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Aphrodite Acte 2 réouverture: Willkommen, Bienvenue, Welkom!

Gysele
    [Dans le salon, puis à l'entrée avec Yohanna et Evroult]

Je déambule dans le salon, ma robe frémissant quand le tissu effleure d'autres étoffes. Mon sourire reste accroché au minois, mon humeur s'est améliorée et mon appréhension s'est amoindrie. La soirée est agréable, les invités semblent se retrouver, prendre plaisir et consommer. C'est là tout le but de cette soirée après tout et en ça, on peut estimer que c'est une réussite. Je lance un coup d'oeil vers Guise qui est en discussion avec Eglantine. Un court instant, j'ai très envie de les rejoindre, de me mêler de leurs affaires, avant de me reprendre, car je suis là pour bosser et non pour surveiller les fréquentations de mon ami. Il semblerait que tout le monde ne soit pas encore là et en me faufilant à l'entrée, je me choisis une place de choix pour accueillir les nouveaux entrants, saluant ceux que je croise d'un « Soyez les bienvenus à l'Aphrodite » poli et avenant.

Cachée derrière un épais rideau, je vois une tresse brune et une silhouette derrière qui viennent d'arriver. Un pas de côté me permet de distinguer le profil de la femme que je reconnais pour l'avoir rencontrée à Angers, lorsque j'étais encore avec un homme que nous avions partagé chacune à notre façon. Yohanna, donc, m'avait fait bonne impression, je me souviens avoir passé un moment agréable avec elle à discuter en taverne, avant de lui retirer son amant du moment pour l'emmener plus au nord. Cet homme là aura fini par ne pas supporter mon métier et aux dernières nouvelles il prenait plaisir dans les draps d'une autre rousse en Alençon. Je m'approche en annonçant déjà tout sourire :


    - Bienvenue à l'Aphrodite, Yohanna, je suis ravie de vous revo...

Je m'interromps en découvrant son accompagnateur et mon cœur semble faire une chute libre jusque dans mon ventre. Là, devant moi, se trouve mon plus petit frère, cet adorable bébé que j'ai cajolé petite, cette bouille trop mignonne que j'aimais pincer ou embrasser, cette belle gueule que j'avais essayé d'amadouer plus grande sans succès. Sous mes yeux, se dresse celui qui, vient d'anéantir mon bonheur d'une simple lettre, celui qui m'a planté un joli couteau dans le dos et fait voler mes espoirs en éclats. Derrière ce corps d'éphèbe splendide, se cache un démon que je hais profondément et qui réveille en moi de très mauvais instincts. Ma peau se hérisse, mes doigts se crispent et si je sais qu'il faut absolument que je me reprenne, je peine cette fois à garder mon masque de galante. Bon sang, il serait capable de me faire virer pour mon premier jour, cette ordure est capable de tout me retirer jusqu'à ce qui me rapporte de quoi vivre ! L'ambiance joyeuse de la soirée contraste avec ce que je ressens à cet instant et je voudrais trouver un couteau et lacérer ce foutu visage qui plaît tant aux femmes, lui retirer son assurance, lui arracher les yeux, lui couper les.... Oui je suis très très en colère.

    - La racaille a le droit de rentrer dans les réceptions privées maintenant ?
Ne pas parler trop fort, se contenir et se retenir surtout. Ne pas attraper la bouteille de vin pour la fracasser sur le crâne de mon petit frère et respirer un grand coup. Éviter de cracher, ça ferait sale dans un lieu pareil et ne pas lui sauter au cou, on a dit d'éviter les mauvaises tenues. Mon pari avec Montparnasse est loin d'être prêt d'arriver si ma version de la soirée se transforme en règlements de comptes. Je regarde Yohanna, que je trouve beaucoup moins sympathique accompagnée de mon frangin, c'est fou ce qu'une fréquentation peut faire à une réputation. Mon sourire est crispé mais présent, mais mes yeux eux, n'ont plus rien de chaleureux.

    - Je suis surprise du choix de votre cavalier Yohanna, méfiez-vous, celui-là, n'est pas très fiable..

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Yohanna.
[A l'entrée, Evroult et Gysèle]


La brune H s'était préparée, et pourtant, le faucon avait frappé le premier, déterminé, impossible à désorienter, sa proie était visée. C'est elle qui a fondu. Depuis quelques semaines elle s'entraînait à la chasse avec cet animal des steppes, et pourtant, là encore l'étape qui la mettait le plus en peine était de ramener l'oiseau sur son bras, sagement, docilement, pour continuer la chasse.
Cet oiseau-là n'en fit qu'à sa tête, et c'est le cahot de la voiture qui le fit se stopper. Ils étaient arrivés. Elle avait les joues en feu, parce qu'à peine elle proposait, déjà il gagnait, et l'exaspération le disputait à la douce folie qu'il avait glissé sur ses lèvres. Et sous ses braies.


Vous êtes un horrible bougre Evroult ! Vous me le paierez ! Le prochain baiser est pour moi. Mais aidez-moi, plutôt, j'ai un présent un brin encombrant pour le propriétaire du lieu. M'aiderez-vous à porter la cage ?

Oui, une cage, pour un animal fragile qui avait besoin de calme. Elle aurait dû l'amener à un autre moment, mais l'oiseau avait besoin d'un maître au plus tôt. Bien que ne sachant pas l'identité du nouveau propriétaire, Baronne avait trouvé l'idée agréable d'offrir un tel animal au gérant. S'il avait racheté le Bijou de Paris, il ne pourrait qu'aimer le raffinement du plumage, la légèreté du chasseur, la douceur de son bec contre la brûlure de son perçant regard. Plumes des steppes découvrant la France. Espérons qu'il aime les souris cuisinées à la mode de chez nous.

Et la porte s'ouvrit sur une scène tout à fait déroutante, aux reflets de feux qui ne manqua pas de captiver la H ayant retrouvé son teint pâle. Rousse la connaissait. Tudieu que la France lui semblait loin après son voyage au bout du monde. Mais où dont l'avait-elle donc croisée ? Les rousses ne lui plaisent guère, pourtant celle-ci lui semblait fort sympathique. Mais quand son regard se posa sur l'invité encombré d'une cage haute de deux bons pieds recouverts d'un tissus sombre et lourd – on garde l'effet de surprise comme on peut – la beauté rouge vêtue de bleu devient verte et manque de s'étouffer. Et pourtant, celle-ci ne manque pas de repartir à l'attaque, ce qui est sans doute bien vilain en tant qu'employée quand tout le gratin du Royaume est rassemblé.

Noisettes parcourent la salle avec une rapidité calculée, et un quelconque serviteur est hélé pour soulager notre Evroult de son lourd fardeau, bien qu'ainsi il aurait pu gardé les mains bien occupées, à ne pas traînées. Puis Gysèle est à nouveau visée, par le plus doux des sourires, la plus complice des regards, et les mains gantées de cuir se portes à ses joues. Elle la connaît, ne pas lui laisser penser qu'elle a été oubliée. Et surtout, chercher à détourner un potentiel éclat entre son invité et une employée.


Doux ange, je ne sais m'entourer que de personnes dangereuses. Une vie trop calme me serait d'un ennui peu commode.
Et les lèvres brunes viennent frôler les rousses. Un partout.
Le bras sombre se glisse sous le clair, et un coup d’œil au jeune homme est envoyé. Pas de vague ce soir, sinon les éclairs dans les yeux de Baronne pourraient s'abattre en foudre et en tonnerre sur le toit du jeune débauché.

Mais je vous prie, indiquez-moi donc où je pourrais trouver le maître de ce lieu. A moins qu'il ne soit bien trop occupé ? Cette robe vous va à merveille. Je ne vous ai jamais vue aussi… jolie.

