puis elle reprit.

- Je vais commencer par « ce soir, ce sera douceur et sensualité », pour cette sensation là je porterais mon choix sur de l’amande amère, c’est une odeur chaude, envoutante même enveloppante que je couplerais à de la fleur d’oranger qui est à la fois apaisante mais suave. Fermant un instant les yeux elle respira doucement avant de poursuivre. La note de cœur je l’imagine sous l’essence du Lilas et du Jasmin blanc, rappelant un moment délicat sans omettre la sensualité du moment, je conclurais avec le santal pour rehausser l’ensemble par une note chaude et quelque peu épicée.

Ce parfum nous transportera au cœur d’une chambre cossue, un feu crépitant, un instant de douceur et de sensualité comme deux corps se découvrant pour la première fois, abordant ensemble les premières caresses, les premières émotions du toucher, le premier frisson sans aucune brutalité, les courbes d’une femme qu’un homme vient parcourir de ses lèvres chaudes, un vrai instant d’abandon en un cocon chaleureux.


- Pour « Détente, Repos, Harmonie des sens et relaxation voilà ce qui t’attends. », j’ose me perdre dans un endroit rappelant les bains, les vapeurs de l’eau chaude d’où émane une odeur suave mais légère, un corps huilé d’huiles essentielles, un voyage en Orient et quelques encens fumants. Je songe en note de tête à l’Absolue Tubéreuse une odeur capiteuse, poudrée et miellée auquel j’ajoute Absolue Benjoin une odeur douce, lactée un peu sucrée, en note de cœur j’opte à nouveau pour l’Amande amère pour son côté envoutant et je termine en note de fond pour la Cannelle et le Santal car elles sont des odeurs chaudes qui rappelle bien l’Orient.

Un instant de silence alors qu’elle se dirigeait vers une petite console, saisissant une carafe au contenant grenat et servant deux calices, une note de vin ne serait pas mal venue tout du moins pour ne pas assécher sa gorge et dans un sourire l’inviter à se saisir du sien.

- Vous pouvez vous servir, cela ne vous coutera pas plus cher en repartant de la Lyre.

Puis de son pas chaloupé elle repart au milieu de ses étagères laissant à nouveau son regard dériver sur l’ensemble.

- Pour « Franchir les interdits, laisser le plaisir s’envoler en fumée », je songe à un moment où l’on oublie tout, ou on ne s’accorde aucunes contraintes ni barrières, ou seul le corps et le désir parlent dans un même accord, laissant en finalité deux êtres éperdus et dérivant sur les rives d’une jouissance ultime. Il nous faut des notes toniques, chaudes. Donc je porterais mon choix sur la Baie de Rose, et le Myrte deux essences épicées, légèrement poivrées, de plus le myrte à la particularité de faire ressentir un côté sauvage ceci serait pour la note de tête, pour le cœur je porterais mon choix sur de l’Helichryse une odeur toujours puissante sans être écœurante, chaude et enivrante et je conclurais sur le Santal et le Benjoin en fond pour rappeler le suave et la puissance de ce parfum étourdissant.



Laissant son regard dévier un instant sur son interlocuteur elle sourit, sachant bien que chacune des informations étaient à ressentir et faire travailler son imagination.

- Voici pour les trois premiers, je vais me permettre de vous demander votre avis avant de poursuivre sur la suite, ressentez-vous ces parfums ? Est-ce que cela correspond à l’idée que vous vous en faisiez ? Ou doit-on en revoir l’ensemble ?

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Lucas.
L’antre de la bête…ou le palais de la belle. A vous de choisir. Le loquet de la porte coulisse dans son fourreau de métal. C’est le genre de geste qu’un galant ou une galante font d’habitude en regardant leur partenaire d’un soir droit dans les yeux d’un air mutin. Le geste plait au parisien. La maitresse des lieux a un sens de l’humour exacerbé. Pouce et index repliés, triturant les poils d’une barbe blonde finement taillée, notre ex-avocat observe les mouvements de son hôtesse d’un jour lorsqu’elle l’invite à passer dans son atelier de travail. Ici, c’est le royaume du verre: fioles ébréchées ou non à droite, bouteille à gauche, flacons sur l’étagère, carafe sur le bureau. Celui-ci est d’ailleurs encombré de différents ustensiles comme des filtres, des entonnoirs, des cuillères à doser. Sur les murs attachés par le pied sèchent différentes plantes.

- Votre royaume? J’aurais plutôt appelé ça votre chambre aux milles délices, votre grotte fragrancée, votre tanière des senteurs.

