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[RP] Comment conjugues-tu Libérer au conditionnel ?

Tarentio_
Alors que Tigist s'engouffre la première dans la salle où patiente la Comtesse, Tarentio sent la présence de Martin dans son dos. Il pense même à un moment donné devoir lui barrer la route, il pense que le Comte va venir, voudra voir Zoé, s'expliquer avec elle... Mais non, il n'en fait rien. Il reste un minimum discipliné, et c'est tout à son honneur. Alors le blond ne se retourne pas non plus, si ce n'est pour refermer la porte derrière lui.

Il s'avance à son tour, et dépasse même l'invitée, venant se placer à mi-chemin entre les deux femmes.. Mais décalé sur l'intérieur de l'antichambre, pour former un triangle entre eux trois. En bon Sénéchal, il aurait sans doute dû se placer en retrait, à un pas ou deux derrière Zoé... Peut-être... Mais il n'était pas un bon Sénéchal, pas dans ce domaine là. Et surtout il savait que la rousse ne lui en tiendrait pas rigueur, et que la Corleone ne représentait pas ce qu'il y a de mieux en matière de convenances.

Les iris d'abord posées sur Zoé, à qui il adresse un signe de tête léger ainsi qu'un sourire, il reporte bien vite son attention sur l'invité. Au nom d'Ombeline, la tête de Tarentio s'incline de coté, mais il reste silencieux aussi. Il aime bien les silences. Ceux-là instaurent un climat de tension dans une conversation comme celle-ci. Et ils permettent alors pour chaque protagonistes de se plonger dans une réflexion tortueuse.

Tandis que ceux qui sont en position de faiblesse ruminent d'inquiétude en se demandant s'ils n'ont pas commis une erreur, ceux qui sont en position de force se lèchent les babines en réfléchissant à quelle sauce ils vont bien pouvoir dévorer leurs interlocuteurs...

Dans le cas présent, et tout du moins au début de cette conversation, les rôles ne faisaient aucun doute... Parfois, avec une personne suffisamment habile, les rôles s'inversent... Mais Tarentio est ici pour veiller à ce que ça n'arrive pas.

Et puis finalement, pour toute réponse au regard interrogateur et un brin anxieux que lui jette la Noiraude, le Tatoué hausse simplement les épaules et lui adresse également un sourire énigmatique. A mi-chemin entre le sourire qui se veut amical, et celui qui se veut carnassier... A elle d'en choisir la signification...

En règle général, il aurait brisé le silence et élevé la voix pour commencer à parler le premier. Et Zoé le savait bien également. Mais il avait en lui cette curiosité qui le poussait à attendre, pour découvrir comment la Comtesse allait se débrouiller avec l'épineux problème que représentait Tigist. Alors une fois n'est pas coutume, il resta sagement en position, les mains finalement croisés dans le dos.

Pour l'instant, spectateur était la meilleure place qu'il pouvait avoir..
Zoe_lisreux

    D'abord... D'abord Tigist... Le regard émeraude de Zoé se pose sur elle. Aussi énigmatique que dans son souvenir. La couleur de peau y est sans doute pour beaucoup.

    Puis... Puis Taentio... Ses yeux croisent ceux de son Sénéchal. Le signe de tête, le sourire... La Comtesse reste impassible et reporte son attention sur sa captive.


    Zoé, c'est très bien.

    Elle avance de quelques pas, un sourire venant étirer le coin de ses lèvres à l'évocation d'Umbra. Sa main gauche glisse sur le dossier d'un fauteuil avant de répondre.

    Ma soeur a toujours pris un malin plaisir à me nuire.


    La jeune Lisreux ne quitte pas des yeux la Corleone, sondant son regard, analysant sa posture et ses gestes. Cherchant des réponses à ses questions les plus profondes, comme si Tigist pouvait y répondre dans le silence. A lui faire face, Zoé s'y est préparée. Elle a tourné cette conversation dans sa tête des heures durant. Quoi dire ? Quoi demander ? Par où commencer ?


    Gaïa est une amie d'enfance et Rodrielle m'a sauvé la vie, une fois.

    Autant d'informations lâchées afin de préparer la suite... Des Corleone, il en existe d'autres, tous aussi dangereux les uns que les autres.