Un ton de la conversation et un pas engagé dans la salle. Demoiselle, il n'est pas encore tant de sortir les vieux dossiers...
_________________
Elysandre
[Dans le Grand Salon - En compagnie d'Alvira et Septimus.]

La jeune couturière se tient droite, et écoute avec attention ses interlocuteurs de marque. Il faut dire que même si celle-ci n'est pas du même rang que le leur, elle avait appris, grâce à l'Atelier, à cacher son malaise autant qu'elle le pouvait bien qu'au fond d'elle-même une petite voix lui rappelait bien vite qu'il fallait faire attention à ses dires, et même si, malgré la gentillesse que pouvait lui accorder le Dauphine de France, la Renarde tenait à respecter le rang qui était dû à cette personne pour qui elle éprouvait une profonde estime. Alors même qu'Alvira était d'une gentillesse hors pair avec la brune, l'homme qui lui faisait face laissait entrevoir une toute autre personnalité. Aux premiers abords, l'homme semblait froid et plutôt peu abordable. N'eut-il pas été présenté par le Dauphin, que la jeune femme ne serait sans doute pas aller à sa rencontre de peur de se montrer désobligeante.

La Renarde rougit alors. Première maladresse. Elle se contente d'incliner la tête alors qu'elle mord sa lèvre, signe d’anxiété puis tente de reprendre le dessus.


Pardonnez moi... je n'ai point eu l'éducation nécessaire qui me permette d'user des appellations avec discernement. Je vous avoue même que bien souvent je contourne le terme, car je ne sais jamais lequel convient.... Mais si vous m'éclairez sur... l’appellation qui vous revient de droit, je vous promets de faire plus attention à l'avenir.

Les joues de la Renarde se font légèrement plus rosées. Puis elle écoute la suite, silencieuse. Un cas pendable ? Avait-elle vraiment entendu ? La jeune couturière hésitait alors à répondre sur le moyen de distinguer ou non ses créations des autres. Après tout, elle n'avait pas honte de son travail, et un peu intimidée, la jeune femme répondit :

Et bien... si vous faites attention, je brode toujours un petit renard sur l'intérieur du tissu. Cela permet de distinguer mes créations des autres... Ainsi donc je vous laisse seul juge de la qualité de mon travail, bien que... j'espère tout de même ne pas être au stade de devoir être pendue...

A ces derniers mots, la jeune femme ne peut s'empêcher d'adresser un léger sourire à ces deux interlocuteurs.
Ysendre.
    {A l’entrée avec Lucas puis avec Anaïs et son époux}

    Un sourire accueille le regard du Maître lorsqu'il relève la tête après ce baise-main inattendu mais dont l'ambiguïté affichée n'a pas échappé à la Hongroise. Et si le sourire montre un amusement certain à ce geste, dans les prunelles bleu gris ainsi que dans la dextre qui reste suspendue un infime instant de trop avant de se retirer dans le même effleurement que celui des lèvres sur sa peau, Ysendre laisse planer elle aussi un message équivoque teinté d'intérêt.

    - Vous n'êtes pas en reste non plus.

    Comme il l'avait fait, avec la même fausse discrétion, elle a laissé vagabonder son regard sur le Dentraigues. La barbe taillée avec soin, le goût apporté à la tenue, la coiffure et même la fragrance dont il s'est entouré, rien n'a échappé à la hongroise. Deuxième sourire amusé, saupoudré d’un petit regard malicieux. Elle se penche un peu pour lui murmurer dans un souffle quelque chose qui pourrait ressembler à un "parions sur qui de nous deux a passé le plus de temps pour obtenir ce résultat ?" Et se redresse, attentive aux prévisions sur la suite de la soirée qu'il lui offre sur le ton de la badinerie.

    Ce bras sur sa taille, cette main sur sa hanche, elle les accepte et ne se dérobe pas à leur contact. Après tout ... cette soirée est un jeu ... acceptons le jeu, donc. La volte qu’il lui impose est légère et ferme à la fois, agréable si elle se posait la question de ce qu'elle en pense et c’est une main complice qui rejoint celle de Lucas, feignant le besoin de ne pas perdre l’équilibre.
    Du regard elle suit les invités au fur et à mesure des scenarii proposés, rit de bon cœur à la tirade sur la merveille de l’Est et au plaisir -véritable qui plus est- qu’elle pourrait prendre à accueillir les princes déjà éméchés. Mais au challenge proposé, elle plonge ses iris clairs dans les siens.


    Un parfum, me dites vous, vil tentateur que vous êtes ?

    L’enjeu vaut la peine que la dame des étuves de l’Aphrodite se penche sur l’épineux problème proposé.

    Le défi me semble aisé à relever … moins à accomplir. L’homme n’a pas l’air d’être de ceux qui se défroissent facilement. Alors danser …
    Si je réussi, vous avez annoncé la récompense. Mais si j’échoue ? Une sanction est-elle prévue ? Que je relève le gant en toute connaissance de causes et conséquences?


    A l’entrée d’Anaïs et de son époux, ses réflexions furent à quelque chose près les mêmes que celles du Maître. Avec en filigrane une lecture plus féminine peut-être des attitudes de l'épouse.

    Vous avez parié sur un ... changement d'accompagnateur pour une dame au cours de cette soirée. Pour ma part, c'est sur celle-ci que je mettrais volontiers quelques pièces. Tout en elle est colère. Le sourire et le regard qu’elle dédit à la femme qui passe la porte est teinté d’empathie. La colère est facile à reconnaitre quand on l’a vécue. Regardez … Le port de tête, la démarche, la robe. Cette femme … Dies iræ incarnée sous nos yeux. Je ne sais pas ce qui a déclanché son hire, mais de cette camarde son époux fera les frais, tôt ou tard, mais ici, c'est une presque certitude.

    Elle détache en douceur sa main de celle de Lucas et s’écarte de son flanc, laissant sur sa taille l’empreinte tiède de son bras et se dirige vers le couple en faisant signe à un valet en livrée de venir les rejoindre, puis quand il se trouve à portée d’oreille du couple, elle s’adresse à lui.

    Débarrassez Madame de sa cape, je vous prie.

    Puis, à Anaïs et son époux, mais inconsciemment plus à elle qu'à lui, elle dont le courroux affiché a attisé la curiosité de la magyare.

    Je me prénomme Ysendre. Si vous le désirez, je puis vous servir de guide dans cette soirée. Vins de qualité ou gourmandises élégantes et raffinées, tout à été prévu pour que vous passiez une soirée inoubliable. Dites-moi ce qui vous ferait plaisir pour la débuter, et je reviens vous trouver avec.

_________________
Lucas.

      — Dans le Grand Salon, se mêlant aux invités —


    — Isaoth, Ambre, Ysendre, « Elle », Montparnasse, Septimus —
La soirée serait-elle au moins le demi-succès dont parlait le duc de Vichy? Peut-être. Peut-être pas. S’il avait été à la place de Flavien, il se serait fait quelques cheveux blancs. La réussite future de l’Aphrodite passait en grande partie par cette journée. Si les propriétaires voulaient couper avec cette image de bordel de bas étage, il fallait que classe et bon goût dominent. Inviter le gratin de la noblesse française contribuait au moins à ne pas transformer cette réouverture en petite sauterie de bas étage où les chairs étaient exposées et consommées sans aucune saveur de séduction, de raffinement dans l’art de plaire. En revanche, il ne fallait pas non plus trop édulcorer l’Aphrodite de façon à lui retirer toute sa substance. Ceux qui avaient répondu présent à l’invitation lancée par Flavien et ses patrons avaient une certaine image de l’établissement. Certains avaient pu également remarquer le nom de quelques salles : L’Initiée, la Mystique, l’Enfumée, l’Impudique, la Décadente… Un demi-succès? Peut-être…Si les invités se mettaient dans l’ambiance des lieux, si les galants, galantes et employés de l’Aphrodite les y engageaient. Si l’atmosphère transitait en partie tout au moins des mondanités vers le badinage.