La curiosité maladive de Lucas s’imposa à lui. L’homme fit le tour de la pièce, scrutant chaque objet mystérieux, tentant de deviner le nom des plantes qui séchaient là, humant leur parfum ici et là. Il ne touchait que rarement, effleurait que de la paume d’un doigt délicat. Il s’imprégnait de l’esprit de la place, esprit qui serait également un peu le sien si le travail de Ambre lui convenait et qu’il acceptait ses propositions. Alors qu’elle s’échinait sur son « menu de services », Lucas vint prendre place dans un fauteuil de velours carmin. Il croisa les jambes, posant le tibia droit sur le genou gauche, ses bras prenant confortablement sur ceux du fauteuil, son pied s’agitant au gré d’une mélopée imaginaire.

- Entend-on toquer d’ici dame? Car voyez-vous, il m’est avis que vous allez recevoir de la visite…

Était-il clairvoyant? Cherchait-il à impressionner la maitresse des lieux par un soi-disant don de l’anticipation? Ou savait-il simplement que quelqu’un devait passer parce qu’il l’avait entendu en passant près d’un bureau dont la porte n’était point fermée? Lucas n’en dit pas plus, laissant Ambre travailler pour son propre plaisir. Pour une fois les rôles étaient inversés. Ce jour, c’est lui qui se ferait servir selon ses propres volontés. Pendant tout ce temps, son regard se mut sur la silhouette de la créatrice passant de l’équilibre de ses gambettes aux mouvements de ses doigts, détaillant chaque courbe, mémorisant chaque geste qu’elle faisait. Enfin elle se tourna vers lui pour lui donner le premier résultat de son travail. Le Maitre se leva de son fauteuil et les bras dans le dos, vint rejoindre Ambre pour les explications.

- Trois notes dites-vous? Intéressant. Je ne suis qu’un profane vous savez. L’art de fabriquer les parfums m’est totalement inconnu. Je ne fais que les consommer…à mon plus grand plaisir.

Se tournant vers Ambre, il la mira alors qu’elle lui donnait les premières explications et posa son index sur ses lèvres après chaque conclusion de façon à ce qu’il puisse commenter au fur et à mesure. Peine perdue, la bavarde ne s’arrêta qu’à la moitié du chemin, espérant qu’il avait bien retenu toutes ces explications.

- Eh bien, Quand vous êtes partie, il est difficile de vous arrêter. Êtes-vous toujours aussi prompte à répondre aux attentes de vos clients? J’espère que je n’ai rien oublié. Dans l’ensemble je crois que vous avez bien compris mon besoin chère créatrice.

Un par un un, il commenta le fruit de son analyse lui passant sous le nez les quelques fragrances qu’elle avait cités et dont il se rappelait.

« ce soir, ce sera douceur et sensualité »… Vous évoquiez une chambre cossue, un feu dans l’âtre de la cheminée, douceur et sensualité de deux corps qui se découvrent sans aucune brutalité ni même un empressement qui ne peut être contenu. Oui, c’est tout à fait ça. Ajoutez dentelle noire, blanche ou colorée. Mettez-y quelques pétales de rose et une paire de chaussures qui encadrent adéquatement les formes longilignes d’une jambe parfaite. Des lèvres chaudes qui découvrent les courbes d’une amante. Oui chère créatrice, c’est exactement ce que je cherche. Si vos fragrances passent ce message-là, alors ne changez-rien. Faites-moi sentir que j’acquiesce tout simplemet

Il ferma les yeux, huma le parfum et le dépose sur le côté droit.

- Et de un. Passons au deuxième « Détente, Repos, Harmonie des sens et relaxation voilà ce qui t’attends. » … Vous évoquiez les bains, les vapeurs d’eau chaude. C’est exact. Vous parlez de corps huilé? Je vous dis oui. D’encens ? Oui. Je voudrais aussi que vous vous imprégnez de ceci. Fermez les yeux et imaginez une table recouverte d’une drap blanc. Le corps d’une dame allongée sur le ventre, offert aux mains expertes d’un homme dissipant les noeuds de ses muscles par un toucher habile et sensuel, alternant les pressions, y allant parfois par effleurements, parfois de manière plus appuyée. Un massage qui commence sur les épaules, le cou et qui se termine à l’extrémité d’un peton. Un massage qui fait avec les mains, par des souffles, par un torse dénudé. Un corps à corps langoureux et sensuel d’un homme vêtu….au strict minimum. C’est cela que je désire également transmettre comme message en plus des bains et des vapeurs d’eau chaude.

Son regard quitta un instant celui de Ambre et il vint poser la fiole au centre du bureau.

- Quand à…. « Franchir les interdits, laisser le plaisir s’envoler en fumée », ce n’est pas exactement ce que je voulais dire…mais j’aime votre proposition. Un amour charnel, torride, sans aucune contrainte, un moment où les amants laissent libre court à leur envies, où ils vont puiser là où ils n’osent aller d’habitude avec leur régulier. Une déflagration des sens jusqu’à atteindre l’extase. Oui… J’aime cela. Êtes-vous capable d’y ajouter….une pointe d’opiacée peut-être? Voyez-vous ce que je veux dire également par « plaisir qui s’envole en fumée » ? Hum?