    Je sais qui vous êtes et de quoi vous êtes capables dans la famille. Tu comprendras donc pourquoi je ne peux pas te laisser aux bons soins du Comte de Couserans qui n'a aucune idée du danger qui le guette.

    Elle relève un peu le menton. Le tutoiement lui est venu naturellement. Sans doute l'intimité du lieu, l'absence de besoin de se positionner comme la Comtesse, mais ici plus comme l'égale, celle qui a vécu dans leur monde, celle qui fut comme eux. Sa vie est liée d'une certaine façon aux Corleone et Zoé ne peut pas faire comme si cela n'avait pas d'importance.

    A ma place tu ferais la même chose n'est-ce pas ? C'est pour ces raisons que tu as trahi les tiens ?

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Tigist



    Il n'y a pas d'anxiété chez la Corleone, si le palpitant cogne plus fort que d'ordinaire, c'est pour alimenter la moitié d'elle qui a besoin de plus d'air, plus d'énergie, et d'énergie, elle n'en a plus beaucoup l'éthiopienne qui n'a pas mangé et pas dormi depuis plusieurs heures déjà.

    Le sourire du blond lui arrache un haussement de sourcil, circonspect. Comment cela va-t-il se danser, le sait-il lui ? Il ne lui inspire pas confiance, et pourtant, la manie de Tigist de s'attacher aux gens mauvais par nature, la pousse à ne pas le laisser de côté, mais pas dans son dos non plus.

    Zoé parle, brisant le silence qui s'est réinstallé entre eux.
    Les mots ne l'étonnent qu'à peine. Rodrielle, Mamma, celle qui avait l'âge d'être sa mère, avait été un soutien pour eux quand les drames s'étaient succédés. De tous les Corleone, c'est bien l'une des plus dangereuses, pour la simple et bonne raison que Rodrielle est capable d'amour.
    Les commissures s'étirent dans un sourire las et la tête se secoue pour une négation affligée. Est-ce pour Zoé, pour les autres, pour elle-même ?

    Donnez donc une arbalète à Tigist et elle abattra une cible à plusieurs coudées sans broncher et sans rater sa cible. Dangereuse et armée ? Elle peut l'être. Pourtant, ce n'est pas en cela qu'elle excelle, l'éthiopienne est une voleuse hors-pair.

    « C'est parce que dans le noir, on t'voit pas Emama ! Sauf quand tu souris. »

    Le seul sang que Tigist ait jamais eu sur les mains est celui de sa fille morte-née. Aucune mort à déplorer à son actif, si ce n'est animale. Pourtant, il faut reconnaître à Zoé une vérité : Laisser le Comte du Couserans la fréquenter est dangereux pour lui.
    Et la question que la Comtesse pose, si elle est prévisible, n'en est pas moins une excellente question.

    L'ébène passe sa main dans la nuque pour la frotter avant de hausser les épaules.


    « C'est parce que je ne suis pas des leurs. Voilà pourquoi je l'ai fait. » L'ambre glisse sur la cicatrice qui ourle la mâchoire de la rousse, ils ont tous leur lot de cicatrices, avant de revenir au sinople du regard. « Je ne voulais pas que le nom de leur père détermine leur avenir et ton comte m'a offert une opportunité que je n'aurais pas pu avoir deux fois. Peux-tu comprendre cela ou vas-tu me juger toi aussi ? »

    Plantée là, au milieu de la pièce, elle cherche du regard un endroit où s'appuyer, où s'asseoir, mais bouger n'est-ce pas prendre le risque d'être prise pour plus criminelle encore qu'elle ne l'est ?
    Le mobilier est délaissé et de nouveau, elle dévisage la rousse, la tête penchée.


    « Je sais ce que j'aurais fait à ta place, Zoé mais je n'y suis pas, mes conseils et mon avis importent peu, n'est-ce pas ? »Le sourire, de nouveau, mais doux, compatissant. Elle n'aimerait pas être à sa place, voilà. « Vas-tu me garder comme animal de compagnie loin des montagnes ou me remettre aux Piques pour voir combien de temps il leur faudra pour sortir mon fils de là où il est ? »

    A-t-elle échoué à ce point ?
    Tigist se revoit à Debre-Berhan, perdant une énième fois aux échecs contre son frère aîné alors même qu'elle pensait avoir tenté une stratégie implacable.
    Ni meurtrière, ni stratège, alors quoi ? Tu n'as donc aucun talent.