Certains étaient déjà entrés dans le jeu: Edouard et Cassandre, Le prince et la princesse de Montlhéry, le duc de Vichy et son épouse, Ambre de Monmouth. Et puis, il y avait les galantes et galants: Gysèle, « Elle », Ysendre, Églantine et Montparnasse ne ménageaient pas leurs efforts. De tous ceux là, il ne savait pas lequel avait passé le plus de temps à se préparer, à prendre soin de leur apparence mais il ne pouvait que constater que chacun était prêt à tenir son rôle: écouter, offrir, séduire. Les approches étaient parfois différente mais elles étaient toutes dans la droite ligne de la nouvelle Aphrodite. Petit à petite l’ambiance s’approchait de ce qu’il s’était imaginé. Le demi-succès du duc de Vichy était à portée de main pour peu que l’on se donnât le volonté de réussir. A chacun la responsabilité de faire un petit pas dans la bonne direction. C’est d’ailleurs ce qu’il fit en murmurant à l’oreille d’Ysendre la « sanction » qui serait sienne si elle relevait le défi de faire danser le Valyria et qu’elle échouait.

Lorsqu’il lâcha la taille de la magyare pour la laisser accompagner Anaïs de Vandimion et son époux, il aperçut le duc de Vichy et son épouse dans le Grand Salon, chacun de son côté. Il perçut le jeu des regards de l’un comme de l’autre et esquissa un discret sourire. Le jeu était lancé et bien lancé pour ces deux-là et nulle doute qu’ils garderaient un bon souvenir de cette réouverture. Du regard, il chercha « elle ». Celle-ci se trouvait toujours en compagnie du groupe d’invités qu’elle accompagnait. Il chercha à lire au fond de ses prunelles. Arriverait-elle à les faire entrer dans le jeu? Ou bien étaient-ils venus pour déguster d’autres formes de plaisirs que celui de séduire d’un regard? Il dut se déplacer vers le centre de la pièce pour apercevoir Ambre en compagnie de Montparnasse. Une question lui tarauda l’esprit: lui céderait t-elle? Ou aurait-elle envie d’une autre fragrance nocturne? Quel était le meilleur moment pour aller lui présenter ses salutations et lui faire deviner le parfum dont il s’était paré en ce jour? Dans toute l’assemblée seules deux femmes pouvaient aisément déchiffrer le message qu’il distillait au travers de cet arôme et elle était l’une d’elle. L’autre? Elle se trouvait à la droite de la comtesse de lautrec. Quand à Ysendre, saurait-elle amener Anaïs à laisser parler son charme naturel? Ferait-elle danser le Valyria? Pour l’esthète qu’il était, chacune des femmes qu’il venait de détailler était un véritable régal. Elles faisaient pétiller ses sens, ravissaient son imagination.



    — Edouard —
S’étant acquitté de la tâche de recevoir les invités, il délaissa enfin l’entrée pour se mêler aux invités. Il alla saluer Édouard et Cassandre d’un signe de la tête discret, ne désirant pas briser la belle complicité qui se nouait entre ces deux-là. Lorsqu’il passa dans le dos du premier huissier royal, il lui glissa discrètement:

- J’ai pris pari que vous seriez le premier homme à obtenir un baiser d’une belle avec laquelle il n’est pas arrivé. Ne me décevez pas, le prix que je devrais débourser est assez conséquent.


    — « Elle », Ambre, Elienore —
Déambulant au gré de son bon plaisir, il passa le bras par dessus la tête d’un serviteur en livrée et happa une coupe de Figeac, la porta à ses lèvres. Il resta un instant près de la porte du jardin, l’épaule appuyée contre le mur, papillonnant entre les lignes élégantes d’une Ambre de Monmouth et le charme attirant d’une « elle ».

- Un véritable délice, n’est-il pas?

dit-il à l’un des invités qui passait devant lui et qu’il ne reconnut étonnamment pas. Parlait-il du vin ou d’un autre divertissement? Plaisir des papilles ou plaisir des yeux? Son regard croisa alors celui d’une biche au milieu des loups. Malgré l’attrait de la proie, la meute semblait pourtant bien pauvre en cet instant.


    — Ysendre —
Le galant passa au travers de la foule, croisa au passage Anaïs de Vandimion et Ysendre et en profita pour discrètement obtenir la confirmation qu’il souhaitait.

- Pari tenu ou suis-je trop gourmand?

La réponse qu’il reçut de la magyare fit naître un plissement de satisfaction à la commissure de ses lèvres. Les femmes étaient si admirables lorsqu’elles combinaient beauté décadente et trait d’esprit perçant, lorsque l’on pouvait jouter avec elles de tant de manières différentes. « Elle », Ysendre… Il faudrait qu’un jour Lucas complimente Flav pour la qualité de son recrutement d’autant plus que le Maître n’avait pas encore réellement fait connaissance avec Gygy et Églantine. Ysendre avait-elle accepté le pari? L’étuvière avait laissé un doute dans son esprit. Il le balaya d’une gorgée de vin: s’il perdait, il devrait indubitablement retourner à la Lyre d’Eurydice…et accompagné.


    — Elienore —
Il poursuivit son chemin jusqu’à se retrouver la hauteur de la duchesse de Vichy. Il prit place à sa droite. Sans même tourner la tête dans sa direction, il trempa ses lèvres dans le nectar carmin. Il apprécia les accents anisés au dessus desquels se déployaient les arômes de sous-bois agrémenté d’une légère note grillée. Puis, il s’adressa à la duchesse, sans détourner le regard de l’assemblée qu’il saluait d’un léger hochement de tête de temps à autre.

- Figeac…une saveur boisée idéale pour une biche dans l’attente de l’aube et de loups n’est-il pas? Il est regrettable que certains d’entr’eux craignent autant les biches. D’autant plus quand elle est fort…appétissante si vous me permettez l’expression. Pensez-vous que la meute a besoin que quelqu’un les guide jusqu’à la bonne clairière? Leur montre l’exemple à suivre?

Il se retourna alors vers la senestre et son regard chercha instantanément celui de la duchesse. Il se courba légèrement et la salua d’un léger hochement de tête.

- Lucas Dentraigues…au cas où mon nom n’aurait pas marqué votre esprit.

… Ce que son ego aurait considéré comme un véritable blasphème. Il trinqua avec elle, jeta brièvement un regard vers le duc de Vichy qu’il trouva un peu plus loin.