La dernière fiole vint rejoindre la précédente au centre du bureau .
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Ambre_m

Le laissant à la découverte de ce qu’elle proposait elle se guida vers la petite console, saisir de ses longilignes le calice à la contenance carmine tout en gardant le regard rivé sur son interlocuteur, les azurs naviguant sur le corps qui n’avait rien de désagréable à regarder, laissant le fluide glisser sur sa langue elle en savoura chaque notes qui éclataient en même temps sur son palais, l’oreille à l’écoute, elle comprit qu’elle s’était laissée emportée dans sa folie … Oui elle nommait bien cela sa folie … Son esprit était rapide quand on lui parlait essences et voyage parfumé … Hochant la tête pour signifier son attention avant de reposer le contenant pour saisir un carnet de note et y déposer les remarques nécessaires à la suite de l’échange et notant au creux de sa tête de ralentir avant de perdre définitivement son client.

- Je dirais simplement que les essences agissent sur moi comme le meilleur des opiums, mon esprit s’emballe, divague et se perd en de lointaines contrées quand je me laisse emporter par l’imagination d’une nouvelle fragrance. Mais je vais ralentir je ne voudrais pas vous faire tourner la tête bien que je pense que vous n’êtes pas le genre d’homme à perdre l’esprit aussi facilement. Donc nous allons procéder fragrance par fragrance et nous commencerons déjà par reprendre ce qui manque à celles déjà proposées, donc je vais commencer par la première.

Nouveau sourire énigmatique cette fois avant que son regard ne se baisse sur ses rapides notes qui noircissaient les pages du petit carnet.

- Pour « Douceur et Sensualité » si vous souhaitez nous pouvons ajouter le parfum délicat de la rose à la création. Sur ces quelques mots elle vint rejoindre les étagères pour saisir un premier flacon d’une essence de rose classique douce et peu enivrante. Voici de l’essence de rose que nous retrouvons dans les jardins classiques. Puis se tournant elle s’approcha d’une armoire l’ouvrant avant de saisir un flacon plus travaillé et plus précieux signifiant bien que cette essence fût-ce qu’elle avait de plus cher en ce lieu. Ou alors nous avons la célèbre Rose Damascena, une odeur un peu plus prononcée de la rose, plus envoutante même presque addictive. Et de revenir vers lui ouvrant avec délicatesse le flacon qui dégagea rapidement les odeurs entêtantes de cette rose d’exception. C’est à votre choix, en tant que créatrice je peux vous dire qu’une touche d’une l’une ou l’autre dans la création ne gâchera en rien les autres odeurs et peut même y ajouter une note plus charmeuse.

Avalant sa salive, les bleutés scrutant toujours le faciès qui laissait parfois entrevoir quelques émotions, elle se fit silence attendant son avis sur l’ajout ou non de cette senteur à la première création.

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Lucas.


Le vin. Ce précieux nectar avait bon nombre de qualités: celle de nettoyer l’intérieur dit-on, d’éclaircir et fluidifier les humeurs, celle d’ouvrir l’esprit à un imaginaire plus débridé, d’ôter les barrières qui pouvaient vous gâcher un beau moment, celle de vous faire tourner la tête aussi. Une créatrice ivre ne lui servait à rien mais un nez inspiré par les effluves de Dionysos pouvait être des plus audacieux quand aux résultats obtenus et c’était précisément ce qu’il était venu chercher: l’envoutement par les fragrances, l’exacerbation du désir, l’envie d’y revenir encore et encore. Lucas s’approcha à son tour de la console, s’empara du cristal contenant ce trésor à la robe rubis. Il le porta à ses yeux et fit tourner le liquide qui s’étala sur les parois du verre. Ambre avait bu, les risques qu’il prenait à se délecter d’une boisson inconnue venaient donc de repasser au dessus du seuil de l’acceptable. La Monmouth n’avait pas le visage d’une intrigante mais la tolérance aux risques de l’ex-avocat était relativement basse. Il but à son tour.


- Délicieux. A la limite du délictueux même…Belles rondeurs, velouté qui se laisse apprécier, agréable au regard…

Il avait volontairement laissé dans le vague la cible de ses commentaires. Son métier, passé comme présent n’était-il pas de séduire son auditoire? Le non-dit qui laissait place à toutes les dérives de l’imaginaire n’était-il pas une arme efficace pour parvenir à cet objectif? Elle posa son verre pour griffonner quelques informations. Il s’empara de la carafe pour remonter le niveau du rubis dans le cristal de la créatrice. A cet instant, le silence de la pièce n’était brisé que par la plume qui griffonnait le vélin et par le vin qui s’écoulait sur les parois du verre.