    « As-tu déjà mangé à la table de Clarens ? »

    Putain, mais c'est stupide comme question, Tigist..

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La saison des musiques bidons est ouverte, si t'aimes tes tympans, ne clique pas. Clique pas, j'te dis !
Zoe_lisreux

    Il y aurait tant de choses à répondre à Tigist si seulement Zoé ressentait l'envie de se justifier. Ses propos font échos en elle, c'est une évidence. A sa place, surement, elle aurait aussi sauté sur l'occasion. Recevoir la protection d'un Comte, un avenir plus serein pour sa progéniture... C'est sans doute ce dont chaque mère rêve.

    J'ai déjà mangé plusieurs fois à la table du Comte.

    C'est une façon comme une autre de répondre à la question de Tigist qui lui parait particulièrement superflue.

    La Comtesse fait quelques pas supplémentaire et s'assoit finalement sur l'accoudoir du fauteuil à sa portée. Elle n'a pas quitté des yeux la femme à sa merci. Mais elle reste placide. Sa détermination est telle que rien de ce que pourrait dire la noire ne la ferait changer d'avis.


    Tu es des leurs Tigist. Ils te cherchent. Et les Piques aussi. C'est ce qui met le plus en danger le Comte de Couserans et le Peuple d'Armagnac tout entier, que je dois protéger. Mon jugement sur toi ne rentre pas en ligne de compte dans ma décision. Si tu es sincère, tes raisons sont louables. Malheureusement, entre protéger une femme qui porte le nom des Corleone que je connais à peine et mon vassal, qui est aussi mon ami... Le choix est évident.

    Elle ne peut pas rester en Armagnac. A-t-elle espéré que cela lui soit possible ? A-t-elle cru Zoé aussi crédule et inconsciente que Martin ?

    Le regard de la Lisreux court sur Tigist, tandis que ses pensées vagabondent sur les véritables motivations du jeune Castel Vilar. S'est-il laissé ensorceler par le charme exotique de cette femme ? Martin l'Inflexible, le froid, l'autoritaire... La colère se met à gronder dans les tréfonds de l'âme de Zoé. Cet homme qu'elle estime a-t-il mis en danger tout un peuple pour une simple histoire de désir primitif ?


    Je ne te livrerai pas aux Piques, Tigist. Je vais te rendre à celui que tu n'aurais jamais du quitter : ton mari. Il t'attend. Mon Sénéchal se chargera de t'escorter discrètement jusqu'à lui.

    Elle sait qu'il y a un enfant dans l'histoire, Tigist le lui avait écrit dans la lettre qu'elle lui a adressé par l'intermédiaire du Castel Vilar. Pour le moment, elle n'en fait pas mention, attendant de voir la réaction de sa captive à la décision qui scelle son destin et si elle fera mention de son fils.

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Tigist


    Cela doit être pratique de manger souvent les plats d'Agneta, et bien agréable.
    En esprit le repas qu'elle a loupé la veille au soir lui apparaît et son ventre proteste bruyamment alors que Zoé s'assied.

    Comme à son habitude – cette foutue habitude moquée par le Nerra, qui lui avait valu le surnom de Chouette Effrayée, notez l'humour du colosse – elle penche la tête pour enregistrer les propos que la comtesse énonce calmement comme autant d'évidences.
    Avais-tu peur qu'elle te juge pour ton choix, Zoé ? Il est plus que raisonnable, pourtant, dans l'ambre, il y a de la surprise autant que du respect.

    Elle tourne le regard pour juger le sol avant que de s'y asseoir en tailleur, les mains sur sa panse, sans plus de cérémonie.


    « C'est un choix avisé et il le mérite. » L'index vient tapoter, pensivement, le menton et de nouveau, elle penche la tête, l'éthiopienne. « Et si je refuse ? Si je choisis de rejoindre Clarens pour récupérer mon fils et gagner d'autres horizons par mes propres moyens ? »

    Tigist de se tourner vers le blond avec un haussement d'épaules.

    « J'ai trahi son nom et sa famille, Gabriele ne veut plus me voir. Et si je retourne vers lui, je parie qu'il m'enlèvera mon fils avant de me laisser derrière lui. Je vous épargne un voyage inutile. »

    Tu te voyais déjà dans les hauteurs du Couserans à vivre de tes chasses, à regarder tes enfants sauvages courir les montagnes. Et on te propose de rejoindre un époux qui te méprise, et de remettre la vie de tes enfants en jeu sur les routes de France.
    Un choix avisé, oui, qui préserve Martin mais qui te remet en danger.