- Il parait que la meilleure façon d’apprécier le Figeac est de le déguster en croisant le poignet avec une jolie dame. Me permettrez-vous de découvrir ce nouveau petit plaisir?
_________________
Manon.cieran
    [Seule, dans le salon]



D'aucun pourrait croire que la jeune femme n'était pas à l'heure, or, il n'en était rien. D'aucun pourrait également se demander ce que l'invisible blondinette faisait en ce lieu. Et pourtant, elle était bien présente en cette soirée de réouverture de l'Aphrodite et à l'heure. Ne vous y trompez pas, Manon n'essaiera aucunement de se montrer délicieusement avenante, elle ne tentera pas non plus de converser plus que de raison ou de séduire hommes ou femmes. La jeune fille n'est point galante, simplement employée comme en témoigne sa mise étrangement sobre pour quiconque la connait un tant soit peu. La dragée avait, en effet, délaissé ses traditionnelles robes acidulées faites de camaïeux rosés, ou écru et sinople pour une cotte en drap de lin de couleur bleu charron. Ses cheveux, toujours dans une volonté de simplicité, étaient réunis en une tresse lâche. Et bien que la jeune fille ne soit pas une sucrerie inscrite au menu déjà très alléchant proposé par l'établissement, elle était dotée d'une mission de la plus haute importance. De fait, dans l'attente de pouvoir accomplir la dite mission, ô combien importante, nous l'avons déjà dit, les bottines de Manon foulaient le sol discrètement. Ses narines se perdaient dans les effluves de galants et galantes et d'invités : de l'eau de rose ici, du lilas et peut-être une touche de mimosa par là, et qui se mêlaient à l'eau de violette qu'elle portait. Alors que son odorat se maintenait en éveil, les aigues-marines espiègles balayaient ce qui se passait autour d'elle : de ce chat qui passait nonchalamment entre les invités, à cette jeune femme qui souriait ou encore à cet homme qui semblait mal à l'aise, en passant par cette jeune femme qui avait besoin de prendre l'air et en n'oubliant pas ce couple de quadra.

Mais, que faisait-elle à errer comme cela au sein d'un établissement à la réputation peut-être douteuse par le passé ? Bien déjà pour commencer, cette réputation "sulfureuse", Manon n'en avait connaissance. Et pour elle, Angèle, Ysendre, Elle, Lucas, Eglantine, Gysèle et Montparnasse étaient des hôtes et hôtesses d'accueil à temps complet, tandis qu'elle n'était présente qu'en extra de temps à autres afin de gagner un petit peu d'argent qu'elle pourrait dépenser, non pas au jeu de l'amour et du hasard, mais simplement aux jeux de hasard. L'établissement n'était donc pour elle qu'un hôtel huppé proposant dégustations, bains et divertissements. Un établissement bien sous tout rapport en somme et qui lui permettait de pouvoir s'adonner à son petit plaisir librement sans avoir à taper ni sa mère, ni son oncle. Y a pas de sous-métier, M'sieur, Dame, et l'indépendance coûte cher ! Les propriétaires de l'Aphrodite lui faisaient confiance ; elle se devait donc d'être à la hauteur pour accomplir la fameuse mission...
Voilà donc, pourquoi elle déambulait discrètement, observant les réactions, les badinages, la fausse modestie, les sourires, les non-dits des uns et des autres. Ici, elle effleurait de la pulpe de son index dextre ce mur, là, ce rideau ou cette tapisserie finement ouvragée - alors qu'entre les doigts graciles de la sénestre se déliait une ombre grenat -, tout en profitant de chaque instant pour décoder cette société qu'elle ne connaissait pas tellement. Et tandis qu'elle tentait de percer l'inconnu, elle ne pouvait s'empêcher de se demander :

"Mais qui la trouvera ?"


Affaire à suivre...

_________________
Cassandre_
[Grand Salon - Edouard et furtivement Lucas]


Si la météo était moins clémente, la blondinette se verrait bien recroquevillée dans un fauteuil, près d'un feu de cheminée, une tasse de lait chaud avec miel à la main, observant Edouard philosopher pour répondre à ses interventions plus sérieuses, un petit sourire amusé se mêlant à l'écoute attentive. Et puis à la question rhétorique, de rappliquer un :

Dans d'autres circonstance je vous aurais demandé pourquoi mais vous avez de la chance, ce soir ne s'y preste pas.


Enfin, Cassie lui adressa un sourire bienveillant en guise de ponctuation. Le but n'était pas non plus de réveiller la morosité chez le Mainois. D'ailleurs, il avait le sens du rythme passant du grave à la badinerie avec au moins autant de facilité qu'elle. Et après avoir planté ses pupilles dans les siennes, la jeune femme se mit à rire.


Haaan mais ! La galanterie voudrait que vous ne posiez pas la question ! Mais comme je compte vous vendre à une rombière, je peux bien vous répondre.

Elle laissa cependant son faire faire le tour du salon pour observer ce qui se tramait autour deux, faisant le durer le suspens, se décidant même à goûter le vin. Puis reportant son attention sur son chevalier de soirée.

Vous n'allez pas le croire. Mais la personne qui m'a remis l'invitation a refusé que je décline l'offre. Je me demande d'ailleurs toujours pourquoi. Alors ma curiosité a été piqué.


Puis sur le ton de la confidence.

Mesme si avant d'entrer, je comptais rester très peu de temps. Voyez genre, j'ai fait acte de présence, donc aucune raison pour vous de rasler, et moi j'ai une urgence  à régler !

Le silence s'installa un instant. Le temps de saluer Lucas avec un sourire avenant, nullement perturbée à l'idée que quelqu'un puisse avoir l'envie de s'installer avec eux. Elle lui laissa le loisir de glisser quelques mot au premier Hussier, non sans tendre discrètement l'oreille, mais la Cassie a pu se brosser pour entendre l'objet du furtif échange.

Puisque c'est comme ça, la voilà repartie à l'offensive, na ! Avec une moue malicieuse.


Alors distes-moi, lors des enchères, laquelle dois-je convaincre de repartir avec vous parmi ces dames ?
_________________
.elle


["Elle", Julien, Calico, Ishtara, Loyse grand salon]
    Les iris verdoyantes portées sur le petit groupe qui l'avait accepté comme "guide" de leur soirée, le pas stoppa auprès de causeuses et d'une table garnie de petites gâteries toutes plus attrayantes les unes que les autres.
    Un léger signe de main à peine perceptible fit approcher un des engoncés faisant le service des vins, le nom du premier vin servi lui échappant totalement jusqu'à l'entendre prononcé un peu plus loin par dieu sait qui mais que la rose se mit à bénir sur l'instant.
      Si la robe carmin de ce Figeac trouve grâce à vos yeux, je vous invite à vous servir à votre convenance sans aucune restriction.
      Cette soirée est faite pour vous ravir les sens.
      La vue, luxe de l'endroit, courbes d'une robe, couleur d'un plat...
      Le goût, moultes saveurs, qu'il s'agisse des boissons ou des mets qui vous seront servis.
      L'ouie, murmures, chuchos, musique jouée ou chantée à l'oreille par une voix d'ange qui pourrait s'élever au cours de l'avènement de ce renouveau.
      Le toucher, d'une étoffe, d'un cristal, d'un compagnon de danse
      L'odorat, fumets d'un plat, subtilité olfactive d'un vin, fragrance envoutante d'un parfum délivrant son message...

    Léger sourire à cet instant où le regard du Dentraigues croise le sien, comme s'il avait pu lire ses pensées et ce qu'elle allait dire.
    Ou était-ce le regard qui avait inspiré la phrase suite à la visite chez la dame de Monmouth, question qui n'aurait point réponse.
      Un repas vous sera servi sous peu, et des animations vous seront proposées également.
      Je me dois cependant d'en garder le secret, n'est-il pas grisant de se laisser prendre par la surprise, surtout quand celle-ci vous est assurée d'être agréable ?

    Se remémorant l'action d'Ishtara sur une des personnes les accompagnant, "Elle" ajouta avec un naturel tenu presque déconcertant.
      Surprise à la hauteur de nos invités de marque cela va s'en dire

    Laissant libre court aux réactions, discussions et au service du Figeac, les émeraudes vagabondèrent dans le grand salon, repérant chacun de ceux qu'elle pouvait connaître avant d'apercevoir un homme seul verre en main.
      Je vous prie de m'excuser, je vais m'enquérir du bien-être d'un convive esseulé, je vous laisse en compagnie satisfaire vos papilles et n'hésitez surtout pas à faire signe si besoin

    S'inclinant poliment auprès du groupe, "Elle" délesta le plateau d'un verre de Figeac et se dirigea vers celui dont elle comptait rompre la solitude momentanée.