- J’ai été avocat Ambre et un avocat ne doit pas perdre la tête aussi aisément sinon, c’est son client qui risque d’en être privé. Vous permettez que je vous appelle Ambre n’est-ce pas?

Il avait déjà pris la liberté de le faire, et ce sans même lui demander la permission. Si cette fois autorisation fut mandée, c’était qu’il avait ses propres raisons. Elle revint à « Ce soir, ce sera douceur et sensualité ». Il lui avait donné quelques précisions supplémentaires. Elle avait cru bon de réajuster sa composition. A ses côtés, Lucas huma les nouvelles fragrances qu’elle lui proposait et referma les fioles dans un éclat cristallin. Il n’avait pas son nez, ni son talent dans l’harmonie des fragrances. Il approcha les deux fioles de celle de la composition qu’elle avait déjà concocté pour cette évocation et sur le ton de la confidence, il ajouta:

- Je n’ai pas vos compétence et votre talent dans l’art des senteurs. Que vous laissiez votre imagination vous emporter, c’est tout à fait que je désire. Figurez-vous la situation. Transportez-vous y. Vivez-là comme si vous y étiez. J’ai choisi la Lyre car l’on m’a dit beaucoup de bonnes choses à votre sujet. En venant ici, je vous ai accordé ma confiance. Mon rôle? Vous faire comprendre mon besoin, les sensations que je veux que ce parfum évoque, qu’il éveille chez celles qui requerront mes services. Ce sera mon menu Ambre, la liste des services que ces dames pourront me demander à l’Aphrodite. Six parfums. A eux de choisir celui qu’elles désirent que je porte en fonction de leurs envies. Quand aux choix « à la carte », ils se feront d’une autre manière. Ah, j’oubliais: oui, il est possible que je choisisse moi-même parmi ces parfums en fonction de mes propres aspirations…pour une cliente régulière, privilégiée. Alors…

Il se déplaça pour passer de l’autre côté de sa personne. Offrir l’autre profil, mirer son interlocutrice de part et d’autre. Pile…et face. Il prit sa coupe de vin et la porta à ses lèvres, invita Ambre à en faire de même en trinquant avec elle.

- Rose classique ou Damascena, je ne puis vous dire. Comprenez mes désirs et matérialisez-les dans cette fiole. C’est votre travail. Non le mien. Ensuite, posez-en une goutte sur mon poignet et humez-le. Votre création doit être au diapason de ma peau. Vérifiez-là à même ma peau, soyez satisfaite et elle sera acceptée.

Le Maître commençait à peine à deviner le prix que lui couterait cette petite extravagance. Ses « arrangements » passés l’avait mit à l’abri des soucis financiers mais il n’avait tout de même pas l’intention de dilapider son petit pactole amassé années après années pour une folie. Qui sait? Un jour, il pourrait en avoir besoin pour rester en vie. Qu’importe! Ils n’en n’étaient pas encore à débattre du prix des services. Chaque chose viendrait en son temps et le Maitre n’était pas démuni d’arguments en la matière.


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.elle


    Les rues huppées de la capitale se voyaient foulées par chausses talonnées, le brocard sombre frottant le pavé dans le son reconnaissable d'un pas délicatement chaloupée, flânant au gré des échoppes.
    "Elle" avait cependant un but précis, La Lyre d'Euridyce, ses fragrances, ses délices, un magasin de bonbons pour la brune aux reflets de feu, adorant les produits luxueux, qui s'était vu envoyée en ce lieu par la direction de l'Aphrodite où elle évoluerait sous peu.
    La devanture de l'échoppe, si tant est qu'on puisse nommer ainsi un magasin de cette facture, dévoilait ses trésors sous les jades de la rose, sourire avisé et appréciateur des flacons alignés, des pots de sels, de toutes ces petites choses parfumées qui lui donnait l'envie irrépressible de s'en enivrer.

    L'endroit semblait clos lorsque la main aux doigts fins, vint enrouler la poignée de la porte d'entrée, étonnant en cette heure.
    Dans le doute, le regard félin balaya le cadre de la porte à le recherche d'un clochette ou de quelque chose de cet acabit sans grand succès.
    Arrondi formé de ses mains autour de ses yeux contre la vitre ne laissait présager présence, pourtant "Elle" se mit à frapper doucement mais suffisamment fort pour s'assurer de l'absence de toute personne.

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Ambre_m
Hocher la tête en signe de compréhension, attentive à l’appel qu’il faisait de son instinct de créatrice, à son nez qui ne l’avait jusqu’alors jamais trahi, détournant à nouveau la tête pour embrasser d’un regard amoureux l’ensemble de son atelier elle reprit du même ton doux.