    « Pourrais-je lui dire merci ? »

    C'est important.
    Et qu'importe la réponse de Zoé, qu'importe sa décision concernant son sort, remercier Martin est important même si très superficiel, peut-être plus encore que l'évocation des douceurs de la cuisine de Clarens.

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Tarentio_
La tournure de la conversation ne plaisait pas réellement au blond. Planté là, immobile, il avait suivi les échanges sans un mot, sans une réaction. Des bribes d'explications de la part des deux femmes, comme si elles sentaient toutes les deux le besoin de s'expliquer, de se justifier de leurs choix. Sans doute que cela devait leur faire du bien.

Des noms aussi, plusieurs ressortaient dans cet échange. Tarentio avait d'autres noms Corleone en tête, et de fait cette famille était bien trop vaste pour que l'on puisse juger le groupe entier vis à vis des actions d'une seule personne. Néanmoins c'est une excuse parfaite qui sert l'intérêt des piques dans leur soif de guerre et de sang. En fin de compte, la Noiraude n'avait tout simplement pas de chance. Au mauvais endroit au mauvais moment. Les Piques avaient besoin d'action, ils avaient besoin d'une excuse pour se défouler et assouvir leur soif de violence, et Tigist la leur avait servie sur un plateau.

Le blond lâcha finalement un soupire. Tout ceci n'était pas son problème, et il revint à la discussion. L'étrangère lui adressa justement un regard, et Tarentio secoue la tête de gauche à droite. C'est finalement à lui d'entrer en scène et d'y aller de son petit commentaire.

En premier lieu, il se tourne vers Zoé.


Elle dit vrai, concernant son époux. Il ne fera pas le moindre effort pour la récupérer.

C'était une évidence, à la lecture de la missive que Gabriele lui avait envoyé. Si au départ Tarentio pensait que le Corleone avait simplement le sang trop chaud, les paroles de Tigist firent écho en lui. Celle-ci n'avait peut-être pas tort, et le Ritale ne voulait pas la récupérer.

Il se tourna alors vers elle pour poursuivre.


Et te garder ici n'est définitivement pas une option. Je t'escorterai jusqu'en dehors des terres d'Armagnac malgré tout.

La fugitive n'était même plus bonne à servir d'otage, si sa famille ne voulait pas d'elle. Il ne restait plus beaucoup de solutions. Au fond, le sort de Tigist importait bien peu au Sénéchal. Mais Zoé avait de bonne raisons de vouloir exclure la noiraude des terre du Comté, et pour ne pas paraître totalement désintéressé, il poursuivi.

Aux dernières nouvelles, les Piques, les Azzurro, les Corleone...
Ils sont tous partis à l'Est et à l'Ouest. Je t'emmènerai donc certainement au nord, à Agen. Libre à toi ensuite de partir dans la direction que tu voudra.


Quant à savoir ce qu'il se passera si elle refuse, ou bien l'autoriser ou non à dire merci à Martin, il laisse à la Comtesse le soin de répondre. Dans sa tête, ses plans personnel prennent forme, et ce genre de questions futiles ne l’intéresse pas.
Zoe_lisreux

    Immobile, droite, assise sur l'accoudoir du siège, finalement Zoé toise de sa hauteur Tigist qui s'installe à même le sol. Dans sa tête se forment les réponses à ses questions, mais Tarentio intervient avant qu'elle ne puisse leur donner forme entre ses lèvres. La surprise lui fait tourner la tête vers son Sénéchal. Elle fronce imperceptiblement le nez, comme contrariée qu'il prenne la parole sans y avoir été invité. Enfoncée dans son rôle de Comtesse elle en oublie durant quelques secondes que le tatoué n'est pas son sous fifre. Pourtant, bien qu'ils soient tombés d'accord sur leur égalité, l'Armagnac c'est son monde, celui dans lequel elle commande, celui duquel elle est la Reine.

    Elle ravale sa fierté pour reporter son attention sur Tigist. Réalisant qu'elle est davantage contrariée par le changement de plan que par l'intervention de Tarentio. Elle hoche la tête, doucement.