["Elle", Ysaoth grand salon]
    Pas glissé jusqu'à l'esseulé, velours jouant sa musique chuintée sur le sol, "Elle" se positionna, toute en subtilité, légèrement en retrait sur sa droite laissant sa voix suave s'élever.
      Un véritable travail d'orfèvre n'est-ce pas ?
      Le doigté de l'artisan n'est pas à mettre en doute.

    Jades laissées volontairement portées sur l'horloge, le verre de Figeac vint rejoindre lippes pour mêler le carmin du breuvage à celui de ses pulpes et en savourer toutes les rondeurs.

_________________

Merci JDMonty
Elienore
[Grand salon. La biche dans le sous bois, rejointe par Lucas ]

La coupe se portait machinalement à ses lèvres, toujours par petites gorgées mais dont elle avait perdu le compte. Insidieusement l'alcool faisait son œuvre lui enlevant cette réserve naturelle qui était la sienne.

Ses prunelles, couleur de feuilles en été, continuaient de détailler les loups présents. L'été était passé pour laisser place à l'automne, grande période de chasse. Cependant dans le grand salon, malgré la chaleur bienheureuse qui y régnait, les loups semblaient être entré au cœur le plus froid de l'hiver.
Il était sans doute plus confortable pour certains de rester bien à l'abris de sa tanière que de s'aventurer dans le sous bois. Devait-elle pour autant se résigner ou au contraire faire preuve de cette patience qui la caractérisait?

Elle perçut sa présence a ses côtés bien avant que sa voix grave ne lui parvienne. Les mots étirèrent ses lippes en un sourire amusé. Était-il donc si simple de lire en elle comme dans un livre ouvert? Il est vrai que le message qu'elle envoyait se voulait facile a déchiffrer.
Elle pivota légèrement vers lui alors qu'il en faisait de même, se retrouvant face à face. Son regard ne se déroba pas à celui qui y plongeait, le soutenant de la même intensité. Elle reconnu l'homme distingué et séduisant qui les avait accueilli à leur arrivée. Ainsi donc il se nommait Lucas. Qui était-il exactement en ce lieu? Car il en faisait pleinement partie à n'en point douter et au vu de ses paroles il se proposait de jouer les batteurs.


Je suis... Elle s'interrompit. En d'autres lieux elle aurait déclaré son nom, probablement ses titres mais ici tout était différent. Pour cette soirée elle ne souhaitait pas faire partie de cette Haute Noblesse mais simplement être une femme avec toute la panoplie de facettes qui se rattachait à son genre. Elle lâcha donc en toute simplicité...Elienore

Le regard de Lucas se défila vers une autre partie du salon. Le sien suivit la même direction pour se retrouver sur son compagnon. Il semblait avoir perdu la jolie blonde Eglantine avec qui elle l'avait laissé. Ses émeraudes s'y attardèrent et sa voix légèrement songeuse déclara.

Connaissez vous le code de conduite des loups Lucas?
Ils pullulent dans les forets qui couvrent mes volcans d'Auvergnes. Chaque meute possède à sa tête un chef qu'on nomme l'Alpha. C'est à ce dernier que revient le droit d'attaquer le premier la biche. Aucun autre ne s'y risquera, aussi appétissante soit la proie, sans avoir l'approbation de l'Alpha ou sans avoir la certitude qu'il est déjà occupé ailleurs...


Elle quitta Ysaoth pour revenir à Lucas, lui souriant, le regard pétillant d'un brin de malice.

Mais peut être que les loups de Paris n'agissent pas de même et qu'il suffit, comme vous le dites, de leur montrer le chemin de la clairière.

Elle prenait plaisir au badinage qui s'était installé entre eux. Le ton était léger, agréable et subtile. Elle prit un air faussement ingénue à la meilleur façon selon lui de déguster le Figeac.

Il serait bien cruel de ma part de vous refuser la découverte de ce petit plaisir et fort stupide de m'en priver moi même.

Réponse d'Epicurienne. Elle leva sa coupe, lui indiquant qu'elle était prête a se laisser guider dans ce petit jeu tout autant que dans d'autres.
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Sabaude
[Coté Pacte d'Orphée - Véra, Calyce, Sabaude, Carys]

La porte du Pacte d’Orphée s’était refermée sur les trois nouveaux venus sous les regards impassibles de l’homme de confiance du Duc de Messey et du portier La Tortue. Les bras des deux femmes avaient ensuite été abandonnés à leurs flancs au profit d’un verre de liqueur aussi prestement vidé que rempli par les soins d’un Renard encore sous le choc.

Vera Von Bretzel ! Articula et appuya-t-il chaque syllabe après avoir fait claquer le fond du verre sur le comptoir. Je ne sais encore si je dois vous remercier pour ces retrouvailles ou vous faire subir mille maux pour votre inconscience. Le duc alençonnais tendit un index vers le mur devant lui, celui que bordait le jardin commun aux deux établissements.

A quelques pas de là, discutent, boivent, s’ennuient ou se charment des hommes et des femmes qui pourraient voir en notre petite angevine ici présente, un en-cas de choix. Autant jeter une souris au milieu de chats.

Constatant que de la petite entaille faite à sa main, son sang s’écoulait paresseusement au creux de sa paume et le long de ses doigts, Sabaude laissa mûrir sa tirade dans l’esprit de la limousine le temps qu’on lui apporte de l’eau et des linges propres. Il laissa Carys bander sa blessure puis lui intima d’aider la marieuse à faire disparaître toutes traces de souillure, lui-même allant faire de même avec la Dénérée.

Je vous prie de pardonner cet accueil cavalier, mon Adoptée, mais je crains pour votre sécurité et le désordre que ne manquerait pas de faire naître une entrée de votre part dans un établissement rempli de nobles royalistes susceptibles de vous reconnaître.

Il attira le petit grain de folie angevin contre lui et referma ses bras sur celui-ci. Il ne pouvait se montrer autrement que protecteur envers la mère de sa fille. Ses lèvres se posèrent sur son front pour y déposer un baiser chaste.

Vous allez rester ici, Calyce. Dans mon antre parisien. Carys veillera sur vous et à votre confort jusqu’au matin où nous vous ferons partir en toute quiétude. On vous apportera de quoi manger, boire, jouer. Je vous recommande l’Angevin, cela devrait vous plaire ! Et si vous êtes sage, je trouverais à vous envoyer de la compagnie un peu moins bourrue que celle de ces deux là, le temps que je puisse moi-même revenir vous voir. Je ne promets toutefois pas de ne pas enfermer notre von Bretzel dans mes cachots pour y marier des rats.

Il s’écarta en riant sous cape du corps fragile et tiède pour aller fouiller derrière le comptoir et lui remettre le coffret en bois à l’intérieur duquel on pouvait trouver les gobelets taillés en forme de poney et la boule en os.

Faites attention, l’une des dernières personnes a y avoir joué n’est autre qu’une poney rose, Erwelyn. Peut-être allez-vous être convertie rien qu’en touchant les pièces.

Sur un sourire chaleureux et un baisemain, Renard s’éloigna. Des recommandations furent murmurées à l’oreille de son homme de main.

Qu’elle ne sorte pas d’ici, au besoin enferme là au sous-sol. Ferme la maison de jeux pour ce soir et n’ouvre qu’à moi ou ceux que je t’enverrai. Ils auront pour consigne de frapper à la porte deux coups suivis de trois rapides puis deux autres à nouveau.