- Ce vin vient des Terres de la famille, nous en produisons peu mais on va dire qu’il est pour moi l’essence qui me fait ressentir les émotions. Enfin là n’est point le sujet du jour mais bien votre demande de parfum et l’appel de mon savoir en ce domaine, alors je vais me fier à lui, à moi également … Je vais me glisser dans la peau d’une potentielle partenaire venant vers vous. Et oui vous pouvez me nommer Ambre je n’aime pas les fioritures je préfère la simplicité.


Nouveau silence celui-ci bien plus bref que les précédent, juste le temps de parcourir ses notes, formant un véritable brouillon qu’elle seule parvenait à déchiffrer, de simples mots épars mais reprenant l’essentiel des attentes. Puis s’approchant de son bureau, les mains habiles manipulant quelques fioles avant de s’approcher à nouveau de lui.

- Je vous ferais découvrir chaque essence à même la peau, une fois l’ensemble accomplit et le temps de repos pour que toutes les senteurs se marient convenablement l’une à l’autres soit à maturité. Cela me permet vraiment de ressentir pleinement le parfum proposé, bien que rarement mes associations m’ont déçues il est vrai qu’à la finalité on peut venir y apporter correction.

Avec naturel elle vint saisir la main de son interlocuteur, relevant simplement un morceau de manche avant de faire pivoter le poignet pour s’en offrir le creux elle y déposa quelques gouttes d’huiles sur la partie dénudée, lentement ses doigts vinrent glisser sur le fluide huileux entamant un lent massage circulaire.

- Si je recevais une invitation pour détente, repos et harmonie des sens, j’imaginerais parfaitement la fragrance proposée comme première accroche à la soirée, la sensation que mon être quittera un instant ce monde pour se retrouver sur d’autres contrées, j’imaginerais un vaste lit aux coussins colorés et même de l’encens aux senteurs chaudes se consumant au même rythme que les bougies. Fermant un instant les yeux elle poursuivit. Avec lenteur je me laisserais guider par votre main, mon dos se dévoilant à vous ou vous viendriez déposer quelques gouttes de cette huile aux senteurs de jasmin, de patchouli et de cèdre, m’emportant un peu plus loin dans l’abandon de mon être pour cet instant d’harmonie. Vos doigts glisseraient sur ma peau faisant chauffer l’huile distillant de plus en plus l’odeur, je serais alors vraiment sur les rives d’un autre monde, vous laissant entièrement et avec confiance mon corps tout entier … Ouvrant à nouveau ses perles bleutés un sourire éclairant simplement son visage. Donc je complèterais le parfum avec cette huile, pour moi l’association des deux serait parfaite pour ce type de moment.


Abandonnant le poignet comme elle était venue le saisir, elle se détourna pour ouvrir une armoire ne contenant pas cette fois des fioles mais diverses boites.

- Pour franchir les interdits, je pense avoir le moyen d’ajouter cette note d’opiacés et j’avoue que l’idée en est même très bonne pour venir compléter l’essence et ces notes torrides ou le corps ne fait plus qu’appel à lui-même et à ses sens sauvages. Sur ces quelques mots elle vint ouvrir une boite pour en sortir un bâton d’encens, revenant à nouveau vers lui elle présenta à son nez l’odeur particulière du chanvre à brûler. Je ferais brûler cet encens dans la pièce, du chanvre tout simplement et son effet que nous connaissons sur l’esprit, je garantis que le voyage sera à la hauteur de vos attentes avec cela.

Et alors qu’elle s’attendait à son intervention, l’échos du verre que l’on choque vint attirer son attention, s’avançant vers la porte menant à l’intérieur de la boutique elle se retourna un bref moment.

- Veuillez m’excuser je vais simplement voir qui est à la porte, je n’en ai point pour longtemps.

Et de quitter la pièce pour rejoindre l’entrée, regardant un instant au travers de la vitre la silhouette qui s’offrait à elle, déverrouillant la porte qui grinça comme à son habitude elle se recula pour laisser place à la nouvelle arrivée.

- Bonjour, bienvenue à la Lyre. Je suis navrée j’étais occupée avec un client mais entrez donc ! Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?

A nouveau le sourire chaleureux et accueillant se dessinant sur les gourmandes de la Blonde propriétaire des lieux avant de se diriger vers son comptoir, saisir l’attente de la nouvelle venue et voir si elle peut y répondre dans l’immédiat ou si elle devra de proposer un autre rendez-vous.

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.elle


    Contre toute attente, une silhouette se dévoila au débotté d'une porte dérobée, "Elle" reculant son visage aux traits fins de la vitre de l'échoppe quand la femme à la chevelure d'or s'approcha de la porte.
    Petit cillement au grincement caractéristique d'un gond récalcitrant, les jades de la jeune femme se posèrent sur l'onde bienveillante distillée par le sourire offert, qui invitait avec sincérité à entrer dans une ambiance sereine.