    Mon Sénéchal te mènera jusqu'à la frontière. Je te fournirai de quoi écrire au Comte de Couserans avant de partir pour le remercier, je lui transmettrai ta lettre.

    Après l'avoir lu bien sur, histoire d'être certaine que Tigist ne lui transmettrai pas des informations sur le sort qui lui est réservé où toute autre chose qui pourrait mettre Martin en danger.

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Tigist


    Elle est une femme après tout, pourquoi serait-elle choquée qu'on veuille décider du chemin pour elle. A dire vrai, l'éthiopienne ne l'est pas, pas plus qu'elle n'est surprise par les mots du tatoué.
    A peine, la commissure se rehausse-t-elle à la mention du refus de son époux de faire l'effort de la récupérer, et les épaules se haussent de nouveau.
    Parce que tu le connais Tigist, tu sais que là où il est et qu'importe à dire vrai où il est, Corleone est certainement en train de s'oublier dans les drogues ou l'alcool pour ne pas accepter la chute vers laquelle tu l'as précipité. La question qui se pose est : Tu l'as sorti une fois de l'éther, pourras-tu le refaire ? En as-tu réellement la force ?

    Et alors que Tarentio et Zoé établissent pour elle, le chemin qu'il faudra emprunter, la tête se secoue, pensive. Plus de force, le manque de sommeil et de nourriture l'en ont privé. Il faudra bien pourtant. Encore un peu.
    La main s'appuie sur le sol, et l'habitude aidant – trois grossesses laissent des séquelles – l'éthiopienne se redresse avec un semblant de souplesse pour se tourner vers le sénéchal.


    « Je n'ai besoin ni de protection, ni d'escorte. Vous devriez rester avec elle, c'est elle le cœur de cette terre. » Et à Zoé avec un sourire las. « Je dois aller chercher mon fils à Clarens. Je n'ai plus rien à faire sur vos terres et je n'ai rien à faire au nord. Je vais rejoindre mon sang. Je suis lasse de fuir Zoé, laisse-moi rentrer là où est ma place et tu n'entendras plus parler de moi. »

    Ni l'Anjou, ni le Limousin, pas même le Couserans en dépit de cette idée délicieuse que cela pouvait représenter.
    Du corsage est extrait un courrier plié, pas scellé, elle n'a pas de sceau à elle, les pas qui la séparent de la comtesse sont avalés, il y en a peu. L'ébène de déplier le papier pour le tendre à la comtesse.


    Citation:
    Martin,

    Je suis partie, c'est ce qu'il arrive quand le soleil se lève sur les montagnes de Clarens. Il chasse les ombres. Ne sois pas fâché, la colère est la pire conseillère en ce monde.
    Voici un conseil pour te remercier d'avoir été qui tu as été. Qu'importe qui tu épouses, comté ou femme : Mange, prie, aime.

    C'est important. Plus que le soleil ou la pluie, plus que les roses ou les danses.
    T.


    Un sourire en coin, croyait-elle vraiment que Tigist avait le désir de faire souffrir le blond comte, seule personne à l'avoir regardé ni comme une brigande, ni comme une étrangeté, mais comme une femme en Armagnac et Comminges.

    « Je pensais finir au fond d'un cachot ou dans une fosse commune. Je m'en sors mieux. » Un temps d'hésitation avant de pencher la tête. « Dans l'adversité, il est dur de prouver sa valeur mais tu es une femme intelligente. Je doute que tu ne puisses pas reconstruire ce qui a été détruit. Je suis désolée que tout cela soit arrivé. »

    Un regard à la porte, puis au sénéchal. Et de nouveau à la comtesse.

    « Il faut que je le rejoigne. Et si vraiment tu veux qu'il s'assure que je parte bien, il peut bien me rejoindre à Saint Bertrand ou Saint Liziers et me laisser à la frontière des montagnes. »

    C'est vital, Zoé. Pas pour elle, pour lui. Tu as des mois à régner devant toi, elle n'a que quelques jours de répit avant des représailles.
    De nouveau, la porte.


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Zoe_lisreux

    Zoé ne quitte pas des yeux Tigist. Elle aussi femme, trop souvent soumise aux hommes de bien des manières différentes, se défait petit à petit, depuis bien des années des chaînes masculines qui la musellent, ne laisse plus le viril décider pour elle. Elle voudrait, à cet instant précis, ne pas être Comtesse, ne pas être là, laisser un autre décider du sort de la mère.