Sa dextre vint ensuite pousser d’une impérieuse douceur une Véra au creux des reins.

En route ma chère, nous passerons par les jardins. Vous avez de la chance que les convenances me retiennent de fesser votre séant et de vous hisser en travers de mes épaules pour vous mener à la fête tel un sac de blé !

Les prunelles du jeune homme brillèrent des flammes des chandelles et d’une ardente espièglerie, un trait de caractère qui le préservait de devenir une de ces ombres de noblesse désabusée. Et parvenus sur le seuil de la petite entrée discrète qui les livrerait à l’Aphrodite, il déposa un baiser sur la joue de son invitée et lui souffla un :


Merci.

Comment lui reprocher d’être elle quand il affectionnait ces caractères enjoués, un brin écervelé, un peu fou, un peu de tout?


[Au Grand Salon - Véra- Sabaude prenant la direction du groupe Erwelyn, Lexhor et Axelle]


Au sein du Grand Salon, il prit le temps d’observer. Où étaient-ils ? Impossible de garder pour lui le petit incident. Il devait les prévenir.

Ma chère Véra, vous me devrez le plus grand des conforts quand je viendrai en Limousin pour l’exercice de notre Premier Secrétaire d’État que je vois droit devant nous. Et je vous mets au défi pour cette soirée de nous marier deux célibataires. Bien évidement je suis hors jeu. Il y a sur une causeuse, deux candidats potentiels.

Notre goupil venait de repérer Cassandre en grande discussion avec un homme dont le visage ne lui était pas inconnu.
Dans son habit noir il traversa l’endroit tel un félin suivi de la belle, le regard haut et le pas sûr.


Vos Altesses, inclina-t-il légèrement le buste quand ils rejoignirent le petit groupe formé par Lexhor, Erwelyn, Justin et Axelle. C’est un plaisir que de vous voir tous les deux quand je pense que des esprits malins ont égarés dans la campagne des invités à votre mariage.

Sur un sourire il se redressa et s’effaça d’un pas ou deux pour laisser Véra se présenter. Il s’approcha alors flanc à flanc d’Axelle pour lui faire part de la situation, en toute discrétion.

Mon accompagnatrice, ici présente n’est pas sortie seule de son chariot des dames. Calyce est ici. Pour éviter tout impair je l’ai menée au Pacte d’Orphée, sous la surveillance et protection de Carys. Les yeux d’Hades sauraient-ils s’assurer que personne n’aille fouiner par la bas ?


[Sabaude – Justin puis Sabaude se dirigeant vers les vins et liqueurs. ]


Messey, sur la promesse faite au petit groupe de revenir, rejoignit Aunou qu’il aborda avec l’air et le ton de la complicité.


J’ai bien reçu votre présent, mon cher Duc. Je vous remercie pour cette attention qui s’est révélée utile plus tôt que je ne le pensais…. Je crains d’avoir dû enfermer une invitée au Pacte d’Orphée.

Le regard qu’il plongea dans le sien se voulut apaisant avant de se détourner vers les boissons.

Sur ce, pardonnez-moi, il me faut boire !
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Ysaoth
Fines dorures, décors champêtres, rappelant les objets destinés à l'art de la table et du salon, références discrètes à la culture grecque, essentiellement par de petites notes rappelant Arthemis et Dyonisos, l'une en pleine partie de chasse, l'autre en pleine partie de... et bien, en pleine bacchanale. Reflets sincères de la soirée qui prenait place dans le salon d'où le Chancelier contemplait la pièce d'art. L'objet était bien choisi, les thématiques qu'il proposait en lecture renvoyaient bien à l'atmosphère voulu par les propriétaires des lieux, comme une notice, un guide, ou un avertissement pour celui qui le lit. Ysaoth sourit, le verre négligemment remonté vers sa bouche, sans qu'il n'en trempe les lèvres. Il s’enivrait des vapeurs de raisin fermenté, tout en se demandant de quel bord il se trouvait.
Le travail du bois était remarquable. Pas un coup de ciseau, pas une trace du passage de la main de l'homme. L'horloger avait simplement intégrer son mécanisme dans une pièce de bois qui, s'il n'y avait pas la complexité des motifs, donnait l’apparence d'être naturelle tant le travail était précis. Il leva sa main, et porta le bout de ses doigts sur une pomme ciselée dans une pièce de noyer. Les motifs du bois, renforcée par la couche de vernis, renforcé le côté organique du fruit. Ronde et brillante, la lumière des chandelles se reflétaient dans la partie charnue qu'il souligné d'un lent mouvement de la main. Il ferma les yeux, laissant ses doigts dévaler les courbes, souligner le renflement. Là, juste à ce moment-là, il ressent une irrégularité, volontaire d'après lui. Elle est plus la conséquence de la précision du travail dans le rendu naturel de la pomme que de la maladresse de l'artisan.
Petit à petit, privé volontairement de ses yeux, des sons se dégageaient de l'ambiance générale.
Un éclat de rire de sa fille, à l'autre bout du salon, lui étira un sourire comme très peu étaient capables de lui étirer. Il avait l'occasion de l'observer, travaillant avec elle et aura été, contre toute attente, le premier témoin de son épanouissement, toujours en cours selon lui. Et tous les jours que le Très Haut pouvait lui offrir, il ne manquait pas de se remémorer Cassie plus petite. Il se souvenait de toutes ces choses qu'elle lui avait offertes alors qu'il n'était pas destiné à les recevoir, lui qui n'était pas son père biologique. Il se souvenait de cette époque ou, pas encore noble et venant juste d'arriver à Montpensier, elle le regardait travailler dans son atelier de charpentier. Non qu'elle s’intéressât particulièrement au travail du bois. Elle avait simplement développé cette passion pour défier la vigilance d'Ysa. Tout ça pour se mettre dans des situations incroyables qui, bien souvent, nécessitaient l'intervention du grand bonhomme à un moment ou un autre. Parfois, un simple regard arrivait à la dissuader un temps. A d'autres moment, il devait aller la chercher en hauteur, ayant eu le temps d'escalader quelques poutres. L’éclat de rire qu'elle venait de produire, au milieu de l'Aphrodite, n'était ni très fort, ni très long. Il aurait pu même être discret pour qui ne prêtait pas l'oreille, voire complètement inaudible. Mais pour Ysa, il était du cristal, lui rappelant alors ces moments où il courrait auprès du Président du Palais d'aujourd'hui, à l'époque âgée de 5 ans, à travers les poules. Elle lui offrait ce même genre d'éclats de rire qu'il venait de percevoir.
Son doigt heurta une forme qu'il n'avait pas perçu jusqu’à présent et qui n'avait rien d'un fruit. Il en dessina les contours sans ouvrir les yeux. Une tête de félin. La bouche ouverte et les crocs sortis, certainement prêt à bondir. Associé à une soudaine percée de la vois de la Manouche, il se souvenait d'un soir, perdu en pleine campagne Angevine, essayant de se réchauffer autour d'un feu, en compagnie de la Princesse Melissandre et d'autres, dont il ne se souvenait pas. Ce soir-là, il s'en souvient, il était resté essentiellement silencieux. Il taillait un bout de bois qui, lui aussi et sans atteindre la précision de celui qu'il était en train de contempler du touché, avait pris progressivement la forme d'un félin. Il se demandait si la Casas l'avait toujours. Certainement pas là, ce soir. Peut être rangé sur une étagère au milieu d'autres bibelots, ou dans une malle sous d'épaisse couvertures et objets divers.
Un glissement de tissu, puis une odeur. Il ouvrit doucement les yeux, se réhabituant à la lumière. Ce fut fait en quelques secondes tant l'éclairage était maîtrisé et juste suffisant pour créer une sphère intime dans ce salon qui commençait à se remplir.