    Sans se faire prier et après avoir salué d'un signe de tête respectueux, "Elle" franchit le seuil de la boutique, découvrant de l'intérieur les effluves délicates dont on lui avait vanter les mérites en lui confiant la tâche d'entrer en contact avec la propriétaire de La Lyre.
    Verdoyance voilée de ses volet de chair, la galante de l'Aphrodite ne put contenir un soupir de plaisir à l'envoutement que provoquait les quelques fragrances subtiles qui habillaient si bien l'endroit, avant de revenir à la femme se tenant devant elle derrière son comptoir.
      C'est moi qui suis navrée... Je ne voulais vous déranger dans votre travail.
      Je suis porteuse d'une invitation pour Dame de Monmouth, j'aurais souhaité la rencontrer si ses occupations le lui permette.
      J'avoue cependant que je tenais à découvrir cet endroit, on m'en a vanté les parfums et je voulais savourer ces fragrances par moi-même, me renseigner aussi pour une potentielle acquisition.

    Sourire fin porté vers son interlocutrice, le regard émeraude se mit à parcourir les étagères parsemées de merveilles, avant de revenir à celle qui la recevait.
      Veuillez m'excuser, tout n'est qu'enchantement entre les senteurs et le raffinement de l'endroit, j'en ai oublié de me présenter pour que vous puissiez peut-être m'annoncer.
      Je me nomme "E..."

    Tousse subitement pour rattraper son propos et reprendre contenance.
      ... Rose

    Quelque peu gênée, "Elle" esperait que son hésitation ne serait pas trop remarquée, mais il était des réflexes qu'il n'était pas aisé de perdre lorqu'elle sortait du monde dans lequel elle évoluait.

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Ambre_m

Les bleutés parcourant un instant les traits de la présente, marquant une brève surprise alors que son interlocutrice hésita sur le prénom à offrir, mais son habituel à ne pas faire remarquer les hésitations ou plutôt le fait qu’en ce lieu elle était créatrice et son rôle était de répondre aux questions et ne pas en infliger des parfois gênantes à ceux qui se présentaient à elle. Plissant simplement ses sourcils au mot invitation non pas d’inquiétude mais de surprise.

- Enchantée Rose, je suis ravie de vous accueillir en cette boutique, si vous cherchez Dame de Monmouth elle est là devant vous,même si j’ai la nette préférence à ce que l’on me nomme Ambre, donc si j’ai bien saisi vous auriez une invitation pour ma personne ?

Posant ses mains sur le comptoir elle braqua son regard pour accrocher les verdoyantes, non pas un signe de défit mais un signe chaleureux et avenant, avant de le détourner pour venir englober d’un regard circulaire l’ensemble de sa boutique, songeant aux mots employés par son interlocutrice.


- Ce lieu est fait pour permettre à l’esprit l’évasion vers un ailleurs, une invitation au voyage sans même quitter Paris et j’aurais le plaisir de vous convier à un de ces voyages et vous guider sur une éventuelle acquisition
. Un petit silence alors que son regard dévie sur la porte menant à son atelier. En revanche pas que je refuse de vous recevoir mais j’ai actuellement un travail en cours avec un potentiel client, mais je peux vous noter et vous accueillir à un autre moment, vous réserver une matinée ou une après-midi à votre aise et disponibilité bien entendue, je ne voudrais pas vous faire patienter ne sachant combien de temps j’ai encore pour ce travail demandé.

Elle n’avait pas l’habitude de tenir ce genre de propos mais en une journée, il lui était compliqué de gérer deux demandes particulières, portant à nouveau son regard sur Rose elle se fit silencieuse le temps que cette dernière lui apporte information sur l’invitation mais également l’accord d’une rencontre en un moment plus calme.

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Lucas.

Les paroles de la créatrice firent sourire le galant. Elle avait compris. Son message était passé. Elle savait ce qu’il voulait et comment il voulait qu’elle travaillât pour extirper d’elle-même le meilleur du meilleur. Nourrir son inspiration, la laisser s’abreuver d’une source prompte à la mettre au diapason de sa recherche. Il prit place dans son dos, posa les mains sur le bureau de travail de part et d’autre d’elle, sans jamais la toucher ni même l’effleurer. Il était cependant suffisamment proche pour qu’elle sentit sa présence. Au sens figuré bien entendu. Le sens propre dépendrait de son travail, du génie qui sortirait de sa création, de ces fragrances qu’elle créerait pour lui et qui signifieraient indubitablement pour toutes les dames du pays « Lucas Dentraigues ». Un parfum griffé de ses simples initiales qui deviendrait d’une sensualité débordante : « LD ».