    Et pourtant, elle est là et elle décide.


    Il n'est pas question de protection. Tu n'es pas libre sur le sol d'Armagnac. Il t'accompagne à Clarens, vous récupérez ton fils et il te laisse à la frontière la plus proche. Si tu reviens ce sera à tes risques et périls.


    Plus dure, plus sèche ? Oui. Tigist n'a pas à négocier. Elle est prisonnière, pas réfugiée.

    Elle se lève pour récupérer le papier que lui tend la Corleone et échange un dernier regard avec elle. Elle ne sourit pas. Elle est lasse. Sans en dire davantage, elle se tourne vers Tarentio et pose un instant une main sur son bras. Affectueusement, croisant son regard sombre avant de disparaitre de son côté, dans la chambre Comtale.

    Peu après, un page lui ramènera le cadeau et la lettre délaissés.
    Peu après, elle fera parvenir la lettre de Tigist à Martin.
    Bien après... La nuit déjà bien avancée, elle ira se noyer dans les délices de l'alcool, écrivant à un Prince ses colères sourdes et ses désirs enfouis.

_________________
Tigist


    Une saillie, une sortie.
    Un entretien rondement mené à n'en pas douter. L'ambre reste fixé un temps sur la porte de la chambre comtale, et déjà la main se lève, mue par un réflexe que la perplexité fait naître, pour gratter la nuque.

    Combien risques-tu à pénétrer là-dedans pour l'en tirer et la faire sortir de ce bourbier ? Beaucoup trop pour peu de résultats à vrai dire, et on ne peut décemment pas embarquer tout ce beau monde par la mer. Un soupir avant que de hausser les épaules et de se tourner vers le blond tatoué.

    « Je me casse en Espagne.»

    Voilà, c'est dit. Et sans plus attendre, l'éthiopienne d'ouvrir la porte pour se tirer de cet endroit avant que l'on ne change d'avis la concernant. Chemin faisant la capuche est remontée sur la face, et l'esprit lui ? Comme une capuche, tu as remonté le voile sur la bonté de ton âme, et à tes lèvres, il n'y a pas de sourire.
    Où vas-tu, Tigist ? Par les montagnes et par la mer, tu rejoins ce sang qui a coulé, le tien.

    Zoé est habituée à être obéie parce que comtesse ? Qu'à cela ne tienne, peu décidée à lui tenir tête, il faudra bien qu'elle quitte les lieux, et dans les couloirs qu'ils ont traversé avec Martin, elle jette à peine un regard sur les différents embranchements qui pourraient la mener au bureau du commissaire aux mines, toute affairée à cogiter en esprit.

    Son cheval, ses armes, Clarens, la montagne, la mer. Ca tourne et retourne, c'est simple et compliqué à la fois, car il faudra le faire avec un enfant de dix-huit mois et enceinte de six mois. L'éthiopienne qui avait demandé à son époux d'arrêter de marcher, se retrouve à suivre les traces de son peuple nomade par la force des choses, qu'à cela ne tienne.
    Le sénéchal la suit-elle ? L'invective-t-elle pour qu'elle s'arrête ? Elle s'en fout. Ca tourne et retourne, c'est un cycle infernal, celui de sa vie.

    Et le cœur ? La main se tend alors qu'elle arrive dans la cour où l'attend son cheval qu'on n'a pas pris soin de desseller pour le peu de temps qu'il y avait à passer. Il pleut.
    Plic. Plac.

    Jugée sur un rebord, elle s'installe à califourchon sur le roncin qui n'a qu'à peine eut le temps de se reposer du traitement subi pendant la nuit. Tigist n'aime pas les animaux, pourtant au corps tremblant d'avoir à repartir, elle ose une flatterie de la main sur l'encolure pour ce que les chevaux ont cela en commun avec elle.
    On les entrave, on les attache, et ils ploient l'échine, mais essayez donc d'emmerder un cheval et il ruera dans les brancards pour vous rappeler que s'il a cédé sa liberté, c'est par complaisance et non par obligation.

    Et maintenant, Tarentio, en selle pour Clarens et la frontière espagnole. Elle ne lui fait pas confiance, et le regard est explicite.

    Arrête-moi si tu peux.

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