["Elle", rejoignant Ysaoth devant une des horloges du grand salon]


Un véritable travail d'orfèvre n'est-ce pas ?
Le doigté de l'artisan n'est pas à mettre en doute.


Il se tourna légèrement, voyant du coin de l’œil qu'Elie semblait en très bonne compagnie. Lucas lui tournait autour. Il la reniflait presque, et elle se laissait faire bien volontiers. Les hommes et les femmes avaient tendance à mettre de grands mots et de la poésie dans les actes les plus primaires. La beauté se trouvait pourtant dans l'essence même de l'accomplissement de cet acte, qu'il soit dépourvu de filtre n’entraînait, selon lui, aucune conséquence sur le plaisir ressenti. Sur son érotisme aussi. Lucas lui tournait autour. Ce simple mouvement était excitant. Ils ne se regardaient pas. Juste là, l'un à côté de l’autre, affecté par la présence, l'odeur de chacun, de cette pointe enivrante de jasmin. Le son aussi. Certainement que la voix masculine raisonnait dans le corps de la "Duchesse de Vichy". De son côté, la voix qu'Ysa venait d'entendre raisonnait en lui. Veloutée et douce, il se laissant envelopper par le parfum. Il prit une discrète inspiration. Une note florale, de la rose peut être. Mais c'était léger, discret, suffisant. Il ne regardait pas la Dame qui venait de lui parler. Le timbre ne lui était pas particulièrement connu. Il ne s'agissait pas de quelqu'un qu'il connaissait. Mais qu'importe. Il porta son attention sur l'horloge, à nouveau.


Oui. Le travail est brillant. Fermez les yeux.

Ne sachant pas si elle s'y connaissait, il lui tendis sa main droite, espérant qu'elle pose la sienne à l'intérieur. Les doigts de Vichy portaient les stigmates de son ancienne vie. La peau épaisse, calleux, ses mains étaient toutes masculines et à son image, sans réelle finesse pour qui en avait l'habitude. Il senti ce premier contact entre les peaux de l'un et de l'autre et porta la main délicate de la galante, semble-t-il, vers l'élément de l'horloge qui l'avait interpellé quelques instants plus tôt. La fameuse pomme. Il l'accompagna pour qu'elle parcoure la surface de la petite boule de ses doigts, glissant elle aussi sur le vernis. Et, d'une voix de basse, audible seulement pour "Elle", il dit

Vous le sentez?... il lui laissa un peu de temps pour se faire un idée puis fit quelques commentaires pour l'accompagner. ...le sens du détail, dans l'irrégularité de la pomme, objet pourtant simple et passant inaperçu à l’œil dans toute cette composition, qui prend toute sa dimension sous de légères caresses dès lors qu'on admet que ces petites imperfections ne sont pas le fruit d'une erreur mais l'accouchement d'un savoir-faire, sinon unique, au moins rare.

Il relâcha la main de la Dame, non sans une légère caresse du pouce sur le dos de celle-ci tout en lui disant

Je me nomme Ysaoth. Je suis enchanté de vous rencontrer.

Il lève son verre à l'attention de sa rencontre et, pour la première fois, oriente son visage vers "Elle, plongeant ses yeux noirs dans les deux gouttes vertes.

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Evroult
[GRAND SALON. YOHANNA, GYSELE]

    Adieu bonheur, plaisir, gaieté ; bonjour aigreur, violence, venin. Il se laissa déposséder de la cage sans un regard adressé au valet, pupilles vissées non pas sur sa baronne, mais sur l’hôtesse d’accueil. Sans un mot de sa part, sans doute aurait-on pu croire que le jeune courtisan vivait là un coup de foudre fougueux & excessif ; mais une fois le sifflement âpre & brûlant parvenu à ses oreilles, les traits aux allures d’enfant qui se crispèrent soudain finirent de dissiper le doute. La haine, palpable, se fit écho à celle de la jeune rousse, comme toute réponse à la pique vipérine.
    Pourtant, elle ne vint pas des mêmes graines.

    Quand Gysèle s’offusquait d’une traîtrise – à raison, d’ailleurs – son impétueux petit frère, lui, devenait rouge de rage & de honte mêlée à l’idée qu’elle ait pu, pour la soirée de sa vie, face à sa baronne bienfaitrice, à peine le premier regard échangé, vomir tout son fiel. En fait, il avait commencé à gronder dès lors que quelques mèches rousses s’étaient présentées devant lui : cette catin pitoyable osait foutre partout sur son chemin. La morsure infligée à l’intérieur de sa joue lui arracha un frémissement de narines, comme un taureau irrité & tenu fermement en laisse.

    Car il ne répondit pas, non. En fait il n’en eut pas le temps, tant baronne fut prompte à embarquer son monde vers des terres moins brûlantes pour éviter l’esclandre. Mains liées & lippe bouclée, la colère qui l’animait déjà fut tuée dans l’œuf par l’éclair prometteur d’une madone dominante. Ce n’était pourtant pas l’envie qui manquait : il avait, prêt à l’action, tout un chapelet d’insultes & de répliques traîtres basées sur le peu – & néanmoins gouteux – qu’il savait de sa vie. Attaquer sur le frère – l’autre, s’entend –, la mère, le métier, la rousseur, la mère, les moines, les cicatrices, les cheveux courts ou encore la mère lui était même d’une aisance déroutante. Là où d’aucuns n’auraient jamais osé se servir d’armes si perfides & sournoises, lui se targuait de pouvoir en user à outrance. Jusque-là, en vérité, rien n’avait marché… jusqu’à s’attaquer au frère.

    Y penser seulement traça un bref sourire carnassier au travers du mutin dont il tentait de se parer à nouveau. Alors que, silencieux, ses pas s’allongeaient sur ceux de sa baronne au bras de Gysèle – ou bien était-ce l’inverse qui sait –, le bras se tendit pour saisir une coupe à peine le grand salon passé. Pour une fois, il ne força pas pour se mettre au centre de l’échange. Pour une fois, l’impétueux, le fougueux, l’intenable fils Ponthieu ne fit rien d’indécent, d’outrageant, d’explosif. Rien.
    La coupe parvint à sa lippe dans un geste presque trop léger.
    Le sourire, adressé au breuvage, se détendit dans un trop plein de simplicité.
    L’allure se fit fluide, flâneuse, d’un prédateur désintéressé par la concentration de proies diverses & variées à sa portée.
    En fait, il avait déjà choisi sa conquête du soir.

    Gysèle ne sortirait pas d’ici indemne.
    Lui non plus, sans doute.

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[REFONTE]
.elle


["Elle", Ysaoth grand salon]
    Tout juste un mouvement, le catogan d'ébène suivant l'intention portée vers... Lucas, émeraudes suivant la tête pour découvrir le Dentraigues en chasse, carmines s'étirant fugacement, l'Aphrodite reprenant ses droits doucement dans la séduction.
    Etonnamment sans même lui avoir porté le moindre regard, la voix grave s'élevant du convive l'invita à clore ses prunelles, le sourcil droit de la rose se haussant légèrement à cette requête jusqu'à voir dextre se tendre à son attention.
    Un pas glissé vers l'avant, senestre vint à la rencontre de la main offerte, découvrant avec étonnement celle d'un travailleur, rudesse et callosité de mise, la prestance et la tenue de cet invité supposant pourtant un tout autre rang que celui d'un artisan, mais l'habit ne fait pas toujours le moine.
    Aura intrigante se dessinant lentement autour de celui pour qui elle refermait les volets de chair sur la prairie estivale de son regard.