- Fermez vos yeux. Transportez-vous hors d’ici, dans un lieu qui n’est connu que de vous et qui doit rester secret. Je ne suis pas votre potentiel partenaire. Je suis celui qui vous inspire totalement. Avec ses qualités et ses défauts, avec ses faiblesses sur lesquelles vous aimez tant jouer.

Pas même un souffle roulant sur sa peau ne vint perturber son imaginaire. Le corps ne devait en aucune façon perturber l’esprit créatif. Les sens ne devaient pas interférer avec son talent. Elle devait être elle au travers de lui. Pas lui. Lui n’avait pas son talent, son nez. Il devait l’inspirer, rien de plus, pour créer une ambiance « Dentraigues », de celles qui pourraient ensuite être le préliminaire à une osmose plus charnelle entre lui et les membres féminins de l’Aphrodite.

- Désormais, laissez parler votre génie créatif. Le reste n’est que technique et je vous sais habile. Contrairement au galant que je suis, le prix de vos services ne se justifie pas par l’excellence de vos mains mais par le sublime côté créatif de votre esprit. Et vous l’aurez deviné puisque vous connaissez mon travail mais c’est dans la partie totalement impudique de votre esprit que je veux puiser aujourd’hui.

Le Maitre ne résista pas un instant lorsque Ambre s’empara de son poignet et vint y verser quelques gouttes de sa composition. Il huma les fragrances proposées laissant le sourire qui fleurit sur son visage répondre à la place des mots. Il la libéra alors totalement de la prison de ses bras pour la laisser vaquer à ses occupations. La méthode lui plaisait. Elle le satisfaisait pleinement, acceptant de facto le résultat de son travail.

- Votre façon de travailler me va à ravir. Je valide vos choix. Le mélange de parfums que vous me proposez me plait et je vous fais confiance quand aux effets qu’ils ne manqueront pas de produire sur les membres de l’Aphrodite qui requerront mes services. Le chanvre…est exactement ce qu’il fallait.

Appuyé contre le plan de travail, il jouait avec le dernier petit flacon contenant l’essence qu’Ambre avait déposée sur son poignet. Il faisait lentement rouler le col du récipient entre ses doigts lorsque Ambre grimpa aux escaliers pour répondre à une nouvelle cliente. La tête penchée vers le sol, le regard perdu dans l’imaginaire provoqué par toutes ces fragrances qui avaient le pouvoir de réveiller le désir, l’ex-avocat releva le regard pour s’abreuver de l’élégance et de la fluidité des courbes qui montaient les escaliers. A peine avait-elle regagné l’étage qu’il y grimpa à son tour. Tel un espion, ou un voyeur, Lucas Dentraigues observa au travers de l’entrebâillement de la porte le spectacle qui s’offrait à lui. Un sourire amusé naquit à la commissure de ses lèvres lorsqu’il reconnut la nouvelle cliente. Pourtant, il ne bougea pas tout de suite, se contentant de mirer et d’écouter la conversation sans s’y immiscer. Son sourcil vrilla à peine lorsqu’il l’entendit se présenter. Rose. Ses lèvres se plissèrent d’amusement lorsque son regard croisa celui d’Ambre par l’entrebâillement de la porte alors qu’elle annonçait qu’elle était en plein travail avec un potentiel client. Si lui avait prononcé une telle phrase, nul doute que celle-ci aurait fait naître le sourire sur le visage des jeunes filles qui en rêvaient mais qui n’osaient pas.

Une invitation. Ainsi donc « Elle » était porteuse d’une invitation pour Ambre. Nul doute qu’il s’agissait de celle pour la cérémonie de réouverture de l’Aphrodite. Décidément, cette situation plaisait au Maître. Et qui sait, peut-être que la créatrice trouvera t-elle en cette occasion un moyen de mieux faire connaître ce joyau qu’est sa boutique. Quand à l’Aphrodite, agrémenter son offre de service en fournissant à ses membres les fragrances de la Lyre d’Eurydice ne pouvait qu’être bénéfique pour l’établissement de la cour jussienne. Mais avant cela, il convaincrait Ambre de terminer sa propre commande. D’une façon ou d’une autre. Le parisien poussa la petite porte menant à l’escalier, révélant ainsi sa présence aux deux merveilles qu’il embrassa d’un seul regard, l’épaule appuyé contre le chambranle de la porte, jouant avec un petit flacon entre ses doigts.


- Le client en question doit vous être familier.

Ajouta t-il à destination de « Elle ».

- Venez-vous délivrer une invitation pour la cérémonie de réouverture de l’Aphrodite ou négocier de bons prix? A titre personnel ou professionnel? Pour vous…ou pour Flav.

Il était curieux. Il voulait en savoir plus. La présence d’Ambre dans cette pièce ne le gênait pas. Bien au contraire, elle était un plus qui le satisfit. D’un coup d’épaule, il s’extirpa du chambranle de la porte pour venir rejoindre les deux dames devant le bureau de la réception et passa son poignet sous le nez de « elle », lui permettant de humer les créations d’Ambre pour le galant.

- Qu’en pensez-vous? Céderiez-vous au plaisir de vous offrir une ligne de mon menu avec un parfum comme celui-ci si vous étiez un membre privilégié de l’Aphrodite? Moi, je pense que notre créatrice ici présente, elle…

céderait?

… a fait de l’excellent travail. Et ce n’est qu’un début… représentant le plus léger des choix possibles dans ma panoplie de services.


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.elle


    Ouvrant plus grand son regard félin, la surprise retenue de la rose fut entière en découvrant que la belle aux cheveux d'or qui se tenait devant elle n'était autre que la femme qu'elle était venue trouver.
    Décontenancée ? Non, mais "Elle" ne s'était pas attendue à ce que la dame "de" soit devant elle, car si l'élégance de la femme était réelle, ne serait-ce que le fait de vouloir se faire nommer par son prénom démontrait une bienveillante simplicité.
    L'un n'était pas forcément incompatible avec l'autre mais le passif de la galante ne le lui avait que peu donné l'occasion de le constater.
      En ce cas vous me voyez enchantée de vous rencontrer Ambre et oui j'ai eff...

    Les azurés rivés à ses jades se décalant vers la dérobée dont elle était arrivée coupèrent "Elle" dans son élan alors qu'elle allait développer la raison de sa venue et l'invitation pour la ré-ouverture de l'Aphrodite 2.0, comprenant à son propos le pourquoi de sa distraction.
      Je comprends tout à fait, je ne vais pas vous retenir trop longtemps.
      Je viens de la part de l'Aphr....

    Iris verdoyantes déportées vers la source de l'interruption pour reconnaître ô combien le client de la créatrice, qui oui lui était "familier", un soupir contenu d'avoir été interrompu mourant au creux de sa gorge fine.
    Mains jointes sur le devant de son bustier, "Elle" attendit que Lucas ai achevé ses habituels questionnements et autres tirades dont il avait le secret, s'il était une chose dont on pouvait se jouer le concernant, "Elle" avait bien saisi qu'il s'agissait de sa curiosité.
    Regard clair reporté sur la dame de Monmouth, un fin sourire lui fut adressé, comprenant avec plus d'aisance le désir impérieux d'honorer la commande ce "ce" client.
    Nul temps de pouvoir répondre à l'un ou l'autre que le poignet masculin du galant vint se figer devant son visage, provoquant un mouvement de recul instinctif, émeraudes fusillant rapidement l'auteur du geste.
      Mon avis... Maître Dentraigues...

    Requête de l'avocat lors de leur première rencontre respectée à sa façon avec détournement malin, dissimulant un sourire satisfait, avant d'approcher visage en se saisissant doucement du poignet, le parfum et les effluves furent respirées, humées, à hauteur de ses capacités.
      Je ne suis avisée en la matière mais je dirais que le jasmin invite à un moment de détente

    Doigts déroulés du poignet, portant regard de l'un à l'autre.
      Invitation sensuelle et non charnelle

    Galant délaissé, prenant tout de même temps d'un geste anodin et amusé, profitant de la proximité pour tirer négligemment le col très ouvert de Lucas, pour ne se préoccuper que de la créatrice de talent, et délivrer l'invitation qu'on lui avait mandé de porter.
      Maître Dentraigues aura dévoilé la majeure partie de l'invitation...
      Vous êtes cordialement convié à la ré-ouverture de l'Aphrodite, ainsi que la personne de votre choix. Cela se déroule le 30 de ce mois.
      Une réception privée, aux invités sélectionnés, si vous avez connu l'ancienne Aphrodite, il vous faut l'occulter.

    Sourire bienveillant vers la propriétaire de La Lyre d'Euridyce.
      Je me permets de reprendre vos mots pour vous définir le renouveau "l’évasion vers un ailleurs, une invitation au voyage" dans un univers de raffinement ouvrant au plaisir sous toutes ses formes.
      Vos fragrances pourraient tout à fait en être un, s'y voir proposé aux membres de ce cercle privé.
      Il se trouve qu'au cours de cette soirée une vente aux enchères aura lieu, une de vos créations serait un objet tout à fait en harmonie avec l'appel aux sens et le raffinement de l'Aphrodite qui pourrait y être proposé.

    "Elle" venait de sortir une foule d'informations et marqua une pause pour laisser le temps à la beauté blonde de donner un quelconque signe d'intérêt, et aussi pour reprendre son souffle, n'étant pas trop habituée à parler pour ne rien dire.
    Avec ce que la rose venait de lui dire, Ambre avait de quoi potentiellement questionner si l'invitation trouvait grâce à ses yeux.

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