    La délicatesse dont faisait preuve son guide tactile pour lui faire découvrir la finesse du travail du bois, était en total contraste avec la rugosité de sa peau, dénotant cela dit une masculinité toute particulière, et une sensualité à fleur de peau.
    Le passé d'un homme ayant déjà vécu surement plus d'une vie, les empreintes de la galante s'imprimant sur l'aspérité qu'il voulait lui faire découvrir , répondant d'un léger hochement de tête au souffle interrogateur qui vint s'écraser en sourdine à son esgourde.
    Au rythme des explications murmurées, le détail se vit de nouveau parcouru du bout des doigts, masculins et féminins s'entremêlant dans un frôlement calculé, ou non, le temps d'une inspection commune.

    Senestre libérée de son guide dans une subtile attention sur le satin de son revers, un nom fut enfin donné à cet homme lorsqu'elle rouvrit ses iris herbacés sur lui, découvrant la profondeur d'un regard obsidien dont il eu été vain de nier l'intérêt qu'il pouvait susciter.
    Légère inclinaison de tête en guise de salut respectueux à sa présentation, verre féminin fut également levé en direction du duc de Vichy, jades se relevant pour rencontrer onyx dans un fin sourire.
      L'enchantement est mien, messire.

    Et venait l'incontournable moment où il lui fallait se présenter, mais en cette soirée spéciale donner le pseudonyme d'"Elle" était-il approprié ? probablement pas, seconde option fut donc choisi.
      Vous pouvez me nommer Rose.
      Et je vous remercie pour cette... autre façon caressante de découvrir ce trésor artisanal.

    Gorgée de carmin glissant entre ses lèvres, sans lâcher pupilles de son interlocuteur.
      Je n'ai pu m'empêcher de sentir votre paume contre la mienne, votre analyse vous viendrait-elle d'une expérience personnelle de cet art ?
      Serais-ce de l'amour du travail du bois que provient la sensualité de vos explications quand vous évoquez les caresses de l'artisan sur la matière ?

    Nouvelle gorgée de Figeac prise du bout des lippes, un discret sourire se dessinant sous le couvert d'un regard verdoyant sondant les ténèbres offertes en reflet.

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Merci JDMonty
Alvira
Sirotant son verre, elle écoutait Septimus la menacer de son sort pour les jours prochains. Il adorait cela, lui saper le moral. Lui faire lever les yeux au ciel, elle le lui rendait très bien cependant. Pendant qu'était débattu une nouvelle fois l'état de sa garde robe, Alvira se dit que sous peu il en viendrait à évoquer les décolletés, le dessin de sa silhouette ou encore son cou qu'il taxait de lézard suivant le rendu sur parchemin. Silencieuse, et vin désormais avalé, la jeune femme se mâchouillait l'intérieur de la joue. Son hanap vide comme ustensile ou arme aurait pu lui servir afin d’assommer son accompagnateur.

Il est de ces choses sur lesquels nous sommes impossible à concilier. Les robes en font partis. Vous aurez beau être une couturière Maître de talent si vous venez à échancrer un peu trop les étoffes sur des atouts féminins, notre cher Septimus n'en sera dès lors pas satisfait. Tout comme le damasquiné semble lui rappeler des tentures.

Coup d'oeil sur le Seigneur d'Artus, avant de secouer lentement et très légèrement sa possession de l'Aphrodite. Autour d'elle, des jeux sont en cours, chacun sa proie. La Dauphine jette à cet instant son dévolu sur le stand de boisson, ayant envie d'une liqueur. De celle qui vous met la gorge en feu et vous fleurit la bouche.

Je vous prie de m'excuser, une petite chose par là-bas attise mon envie. Je n'en ai pas pour longtemps.

Elle avait dit cela en posant sa dextre sur le bras gauche du Bourguignon, celui qui la rivait à lui, ou qui le collait à elle. C'était à ne pas trop savoir comment, l'enchevêtrement simple mais solide assurait un maintien plutôt global. Délicatement, la Duranxie décolla les doigts de son cavalier, s'assurant ainsi du détachement qui s'opérait sans pour autant le brusquer. Il était déjà trop tard, la musculature, même camouflée par les tissus austère se faisait sentir, une raideur suffisamment perceptible pour qu'elle insiste davantage. Finalement, il était un maintien ambulant dans ce lieu. Souriant, elle lui indiqua plus bas, comme pour le rassurer, et que tout se passerait bien.

Septimus ?
Je vais y aller, je reviens vite, je vous assure.


Le bras se relâcha enfin à ces mots, pendant que la main du cétacé finissait de libérer le membre capturé. Voilà qu'elle était à nouveau en pleine possession de ses moyens, de ce fait, elle ne mit guère de temps à attraper le pan rouge de sa robe, empruntant la direction qu'elle lorgnait depuis de longues minutes maintenant. Devant l'étalage de tant de spiritueux, elle questionna à haute voix.

Hum... Que me conseilleriez-vous à cet instant ?

Au diable la prune, il était parfois bon de changer. Ses paroles s'adressaient à un expert, ou pas, le regard tourné pour quelques secondes sur le Valyria, vérifiant qu'il ne prenait pas la fuite par la porte, ou les fenêtres.
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⚜️ Sa Majesté Alvira de la Duranxie - Ni remords, ni regrets ⚜️
Lexhor
[Lexhor et Erwelyn, dans la grand salon]

A près un petit voyage en coche plein d'émotions, les couple princier était très ému en arrivant devant l'Aphrodite. La poire avait fait son effet, comme toujours, et ils se trouvaient en de bonnes dispositions pour pénétrer au sein de ce genre d'établissement. Légèrement débraillés mais avec classe, il se avancèrent puis entrèrent dans le club habillés comme des Princes, après qu'Erwelyn se soit vue gratifiée d'une plus ou moins discrète main aux fesses.
A l'intérieur ils furent accueillis et annoncés bien mieux que bien souvent au Louvre, sans erreur sur leurs titulatures, ce qui faisait forcément marquer des points aux tenanciers. Rapidement ils furent dirigés vers le grand salon où bon nombre de convives étaient déjà présents et où visiblement la Princesse était bien connue, puisqu'on vint lui sauter au coup dès son entrée. Son époux lui glissa alors quelques mots à l'oreille...


Juste une fois tu dis ?


Bien qu'il était de notoriété publique qu'Erwelyn ne passait que rarement inaperçue, on aurait dit qu'elle était une habituée des lieux tant elle y semblait connue ce qui amusa beaucoup Lexhor. Ce dernier lui adressa un sourire en coin avant de reporter son intention sur leur interlocutrice qu'il salua à son tour d'une légère inclinaison du buste. Avaient-ils envie de de joindre à eux ? Il n'en avait aucune idée et songea à laisser son épouse répondre mais c'est alors que la liqueur de poire parla pour lui.

Tout dépend pour quoi faire !

La question n'était, au final, pas si bête que ça dans le contexte et dans l'endroit. Et pour le moment il avait soif surtout. Mais il n'en ajouta pas, laissant sa charmante épouse bien collée à lui et pendue à son bras répondre à son amie qu'elle était elle aussi très heureuse de la revoir car il n'imaginait pas qu'elle réponde autre chose. Quoique, un poney rose abreuvé pouvait se montrer imprévisible et c'était sans doute ce qu'il aimait le plus chez elle, excepté sa bouche, sa chute de reins, ses boobs, ses mains, ses jambes, sa....enfin quelques autres trucs.
Pendant qu'elle répondait donc, il avisa les alentours pour trouver quelque chose à boire et surtout repérer s'il n'y avait pas un coin tranquille pour plus tard.

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